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Nombres complexes, trigonométrie Partie I : Le corps des nombres complexes

Table des matières

I Le corps des nombres complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2


I.1 Définition de C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
I.2 Notation cartésienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
I.3 Conjugaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
I.4 Module . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
I.5 Fonctions à valeurs complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
I.6 Le plan complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
II Argument, exponentielle complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
II.1 Notation exp(iθ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
II.2 Formules de Moivre et d’Euler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
II.3 Forme trigonométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
II.4 Fonction exponentielle complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
III Equations polynômiales dans C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
III.1 Théorème de d’Alembert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
III.2 Racines carrées d’un nombre complexe non nul . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
III.3 Equation du second degré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
III.4 Racines N-ièmes d’un nombre complexe non nul . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
III.5 Racines n-ièmes de l’unité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
IV Trigonométrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
IV.1 Applications sinus et cosinus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
IV.2 Applications tangente et cotangente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
IV.3 Linéarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
IV.4 Opération inverse de la linéarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
V Géométrie du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
V.1 Propriétés géométriques liées au module . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
V.2 Propriétés géométriques liées à la conjugaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
V.3 Propriétés géométriques liées à l’argument . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
V.4 Transformations du plan complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
V.5 Similitudes directes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
V.6 Configurations géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
VI Similitudes du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
VI.1 Nombres complexes et géométrie du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
VI.2 Similitudes du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

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Nombres complexes, trigonométrie Partie I : Le corps des nombres complexes

I Le corps des nombres complexes


I.1 Définition de C
Définition
On munit l’ensemble R2 des deux lois suivantes :
(x, y) + (x0 , y 0 ) = (x + x0 , y + y 0 )

0 0 4
∀ (x, y, x , y ) ∈ R ,
(x, y)(x0 , y 0 ) = (xx0 − yy 0 , xy 0 + yx0 )

Proposition
Muni de ces deux lois, R2 possède une structure de corps. Plus précisément :
– Le neutre pour la loi + est (0, 0).
– L’opposé de (x, y) est (−x, −y).
– Le neutre pour le produit est (1, 0).
1 x −y
– Pour tout z = (x, y) non nul, l’inverse de z est : =( 2 , 2 ).
z x + y x + y2
2

Définition
On note C l’ensemble R2 avec les deux lois précédentes.
Ses éléments z = (x, y) sont appelés nombres complexes.

Proposition
L’ensemble K = {(x, 0), x ∈ R} est un sous-corps de C.
L’application f : x → (x, 0) est un isomorphisme de corps de R sur K.

Conséquence
De cette manière (R, +, ×) apparait comme un sous-corps de (C, +, ×).
Cet isomorphisme permet d’identifier le complexe (x, 0) avec le réel x.

I.2 Notation cartésienne


Dans le corps (C, +, ×), on note i = (0, 1).
Pour tout z = (x, y) de C, on constate que z = (x, 0) + (0, 1)(y, 0).
Avec l’identification de R avec un sous-corps de C, on peut écrire : z = x + iy.
On a ainsi obtenu la notation cartésienne (ou algébrique) des nombres complexes.

Définition
Pour tout z de C, il existe un couple unique (x, y) de R2 tel que z = x + iy.
Le réel x est appelé partie réelle de z et est noté Re (z).
Le réel y est appelé partie imaginaire de z et est noté Im (z).
Un nombre complexe z est dit réel si Im (z) = 0.
z est dit imaginaire pur si Re (z) = 0, c’est-à-dire si z = iy, avec y réel.

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Nombres complexes, trigonométrie Partie I : Le corps des nombres complexes

Remarques
Soient z = x + iy et z 0 = x0 + iy 0 deux nombres complexes, avec (x, y, x0 , y 0 ) ∈ R4 .
z + z 0 = (x + x0 ) + i(y + y 0 )

Les lois de C s’écrivent maintenant :
 0
zz 0 = (xx0 − yy 0 ) + i(xy 0 + yx0 )
x=x
z = z0 ⇔ (on identifie les parties réelles et les parties imaginaires.)
y = y0
En particulier : z = 0 ⇔ x = y = 0 (attention à vérifier que x et y sont réels !).

Puissances du nombre i
1
On constate que i2 = −1. Donc = −i.
i
En fait, z 2 = −1 ⇔ z ∈ {i, −i}.
Plus généralement i3 = −i, et i4 = 1.
Le sous-groupe de (C∗ ,×) engendré par i est cyclique d’ordre 4 : (i) = {1, i, −1, −i}.

Remarque
Si ω est un complexe non réel, alors on peut encore effectuer l’identification suivante :
∀ (x, y, x0 , y 0 ) ∈ R4 : x + ωy = x0 + ωy 0 ⇔ x = x0 et y = y 0 .

I.3 Conjugaison

Définition
Soit z = x + iy (x et y réels) un nombre complexe quelconque.
Le nombre complexe z = x − iy est appelé le conjugué de z.
On nomme conjugaison l’application de C dans C, définie par z → z.

Proposition
La conjugaison est un automorphisme involutif du corps (C, +, ×).
Cela signifie que :
– 1 = 1 ; ∀ z ∈ C, z = z.
– ∀ (z1 , z2 ) ∈ C 2 : z1 + z2 = z1 + z2 et z1 z2 = z1 z2 .

Propriétés
n
P n
P n
Q n
Q
– Pour tous complexes z1 , . . . , zn , zk = zk et zk = zk
k=1 k=1 k=1 k=1

z+z z−z
– Pour tout z complexe : Re (z) = et Im (z) = .
2 2i
– z est réel ⇔ z = z.
– z est imaginaire pur ⇔ z = −z.

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Nombres complexes, trigonométrie Partie I : Le corps des nombres complexes

I.4 Module
Définition
Soit z = x + iy (x et y réels) un nombre complexe quelconque.
p
On appelle module de z la quantité, notée | z |, égale à x2 + y 2 .

Remarques
On constate que zz = | z |2 (utile pour se “débarrasser” du module).
1 z
En particulier, si z est non nul, l’inverse de z est = .
z | z |2
Si z est réel, le module de z est égal à sa valeur absolue.
Les notations | | (valeur absolue ou module) sont donc compatibles.

Propriétés
L’application “module” vérifie les propriétés suivantes, pour tous (z, z 0 ) de C2 :

– |z| > 0; |z| = 0 ⇔ z = 0; | zz 0 | = | z | | z 0 |.


0
z | z0 |

1 1
Si z est non nul, = , et = .
z |z| z |z|
– | z + z 0 | 6 | z | + | z 0 |. Il y a égalité ⇔ ∃ λ ∈ R+ tel que z 0 = λz ou z = λz 0 .
| | z | − | z 0 | | 6 | z ± z 0 |. Si | z | 6 k < 1, alors 1 − k 6 | 1 + z | 6 1 + k.

– ∀ (u, v) ∈ C2 , | u + v |2 = | u |2 + 2Re (uv) + | v |2 .

