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Chapitre 2

Masses d’eau, Fronts et


Courants océaniques
2-1- Les Masses d’eau

Les masses d’eau dans l’océan se déplacent sous l’influence des forces qui
s’exercent sur elles:

-la rotation de la Terre (force de Coriolis),


-la force du vent (formant des courants de surface),
-la chaleur du soleil,
-l’attraction de la lune (force gravitationnelle).

Ces forces induisent les courants de surface et de fond, les vagues, les
marées.

Par ailleurs, les variations de densité (dues à des variations de température et de


salinité) peuvent induire des mouvements verticaux et horizontaux des masses
d’eaux.
a) Caractéristiques des eaux profondes: froides, obscures, peu de productivité, vie éparse,
très grande pression

Eau de surface:
0- 500m

Eau intermédiaire:
500 – 1500m

Eau profonde:
1500 - fond

Eau profonde Nord Pacifique


(NPDW)
Eau Circumpolaire Profonde 1,45°C 34,7 psu
(CDW)
Eau Méditerranéenne (MW) 13°C 38,8 psu
… à l’échelle mondiale
Distribution des eaux de surface (0-500m) dans le monde.
La température T et la salinité S sont des
traceurs conservatifs d’eau de mer: les
caractéristiques T et S ne sont pas altérées à
AASW l’intérieur de l’océan tant qu’il n’y a pas de
AAIW mélange entre des masses d’eau.

Ces caractéristiques sont représentatives du


lieu de formation d’une masse d’eau et sont
reliées à la masse volumique de la masse d’eau.
NADW AABW

EAF : Eau antarctique de fond (AABW) ESaS : Eau Subantarctique de surface


EStS : Eau Subtropicale de Surface
EAS : Eau antarctique de surface (AASW)
Eau Nord-Atlantique de fond (NADW)
EAI : Eau antarctique intermédiaire (AAIW)
b) Formation des masses d’eau profonde

Elles se forment dans les régions sub-polaires à la surface.


Sont créées quand les eaux de surface de haute densité (froide et salées) coulent.
Les courants profonds qui transportent les eaux profondes sont connus sous le nom de
« circulation thermohaline »

la FORMATION D'EAUX PROFONDES est très localisée et n'a lieu que dans deux régions du globe:
- l'Atlantique Nord (mer de Norvège, et dans une moindre mesure mers du Groenland et du Labrador) ;
- l'Antarctique (mer de Weddell et, dans une moindre mesure, mer de Ross).

Dans l'Atlantique Nord, c'est le refroidissement


des eaux salées, donc denses remontées par le
Golf Stream depuis la mer des Caraïbes qui induit
la plongée des eaux.

Quand les eaux chaudes du Gulf Stream arrivent


en mer de Norvège et du Groenland elles sont
brusquement refroidies. En plus, ces eaux étaient
déjà très denses à cause de leur salinité élevée
(35,25‰).
La formation de la glace de mer en hiver favorise
la plongée de l'eau, mais ce n'est pas le
mécanisme prépondérant.
Les eaux qui plongent s'accumulent dans le bassin océanique sous-jacent (bassin de Norvège).
Celui-ci se remplit progressivement puis se vide par brusques décharges, lorsque l'eau passe par
dessus la ride sous-marine (hauteur topographique).

Ce phénomène génère le North Atlantic Deep Water , ou Eau Atlantique Profonde (NADW).

Ce phénomène de remplissage/vidange du bassin océanique explique l'irrégularité de la formation


du NADW.

Le NADW forme une langue


d'eau, caractérisée par une forte
salinité, entre 2.000 et 3.500
mètres de profondeur, dans tout
l'océan Atlantique.
Dans l'Antarctique, le phénomène a pour
origine la combinaison entre le
refroidissement des eaux de surface et la
formation de la glace de mer lors des
hivers austral (entre avril et octobre).

Quand la glace se forme, elle est poussée au large


par les vents qui soufflent de l'intérieur du continent
Antarctique vers la mer.

