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REPUBLIQUE DU BENIN

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE


SCIENTIFIQUE

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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI

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ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY- CALAVI (EPAC)

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DEPARTEMENT DE GENIE MECANIQUE ET ENERGETIQUE

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FILIERE : GMP5

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COURS : CORROSION

Thème :

Etude de la métallurgie du cuivre et son affinage

Rédigé par : Sous la direction de :

FAGLA Christian Ménard Ing. APOVO Berléo

Année- Académique : 2023-2024


Tables des matières

I. Introduction ......................................................................................................................... 2

II. Généralité sur le cuivre ....................................................................................................... 2

III. Extraction du cuivre ........................................................................................................ 3

IV. Métallurgie du cuivre ...................................................................................................... 3

A. La production des concentrés .......................................................................................... 3

B. Elaboration de blister ...................................................................................................... 4

C. L’affinage ........................................................................................................................ 4

D. Les différentes catégories de cuivre ................................................................................ 6

E. Les alliages du cuivre ...................................................................................................... 6

F. Influence des éléments d'addition ................................................................................... 7

V. Désignation du cuivre et ses alliages .................................................................................. 7

A. Désignation du cuivre dans les normes ISO et NFA ....................................................... 7

B. Désignation des alliages de cuivre dans les normes ISO et NFA ................................... 8

VI. Exemples d'utilisations et principaux alliages utilisés .................................................... 9

VII. Conclusion ..................................................................................................................... 10

VIII. Bibliographie ................................................................................................................. 10

Liste des abréviations, acronymes et sigles

Cu: Cuivre

ISO: International Organization for Standardization

NF : Norme Française

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Rédigé par Christian Ménard FAGLA UAC/EPAC/GMP5/2023-2024
I. Introduction

La métallurgie est l’ensemble des procédés et des techniques d'extraction, d'élaboration, de


mise en forme et de traitement des métaux et de leurs alliages. Son développement va modifier
profondément l’histoire humaine. Elle nécessite une parfaite maitrise du feu. Le traitement des
minerais fut une étape capitale de l’évolution des civilisations.[1] En effet, la plupart des métaux
n’existent qu’à l’état combiné (oxydes, carbonates…), et ils ont naturellement tendance à
retourner à cet état du fait des processus de corrosion. La réduction des minerais par l'action
conjointe du charbon et de la chaleur, qui permet d’obtenir le métal, fut peut-être à l’origine le
résultat d’un heureux hasard, tout comme la vitrification du sable. La réduction des minerais de
cuivre (malachite ou chalcopyrite) s’opérait en une seule étape, assurant simultanément la
réduction des oxydes et la fusion des particules métalliques.

A l’origine, le cuivre était réduit en petits morceaux à partir de la masse, martelé et taillé suivant
des techniques similaires à celles utilisées pour les os ou les pierres. Toutefois, ce métal ainsi
traité restait fragile et pouvait facilement se briser. Sa cuisson sur un feu de bois va pallier ce
problème : il devient malléable et le forgeron pourra le marteler. Ces premières fusions ont été
probablement obtenues par hasard, suite par exemple à l’abandon d’une pierre de malachite
dans les feux de camp. Cette découverte fondamentale va conduire au développement de la
métallurgie .[2]

II. Généralité sur le cuivre

De symbole chimique Cu, le cuivre est le premier métal que l’humanité ait connu et su
travailler. On retrouve des objets et des armes remontant à 5000 avant Jésus- Christ, mais d’une
manière générale, les civilisations de l’antiquité ont développé son utilisation vers 3500 avant
Jésus- Christ, le fer n’apparaissant que plus tard vers 1800 avant Jésus- Christ.
Actuellement, le cuivre est, avec l’aluminium, au second rang après les métaux ferreux en
importance économie et industrielle. Il fond à 1083°C et bout à 2595°C. Sa densité est 8,94.[3]

Le cuivre est un métal rougeâtre très ductile et malléable, en plus d’être un excellent
conducteur d’électricité. Il possède aussi une bonne résistance aux intempéries et de bonnes
caractéristiques mécaniques. Il ternit et se couvre de vert-de-gris. On l’utilise beaucoup dans la
fabrication de fils électriques ou en tuyauterie.