– ∀ z ∈ C, max(| Re (z) |, | Im (z) |) 6 | z | 6 | Re (z) | + | Im (z) |.

Généralisation
Qn Q n Pn P n
Pour tous complexes z1 , . . . , zn : zk = | zk | et zk 6 | zk |.
k=1 k=1 k=1 k=1
n n
En particulier ∀ n ∈ N, | z | = | z | .

Pn P n
On a zk =
| zk | ⇔ les zk sont produits de l’un d’entre eux par des réels positifs.
k=1 k=1

Proposition
L’ensemble U des complexes de module 1 est un sous-groupe de (C∗ , ×).
1
Pour tout z de U, = z.
z

Proposition (Distance dans C)


Soit d l’application C × C vers R, définie par : ∀ (z, z 0 ) ∈ C2 , d(z, z 0 ) = | z − z 0 |.
d est une distance sur C, ce qui signifie qu’elle vérifie les propriétés suivantes :
Pour tous nombres complexes u, v et w :
– d(u, v) > 0 ; d(u, v) = 0 ⇔ u = v ; d(u, v) = d(v, u).
– d(u, v) 6 d(u, w) + d(w, v) (inégalité triangulaire.)

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Nombres complexes, trigonométrie Partie I : Le corps des nombres complexes

I.5 Fonctions à valeurs complexes


Soit X un ensemble quelconque non vide.
F(X, C) désigne l’ensemble des applications définies sur X et à valeurs complexes.
Le plus souvent X désignera un intervalle de R, ou l’ensemble N (dans ce dernier cas, on obtient
l’ensemble des suites à valeurs complexes).
On sait que F(X, C) est un anneau commutatif pour les lois déduites de C, et définies par :

(f + g)(x) = f (x) + g(x)
∀ (f, g) ∈ F(X, C), ∀ x ∈ X :
(f g)(x) = f (x)g(x)

Le neutre de F(X, C) pour la loi + (resp. la loi ×) est l’application constante 0 (resp. 1).

Si f appartient à F(X, C), on définit les éléments Re (f ), Im (f ), f et | f | de F(X, C) :


(
Re (f )(x) = Re (f (x)) Im (f )(x) = Im (f (x))
∀x ∈ X :
f (x) = f (x) | f |(x) = | f (x) |

On a, pour les opérations “partie réelle”, “partie imaginaire”, “conjugaison” et “module”, des pro-
priétés dans F(X, C) analogues à celles qui ont été rencontrées dans C.

I.6 Le plan complexe

Définition
Soit P le plan muni d’un repère orthonormé direct (0, e1 , e2 ).
L’application qui à z = x + iy (x, y réels) associe le point M de coordonnées (x, y) est une
bijection de C sur P.
On dit que M est le point image de z, ou encore que z est l’affixe de M .
On note M (z) pour désigner simultanément M et son affixe z.
Le plan P, muni de cette correspondance, est appelé le plan complexe.
Le vecteur OM = xe1 + ye2 est appelé vecteur image du nombre complexe z = x + iy (et on dit
que z est l’affixe de ce vecteur).

Remarques
– | z | est la distance d(O, M ) (ou la norme du vecteur OM ).
Un argument de z est une mesure de l’angle (Ox, OM ).

– L’axe Ox est l’ensemble des points images des nombres réels.


L’axe Oy est l’ensemble des points images des imaginaires purs.

– Si on se donne deux points A(a) et M (z), le vecteur image de z − a est AM .


Le module | z − a | représente la distance d(A, M ).

– Le point N image de a+z est le quatrième sommet du parallélogramme OAN M bâti sur les points
O, A, M .

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Nombres complexes, trigonométrie Partie II : Argument, exponentielle complexe

II Argument, exponentielle complexe


II.1 Notation exp(iθ)

Définition
Pour tout réel θ, on pose eiθ = cos θ + i sin θ.

Théorème
L’application θ → eiθ est un morphisme surjectif du groupe (R, +) dans le groupe (U, ×) des
nombres complexes de module 1, de noyau 2πZ = {2kπ, k ∈ Z} :
– ∀ θ ∈ R, | eiθ | = 1.
– ∀ (θ, ϕ) ∈ R2 , eiθ eiϕ = ei(θ+ϕ) .
– ∀ z ∈ U (càd | z | = 1), ∃ θ ∈ R, eiθ = z.
– ∀ θ ∈ R, eiθ = 1 ⇔ ∃ k ∈ Z, θ = 2kπ ⇔ θ ≡ 0 (2π).

Propriétés
– L’application θ → eiθ est 2π-périodique : eiθ = eiϕ ⇔ ∃ k ∈ Z, θ − ϕ = 2kπ ⇔ θ ≡ ϕ (2π).
1
– ∀ θ ∈ R, = e−iθ = cos θ − i sin θ = eiθ .
eiθ
– Valeurs particulières :

3
eiπ/2 = i, eiπ = −1, ei3π/2 = −i, ei2π/3 = j = − 12 + i 2
.

II.2 Formules de Moivre et d’Euler


Proposition (Formule de Moivre)
Pour tout réel θ, et pour tout entier n : (eiθ )n = einθ .
Autrement dit : ∀ θ ∈ R, ∀ n ∈ Z, (cos θ + i sin θ)n = cos nθ + i sin nθ.

Proposition (Formules d’Euler)


eiθ + e−iθ eiθ − e−iθ
Pour tout réel θ : cos θ = , et sin θ = .
2 2i

Utilisation
– “Moivre” permet, en développant (cos θ +i sin θ)n et en identifiant les parties réelles et imaginaires,
d’exprimer cos nθ et sin nθ en fonction de puissances de cos θ et/ou sin θ.
– Les formules d’Euler permettent, par utilisation de la formule du binôme et regroupement des
termes équidistants des extrémités, de linéariser cosn θ et sinn θ, pour n > 2, c’est-à-dire de les
exprimer en fonction de quantités du type cos kθ et/ou sin kθ.

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Nombres complexes, trigonométrie Partie II : Argument, exponentielle complexe

