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5 ABSOLU

D. Synonyme d'a priori* selon LIT- autre chose et porte en soi-même sa


TIIÉ : • En termes de métaphysique » raison d'être. • F11ANCK, sub Vo.
(probablement au sens du xvm• siècle) On peut rattacher à ce sens (bien
• qui n'est pas relatif, qui n'a rien de que ce ne soit pas exactement le même)
contingent. Les idées absolues sont celui que J .-J. Gou110 a donné à ce
celles qui, d'après la métaphy.sique, ne mot, notamment dans Les Trois Dia-
viennent pas de l'expérience. " Sub vo. lectiques et dans la Philosophie de la
Ce sens parait être une in ,erpréta- religion : le non-coordonné, ce qui est
tion partiellement inexacte de l'emploi en dehors de toute relation.
de ce mot par Cousin, qui appelle On peut en rapprocher aussi, quoique
souvent les principes rationnels des de plus loin encore, l'usage qui en a été
vérités absolues, au sens E ; p. ex. : fait dans l'alchimie, pour désigner la
« Les vérités absolues supposent un matière unique. BALZAC : La Recherche
:flltre absolu comme elles où elles ont de l' Absolu.
leur dernier fondement. » Le Vrai, le F. Par suite, en un sens plus faible,
Beau, le Bien, leçon IV, p. 70. et au point de vue de la • théorie de la
connaissance » : la chose en soi, l'être
2. MÉTAPHYSIQUE tel qu'il existe en lui-même, indépen-
Le mot est ici employé substantive- damment de la représentation qu'on en
ment dans la plupart des cas : « L'Ab- peut avoir. Voir LIAIID, Lo science
solu. • D. Das Absolute; E. The Abso- positive et la métaphysique, spéciale-
lule ; 1. L' Assoluto. ment livre II, ch. 1x et suiv. (où d'ail-
E. « Ce qui, dans la pensée comme leurs cette acception est étroitement
dans la réalité, ne dépend d'aucune combinée à la précédente).

ou de croire le faire (ce qui arrive quand on emploie le terme substantivement).


En tout état de cause, le passage du relatif à l'absolu ne saurait avoir lieu que
dans un même domaine, qu'il faudrait toujours définir. Dans une expression
comme• L'Absolu ou la Valeur», c'est par la plus arbitraire des postulations qu'on
identifie l'absolu de réalité et l'absolu de valeur.
Je ne sais si l'absolu, c'est l'infini; mais il me semble que c'est le Tout.
L'ensemble constitué par le Créateur et la créature me parait mériter le nom
d'absolu au moins autant que le Créateur seul, à plus forte raison si celui-d
attend quelque chose des créatures. (M. Marsal.)
Le sens donné à ce mot par J .-J. GouRD a été relevé par M. Brunschvicg.
J.-J. Gourd, identifiant l'Absolu avec l'Incoordonnable, oppose !'Absolu à
l'infini comme le différent au similaire (Philosophie de la Religion, p. 248). - Il
importe cependant de remarquer que le sens véritable du mot, en métaphysique, est
le sens indiqué sous la lettre E, et que, dans ce sens-là, la notion d'Absolu est
identique à la notion d'infini, telle que l'entendent les modernes. (Ch. Werner.)
- Peut-être ce mot a-t-il toujours souffert d'une certaine ambiguïté : dans
son sens littéral et étymologique • détaché de ... , sans connexions, indépendant »
(d'où, par exemple, • ablatif absolu ») comme dans son sens métaphorique • fini,
complet •, comme le tissu détaché du métier. Dans la langue politique anglaise,
l'expression • Monarchie absolue » a plutôt visé primitivement l'indépendance à
l'égard de toute suzeraineté ou autorité extérieure, par exemple à l'égard du Pape;
mais ensuite il n'est pas douteux qu'elle s'est appliquée à l'idée d'un gouvernement
complètement monarchique.
Hamilton a critiqué l'Absolu de Schelling et de Hegel comme si c'était la chose-
en-soi de Kant, inconnaissable, en tant qu'elle est • hors de toute relation » avec

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