Vous êtes sur la page 1sur 5

Cinéma 3D, vers une (r)évolution du

7e art
On 16 février 2011, in Créations , by Johann
http://genioram a.com

Réservé pendant longtemps à


certaines places spécialisées
(le Futuroscope ou la Géode
par exemple) L’équipement
massif des salles en
projecteurs numériques
permet aujourd’hui aux films
3D d’envahir nos écrans.
Certains ne voient là qu’un phénomène de mode, d’autres n’envisagent cette
technique que pour les films d’action grand public, et en protègent ainsi le
cinéma d’art et essai si cher aux auteurs de notre pays. Pourtant l’avènement
de la 3D semble s’inscrire dans une évolution naturelle du cinéma, et pourrait
bien être une étape cruciale vers une grande révolution du 7e Art.

Comment ça marche ?
Au cinéma, ce n’est pas l’image qui bouge, c’est le cerveau du spectateur qui
créé le mouvement. Cela s’appelle l’effet Phi. Il a été découvert avec une
expérience simple : lorsqu’une série d’ampoules rapprochées dans l’espace
s’allument les unes après les autres, nous avons l’impression d’un point
lumineux qui se déplace. Le cerveau fabriquant le « trajet » qui manque entre
deux ampoules. Cet effet fonctionne si les ampoules sont assez proches et
s’allument assez rapidement les unes après les autres. Ainsi, le cinéma offre 24
images fixes par seconde, donc très rapprochées dans l’espace et dans le temps.
Le cerveau fabrique ce qui manque entre deux images qui se suivent, et
donne ainsi l’illusion du mouvement.

Pour le cinéma 3D, c’est également le cerveau qui travaille. Les images ne
sont pas réellement en 3D. Mais c’est une autre propriété du cerveau qui est

http://geniorama.com   1  
appréhendée, basée sur notre vision stéréoscopique, fondement de la
perception du relief du monde.

Le principe est simple : nous voyons deux images différentes, séparée de la


distance qu’il existe entre les deux yeux. Notre cerveau « mélange » ces
deux images, et créé ainsi l’impression de profondeur, permettant
l’appréhension des distances dans la 3e dimension. Pour recréer cette
profondeur, il suffit de montrer une image différente à chacun de nos yeux,
filmées avec un écart de point de vue a peu près égal à la distance entre les
deux yeux, et le cerveau est berné.

Les premiers procédés, datant des années 50 utilisaient deux images de


couleurs différentes, le spectateur, muni de lunettes à un œil rouge et un œil
bleu, percevait alors la 3e dimension. Mais le rendu des couleurs était très
mauvais… Aujourd’hui nous utilisons deux procédés pour séparer les images :
la polarisation des ondes lumineuses, et la synchronisation projecteur/lunettes
à cristaux liquides. Pour voir une petite vidéo expliquant simplement les
différents procédés, rendez-vous sur http://geniorama.com

Pourtant, si le principe est connu depuis longtemps, le cinéma 3D n’avait


jamais percé auparavant. Il fallait, du temps de la pellicule, deux projecteurs
pour diffuser les deux images. Aujourd’hui, grâce à la technologie numérique,
nous pouvons avec le même projecteur, diffuser non pas 24 images/seconde,
mais 48 images/seconde, permettant ainsi la diffusion « un coup sur 2″ d’une
image droite, et d’une image gauche. Bingo ! À peine les salles se sont-
elles équipées de projecteur numérique, que nous croulions sous
une déferlante de films en 3D…

Le cinéma, un art populaire


Pour bien comprendre ce qui est en train de se produire au sein du 7e art, il
semble inévitable de réfléchir à la fonction sociale du cinéma. Depuis son
avènement, le cinéma est un art populaire. Les premiers films des frères
Lumière ont été présentés dans des foires, comme une nouvelle attraction
distrayante, au même titre que les illusionnistes, les conteurs…

http://geniorama.com   2  
Aujourd’hui, il a gardé cette dimension populaire : riche ou pauvre, jeune
ou vieux, intellectuel ou non, tout le monde va au cinéma !

Un mécanisme de transmission unique :


l’identification
La raison de cet attrait pour le cinéma est
sans doute à chercher dans le mécanisme
de transmission unique qu’il offre au
spectateur : l’identification. Là encore,
c’est le spectateur qui travaille, avec une
caractéristique propre à l’être humain:
l’empathie. C’est à dire la capacité de
ressentir des émotions qui ne sont pas les
nôtres.

