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de l’aluminium
1. Généralités................................................................................................. M 2 340 - 2
2. Minerais ...................................................................................................... — 3
3. Réduction électrolytique de l’aluminium.......................................... — 4
4. Fonderie d’aluminium de première fusion........................................ — 11
5. Raffinage de l’aluminium....................................................................... — 12
6. Fabrication de l’alumine ........................................................................ — 13
7. Préparation des produits fluorés......................................................... — 19
8. Autres procédés ....................................................................................... — 19
9. Aluminium de deuxième fusion ........................................................... — 21
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. M 2 340
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MÉTALLURGIE EXTRACTIVE DE L’ALUMINIUM _______________________________________________________________________________________________
1. Généralités dans les transports par fer (TGV) et routiers (citernes). Il ne rouille
pas, peut être moulé sous pression et forgé ; il s’usine facilement et
permet d’obtenir des profilés de section complexe par filage.
1.1 Aperçu historique ■ Emballages (boîtes pour boissons, aérosols, boîtes de conserve,
tubes souples, capsules de bouchage, emballages divers) :
En 1808, Davy obtient par action de l’arc électrique sur de l’alun, l’aluminium a l’avantage de s’emboutir, se filer et s’usiner facilement.
en présence de poudre de fer, un alliage métallique de fer et du métal Il a une grande aptitude à la décoration et est imperméable (gaz, eau,
mystérieux dont il soupçonne la présence dans l’alun et auquel il lumière). En feuille mince, il est associé à d’autres matériaux (films
donne le nom d’aluminium. En 1825, Œrsted réussit à isoler plastiques, papier) pour former des emballages composites.
l’aluminium, mais imparfaitement, et ne peut en déterminer les
caractéristiques. En 1827, Wöhler obtient, par action directe du ■ Construction électrique (câbles isolés, câbles nus,
potassium sur le chlorure d’aluminium, suffisamment de métal pur transformateurs) : à conditions équivalentes (c’est-à-dire même
pour en déterminer les propriétés physiques et chimiques. résistance électrique pour une même longueur), 1 kg d’aluminium
est équivalent à 2 kg de cuivre. Un gain de masse et une économie
En 1854, le Français H. Sainte-Claire Deville [1] reprend, en la de coût en résultent.
modifiant, la méthode de Wöhler : par action du sodium sur le
chlorure double d’aluminium et de sodium, il produit les premiers ■ Bâtiment (ossatures, bardages, toitures, menuiserie, huisserie,
kilogrammes de ce métal « aussi blanc que l’argent, malléable et panneaux décoratifs) : l’utilisation d’aluminium à la place d’acier
ductile au plus haut point, et plus léger que le verre ». (masse) et de bois permet des gains d’entretien, des possibilités de
Le procédé est breveté [2] et développé industriellement à formes complexes, des effets décoratifs.
l’usine de Salindres de la société Henry Merle (puis A. R. Pechiney). ■ Autres applications : l’aluminium a de nombreux autres usages
Il sera exploité jusqu’en 1889. ([Doc. M 2 340], tableau B).
C’est en 1886 qu’un nouveau procédé par électrolyse, imaginé
par H. Sainte-Claire Deville, fut mis au point simultanément en ■ Construction aéronautique : dès le début du développement de
France par Héroult [3] et aux États-Unis par Hall [4]. Le principe de l’aéronautisme, l’aluminium et ses alliages s’imposèrent comme les
la décomposition par électrolyse de l’alumine dissoute dans la cryo- matériaux de base indispensables pour la construction des appareils
lithe fondue (fluorure double de sodium et d’aluminium), breveté volants plus lourds que l’air. La mise au point par Wilm de l’alliage
par Héroult, est celui qui est encore utilisé aujourd’hui. duralumin (aluminium - cuivre - magnésium) permit un développe-
ment important (Bréguet 14 en France - Junkers J4 en Allemagne).
D’abord exploité à Neuhausen (Suisse) puis à Froges (Isère) avec Ces alliages furent peu à peu améliorés et d’autres alliages mis au
des cuves d’électrolyse de 4 000 A, ce procédé aura un essor point pour atteindre les caractéristiques physiques nécessaires aux
considérable : l’intensité du courant électrique sera portée à 20 000 A structures des avions modernes.
en 1920, 50 000 A en 1936, 100 000 A en 1950, 180 000 A en 1976
et 280 000 A en 1982. Actuellement, le pourcentage en masse des alliages d’aluminium
utilisés dans la construction des cellules d’avion est de 75 à 81 %
La contribution de la France au développement de l’industrie de (Airbus A310 : 76,5 % ; Boeing 767 : 81 % ; Mirage 2000 : 77 % ;
l’aluminium a été et reste primordiale. F 16 : 79 %).
Deux séries d’alliages se partagent le marché des alliages à
haute performance : la série 2000 (principal élément d’addition : le
1.2 Évolution de la production cuivre) et la série 7000 (principal élément d’addition : le zinc).
d’aluminium de première fusion
L’aluminium est un métal qui a eu un développement rapide et 1.4 Caractéristiques de la métallurgie
conserve encore aujourd’hui un taux de croissance appréciable de l’aluminium
(1 à 2 % par an). La production mondiale d’aluminium a évolué
comme suit :
1900 .............................................................................. 5 700 t 1.4.1 Descriptif sommaire du procédé
1910 .............................................................................. 44 350 t
1920 .............................................................................. 121 050 t Le seul procédé industriel est celui dérivant des découvertes de
1930 .............................................................................. 269 000 t Héroult et Hall en 1886. C’est une électrolyse ignée (§ 3) d’alumine
1940 .............................................................................. 807 200 t (§ 6) préalablement extraite de ses minerais (principalement
1950 .............................................................................. 1 507 000 t bauxites, § 6.2). Le bain d’électrolyse dissolvant l’alumine est le
1960 .............................................................................. 4 624 000 t fluorure double d’aluminium et de sodium fondu (cryolithe, § 7.2).
1970 ..............................................................................10 307 000 t La cathode est en carbone recouvert d’aluminium liquide produit et
1980 ..............................................................................15 990 000 t l’anode est en carbone. Un certain nombre d’impuretés (en
1989 ..............................................................................18 139 000 t particulier fer et silicium) contenues dans les matières premières ne
sont pas arrêtées par l’électrolyse ; elles ne peuvent être éliminées
Il est le métal non ferreux le plus largement utilisé. ultérieurement du métal que très difficilement. La pureté de l’alumine
La production des différents pays depuis 1980 est donnée en et des produits carbonés utilisés est donc très importante.
[Doc. M 2 340] (tableau A).
■ Transports (structures, carrosseries, blocs-moteurs, roues, ■ Production d’aluminium de première fusion dans le monde
enjoliveurs, etc.) : par rapport aux autres métaux, l’aluminium ([Doc. M 2 340], tableau A).
permet un gain de masse qui en fait un produit de choix pour la ■ Répartition des consommations d’aluminium entre les différentes
construction aéronautique et fait réaliser des économies d’énergie utilisations en France et aux États-Unis ([Doc. M 2 340], tableau B).
