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(Code BTP008)
SOMMAIRE
2. MATERIAU : L’ACIER
2.1. GENERALITES
Depuis sa découverte, la production d’acier n’a jamais cessé d’augmenter, pour preuve ci-dessous l’évolution de la
production d’acier brut (en millions de tonnes) dans le monde de 1900 à 2015 :
Le reste du monde produit 1 433 MT. Les autres gros producteurs sont dans l’ordre : la Chine avec 803 MT, le
Japon avec 105 MT, les États-Unis 79 MT puis viennent l’Inde, la Russie, la Corée du Sud et le Brésil avec 33 MT.
L’acier est recyclable infiniment. En moyenne, la part d’acier fabriquée dans le monde à partir de ferrailles (Filière
électrique) est de 40%, en Europe elle est de 54%. L’acier produit par la filière fonte est produit avec jusque 20% de
ferrailles recyclées.
En comparaison de volume, la production de béton dans le monde est un peu plus de 29 fois plus élevée avec 6
milliards de m 3 (matériau manufacturé le plus utilisé dans le monde), soit 2 400 MT, celle du bois rond s’établit à
environ 3 402 millions de m 3 (pic record de 2004).
A la base, l’acier est élaboré à partir du fer, matériau que l’on trouve abondamment sur terre sous forme combinée
de minerais.
En Europe, les minerais couramment exploités sont la magnétite ( Fe 3 O 4 ), l’oxyde ferrique ( Fe2O3 ) ou encore les
oxydes hydrates ( Fe2O3 – Nh2O ).
Le fer exploité dans des mines ne se trouve pas sous forme pure, mais avec un certain Nombre de corps étrangers.
Par exemple, " la minette de Lorraine " contient :
La fabrication de l’acier à partir du minerai de fer extrait des mines s’appelle la sidérurgie. On distingue trois étapes
importantes, le haut fourneau, le convertisseur, puis les laminoirs. Cette filière est décrite au prochain chapitre.
L’un de ses atouts principaux de l’acier est d’être un matériau recyclable. Après avoir été fabriqués, usinés, mis en
œuvre puis finalement utilisés et usagés, les morceaux d’aciers peuvent être réutilisés en les rassemblant sous
forme de ferrailles plus ou moins grossière mises dans un four électrique qui va les mettre en fusion contrôlée.
Provenance du fer : Australie et Brésil. Transporté par voie maritime par des minéraliers.
2.2.1. AGGLOMERATION
Le minerai de fer est séparé, broyé et calibré en grains qui s’agglomèrent entre eux. L’aggloméré obtenu est
concassé.
Une analyse chimique précise et régulière, surtout en ce qui concerne la gangue qui détermine la composition du
laitier de haut fourneau et permet d’ajuster la qualité de la fonte.
2.2.2. COKERIE
Le coke s’obtient avec du charbon. Ce dernier ne peut toutefois pas être utilisé directement dans le haut fourneau
car il contient trop de substances toxiques ou inutiles pour le processus de fusion réductrice. De plus le charbon
n’est pas assez solide pour résister à un chargement dans un haut fourneau. La transformation du charbon en coke
a lieu à la cokerie, dans des fours spéciaux et à une température avoisinant les 1100°C. Comme il n’y a pas
d’oxygène dans ces fours, le charbon ne brûle pas. Une fois le charbon transformé en coke, il est retiré du four et
éteint par aspersion. Ce coke est ensuite concassé et criblé jusqu’à ce qu’il ait la granulométrie optimale pour être
utilisé dans le haut fourneau.
2.2.4. DESULFURATION
La fonte est transportée à l’aciérie dans des poches-torpilles. Elle est d’abord désulfurée à l’aide de carbures de
calcium injectés dans la fonte au moyen d’une lance immergée. Le sulfure de calcium ainsi obtenu vient flotter
comme un laitier sur la fonte.