II.3 Forme trigonométrique


Définition
Soit z ∈ C∗ . Il existe une unique classe de réels θ définie modulo 2π, telle que z = | z |eiθ .
Cette classe de réels modulo 2π est appelée l’argument de z.
Chacun des réels θ de cette classe est appelée une détermination de l’argument de z (ou, par
abus de langage, un argument de z), et on note : argz = θ (2π).
Remarque
L’argument d’un nombre complexe non nul z possède une unique détermination dans tout intervalle
[α, α + 2π[, et en particulier dans les intervalles [0, 2π[ et [−π, π[.
Proposition
Tout nombre complexe non nul s’écrit de manière unique : z = ρeiθ , avec ρ > 0 et θ ∈ R.
ρ est le module de z et θ est une détermination de l’argument de z.
On dit alors que z = ρeiθ est écrit sous forme trigonométrique.
Remarques
– 0 = ρeiθ , avec ρ = 0 et θ réel quelconque. Parler de l’argument de 0 n’a donc aucun sens.
 p

x = ρ cos θ  ρ = x2 + y 2

– Soit z = x + iy = ρe (ρ > 0). Alors : et x y
y = ρ sin θ  cos θ = , sin θ =
ρ ρ
y
Si x 6= 0, tan θ = (ce qui détermine θ modulo π.)
x
θ y
Si x 6= −1, tan = (ce qui détermine θ modulo 2π.)
2 x+ρ
– Si z 6= 0, mais si on n’est pas certain du signe du réel ρ :
   
z = ρeiθ ⇔ ρ = | z | et argz = θ (2π) ou ρ = −| z | et argz = θ + π (2π)
Argument et opérations dans C
Soient u et v, non nuls : u = ρeiθ et v = reiϕ (ρ > 0, r > 0).
uv = ρrei(θ+ϕ) . En particulier : arguv = argu + argv (2π).
u = ρe−iθ . En particulier : argu = −argu (2π).
1 1 1
= e−iθ . En particulier : arg = −argu (2π).
u ρ u
u ρ i(θ−ϕ) u
= e . En particulier : arg = argu − argv (2π).
v r v
∀ n ∈ Z, un = ρn einθ . En particulier : argun = nargu (2π).
| u + v | = | u | + | v | ⇔ argu = argv (2π).
Argument et cas particuliers
Soit u un nombre complexe non nul.
u ∈ R+∗ ⇔ argu = 0 (2π) ; u ∈ R−∗ ⇔ argu = π(2π).
u est réel ⇔ argu = 0 (π) ; u est imaginaire pur ⇔ argu = π/2 (π).
∀ λ ∈ R+∗ , argλu = argu (2π) ; ∀ λ ∈ R−∗ , argλu = argu + π (2π).

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Nombres complexes, trigonométrie Partie II : Argument, exponentielle complexe

II.4 Fonction exponentielle complexe

Définition
Soit z = x + iy (avec x, y ∈ R) un nombre complexe.
On pose ez = ex eiy , encore noté exp z.
On définit ainsi une application de C dans C, appelée exponentielle complexe.

Remarques
– La restriction à R de la fonction z → exp z est l’exponentielle réelle déjà connue.
Sa restriction aux imaginaires purs est : z = iθ → eiθ définie précédemment.

– Pour tout nombre complexe z = x + iy (avec x, y ∈ R) :


| exp z | = exp x

x
exp z = e (cos y + i sin y). Ainsi
arg exp z = y (2π)
Propriétés
Pour tous nombres complexes z et z 0 :
– exp(z + z 0 ) = exp z exp z 0 .
– exp z = 1 ⇔ ∃ k ∈ Z tel que z = 2ikπ (en particulier, exp 0 = 1).
1
– exp z ∈ C∗ et = exp(-z).
exp z
– exp z = exp z.
– exp z = exp z 0 ⇔ ∃ k ∈ Z tel que z = z 0 + 2ikπ ⇔ z ≡ z 0 (2iπ).
L’application exponentielle est donc périodique de période 2iπ.
Résolution de l’équation exp z = a
Soit a = ρeiθ un nombre complexe non nul (ρ > 0 est le module de a).
Pour tout nombre complexe z = x + iy (avec x, y ∈ R) :
x = ln ρ

exp z = a ⇔ ⇔ ∃ k ∈ Z, z = ln(ρ) + i(θ + 2kπ).
y ≡ θ (2π)
L’équation exp z = a possède donc une infinité de solutions.
Toutes se déduisent de l’une d’entre elles par ajout d’un multiple entier de 2iπ.

Remarques
– D’apès les résultats précédents, l’application exponentielle est un morphisme surjectif du groupe
(C, +) sur le groupe (C∗ , ×) dont le noyau est 2iπZ.

– L’équation exp z = a (a non nul, z cherché sous la forme x + iy) possède une solution unique si on
se limite à y ∈ [α, α + 2π[ (par exemple y ∈ [0, 2π[, ou y ∈ [−π, π[).

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Nombres complexes, trigonométrie Partie III : Equations polynômiales dans C

III Equations polynômiales dans C


III.1 Théorème de d’Alembert
Théorème
Tout polynôme P non constant (c’est-à-dire de degré supérieur ou égal à 1), à coefficients com-
plexes, admet au moins une racine dans C.

Proposition
Tout polynôme P non constant, à coefficients dans C, se factorise en un produit de polynômes
du premier degré. Le nombre de racines de P est donc n, chacune étant comptée autant de fois
que sa multiplicité.

Proposition (Racines complexes d’un polynôme à coefficients réels)


Soit P = an Xn + an−1 Xn−1 + · · · + a1 X + a0 un polynôme à coefficients réels.
Soit α une racine non réelle de P , avec la multiplicité m.
Alors α est racine de P avec la même multiplicité.

III.2 Racines carrées d’un nombre complexe non nul

Proposition
Tout nombre complexe non nul Z admet exactement 2 racines carrées, qui sont opposées.

La méthode est la suivante, en posant Z = A + iB, et en cherchant z sous la forme z = x + iy :


 2
 2  x − y2 = A
x − y2 = A

B

z2 = Z ⇔ ⇔ xy =
2xy = B 
 2
 2
x + y 2 = |Z|
|Z| + A
  r
 x 2
=  |Z| + A

 2

 x = ε
2

 

|Z| − A
 
⇔ y = ⇔
2
r
|Z| − A
 2  y = ε0
2
 
 xy = B

 

 
0
ε, ε ∈ {−1, 1}, εε0 du signe de B

2

III.3 Equation du second degré


Soit (E) l’équation : az 2 + bz + c = 0, d’inconnue z, avec (a, b, c) ∈ C3 , et a 6= 0.
Le discriminant de cette équation est le nombre complexe : ∆ = b2 − 4ac.
b
– Si ∆ = 0, l’équation (E) admet une racine double z = − .
2a
– Si ∆ 6= 0, soit δ une des deux racines carrées de ∆.
−b − δ −b + δ
L’équation (E) admet deux racines complexes, z = et z = .
2a 2a
b c
Dans tous les cas, la somme des racines est − et leur produit est .
a a
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Nombres complexes, trigonométrie Partie III : Equations polynômiales dans C

– Si b = 2b0 , on peut utiliser le discriminant réduit ∆0 = b02 − ac .


−b0 − δ 0 −b0 + δ 0
Les solutions s’écrivent alors : z = et z = où δ 02 = ∆0 .
a a
– Si (a, b, c) sont réels, on peut distinguer les deux cas ∆ > 0 et ∆ < 0 :

−b ± ∆
Si ∆ > 0, les deux solutions de (E) sont réelles et s’écrivent : z = .
2a √
−b ± i −∆
Si ∆ < 0, elles sont non réelles, conjuguées l’une de l’autre et s’écrivent : z = .
2a

III.4 Racines N-ièmes d’un nombre complexe non nul

Définition
Soit Z un nombre complexe non nul, et n un entier naturel non nul.
On appelle racine n-ième de Z tout nombre complexe z tel que z n = Z.