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par la réaction :
3.1.4 Électrolyte ou bain d’électrolyse –
AlF 3 + F – → AlF 4
Le bain d’électrolyse est constitué d’un fluorure de base et de deux Il diminue donc la concentration en ions F – et acidifie le bain.
additifs fluorés auxquels peuvent s’ajouter différents additifs pour L’addition de fluorure d’aluminium fait diminuer la densité de
en modifier les propriétés dans des buts bien précis. Le fluorure de l’électrolyte et réduire le dépôt de sodium à la cathode ; il abaisse
base est la cryolithe et les deux additifs sont le fluorure d’aluminium la température de solidification mais apporte un accroissement de
(AlF3 ) et le fluorure de calcium (CaF2). Les fluorures utilisés comme la tension de vapeur et une diminution de la conductivité électrique.
additifs complémentaires sont principalement le fluorure de lithium
et le fluorure de magnésium.
■ Cryolithe : c’est un fluorure double d’aluminium et de sodium 3.1.5 Anode et réactions anodiques
correspondant à la formule AlF3 , 3NaF. C’est le principal constituant
de tous les électrolytes (au moins 70 % en masse de l’électrolyte) et L’anode consommable est en carbone. Les matières généralement
il est essentiel pour la dissolution de l’alumine. Les ressources en utilisées pour préparer l’anode (§ 3.2.2) sont le coke de pétrole
cryolithe naturelle (Groenland) s’épuisant, on a de plus en plus calciné (ou le coke de brai) et le brai de houille (éventuellement
recours aux cryolithes artificielles (§ 7.2). certains brais de pétrole). Ces matières ont des spécifications
précises en ce qui concerne leur pureté et, pour le brai, ses propriétés
liantes.
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Les systèmes de captation des émissions de gaz de cuve entraînent Des réactions mineures peuvent également se produire mais sans
un flux d’air permanent au-dessus des anodes ; deux réactions incidence notable :
peuvent se produire :
4Al (solution) + 3CO2 → 2Al2 O3 + 3C
C + O2 → CO2
2C + O2 → 2CO Al4 C3 (solution) + 9CO2 → 2 Al2 O3 (dissous) + 12CO
À l’interface anodes-bain, deux réactions électrochimiques ont Des réactions sont liées à la solubilité du métal et du dioxyde de
lieu : carbone dans le bain, à l’agitation et au transfert de masse dans les
cuves industrielles résultant des forces magnétiques, du déga-
— l’une dominante : gement des gaz à l’anode et de la convection thermique.
2– –
4F – + Al 2 O 2 F 4 + C → 4e – + 2AlF 4 + CO 2 Le rendement en courant d’une cuve industrielle moderne est
de 93 à 96 %.
— l’autre secondaire : L’énergie totale nécessaire pour produire industriellement une
tonne d’aluminium avec des cuves modernes est de 13 000 kWh
2– –
4F – + Al 2 O 2 F 4 + 2C → 4e – + 2AlF 4 + 2CO dont 7 500 kWh correspondent à la chaleur produite par effet Joule
(ionique ou électronique).
Enfin, à l’intérieur des pores de l’anode à 950 oC, la réaction de L’énergie thermique totale disponible est utilisée à la
Boudouard CO 2 + C → 2CO dépend de la carboxyréactivité de compensation des pertes thermiques par rayonnement et par
l’anode. convection, à l’échauffement et à la dissolution (si nécessaire) des
■ Polarisation anodique : si la densité de courant critique (au-delà de matières premières telles que l’alumine et le fluorure d’aluminium,
laquelle le renouvellement en alumine à l’interface anodes-bain n’est à l’échauffement des anodes, aux pertes par les gaz de cuves, etc.
plus suffisant) est dépassée, le phénomène de polarisation anodique L’équilibre thermique de la cuve d’électrolyse s’établit aux
survient ; la dissociation de complexes normalement stables tels que environs de 950 oC.
– 2–
AlOF 2 ou Al 2 OF 6 s’accompagne d’une passivation du carbone
anodique et de la formation d’une pellicule de gaz isolant les anodes 3.1.8 Émissions des cuves d’électrolyse
du bain. La tension électrique aux bornes de la cuve peut alors
dépasser 30 V. Les gaz émis à l’anode entraînent des poussières et des matières
volatiles de produits fluorés. Ces gaz sont captés à leur émission
et épurés dans des centres de traitement.
3.1.6 Cathode et réactions cathodiques
Les composés fluorés identifiés dans les gaz sont : Na AlF 4 ,
Na2 AlF5 , NaF et Na2 Al2 F8 . Par ailleurs, il y a du gaz fluorhydrique
La cathode est généralement constituée de blocs de carbone résultant de la réaction :
assemblés (§ 3.2.3.1) : en opération, elle est en permanence
recouverte de métal liquide. Les principaux phénomènes électro- 2AlF3 (solution) + 3H2O (gaz) → Al2 O3 (solution) + 6HF (gaz)
chimiques se produisant à la cathode sont : Dans les séries d’électrolyse modernes (§ 3.2.5), après captation
— des réactions électrochimiques à l’interface bain-métal : et épuration des gaz, les rejets, exprimés en fluor total (poussières
• réaction principale : et gaz), sont inférieurs à 1 kg par tonne d’aluminium, correspondant
aux normes généralement imposées.
–
AlF 4 + 3e – → Al ( liquide ) + 4F –
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3.2.2.2 Fabrication de la pâte pour anode Söderberg Le taux de cendres élevé résulte des teneurs en impuretés (en
à goujons verticaux particulier alumine et cryolithe) des déchets d’anodes recyclés.
Le coke calciné est broyé et tamisé pour pouvoir reconstituer une ■ Les anodes cuites sont assemblées, par scellement à la fonte, à la
granulométrie déterminée des poussières sèches, comprenant en tige d’anode qui permettra la liaison mécanique et la connexion
particulier 30 à 35 % de fines (100 % < 90 µm et 70 % < 63 µm). électrique avec les conducteurs électriques positifs (cadre anodique ;
Ce coke, après dosage, est chauffé à 150 oC environ et mélangé figure 2).
avec du brai (en proportion de 29 à 33 % de la masse totale de pâte).
Le mélange a lieu dans un malaxeur chauffé pour obtenir une pâte
à environ 160 oC qui est extrudée, découpée en morceaux, refroidie 3.2.3 Cuve d’électrolyse
à l’eau et stockée avant d’être chargée telle quelle au sommet de
la gaine d’anode de la cuve (figure 1). La cuve d’électrolyse est l’élément unitaire de production du
métal. Elle comprend les composants suivants :
3.2.2.3 Fabrication des anodes précuites — l’ensemble cathodique ;
La préparation de la pâte se fait suivant les mêmes principes, mais — l’ensemble anodique ;
une partie du coke calciné (20 % environ) est remplacée par les — le creuset ;
morceaux d’anodes, recyclés, provenant de la cuve d’électrolyse et — le dispositif de captation des gaz sur la cuve, qui est mécanique-
la proportion de brai liant est moindre (14 à 18 % de la masse totale ment associé à l’ensemble anodique.
de pâte). La pâte obtenue après malaxage à 150-160 oC est ensuite Cet ensemble complexe comprend de plus les conducteurs en
mise en forme : aluminium d’amenée et de sortie de courant et, sur les cuves
— soit par pressage, après refroidissement à 100 oC, dans une modernes, les dispositifs d’alimentation en alumine et en produits
presse hydraulique sous une pression d’environ 30 MPa ; fluorés.
