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LE JOURNAL D’INFORMATION DES SOLUTIONS ALTERNATIVES DE SANTÉ SEPTEMBRE 2019

ÉDITORIAL

Et demain,
quoi ? Les cures Venins : les remèdes
de demain ?
thermales ?
L’annonce du dérem -
boursement complet de
l’homéopathie à partir du
1 er janvier 2021 n’est qu’une étape de plus
dans l’offensive de fond lancée contre les L’intense frayeur salutaire que nous inspirent les ani-
médecines douces et alternatives.
Comme le souligne Pierre Lance dans sa
maux venimeux nous invite à garder nos  distances.
chronique de ce numéro, ce n’est pas le dé- Leurs poisons présentent cependant un immense po-
remboursement de l’homéopathie qui va
assainir les finances de la Sécurité sociale. Au tentiel curatif. Des chercheurs sont en train d’explo-
contraire, cette mesure va inciter les patients
à se tourner davantage encore vers les médica-
rer leur composition pour découvrir les médicaments
ments chimiques adoubés par le ministère de la de demain.
Santé… et, souvent, bien plus chers.
Non, le discrédit jeté par l’État sur l’homéopa-
thie a pour but de marginaliser peu à peu une
thérapie jugée concurrentielle par l’industrie
pharmaceutique. Cette dernière va voir ses D ans les années 1940, un pharmacologiste brésilien, le Dr Mauricio
Rocha e Silva, mène au sein de l’Institut biologique de Butantan, à Sao
parts de marché s’accroître un peu plus, forte
du soutien du Gouvernement et, maintenant, Paulo, des travaux sur les venins des serpents. Il n’a que l’embarras du choix :
des universités, qui sont en train de lui emboî- en Amérique du Sud, les espèces venimeuses sont nombreuses. Pour mieux
ter le pas.
La justification de cette marginalisation  ?
comprendre les mécanismes liés à l’envenimation, le scientifique injecte ces
L’homéopathie n’aurait pas fait la preuve de poisons à des cobayes, puis analyse les composés qui apparaissent dans leur
son efficacité… selon les critères du ministère. sang. En 1948, avec deux de ses collègues, Wilson Teixeira Beraldo et Gastão
Deux siècles d’usage empirique ne font pas le
poids face à quelques études en double aveugle Rosenfeld, il s’intéresse de près à une espèce de crotale répandue dans le pays,
contre placebo (l’étalon-or de la recherche la vipère fer de lance (Bothrops jararaca). Les morsures par cette espèce, qui a
médicale). Mais si les médecines douces et su s’adapter aux environnements urbains, sont fréquentes ; elles entraînent
alternatives sont intéressantes, c’est préci-
sément parce que leur efficacité ne repose de vives douleurs, provoquent des saigne-
pas simplement sur un principe actif puissant, ments, des ecchymoses, voire une nécrose
comme un médicament ! Leur usage est plus
subtil – et comme le dit bien leur nom, plus doux.
des tissus et, dans les situations extrêmes,
Déremboursera-t-on, demain, les cures une insuffisance rénale aiguë conduisant
thermales parce qu’elles ne sont pas jugées à la mort. Ce poison est si redoutable que
suffisamment efficaces d’un point de vue sta-
tistique ? C’est sur l’accompagnement et le les tribus indigènes en enduisaient leurs
bien-être des patients que devrait se faire flèches avant la chasse pour faciliter la
une telle appréciation, pas sur des rats de la- capture de leurs proies. Au cours de ses
boratoire. La commission chargée du sujet
n’a pas jugé bon d’interroger la patientèle des Vipère fer de lance (Bothrops jararaca) expériences, le trio découvre un nouveau
