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TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES ........................................................................................................... i


LISTE DES FIGURES ............................................................................................................... ii
LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................... iii
1. INTRODUCTION .............................................................................................................. 1
2. BREF APERÇU HISTORIQUE ......................................................................................... 2
3. MATIERES PREMIERES ET DONNEES DE PRODUCTION ....................................... 2
4. EXTRACTION ET TRAITEMENT MINERALLURGIQUE. .......................................... 4
5. METALLURGIE EXTRACTIVE ...................................................................................... 7
5.1 Etat naturel ........................................................................................................................ 7
5.2 Métallurgie ........................................................................................................................ 8
6. ELABORATION DU METAL ........................................................................................... 9
6.1 Electrolyse ...................................................................................................................... 10
6.2 Aluminothermie .............................................................................................................. 12
7. PROPRIETES DU CHROME .......................................................................................... 13
7.1 Propriétés atomiques....................................................................................................... 13
7.2 Propriétés physiques ....................................................................................................... 13
7.3 Propriétés chimiques....................................................................................................... 14
7.4 Propriétés thermodynamiques ........................................................................................ 14
7.5 Composés et complexes du chrome................................................................................ 15
8. ALLIAGES A BASE DE CHROME ................................................................................ 15
9. USAGES DU CHROME .................................................................................................. 16
10. CONCLUSION ................................................................................................................. 18

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LISTE DES FIGURES

Figure 1: Préparation des minerais de chrome. -------------------------------------------------------- 7


Figure 2:Traitement de la chromite après extraction.------------------------------------------------- 8
Figure 3: Elaboration du Chrome métal. --------------------------------------------------------------- 9
Figure 4: Procédés d'élaboration du Chrome métal. ------------------------------------------------- 10
Figure 5: Chrome métal. --------------------------------------------------------------------------------- 13

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Production de la chromite en 2021 (Source : USGS) ............................................... 3


Tableau 2: Réserves de chromite ................................................................................................ 3
Tableau 3: Principales espèces minérales du Chrome. ............................................................... 6
Tableau 4: Production chrome métal en 2021 (source : USGS)............................................... 12

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1. INTRODUCTION

Le chrome, élément dit « réfractaire », est difficilement attaquable chimiquement et présente


une température de fusion très élevée (1920 °C). Il en est de même pour la chromite
(FeOCr2O3), seul minéral de chrome à valeur économique.

La métallurgie du chrome présente des contraintes dues prioritairement à cette réfractarité et à


la toxicité des sels solubles à la valence VI.

Nous examinons dans le présent article les ressources naturelles en chrome, ses usages, les
procédés industriels permettant de surmonter la réfractarité des minerais,

Les ressources naturelles du chrome, surabondantes (12 milliards de tonnes de chromite), sont
assurées par d’énormes gisements stratiformes et, accessoirement, par des gisements
pédiformes plus restreints. Elles permettent de satisfaire de nombreux usages dont 85 % sont
représentés par les aciers alliés inoxydables et les autres alliages, les 15 % restants étant utilisés
par les industries chimiques et pour la fabrication de briques réfractaires.

Les contraintes dues à la réfractarité de la chromite sont surmontées par deux types de traitement
faisant suite à l’élaboration de concentrés miniers de chromite :

Le traitement pyrométallurgique est une fusion-réduction des concentrés de chromite


préalablement bouletés. Il donne un ferrochrome, produit intermédiaire servant à la fabrication
des alliages. Il doit être mis en œuvre à des températures élevées, atteintes dans des fours à arc
électrique submergé, dans des fours à arc électrique transféré ou, plus récemment, dans des
fours à plasma. Dans les deux derniers fours, il n’est pas nécessaire de bouletter les concentrés
miniers ;

Le traitement pyro-hydro-métallurgique débute par le grillage d’un mélange de chromite broyée


et de carbonate ou de sulfate de sodium ou de potassium. Le chromate obtenu est ensuite
solubilisé par attaque chimique du produit grillé. On obtient ainsi des oxydes et des sels de
chrome qui constituent des substances de base de l’industrie chimique (pigments, teintures,
tannage des peaux, chrome métallique, etc.).

On tire cependant avantage de la réfractarité de la chromite en l’utilisant comme réfractaire


servant au garnissage des fours. Les briques sont fabriquées en mélangeant de la chromite à de
la magnésie puis à un liant.