— soit, plutôt actuellement, par vibrotassage à 150 oC dans un
moule avec couvercle mobile (la fréquence de vibration est de 25 Hz). 3.2.3.1 Ensemble cathodique
■ Les anodes crues sont ensuite cuites dans des fours à chambres L’ensemble cathodique est constitué (figure 3) :
en atmosphère réductrice. La température atteinte dans les anodes — d’un caisson métallique rectangulaire A avec tôle de fond G
est de 1 100 oC au moins pour obtenir une cokéfaction correcte du et parois latérales renforcées par des profilés très rigides pour
brai liant et une réactivité basse de l’anode. résister aux efforts très importants qui s’exerceront en cours d’opé-
Les caractéristiques types d’une anode précuite sont : ration, et limiter les déformations qui pourraient entraîner une
— masse volumique réelle ............... 2,04 à 2,10 × 10 –3 kg · m–3 ; déterioration accélérée du brasquage ;
— masse volumique apparente ....... 1,49 à 1,58 × 10 –3 kg · m–3 ; — du brasquage D comprenant deux parties principales :
— résistivité électrique ...................... 5 000 à 6 500 µΩ · cm ; • le briquetage F en matériaux réfractaires et isolants de qualité
— résistance à l’écrasement ............. 35 à 40 MPa ; convenable, destiné à tenir mécaniquement la cathode et à limiter
— taux de cendres ............................. 0,4 à 1,5 %. les pertes thermiques du creuset,
• la cathode carbonée C conductrice du courant et assurant
l’étanchéité du creuset.
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La cathode en carbone est constituée généralement par des L’anode unitaire en carbone a une hauteur de 50 à 60 cm, la hauteur
blocs préformés à base d’anthracite et souvent de graphite. Ces utile qui sera consommée au cours de l’électrolyse étant
blocs sont filés en section carrée ou rectangulaire ; leur hauteur d’environ 35 à 40 cm. En opération normale, les éléments anodiques
dans la cuve est d’environ 50 cm. Les joints entre blocs et brique- sont fixés au cadre anodique à des hauteurs différentes pour
tage de fond et de côtés sont faits avec de la pâte à brasque D à permettre le renouvellement des éléments anodiques à intervalles
base d’anthracite, de coke métallurgique et de liant dérivé de réguliers, élément par élément, en fonction de l’usure de l’anode en
goudron de houille. Cette pâte est soigneusement damée pour carbone, tout en conservant un plan anodique régulier. Le cycle d’un
assurer une bonne étanchéité vis-à-vis de l’aluminium liquide et du élément anodique sur la cuve est de 21 à 28 jours.
bain qui seront à son contact dans le creuset.
À la base des blocs en carbone, dans une rainure préusinée, sont 3.2.3.3 Creuset
scellées, à la fonte, des barres en fer dont les extrémités sortent du C’est la cuvette d’une profondeur d’environ 70 cm formée par les
caisson et sont reliées aux collecteurs de courant négatifs. Elles blocs cathodiques au fond et la pâte à brasque damée sur les côtés.
constituent les sorties de courant. En opération, il contient :
La durée de vie d’un brasquage est variable en fonction de la — une couche de métal liquide au fond, d’une hauteur
qualité des matériaux utilisés et de la qualité du travail de de 15 à 25 cm, qui constitue en fait la cathode liquide ;
construction du brasquage ; en moyenne, elle atteint 8 ans pour les — une couche de bain liquide d’une hauteur d’environ 20 cm,
technologies les plus performantes. La cause principale de mort d’un dont 4 à 5 cm environ entre la surface du métal et la surface anodique
brasquage est l’infiltration d’aluminium liquide dans la cathode ; ces (distance interpolaire).
infiltrations attaquent les barres de fer et entraînent la production Le bain est solidifié à la périphérie du creuset, constituant un talus
de métal ferreux. C’est le titre en fer du métal dans la cuve qui permet de protection (Ta sur figure 2) et servant également de volant
de déceler à temps ces infiltrations, donc la dégradation du thermique pour la cuve.
brasquage, et d’arrêter la cuve avant qu’elle ne perce et perde le
métal liquide qui constitue son roulement de métal. 3.2.3.4 Captation des gaz sur la cuve
3.2.3.2 Ensemble anodique Nous avons vu (§ 3.2.3.2.1) que les cuves Söderberg étaient
équipées d’un dispositif de captage des gaz sur la cuve (jupes de
L’ensemble anodique comporte une seule anode dans le cas des la gaine d’anode ; J sur figure 1) ; les cuves à anodes précuites de
cuves Söderberg et plusieurs anodes dans le cas des cuves à anodes construction antérieure aux années 70 ont été équipées de systèmes
précuites. de captage d’une efficacité plus ou moins grande (hottes, capots à
ouverture totale, etc.). Les cuves modernes sont conçues et réalisées
3.2.3.2.1 Anode Söderberg avec des systèmes de captage des gaz sur la cuve hautement
L’ensemble anodique est constitué par le cadre fixe qui supporte performants. Les capots élémentaires prennent appui sur le caisson
l’anode, le cadre mobile avec les conducteurs électriques positifs et de cuve et sur des éléments de la superstructure spécialement
les mécanismes de déplacement de l’anode et de relevage de la étudiés pour assurer une étanchéité parfaite ; par ailleurs,
gaine. l’organisation du travail sur les cuves avec les machines de service
a été étudiée pour avoir des temps minimaux d’ouverture de ces
L’ensemble anodique (A, figure 1) est constitué d’une gaine capots élémentaires.