médecins homéopathes. L’important n’est-il
pourtant pas que ces patients ressentent un (suite page 2)
mieux-être ?
Il est facile, dans ces conditions, de marginali-
ser des thérapies qui n’opèrent pas par « coup Venins : les remèdes de demain ?������� 1 L’ashwagandha, pour faire face
de poing moléculaire ». C’est comme juger de la
qualité d’une musique en fonction du volume 6 conseils pour éviter les pièges au stress de la rentrée��������������������������18
sonore : grossier et absurde. du « sans gluten »���������������������������������� 6 Les vraies raisons de la guerre
En attendant, si les médicaments chimiques Apprenez à maîtriser le pouvoir
sont jugés plus efficaces que l’homéopathie, contre l’homéopathie�������������������������21
leurs effets secondaires sont également bien des sons binauraux������������������������������������8
Santé au travail : comment échapper
plus documentés que ceux des granulés. 5 épices qui vous défendent
de 15 grandes maladies (2e partie)�����12 aux ravages de l’open space ?�����������25
Rodolphe Bacquet, Rédacteur en chef L’autoguérison sur grand écran
Les étonnants pouvoirs du nerf vague
www.alternatif-bien-etre.com
contre la dépression�����������������������������16 et sur scène���������������������������������������������29
 À L A UNE
composé produit par l’organisme
après injection du venin. Ils le bap-
tisent « bradykinine », terme construit
à partir du grec brady, qui signifie
« doucement », et kinin : « bouger »,
en référence à l’effet provoqué par
la morsure du serpent sur le muscle
lisse de l’intestin, qui s’anime de lents
mouvements de contraction. L’étude
de ce composé révèle sa capacité
à dilater les vaisseaux sanguins et,
ainsi, à provoquer une baisse de
la pression sanguine. À la suite de
ces travaux, l’un de leurs confrères,
Sergio Henrique Ferreira, fait une
découverte essentielle : il identifie un
composé dans le venin du serpent qui
optimise et prolonge cette action, le
BPF (bradykinin-potentiating factor).
L’idée de l’utiliser comme traitement
chez des personnes souffrant d’hy-
pertension s’impose naturellement et
débouche sur la création du captopril,
premier médicament directement
inspiré du venin d’un animal, dispo-
nible sur le marché dès le début des
années 1980.
Le roi sauvé par
une vipère
S i l’histoire de l’utilisation des ve-
nins par la médecine moderne a
débuté à cette époque, l’homme a
pressenti leur potentiel thérapeutique
il y a bien longtemps. L’une des plus
anciennes descriptions de l’usage
médical du venin est faite par Appien,
historien romain d’origine grecque.
Le roi Mithridate VI, dirigeant du
royaume du Pont, situé sur le pour-
tour de la mer Noire, ennemi juré de
l’Empire romain, aurait été soigné en
– 67 par ses médecins avec du venin
de la vipère d’Orsini (Vipera ursinii)
à la suite d’une sérieuse blessure
d’épée à la cuisse. Alors qu’il était
mourant, l’inattendu remède serait
parvenu à stopper son hémorragie1.
La médecine traditionnelle a utilisé
de manière empirique de petites
quantités de venin de serpents,
araignées, scorpions ou crapauds
1. P. Bhattacharjee, D. Bhattacharyya. Therapeutic use of snake venom components: a voyage from ancient to modern India Mini-Rev Org Chem, 11 (2014), pp. 45-54
2. Jéssica Kele et al. Disintegrins from Snake Venoms and their Applications in Cancer Research and Therapy. Curr Protein Pept Sci. 2015 Sep; 16(6): 532–548. Published online 2015 Sep
2 sept e mbre 2019 • n °1 5 6
