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Université 8 Mai 1945 GUELMA

Faculté des Sciences et de la Technologie


Département d'Electronique et Télécommunications
Filière: Télécommunications

Unité d’Enseignement: UE Fondamentale (UEF 2.1.1)


Matière: Réseaux sans fil et Réseaux mobiles
Domaine/Filière/Parcours: ST/Télécommunications/Systèmes de Télécommunications.
Semestre: 3, Année Universitaire: 2020/2021.
Crédits: 6, Coefficient : 3.
Enseignant responsable de la matière: REDADAA Salah, Grade: Professeur.

Annexe : Transmission en bande de base: Codage en ligne

2.1 Introduction

On qualifie de systèmes de transmission en bande de base les systèmes qui n’introduisent pas
d’écart de fréquence entre les signaux émis et ceux reçus. Cette définition n’exclut nullement des
modifications du signal pour mieux l’adapter aux caractéristiques du support de transmission.
On appelle codage, l’opération qui fait correspondre à un symbole appartenant à un alphabet,
une représentation binaire (codage à la source). On désigne par transcodage, ou codage ligne,
l’opération qui consiste à substituer au signal numérique (représentation binaire) un signal
électrique mieux adapté à la transmission (Fig.2.1). Cette transformation est réalisée par un
codeur/décodeur appelé Emetteur/récepteur en bande de base (ERBdB).

Informations Signal électrique Informations


CODEUR DECODEUR

numériques adapté au support numériques

Fig.2.1 : Principe du codage en ligne

2.2 Principe des codes en ligne

Considérons la transmission d’un message constitué par une suite infinie, ou du moins très
longue, d’éléments binaires k , émis aux instants kTb , indépendants et identiquement distribués
(i-i-d) sur l’alphabet 0,1, avec :
pi  Pr  k  i; i  0,1 k
Le principe du codage en lige consiste à associer, à chaque élément binaire k du message, un
signal S i t  de durée Tb choisi parmi un ensemble de deux signaux, en fonction de la valeur de
l’élément binaire k :
S i t   0 t  0, Tb ; i  0,1

L’opération réalisée par le codeur en ligne est alors la suivante :

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si  k  0 émission du signal S 0 t  kTb 
si  k  1 émission du signal S1 t  kTb 
Ainsi, à la suite des éléments binaires  k , le codeur en ligne associe le signal e t  ayant pour
expression :
et    S i k  t  kTb ; i k   0, 1 (2.1)
k

où l’indice k varie implicitement de   à   . La valeur de l’indice i k  est fonction de la


valeur de l’élément binaire  k  :
ik   0 si  k  0
ik   1 si  k  1
Les signaux S 0 t  et S1 t  peuvent s’exprimer à partir d’une forme d’onde unique h t  dont
la durée est évidemment égale à Tb :
S i t   Ai ht ; i  0,1
On parle alors de Modulation d’Impulsion en Amplitude (MIA ou en anglo-américain, PAM, pour

Pulse Amplitude Modulation). Ainsi, le signal e t en sortie du codeur en ligne peut encore s’écrire :
et    Ai k  ht  kTb  (2.2)
k

En général, pour simplifier les notations, le double indice i k  est supprimé et le signal et 
s’écrit simplement sous la forme :
et    a k ht  kTb  (2.3)
k

où a k est maintenant un symbole binaire prenant ses valeurs dans l’alphabet A0 , A1  avec la
convention suivante :
a k  A0 si  k  0
a k  A1 si  k  1
L’opération précédente peut être généralisée en associant à chaque mot de n éléments binaires
( n -uplet) issu du message, un signal S i t  de durée T  nTb , choisi parmi M  2 signaux, en
n

fonction de la valeur de n -uplet. L’expression du signal e t  en sortie du codeur est donnée par
(Eq.2.1) en remplaçant Tb pat T :
et    S i k  t  kT ; i k   0, 1,..., M  1 (2.4)
k

Les signaux S i t  peuvent aussi s’exprimer en fonction d’une forme d’onde unique :
S i t   Ai ht ; i  0,1,..., M  1
Ainsi en adoptant la notation simplifiée (Eq.2.3), le signal e t  peut encore s’écrire sous la
forme :
et    a k ht  kT  (2.5)
k

où les a k sont des symboles M -aires qui prennent leur valeur dans un alphabet à M éléments
A0 , A1 ,..., AM 1  .
L’utilisation des symboles M -aires permet, en général, à débit binaire donné D , de réduire la
rapidité de modulation R en sortie du codeur en ligne, puisque :
D
R (2.6)
log 2 M