métallique verticale et de section rectangulaire dans laquelle, en opé-
ration normale, est chargée, à intervalles réguliers, une quantité de
pâte Söderberg (§ 3.2.2.2) correspondant à la consommation
d’anode dans l’intervalle considéré. Les goujons (G, figure 1) en acier
3.2.4 Opérations sur cuve d’électrolyse
implantés dans la masse carbonée servent de support mécanique
3.2.4.1 Généralités
à l’ensemble gaine-anode en carbone et de conducteurs électriques ;
ils sont fixés au cadre anodique par des cames de serrage. Ces Un certain nombre d’opérations sont à effectuer de façon la plus
goujons qui descendent avec l’anode, au fur et à mesure de son régulière possible sur les cuves d’électrolyse. Les principales sont :
usure, sont périodiquement arrachés et réimplantés à un niveau l’alimentation en alumine et en produits fluorés, le changement des
supérieur. La hauteur de l’anode en carbone est en général un peu éléments anodiques (ou le chargement de la pâte et le relevage des
supérieure à 1 m. À la partie inférieure de la gaine Ga (figure 1) et goujons pour les cuves Söderberg), la coulée du métal. Mais il existe
du côté extérieur sont accrochés des jupes (J, figure 1) en fonte aussi un certain nombre d’opérations annexes indispensables telles
formant le dispositif de captage de la majeure partie des gaz de cuve que le relevage des cadres anodiques, les éventuels transferts de
qui sont aspirés dans un réseau d’aspiration connecté à chaque cuve. bain pour en régulariser la hauteur dans le creuset, les contrôles non
automatiques de hauteur de métal et de hauteur de bain, le
3.2.3.2.2 Anodes précuites prélèvement d’échantillons pour contrôles au laboratoire, etc.
L’ensemble anodique (figure 2) se compose d’un cadre anodique 3.2.4.2 Alimentation en alumine
Ca constitué des barres en aluminium d’amenée de courant positif
et des éléments anodiques constitués par les anodes précuites La solubilité de l’alumine dans le bain étant faible, les apports
scellées aux tiges, ces tiges étant elles-mêmes fixées au cadre d’alumine doivent donc être fréquents et aussi réguliers que possible
anodique par des cames à serrage mécanique. Cet ensemble est pour les raisons suivantes : la concentration en alumine doit rester
suspendu par des biellettes à une superstructure fixée sur le caisson aussi constante que possible ; de petites variations ont une
de la cuve ; les mouvements de montée et descente de l’ensemble répercussion sur la température de la cuve. Il y aura moins de risque
anodique sont commandés par des moteurs électriques actionnant d’une suralimentation entraînant des dépôts au fond de la cuve. Il
des vérins hydrauliques fixés sur la superstructure. Le nombre sera plus aisé de prévoir l’effet anodique et enfin les talus de côté
d’éléments anodiques dépend de la dimension de l’anode unitaire et la hauteur de bain seront plus stables.
et de l’intensité de la série d’électrolyse (§ 3.2.5) ; ces éléments, en Dans les cuves anciennes, l’alimentation se faisait à la périphérie
nombre pair, sont disposés en deux rangées parallèles (de chaque du creuset (cuves à anodes Söderberg et anciennes précuites) en
côté du cadre anodique). brisant mécaniquement la croûte de bain figé en surface à l’aide d’un
Ces deux rangées sont écartées dans les cuves modernes pour marteau pneumatique ou d’une roue dentée (cuves à piquage
laisser un couloir central d’alimentation en alumine, ou rapprochées latéral), ou dans un couloir central entre les deux rangées d’anodes
dans les cuves de type ancien où l’alimentation de l’alumine se fait à l’aide d’une herse centrale positionnée dans la superstructure de
dans un couloir périphérique. la cuve. L’opération se faisait en général toutes les 4 h.
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3.3.3 Contrôle des émissions dans l’environnement 4.3.2 Coulée des billettes
Pour chaque usine d’électrolyse, des dispositions sont prises Les billettes sont des produits cylindriques destinés à l’extrusion
conformément aux réglementations en vigueur et en accord avec ou, pour des alliages spéciaux, au forgeage. La maîtrise du niveau
les autorités compétentes pour le contrôle et le suivi permanent des de métal est obtenue, soit avec un ensemble busette-flotteur comme
rejets dans l’environnement des usines (mesures par boîtes à soude, pour les plaques, soit par le procédé de coulée en charge où, par
prélèvement d’échantillons végétaux, contrôle sanitaire des construction, on impose une zone de refroidissement métal-lingo-
animaux, etc.). tière courte et fixe.
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4.4 Coulée continue du fil machine 4.7 Fonderie d’une usine d’électrolyse
Le procédé consiste en la coulée continue d’une ébauche suivie Les ateliers de fonderie d’une usine d’électrolyse sont en général
d’un laminage continu. Les qualités produites actuellement par ce spécialisés dans la fabrication de un, deux ou trois produits (tels que :
procédé sont : le fil conducteur, l’Almelec, fil d’alliage très utilisé pour plaques, billettes, lingots de 25 kg, fil, lingots d’alliage, bandes
les lignes électriques aériennes, et les alliages mécaniques aux étroites...) pour des raisons de productivité ; mais si les produits
applications les plus diverses. diffèrent, les principes sont les mêmes :
Des traitements thermiques adaptés peuvent être réalisés soit — des fours reçoivent le métal liquide venant de l’électrolyse ; le
sur le laminoir, soit sur les bobines de 2 t. métal y est préparé pour la coulée (métaux d’addition et conditions
thermiques) ;
— des équipements de traitement de métal au gaz, suivis
éventuellement de filtres, reçoivent, en continu, le métal prêt pour
4.5 Coulée continue de bandes la coulée et le transmettent aux appareils de coulée ;
— des équipements de coulée solidifient le métal dans la forme
désirée (plaques, billettes, fil, bandes, lingots d’alliage et lingots
Il faut distinguer deux procédés en fonction de la largeur des d’aluminium) ;
bandes. — des équipements de traitement thermiques permettent les trai-
tements nécessaires à certaines qualités de produits (billettes, fil) ;
— des équipements de conditionnement (scies), d’emballage et
4.5.1 Coulée des bandes étroites de pesage préparent les produits pour l’expédition.
(jusqu’à 300 mm de large)
4.6 Coulée des lingots d’alliage Le principe est le suivant : le métal à raffiner, fondu à 750 oC et
auquel on ajoute du cuivre pour en augmenter la densité, repose
au fond d’une cuve à parois non conductrices du courant, contenant
La fabrication des lingots d’alliage de moulage est ancienne un électrolyte fondu à la surface duquel flotte une couche
(années 30) ; mais le développement des fonderies de deuxième d’aluminium raffiné. La couche métallique inférieure forme anode,
fusion, d’une part, l’évolution des exigences de la clientèle, d’autre alors que la couche supérieure d’aluminium raffiné forme la cathode.
part, ont conduit à développer une technologie adaptée. Les lignes Par passage du courant, l’aluminium seul est transporté de l’anode
de coulée sont équipées de machines de traitement de métal et de à la cathode, les impuretés restant dans l’alliage anodique ou en
dispositifs d’affinage du grain. Le lingot d’alliage est aujourd’hui un solution dans l’électrolyte (figure 5).
produit prêt à l’emploi, de composition contrôlée, prédégazé, Plusieurs brevets ont été déposés sur ce procédé, mais deux
prémodifié et préaffiné. seulement ont été développés à l’échelle industrielle : le procédé
Gadeau-Pechiney utilisant comme électrolyte un mélange de
fluorure d’aluminium (23 %), de fluorure de sodium (17 %) et de
chlorure de baryum (60 %). La température de fusion est de 720 oC
et l’électrolyse peut donc avoir lieu à 750 oC. L’alliage anodique
contient 25 à 30 % de cuivre. Le titre de l’aluminium raffiné est
compris entre 99,99 et 99,999 %. Le procédé d’Aluminium Industrie
AG est basé sur les mêmes principes, mais la composition du bain
est différente ; il est entièrement fluoré, composé de fluorures
d’aluminium, de sodium, de calcium et de baryum ; la température
de fonctionnement des cuves est également de 750 oC environ.