pendant des siècles pour combattre
de nombreuses affections, comme
l’arthrose, les troubles gastro-in-
testinaux et même le cancer… L’idée
que la dose fait le poison s’applique
parfaitement aux venins ; on imagine
facilement les difficultés auxquelles
les soignants étaient confrontés et
les conséquences fatales d’une main
un peu trop lourde…
Une palette presque
infinie
L a nature est particulièrement
généreuse en matière de ve-
nins : il existe environ 170 000 espèces
d’animaux venimeux sur Terre, parmi
les arachnides, les insectes, les mille-
pattes, les gastéropodes, les reptiles,
les amphibiens… Et même des mam-
mifères, comme l’ornithorynque
ou le loris lent, curieux primate qui
produit du poison au niveau de son
coude, l’inoculant par morsure après
l’avoir léché. Le venin de ces animaux
leur permet de se défendre ou de
s’attaquer à leurs proies, qui n’ont
bien sûr de cesse de tenter de s’y
adapter pour s’en prémunir, ce qui
a entraîné au cours de l’évolution un
perfectionnement extrême de ces
armes mortelles, qui sont aujourd’hui
d’une infinie complexité et d’une
redoutable efficacité.
Les venins sont de véritables cocktails
chimiques, composés d’un grand
nombre de molécules. Ils sont es-
sentiellement constitués de petites
protéines, appelées peptides, formés
de quelques dizaines d’unités. Chaque
venin possède sa composition propre ;
les plus sophistiqués se rencontrent
chez les invertébrés (araignées, scor-
pions, etc.) et peuvent contenir plus
de 1 000 peptides différents ! Pour
la science, le défi est de parvenir à
identifier, parmi cette immense pa-
lette de composés, ceux qui exercent
une action bienfaisante pour la
santé. À l’heure actuelle, seule une
fraction infime de ce potentiel a été
passée au crible, mais avec des succès
indéniables.
Les substances
anticoagulantes
et coagulantes
des venins de vipères
L es vipéridés (famille de serpents
qui rassemble les vipères et
les crotales) produisent un venin qui
provoque la mort de leur proie en
jouant sur les mécanismes contrôlant
la coagulation sanguine. En situation
normale, ceux-ci permettent à la fois
au sang de rester bien liquide pour
circuler librement, mais aussi de ne
pas nous vider de notre sang à la
moindre blessure. Certains de ces
venins contiennent des petites pro-
téines qui empêchent les plaquettes
sanguines de s’agréger les unes aux
autres – les désintégrines – et pro-
voquent des hémorragies. À partir
de ce type de composés présents
dans le venin de deux espèces, la
très venimeuse vipère des pyramides
(Echis carinatus) rencontrée dans
les régions désertiques d’Afrique et
d’Inde, ainsi que le crotale pygmée
(Sistrurus miliarius) endémique des
États-Unis, deux médicaments ont
été élaborés : le tirofiban (sous le
nom commercial d’Agrastat®) et
l’eptifibatide (Integrilin®). Ces anti-
plaquettaires permettent d’éviter
la formation de caillots sanguins et
sont donc utilisés pour prévenir les
crises cardiaques. Les désintégrines
sont également étudiées pour leurs
vertus anticancéreuses potentielles2.
D’autres composés provoquent l’effet
inverse : ils contiennent un composé,
la batroxobine, capable de provoquer
sa coagulation. Comment agit-elle ?
Elle provoque la transformation du
fibrinogène – une protéine soluble
présente dans le sang – en fibrine,
un composé insoluble qui permet
de former le caillot sanguin et donc
de stopper les hémorragies. Elle est
ainsi utilisée dans le domaine de la
 À LA UNE