Proposition
Soit Z = ρeiθ la forme trigonométrique de Z (avec ρ > 0).
Z possède exactement n racines n-ièmes, données par :
θ π
1/n
zk = ρ exp i + 2k , 0 6 k 6 n − 1.
n n
La méthode est la suivante, en cherchant z sous la forme z = reiϕ (r > 0) :

 √ 
r= nρ

rn = ρ  r = n ρ 

z n = Z ⇔ rn einϕ = ρeiθ ⇔ ⇔ θ + 2kπ
θ 2π ⇔ ϕ =
nϕ ≡ θ (2π) ϕ ≡ ( )  n
n n

06k 6n−1
Remarques
– Les points images Mk de ces n racines n-ièmes sont les sommets d’un polygône régulier convexe
inscrit dans le cercle de centre O et de rayon ρ1/n .
n−1
Y
n
– Les n racines n-ièmes zk de Z apparaissent dans la factorisation : z − Z = (z − zk ).
k=0

– En particulier, par identification des termes de degré n − 1 et des termes constants :


 La somme des n racines n-ièmes zk de Z est nulle (si n > 2).

 Leur produit vaut (−1)n−1 Z.

III.5 Racines n-ièmes de l’unité


Proposition
On appelle racines n-ièmes de l’unité les racines n-ièmes dans C du nombre 1.
2ikπ
Elles sont données par par ωk = exp , avec 0 6 k 6 n − 1.
n
2iπ
Si on note ω = ω1 = exp , alors pour tout k : ωk = ω k (en particulier ω0 = 1).
n

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Nombres complexes, trigonométrie Partie III : Equations polynômiales dans C

Proposition (Structure de groupe cyclique)


L’ensemble des n racines n-ièmes de l’unité s’écrit {1, ω, ω 2 , . . . , ω n−1 }.
C’est un sous-groupe cyclique d’ordre n du groupe (C∗ , ×). Il est noté Un .
ωk est un générateur de Un ⇔ Un = (ωk ) = {1, ωk , ωk2 , . . . , ωkn−1 }
⇔ les entiers k (0 6 k 6 n − 1) et n sont premiers entre eux.

Propriétés
– −1 est une racine n-ième de l’unité si n est pair : c’est ωn/2 .
n−1
– Les racines n-ièmes de 1 apparaissent dans la factorisation : z n − 1 =
Q
(z − ωk ).
k=0
Par identification, on en déduit :
(
La somme des racines n-ièmes de l’unité est nulle (si n > 2).
Le produit des racines n-ièmes de l’unité vaut (−1)n−1 .

– Considérons l’équation (E) : z n−1 + z n−2 + . . . + 1 = 0


Les n − 1 racines de (E) sont les n − 1 racines n-ièmes de l’unité distinctes de 1.

– Pour n > 2, les points images Ωk des n racines n-ièmes de l’unité sont les sommets d’un polygône
régulier convexe inscrit dans le cercle unité (un sommet est le point d’affixe 1.)

– Si Z est un nombre complexe non nul, et si z0 est l’une de ses racines n-ièmes, alors les n racines
n-ièmes de Z sont les zk = ωk z0 , avec 0 6 k 6 n − 1.

Cas particuliers
– Les deux racines carrées de l’unité sont 1 et −1 : U2 = {1, −1} = (−1).

– Les racines cubiques de l’unité sont :



2iπ 1 3 4iπ
1, j = exp =− +i , et j 2 = exp = = 1/j.
3 2 2 3
Elles vérifient 1 + j + j 2 = 0. D’autre part, j 2 = j. U3 = {1, j, j 2 } = (j) = (j 2 ).

– Les racines quatrièmes de l’unité sont : 1, i, −1, et −i.


On a : U4 = {1, i, −1, −i} = (i) = (−i).
Les trois racines de z 3 + z 2 + z + 1 = 0 sont i, −1, et −i.
2iπ
– Les racines cinquièmes de l’unité sont 1, ω, ω 2 , ω 3 , ω 4 , avec ω = exp
.
5
Compte tenu du fait que 5 est premier, ω, ω 2 , ω 3 , ω 4 engendrent tous U5 .

– Les racines sixièmes de l’unité sont : 1, −j 2 = exp , j, −1, j 2 , et −j.
3
On a : U6 = (−j 2 ) = (−j).

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Nombres complexes, trigonométrie Partie IV : Trigonométrie

IV Trigonométrie
IV.1 Applications sinus et cosinus
– Les applications x 7→ sin x et x 7→ cos x sont définies et indéfiniment dérivables sur R.
– Représentation graphique de y = sin x :

– Représentation graphique de y = cos x :

– Représentations utilisant le cercle trigonométrique :


Pour tout x de R, on a : cos2 x + sin2 x = 1, | cos x | 6 1, | sin x | 6 1.
n a = cos α
2 2 2
∀ (a, b) ∈ R , a + b = 1 ⇔ ∃ α ∈ R,
b = sin α

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Nombres complexes, trigonométrie Partie IV : Trigonométrie

– Valeurs particulières de sin x et de cos x

π π π π 2π 3π 5π
x 0 6 4 3 2 3 4 6 π
√ √ √ √
3 2
cos x 1 2 2
1
2 0 − 12 − 22 − 23 −1
√ √ √ √
1 2 3 3 2 1
sin x 0 2 2 2 1 2 2 2 0

– Les applications x 7→ sin x et x 7→ cos x sont 2π-périodiques.


L’application x 7→ sin x est impaire et l’application x 7→ cos x est paire.
 
sin(x + 2π) = sin x sin(−x) = − sin x
∀ x ∈ R, ∀ x ∈ R,
cos(x + 2π) = cos x cos(−x) = cos x

– Passage de x à π± x et à π2 ± x :

sin(π + x) = − sin x cos(π + x) = − cos x sin(π − x) = sin x cos(π − x) = − cos x


sin( π2 + x) = cos x cos( π2 + x) = − sin x sin( π2 − x) = cos x cos( π2 − x) = sin x

– Dans les notations suivantes, k est un entier relatif quelconque :


x = α + 2kπ ou x = α + 2kπ ou
n n
cos x = cos α ⇔ sin x = sin α ⇔
x = −α + 2kπ x = π − α + 2kπ

 π sin x = 0 ⇔ x = kπ
 cos x = 0 ⇔ x = 2 + kπ
 

sin x = 1 ⇔ x = π2 + 2kπ

cos x = 1 ⇔ x = 2kπ
 sin x = −1 ⇔ x = − π + 2kπ

 

cos x = −1 ⇔ x = π + 2kπ 2
– Dérivées successives :
sin(n) x = sin(x + n π2 )
(
sin0 x = cos x

