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Plan de cours
Novembre 2006
Antonia Pérez-Martin, Iris Schuster, Michel Dauzat, Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes
en partenariat avec des Editions SAURAMPS Médical - Montpellier
PCEM 2 - Module de Base 6 108
Travaux Pratiques de PHYSIOLOGIE L’électrocardiographie de repos et d’effort
I. L'électrocardiographie de repos
I-1. Définitions
L'électrocardiogramme enregistre les variations des potentiels électriques entre 2 points éloignés, à la
surface du corps (E.C.G. ou E.K.G.) : elles sont dues à la dépolarisation-repolarisation du muscle
cardiaque (dérivations indirectes) selon une séquence déterminée par l'organisation fonctionnelle du
tissu nodal. Dans les conditions normales, le départ de l'activation provient du "pace-maker" atrial
(nœud sino-atrial). La propagation de l'activation se ralentit à l'approche du nœud atrio-ventriculaire
(ce qui est essentiel à la succession normale de la contraction atriale puis ventriculaire dans des
conditions permettant un remplissage ventriculaire efficace). Elle s'accélère ensuite dans le faisceau
de His et ses ramifications.
Par contre, ce tracé global diffère considérablement de celui obtenu à l'aide d'une micro-électrode
implantée dans une cellule myocardique et qu'on désigne parfois par l'expression : "électrogramme
cardiaque" ou enregistrement unitaire, pour bien le différencier de l’électrocardiogramme proprement
dit.
Activation
Repolarisation
Champ électrique
Un champ électrique est créé dans le milieu conducteur présumé homogène qui entoure la cellule.
Des électrodes placées dans ce champ indiquent le voltage et le sens des différences de potentiel
régnant entre les électrodes.
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PCEM 2 - Module de Base 6 109
Travaux Pratiques de PHYSIOLOGIE L’électrocardiographie de repos et d’effort
Les lignes de force du champ vont des charges positives aux charges négatives en traversant le
milieu :
• Les effets du champ sont maximaux de part et d'autre de l'onde d'excitation qui sépare les
points déjà activés des points non encore activés.
• Un point P quelconque dans le milieu conducteur, donc dans le champ créé par le dipôle, aura
un potentiel électrique :
− inversement proportionnel au carré de sa distance au centre D du dipôle ;
− directement proportionnel à l'angle solide (sous lequel P voit la surface du dipôle) et au
moment électrique du dipôle.
VP = 2 ae cos α
r2
r2
Le potentiel du point P
r r1 par rapport au dipôle (e- e+)
est proportionnel au moment
α
α
au cosinus de l'angle α formé par
ac
e- e+
α
α
interpolaire, et inversement
proportionnel au carré de la distance r
En conséquence :
• l'électrode qui voit venir l'onde d'activation enregistre une variation de potentiel ⊕ car elle se
trouve, pendant le déplacement du front d'onde, dans la partie ⊕ du champ. A l'inverse, si elle
voit fuir cette onde, elle enregistre une déflexion négative.
électrode électrode
mV mV
temps temps
électrode électrode
mV mV
temps temps
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PCEM 2 - Module de Base 6 110
Travaux Pratiques de PHYSIOLOGIE L’électrocardiographie de repos et d’effort
• l'électrode qui voit venir l'onde de repolarisation se trouve dans la partie < 0 du champ : elle
enregistre une variation de potentiel négative ; inversement, si l'onde de repolarisation fuit, la
déflexion est positive.
b- Axe électrique
L'activation de la masse myocardique donne naissance à chaque instant à d'innombrables
dipôles élémentaires dont le milieu conducteur recueille les effets globaux. Une représentation
simplifiée des vecteurs résultants successifs dans les ventricules autorise le schéma suivant :
6
5
A
2 3
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PCEM 2 - Module de Base 6 111
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c- Repolarisation cardiaque
• dans les atria, elle suit le même chemin que la dépolarisation
• dans les ventricules, elle commence dans les couches sous épicardiques.
On définit donc, pour la repolarisation, des vecteurs résultants qui ont même orientation spatiale que
les vecteurs d'activation (si le myocarde est normal).
Dans certaines conditions d'enregistrement, il est ainsi possible d'établir un axe électrique cardiaque à
partir des ondes de repolarisation ventriculaire T.