La poche-torpille est ensuite vidée dans la poche à fonte, qui est alors amenée au décrasseur, où le laitier
provenant du haut fourneau et du processus de désulfuration est éliminé.
2.2.5. CONVERTISSEUR
Une fois le décrassage terminé, la fonte est déversée dans le convertisseur, dans lequel on a déversé des ferrailles.
Au moyen d’une lance, de l’oxygène pur est alors soufflé sur le bain métallique pour brûler l’excédent de carbone et
les impuretés.
Entre temps, le processus a également brûlé le silicium, le manganèse et les résidus de soufre présents dans la
fonte.
Pour que le processus se déroule de manière aussi efficace que possible, on ajoute une certaine quantité de chaux
au bain et on souffle un gaz inerte dans le fond du convertisseur. Les substances indésirables présentes dans la
fonte disparaissent alors, soit dans le laitier qui va flotter à la surface du bain, soit sous forme de gaz.
Dans le convertisseur, on obtient presque toujours la même composition à la fin du processus de soufflage.
Pour réaliser les diverses qualités d’acier, il est nécessaire d’adapter la composition ou l’analyse de l’acier. Pour ce
faire, on ajoute des additifs et des éléments d’alliage dans la poche de l’acier afin d’obtenir la qualité d’acier
requise.
Le déversement de l’acier dans la « poche » se déroule de telle sorte que le laitier du convertisseur est évacué
séparément.
A la sortie du convertisseur, l’acier doit être modifié pour avoir les qualités requises au niveau du produit final. C’est
l’objet du traitement en poche (également appelé métallurgie secondaire).
Des opérations qui concernent la qualité analytique du métal liquide (teneur en alliage et impuretés)
Des opérations qui permettent le contrôle de la qualité inclusionnaire du métal (oxydes, sulfures, inclusions)
Des opérations qui assurent le réglage de la température de l’acier (refroidissement par énergie électrique ou
chimique, refroidissement par ajout de ferrailles).
Pour cela, on dispose d’une grande diversité de traitement faisant appel à des réactions entre phases différentes
suivant le type de traitement (métal, laitier, gaz), nécessitant des conditions soit oxydantes soit réductrices.
L’acier en fusion s’écoule en continu dans un répartiteur, puis dans une lingotière sans fond. En traversant ce
moule il commence à se refroidir au contact des parois refroidies à l’eau.
A la sortie de la machine il est solidifié. Il est immédiatement coupé aux longueurs voulues. Le produit issu de la
coulée continue après coupe à longueur est appelé « BRAME ».
Les aciers se caractérisent par leur mélange fer-carbone ainsi que par la présence d’éléments additionnels aussi
appelés alliages.
Le fer ne se trouve jamais sous forme pure. Ce n’est qu’en 1940 qu’il a été mis sous forme pure par électrolyse à
99,99%. Il ya toujours mélange de carbone. Plus il y a de carbone, plus le mélange obtenu est dur mais aussi plus il
est cassant. Autrefois, la décarburation s’obtenait par martelage et l’on obtenait ainsi des aciers doux (malléables)
dont les teneurs en carbone étaient de l’ordre de 0,06 à 0,08%.
Au-dessus de 1,7% de présence de carbone, nous avons de la fonte, en dessous nous avons les aciers. Une faible
teneur en carbone améliore la soudabilité. Selon la teneur en carbone (en %) des aciers, on trouve différents types
d’usages :
Selon cette classification par usage on voit que plus la teneur en carbone est élevée plus la limite élastique et la
dureté croissent tandis que la plasticité et donc la réserve ductile diminuent.