Ce phénomène libère des étendues d'eau,


nommées polynyas côtiers, dans lesquelles l'eau
de mer est refroidie par la surface, sous l'action du
vent, et de la glace se forme.
+ froid et + salé = + dense
•L'eau au contact de l'air froid perd de la chaleur
•La glace de mer est très peu salée. Ainsi, quand la glace se forme, l'eau
résiduelle est beaucoup plus salée.
•L'eau de mer se refroidit par perte de chaleur au cours de la cristallisation de la
glace (chaleur latente de cristallisation). Cette chaleur est perdue dans
l'atmosphère par la masse d'eau
Pourquoi n'y a t-il pas de formation d'eau profonde dans le Pacifique Nord ?

Au premier abord, le Pacifique Nord est très similaire à l'Atlantique Nord. Dans les deux
bassins, il existe un courant de bordure Ouest très puissant : le Gulf Stream pour l'Atlantique et
le Kuroshio pour le Pacifique.
Dans les deux cas, les températures atmosphériques sont très faibles et de la glace se forme
en hiver. Cependant, le Pacifique Nord n'est pas aussi salé que l'Atlantique Nord (33‰
contre 35,25‰).

Schéma des principaux courants de surface Schéma du transfert hydrique entre l'Atlantique
(induits par le vent) dans les océans (mer des Caraïbes) et le Pacifique équatorial Est
La faible salinité du Pacifique Nord est liée à la combinaison de trois
phénomènes :
•De manière générale, le Pacifique est « arrosé » par les eaux d'évaporation de l'Atlantique qui
franchissent l'isthme de Panama et retombent, sous forme de pluie, dans le Pacifique
équatorial (voir plus loin). Le Pacifique est donc moins salé que l'Atlantique.

•Le Kurushio ne transfert pas d'eau salée dans le Pacifique Nord, contrairement à l'action du
Gulf Stream dans l'Altantique Nord. Effectivement, le Kurushio a pour origine une région où les
précipitations sont supérieures à l'évaporation, notamment à cause du phénomène de
mousson. Les eaux du Kurushio sont donc peu salées.
•Le Pacifique Nord est une zone très froide, or l'air froid a une faible capacité à emmagasiner
de la vapeur d'eau. Ainsi dans le Pacifique Nord, l'eau s'évapore très peu. En revanche les
précipitations y sont importantes. Les eaux de Pacifique
Nord sont donc froides mais très peu salées.
Elles sont également moins salées (33‰) que
les eaux de l'Antarctique (34‰).

Ainsi, malgré la formation de glace de mer


dans le détroit de Béring en hiver, les
conditions qui permettent la plongée d'eau
profonde ne sont pas toutes réunies dans
le Pacifique Nord.
Le diagramme TS donne des informations sur les masses d’eau mais aussi sur leurs
mélanges.

La courbe rouge indique ici la présence de trois masses d’eau profondes principales :

Antarctic Bottom Water (AABW ) : elle se forme dans les


zones des polynies de l’ Antarctique, c’est l’eau la plus dense et la
plus froide qui tapisse le fond de l’océan à partir de 5000m . Cette
masse d’eau se déplace dans le fond de l’océan vers le Nord.

North Atlantic Deep Water (NADW) : entre 3000 et 2000 m,


cette masse d’eau est visible par un coude avec un maximum de
salinité, elle est moins froide que AABW, elle provient de la partie
Nord de l’Atlantique, formée en Mer du Groenland et en Mer du
Labrador. Sa salinité particulière est notamment influencée par un
mélange avec l’eau de Méditerranée (plus salée) qui se déverse
dans l’atlantique. Cette masse d’eau se déplace vers le Sud.