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2. BREF APERÇU HISTORIQUE

L’utilisation du chrome dans certains objets métalliques a été attestée en Chine, il y a deux
millénaires.

En 1761, Johann Gottlob Lehmann a découvert un minerai rouge-orange dans les montagnes
de l’Oural et l’a appelé “plomb rouge de Sibérie”. Identifié à tort comme un composé de plomb
avec du sélénium et du fer, le minerai était en fait du chromate de plomb (PbCrO4). En 1770,
Peter Simon Pallas visite le même site que Lehman et découvrit un minerai de « plomb » rouge
utilisé comme pigment dans les peintures.

L’utilisation du plomb rouge de Sibérie comme pigment s’est rapidement développée et la


couleur jaune brillant dérivée de la crocoïte est devenue une couleur très à la mode.

En 1798, Nicolas Louis Vauquelin isole le chrome métallique.

3. MATIERES PREMIERES ET DONNEES DE PRODUCTION

La chromite, FeCr2O4, qui possède une structure spinelle (MgAl2O4) dans laquelle les ions Mg2+
sont partiellement substitués par des ions Fe2+ et les ions Al3+ partiellement substitués par des
ions Fe3+ et Cr3+ pour donner une formule du type : (Mg2+, Fe2+) (Al3+, Fe3+, Cr3+)2O4.

La production de chrome se fait principalement à partir du minerai de chromite, qui est extrait
des mines à ciel ouvert ou souterraines. Le minerai est ensuite traité pour extraire le chrome
sous forme de ferrochrome, qui est utilisé dans la production d'acier inoxydable et d'autres
alliages.

La production de ferrochrome implique la fusion du minerai de chromite avec du coke et du


calcaire dans un four électrique à arc. Le processus produit du ferrochrome liquide, qui est
ensuite coulé dans des moules pour former des lingots solides. Les lingots de ferrochrome sont
ensuite broyés en poudre et expédiés aux aciéries pour être utilisés dans la production d'acier.

La teneur en chrome de la croûte terrestre, évaluée en moyenne à 200 g/t, peut atteindre 1 600
g/t dans des péridotites subcrustales. Le chrome se présente toujours à l’état combiné.

❖ Production de la chromite

En 2022 ou 2021, en milliers de t de chromite, sur un total mondial de 33,04 millions de t.


Sources : USGS et ICDA.

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Tableau 1: Production de la chromite en 2021 (Source : USGS)

Afrique du Sud 20 816 tonnes

Turquie 6,900 tonnes

Kazakhstan 6500 tonnes

Inde 3 604 tonnes

Finlande 2200 tonnes

Zimbabwe, en 2021 1325 tonnes

Albanie, en 2021 650 tonnes

Russie, en 2021 600 tonnes

Oman, en 2021 340 tonnes

Brésil, en 2021 200 tonnes

Pakistan, en 2021 140 tonnes

En 2021, la production de l’Union européenne, en Finlande, était de 2,3 millions de t.

Les ressources en chromite de la Chine sont très faibles, avec en 2019, une production de 30
000 t.

❖ Réserves de chromite

En 2022, en millions de t, sur un total mondial de 560 millions de t. Source : USGS

Tableau 2: Réserves de chromite

Kazakhstan 230 000 tonnes

Afrique du Sud 200 000 tonnes

Inde 100 000 tonnes

Turquie 26 000 tonnes

Finlande 8 300 tonnes

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Utilisations de la chromite : en 2021 selon IMFA
− Sidérurgie : 96,4 %
− Chimie : 2,56 %
− Réfractaires et fonderie : 1 %

4. EXTRACTION ET TRAITEMENT MINERALLURGIQUE.

La production de chrome commence par l'extraction du minerai de chromite, qui est


généralement réalisée dans des mines à ciel ouvert ou souterraines.

Les minerais riches, contenant de 48 à 55 % de Cr2O3, avec un rapport Cr/Fe > 3, sont destinés
à la fabrication des ferrochromes. Ils sont extraits particulièrement au Kazakhstan, en Turquie,
Russie et Albanie. Ces gisements, podiformes, se présentent sous forme de lentilles de minerai.

Les minerais pauvres, contenant environ 30 % de Cr2O3, avec un rapport Cr/Fe d’environ 1,6,
initialement utilisés comme matériaux réfractaires sont, depuis l’introduction du procédé AOD
d’élaboration des aciers inoxydables, également employés pour élaborer des ferrochromes à
basse teneur en Cr (50-55 % de Cr et 6-8 % de C) appelés charge-chrome. Ces gisements se
présentent sous forme de couches successives et sont appelés stratiformes. Ils sont exploités
particulièrement en Afrique du Sud, en Inde, au Zimbabwe, en Finlande et au Brésil.