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réalisée par action du gaz carbonique sur les liqueurs d’aluminate ; À titre d’ exemple , les consommations spécifiques d’une usine
la concentration des eaux mères résiduaires permettait la récupé- traitant de la bauxite française sont environ (par tonne de Al2O3) :
ration du carbonate de sodium et son utilisation à l’attaque. — bauxite ........................................................................2,5 à 2,7 t ;
De ce procédé, il ne subsiste que des variantes : l’une, le procédé — soude (exprimée en Na2O) ....................................100 à 130 kg ;
chaux-soude a permis l’attaque des néphélines, l’autre appelé Sinter — eau...................................................................................... < 7 t ;
Process (§ 6.3) est appliqué au traitement de certaines bauxites — fuel.......................... 250 à 330 kg (dont 100 pour la calcination) ;
riches en silice. — énergie électrique ........................................................ 200 kWh.
Ces procédés ne concernent qu’une très faible partie de la
production de l’alumine, l’essentiel de la production mondiale étant
6.2.3 Description simplifiée
assuré à partir de bauxites et surtout de latérites bauxitiques traitées
par le procédé Bayer (§ 6.2) dont le brevet a été déposé en 1887 [7] du cycle de fabrication
et le développement industriel réalisé à la fin du dix-neuvième siècle,
dans tous les pays qui s’étaient lancés dans la production L’alumine, présente dans le minerai soit sous forme de monohy-
d’aluminium. drate (bœhmite ou diaspore), soit sous forme de trihydrate (gibbsite),
est attaquée par une solution d’aluminate de sodium. La soude libre
Les tableaux F et G (en [Doc. M 2 340]) présentent les données
contenue dans la liqueur dissout l’alumine selon la réaction :
statistiques sur la production d’alumine dans le monde occidental
pour l’alumine hydratée et l’alumine métallurgique.
1 –
( Al 2 O 3 , n H 2 O ) + 2OH – £ 2AlO 2 + ( n + 1 ) H 2 O
2
6.2 Procédé Bayer
L’attaque du monohydrate (n = 1, sens 1) se fait à haute tempé-
6.2.1 Historique rature (240 à 260 oC) ; celle du trihydrate (n = 3, sens 1) à plus basse
température (100 à 140oC).
C’est en 1887 que Karl Joseph Bayer, de nationalité autrichienne Dès la sortie de la zone d’attaque, la suspension est diluée ; après
mais travaillant en Russie près de Saint-Pétersbourg, dépose en séparation des phases liquides et solides, la liqueur d’aluminate
France son brevet de fabrication d’alumine à partir d’aluminate de saturée est refroidie.
sodium et de bauxite. Ce même brevet est déposé très vite également La dilution et le refroidissement de la liqueur entraînent la préci-
en Allemagne, en Angleterre et aux États-Unis. La première usine pitation d’alumine suivant la réaction ci-dessus (sens 2).
construite en France fut Gardanne en 1894 par la Société française
de l’alumine pure qui céda très vite ses installations et ses droits à La décomposition est initiée et contrôlée par une quantité
la SEMF (société de production d’aluminium de Paul Héroult). importante d’amorce (trihydrate venant d’une fabrication
précédente) ; elle permet de récupérer l’alumine dissoute à l’attaque.
Les débuts furent laborieux ; des échanges avec les usines Séparée de la liqueur décomposée et de l’amorce lavée, elle est
construites à la même époque en Angleterre et aux États-Unis ensuite calcinée dans l’atelier de calcination pour la rendre apte à
permirent de progresser, mais ce n’est qu’en 1907, après de l’électrolyse.
nombreuses modifications, que les rendements atteignirent des
niveaux satisfaisants. Le procédé Bayer, adapté aux matières
premières bauxitiques utilisées, connut ensuite une expansion 6.2.4 Technologie d’une usine d’alumine
importante dans le monde entier ; à partir des années 60, la suivant le procédé Bayer
production d’alumine près des gisements de bauxite dans des pays
non producteurs ou faiblement producteurs d’aluminium se
développa considérablement pour des raisons économiques. Le cycle de production peut être considéré comme la succession
L’Australie, la Jamaïque, la Guinée, en particulier, sont devenues de de neuf ateliers, dépendant les uns des autres, dans lesquels se
grands producteurs et exportateurs d’alumine. déroulent les différentes opérations unitaires (figure 7).
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6.2.4.5 Échange Ce traitement se réalise dans des fours, soit du type four tournant
(du type four à ciment), soit du type statique à envolement. Ces fours
Cette opération, deuxième phase préparatoire de la
sont en général chauffés au fuel lourd ou au gaz naturel. Ils
décomposition, consiste à refroidir la liqueur saturée. Ce refroidis-
comportent des dispositifs de dépoussiérage des gaz chauds et, en
sement se fait dans des échangeurs thermiques à plaques ou
aval, de refroidissement de l’alumine avant son transfert aux silos
barométriques (flash ) entre la liqueur d’aluminate chargée en alu-
de stockage.
mine et la liqueur décomposée avant évaporation.
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Les produits fluorés utilisés sous la fabrication de l’aluminium sont 7.2 Cryolithes
essentiellement le fluorure d’aluminium et la cryolithe ; du fluorure
de lithium et du fluorure de calcium peuvent quelquefois être ajoutés
en faible quantité aux bains d’électrolyse. Dans les cryolithes utilisées industriellement apparaît le mélange
Le développement des systèmes de captation et traitement des de deux variétés : la cryolithe Na3AlF6 et la chiolite AlF3 , 5/3 NaF,
gaz d’électrolyse a fait diviser par deux à trois les besoins en fluorures identifiables par diffraction X. Elles se distinguent donc de la cryo-
d’appoint depuis une quinzaine d’années ; cependant, les besoins lithe naturelle AlF3 , 3NaF dont un seul gisement est exploité au
en fluorure d’aluminium en particulier laissent la place à un marché Groënland (Ivigtat).
mondial important. Les besoins de l’industrie de l’aluminium et la nécessité de
récupérer et valoriser les ions fluor ont conduit l’industrie à élaborer
différents procédés.
7.1 Fluorure d’aluminium De nombreuses matières premières peuvent être utilisées :
— l’acide fluorhydrique pur en solution ;
— l’acide fluorhydrique issu de la récupération de la préparation
Parmi les procédés utilisés, on peut citer les suivants. du fluorure d’aluminium ;
— le fluorure de sodium ;
— le fluorure d’ammonium ;
7.1.1 Procédé par voie humide — l’acide fluosilicique et le fluosilicate de sodium ;
— l’acide fluoborique ;
Il est basé sur la réaction suivante : — l’hydroxyde d’aluminium ;
— le sulfate d’aluminium ;
3HF (solution) + Al (OH)3 → AlF3 , 3H2O — l’aluminate de sodium ;
— la soude ;
Le trihydrate, séparé par filtration, est ensuite séché et calciné
— le carbonate de sodium ;
à 400-450 oC. Le séchage et la calcination sont des opérations
— le chlorure de sodium ;
délicates, car, en présence d’eau à haute température, il y a
— le sulfate de sodium.
pyrohydrolyse du fluorure suivant la réaction :
Toutes ces préparations sont issues du même principe. Les
2AlF3 + 3H2O → Al2O3 + 6HF solutions de différents réactifs sont mélangées, en une ou deux
étapes, pour conduire à la précipitation de cryolithe industrielle en
milieu acide ou neutre.