∀x ∈ R, ∀n ∈ N,
cos0 x = − sin x cos(n) x = cos(x + n π2 )
– Cosinus et sinus d’une somme ou d’une différence. Pour tous réels x et y :


 cos(x + y) = cos x cos y − sin x sin y

 cos(x − y) = cos x cos y + sin x sin y 
cos 2x = 2 cos2 x − 1 = 1 − 2 sin2 x

 sin(x + y) = sin x cos y + cos x sin y sin 2x = 2 sin x cos x

sin(x − y) = sin x cos y − cos x sin y

– Transformations de produits en sommes et de sommes en produits. Pour tous réels x, y, p, q :

cos x cos y = 21 (cos(x + y) + cos(x − y))



 p+q p−q
cos p + cos q = 2 cos 2 cos 2


 
 sin x sin y = 12 (cos(x − y) − cos(x + y))

 

 
 cos p − cos q = −2 sin p+q sin p−q
 


1 2 2
sin x cos y = 2 (sin(x + y) + sin(x − y)) p+q p−q
 sin p + sin q = 2 sin 2 cos 2
 

 2 1 

 cos x = 2 (1 + cos 2x) 

  p−q p+q
sin p − sin q = 2 sin 2 cos 2
 
 2
 1
sin x = 2 (1 − cos 2x)

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Nombres complexes, trigonométrie Partie IV : Trigonométrie

IV.2 Applications tangente et cotangente


sin x
est indéfiniment dérivable sur x ∈ R, x 6= π2 (π) .

– L’application x 7→ tan x =
cos x
cos x
L’application x 7→ cotan x = est indéfiniment dérivable sur {x ∈ R, x 6= 0 (π)}.
sin x
– Les applications x 7→ tan x et x 7→ cotan x sont impaires et π-périodiques :
tan(−x) = − tan x
 
tan(x + π) = tan x
cotan (−x) = −cotan x cotan (x + π) = cotan x
– Représentations graphiques de y = tan x (à gauche), et y = cotan x (à droite)

√ √
– Trois valeurs particulières : tan π
6 = 33 , tan π4 = 1, tan π3 = 3.
– Interprétation de tan x et cotan x sur le cercle trigonométrique :

– Passage de x à π − x ou à π2 ± x :
1 1
tan(π − x) = − tan x, tan( π2 + x) = − , tan( π2 − x) =
tan x tan x
– Pour tout réel α 6= π2 (π) : tan x = tan α ⇔ x = α (π). En particulier :
tan x = 0 ⇔ x = 0 (π), tan x = 1 ⇔ x = π4 (π), tan x = −1 ⇔ x = − π4 (π)

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Nombres complexes, trigonométrie Partie IV : Trigonométrie

1 1
– Dérivées : tan0 x = 1 + tan2 x = , cotan 0 x = −1 − cotan 2 x = −
cos2 x sin2 x
– Tangente d’une somme ou d’une différence :
tan x + tan y tan x − tan y 2 tan x
tan(x + y) = , tan(x − y) = , tan 2x =
1 − tan x tan y 1 + tan x tan y 1 − tan2 x

– Utilisation du changement de variable t = tan x2 :

1 − t2 2t 2t
cos x = , sin x = , tan x =
1 + t2 1 + t2 1 − t2

IV.3 Linéarisation
eix + e−ix eix − e−ix
– Formules d’Euler : cos x = , sin x =
2 2i
– Ces formules permettent de calculer les puissances de cos x et de sin x en fonction de quantités du
type cos(px) et/ou sin(px). Cette opération est appelée linéarisation.
 eix + e−ix n  eix − e−ix n
Pour cela on écrit cosn x = , sinn x = . On développe ensuite ces
2 2i
puissances par la formule du binôme, et on regroupe les termes équidistants des extrémités.
On réutilise alors les formules d’Euler pour retouver des cos(px) et/ou des sin(px).
– Exemples :
 eix − e−ix 4 1 4ix 1
sin4 x = = (e − 4e2ix + 6 − 4e−2ix + e−4ix ) = (cos 4x − 4 cos 2x + 3)
2i 16 8
 eix + e−ix 5 1 5ix
cos5 x = = (e + 5e3ix + 10eix + 10e−ix + 5e−3ix + e−5ix )
2 32
1
= (cos 5x + 5 cos 3x + 10 cos x)
16
 eix − e−ix 5 1 1 5ix
sin5 x = = (e − 5e3ix + 10eix − 10e−ix + 5e−3ix − e−5ix )
2i 16 2i
1
= (sin 5x − 5 sin 3x + 10 sin x)
16
 eix + e−ix 6 1 6ix
cos6 x = = (e + 6e4ix + 15e2ix + 20 + 15e−2ix + 6e−4ix + e−6ix )
2 64
1
= (cos 6x + 6 cos 4x + 15 cos 2x + 10)
32

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Nombres complexes, trigonométrie Partie IV : Trigonométrie

IV.4 Opération inverse de la linéarisation


– Formule de Moivre : ∀ x ∈ R, ∀ n ∈ N, (cos x + i sin x)n = cos nx + i sin nx.
– Elle permet d’exprimer cos(nx), sin(nx) en fonction de puissances de cos x et/ou de sin x.
On développe (cos x + i sin x)n par la formule du binôme. La partie réelle (resp. imaginaire) du
résultat est alors égale à cos(nx) (resp. sin(nx)).
Si on cherche à obtenir un résultat où figurent surtout des puissances de cos x (resp. de sin x) il
convient de remplacer les puissances paires de sin x (resp. de cos x) par des puissances de (1−cos2 x)
(resp. de (1 − sin2 x)) puis de développer.
– Exemples :
(cos x + i sin x)4 = cos4 x + 4i cos3 x sin x − 6 cos2 x sin2 x − 4i cos x sin3 x + sin4 x
cos 4x = cos4 x − 6 cos2 x sin2 x + sin4 x


sin 4x = 4 cos3 x sin x − 4 cos x sin3 x
cos 4x = cos4 x − 6 cos2 x(1 − cos2 x) + (1 − cos2 x)2


sin 4x = 4 cos x((1 − sin2 x) sin x − sin3 x)

cos 4x = 8 cos4 x − 8 cos2 x + 1




sin 4x = 4 cos x(−2 sin3 x + sin x)

(cos x + i sin x)5 = cos5 x + 5i cos4 x sin x − 10 cos3 x sin2 x


−10i cos2 x sin3 x + 5 cos x sin4 x + i sin5 x

cos 5x = cos5 x − 10 cos3 x sin2 x + 5 cos x sin4 x




sin 5x = 5 cos4 x sin x − 10 cos2 x sin3 x + sin5 x
cos 5x = cos5 x − 10 cos3 x(1 − cos2 x) + 5 cos x(1 − cos2 x)2


sin 5x = 5(1 − sin2 x)2 sin x − 10(1 − sin2 x) sin3 x + sin5 x

cos 5x = 16 cos5 x − 20 cos3 x + 5 cos x

sin 5x = 16 sin5 x − 20 sin3 x + 5 sin x
– Dans ce dernier cas, la formule donnant sin 5x se déduit facilement de celle donnant cos 5x.
En effet, en posant x = π2 − y, on trouve :
   
sin 5x = sin 5π2 − 5y = sin π
2 − 5y
= cos 5y = 16 cos5 y − 20 cos3 y + 5 cos y = 16 sin5 x − 20 sin3 x + 5 sin x

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Nombres complexes, trigonométrie Partie V : Géométrie du plan

V Géométrie du plan
V.1 Propriétés géométriques liées au module
– M appartient au cercle de centre A et de rayon r > 0 ⇔ d(A, M ) = r ⇔ | z − a | = r.
M appartient au disque fermé de centre A et de rayon r > 0 ⇔ | z − a | 6 r.
M appartient au disque ouvert de centre A et de rayon r > 0 ⇔ | z − a | < r.
M est à l’extérieur du disque fermé de centre A et de rayon r > 0 ⇔ | z − a | > r.

