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2.1 Introduction
On qualifie de systèmes de transmission en bande de base les systèmes qui n’introduisent pas
d’écart de fréquence entre les signaux émis et ceux reçus. Cette définition n’exclut nullement des
modifications du signal pour mieux l’adapter aux caractéristiques du support de transmission.
On appelle codage, l’opération qui fait correspondre à un symbole appartenant à un alphabet,
une représentation binaire (codage à la source). On désigne par transcodage, ou codage ligne,
l’opération qui consiste à substituer au signal numérique (représentation binaire) un signal
électrique mieux adapté à la transmission (Fig.2.1). Cette transformation est réalisée par un
codeur/décodeur appelé Emetteur/récepteur en bande de base (ERBdB).
Considérons la transmission d’un message constitué par une suite infinie, ou du moins très
longue, d’éléments binaires k , émis aux instants kTb , indépendants et identiquement distribués
(i-i-d) sur l’alphabet 0,1, avec :
pi Pr k i; i 0,1 k
Le principe du codage en lige consiste à associer, à chaque élément binaire k du message, un
signal S i t de durée Tb choisi parmi un ensemble de deux signaux, en fonction de la valeur de
l’élément binaire k :
S i t 0 t 0, Tb ; i 0,1
En général, pour simplifier les notations, le double indice i k est supprimé et le signal et
s’écrit simplement sous la forme :
et a k ht kTb (2.3)
k
où a k est maintenant un symbole binaire prenant ses valeurs dans l’alphabet A0 , A1 avec la
convention suivante :
a k A0 si k 0
a k A1 si k 1
L’opération précédente peut être généralisée en associant à chaque mot de n éléments binaires
( n -uplet) issu du message, un signal S i t de durée T nTb , choisi parmi M 2 signaux, en
n
fonction de la valeur de n -uplet. L’expression du signal e t en sortie du codeur est donnée par
(Eq.2.1) en remplaçant Tb pat T :
et S i k t kT ; i k 0, 1,..., M 1 (2.4)
k
Les signaux S i t peuvent aussi s’exprimer en fonction d’une forme d’onde unique :
S i t Ai ht ; i 0,1,..., M 1
Ainsi en adoptant la notation simplifiée (Eq.2.3), le signal e t peut encore s’écrire sous la
forme :
et a k ht kT (2.5)
k
où les a k sont des symboles M -aires qui prennent leur valeur dans un alphabet à M éléments
A0 , A1 ,..., AM 1 .
L’utilisation des symboles M -aires permet, en général, à débit binaire donné D , de réduire la
rapidité de modulation R en sortie du codeur en ligne, puisque :
D
R (2.6)
log 2 M
Pour ces codes en ligne, les symboles a k sont indépendants et ainsi la fonction de
corrélation est nulle quel que soit k différent de zéro. En d’autres termes, la partie
continue du spectre du code ne dépend plus que de la forme d’onde h t . Nous allons
présenter quelques exemples de codes en ligne à symboles indépendants.
1 0 0 1 0 0 1 1 0 1
+V
Tb
-V
+V
Ce code en ligne utilise la même règle de codage que le codage NRZ binaire :
a k 1 si k 1
a k 1 si k 0
mais la forme d’onde ht a pour expression :
Tb
V t 0, 2
T
ht V t b , Tb
2
0 ailleurs
Un chronogramme du code biphase est représenté sur la figure 2.4.
e(t)
Tb
1 0 0 1 0 0 1 1 0 1
+V
-V
Pour ces codes en ligne, les symboles a k ne sont plus indépendants bien que la source de
message soit toujours à éléments binaires i-i-d. Nous allons illustrer ce type de code en
Le code bipolaire
T
V t 0, b
ht 2
0 ailleurs
e(t)
Tb
1 0 0 1 0 0 1 1 0 1
+V
-V
Le code bipolaire RZ satisfait un grand nombre des contraintes que l’on s’impose dans la
pratique pour le choix d’un code en ligne : il est simple à mettre en œuvre, il permet la détection
d’erreurs par le contrôle de la somme courante S c n , il n’a pas de raie à la fréquence zéro
(avantage pour la téléalimentaion),
n
S c n a k
k n
Cette somme est égale à -1, 0 ou 1, et ceci quelle que soit la valeur de l’indice n ; le code
bipolaire est donc un code à somme bornée.
Mais la présence d’une raie dans le spectre suppose implicitement la stationnarité des éléments
binaires k du message, c’est-à-dire un nombre équilibré de 0 et de 1. Seulement, en pratique, il
se peut que le message à transmettre contienne une très longue suite d’éléments binaires k
égaux à zéro, de sorte que le signal résultant est nul pendant un long intervalle de temps. Dans ces
conditions, l’amplitude de cette raie décroît assez fortement et la puissance du signal recueilli
après filtrage peut devenir insuffisante pour assurer la récupération du rythme de la transmi ssion ;
le récepteur perd alors la synchronisation.
On a donc été conduit à imaginer des codes qui ont les avantages du code bipolaire sans en
avoir cet inconvénient ; le code HDBn (Haute Densité Bipolaire d’ordre n ) en est un exemple.
Le code HDBn est un code, dérivé du code bipolaire, dans lequel on interdit plus
de n symboles a k successifs ; le ( n 1 )ième élément binaire k d’une suite de
( n 1 ) zéros consécutifs est codé par un symbole a k égal à 1 , le signe étant
choisi de telle manière qu’il viole la règle d’alternance ; et pour éviter qu’une très
longue suite d’éléments binaires égaux à zéros n’induise l’apparition des symboles
a k de moyenne non nulle, on impose en outre aux « viols » de satisfaire entre eux la
règle d’alternance. Mais il se peut alors que le récepteur ne puisse pas reconnaître un
symbole de viol tel (s’il est de signe contraire au 1 précédant) ; dans ce cas, on code
le premier 0 de la suite des n 1 zéros consécutifs avec un symbole a k 1 , du
même signe que le viol qui lui succède ; ce symbole est appelé symbole de
« bourrage ».
L’algorithme de codage est résumé ci-dessous (Fig2.6) pour n 3 :
k 0000
Polarité
+ du dernier -
viol
+ Polarité du
dernier 1
- + Polarité du
dernier 1 -
ak -1 0 0 -1 0 0 0 -1 0 0 0 +1 +1 0 0 +1
B- 0 0 V- 0 0 0 V- 0 0 0 V+ B+ 0 0 V+
-V
V-
Fig.2.7 : Chronogramme du code HDB3.
Pour clore la description des codes bipolaires, on notera que l’introduction de la corrélation
entre les symboles a k permet de détecter en réception la présence de certaines configurations
d’erreurs de transmission : pour un code à somme bornée par exemple, on utilisera le dépassement
de la somme courante comme critère de détection d’erreurs.