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III. Extraction du cuivre

Le cuivre n’est plus présent dans la nature à l’état natif comme l’antiquité. Il se présente
sous forme de sels contenant 30 à 90% de cuivre, eux-mêmes mélangés aux stériles et
quelquefois à d’autres métaux, dont certains peuvent être plus rares que le cuivre, comme l’or
et l’argent. Un minerai est considéré comme riche à partir de 1,8% de cuivre pur. Il est exploité
à partir de minerai sulfurés (80% de la production mondiale) ou de minerai oxydé.[4] Le type
de minerai définit le processus à suivre pour l’obtention de cuivre pur :

- Pyrométallurgie pour les minerais sulfurés ;

- Hydrométallurgie pour les minerais oxydés.

La teneur en cuivre des minerais exploités peut être faible, inférieure à 1%. Ils sont exploités à
ciel ouvert ou en galeries souterraines et sont concentrés sur place.

IV. Métallurgie du cuivre

Les minerais oxydés donnent lieu à un traitement particulier par voie chimique dit «
procédé de lixiviation ».[5]

Nous décrivons ci-après la production des concentrés par le procédé de flottation qui ne
concerne que les minerais sulfurés.

A. La production des concentrés

Quels que soient son ampleur et le perfectionnement des moyens qu’elle emploie, la mine
elle-même n’extrait donc qu’un mélange de minéraux à faible teneur en cuivre, qu’il faudra
concentrer avant d’envisager le transport hors de la zone du complexe minier. Le processus
suivant décrit la production des concentrés par le procédé de flottation.
La première étape du traitement des minerais sulfurés en vue de l'obtention de concentrés
consiste en des opérations successives de concassage, broyage, tamisage et triage, qui les
transforment en poudre grossière, sur laquelle on projette de l'eau. Par un traitement de flottation
dans l'eau puis de décantation, qui consistent à faire remonter à la surface la partie la plus riche
du minerai pour le séparer des boues qui restent au fond du bain, on obtient un concentré
contenant 25 à 40 % de cuivre. (Voir figure N°1)

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Figure 1: Production des concentrés par le procédé de flottation. Source.[3]

B. Elaboration de blister

Elle part de concentrés de cuivre pour aboutir aux blisters. C’est le premier traitement
à haute température.

Dans un premier temps, à l’état liquide en présence de fondants, on sépare par gravité
et par grillage les stériles plus légers des sels de cuivre plus lourds, pour obtenir la matte
fortement chargée en soufre, contenant 40 à 60% de cuivre.

Dans un deuxième temps, un convertissage à environ 1300°C dans un four rotatif permet
de séparer le cuivre des autres constituants contenus dans la matte. Cette opération aboutit à la
production de blisters contenant 98 à 99,5% de cuivre, qui se présentent sous forme de plaques.
(Voir figure N°2)

Les blisters (vocable anglais rappelant les cloques de leur surface oxydée) sont encore
impropres à une utilisation dans l’industrie, parce que leur pureté est insuffisante, et doivent
subir par conséquent une nouvelle opération d’affinage.

Ils peuvent être achetés tels que par les pays consommateurs équipés d’une industrie de
raffinage. La pureté recherchée est de 99,9%. On doit donc affiner les blisters.

C. L’affinage

Le blister doit être affiné pour obtenir la pureté nominale de 99,90 % utilisable dans la plupart
des applications. II existe deux procédés d'affinage :

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➢ L'affinage thermique, qui consiste à refondre le blister en l'oxydant pour éliminer les
impuretés sous forme d'oxyde qui se volatilisent.

Au cours de ce traitement, le cuivre se charge de 0,6 à 0,9 % d'oxygène dont il faut éliminer
l'essentiel par une opération de perchage, qui consiste à introduire des troncs de bois vert dans
le bain de cuivre. On obtient alors un cuivre de qualité thermique, qui contient encore de 0,02
à 0,04 % d'oxygène et un peu d'hydrogène, et qui, de ce fait, n'a que peu d'applications dans
l'industrie. Ce procédé n'est presque plus utilisé aujourd'hui.

➢ L'affinage électrolytique, qui transforme le blister, préalablement coulé sous forme


d'anode, en cathode par le procédé de l'anode soluble.