chirurgie en tant qu’agent hémosta-

tique3 pour empêcher les saignements
lors des interventions. La batroxobine
a inspiré une idée brillante à des
chercheurs de la Rice University : ils
ont élaboré un hydrogel, composé
de nanofibres imprégnées de la
substance, qui épouse parfaitement
les contours d’une plaie et stoppe
le saignement en l’espace d’une
poignée de secondes4. L’avantage
de cette méthode est qu’elle est
efficace même en cas de traitement
anticoagulant, à base d’héparine,
par exemple. Un atout indéniable,
Monstre de Gila (Heloderma suspectum)
car les interventions menées chez
des patients recevant ce type de
médicaments sont toujours extrê- portée. Elle a créé une version syn- ne faut cependant pas se fier pas
mement délicates. Cette méthode thétique de la molécule, l’exénatide, à leur apparence inoffensive : ce
permet aussi de contourner un des qui a reçu l’approbation de la FDA sont de terribles prédateurs, qui se
inconvénients de la batroxobine, qui (l’Agence américaine des produits repaissent de vers, de mollusques et
se dissout rapidement et se disperse alimentaires et médicamenteux) en de poissons. Trop lents pour partir
dans l’organisme ; ainsi intégrée aux 2005 et a été commercialisée sous à la poursuite de leurs proies, ils
nanofibres, elle n’a plus les moyens le nom de Byetta®. Le médicament ont élaboré une technique des plus
de s’échapper ! est capable de stimuler les cellules performantes pour parvenir à leurs
productrices d’insuline du pancréas, fins : à l’aide d’une sorte de dent en
qui augmentent leur production forme d’aiguille creuse, ils harponnent
L’antidiabétique quand le taux de sucre dans le sang leurs malheureuses victimes et leur
du monstre de Gila s’envole. Il permet ainsi de garder la injectent un poison foudroyant, aux
glycémie sous contrôle sans provoquer propriétés neurotoxiques. Il est
Les chercheurs ont également
exploité la capacité singulière
la chute brutale qui survient après composé d’un mélange de molécules,
les conotoxines, qui affectent les
injection d’insuline. La molécule est
d’un grand lézard venimeux croisé aujourd’hui utilisée par des millions récepteurs des messagers chimiques
dans le Sud-Ouest des États-Unis, de diabétiques pour éviter les com- du cerveau et les canaux présents au
le monstre de Gila (Heloderma sus- plications de la maladie comme la niveau des enveloppes cellulaires
pectum), pour mettre au point un cécité, l’insuffisance rénale ou les qui assurent leur communication.
médicament : l’animal ne se nourrit dommages nerveux. Les études se Si ces venins sont toxiques, voire
que 5 à 10 fois par an ! Cette autono- poursuivent, des chercheurs suédois mortels pour l’homme – ils pro-
mie vis-à-vis de l’alimentation lui est voquent une paralysie des muscles
lui ont découvert une autre application
conférée par un composé particulier, du diaphragme et entraînent le décès
potentielle : elle semble en mesure
l’exendine-4, qui lui permet de par- par asphyxie –, ils sont de précieux
de réduire l’appétit, tout du moins
faitement gérer son taux de sucre alliés dans le traitement de la douleur.
chez l’animal5.
dans le sang. Cette découverte a été L’un d’eux, la ω-conotoxin MVIIA,
réalisée par le Dr John Eng en 1992 identifiée dans le venin du cône de
et l’idée de l’utiliser pour traiter le L’antidouleur mer, Conus magus, a servi de modèle
diabète, ce désordre métabolique pour la création d’un médicament, le
justement caractérisé par une diffi-
des cônes marins
ziconotide, approuvé par la FDA en
culté à contrôler la glycémie, n’a pas
tardé à germer dans son esprit. Il l’a
L ’océan recèle également son
cortège d’animaux venimeux,
2004 et commercialisé sous le nom
de Prialt®. Doté d’un puissant pou-
présentée lors d’un congrès annuel de dont certains sont exploités à des voir antalgique, il est prescrit chez
l’Association américaine du diabète, et fins thérapeutiques. Parmi eux, les les personnes souffrant de douleurs
une petite société de biotechnologie, cônes de mer, des escargots marins chroniques sévères6, chez lesquelles
Amylin, en a immédiatement saisi la munis de magnifiques coquilles. Il les traitements classiques à base
3. Vu TT et al. Batroxobin binds fibrin with higher affinity and promotes clot expansion to a greater extent than thrombin. J Biol Chem. 2013 Jun 7;288(23):16862-71
4. Kumar VA et al. Nanofibrous Snake Venom Hemostat. ACS Biomater Sci Eng. 2015;1(12):1300-1305
5. Dickson SL et al. The glucagon-like peptide 1 (GLP-1) analogue, exendin-4, decreases the rewarding value of food: a new role for mesolimbic GLP-1 receptors. J Neurosci. 2012 Apr 4;32(14):4812-20
6. Miljanich GP. Ziconotide: neuronal calcium channel blocker for treating severe chronic pain. Curr Med Chem. 2004 Dec;11(23):3029-40