I-3. Dérivations
L'E.C.G. représente les variations de potentiel entre 2 électrodes dont l'une est reliée à la borne
positive, l'autre à la borne négative de l'électrocardiographe (disposition bipolaire): la disposition sur le
corps des 2 électrodes s'appelle dérivation et, pour chaque dérivation particulière, s'obtient un tracé.
Par extension, le tracé obtenu est également appelé "dérivation".
Unipolaires
La borne centrale de Goldberger est le potentiel stable obtenu en reliant par des résistances 2
électrodes des membres non exploratrices. On les nomme aVR ; aVL ; aVF.
• VR Bras droit (+) et borne centrale de Wilson (-).
• VL Bras gauche (+) et borne centrale de Wilson (-).
• VF : Jambe gauche (+) et borne centrale de Wilson (-).
• V2 : 4 espace intercostal - bord gauche du sternum (+) ; et borne centrale de Wilson (-).
e
• V3 : A équidistance de V2 et de V4.
• V4 : 5 espace intercostal-ligne verticale passant par le mamelon (ou ligne verticale médio-
e
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PCEM 2 - Module de Base 6 112
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V1 V2 V6
V3 V V5
4
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PCEM 2 - Module de Base 6 113
Travaux Pratiques de PHYSIOLOGIE L’électrocardiographie de repos et d’effort
leur enregistrement graphique. En mode « Auto », l’acquisition des signaux est effectuée
automatiquement, dans un premier temps, puis le message « Finished » s’affiche et
l’impression graphique s’effectue automatiquement. Si l’on désire plusieurs exemplaires des
tracés, appuyer ensuite sur la touche « Copy » (f3).
• Dans tous les modes, un signal de calibration de 1 mV s’imprime au début de chaque piste.
• Pour les enregistrements ECG de surveillance pendant l’épreuve d’effort, sélectionner par la
touche (↕) un programme « Manual » permettant de déterminer par « Start » et « Stop » le
début et la fin de l’enregistrement. Par exemple, le programme « 5 » enregistre par défaut les
dérivations jugées représentatives II, aVF, et V5, à la vitesse de 25 mm/s et avec le gain de 1
cm/mV. Cependant, l’appui sur la touche « f4 » permet de sélectionner d’autres dérivations,
notamment aVR, aVL, aVF ou I, II, II, mieux adaptées à l’épreuve d’effort au cours de laquelle
on le laisse en place que les électrodes périphériques.
P T U
J
QS
Espace PR Segment ST
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PCEM 2 - Module de Base 6 114
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III-1-2. Espace PR :
C'est un segment isoélectrique qui correspond au temps qui s'écoule pendant la propagation de la
dépolarisation partie du nœud sino-atrial et diffusant à travers les atria jusque vers les ventricules.
Sa durée normale est de 120 à 200 millisecondes, selon l'âge et la fréquence cardiaque: si sa durée
est > 200 ms, cela indique un trouble de la conduction entre l'atrium et le ventricule ; si sa durée est <
120 ms, c'est que le ventricule se contracte avant d'en avoir reçu l'ordre à partir du nœud sino-atrial :
ce n'est plus un rythme sinusal.
L'espace PR doit être mesuré du début de l'onde P au début du complexe Q.R.S. En d'autres termes,
lorsqu'il existe une onde Q, cet espace, dit PR, représente en fait PQ. Pour résoudre ce problème de
terminologie, certains auteurs proposent d'appeler cet espace PQR.
Onde Q :
Elle désigne la première onde négative. Sa durée est normalement inférieure à 0,04 secondes et son
amplitude est inférieure à 25% de l'amplitude de R. On la voit dans les dérivations qui font face à
l'activité septale. Un aspect QS peut être normal en VR, VL et V1.
Onde R :
C'est la première onde positive. L'espace QR ou déflexion intrinsecoïde, mesuré du début de l'onde Q
(ou R s'il n'y a pas d'onde Q) au sommet de l'onde R, est inférieur à 30 millisecondes en V1 et V2,
inférieur à 60 millisecondes en V6.
R' désigne, lorsqu'elle existe, la seconde onde positive (après le premier R.).