7.1.2 Procédé par voie sèche La technologie est très variable et les problèmes de pureté, de
filtration et de séchage difficiles à résoudre.
Depuis 1950 ont été développés des procédés par voie sèche
Le rapport cryolithaire (rapport molaire du sodium sur l’aluminium
utilisant les techniques de fluidisation et donnant un produit de
contenu) peut varier de 2 à 3. Une cryolithe de rapport 2,2 à 2,4 est
meilleure qualité que la voie humide. L’alumine déshydratée réagit
couramment utilisée.
à 550 oC dans des réacteurs fluidisés avec des gaz contenant HF :
Une analyse type de cryolithe industrielle est la suivante :
6HF + Al2O3 → 2AlF3 + 3H2O AlF............................................................................... 44 %
Un de ces procédés utilise les gaz issus de l’attaque du spathfluor NaF.............................................................................. 51 %
par l’acide sulfurique dans des fours tournants à chauffage interne. Al2 O3 .......................................................................... 2,5 %
Le tétrafluorure de silicium, ainsi que les composés du soufre, le gaz SO3 ............................................................................. 1,0 %
carbonique et l’eau ne se fixent pas sur l’alumine et passent à travers
Si ............................................................................... 0,1 %
le circuit. Un réacteur fluidisé peut assurer une production supérieure
à 50 000 t/an. Fe ............................................................................... 0,02 %
L’analyse type du fluorure d’aluminium obtenu est : Divers............................................................................ 0,38 %
AlF3.................................................................................... 90,0 % Perte au feu à 500 oC.................................................. 1,0 %
Al2O3 ................................................................................. 7,5 % Rapport cryolithaire .................................................... 2,3 %
Si ...................................................................................... 0,1 %
Fe ...................................................................................... 0,02 %
SO3 .................................................................................... 1,5 % 8. Autres procédés
Divers ................................................................................ 0,28 %
Perte au feu (500 oC)....................................................... 0,6 %
8.1 Production d’aluminium
7.1.3 Autres procédés De nombreuses recherches ont été faites pour préparer
l’aluminium autrement que par électrolyse de l’alumine dissoute
dans la cryolithe. Bien que certains de ces procédés aient donné lieu
Les industries des engrais produisent, lors de l’attaque des
à un développement en unités pilotes importantes, aucun n’a
phosphates, des solutions d’acide fluosilicique que l’on valorise en
débouché jusqu’à présent sur des réalisations industrielles, soit pour
produisant du fluorure d’aluminium. Le principe résulte de la
des raisons économiques, soit pour des raisons de pureté de métal,
réaction :
soit pour des raisons technologiques.
H2SiF6 + 2Al (OH)3 + 2H2O → SiO2 + 2 (AlF3, 3H2O)
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■ Réduction par le manganèse : une version de ce procédé consiste ■ Séparation solide-liquide : opération par décantation ou filtration
à faire réagir le chlorure d’aluminium sur du manganèse solide avec où la liqueur sulfurique contenant l’aluminium est séparée des
formation d’aluminium et de chlorure de manganèse. Ce dernier est sulfates d’impuretés et de la silice.
ensuite transformé en oxyde qui sera ultérieurement réduit par ■ Traitement des stériles et séparation des impuretés : les solides
carbothermie (procédé Toth). séparés sont lavés à l’eau et les sulfates d’impuretés sont redissous
■ Procédé au monochlorure : par action du chlorure d’aluminium en solution sulfurique. La silice est séparée, et la solution sulfurique
sur la bauxite en présence de carbone à une température des impuretés est concentrée pour cristalliser les sulfates
de 1 800 oC environ, on forme du monochlorure suivant la réaction : d’impuretés. Ceux-ci fourniront, par calcination, de l’acide sulfurique
recyclé, des oxydes métalliques et du sulfate de potassium
Al2 O3 + 3C + AlCl3 → 3AlCl + 3CO valorisables.
Par trempe du mélange gazeux, le monochlorure est dismuté en ■ Première cristallisation : la solution sulfurique contenant
métal et trichlorure. l’aluminium est refroidie pour faire cristalliser un sulfate d’alumine
particulier, facilement séparable par filtration de la liqueur mère qui
■ Électrolyse avec électrodes bipolaires : le chlorure d’aluminium est recyclée à l’attaque.
est dissous dans un mélange d’halogénures alcalins fondus ; la tem-
pérature est d’environ 700 oC. La cellule à électrodes bipolaires en ■ Deuxième cristallisation : le sulfate est transformé en chlorure et
graphite comporte une anode horizontale supérieure et une cathode l’aluminium se sépare sous forme de cristaux de chlorure d’alumi-
horizontale inférieure, avec entre elles plusieurs électrodes nium hexahydraté et pratiquement toutes les impuretés restent en
bipolaires. Un flux continu d’électrolyte empêche la stagnation de solution.
l’aluminium sur les électrodes. Le chlore est collecté à la partie supé-
rieure tandis que l’aluminium descend à contre-courant et se ■ Récupération chlorhydrique : la solution, séparée des cristaux de
rassemble au fond. Ce procédé, breveté par ALCOA (Aluminium chlorure par filtration ou centrifugation, est dégazée par chauffage et
Company of America) a donné lieu à un développement dans une régénère d’une part, l’acide chlorhydrique gazeux et d’autre part,
unité pilote importante. Un des objectifs était la diminution de la l’acide sulfurique qui est recyclé à l’attaque.
consommation d’énergie électrique. ■ Pyrohydrolyse, obtention de l’alumine : les cristaux séparés sont
pyrohydrolysés en deux temps et on obtient ainsi l’alumine anhydre
de grande pureté et les gaz contenant l’acide chlorhydrique à
recycler.
■ Qualité de l’alumine : l’alumine obtenue par ce procédé a des
teneurs en impuretés égales ou inférieures à celles de l’alumine
obtenue par le procédé Bayer. Cependant, dans les conditions
économiques actuelles, ce procédé n’est pas compétitif à l’échelle
industrielle.
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Les alliages d’aluminium de fonderie admettent, pour certains, des 9.6 Évolution des matières premières
impuretés métalliques en quantité limitée et contrôlée, et ce domaine
est donc le lieu privilégié d’application des alliages d’affinage ; le de l’affinage
client le plus important est l’industrie des transports, le plus gros
consommateur de pièces moulées. Dans l’automobile, les alliages L’évolution des applications de l’aluminium à des usages multiples
d’affinage sont utilisés pour la fabrication des carters et conduit à avoir des déchets et résidus variés que l’on peut classer
blocs-cylindres, les culasses et les pistons. en trois grandes catégories.