s e pte mbr e 2 0 1 9 •  n °1 5 6 3

 À L A UNE

d’opioïdes ne sont plus efficaces7 ; neurologiques (épilepsie, maladies contre la maladie. Ces résultats,
contrairement à ces derniers, il ne d’Alzheimer et de Parkinson, etc.)9 obtenus au cours d’expériences
provoque pas de tolérance ou d’ad- ou psychiatriques (schizophrénie). en tubes à essai, ont été confirmés
diction. En revanche, il ne peut pas lors de tests menés chez des souris,
Une autre piste prometteuse dans le
être administré par voie orale, car il se la toxine permettant de freiner le
domaine du traitement de la douleur
dégrade rapidement ; il doit donc être développement du cancer cutané.
a été identifiée par des chercheurs
injecté directement au niveau de la Elle est également efficace contre
français de l’Institut de pharmacologie
colonne vertébrale, ce qui complique le cancer de la face qui décime une
moléculaire et cellulaire du CNRS à
son utilisation et expose à un risque Valbonne10, qui ont scruté le venin espèce de marsupiaux en danger
infectieux. Des équipes travaillent de 50 espèces animales. Des subs- d’extinction, le diable de Tasmanie,
à la mise au point de dérivés qui ne tances aux propriétés antalgiques, les que l’on ne croise plus que sur cette
présenteraient pas cet inconvénient ; mambalgines, ont été découvertes île située au sud de l’Australie. Le
à partir d’une α-conotoxine issue chez un redoutable serpent africain, venin d’Hadronyche infensa avait déjà
d’une autre espèce de cône, Conus le mamba noir (Dendroaspis polylepis). attiré l’attention en 201712, avec la
victoriae, une molécule plus stable a Des tests chez l’animal ont montré publication de travaux montrant sa
été créée8 et testée pour traiter des leur capacité à calmer la douleur, capacité à réduire les dommages
douleurs neuropathiques (c’est-à-dire aussi bien aiguë que chronique, in- subis par le cerveau de rats après un
associées à une lésion du système flammatoire ou neuropathique, sans accident vasculaire cérébral.
nerveux). Plusieurs conotoxines sont présenter les effets indésirables de Une autre espèce d’araignée, sur-
actuellement à l’étude, non seulement la morphine (nausées, constipation, nommée l’araignée des bananes
pour combattre la douleur, mais éga- dépendance, ralentissement de la (Phoneutria nigriventer), car elle aime
lement pour faciliter la récupération respiration, etc.). se nicher au sein des plantations,
après un accident cardiaque, grâce pourrait être utile dans un tout autre
à leurs propriétés cardioprotec- domaine : les troubles de l’érection.
trices et contre différents troubles
Cancer, AVC, troubles Des chercheurs ont synthétisé
de l’érection : un composé semblable à l’une des
les promesses toxines de son venin, mais dépourvu
du venin d’araignée de toxicité, qui, mélangé à un gel à
appliquer sur le pénis, est capable de
D es chercheurs australiens11 ont
quant à eux étudié les effets de
déclencher une érection, sans effets
secondaires13. Il agit en renforçant
substances présentes dans le venin les effets du monoxyde d’azote, un
de deux espèces d’araignées dans la composé relargué au sein des corps
lutte contre le mélanome, la forme caverneux qui induit une vasodilata-
de cancer de la peau la plus dange- tion à l’origine de l’afflux de sang qui
reuse. La gomésine, extraite d’une fait gonfler la verge. Pour l’instant,
tarentule brésilienne (Acanthoscurria les études sont menées uniquement
gomesiana), ainsi qu’un composé de chez l’animal et les résultats ont été
structure proche obtenu à partir du concluants sur des cobayes en bonne
venin d’une araignée à toile-entonnoir
santé, mais aussi chez ceux souffrant
originaire d’Australie (Hadronyche
d’hypertension ou de diabète.
infensa), sont parvenus à diminuer la
viabilité des cellules cancéreuses à
une dose qui ne met pas en danger les Le vasodilatateur de la
cellules saines. Le second composé
permet de contrôler plus efficace-
chauve-souris vampire
ment la prolifération des cellules de
mélanome et présente une toxicité
L ’Amérique latine héberge un
habitant qui a de quoi donner
Le venin des cônes de mer (Conus magus), plus faible que la gomésine, ce qui la chair de poule : la chauve-souris
un poison foudroyant, a servi de modèle pour créer
le ziconotide, un antidouleur commercialisé sous fait de lui un meilleur candidat pour vampire (Desmondus rotundus), qui se
le nom de Prialt® le développement d’un traitement délecte du sang de grands mammifères,

7. Deer TR et al. The Polyanalgesic Consensus Conference (PACC): Recommendations on Intrathecal Drug Infusion Systems Best Practices and Guidelines. Neuromodulation. 2017 Feb;20(2):96-132
8. Clark RJ et al. The engineering of an orally active conotoxin for the treatment of neuropathic pain. Angew Chem Int Ed Engl. 2010 Sep 3;49(37):6545-8
9. Gao B et al. Cone Snails: A Big Store of Conotoxins for Novel Drug Discovery. Toxins (Basel). 2017 Dec 7;9(12). pii: E397
10. Diochot S et al.Black mamba venom peptides target acid-sensing ion channels to abolish pain. Nature. 2012 Oct 25;490(7421):552-5. doi: 10.1038/nature11494. Epub 2012 Oct 3
11. Ikonomopoulou MP. Gomesin inhibits melanoma growth by manipulating key signaling cascades that control cell death and proliferation. Sci Rep. 2018 Aug 1;8(1):11519
12. Chassagnon IR et al. Potent neuroprotection after stroke afforded by a double-knot spider-venom peptide that inhibits acid-sensing ion channel 1a. Proc Natl Acad Sci U S A. 2017 Apr 4;114(14):3750-3755
13. Nunes da Silva C et al. PnPP-19 Peptide Restores Erectile Function in Hypertensive and Diabetic Animals Through Intravenous and Topical Administration. J Sex Med. 2019 Mar;16(3):365-374