Onde S :
C'est la première onde négative après R. Sa durée est inférieure à 40 millisecondes. S' désigne,
lorsqu'elle existe, la seconde onde négative (après le premier S).
NOTE : En ce qui concerne le complexe QRS, les déflexions d'amplitude supérieures à 5 mm sont
désignées par des lettres majuscules (Q, R, S), celles inférieures à 5 mm, par des lettres minuscules
(q, r, s).
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PCEM 2 - Module de Base 6 115
Travaux Pratiques de PHYSIOLOGIE L’électrocardiographie de repos et d’effort
III-1-4. Espace ST
Il correspond à la totalité de repolarisation ventriculaire. Normalement iso-électrique, le segment ST
peut être légèrement sous-décalé (1/2 mm) ou légèrement surélevé (1 mm). En V1, V2, V3, une
surélévation normale peut atteindre 3 mm. Au-delà, la surélévation de ST peut témoigner d'une
souffrance ischémique du myocarde.
III-1-5. Point J :
Il indique la jonction de Q.R.S. et du segment ST.
III-1-6. Onde T :
Elle représente la repolarisation rapide des ventricules. Cet accident est de forme asymétrique avec
un versant ascendant à pente faible, un sommet arrondi, un versant descendant à pente plus rapide.
Elle est normalement toujours positive en D1, D2, V3, V4, V5 , V6 et toujours négative en VR.
Elle est variable en D3, VL, V1, V2
III-1-7. Onde U :
Elle est positive et suit l'onde T. Elle est toujours peu ample et mal discernable. Elle est parfois
absente.
R R
r r
q s s
S
Q Q
R R' R
r'
r r' r r'
s s
R S S
QS Q
s
S
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PCEM 2 - Module de Base 6 116
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300 .
nombre de carrés de 0,2 s situés dans un seul espace RR
En pratique, il est plus rapide d'apprendre par cœur la suite des valeurs suivantes : 300, 150, 100, 75,
60, 50, 43... (ce qui revient à diviser 300 successivement par 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7...). On repère une onde
R qui coïncide avec un trait vertical suivant 300, puis 150 pour le second trait épais vertical... et ainsi
de suite (100, 75, 60, 50, 43...) jusqu'à ce que l'onde R suivante soit rencontrée : celle-ci est comprise
entre 2 traits épais verticaux. La fréquence de l'ECG est comprise entre celles indiquées par les deux
traits.
NOTE : la fréquence cardiaque peut être irrégulière, mais le rythme rester sinusal (arythmie
respiratoire).
III-2-3. Onde P :
(voir le paragraphe 1-4-1).
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PCEM 2 - Module de Base 6 117
Travaux Pratiques de PHYSIOLOGIE L’électrocardiographie de repos et d’effort
• Vous élevez les perpendiculaires aux 3 extrémités de ces nouvelles composantes. Ces 3
perpendiculaires se rencontrent en un point A.
• Le vecteur OA allant du centre du triangle à ce point d'intersection représente l'axe électrique
QRS. Sa direction est indiquée par l'angle qu'il fait avec l'horizontale. Le sens horaire est
compté positif à partir de OX.
- O1 +
R L
- -
O2 O3
+ +
F
Le triaxe de Bayley :
Ce procédé est en fait une variante plus pratique de la méthode d'Einthoven. Les amplitudes QRS de
D1, D2, D3 sont portées sur 3 axes parallèles aux côtés du triangle d'Einthoven à partir du point O. La
résultante de ces 3 vecteurs D1, D2, D3 est alors géométriquement construite par la règle simple du
parallélogramme des forces. Il est possible d'appliquer le même procédé aux axes VR , VL, VF.
-90°
Axe hyper-
VR dévié
VL
D ou G Axe
Gauche
O D1
+180° 0°
Axe Axe
Droit Normal
D3 D2
VF
+90°
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PCEM 2 - Module de Base 6 118
Travaux Pratiques de PHYSIOLOGIE L’électrocardiographie de repos et d’effort
diphasique. L'axe du cœur est proche de la dérivation sur la quelle QRS est le plus ample (ou entre
les deux dérivations les plus amples), et perpendiculaire à la dérivation nulle ou iso-diphasique.
L'axe normal :
Il est situé entre -30° et +110° ; il est en général influencé par la position anatomique du cœur.