– Le cercle unité (centre en O, rayon 1) est formé des points images des complexes de module 1 (des
éléments de U).
Le disque unité ouvert est l’ensemble images des z de C tels que | z | < 1.
Le disque unité fermé est l’ensemble des points images des z de C tels que | z | 6 1.

– Etant donnés A(a), B(b), et M (z) :


M appartient à la médiatrice ∆ du segment AB
⇔ d(A, M ) = d(B, M ) ⇔ | z − a | = | z − b |.
L’inégalité | z − a | < | z − b | définit le demi-plan ouvert délimité par ∆ et contenant A.

V.2 Propriétés géométriques liées à la conjugaison


N (z) est le symétrique de M (z) par rapport à l’axe Ox.
P (−z) est le symétrique de M (z) par rapport à l’origine.
Q(−z) est le symétrique de M (z) par rapport à l’axe Oy.

Soient A et B deux points d’affixes respectifs a et b.


Le produit scalaire des vecteurs OA et OB est Re(ab).

V.3 Propriétés géométriques liées à l’argument


– Soient A(a) et B(b) deux points distincts de l’origine :
O, A, B sont alignés ⇔ arg(a) = arg(b) (π).
A et B sont alignés avec O et du même coté de O
⇔ | a | + | b | = | a + b | ⇔ arg(a) = arg(b) (2π).

– Soient a et z deux nombres complexes non nuls. On pose a = ρeiθ , avec (ρ > 0), et b = eiθ .
On définit les points M (z), N (bz), P (ρz), Q(az).
On passe de M (z) à P (ρz) par l’homothétie h de centre O de rapport ρ.
On passe de M (z) à N (eiθ z) par la rotation r de centre O et d’angle θ.
On passe de M (z) à Q(az) par la composée f = h ◦ r = r ◦ h.
f est la similitude directe de centre 0, de rapport ρ, d’angle θ.
π
En particulier, R(iz) se déduit de M (z) par la rotation de centre O et d’angle .
2

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Nombres complexes, trigonométrie Partie V : Géométrie du plan

V.4 Transformations du plan complexe

Définition
Soit g une application de C dans C (définie éventuellement sur une partie de C.)
Il lui correspond de façon unique une application f de P dans P, de la manière suivante :
Au point m d’affixe z, on associe le point M d’affixe Z = g(z).
L’application f : m(z) → M (Z) est appelée transformation du plan complexe.

Cas particuliers simples


f : m(z) → M (Z = z + a) (a ∈ C) est la translation de vecteur le vecteur image de a.
f : m(z) → M (Z = −z) est la symétrie par rapport au point O.
f : m(z) → M (Z = z) est la symétrie orthogonale par rapport à l’axe Ox.
f : m(z) → M (Z = −z) est la symétrie orthogonale par rapport à l’axe Oy.
f : m(z) → M (Z = λz), avec λ réel, est l’homothétie de centre O et de rapport λ.
f : m(z) → M (Z = eiθ z) est la rotation de centre O et d’angle θ.
f : m(z) → M (Z = iz) est la rotation de centre O et d’angle π/2.
f : m(z) → M (Z = jz) est la rotation de centre O et d’angle 2π/3.
Soit a un complexe non nul et f : m(z) → M (Z = az) : f est la composée commutative
(f = h ◦ r = r ◦ h) de l’homothétie h de centre O et de rapport | a |, et de la rotation r de centre
O et d’angle arg(a) (2π).

V.5 Similitudes directes


Proposition
Soient a et b deux nombres complexes, a étant non nul.
Soit f la transformation de P définie par m(z) → M (Z = az + b).
– Si a = 1, f est la translation dont le vecteur est le vecteur image de b.
b
– Si a 6= 1, l’application f possède un point invariant unique Ω d’affixe ω = .
1−a
f est alors la composée commutative de la rotation r de centre Ω et d’angle arg(a) et de
l’homothétie h de centre Ω et de rapport | a | : f = h ◦ r = r ◦ h.
On dit que f est la similitude directe de centre Ω, de rapport | a |, d’angle arg(a).

Remarques
– Si a est réel, f est l’homothétie de centre Ω et de rapport a.
– Supposons | a | = 1 (et toujours a 6= 1), et posons a = eiθ .
Alors f est la rotation de centre Ω et d’angle θ (2π).
– Soit f une similitude de rapport ρ.
Pour tous points M et N images respectives de m et n, on a : d(M, N ) = ρd(m, n).
Les distances sont donc multipliées par le facteur ρ.
– L’ensemble des transformations f : m(z) → M (Z) = az + b (avec a 6= 0) est un sous-groupe du
groupe B(E) des bijections du plan P.

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Nombres complexes, trigonométrie Partie V : Géométrie du plan

V.6 Configurations géométriques


Soient A, B, C, D, quatre points distincts, d’affixes respectifs a, b, c, d.

Mesure d’angle
d−a
Une mesure de l’angle de vecteurs (AC, AD) est : arg(d − a) − arg(c − a) = arg (2π).
c−a

Condition d’alignement
Les points (A, a), (B, b), (C, c) sont alignés
⇔ arg(b − a) = arg(c − a) (π)
b−a
⇔ est réel
c−a
⇔ (b − a)(c − a) est réel.

Condition d’orthogonalité
Les vecteurs AB et AC sont orthogonaux
π
⇔ arg(b − a) = arg(c − a) + (π)
2
b−a
⇔ est imaginaire pur
c−a
⇔ (b − a)(c − a) est imaginaire pur.

Condition de cocyclicité
Les points (A, a), (B, b), (C, c) et (D, d) sont sur un même cercle (sont cocycliques)
⇔ les angles de vecteurs (AC, AD) et (BC, BD) sont égaux (modulo π)
d−a d−b
⇔ arg = arg (π)
c−a c−b
(d − a)(c − b)
⇔ arg = 0 (π)
(c − a)(d − b)
⇔ (d − a)(c − b)(c − a)(d − b) est réel.

Triangle équilatéral
Les points A, B, C forment un triangle équilatéral
⇔ a + jb + j 2 c = 0 ou a + jc + j 2 b = 0
⇔ a2 + b2 + c2 = ab + ac + bc.