4 sept e mbre 2019 • n °1 5 6


dont celui de l’homme, à l’occasion.
Pour faciliter son repas, elle injecte
dans la circulation sanguine de sa
proie un venin qui fluidifie le sang et
dilate les vaisseaux, permettant au
flot de circuler facilement jusqu’à son
gosier. Des chercheurs viennent, au
début de cette année, d’identifier la
présence de peptides ressemblant
à un composé de notre organisme,
le CGRP, responsables de cette va-
sodilatation14. Leur mode d’action
particulier les rend encore plus
efficaces que le CGRP, avec moins
d’effets indésirables. Ils pourraient
ainsi être utilisés pour traiter l’hy-
pertension, en cas de crise cardiaque
ou de maladies rénales, ainsi que pour
améliorer le flux sanguin après une
greffe de peau, par exemple. Mais
l’équipe doit faire face à un problème
de taille, qui n’a rien de scientifique,
celui-ci : le site de Mexico, où ont été
prélevés les échantillons, est aux
mains des trafiquants de drogue, ce
qui empêche la poursuite des études.
Des venins
aux propriétés
antimicrobiennes
D ans le venin de guêpes sociales
du Brésil (Polybia paulista), des
scientifiques ont identifié un petit
peptide constitué de 12 acides aminés
aux propriétés antibactériennes15.
À partir de celui-ci, ils ont créé des
variants en laboratoire, avec un défi :
fabriquer un composé efficace contre
les bactéries et sans danger pour les
cellules humaines. L’un d’eux s’est
révélé particulièrement puissant :
administré à des souris infectées
par Pseudomonas aeruginosa, un
redoutable microbe, responsable
notamment d’infection pulmonaire
et qui a développé des résistances à
pratiquement tous les antibiotiques
actuellement disponibles, il est parvenu
à détruire 100 % des bactéries en
l’espace de quatre jours. Un résultat
14. Rahini Kakumanu et al. Vampire Venom: Vasodilatory Mechanisms of Vampire Bat (Desmodus rotundus) Blood Feeding. Toxins (Basel). 2019 Jan; 11(1): 26
15. Torres MDT et al. Structure-function-guided exploration of the antimicrobial peptide polybia-CP identifies activity determinants and generates synthetic therapeutic candidates. Commun Biol. 2018
Dec 7;1:221
16. Holthausen DJ et al. An Amphibian Host Defense Peptide Is Virucidal for Human H1 Hemagglutinin-Bearing Influenza Viruses. Immunity. 2017 Apr 18;46(4):587-595
17. Tanner MR1 et al. Targeting KCa1.1 Channels with a Scorpion Venom Peptide for the Therapy of Rat Models of Rheumatoid Arthritis. J Pharmacol Exp Ther. 2018 May;365(2):227-236
remarquable, que les scientifiques
n’avaient jamais obtenu auparavant,
lors de tests de candidats prometteurs.
Un autre composé antimicrobien a
été identifié récemment dans les
sécrétions cutanées d’une grenouille
indienne, Hydrophylax bahuvistara.
Baptisé urumine, il s’avère efficace
pour combattre différentes souches
du virus de la grippe, qu’il neutralise en
bloquant l’une des protéines présentes
à sa surface, l’empêchant d’infecter
les cellules. Si les tests devront se
poursuivre pour prouver son efficacité
et son absence de dangerosité chez
l’être humain, il pourrait devenir une
option thérapeutique majeure lors
des épidémies de grippe16.
L’espoir du venin
de scorpion contre
la polyarthrite
rhumatoïde
L e panel des maladies qui pour-
raient être soignées grâce aux
venins est particulièrement vaste et
les résultats obtenus sont parfois
inattendus. Ainsi, une molécule
extraite du venin du scorpion rouge
indien (Buthus tamulus) semble à
même de lutter contre la polyarthrite
rhumatoïde, cette affection d’origine
auto-immune17. Chez les patients qui
en sont atteints, certaines cellules
composant la membrane synoviale
qui tapisse l’articulation et produit
le liquide nourricier et lubrifiant qui
facilite les mouvements, adoptent un
comportement anormal, à l’origine
de l’inflammation et des dégâts
articulaires. Au sein de l’enveloppe
qui les délimite, sont présents des
canaux à travers lesquels circulent
des ions potassium, un phénomène
indispensable à leur fonctionnement.
Or, la molécule identifiée dans le
venin de scorpion, l’ibériotoxine, est
justement capable de les bloquer,
sans perturber l’activité des autres
cellules. Les tests chez l’animal ont
À LA UNE
démontré l’efficacité du traitement,
sans les effets secondaires associés
aux molécules dépourvues de cette
capacité à cibler précisément ces
cellules malades.
Des techniques
de pointe pour
analyser les venins
P our accélérer la découverte
des molécules d’intérêt dans
les venins, des projets d’envergure
sont lancés à travers le monde. L’un
d’eux, « Venomics », coordonné par
le CEA et lancé en 2011, scrute à la
loupe le venin de 203 espèces avec
les techniques modernes et perfor-
mantes de biologie moléculaire. Les
études débutent par l’analyse du
transcriptome des glandes à venin,
c’est-à-dire les ARN produits par les
gènes de ces cellules, puis du pro-
téome, les toxines en elles-mêmes.
Une fois identifiées, elles sont repro-
duites en laboratoire, en partie au
sein de bactéries, pour comprendre
leur fonction biologique. Ce travail
a permis de créer une banque de
données de plus de 3 500 composés,
dans lesquels se cachent certains
des médicaments de demain pour
combattre le diabète, l’obésité, les
maladies cardiovasculaires, les al-
lergies, la douleur, etc.
Les animaux venimeux, source de
remèdes déjà disponibles et bé-
néficiant à des millions de patients
et de candidats prometteurs pour
développer ceux dont nous béné-
ficierons à l’avenir, sont pourtant
fortement menacés. Outre la perte
de biodiversité qui affecte l’ensemble
des espèces vivant sur Terre, ils sont
souvent victimes de peurs ancestrales
qui nous poussent à les éliminer
sans procès. Et pour toute espèce
venimeuse qui disparaît, c’est un
espoir de nous soigner qui s’envole.
Céline Sivault
s e pte mbr e 2 0 1 9 •  n °1 5 6 5
 DÉCRYPTAGE