Lorsque le sujet est bréviligne, le cœur a tendance à s'étaler sur le lit diaphragmatique et son axe
anatomique base-pointe fait un angle de 20° à 30° avec l'horizontale. L'axe électrique est alors
compris entre + 30° et - 30° ; il est qualifié d'horizontal. Lorsque le sujet est longiligne, l'angle
anatomique s'accroît jusqu'à 60° - 70° et l'axe électrique, dit vertical, est compris entre + 75° et +110°.
Enfin, entre + 30° et + 75°, l'axe électrique est dit intermédiaire.
III-3. Etalonnage
Un papier millimétré recueille l'enregistrement. L'étalonnage habituel est de 10 mm pour 1 mV. La
vitesse de défilement du papier est fixée, dans presque tous les cas, à 25 mm/s. Dans ces conditions,
1 mm vertical correspond à 0,1 mV et 1 mm horizontal à 0,04 s, soit 40 ms.
Dans le cadre des Travaux Pratiques de Physiologie, l'ECG d'effort, chez le sujet normal, appréciera
les modifications physiologiques de ce tracé, permettra d'évaluer la réponse cardiaque à l'effort, et
permettra la détermination indirecte de la VO2max (consommation maximale d’oxygène), paramètre
utile pour évaluer sa capacité sportive et les résultats de l’entraînement. Il s’agira d’un effort sous-
maximal et non maximal. En effet, la réalisation d’un effort maximal impliquerait des moyens
réglementaires de surveillance et de réanimation, en raison du risque lié à un tel effort chez un patient
pouvant être porteur d’une ischémie myocardique latente.
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Cette schématisation met en évidence les différentes sources d'énergie pouvant être utilisées. Leur
mise en jeu dépend essentiellement de la durée et de l'intensité de l'effort. Pour les exercices brefs,
une énergie instantanée doit être disponible. Ni l'oxygène "alvéolaire", ni la glycolyse anaérobie, ni les
moyens de synthèse de l'ATP ne peuvent être alors utilisés, du fait de l'inertie d'adaptation de
l'organisme. Seul l'ATP et l'oxygène (myoglobine) se trouvant sur place (en stock) peuvent fournir
cette énergie instantanée.
Pour un exercice dynamique rythmique prolongé, exécuté à un niveau régulier sous-maximal sur une
bicyclette ergométrique ou sur tout autre ergomètre, le problème est analogue pendant les premières
secondes de l'exercice. Puis, la consommation d'oxygène augmente durant les premières minutes,
pour atteindre un palier correspondant "au régime stable". Par conséquent, un déficit en oxygène
s'établit au début de l'exercice (phase d'adaptation) et persiste pendant toute la durée du travail ;
cette dette d'oxygène est remboursée après l'exercice (phase de récupération).
Cette dette d'oxygène est quantitativement toujours plus grande que le déficit en oxygène. La
différence entre le déficit et la dette d'oxygène correspond à une efficacité réduite de la musculature
au cours du métabolisme anaérobie.
La consommation d'oxygène et la puissance développée sont liées par une relation linéaire jusqu'à
une certaine limite, au-dessus de laquelle, la consommation d'oxygène reste stable malgré
l'augmentation de la puissance ; cette limite constitue la consommation maximale d'oxygène. Si la
puissance développée continue d'augmenter alors que la consommation maximale d'oxygène est
atteinte, le travail supplémentaire ne peut être effectué que par un apport énergétique d'origine
anaérobie et pour un temps limité. La limite de ce travail définit la puissance maximale anaérobie.
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.
VO2 (l.min-1)
t (min)
FC (min-1)
t (min)
W
t (min)
Ces conditions étant réunies, cette méthode a pour elle la précision des résultats, mais oblige le sujet
à faire un effort éprouvant. Par ailleurs, le test est long, le matériel important ; la méthode est donc
difficilement réalisable en tant qu'examen de routine, notamment en travaux pratiques.
