Vous êtes sur la page 1sur 1

, .

,_s_,__ ENTENDEMENT
"'.i.
·prit de connaitre les objets de dehors I un élément inconditionnel dont elle
1ans en former d'images corporelles dépend, et l'effort pour déterminer cet
dans le cerveau pour se les représen- élément (Ibid., Dialect. transe., Intro-
ter. )) MALEBRANCHE, Recherche de la duction, II, § A, B, C). • Alle unserr
11érité , livre Ili : " De l'entendement ou Erkenntniss hebt von den Sinnen an ,
de l'esprit pur », chap . 1, § 3. - • On geht von da zum Verstande , und endigt
appelle sens ou imagination l'esprit bei der Vernunft1. » Ibid ., § .\.
lorsque son corps est cause naturelle b) Au sens de ScttoPE"1HAl:ER: L'e n-
ou occasionnelle de ses pensées ; et on tendement est la faculté de lier entre
l'appelle entendement lorsqu'il agit par elles les représentations intuitives con-
lui-même, ou plutôt lorsque Dieu agit formément au principe de raison suffi-
en lui . • Ibid., livre V, 1, 1. sante ; la raison est la facult é de former
C. Par opposition à la sensation des concepts abstraits et de les combi-
d'une part, et de l'autre à la raison ner en jugeme nts et en raisonnements
(Vernu11/t) : ( Die Welt, 1, § 4 et 8).
a) Au sens kantien, l'entendement c) Mais, d'autre part, la distinction
est la fonction de l'esprit qui consiste à kantienne a donné naissan ce à un usage
relier les sensations en séries et en sys- différent. Il consiste à a ttribuer à la
tèmes cohérents par le moye n des caté- Raison la co nnaissance de l'éternel et
gories* . Mais « notre farulté de con- de l'absolu, tandis que l'entendement
naître éprouve un besoin beaucoup plus s'exerce sur ce qui est empiriquement
élevé que celui d'épeler seulement des donné. (\'oir KrncHNEn, vo Vemu11/t. )
phénomènes d'après une unité synthé- Il en résulte que l'entendement est
tiqu e, pour pouvoir les lire en tant essentiellement l'ensemble des opéra-
qu'exp érience », et c'est à ce besoi n tions discursives de l'esprit : concevoir,
que répond la raison (Critique de la juger, raisonner." l..' ndersta 11di11g is dis-
Raison pure, Dia!. transe. 1, 1. Von den cur,ive and hence based on premises
ldeen uberhaupt, A. 31!, ; U. 3; 1). L'en- and hypotheses, themselves not sub-
tendement est la« faculté des règles»; jected to refle xion, while ... Reaso11 ap-
la raison est la « facu lté des principes ,,,
c'est-à-dire l'affirm ation qu'il existe 1. • Tout e c otre co nn~.issanc e débute pa r les sens
pour toute connaissance conditionnelle pa.sse de lâ à 1'entenùement, et finit par la rai~on. •
- - - - - ·--·- ----~ ---

Sur Entendement. - L'histoire de l'antithèse entre Raison ( Ratio, Vernu11;1,


Reaso11) et En tende ment ( I 11tellectus, Versta11d, U 11dersta11di11g) semble briève-
ment être celle-ci. L'opposition primitive est celle de l'intuition ou co nnaissance
directe à la connaissance discursi,·e . La première (voüc;, v67j<nc;, de Platon et
d'Aristote) s'applique aux ohjets supérieurs, comme le fait remarquer ARISTOTE
(p. ex. Eth. Nic., X, 7, 2); la seconde s'emploie pour construire la science (Si&:voi.a.
de Platon, ematjµlj d'Aristote), qui emploie le À6yoc; , le raisonnem ent , le syllo-
gisme. Telle est la distinction ancienne de la raison et de l'entendement, l'une
supérieure, l'autre inférieure. Ce rapport est renversé dans la philosophie Kan-
tienne : 1° parce qu'il n'admet d'autre intuition, pour nous, que celle dont le
temps et l'espace sont les form es ; 2° parce que pour lui les objets supérieurs
(Dieu, etc.), ne sont pas saisis par intuition, mais suggérés par un raisonnement.
Le raisonnem ent devient ainsi la forme supérieure , l'intuition la forme inférieure
de la pensée. Ce changement a sans doute été facilité par la langue allemande :
Vernu11/t semble y avoir le sens de bon sens pratique (comme voüç en grec), ce
qui s'accorde bien avec cette vue de Kant que les idées de la Raison ne doivent
plus être considérées comme des problèmes de spéculation, mais comme des
principes pratiques, appartenant à la sphère de l'action. (C. Webb.)

Vous aimerez peut-être aussi