Le minerai est ensuite transporté vers une usine de traitement où il est broyé et tamisé pour
séparer les particules de chromite des autres minéraux.

Les minerais sont enrichis, en général, par gravimétrie à l’aide de spirales ou de tables à
secousses.

Le minerai de chromite est, à 95 %, traité pour extraire le chrome sous forme de ferrochrome,
un alliage de fer et de chrome utilisé dans la production d'acier inoxydable et d'autres alliages.
Le processus de production de ferrochrome implique la fusion du minerai de chromite avec du
coke et du calcaire dans un four électrique à arc.

Le four électrique à arc est chauffé par des électrodes en graphite qui génèrent une température
de plus de 2 000°C. Le minerai de chromite, le coke et le calcaire sont ajoutés au four en
quantités précises pour produire du ferrochrome liquide.

Le ferrochrome liquide est ensuite coulé dans des moules pour former des lingots solides. Les
lingots de ferrochrome sont ensuite broyés en poudre et expédiés aux aciéries pour être utilisés
dans la production d'acier.

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Le processus de production de ferrochrome peut être coûteux et énergivore (avec une
consommation électrique comprise entre 2 900 et 4 100 kWh/t de ferrochrome.) ; mais il est
essentiel pour la production d'acier inoxydable et d'autres alliages qui sont largement utilisés
dans l'industrie automobile, l'aérospatiale, l'énergie et d'autres secteurs industriels.

Le principal minéral de chrome est la chromite, de formule FeOCr2O3 quand elle est pure. La
chromite est le seul minéral de chrome présentant une valeur économique. D’autres minéraux
présentent des teneurs en chrome élevées, mais leur rareté, qui exclut leur exploitation
industrielle, leur confère un intérêt d’ordre purement minéralogique.

Le tableau 3 répertorie les principales espèces minérales du chrome, classées suivant leur rareté
croissante, avec les teneurs en Cr2O3 correspondantes.

La chromite est une variété du groupe des spinelles de formule générale R2O3MO avec R = Al,
Fe III, Cr et M = Mg, Fe II, Zn, Mn. Cr peut y être remplacé par Al ou Fe III, et Fe II par Mg.

La plupart des chromites renferment aussi d’autres métaux tels que Ti, Mn, V, Ni, mais à l’état
de traces. Il faut toutefois signaler le cas particulier des chromites de la partie polaire de l’Oural,
caractérisées non seulement par de fortes teneurs en Ni, mais encore par la présence de 10 à 30
ppm de PGM (Platinum Group Minerals).

La variété magnésienne (Mg, Fe)OCr2O3, appelée magnésiochromite, est très répandue dans les
gisements. La picotite (Mg, Fe) (Al, Fe, Cr)2O4, variété de spinelle vert sombre, peut évoluer
vers la chromite à l’intérieur d’un même gisement. Les minéraux tels que la bronzite (Mg,
Fe)SiO2, les orthopyroxènes, les olivines, les plagioclases et les produits d’altération
(serpentine, chlorite, talc, limonite) forment des inclusions interstitielles dans la chromite.
D’autres minéraux (dolomie, magnétite, brucite, sépiolite, tourmalines chromifères,
ouvarowite, kammererite, quartz, kaolin, pyrite, chlorites, goethite…) se présentent aussi en
association avec la chromite, avec une importance variable.

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Tableau 3: Principales espèces minérales du Chrome.

Tableau 1– Principales espèces minérales du chrome


Espèce minérale Formule chimique % Cr2O3
Chromite (Mn, Fe) (Cr, Al, Fe)2O4 15-65
Crocoïte PbO.CrO3 22
Daubréelite FeS.Cr2S3 53
Dietzeite CaCrO4.CaI2O6 13,9
Kaemmererite H4Mg2(Cr, Al)2SiO9 <12
Lopézite K2Cr2O7 35,5
Merumite 4(Cr, Al)2O3, 3H2O 81,3
phoenicochroïte 3 PbO.2Cr2O3 31,2
Stichite ou Barbetonite 2MgCO3.5Mg(OH)2.2Cr(OH)3 22,3
Ouvarowite Ca(Cr, Al)2(Si O4)3 35,5
Vauquelinite 5(Pb, Cu)O.2Cr2O3,P2O5 25