6 conseils pour éviter
les pièges du « sans gluten »
Bon nombre de consommateurs font la chasse au gluten. C’est parfois une
bonne chose pour ménager des intestins sensibles. Mais les cracottes, galettes
et autres substituts à base de céréales ne sont pas forcément meilleurs pour
la santé, loin de là ! Quelles sont les bonnes alternatives au blé ? Nos conseils
pour éviter le gluten sans s’empoisonner davantage.

L a majorité des gens digèrent

bien le pain. Néanmoins, le
gluten, protéine contenue dans le
blé, peut s’avérer particulièrement
toxique pour certaines personnes.
L’intolérance stricte s’appelle la
maladie cœliaque. Elle est caracté-
risée par une réaction immunitaire
entraînant une atrophie villositaire
intestinale. C’est une maladie rare, mais
l’hypersensibilité est plus courante.
En réalité, le nombre de personnes
atteintes de ces troubles n’est pas bien
connu. Entre 1 et 6 % de la population
seraient touchés1. Autant la maladie
cœliaque peut être diagnostiquée,
autant l’hypersensibilité peut s’avérer
très subjective2… Effet de mode ou
légitime défense face à une alimenta-
tion industrielle devenue indigeste ?
Quoi qu’il en soit, nous avons de plus
en plus tendance à bannir les produits
comportant du gluten.
C’est pourquoi, depuis une dizaine
d’années, nombre de produits al-
ternatifs au pain fleurissent dans
les rayons de supermarchés. Ces
produits sont étiquetés avec un épi
Évitez les galettes de riz soufflé, qui ont un fort
index glycémique
de blé barré. Mais ces alternatives
sont-elles meilleures pour notre
santé ? Pas si sûr…
Galette de riz
ou de maïs : gare
à la glycémie !
L es galettes de céréales soufflées
trônent souvent en bonne
place dans nos placards sans gluten,
et pourtant, elles sont le faux ami
n°1 des alternatives au pain ! J’ai
moi-même cédé à la tentation de ces
produits apparemment diététiques
(ils ne contiennent pas de graisse). Il
faut dire que le goût est particulière-
ment addictif : difficile de s’arrêter
après une ou deux galettes. Et c’est
bien le problème : ces denrées favo-
risent en fait la sensation de faim. Or,
une galette représente l’équivalent
d’un sucre.
En réalité, ce type de produit est
une bombe glycémique, facteur de
diabète (avec les pics d’insuline) ou
d’obésité. Le riz soufflé a un index
glycémique très élevé de 85, qui
dépasse de loin celui du riz complet
(50) ou celui du pain complet (65).
Quant à la galette de maïs (qui n’est
autre que du pop-corn), elle présente
les mêmes risques pour la santé.
Avec ce genre de produit, dans un
premier temps, on est rassasié, mais
le pic glycémique fait ensuite bru-
talement baisser le taux de sucre
dans le sang. Résultat : deux heures
plus tard, les jambes flageolent et on
se retrouve en hypoglycémie réac-
tionnelle, avec un nouveau besoin
de sucre…
Il ne faut donc surtout pas grignoter
ces produits à jeun, mais toujours
au cours d’un repas contenant des
graisses ou des fibres pour ralentir
l’assimilation des sucres. Ainsi, au
petit déjeuner, il est préférable de les
agrémenter de beurre, d’un avocat
ou d’une purée d’oléagineux plutôt
que de confiture.
Autre inconvénient majeur de ces
produits obtenus par des températures
de plus de 200° C : ils contiennent
des « molécules de Maillard ». Issus
de la fusion entre glucides et proté-
ines (glycation), ces composés sont
agréables au goût (la croûte du pain),
mais toxiques pour l’organisme : ils
sont oxydants, inflammatoires et can-
cérigènes. Toutes les céréales grillées
ou plantes torréfiées (café, chicorée)
en contiennent, de même que les
fritures, les chips, les viandes grillées.
Et le « Pain des Fleurs » ? Ce pro-
duit commercialisé en magasin bio
connaît un succès grandissant. Mais
qui dit bio ne dit pas forcément bon
pour la santé. Là encore, il s’agit de
céréales soufflées qui présentent
les mêmes inconvénients que ceux
cités précédemment. À consommer
donc avec modération et dans le
cadre d’un repas.