Antarctic intermediate Water (AAIW) : centrée vers 800m,


cette masse d’eau est visible par un coude avec un minimum de
salinité. Elle se forme au niveau du front polaire durant l’été austral,
c’est un mélange d’une eau de très faible salinité due à la fonte de Les mélanges se font le long des lignes
la banquise prise en sandwich avec l’eau NADW et l’eau de d’égales masses volumiques (----).
surface plus chaude. Ses caractéristiques se modifient en se Ainsi par exemple, l'eau autour de
déplaçant vers le nord mais elle reste repérable par son minimum 4200m sera composée de 50 % NADW et
de salinité. 50 % AABW.
Ces mesures ont été réalisées lors de campagnes
océanographiques entre la Tasmanie (sud-est de
l’Australie) et la Terre Adélie on retrouve les 3
masses d’eau : NADW, AAIW, AABW.
2-2- Les différents fronts de l’océan antarctique
L’océan Antarctique est le seul océan qui encercle un continent sans être limité par la terre.
Cette ceinture circumpolaire établit la connexion entre les trois principaux océans: Atlantique,
Indien et Pacifique. Le Courant Circumpolaire Antarctique (ACC) est le plus important flux d’eau
sur la planète, il transporte environ 140.106 m3 s–1 d’eau autour de l’Antarctique.

Les limites de courant sont définies par des


variations zonales des propriétés spécifiques de l'eau
(notamment la température et la salinité). Les
Variations rapides de ces propriétés classent les
zones entre des fronts.

● le 1er front rencontré est le front subtropical (STF) qui


sépare les eaux chaudes et très salées des eaux
subantarctiques moins salées et plus froides.
● Vient ensuite, le front subantarctique (SAF) où la
température chute brutalement à 5°C.
● puis, le front polaire où les eaux de surface passent alors
sous la barre des 2°C. Cette zone correspond également à la
limite de la banquise en hiver.
● Le dernier front rencontré est le front Sud de l’ACC ou
divergence antarctique. On observe également des gyres
dans les bassins profonds entre le continent Antarctique et
l'ACC.
2-3- La circulation océanique
Les courants organisés, quasi permanents, ont une importance considérable sur la
météorologie et le climat en raison de la très grande capacité calorifique et de l'inertie de
cette masse immense.

Le chauffage direct de l'eau de mer par le Soleil concentré dans les régions
tropicales, et responsable des hautes températures des eaux situées au-dessus de la
thermocline, est le moteur de la circulation atmosphérique. C'est en retour que les vents
ainsi engendrés entraînent les eaux de surface par frottement et installent la lente et
puissante circulation océanique.
Tronçon du nord de l'océan Atlantique.
① Les vents alizés engendrent le courant d'est équatorial, lequel entraîne vers l'ouest
la couche superficielle de l'océan.
② Alors que, dans l'atmosphère, ce vent d‘Est fait le tour de la planète sans
rencontrer d'obstacle, les eaux marines poussées aussi vers l'ouest sont détournées par les
continents. Dans l'océan Atlantique nord, les eaux sont entraînées vers les côtes nord-
américaines, avec une déviation systématique vers la droite, donc vers le nord, due à la force de
Coriolis.
③ Les eaux de surface, chaudes et légères, en provenance du cap Vert partent ainsi
en direction de la Floride, qui s'oppose à la suite de leur parcours vers l'ouest.
Cet obstacle arrête le courant marin, accompagnée d'une élévation du niveau de la
mer suffisante pour que ce courant puisse être détourné vers l'est, mais conservant la quantité
de mouvement acquise dans la direction nord.
En première approximation, 2 grands types de courants peuvent être distingués :

•Une composante rapide (échelle de temps d’une dizaine d’années): courants de surface à
l’horizontal, entrainés principalement par les vents, et la force de Coriolis qui est due à la rotation de
la Terre. CIRCULATION DE SURFACE (dans et au-dessus de la pycnocline).

Affecte environ 10% de l’eau océanique

•Une composante lente (échelle de temps de l’ordre du millénaire, vitesse de l’ordre du mm/s):
la circulation thermohaline. CIRCULATION DE FOND (sous la pycnocline).