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Mesure indirecte.
a- Principes :
• Ajustement d'une droite de régression : On utilise d'une part la relation linéaire existant entre
la fréquence cardiaque et la consommation d'oxygène mesurée en régime stable au cours
de travaux sous-maximaux, d'autre part, la relation linéaire existant entre la puissance
développée et la consommation d'oxygène. La méthode suppose la mesure de la fréquence
cardiaque pour plusieurs charges de travail. On porte les résultats sur un diagramme puis on
extrapole jusqu'à la fréquence cardiaque maximale théorique. On peut alors connaître la
consommation d'oxygène. Il est à noter que la fréquence cardiaque maximale théorique est
une notion statistique établie selon l'âge des sujets.
• Utilisation de nomogrammes : Astrand et Ryhming (1954) ont élaboré des nomogrammes
qui permettent d'évaluer la consommation maximale d'oxygène au cours des épreuves sous-
maximales de montée, de marche ou de pédalage. La fréquence du pouls est mesurée pour
une ou plusieurs charges ; la consommation maximale d'oxygène est ensuite lue
directement sur le nomogramme.
Figure 8 – Exemple d’évolution des principaux paramètres : fréquence cardiaque (FC), volume d'éjection
systolique (SV), Pression artérielle (PA, systolique, moyenne, diastolique), et consommation d'oxygène (VO2) en
fonction de la puissance développée, lors d'un effort sous-maximal.
FC (min-1)
W
SV (ml)
W
PA (mm Hg)
W
.
VO2 (min-1)
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Travaux Pratiques de PHYSIOLOGIE L’électrocardiographie de repos et d’effort
La bicyclette ergométrique semble donc offrir le maximum d'efficacité pour la mesure de la capacité
aérobie. Astrand estime à 5 % la différence avec la détermination en course.
Mais ce type d’entraînement ne peut suffire à la réalisation de performances. En effet, un athlète quel
qu'il soit doit, non seulement avoir une bonne VO2max, mais aussi pouvoir, lors d'un exercice
prolongé, utiliser un pourcentage élevé de sa VO2max.
Cette qualité, l'endurance maximale aérobie, est capitale. Trop d'athlètes s'entraînent à un niveau
relativement bas, ne permettant pas d'exploiter une aptitude physique naturelle. Ainsi, un individu
entraîné peut travailler en fournissant une fraction importante de sa puissance maximale aérobie
(jusqu'à 60 ou 65 %) sans que n’apparaisse chez lui d'augmentation de la concentration sanguine de
ses lactates. Chez le sujet non entraîné, cette concentration augmente lorsque la puissance fournie
atteint 50 % de la puissance maximale aérobie.
Il faut donc se rappeler qu'il est possible d'améliorer ses performances dans les épreuves d'endurance
nettement plus que ne semble l'indiquer l'augmentation de la puissance maximale aérobie.
L'étude de Saltin et coll. (1968) compare les VO2max après repos au lit et après entraînement.
L'augmentation de la VO2max est très variable ; certains sujets ont doublé leur capacité aérobie
(amélioration de 100 %).
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Après l'arrêt prolongé de toute activité, la reprise de l'entraînement permet de récupérer assez
rapidement, en six semaines, sa meilleure VO2max. L'endurance maximale aérobie est plus longue à
progresser et peut nécessiter jusqu'à six mois d'entraînement pour revenir à sa valeur optimale.
Aussi, une bonne capacité aérobie est synonyme d'aptitude physique. L'exploitation de cette aptitude
dépend de l'endurance maximale aérobie de l'athlète. Les capacités de stockage de glycogène dans
le muscle et l'aptitude à mobiliser et à utiliser les acides gras libres jouent un grand rôle dans le travail
prolongé. Un entraînement parallèle à celui de la capacité aérobie et visant l'amélioration de ces
qualités est donc indispensable.
Un cyclo-ergomètre
Bicyclette dont le freinage de la roue est effectué :
• soit mécaniquement par un ruban qui entoure la jante : les deux extrémités du ruban sont
attachées à un tambour tournant ; un pendule est fixé à celui-ci. Le dispositif fonctionne comme
une bascule à pendule qui mesure la différence de force de traction aux deux extrémités du
ruban. Le ruban peut être tendu par un bras de levier qui se règle comme un volant ; la position
du pendule est lue sur une échelle graduée. D'autre part, le développement a été calculé de
façon à ce qu'un coup de pédale complet déplace de 6 mètres un point de la jante. La force de
freinage (kg) obtenue en réglant la tension du ruban, multipliée par le trajet parcouru par un
coup de pédale (en mètres) donne un nombre de kilogramme-mètres ou de Watts, c'est-à-dire
la grandeur du travail.