Outre le fer et le carbone, Les aciers possèdent d’autres éléments chimiques. Les éléments liés qui sont déjà
présents dans possèdent des éléments liés plus ou moins alliés. Les éléments selon leur nature et leur présence
- Phosphore (P) : améliore la protection à la corrosion mais fragilise. Limiter < 0,03%
- Manganèse (Mg) : augmente la résistance de la ferrite mais diminue la dureté. Jusqu’à 1,5%
- Silicium (Si) : augmente la résistance des aciers trempés puis revenus, 0,6% maximum
- Chrome, Molybdène (Cr, Mo) : protègent contre la corrosion, accroissent la limite d’élasticité
- Vanadium, Titane, Nobium (Va, Ti, No) : en absorbant le carbone, ils accroissent la soudabilité de l’acier
2.6.1. LE RECUIT
Type 1 : chauffage au-dessus du point de transformation suivi d’un refroidissement très lent,
Type 2 : chauffage un peu au-dessous du point de transformation, avec un maintien très prolongé à cette
température, suivi d’un refroidissement qui peut être assez rapide, à l’air, par exemple.
Le recuit fait disparaître toutes les contraintes qui pouvaient subsister dans l’acier à la suite des déformations et
des traitements thermiques ou mécaniques qu’il avait antérieurement subis.
Il le ramène dans un état voisin de l’état d’équilibre avec une structure de cémentite, souvent globulaire, dispersée
dans la ferrite. C’est l’état d’adoucissement maximal, qui est parfois le plus favorable pour l’usinage et le soudage.
2.6.2. LA TREMPE
Chauffage au-dessus du point de transformation suivi d’un refroidissement brusque par immersion dans un
liquide. La déformation du réseau cubique centré de la ferrite en un réseau quadratique est la cause de la dureté
élevée de la martensite. Mais elle provoque également une fragilité, d’autant plus grande que la teneur en carbone
est plus élevée
2.6.3. LE REVENU
Chauffage avec maintien plus ou moins prolongé à une température inférieure au point de transformation. Ce
revenu a pour effet un adoucissement avec, simultanément, une diminution de la fragilité. Il permet d’ajuster les
caractéristiques de résistance et de ductilité de l’acier à celles qui conviennent pour l’emploi envisagé. Il améliore la
résistance à la fissuration à froid.
1, 2 10 5 K 1
Un acier est formé d’une multitude de petits volumes appelés grains qui sont limités par des surfaces appelées
joints de grains.
Les grains, accolés les uns aux autres suivant les joints de grains forment un empilage régulier d’atomes dans les 3
dimensions selon un motif (ou maille) qui se répète un grand nombre de fois.
Selon la température à laquelle se trouve le fer la disposition des atomes prend une forme cristalline différente.
Le diagramme ci-après représente les 3 phases du fer correspondant à des plages de température. A 1593°C, le fer
devient liquide.
Fer « delta »
Fer « gamma »
Fer « alpha »
Soit un acier dosé à 0,35% de carbone subissant trois traitements thermiques différents :
structure fine et homogène que l’on apelle martensite. Une structure martensitique est fragile et il peut s’y initier
des fissures.
Dans les structures soudées, le métal d’apport est porté à la fusion et se refroidit à l’air. Si aucune précaution
thermique n’est prise, la zone de la soudure peut être à structure martensitique et donc devenir dangereuse.
L’essai de résilience (flexion par choc) consiste à rompre d’un seul coup de pendule, une éprouvette Charpy
entaillée en son milieu. Le marteau du pendule, lâché d’une hauteur h1 frappe l’éprouvette, la rompt et remonte
jusqu’à une hauteur h2. La différence de hauteur h = h1 – h2 traduit l’énergie dépensée pour rompre l’éprouvette.
Le coefficient KCV de cet essai est donné Joules/cm².
Plus la température de l’essai sera basse plus facilement l’acier aura tendance à rompre sous l’effet d’un choc. Cet
essai qui mesure l’aptitude de l’acier à rompre sous l’effet d’un choc, permet d’apprécier le niveau de dustilité des
aciers et à contrario leur fragilité. C’est donc aussi un critère de soudabilité.