Le cuivre obtenu est pur mais il n'est pas encore utilisable en l'état à cause de sa porosité
et de la présence possible d'inclusions d'électrolyte. Pour avoir à la fois le cuivre pur à 99,90 %
ou davantage et les meilleures caractéristiques de plasticité, on refond ultérieurement les
cathodes suivant plusieurs procédés, qui permettent d'obtenir les différentes qualités de cuivre
utilisées dans l'industrie et qui correspondent aux diverses catégories d'applications. (Voir
figure N°2)

Figure 2: Elaboration de blister et l’affinage. Source[3]

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D. Les différentes catégories de cuivre

On distingue ainsi les trois principales catégories de cuivre suivantes :

- Le cuivre Cu/a1 : Contenant de l’oxygène, il est caractérisé par sa haute


conductibilité électrique mais se prête mal au soudage à température supérieure à 400°C,
à cause de sa sensibilité aux atmosphères réductrices (hydrogène).

- Le cuivre Cu/b1 : désoxydé au phosphore, conductibilité électrique réduite mais


particulièrement apte au soudage et aux déformations.

- Le cuivre Cu/c1 : exempt d’oxygène, il réunit les avantages des deux catégories
précédentes.

E. Les alliages du cuivre

Le cuivre est capable de s'allier à bon nombre d'éléments donnant ainsi naissance à beaucoup
d'alliages différents ayant un faisceau de propriétés très large, permettant de satisfaire un grand
nombre d'applications. On peut introduire dans le cuivre jusqu'à 100 % de nickel, 40 % de zinc,
25 % d'étain et 15 % d'aluminium.

On classe les alliages de cuivre en plusieurs familles et on distingue au sein de chaque famille
de nombreux alliages en fonction de la teneur des éléments d'addition :

• Cuivres purs : teneur en cuivre supérieure à 99,90 %

• Cuivres faiblement alliés : la teneur des éléments d'addition est inférieure à 5 %

• Cuivre + zinc : laitons binaires

• Cuivre + zinc + plomb : laitons au plomb

• Cuivre + zinc + autres : laitons complexes

• Cuivre + étain : bronzes

• Cuivre + étain + zinc : chrysocales

• Cuivre + aluminium : cupro-aluminiums (bronzes d'aluminium)

• Cuivre + nickel : cupro-nickels

• Cuivre + nickel + zinc : maillechorts (inventés par Maillet et Chorier)

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F. Influence des éléments d'addition

La résistance mécanique du cuivre pur est relativement faible, comme beaucoup de métaux
purs. Celle-ci peut être considérablement augmentée par l'addition d'autres métaux pour former
des alliages. Les différences entre alliages sont dues essentiellement à l'élément d'addition
principal mais aussi aux autres éléments d'addition, ajoutés en moindre quantité, les éléments
secondaires. On trouve enfin des éléments présents dans l'alliage sans qu'ils aient été ajoutés
volontairement, les impuretés, et dont certaines peuvent être nuisibles pour certaines
applications.[4] Tous les éléments jouent, par leur nature et leur teneur, sur plusieurs propriétés
de l'alliage :

• Les caractéristiques mécaniques (charge de rupture Rm, limite élastique Rp,


allongement à la rupture A%, dureté HV),

• La masse volumique,

• Les conductivités électrique et thermique,

• L’usinabilité,

• L’aptitude à la déformation à froid et à chaud.

V. Désignation du cuivre et ses alliages

Il existe plusieurs normes de désignation des cuivres et de leurs alliages. Nous citerons ici
seulement les principales. Il existe des tableaux de correspondance entre les différentes
désignations.

A. Désignation du cuivre dans les normes ISO et NFA

➢ Norme NFA

C’est la désignation des cuivres selon leur famille d’obtention : Cu-a ; Cu-b ; Cu-c et un numéro
correspondant à la pureté dans la famille correspondante.

➢ Norme ISO

Les règles de désignation des cuivres affinés sont les suivantes :

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CU-ETP ; avec Cu le symbole du cuivre et ETP le mode d’affinage du cuivre.