Barycentre n
1X
L’isobarycentre des points Mk (zk ) (1 6 k 6 n) est le point G d’affixe g = zk .
n k=1

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Nombres complexes, trigonométrie Partie VI : Similitudes du plan

VI Similitudes du plan
VI.1 Nombres complexes et géométrie du plan

Structure de plan affine


– L’ensemble C est un plan vectoriel sur R.
Les translations de C sont les applications tω : z 7→ Z = z + ω.
L’homothétie de centre z0 et de rapport λ ∈ R est donnée par z 7→ Z = z0 + λ(z − z0 ).

– Soit z0 un élément de C et ω un élément de C∗ .


Soit D la droite affine passant par z0 et dirigée par ω.
Une représentation paramétrique de D est : z ∈ D ⇔ ∃ λ ∈ R, z = z0 + λω.
On désignera par Ox la droite passant par 0 et dirigée par 1 (son équation est z = z : c’est la droite
des nombres réels) et on désignera par Oy la droite passant par 0 et dirigée par i (son équation
est z = −z : c’est la droite des nombres imaginaires purs).

– Soient a, b deux éléments distincts de C, et soit D la droite qui les contient.


z a b


Le point z est dans D ⇔ z a b = 0.
1 1 1

Plus généralement trois points a, b, c de C sont alignés⇔ ab + bc + ca est un réel.

– Puisque C est un plan, L(C) est un R-espace vectoriel de dimension 4.


Les applications z 7→ z, z 7→ iz, z 7→ z et z 7→ iz en forment une base.
Ainsi les endomorphismes du plan C sont les applications z 7→ Z = uz + vz, avec (u, v) ∈ C2 .
Les applications affines de C sont les applications z 7→ Z = uz + vw + c, avec (u, v, w) ∈ C3 .

Structure de plan euclidien



u = x + iy
– Pour tous 0 0
de C, on pose (u | v) = xx0 + yy 0 = Re (u v) = 12 (uv + vu).
v = x + iy
On définit ainsi un produit scalaire sur C pour lequel la base 1, i est orthonormale.
La norme associée à ce produit scalaire est l’application “module” : z 7→ |z|.
La distance euclidienne associée est donc définie par : d(u, v) = |v − u|.
Deux éléments u, v de C sont orthogonaux⇔ uv est imaginaire⇔ uv + vu = 0.
Les bases orthonormées sont les bases (u, v), avec |u| = 1 et v = ±iu.

– Voici la représentation z 7→ Z = f (z) de quelques applications simples :


 La projection orthogonale sur la droite Ox est donnée par z 7→ Z = Re (z) = 21 (z + z).
1
 La projection orthogonale sur Oy est donnée par z 7→ Z = Im (z) = 2i (z − z).

 La symétrie orthogonale par rapport à Ox est donnée par z 7→ Z = z.

 La symétrie orthogonale par rapport à Oy est donnée par z 7→ Z = −z.

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Nombres complexes, trigonométrie Partie VI : Similitudes du plan

Structure de plan euclidien orienté


– On oriente C en décidant que la base orthonormée 1, i est directe.
Les bases orthonormées directes sont alors les bases (u, v), avec |u| = 1 et v = iu.

– Soient u = x + iy et v = x0 + iy 0 deux éléments de C.


Leur produit mixte est : [u, v] = xy 0 − yx0 = Im (u v). Rappelons que (u | v) = Re (u v).

– On vérifie que l’aire du triangle de sommets a, b, c est 21 Im (ab + bc + ca) .


Ce résultat concorde avec le fait que a, b, c sont alignés⇔ ab + bc + ca est réel.

Rotations affines et déplacements dans C


– La rotation vectorielle d’angle θ [2π] est définie par : z 7→ Z = eiθ z.
La rotation affine de centre ω et d’angle θ [2π] est définie par : z 7→ Z = ω + eiθ (z − ω).
Soient u, v deux éléments non nuls dans C. On a (u, [ v) = argv − argu [2π].

– Réciproquement, soit f l’å définie par z 7→ f (z) = az + b, où |a| = 1.


 Si a = 1, l’application f est la translation de vecteur b.
b
 Si a 6= 1, il y a un point fixe unique ω défini par ω = aω + b donc ω = .
1−a
On a alors Z = az + b ⇔ Z − ω = a(z − ω).
En posant a = eiθ , avec θ 6= 0 [2π], on trouve la rotation de centre ω d’angle θ [2π].

– Conclusion :
Les déplacements de C sont les applications f : z 7→ Z = az + b, avec |a| = 1.
On obtient les translations si a = 1 et les rotations distinctes de Id si a 6= 1.

– Exemple :
Considérons l’application z 7→ f (z) = iz + 2.
C’est un déplacement de C.
On a ω = iω + 2 ⇔ ω = 1 + i.
L’application f est donc la rotation
de centre ω et d’angle argω = π2 [2π].

Réflexions et projections orthogonales


Soit D la droite vectorielle d’angle polaire θ (π).
 La réflexion par rapport à D est donnée par z 7→ Z = e2iθ z.

 La projection orthogonale sur D est donnée par z 7→ Z = 21 (z + e2iθ z).


Soit D la droite affine passant par a, d’angle polaire θ (π).
 La réflexion s par rapport à D s’écrit z 7→ Z = a + e2iθ z − a = e2iθ z + a − e2iθ a.

 La projection orthogonale r sur D est : z 7→ Z = 12 (z + e2iθ z) + 12 (a − e2iθ a).


Pour trouver s, r, il suffit de compléter les formules obtenues dans le cas vectoriel : on ajoute
une constante ω déterminée par le fait que le point a est invariant.

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Nombres complexes, trigonométrie Partie VI : Similitudes du plan

Classification des antidéplacements de C


– Réciproquement, soit f l’å définie par z 7→ f (z) = az + b, avec |a| = 1.
L’application f est la composée de la réflexion z 7→ z et du déplacement z 7→ az + b.
Ainsi l’application f est un antidéplacement.
Posons a = eiθ .
L’application fe : z 7→ eiθ z est la réflexion par rapport à la droite d’angle polaire 2θ .
 L’application f ◦ f est définie par f ◦ f (z) = a(az + b) + b = z + ab + b.
Donc f ◦ f est une réflexion si et seulement si ab + b = 0.

 f est la composée de la réflexion par rapport à une droite D d’angle polaire 2θ et d’une translation
de vecteur u parallèle à D.
Le point 2b est un point de D ce qui achève de déterminer cette droite.
On trouve le vecteur de translation en écrivant u = 12 (f ◦ f (z) − z) = 12 (ab + b).

– Conclusion :
Les antidéplacements de C sont les applications f : z 7→ Z = az + b, avec |a| = 1.
On obtient les réflexions quand ab + b = 0 (c’est-à-dire quand f ◦ f (0) = 0.)