2.3 Critères de choix d’un code en ligne

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Pour les transmissions en bande de base, le milieu de transmission est constitué par un câble
(bifilaire ou coaxial) caractérisé par sa bande passante. Le code en ligne doi t d’abord être choisi
pour assurer la compatibilité entre le débit D à transmettre et la bande passante du milieu de
transmission choisi (choix d’un nombre d’états M ).
D’autres contraintes peuvent encore exister pour le choix d’un code en ligne ; illustrons-les à
l’aide de trois exemples :
 Lorsque la distance entre la source de message et le destinataire est importante, alors le
signal issu du codeur en ligne doit être périodiquement « régénéré » pour compenser
l’atténuation et la distorsion apportées par le câble. Cette opération de régénération est
réalisée à l’aide de dispositifs électroniques (répéteurs - régénérateurs) qu’il faut
alimenter en courant continu. Ce courant continu, dit de téléalimentation, et le si gnal
associé au code en ligne utilisent en général le même câble pour des raisons
économiques évidentes. Pour éviter toute interférence entre ces deux signaux, le spectre
du code en ligne doit alors être nul au voisinage de la fréquence zéro (le spectre d’un
courant continu est constitué par une raie à la fréquence zéro).
 Pour réaliser le décodage, le récepteur a besoin de connaître le rythme de la
transmission, c’est-à-dire la fréquence, égale à 1 T , à laquelle les symboles a k ont été
transmis. La présence d’une raie à cette fréquence dans le spectre du code en ligne
facilite la récupération du rythme de la transmission en réception.
 En imposant certaines règles pour le codage des symboles a k , telles que, par exemple,
des configurations de symboles interdites, le récepteur pourra détecter la présence
anormale d’erreurs de transmission, et disposer ainsi d’éléments pour estimer la qualité
de la liaison.
En résumé, nous venons de voir que les critères de choix d’un code en ligne dépendent en
grande partie des ses propriétés spectrales.

2.4 Exemples de code en ligne

2.4.1 les codes en lignes à symboles indépendants

Pour ces codes en ligne, les symboles a k sont indépendants et ainsi la fonction de
corrélation est nulle quel que soit k différent de zéro. En d’autres termes, la partie

continue du spectre du code ne dépend plus que de la forme d’onde h t . Nous allons
présenter quelques exemples de codes en ligne à symboles indépendants.

 Code NRZ binaire (Non Retour à Zéro)


Pour ce code en ligne, à chaque élément k du message, on associe un symbole
a k avec :
a k  1 si  k  1
a k  1 si  k  0
La forme d’onde h t  est une « porte » d’amplitude V et de durée Tb :
V  t  0, Tb 
ht   
 0 ailleurs
Un chronogramme du code NRZ binaire est représenté sur la figure 2.2.

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e(t)

1 0 0 1 0 0 1 1 0 1

+V
Tb

-V

Fig.2.2 : Chronogramme du code NRZ binaire

 Code NRZ M -aire


Le code NRZ M -aire est une généralisation du code NRZ binaire. A chaque
ensemble n éléments binaires issu du message, on associe maintenant un symbole M -
aire a k qui prend ses valeurs dans un alphabet A à M éléments :
A   1,  3, ...,  2 p  1,...,  M  1 avec M  2 n
a k   M  1: 2 : M  1
La forme d’onde h t  est toujours une « porte » d’amplitude V mais de durée
T  nTb , puisque chaque signal transporte n bits d’information.
Le plus souvent M est une puissance de 2. Ainsi, pour M  8 , l’alphabet est
l’ensemble  7, 5,  3,  1,1,  3,  5,  7. Cette modulation est appelée
modulation d’impulsions en amplitude à M états (en abrégé MIA- M ). En
s’appuyant encore sur le cas M  8 , l’association entre séquences de 3 bits et
symboles de l’alphabet peut se faire en utilisant le code de Gray suivant :

Séquence 000 001 011 010 110 111 101 100


symbole -7 -5 -3 -1 +1 +3 +5 +7

 Code RZ binaire (Retour à Zéro)

Pour ce code, à chaque élément binaire k du message, on associe un symbole


a k avec :
ak  1 si  k  1
ak  0 si  k  0
La forme d’onde ht  est un signal de durée Tb constitué par une « porte »
d’amplitude V , de durée Tb 0    1 suivie d’un retour à zéro de durée
1   Tb :
V  t  0, Tb 
ht   
0  t  Tb , Tb 
Un chronogramme du code RZ binaire est représenté sur la figure 2.3 avec  1 2.