• soit par un frein électromagnétique asservi et calibré (plus régulier… et plus silencieux).
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Un métronome.
Le métronome est réglé de façon à ce qu'il batte exactement 100 coups à la minute. Le sujet effectue
un demi-tour de pédale par battement de métronome. En respectant ce rythme de façon à donner 50
coups de pédale complets par minute, le trajet parcouru sera de 300 m par minute.
L'utilisation du métronome n'est pas nécessaire avec la bicyclette ergométrique à frein
électromagnétique, car le système d'asservissement ajuste la résistance de façon à ce que l'effort
nécessaire soit constant, à condition que la vitesse de pédalage soit suffisante pour amener
l'aiguiller du "vu-mètre" au-delà du trait rouge (en pratique, à la verticale).
Un électrocardiographe
Identique à celui utilisé pour l'ECG de repos, mais les électrodes sont placées à la racine des
membres. En ce qui concerne la détermination indirecte de la VO2max, l'ECG nous donne avec
précision la fréquence cardiaque lors de l'épreuve de travail. La fréquence cardiaque est calculée à
partir de la distance séparant 5 complexes ECG, c'est-à-dire 4 révolutions cardiaques. La vitesse de
déroulement du papier est de 25 mm/sec. On déduit le nombre de battements cardiaques en une
minute par une opération mathématique simple :
• soit x le nombre de millimètres correspondant à la durée de 4 révolutions cardiaques.
• soit 25 mm x 60 la longueur de papier déroulée en 1 minute.
Les électrodes
Utiliser pour l'épreuve d'effort les électrodes autocollantes, sur lesquelles on placera une goutte de
gel, et que l’on colle à la racine des membres, face dorsale.
Un chronomètre
Un tensiomètre-bracelet automatique,
pour la surveillance de l’évolution de la pression artérielle, mesurée au niveau du poignet. Le sujet
doit, lors de la mesure, relâcher le guidon et garder le poignet à hauteur du cœur, sans contraction
musculaire. La mesure est parfois difficile en cours de pédalage (on peut alors recourir à la méthode
sphygmomanométrique classique), mais plus facile au repos, dans la phase de récupération.
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FC
(min-1)
FCmax
(220-âge)
W t (min)
0 2 4 6 9 Wmax
t (min)
Etalonnage de l'appareil
• Même manipulation que pour l'ECG de repos
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• Le dernier palier est maintenu 3 minutes, la dernière minute permettant d’obtenir un tracé ECG
sur 3 dérivations (aVR, aVL, aVF par exemple, avec le programme 5, comme indiqué plus
haut).
• L’épreuve d’effort est terminée par une phase de récupération active de 2 minutes, au cours de
laquelle le sujet continue de pédaler régulièrement, la puissance ayant été ramenée à celle du
er
1 palier (25 ou 50 watts). La Fc et la PA sont contrôlées à 1 puis à 2 minutes. Cette phase est
suivie d’une période de récupération passive durant laquelle le sujet ne pédale plus. La Fc et la
PA sont mesurées toutes les 2 minutes jusqu’au retour à leur valeur de base.
• Le schéma ci-dessous résume le déroulement de l’épreuve et les diverses mesures effectuées
Puissance
(watts)
(2
(1
R
R
0 2 4 6 8 11 13 temp
Repos Exercice s
Récupération
ECG
1 : repos (12 Fin de l’effort :
dérivations) FC > 135 bpm chez les sujets non
sportifs
Pression artérielle FC > 150 bpm chez les sportifs
Fréquence cardiaque
• La fréquence du plateau ("steady-state") est calculée sur la moyenne des fréquences des 2
dernières minutes ; elle permet la lecture directe de la VO2max sur le nomogramme (table II). La
valeur est ensuite corrigée en fonction de l'âge (table III), puis exprimée selon le poids du sujet en
ml/kg/mn.
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NB: En général, on prend comme ligne isoélectrique la droite joignant le point initial des complexes
QRS sur un tracé suffisamment stable ; le décalage du point J est mesuré par rapport à cette ligne.