Affecte environ 90% de l’eau océanique


a) CIRCULATION DE SURFACE (composante rapide)
Ces courants sont produits par la différence du bilan radiatif solaire à la surface du globe. Les
radiations solaires générant des différences de température vont créer des vents qui vont
entraîner des déplacements horizontaux. Par réchauffement ou par refroidissement des masses
d'eau, par évaporation ou par précipitations, ces radiations, en changeant la température et la
salinité vont provoquer des modifications de densité qui induiront des déplacements verticaux.
Forçage atmosphérique: pour comprendre la circulation océanique, il faut comprendre la
circulation atmosphérique. Celle-ci est régulée par la disparité du flux solaire à la surface de la
Terre et à la rotation de la Terre. En moyenne, les basses latitudes emmagasinent plus d’énergie
solaire que les pôles, d’autant plus que la glace réfléchit la lumière. C’est ce déséquilibre qui
engendre les circulations océaniques et atmosphériques dont l’effet est de réduire le gradient de
température pôle-équateur en transportant la chaleur de l’équateur vers les pôles.
Si la Terre ne tournait pas sur elle-même, la circulation atmosphérique se réduirait à 2 cellules
de convection entre l’équateur et les pôles:

1- à l’équateur, l’air chauffé par le sol est chaud et peu dense, il s’élève et se dirige vers les
pôles en altitude

2- Au pôle, l’air est refroidi, il est devenu plus dense et donc il s’enfonce vers la surface de la
Terre et il rejoint l’équateur en surface.

Mais la rotation de la Terre complique les choses à cause de la force de Coriolis. Une
masse d’air allant de l’équateur vers les pôles est vers l’Est alors qu’une masse d’air
allant descendant du pôle Nord vers l’équateur est dévié vers l’Ouest.

La circulation atmosphérique s’organise en cellules:


1- cellule de Hadley H:

A l’équateur l’air chauffé par le sol s’élève et se


dirige vers le nord.
P
Quittant l’équateur il est dévié par la force de F
Coriolis vers l’Est.
H
Vers 30°N, sa trajectoire est devenue est-ouest ;
il n’arrive donc pas directement au pôles car la
force de Coriolis le ramène vers l’équateur. H
Comme il s’est refroidi, il est devenu dense : il
s’enfonce vers le sol et retourne vers l’équateur
F
en surface en étant dévié vers l’ouest.: c’est
ainsi que sont créés les alizés.

A l’équateur (ou plus précisément dans la zone de convergence intertropicales où se rencontrent


les alizés et qui n’est pas toujours centré sur l’équateur) il n’y a pas de vent et l’ascendance
permanente d’air humide entraine des précipitations importantes. C’est le pot-au-noir ou les
marins à voile ont peur d’être piégés.
2- cellule de polaire P: au pôle nord (respectivement Sud), l’air froid et dense subside et
se dirige vers le Sud (respectivement Nord) en surface tout en étant dévié vers l’ouest
(respectivement l’est). Durant ce parcours l’air se réchauffe et vers 50°N il s’élève pour
retourner en altitude vers le pôle et combler l’appel d’air créé par la subsidence polaire.

3- cellule de Ferrel F: entre la cellule de Hadley et la cellule polaire, on trouve une


cellule au fonctionnement plus complexe. Nous sommes sous la double-influence de
l’anticyclone des Açores et de la dépression de la mer d’Irlande. L’affrontement d’une masse
d’air froid au nord et d’une masse d’air chaud au sud crée des zones de fronts (gradients de
température) à la faveur desquelles l’air chaud s’élève. Comme nous sommes sous un
régime de vent d’ouest, l’air arrive de la mer et il engendre des précipitations.

P
F
Entre ces trois zones, on retrouve les courant-jet,
des corridors de vents circulant autour de la planète à H
une altitude variant entre 10 et 15 km.
H

Pour les océanographes, la partie importante de la F


circulation atmosphérique est la composante du
vent à la base de ces cellules ainsi que les flux de
chaleur, d’évaporation et de précipitations engendrés P
par les zones de convergence/divergence
atmosphérique.
Le vent met en mouvement l’eau en surface. Si la Terre ne tournait pas, une tranche d’eau
surfacique se déplacerait sous l’action du vent avec la même direction que celui-ci. Cette tranche
entrainera ainsi le déplacement de la tranche d’eau qui se situe juste en dessous avec une
vitesse plus petite ; et ainsi de suite jusqu'à atteindre une vitesse quasi-nulle.