■ Complexes, multimatériaux, revêtements : on peut citer, par
exemple, les tôles de bardage et couverture laquées, les profilés
9.4 Contraintes socio-économiques laqués et profilés à coupure thermique, boîtes pour boissons tout
aluminium et aluminium-fer blanc, boîtiers aluminium-acier-matière
plastique, composites aluminium-papier, câbles isolés, etc. Les
■ Écologie : l’affinage doit rechercher en permanence des solutions procédés de traitement sont nombreux, de la préparation à froid à la
aux problèmes écologiques liés au traitement des déchets dont préparation à chaud et à la fusion directe.
l’évolution va vers une augmentation de la complexité. Les procédés ■ Composites : on peut distinguer les éléments constitués à partir
doivent s’adapter : un problème important non encore résolu est le d’une préforme imprégnée d’aluminium et les éléments constitués
traitement des résidus. d’une matrice métallique à l’intérieur de laquelle on peut trouver
■ Qualité : la demande est de plus en plus exigeante pour des jusqu’à 25 % de fibres.
produits finis élaborés d’un niveau de qualité élevé et constant, ce qui ■ Nouveaux alliages et nouvelles impuretés : des éléments
nécessite des moyens de mesure et de contrôle de haute technologie. introduits à faible dose pour modifier la structure d’un produit fini se
■ Gestion des stocks : l’affinage livrant une partie de sa production retrouvent dans les déchets et peuvent être indésirables pour de
d’alliages sous forme liquide, donc selon la méthode juste à temps, nouvelles productions. Il faudra donc les éliminer. À chaque type de
doit avoir, en amont, des stocks de matières premières et un déchets et de résidus correspondent des traitements appropriés.
approvisionnement parfaitement organisés pour pouvoir assurer la Mais il est certain que les matières synthétiques qu’ils contiennent
régularité de ses livraisons. seront détruites thermiquement.
La conception des produits nouveaux doit tenir compte de ce fait
pour éviter les composants dont la destruction thermique créerait
des nuisances difficiles à neutraliser entièrement
9.5 Structure d’une raffinerie
d’aluminium moderne
Les alliages aluminium-lithium ne font pas partie de la
métallurgie de l’aluminium telle que conçue dans cet article. Ces
La transformation des matières premières comprend plusieurs alliages ne sont réalisés que dans certaines usines de transfor-
stades successifs : mation (Issoire en France) comme d’ailleurs beaucoup d’autres
alliages très pointus, aussi importants, mais moins médiatisés
— réception, comprenant le pesage, le déchargement, le stoc-
que les alliages aluminium-lithium.
kage et surtout l’évaluation du lot en qualité ;
— préparation où l’on trouve différentes techniques :
• triage manuel et démontage des sous-ensembles,
• broyage (broyeurs à marteaux, à anneaux dentelés, à impact, 9.7 Production des affineurs d’aluminium
à boulets et granulateurs à couteaux suivant la nature des
produits), Il est difficile de connaître la totalité de la production de deuxième
• épuration et triage par densité, par criblage, par voie fusion, car une partie importante des déchets est recyclée
thermique, par tablage pneumatique ou hydraulique ; directement dans les fonderies des usines d’électrolyse et des usines
— fonderie, dont le rôle est complexe : fusion des déchets, de transformation, sans être déclarée comme aluminium de
séparation du métal et des oxydes, élimination de certaines deuxième fusion.
impuretés indésirables, traitement du métal et mise au titre de
l’alliage. Différents types de four sont utilisés : four tournant à bain Le tableau H (en [Doc. M 2 340]) donne la production des affineurs
de sel en duplex avec un four de maintien, four réverbère à bassin, d’aluminium en Europe, aux États-Unis et au Japon.
four à sole sèche avec bassin, four électrique ; Les principaux utilisateurs d’aluminium de deuxième fusion sont
— expédition : la livraison de métal liquide a imposé un déve- les fonderies d’aluminium. Il n’existe pas de statistiques sur les
loppement de la métallurgie en poche en usine et un matériel utilisateurs finaux, mais l’industrie de l’automobile est certainement
circulant soumis à des contraintes d’exploitation sévères. le plus important.
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P
O
U
Métallurgie extractive R
de l’aluminium
E
N
par Philippe VOISIN
Ancien Ingénieur de la Société Aluminium Pechiney
Ingénieur de l’École Nationale Supérieure de la Métallurgie et de l’Industrie des Mines
S
de Nancy
A
Données économiques V
(0)
O
Tableau A – Production d’aluminium primaire par pays (en 103 t)
Année
I
Pays
1980 1983 1986 1989 R
Production mondiale....................................................................................... 15 990 14 345 15 638 18 139
Monde occidental ............................................................................................ 12 770 11 098 12 240 14 473
Europe .............................................................................................................. 3 766 3 585 3 720 3 949
CEE (9 pays) (1)............................................................................................
CEE (10 pays) (1)..........................................................................................
2 066
2 212 1 925
P
CEE (12 pays) (1).......................................................................................... 2 597 2 282 2 341 2 372
France ...........................................................................................................
République fédérale d’Allemagne..............................................................
431,9
730,7
360,8
743,3
321,8
763,7
334,9
742,0
L
Italie ..............................................................................................................
Pays-Bas .......................................................................................................
Grèce ............................................................................................................
271,2
258,2
145,6
195,7
236,3
136,2
242,6
258,0
124,4
219,5
277,1
148,3
U
Royaume-Uni ...............................................................................................
Norvège........................................................................................................
Autriche ........................................................................................................
374,5
662,0
94,3
252,5
715,4
94,2
275,9
729,1
92,5
297,3
859,0
92,9
S
Islande .......................................................................................................... 74,8 77,0 80,0 88,7
Suède ........................................................................................................... 81,6 82,2 77,1 97,0
Suisse ........................................................................................................... 86,3 76,0 80,6 71,4
Espagne........................................................................................................ 385,3 357,6 354,7 352,5
Yougoslavie ................................................................................................. 170,0 258,2 319,7 368,0
Amérique.......................................................................................................... 6 542 5 387 5 787 7 286
Amérique du Nord........................................................................................... 5 728 4 444 4 394 5 587
Canada ......................................................................................................... 1 074,0 1 091,2 1 355,2 1 557,0
États-Unis ..................................................................................................... 4 653,6 3 353,3 3 038,7 4 030,2
(1) CEE (9 pays) = France + République fédérale d’Allemagne + Belgique + Pays-Bas + Luxembourg + Italie + Grande-Bretagne + Irlande + Danemark.
1 - 1992
N Transports............................................................................... (en 10 3 t)
S Bâtiment.................................................................................. (en 10 3 t)
I (%)
Divers ...................................................................................... (en 103 t)
(%)
4,8
64,0
11,1
5,1
54,4
9,1
4,0
53,5
8,8
2,0
190,0
3,5
1,4
208,5
3,0
1,4
194,6
2,8
U Monde occidental..............................................................................................................