⇒ Modifications pathologiques
♦ sous-décalage du segment ST de plusieurs millimètres,
♦ l'onde T s'inverse,
♦ dans les dérivations précordiales, apparition d'onde T plus ample, pointue et
symétrique,
♦ surélévation de ST,
♦ arythmies diverses, etc.
Ranger le matériel
⇒ Remettre tout en place.
⇒ Nettoyer les électrodes à l'alcool.
⇒ Remettre en place les bracelets, fiches et cordons après avoir éteint et débranché
l'appareil.
Novembre 2006
Antonia Pérez-Martin, Iris Schuster, Michel Dauzat, Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes
en partenariat avec des Editions SAURAMPS Médical - Montpellier
PCEM 2 - Module de Base 6 128
Travaux Pratiques de PHYSIOLOGIE L’électrocardiographie de repos et d’effort
V. Compte-rendu de la séance
Le compte-rendu de la séance de travaux pratique doit d’abord comporter l’identification du sujet et
ses principaux paramètres biométriques :
Prénom : Nom :
Sexe : M/F Age (ans) : Taille (m) :
Il doit ensuite présenter les résultats des différentes explorations réalisées, avec leur interprétation et
les commentaires appropriés.
- Décrire succinctement le dispositif (en quelques lignes et/ou à l’aide d’un schéma), avec
l’emplacement des électrodes et les conditions d’enregistrement (dérivations, vitesse de
défilement, gain).
- Joindre le tracé enregistré, avec les annotations correspondantes.
- Analyser le tracé pour démontrer sa normalité :
VR
-150° VL
-30°
O D1
0°
60°
120°
90°
D3 D2
VF
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PCEM 2 - Module de Base 6 129
Travaux Pratiques de PHYSIOLOGIE L’électrocardiographie de repos et d’effort
- Décrire succinctement (en quelques lignes, éventuellement à l’aide d’un schéma) le dispositif
et les conditions de réalisation de l’épreuve d’effort).
- Joindre les tracés ECG enregistrés au cours et au décours de l’épreuve.
- Relever, sur un tableau, les valeurs obtenues aux différentes étapes.
Repos 0W
Effort
Premier palier
Second palier
Troisième palier
Dernier palier
Récupération active
Première minute
Deuxième minute
Récupération passive
à 2 min 0W
à 4 min 0W
à 6 min 0W
à 8 min etc. 0W
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PCEM 2 - Module de Base 6 130
Travaux Pratiques de PHYSIOLOGIE L’électrocardiographie de repos et d’effort
- Tracer le diagramme puissance / fréquence cardiaque (deux points au moins doivent être
disponibles, et permettent de tirer une droite jusqu'à la fréquence cardiaque maximale
théorique). On peut lire alors la puissance maximale estimée, et se reporter aux abaques pour
lire la consommation maximale d'oxygène correspondante. Cette méthode suppose que la
relation reste linéaire dans les limites étudiées !
Fréquence Cardiaque
(bpm)
200
150
100
50
10
0
50 100 150 200 250 300
Puissance de Travail
(W)
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PCEM 2 - Module de Base 6 131
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Puissance
Fréquence (W) (kg.m.min-1)
cardiaque
(min-1) VO2 max 65 400 1,0
1,1
(l.min-1)
170 500
1,2
82
166 1.6 1,3
138 148
3.4 2,0
3.6
134 144 2,1
4.0 147 900
130 140 2,2
4.4
126 136 4.8 2,3
128 2,5
120 2,7
2,8
196 1200
2,9
3,0
213 1300
3,5
1500
Equivalent
VO2 (l/min)
Figure 10
Abaque de lecture de la consommation maximale d'oxygène
(estimation indirecte, selon Astrand) en fonction de la fréquence cardiaque atteinte pour un effort de
puissance connue (en W ou en kg.m.min-1).
La ligne pointillée constitue un exemple. L’échelle de droite ne figure ici que pour permettre la
conversion Puissance – VO2 si l’on utilise la détermination par extrapolation (voir fig. 9)
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PCEM 2 - Module de Base 6 132
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Fréquence Cardiaque
(bpm)
200
150
100
50
10
0
1 5 10 Temps après arrêt de l'effort
(minutes)
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