Or l’océan, en mouvement, subit l’effet de la force de Coriolis due à la rotation de la Terre.


Les courants sont alors déviés dans le sens des aiguilles d’une montre (rotation dextre)
dans l’hémisphère nord, dans le sens anti-horaire (rotation senestre) dans l’hémisphère
sud. Au niveau de l’équateur, l’effet de Coriolis est considéré comme négligeable.
Plaçons nous dans l’hémisphère Nord: la tranche d’eau superficielle poussée par le vent
entraine par frottement sa voisine inférieure qui elle est déviée plus à droite. Le phénomène se
transmet de proche en proche en direction de la profondeur. Chaque tranche plus profonde étant
moins rapide que la tranche supérieure, elle sera certes déviée par rapport à la précédente, mais
moins. La représentation du vecteur vitesse, toujours dévié dans le même sens et d’amplitude
toujours plus faible constitue une spirale appelée la spirale d’Ekman

On considère qu’à 150m de


profondeur, la spirale a réalisé près
d’un tour. La vitesse de l’eau à cette
profondeur est tellement faible par
rapport à l’eau de surface (4% de
celle-ci) que l’on considère que l’on
atteint la limite de l’influence du
vent sur les courants océaniques.

Le déplacement global moyen


de l'eau est perpendiculaire à
la direction du vent (90° vers la
droite pour l’hémisphère N).
Les courants de surface tournant dans le sens des aiguilles d'une montre dans
l'hémisphère nord et à l'opposé dans l'hémisphère sud produisent une accumulation d'eau à
l'intérieur des systèmes circulaires. Cette surcharge entraîne un bombement de la surface dont la
hauteur peut atteindre 110 cm. Les eaux ne peuvent s'accumuler indéfiniment en surface au
milieu du bassin si bien qu'elles plongeront au centre du système jusqu'à 800 mètres de
profondeur environ.

La hauteur de la colonne d'eau étant plus haute au centre que sur la périphérie du système
circulaire, on a, pour ce qui concerne l'océan, une zone de haute pression au centre et une zone
de basse pression à la périphérie. Ce différentiel de pression engendre une force dirigée vers
l'extérieur car elle s'exerce logiquement des hautes vers les basses pressions . Cette force de
pression compense la force de Coriolis à partir de quelques mètres de profondeur si bien que le
courant en profondeur va avoir à la fois la même direction que le vent et tourner comme lui autour
de la haute pression.

Sous vents cycloniques, c'est une dépression qui apparaît


au centre du circuit et les eaux profondes remontent
("pompage d'Ekman").
Champ de pression, force de Coriolis, vents et courants dans l’hémisphère Nord.

Il est attendu que les vents soufflent des hautes pressions vers les basses pressions. De plus, la
force de Coriolis dévie les vents vers la droite dans l’hémisphère Nord (vers la gauche dans
l’hémisphère Sud). Le vent est tangent aux isobares et tourne dans le sens inverse des aiguilles
d’une montre autour des basses pressions (figure de gauche, dépression). C’est l’inverse autour
des hautes pressions (figure de droite, anticyclone).

Dans l’hémisphère Sud, la situation est inversée.

dépression anticyclone
Vent anticyclonique
Vent cyclonique dans dans l’hémisphère Nord
l’hémisphère Nord

990 1000
1010
D A 1020
1015
1010

Comme dans l’atmosphère, les courants marins qui déplacent des masses d’eau
induisent dans l’océan des différences de pression hydrostatique.
Le schéma s’applique donc aussi à l’océan où les hautes pressions
correspondent à une surélévation du niveau de la mer et réciproquement :
Prenons par exemple la circulation anticyclonique de l’Atlantique tropical Nord :
celle qui est associée à l’anticyclone atmosphérique des Açores. Autour de cet anticyclone,
conformément à l’hypothèse géostrophique, le vent tourne dans le sens des aiguilles d’une montre
faisant une boucle constituée, sur le flanc nord, de vents d’ouest, et sur les bords Est et sud des
fameux vents alizés. Ils vont entraîner des courants de surface : la dérive nord-atlantique vers le
nord, le courant des Canaries le long des côtes d’Afrique, le courant équatorial Nord au sud et enfin
à l’ouest le Gulf Stream qui ferme la boucle. Conformément au schéma proposé par Ekman, l’eau
de ces courants sera aussi entraînée vers la droite, c’est-à-dire vers le centre de ce grand tourbillon
où elle va s’accumuler y créant une surélévation du niveau de la mer (bosse) et donc une zone
de haute pression. L’anticyclone atmosphérique des Açores crée donc son miroir océanique.