– Exemple :
Considérons l’application z 7→ f (z) = iz + 2.
C’est un antidéplacement de C.
On a f ◦ f (0) = f (2) = 2(1 + i).
f est donc la composée de la translation t
de vecteur 1 + i et de la réflexion s par rapport
à la droite D passant par 1 et dirigée par 1 + i.

VI.2 Similitudes du plan

Définition (Similitudes vectorielles)


Soit f un endomorphisme de l’espace euclidien E.
Soit k un réel strictement positif.
On dit que f est une similitude vectorielle de rapport k si ∀ u ∈ E, kf (u)k = k kuk.

Définition (Similitudes)
Soit f : E → E une å de E euclidien, d’application linéaire associée fe.
Soit k un réel strictement positif.
On dit que f est une similitude de rapport k si fe est une similitude vectorielle de rapport k.
Cela équivaut à : ∀ (M, N ) ∈ E 2 , d(f (M ), f (N )) = k d(M, N ).
Autrement dit, f multiplie les distances par le facteur constant k.

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Nombres complexes, trigonométrie Partie VI : Similitudes du plan

Remarques

− →

– Une similitude vectorielle est un automorphisme de E, car f (u) = 0 ⇒ u = 0 .

– Les isométries sont les similitudes de rapport 1.


Une homothétie de rapport k est une similitude de rapport |k|.

– L’inverse d’une similitude de rapport k est une similitude de rapport k1 .


La composée de deux similitudes de rapport k, k 0 est une similitude de rapport k, k 0 .
Les similitudes forment donc un sous-groupe du groupe affine de E.
Proposition
Soit f : E → E une similitude de rapport k > 0.
Alors f est la composée d’une homothétie h de rapport k et d’une isométrie g.
 Si g est un déplacement, on dit que f est une similitude directe.
 Si g est un antidéplacement, on dit que f est une similitude indirecte.

Remarques
– La décomposition de f évoquée ci-dessus n’est pas unique.
Plus précisément, si h est une homothétie quelconque de rapport k > 0, alors il existe une isométrie
unique g et une isométrie unique g 0 telles que f = h ◦ g = g 0 ◦ h.
Avec ces notations, et si dim E = n, on a det(fe) = k n det g = k n det g 0 , ce qui prouve que g et g 0
sont des isométries de même “genre”.

– On aurait pu adopter la définition équivalente suivante :


Une similitude f est dite directe (resp. indirecte) si det(fe) > 0 (resp. det(fe) < 0.)
Si E est orienté, les similitudes directes sont celles qui conservent l’orientation, et les similitudes
indirectes sont celles qui inversent l’orientation.
Dans la suite de ce paragraphe, on ne considère que des similitudes d’un plan euclidien.

Proposition (Similitudes et mesures d’angles dans le plan)


Soit f une similitude vectorielle d’un plan euclidien orienté E.
Soient u, v deux vecteurs non nuls de E.
\
 Si f est directe, alors (f (u), [
f (v)) = (u, v) [2π]
\
 Si f est indirecte, alors (f (u), [
f (v)) = −(u, v) [2π]

Si f est une similitude (affine) et si A, B, C sont trois poins distincts, alors :


−−−−−−→ \ −−−−−−→ −→
\ −→
 Si f est directe, alors (f (A)f (B), f (A)f (C)) = (AB, AC) [2π]
−−−−−−→ \ −−−−−−→ −→
\ −→
 Si f est indirecte, alors (f (A)f (B), f (A)f (C)) = −(AB, AC) [2π]
Ainsi les similitudes directes conservent les mesures d’angles, et les similitudes indirectes les
changent en leur opposé.

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Nombres complexes, trigonométrie Partie VI : Similitudes du plan

Proposition (Repésentation analytique dans un repère orthonormé du plan)


Soit E soit un plan euclidien, muni d’un repère orthonormal.  0
x = ax − by + x0
 Les similitudes directes sont sont représentées par les systèmes
 0 y 0 = bx + ay + y0
x = ax + by + x0
 Les systèmes caractérisent les similitudes indirectes.
y 0 = bx − ay + y0
 Dans ces deux cas on suppose (a, b) 6= (0, 0) (sinon l’application est constante.)

Le rapport de la similitude est alors k = a2 + b2 .

Proposition (Similitudes du plan complexe)


L’ensemble C est muni de sa structure canonique de plan vectoriel euclidien orienté.
Soit f une application de C dans lui-même.
 f est une similitude directe⇔ ∃ (a, b) ∈ C∗ × C, ∀ z ∈ C, f (z) = az + b.
 f est une similitude indirecte⇔ ∃ (a, b) ∈ C∗ × C, ∀ z ∈ C, f (z) = az + b.
Dans les deux cas précédents, le rapport de la similitude est k = |a|.

Proposition (Classification des similitudes directes du plan)


Soit E un plan euclidien orienté.
Soit f une similitude directe de E, de rapport k > 0.
 Si k = 1, alors f est un déplacement (une translation t ou une rotation r 6= Id).

 Si k 6= 1, l’application f possède un point fixe unique Ω.


h est l’homothétie de centre Ω et de rapport k

Alors f = h ◦ r = r ◦ h, où
r est une rotation de centre Ω, d’angle θ [2π]
On dit alors que f est la similitude directe de rapport k, de centre Ω, et d’angle θ [2π].

Exemple :
Considérons l’application z 7→ f (z) = 2iz + 2 + i.
C’est une similitude directe de C.
On a ω = f (ω) ⇔ ω = i.
L’application f est la composée de la rotation r
de centre i et d’angle arg(2i) = π2 [2π] et de
l’homothétie h de centre i et de rapport |2i| = 2.

Proposition (Similitude directe définie par l’image d’un segment)


Dans le plan euclidien E, soient [A, B] et [A0 , B 0 ] deux segments non réduits à un point.
Il existe une unique similitude directe f telle que f (A) = A0 et f (B) = B 0 .
L’image du segment [A, B] est alors égale au segment [A0 , B 0 ].
−−→
\ −−→ d(A0 , B 0 )
L’angle de la similitude f est (AA0 , BB 0 ) [2π] et son rapport est égal à .
d(A, B)

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Nombres complexes, trigonométrie Partie VI : Similitudes du plan

Proposition (Classification des similitudes indirectes du plan)


Soit E un plan euclidien orienté.
Soit f une similitude indirecte de E, de rapport k > 0.
 Si k = 1, alors f est un antidéplacement (une réflexion d’axe D, ou la composée d’une telle
réflexion par une translation de vecteur parallèle à D.)

 Si k 6= 1, l’application f possède un point fixe unique Ω.



h est l’homothétie de centre Ω et de rapport k
Alors f = h ◦ s = s ◦ h, où
s est la réflexion par rapport à une droite passant par Ω

Exemple :
Considérons z 7→ f (z) = 2iz + 2 − i.
On a ω = f (ω) ⇔ ω = −i.
f est la composée de la réflexion s par rapport
à la droite D passant par −i et
d’angle polaire 12 arg(2i) = π4 [2π]
et de l’homothétie h de centre −i
et de rapport |2i| = 2.

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