Bien au chaud dans le cocon rassurant de


la salle de cinéma, le spectateur est
plongé dans le noir, prêt à accepter tout
ce qu’il va voir apparaître sur l’écran : « la
fenêtre de tous les possibles » disait Jean-
Luc Godard. Il peut ainsi « devenir » le héros du film, et vivre par procuration
ses aventures.

Par le phénomène d’identification, nous acquérons de l’expérience


« virtuelle », et c’est là tout l’Art du cinéma : il fait ainsi naître dans nos cœurs
des émotions qui nous étaient inconnues. Cette capacité de pouvoir vivre des
aventures dangereuses sans ne prendre aucun risque est inévitablement
jouissive.

Ainsi le cinéma transmet ses idées en passant directement par le


cœur, sans passer par l’intellect. Ce qui en fait, au passage, un instrument
de propagande extrêmement efficace !

http://geniorama.com   3  
Vers toujours plus d’illusion
Pour accroitre le phénomène d’identification du spectateur, le cinéma n’a eu de
cesse de rendre de plus en plus crédible l’illusion de la vie : il faut qu’on y
croit ! Les passages au parlant et à la couleur, en furent les principales étapes.
Inévitablement, ces étapes se sont accompagnées de nombreux réfractaires qui
criaient au scandale, et à la mort de l’Art…

Une fois encore, l’avènement de la 3D semble s’inscrire dans l’évolution


naturelle du cinéma vers une illusion de la vie toujours plus forte.
Aujourd’hui la 3D se cantonne aux films d’action et d’animation, et la
technique a encore beaucoup de chemin à faire, mais elle a déjà conquis le
grand public. En témoigne le succès des équipements personnels proposant
la 3D à la maison (TV, caméscopes, appareils photos). Elle va sans doute très
vite s’immiscer dans le monde de la comédie, du drame, et même du film
« intellectuel ». Et il y a fort à parier qu’alors ces films gagneront en force, et
sûrement en popularité !

Et demain ? La fin de la stéréoscopie


Pourtant, il existe une barrière à la 3D : ce sont LES LUNETTES… Tout le
monde en parle, et de nombreuses possibilités sont à l’étude, pour se
débarrasser de ce handicap.

De plus, les séances en 3D stéréoscopiques sont fatigantes pour le spectateur.


Bien souvent, des migraines surviennent après un abus de films d’action…

Et surtout, le rendu laisse encore à désirer. La « texture » des objets


visuels en avant plan semblent des calques plats, et l’illusion est plus ou moins
réussie suivant l’endroit de la salle où l’on se trouve.

Comme toutes les évolutions techniques, il y a des procédés intermédiaires qui


permettent la transition vers la véritable révolution. Et la stéréoscopie paraît
être une de ces étapes. Sans doute nécessaire pour une éducation de l’œil à la
3e dimension, elle ne sera probablement pas la technique qui
s’imposera dans le futur.

http://geniorama.com   4  
La véritable révolution
La véritable transformation du cinéma sera de s’affranchir de l’écran plat
pour proposer une image réellement en 3 dimensions. La technique la
plus avancée aujourd’hui est celle de l’image holographique, où l’on
reconstitue à l’aide de rayons lumineux croisés un objet (ou un être vivant) en
3 dimensions. Les techniques ont progressés et permettent aujourd’hui des
images mouvantes, comme une star « virtuelle » dansant devant un public par
exemple, où cette très jolie fumée multicolore (pour voir les vidéos des
hologrammes, rendez-vous sur http://geniorama.com). Cependant, il reste
encore à intégrer le tout dans un décor, et un montage de plusieurs échelles de
plans. Nul doute que le langage cinématographique va alors évoluer de
manière substantielle.

D’autres techniques sont à l’étude, permettant de rendre les molécules d’air


lumineuses en les ionisant à l’aide de lasers croisés, créant un plasma
lumineux. Ceci permet d’avoir, comme avec l’hologramme, non plus un
écran, mais un espace tridimensionnel où évoluent des images
ayant 3 véritables dimensions.  

http://geniorama.com   5  

Vous aimerez peut-être aussi