Europe ................................................................................................................................
3,8
9,3
5,0
13,0
5,0
13,4
5,5
16,5
France (1) 9,2 14,3 12,8 17,0
S République fédérale d’Allemagne
Italie
14,6
7,5
22,0
14,3
24,8
14,5
28,7
20,4
Pays-Bas 8,4 12,4 11,4 17,5
Union Économique Belgique-Luxembourg (UEBL) 7,5 9,6 8,4 7,4
Royaume-Uni 9,8 9,3 10,5 10,7
Danemark 8,2 11,5 13,4 13,1
Irlande 1,4 5,0 7,8 7,7
Grèce 4,4 5,9 5,4 7,7
Espagne 6,6 7,6 6,0 9,0
Autriche 9,1 12,2 13,9 21,4
Portugal 1,1 3,6 3,9 5,7
Suisse 9,8 17,1 18,9 23,4
Suède 19,3 17,1 19,5 22,2
Norvège 19,8 22,6 21,5 24,6
Finlande 9,1 12,9 12,6 12,5
Islande 6,8 10,1 7,9 8,7
Yougoslavie 4,8 6,2 8,4 8,2
1235
1050
1070
0,25
0,20
0,65
0,40
0,25
0,05
0,05
0,04
0,05
0,05
0,03
0,05
0,05
0,03
0,10
0,05
0,04
0,05
0,05
0,05
0,06
0,03
0,03
99,35
99,50
99,70
E
1080
1085
1090
0,15
0,10
0,07
0,15
0,12
0,07
0,03
0,03
0,02
0,02
0,02
0,01
0,02
0,02
0,01
0,03
0,03
0,03
0,05
0,05
0,05
0,03
0,02
0,01
99,80
99,85
99,90
N
1098 0,010 0,006 0,003 ..................... ..................... 0,015 ..................... 0,030 99,98
S
Tableau E – Marché mondial de l’aluminium raffiné :
livraisons en 1989 (en tonnes) A
Pays
par électrolyse
Raffinage
par ségrégation
Total V
Europe
Japon
14 500
3 500
3 500
10 500
18 000
14 000
O
États-Unis
Total
............................
18 000
4 000
18 000
4 000
36 000
I
R
Tableau F – Production mondiale d’alumine hydratée par pays (en 103 t)
Afrique
0
708
1 120
577
1 290,2
627
S
République fédérale 1 600,4 1 656,6 1 174 IPAI 708 545 626
d’Allemagne
Italie 900,3 555,3 722,2 Guinée 708,3 576,9 626,8
Royaume-Uni 101,7 108,3 116,2 Asie 2 946 2 020 2 483
Espagne 95,0 724,7 949,1 IPAI 2 947 2 000 2 493
Grèce 504,7 401,8 533,3 Japon 2 218,4 1 335,9 863,5
Irlande 0 557 891 Taiwan 78,8 0 0
Yougoslavie 1 235 1 138 1 240 Turquie 137 113 200,6
Inde 512 571 1 418,5
Amérique du Nord 8 094 4 560 5 719
IPAI 8 094 4 560 5 942 Océanie 7 246 8 792 10 823
États-Unis 6 891,8 3 541 4 670 IPAI 7 254 8 804 10 823
Canada 1 202,2 1 019 1 049 Australie 7 246 8 791 10 823
(1) Statistiques IPAI (International Primary Aluminium Institute à Londres) + Yougoslavie. Sources : statistiques par pays : AMT/EM & Metallgesellschaft (1990).
(2) Se reporter à la note du tableau A.
Europe 1 250,9 1 203,9 1 138,7 1 267,6 1 329,4 1 342,3 1 337,2 1 458,2 1 606,7 1 673,0
France 170,0 169,8 153,7 170,0 174,0 170,1 180,3 195,0 224,7 233,0
E République fédérale
d’Allemagne
Italie
404,9
332,0
397,5
312,0
406,2
302,0
425,2
347,0
442,2
354,0
457,3
352,0
482,5
301,0
501,2
335,0
529,9
378,0
537,0
390,0
N Pays-Bas (1)
Belgique (1)
Royaume-Uni
29,0
0,0
198,0
31,0
0,0
181,0
27,0
0,0
140,0
32,0
1,0
157,0
30,0
2,0
176,0
44,1
2,0
155,0
51,3
2,0
142,0
53,7
3,2
190,0
61,0
3,0
200,0
67,0
3,0
220,0
Grèce 0,0 0,0 0,0 2,0 2,0 5,3 3,3 4,5 5,8 7,3
Danemark 9,0 9,1 10,0 10,5 9,5 11,0 11,0 0,0 0,0 0,0
Norvège (1) 4,5 4,0 3,5 0,7 2,2 1,5 2,0 2,0 2,0 2,0
S Autriche
Finlande
14,3
9,0
13,0
9,3
11,0
9,4
15,3
13,0
21,6
17,1
21,1
21,0
24,7
22,2
27,2
25,7
29,4
29,9
34,1
30,1
Suède 23,1 24,7 23,2 24,9 30,8 29,4 28,9 30,0 32,0 33,0
A Suisse (1)
Espagne (1)
16,0
38,5
16,0
34,5
15,0
35,7
17,0
50,0
18,0
48,0
21,0
49,5
20,0
64,0
20,4
68,0
23,0
85,0
26,0
90,5
V Portugal (1)
États-Unis (1)
2,6
749,1
2,0
685,8
2,0
700,7
2,0
748,7
2,0
800,2
2,0
875,0
2,0
831,0
2,3
839,9
3,0
912,0
0,0
836,0
O Japon 788,9 814,7 760,6 802,4 818,9 861,4 872,0 1 088,4 1 094,1 1 033,7
(1) Estimation EM Aluminium Pechiney.
I Sources : OEA.
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S
Organismes français et étrangers
France États-Unis
A
Syndicat général des fondeurs de France.
Fédération des chambres syndicales des minerais et métaux non ferreux.
The aluminium association.
Grande-Bretagne
V
Métaleurop.
Groupe de laminage et filage d’aluminium et d’alliages.
Aluminium federation.
Grèce
O
Allemagne
Aluminium Zentrale.
Aluminium association of Greece.
Italie
I
Aluminium Halbzeug Verband.
Australie
Assoziatione nationale industrie metalli non ferrosi (ASSOMET).
Assomineraria. R
The aluminium development council. Japon
Belgique The Japan light metal association.
Fédération des entreprises de métaux non ferreux.
Centre des métaux non ferreux.
Université de Liège, métallurgie des métaux non ferreux.
Norvège
Skaluminium skandinavisk organ vor aluminium industrie. P
Pays-Bas
Espagne
Sindicato national del metal.
Vereigniging de Nederlandse non ferro industrie. L
International
Inespal.
Confedem.
European primary aluminium association.
International primary aluminium institute (Londres).
U
Eurométaux : association européenne des métaux (Bruxelles).
S