Cet essai consiste à soumettre une éprouvette normalisée à un effort de traction variant de zéro jusque atteinte de
la rupture.
On mesure alors les déformations en fonction de la contrainte appliquée et obtient le diagramme suivant :
- La limite d’élasticité nommée f y , qui correspond au point A, seuil à partir duquel il n’y a plus de proportionnalité
entre la contrainte subie et l’allongement. Conventionnellement cette limite f y est considérée pour un allongement
de 0,2%.
E
- Le module de cisaillement G : G 81 000 Mpa pour l’acier
2 1
Les limites varient selon les nuances et les épaisseurs des pièces laminées. Selon la norme EN 10025-2 :
8) Condition de traitement (A= Recuit, C= Ecroui à froid, CR Laminé à chaud et écroui à froid, S traitement pour
cisaille à froid)
Poutrelles en I
Poutrelles en H
Fers U
UPE : fers U à ailes parallèles
UPN : fers U normaux européens
U : fers U à ailes inclinées
Laminés marchands
L : cornières à ailes égales
L : cornières à ailes inégales
Fers plats et larges plats
Carrés
Ronds laminés à chaud
T à ailes égales
Poutrelles dissymétriques
Poutrelles alvéolaires
Au-delà de 16 mm d’épaisseur, dans les mêmes conditions générales de forme des produits, la limite d’élasticité
décroît quand l’épaisseur du produit augmente.
En effet, pour les fortes épaisseurs, les températures de fin de laminage sont plus élevées et les vitesses de
refroidissement plus lentes. Cet effet pourrait être compensé par une augmentation des teneurs en carbone quand
l’épaisseur croît mais les difficultés de soudage et la tendance à la rupture fragile augmentent simultanément avec
l’épaisseur et la teneur en carbone.
Au dessous de la température ambiante la limite d’élasticité augmente mais la rupture devient fragile Une rupture
fragile va à l’encontre de la sécurité des structures. Il faut que la structure se déforme avant rupture pour que les
occupants identifient le risque.
Revêtements organométallique (peintures pigmentées de métaux en poudre de zinc, aluminium, plomb, acier
inoxydable)
Acier autopatinable (EN 10025-5) (acier de construction à résistance améliorée à la corrosion atmosphérique)
Composition chimique :
Produits longs et plats laminés à chaud d’épaisseur comprise entre 3 et 250 mm en acier soudable à grains fins
Composition chimique
NF EN 10025-4 : produits laminés à chaud en aciers de construction soudables à grains fins livrés après
laminage thermomécanique
NF EN 10025-5 : produits laminés à chaud en aciers de construction à résistance améliorée à la corrosion
atmosphérique.
NF EN 10025-6 : produits plats laminés à chaud en aciers de construction à haute limite d’élasticité livrés à l’état
trempé et revenu.
Les nuances supérieures sont réservées à des pièces particulièrement sollicitée dont le critère dimensionnant est
la résistance sans risque d’instabilité (flambement, déversement, voilement..).
Certaines pièces soumises à la traction (tirants, suspentes) ou à une pression superficielle élevée (grains ou axes
d’appareils d’appui...) pourront être réalisées avantageusement dans des aciers de construction mécanique
capables de performances plus élevées que les aciers de construction métalliques.
- Les liaisons avec d’autres composants du bâtiment, qui peuvent mieux s’accommoder de sections plus
importantes
- Les gains sur les encombrements, qui peuvent conduire à des économies sur le coût global de la construction ou
produire des gains sur l’exploitation
- Les conditions d’aspect, qui peuvent inciter l’architecte à préférer des sections ou des hauteurs
- l’intérêt d’un allégement du poids propre, mais celui de l’ossature métallique intervient peu en général ;
- la massivité (rapport de la surface exposée aux flammes dans un incendie au volume d’acier d’une pièce
d’ossature) a une influence importante sur la stabilité au feu, une faible massivité peut conduire à des économies
sur les protections.