A l’échelle macroscopique, les chromites forment des minéraux opaques, gris foncé à noir,
ternes ou luisants, dépourvus de clivages et à cassures inégales, de densité comprise entre 4,1
et 4,8 et de dureté égale à 5,5 sur l’échelle de Mohr. Elles sont, le plus souvent, de dimensions
comprises entre 1 et 5 mm ; il arrive alors qu’elles forment des agrégats pouvant atteindre 50
mm, comme c’est le cas au Bushweld (Afrique du Sud). Il existe cependant des minéralisations
très fines, à grains de dimensions de l’ordre de 0,05 mm.

A l’échelle microscopique, en lumière réfléchie, on observe, sur une section polie de chromite,
une teinte moyennement grise. La mesure du paramètre a de la maille unité à l’aide de rayons
X donne une valeur de 8,200 Å pour les chromites riches en aluminium et pauvres en chrome
et en fer, et une valeur de 8,330 Å pour les chromites riches en chrome et en fer.

Du point de vue chimique, la chromite est réfractaire aux acides et difficilement attaquable par
le carbonate et le sulfate de sodium.

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Figure 1: Préparation des minerais de chrome.

5. METALLURGIE EXTRACTIVE

5.1 Etat naturel

Les principaux minéraux de chrome sont donnés dans le tableau 3 par ordre d’importance.

La chromite pure ou chromite de fer FeCr2O4 renferme 46,6 % de chrome et 67,90 % d’oxyde
Cr2O3. Les roches de Rhodésie renferment en moyenne 48 % de cet oxyde.

Exemple d’analyse de la chromite

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Cr2O3 46,5 à 50,2 % ; FeO 12 à 20,5 % ; Fe2O3 0,9 à 1,2 % ; Al2O3 10 à 15 % ; CaO 0,6 à
0,9 ; MgO 12 à 14 ; SiO2 3 à 5,2 % ; MnO 0,4 à 0,9 %.

5.2 Métallurgie

La chromite est traitée après extraction par broyage (figure1) afin d’être utilisable pour le large
éventail du chrome.

Le traitement du minerai permet l’obtention des produits à partir desquels sera élaboré le
chrome métal soit par électrolyse, soit par aluminothermie.

Figure 2:Traitement de la chromite après extraction.

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6. ELABORATION DU METAL

Il existe actuellement et industriellement trois procédés de fabrication du chrome métal


schématisés sur la figure 3 et détaillés sur la figure 4 :

- Par électrolyse de Cr3+ du ferrochrome FeCr ou de la chromite ;


- Par aluminothermie de l’oxyde de chrome Cr2O3 ;
- Par électrolyse de Cr6+ de l’acide chromique CrO3.

Figure 3: Elaboration du Chrome métal.

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Figure 4: Procédés d'élaboration du Chrome métal.

6.1 Electrolyse

Par le procédé électrolytique courant, on obtient 30 % des besoins.

▪ Electrolyse d’un bain d’Alun de chrome trivalent.

Pour obtenir le bain, on part de ferrochrome haut carbone +20 mesh 67 % Cr que l’on
minéralise par de l’acide sulfurique et ajuste au pH de neutralisation par de l’ammoniaque. Les
réactions aux électrodes sont les suivantes :

- À la cathode Cr3+ + 1 e- → Cr2+


Cr2+ + 2 e- → Cr
2 H+ + 2 e- → H2 ↑
- À l’anode 2 H2O → 4 H+ + O2 + 4 e-
2 Cr3+ + 7H2O → Cr2O72- + 14 H+ + 6 e-

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▪ Electrolyse d’un bain d’acide chromique.

Les réactions aux électrodes sont

- A la cathode Cr6+ + 4 e- → Cr2+ + Cr

2 H+ + 2 e- → H2 ↑

-
A l’anode 2 H2O → 4 H+ + O2 + 4 e-

2 Cr6+ + 7 H2O → Cr2O72- + 14 H+

Exemple :

▪ Bain d’acide chromique

Composition : 300 g/l CrO3, 4 ions sulfate

Température : 84 à 87 ⁰ C

Densité de courant : 9500 A/m2

Temps de dépôt : 80 à 90 heures

▪ Bain d’alun de chrome

Composition : NH4Cr (SO4)2.12H2O

Température : ambiante

Densité de courant : 753 A/m2

Pour les densités de courant, nous pouvons observer l’aspect plus économique de l’électrolyse
du chrome trivalent que celui du chrome hexavalent.