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e(t)
Tb
1 0 0 1 0 0 1 1 0 1

+V

Fig.2.3 : Chronogramme du code RZ binaire avec  1 2

 Code biphase binaire (ou code « Manchester »)

Ce code en ligne utilise la même règle de codage que le codage NRZ binaire :

a k  1 si  k  1
a k  1 si  k  0
mais la forme d’onde ht  a pour expression :
  Tb 
 V  t  0, 2 
  
  T 
ht    V  t   b , Tb 
 2 
 0 ailleurs


Un chronogramme du code biphase est représenté sur la figure 2.4.

e(t)
Tb
1 0 0 1 0 0 1 1 0 1

+V

-V

Fig.2.4 : Chronogramme du code biphase

2.4.2 Les codes en lignes à symboles dépendants

Pour ces codes en ligne, les symboles a k ne sont plus indépendants bien que la source de
message soit toujours à éléments binaires i-i-d. Nous allons illustrer ce type de code en

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ligne en dérivant un code célèbre, appelé code « bipolaire » (ou, en anglo-américain, code
AMI pour Alternate Marked Inversion).

 Le code bipolaire

La corrélation des symboles a k est réalisée en affectant alternativement les valeurs


+1 et -1 aux symboles a k lorsque l’élément binaire k est égal à 1. La règle de
codage est alors la suivante :
ak  1 si  k  1
ak  0 si  k  0
Pour ce code la forme d’onde h t  la plus utilisée est une forme d’onde de type RZ :

  T 
V  t  0, b 
ht     2

 0 ailleurs

Un chronogramme du code bipolaire est représenté sur la figure 2.5.

e(t)
Tb
1 0 0 1 0 0 1 1 0 1

+V

-V

Fig.2.5 : Chronogramme du code bipolaire RZ

Le code bipolaire RZ satisfait un grand nombre des contraintes que l’on s’impose dans la
pratique pour le choix d’un code en ligne : il est simple à mettre en œuvre, il permet la détection
d’erreurs par le contrôle de la somme courante S c n  , il n’a pas de raie à la fréquence zéro
(avantage pour la téléalimentaion),
n
S c n   a k
k  n
Cette somme est égale à -1, 0 ou 1, et ceci quelle que soit la valeur de l’indice n ; le code
bipolaire est donc un code à somme bornée.
Mais la présence d’une raie dans le spectre suppose implicitement la stationnarité des éléments
binaires k du message, c’est-à-dire un nombre équilibré de 0 et de 1. Seulement, en pratique, il
se peut que le message à transmettre contienne une très longue suite d’éléments binaires  k
égaux à zéro, de sorte que le signal résultant est nul pendant un long intervalle de temps. Dans ces
conditions, l’amplitude de cette raie décroît assez fortement et la puissance du signal recueilli
après filtrage peut devenir insuffisante pour assurer la récupération du rythme de la transmi ssion ;
le récepteur perd alors la synchronisation.
On a donc été conduit à imaginer des codes qui ont les avantages du code bipolaire sans en
avoir cet inconvénient ; le code HDBn (Haute Densité Bipolaire d’ordre n ) en est un exemple.

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 Le code HDBn

Le code HDBn est un code, dérivé du code bipolaire, dans lequel on interdit plus
de n symboles a k successifs ; le ( n  1 )ième élément binaire  k d’une suite de
( n  1 ) zéros consécutifs est codé par un symbole a k égal à  1 , le signe étant
choisi de telle manière qu’il viole la règle d’alternance ; et pour éviter qu’une très
longue suite d’éléments binaires égaux à zéros n’induise l’apparition des symboles
a k de moyenne non nulle, on impose en outre aux « viols » de satisfaire entre eux la
règle d’alternance. Mais il se peut alors que le récepteur ne puisse pas reconnaître un
symbole de viol tel (s’il est de signe contraire au 1 précédant) ; dans ce cas, on code
le premier 0 de la suite des n  1 zéros consécutifs avec un symbole a k  1 , du
même signe que le viol qui lui succède ; ce symbole est appelé symbole de
« bourrage ».
L’algorithme de codage est résumé ci-dessous (Fig2.6) pour n  3 :

k  0000

Polarité
+ du dernier -
viol

+ Polarité du
dernier 1
- + Polarité du
dernier 1 -

ak  -1 0 0 -1 0 0 0 -1 0 0 0 +1 +1 0 0 +1
B- 0 0 V- 0 0 0 V- 0 0 0 V+ B+ 0 0 V+

Fig.2.6 : Algorithme du code HDB3

La figure Fig.2.7 représente un exemple de chronogramme du code HDB3 (B et V représentent


respectivement les symboles de bourrage et de viol).

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e(t)
Tb
1 0 1 0 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 1
B+ V+
+V

-V
V-
Fig.2.7 : Chronogramme du code HDB3.

Pour clore la description des codes bipolaires, on notera que l’introduction de la corrélation
entre les symboles a k permet de détecter en réception la présence de certaines configurations
d’erreurs de transmission : pour un code à somme bornée par exemple, on utilisera le dépassement
de la somme courante comme critère de détection d’erreurs.

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