accumulation d’eau au centre du


« gyre » anticyclonique: bosse

Les bosses et creux à la surface de l’océan


ainsi crées entraine des variations
horizontales de pression et l’eau est
poussée des hautes pressions vers les
basses pressions: on forme les courants
géostrophiques
b) CIRCULATION DE FOND (composante lente)

Les vents n'ayant plus d'influence après 800m de profondeur, ils ne peuvent être
les moteurs des circulations océaniques profondes.

Courant profond Courant de surface


Composante lente: circulation thermohaline

Nous avons vu précédemment les inégalités de distribution moyenne de la


température T et de la salinité S dans les océans : les eaux froides et lourdes
aux hautes latitudes s’étalent en profondeur jusqu’à l’équateur. Ce sont ces
écarts de T et de S donc de densité qui vont conditionner les mouvements
des masses d’eau par les phénomènes de convection (transport vertical) et
d’advection (transport horizontal) responsables de la circulation thermo
(température) haline (salinité) à l’échelle planétaire.

Le froid pendant l’hiver boréal en mer de Norvège et du Labrador produit


dans l’océan des eaux denses, froides et très salée, ces eaux tapissent le
fond océanique et se répandent vers l’équateur.

Dans l’océan Australe d’autres eaux froides et très salées se forment lors
de la prise en glace de l’océan Antarctique principalement en Mer de Weddell,
de Ross et en Terre Adélie. Là aussi les eaux très froides et salées plongent
au passage du plateau continental et se répandent vers l’équateur en
tapissant les plaines abyssales de l’hémisphère sud.

Ces eaux très denses aux hautes latitudes sont le moteur de la


circulation thermohaline profonde.
L'installation d'une banquise produit le même effet que l'évaporation (augmentation de la salinité et
de la densité de l'eau non gelée qui s'enfonce).

Ces courants basés à la fois sur des différences de température (l'eau froide est plus dense que
l'eau chaude) et sur des différences de salinité (l'eau salée est plus dense que l'eau douce) vont se
répartir en différentes couches dans les océans.

Les principaux courants:

Les principaux courants chauds sont: le Gulf Stream, le courant du Brésil, le Kouro-shivo, le
courant d'Australie orientale et le courant des Aiguilles.

Les principaux courants froids sont: le courant des Canaries, le courant de Benguela, le courant
de Californie, le courant du Pérou (Humboldt) et le courant d'Australie occidentale.

Il existe aussi plusieurs courants qui ont leur origine dans les régions polaires: le courant du
Labrador, le courant du Groenland, l'Oya-shivo (ou courant de Kamtchaka) et le courant
antarctique, ce dernier circulant dans le sens horaire autour de l'Antarctique. Certains courants
circulent dans la région équatoriale.
Illustration des
circulations
océaniques dans
l’océan Austral

Les LCDW et UCDW prenant leurs sources dans les NADW remontent près de la surface au
niveau de la divergence antarctique. Cet upwelling est maintenu d’une part par les flux de masses
géostrophiques qui opèrent sous les obstacles topographiques jusqu’au cœur de l’ACC et d’autre
part par les flux turbulents méso- échelles aux moyennes profondeurs. En arrivant près de la
surface les flux air-mer de chaleur et d’eau douce induisent des changements de densité de ces
masses d’eau. Une partie d’entre elles migrent vers le nord grâce au transport d’Ekman alimentant
ainsi les AAIW et les SAMW ; une autre partie replonge alimentant les AABW.

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