Tableaux : Désignation Norme ISO. Source.[3]

Equivalence
Désignation Mode d’affinage Caractéristiques
NFA 51 050

Affiné électroniquement,
Cu- ETP Cu-a1 non désoxydé, Pureté 99,9% mini 100% de conductivité
conductivité garantie

Affiné thermiquement,
Cu- FRHC Cu-a2 non désoxydé, Moins pur que le Cu-a1
conductivité garantie

Affiné thermiquement,
Cu- FRTP Cu-a3 Moins pur que le Cu-a2 (99,85)
conductivité non garantie

Désoxydé au phosphore, à conductibilité

Affiné thermiquement, électrique réduite, mais particulièrement apte


Cu- DHP Cu-b1
phosphore résiduel fort. aux déformations et au soudage. Conductivité

70 à 90% du Cu-a1

Affiné thermiquement,
Bon compromis conductivité rétention
Cu- DLP Cu-b2 phosphore résiduel
d’écrouissage. 85 à 98% de conductivité
faible.

Pureté mini 99,95%, conductivité 100%, même


Cu- OF Cu-c1 Désoxydé. caractéristique que Cu-a1 sauf qu’il ne contient
pas d’oxygène.

Exempt d’oxygène, de Pureté mini 99,99%, conductivité mini garantie


Cu- OFE Cu-c2
haute pureté. 101% (applications scientifiques)

B. Désignation des alliages de cuivre dans les normes ISO et NFA

Les alliages de cuivres sont désignés par :

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• Le symbole Cu suivi d’un espace ;

• Les symboles chimiques des éléments d’addition suivi de leur teneur nominale
en % ;

• Les éléments d’addition sont classés par ordre décroissant.

Exemple :

• Cu Ni30 : Alliage Cuivre contenant 30% de nickel.

• Cu Al10Fe5Ni4 : Alliage Cuivre contenant 10% d’aluminium, 5% de fer et 4%


de nickel.

VI. Exemples d'utilisations et principaux alliages utilisés

Les usages du cuivre interviennent dans la fabrication d'un grand nombre d'appareils de
chaufferie industriels, de tuyauteries, de gouttières, chêneaux, descentes d’eau et toitures de
luxe.

➢ Electricité, électronique, connectique : Câbles et fils électriques, barres


conductrices : Cu-a1 ; Connexions, composants électroniques : Cu-a1, Cu-c1, CuBe2,
CuFe ; Prises, interrupteurs domestiques : Laitons.

➢ Véhicules industriels et de Travaux Publics : Bagues, coussinets, engrenages


: Bronzes ; Radiateurs, thermostats : Cu-b, laitons ; Canalisation et connexions circuits
de freinage : Laitons.

➢ Industrie : Pignons, bagues, coussinets : Bronzes ; Ressorts, Diaphragmes :


Bronzes ; Echangeurs : Cupro-nickels, cupro-aluminiums ; Corps de pompes chimie et
pétrole : Cupro-nickels, cuproaluminiums ; Filtres de papeterie : Laitons ; Visserie,
boulonnerie : Laitons

➢ Armement : Munitions de guerre et de chasse, obus : CuZn30

➢ Décoration, luxe : Orfèvrerie, bijouterie : Laitons ; Plats, couverts :


Maillechorts ; Boîtiers de montres : Laitons ; Lunetterie : Maillechorts ; Boutons
pression : CuZn30 ; Stylos, briquets, boucles de ceinture : Laitons ; Instruments de
musique : maillechorts.

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➢ Marine : Hélices, gouvernails, pompes : Bronzes, cupro-aluminiums ; Vannes
et pièces raccord d'usines de dessalement d'eau de mer : Cupro-nickels et cupro-
aluminiums ; Plates-formes off-shore : Cupro-nickels, cupro-aluminiums ; Protection
des coques de navires : Cu-a1 ; arcs à huître, cages d'aquaculture : Cupro-nickels

VII. Conclusion

Eu égard de tout ce qui précède, nous pouvons dire que la métallurgie, à l’instar d’autres
sciences de l’ingénieur, se trouve devant un défi passionnant aux retombées industrielles claires.
Elle permet de comprendre l’élaboration et le comportement de la matière depuis l’atome et la
structure, électronique et cristallographique, jusqu’aux grandes structures macroscopiques.

VIII. Bibliographie

[1] “http://neon.materials.cmu.edu/cramb.”

[2] MOHEN J.P, Métallurgie préhistorique. Paris.

[3] “http://www.air-formation.com”.

[4] MORIN D., Biotechnologies dans la métallurgie extractive, Techniques.

[5] W. R, “Hydrométallurgie du cuivre - État actuel de la technique Mémoires et Études


scientifiques de la Revue de Métallurgie,” pp. 125–134.

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