• Le ferrochrome

Nous donnons ici une rapide description d’ordre général des ferrochromes souvent appelés
chrome par simplification qui amène confusion. L’élaboration principale s’effectue par
transformation de la chromite au four à arc : on peut abaisser le carbone par addition de Ferro
silicium pour les ferrochromes bas carbone ou des oxydations graduées par raffinage.

Il existe trois gammes principales ;

- Le ferrochrome à haute teneur carbone 2 % à 10 % ;


- Le ferrochrome à moyenne teneur carbone 0,7 % à 2 % ;

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- Le ferrochrome à bas carbone 0,02 % à 0,5 % ;

6.2 Aluminothermie

Fabriqué par aluminothermie à partir d’oxyde de chrome (procédé employé en Chine, France,
Russie et Royaume Uni et couvrant 95 % des besoins) ou par électrolyse à partir de ferrochrome
(procédé utilisé en Russie et en Chine et couvrant 5 % des besoins).

Par aluminothermie, la réaction mise en jeu est la suivante :

Cr2O3 + 2 Al = 2 Cr + Al2O3

L’oxyde de chrome doit être chimiquement pur. La réaction bien que fortement exothermique,
n’apporte pas suffisamment d’énergie pour que les produits formés, réfractaires, se séparent
correctement, par décantation, à l’état liquide. Pour élever la température, une partie de Cr2O3
est remplacée par un composé de degré d’oxydation plus élevé (CrO3 ou mieux, contenant des
ions Cr2O72-). De 10 à 15 t de produit sont traitées à chaque opération.

Au laboratoire, le chrome peut être préparé par aluminothermie dans des conditions proches de
celles utilisées industriellement en prenant un mélange de 60 g de dichromate de potassium et
de 200 g d’oxyde de chrome (Cr2O3) pour 90 g d’aluminium (de granulométrie < 200
micromètres), introduit dans un creuset en alumine. Cette préparation nécessite de prendre des
précautions face aux projections incandescentes et au risque toxique des poussières de chrome
VI.

Le chrome obtenu par aluminothermie, malgré sa pureté élevée (99,5 à 99,8 %) n’est pas
malléable même à 900°C. Il faut le purifier à l’aide de procédés tels que la méthode Van Arkel
ou la fusion de zone pour obtenir du chrome laminable à 50-80 % vers 500°C. Dans ce cas, la
transition ductile-fragile (fonction de la pureté) peut être proche de la température ambiante.

En 2021, en milliers de t/an, sur un total mondial de 114 000 t/an.

Tableau 4: Production chrome métal en 2021 (source : USGS)

Chine 61 tonnes par an Royaume Uni 10 tonnes par an

Russie 27 tonnes par an Japon 3 tonnes par an

France 12 tonnes par an Allemagne 1 tonne par an

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7. PROPRIETES DU CHROME

Figure 5: Chrome métal.

7.1 Propriétés atomiques

− Numéro atomique : 24
− Masse atomique : 52,00 g.mol-1
− Configuration électronique : [Ar] 3d5 4s1
− Structure cristalline : cubique centrée de paramètre a = 0,288 nm
− Rayon métallique pour la coordinence 12 : 136,0 pm

7.2 Propriétés physiques

− Masse volumique : 7,20 g.cm-3


− Dureté : 7,5
− Température de fusion : 1 857°C
− Température d’ébullition : 2 672°C
− Conductibilité électrique : 7,74.106 S.m-1
− Conductibilité thermique : 93,7 W.m-1.K-1
− Solubilité dans l’eau : insoluble

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Autres :

− Le chrome est un métal dur, brillant et argenté.


− Il a une densité élevée de 7,19 g/cm³.
− Son point de fusion est de 1 907°C et son point d'ébullition est de 2 671°C.
− Il est résistant à la corrosion et à l'oxydation.

7.3 Propriétés chimiques

− Le chrome est un élément très réactif qui réagit facilement avec l'oxygène pour former
une couche d'oxyde protectrice sur sa surface.
− Il réagit également avec les acides pour former des sels de chrome.
− Le chrome est également utilisé comme catalyseur dans de nombreuses réactions
chimiques
▪ Action des acides :
- Avec HF, HCl et H2SO4, dissolution du chrome lente à froid et plus rapide à chaud ;
- Avec HNO3, pas de dissolution du chrome ;
- La plupart des acides et les chlorates HClO3 et HClO5 passivent le chrome.
▪ Action de l’oxygène : Les principaux composés oxygénés du chrome sont les oxydes,
les oxyhalogénures et les hydroxydes.

Oxydes :

- CrO3, obtenu par action de H2SO4 sur le bichromate,


- Cr2O3, obtenu par décomposition thermique du bichromate d’ammonium,

Chlorure de chromyle, CrO2Cl2, obtenu à partir de Cr2O7 2-, oxychlorure, CrOCl, obtenu à partir
de Cr3+.

7.4 Propriétés thermodynamiques

1. Chrome cristallisé

− Entropie molaire standard à 298,15 K : S° = 23,8 J.K-1mol-1


− Capacité thermique molaire sous pression constante à 298,15 K : Cp° = 23,4 J.K-1mol-1
− Enthalpie molaire standard de fusion à la température de fusion : 14,6 kJ.mol-1
− Enthalpie molaire standard d’ébullition à la température d’ébullition : 340,1 kJ.mol-1

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2. Chrome gazeux

− Enthalpie molaire standard de formation à 298,15 K : 396,8 kJ.mol-1


− Enthalpie libre molaire standard de formation à 298,15 K : 352,0 kJ.mol-1
− Entropie molaire standard à 298,15 K : S° = 174,5 J.K-1mol-1
− Capacité thermique molaire sous pression constante à 298,15 K : Cp° = 20,8 J.K-1mol-1

7.5 Composés et complexes du chrome

▪ Composés métalliques : ferrites et alliages au chrome

Le chrome, élément alphagène, favorise la formation de ferrite dans les aciers ferriques. Pour
une teneur de 8 % Cr, la transformation Fe α → Fe γ est possible jusqu’à 850 ⁰C. Pour des
températures supérieures, c’est la transformation Fe γ → Fe α qui a lieu. Pour une teneur
supérieure à 13 % Cr, la transformation Fe γ → Fe α devient impossible.

Le carbone tendant à ouvrir le domaine γ du fer, sa présence permet la transformation Fe γ →


Fe α dans un alliage titrant 13 % Cr pour 0,6 % C.

On constate, dans les alliages inoxydables Fe–Cr–Ni, une action antagoniste du nickel et du
chrome, Ni favorisant la structure γ et Cr la structure α.

− Le chrome forme de nombreux composés et complexes avec différents éléments et


molécules.
− Les composés les plus courants sont le chromate (CrO4²-) et le dichromate (Cr2O7²-),
qui sont utilisés comme pigments dans l'industrie.
− Le chrome forme également des complexes avec des ligands organiques et inorganiques,
qui sont utilisés dans la catalyse, la biochimie et la pharmacologie.

8. ALLIAGES A BASE DE CHROME

Le chrome est un métal d'alliage des aciers inoxydables, par exemple du fameux 18/8, à base
de Fe, 18 % de Cr et 8 % de Ni. Il est introduit à l'aide de ferrochrome. Dans les alliages de fer,
le chrome est un métal renforçateur. Il apporte une bonne résistance à la corrosion de
l'atmosphère et aux principaux agents chimiques.

Observé au niveau des microstructures d'acier, le chrome, élément alphagène, à grande affinité
pour le carbone, favorise la formation de la ferrite et augmente la trempabilité.

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Il se comporte ainsi comme le titane, le vanadium, le molybdène, le tungstène, le silicium et
l'aluminium. Il permet la formation de nombreux carbures tels que Cr23C6, Cr3C2, Cr7C3.. plus
dur que la cémentite. Ainsi il accroît la dureté et la résistance à l'usure de l'acier, sans augmenter
sa fragilité. Les aciers au chrome, fabriqués pour les rails en remplacement du simple fer ou de
l'acier banal, ont ainsi permis une évolution capitale dans l'histoire des chemins de fer.

Les aciers faiblement alliés comportent 0,4 % à 3 % en masse de chrome. Les fortes teneurs en
chrome, supérieures à 20 % en masse, permettent d'obtenir des aciers superferritiques
spécifiques.

Les teneurs moyennes en chrome dans les aciers se caractérisent par des structures diverses.
Ainsi l'acier avec C inférieur ou égal à 0,06 %, Cr 18 % Ni 10 % et Ti est austénitique, avec C
inférieur ou égal à 0,06 %, Cr 17 % Ni 4 % et Mo est martensitique, avec C inférieur ou égal à
0,03 %, Cr 18 % Ni 12 % Mo 3 % est austénitique, avec C inférieur ou égal à 0,03 %, Cr 22 %
Ni 5 % Mo 3 % et N est austéno-ferritique, avec C inférieure ou égal à 0,02 %, Cr 20 % Ni 25
%, Mo et Cu est austénitique.

Le chrome, métal d'addition, rend résistant les alliages, et pas seulement les aciers spéciaux ou
inoxydables. Il se retrouve dans des autres alliages avec de nombreux métaux, comme avec le
Ni, Co, Al. Des résistances électriques sont en NiCr.

Différents des alliages superficiels de fer à propriété anti-corrosion vers 1 000 °C, il existe des
placages multicouches pour protéger un métal en surface. Par exemple avec respectivement des
couches de cuivre, nickel et chrome. Le chrome placé en surface de contact de l'objet métallique
apporte des propriétés d'anticorrosion et anti-abrasion.

9. USAGES DU CHROME

L‘usage principal du chrome métal de haute pureté se trouve être l’élaboration des superalliages
base nickel et cobalt intervenant dans des pièces critiques de l’aéronautique, qui sont soumises
à des conditions sévères de corrosion, à des températures d’utilisation de 1 200 °C et à des
pressions supérieures à 4 MPa. Le chrome métal intervient dans ces alliages à environ 20 %
pour leur apporter une bonne résistance à la corrosion à chaud.

Les utilisations du chrome métal sont variées. Le ferrochrome, matière intermédiaire déjà
présentée, est l'intermédiaire classique pour la fabrication des aciers spéciaux, comme les aciers
inoxydables, les aciers au Cr et Ni, etc.

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En métallurgie, le chrome permet de confectionner des alliages durs et résistants. On le retrouve
dans l'aluminium anodisé.

Le chromage ou plaquage électrolytique au chrome permet d'améliorer la résistance à la


corrosion, et de rajouter un fini brillant à la pièce. En général, le métal à traiter est préalablement
nickelé. Le dépôt par électrolyse d'une solution d'acide chromique en milieu acide sulfurique
apporte un fin revêtement métallique protecteur de chrome, une couche compacte de l'ordre de
0,3 μm en moyenne.

À partir du 21 septembre 2017 l'usage de Chrome (VI) pour le chromage a besoin d'une
autorisation délivrée par l'Union européenne.

L'ensemble des applications en métallurgie et sidérurgie, comprenant la protection contre la


corrosion, avoisine à la fin des années 1990 environ la moitié des usages en masse du Cr. Le
secteur des pigments au chrome, y compris les pigments pour verres et céramiques,
correspondait à 25 % en masse. Le secteur du tannage, souvent oublié, représentait presque 15
% du chrome consommé, alors que les techniques de catalyse industrielle en nécessitaient
environ 5 %. L'usage dans les laboratoires est évidemment infime.

Les chromates et les oxydes sont utilisés comme pigments stables dans les colorants et les
peintures. Le chrome jaune, PbCrO4, est un pigment jaune brillant utilisé en peinture. Au début
19ème siècle, le chromate de plomb, réputé pour son jaune vif bien opaque et résistant à la
lumière, est déjà utilisé comme pigment, les couleurs qu'il permet d'obtenir vont du jaune vert
au jaune orangé mais le produit à l'inconvénient d'être toxique.

Certains sels et oxydes de chrome, du type Cr2O3, sont utilisés pour donner une couleur verte
au verre et aux diverses céramiques vitrifiées. Le "chrome vert" à base d'oxyde de chrome Cr2O3
est par exemple utilisé dans la peinture sur émail.

Les aluns de chrome, agents de mordançage et de tannage, sont utilisés dans le tannage des
peaux.

Le chrome et certains de ses composés sont des catalyseurs. Ainsi, dans certaines réactions
d'hydrogénation, mais aussi sous la forme tricarbonylée comme groupement activateur d'un
benzène, ils permettent de nombreuses transformations chimiques.

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Le dichromate de potassium est un oxydant puissant employé en chimie quantitative, il est aussi
utilisé en milieu acide pour le nettoyage de la verrerie de laboratoire afin d'éliminer toutes traces
organiques.

10. CONCLUSION

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