1. Faut-il abandonner le gluten ? Le décryptage de www.passeportsante.net. https://tinyurl.com/y2zu5sjj

2. « Il est difficile de déterminer si le gluten lui-même est responsable du syndrome ou si ce sont les FODMAPs, des sucres fermentescibles associés aux céréales, qui provoquent des ballonnements »,
explique Christophe Cellier, gastro-entérologue dans le dossier de presse 2019 de l’Association française des intolérants au gluten

6 sept e mbre 2019 • n °1 5 6

 DÉCRYPTAGE

Pains sans gluten : Sur une cohorte de 7 500 personnes,
les « gluten-free » présentaient tous
bien lire les étiquettes des taux plus élevés de mercure et
L
es grandes enseignes pro-
posent aujourd’hui des pains
d’arsenic... L’excès de farine de riz
dans l’alimentation pourrait bien
sans gluten, mais tous ne se valent être à l’origine de l’exposition accrue
pas. Parmi les bonnes alternatives, à ces deux polluants.
on trouve en magasin spécialisé Conseil numéro 3 : se rapprocher
des pains ou galettes de céréales d’un artisan boulanger bio. Certains
germées de la marque Gaia3. Le blé proposent des pains sans gluten suc-
germé contient beaucoup moins culents. Je me fournis ainsi auprès
de gluten que la farine de blé, mais d’une entreprise locale de Dordogne
pour les intolérants stricts, la marque (département 24, en France) : « Le
propose aussi des produits à base de pain de Jaya »5, qui approvisionne de
sarrasin, cuits à températures très nombreux points de ventes (marché,
douces (pas de molécules de Maillard). Biocoop, etc.) avec son pain spécial
Malheureusement, dans la majorité riz-châtaigne-sarrasin, un vrai délice.
des cas, beaucoup de pains sans gluten
Conseil numéro 4 : protéger ses
sont des produits ultra-transformés.
intestins. Et si le problème de l’hy-
Attention aux sucres ajoutés, à l’huile
persensibilité au blé venait surtout de
de palme ou aux divers additifs (épais-
l’état de notre tube digestif ? C’est la
sissants, conservateurs et autres
fameuse hypothèse de Jean Seignalet,
agents de texture), qui peuvent aussi
auteur de L’Alimentation ou la troi-
entraîner des troubles intestinaux et
sième médecine (Éditions du Rocher,
rendre la muqueuse irritable.
2012). Notre intestin grêle, premier
rempart immunitaire, est de plus en
6 conseils pour plus agressé par l’alimentation indus-
trielle qui le transforme en véritable
une éviction raisonnée passoire. Face à cette « indigestion
Conseil numéro 1 : minimiser l’index chronique », la muqueuse finit par
glycémique potentiellement élevé laisser passer des macromolécules
des substituts au pain de blé (du fait indésirables, comme le gluten, les
des farines blanches, de l’amidon caséines du lait, des composés de
de maïs ou de la fécule de pomme Maillard, de l’ADN bactérien, etc. !
de terre) en complétant avec des Largement de quoi rendre notre mu-
aliments contenant des fibres, des queuse hypersensible… À noter que
protéines et des acides gras. le stress a aussi, selon Jean Seignalet,
une lourde responsabilité dans nos
Conseil numéro 2 : privilégier les
divers troubles intestinaux.
pains sans gluten si possible bio
pour éviter les polluants qui conta- Conseil numéro 5 : ne pas être ex-
minent certaines céréales. On se trémiste. Vouloir à tout prix éviter
méfie naturellement du maïs qui le gluten n’est pas forcément une
peut contenir des OGM, mais on bonne idée si l’on ne présente pas de
apprend maintenant que la farine de maladie cœliaque. En mai 2007, des
riz a la fâcheuse tendance à retenir chercheurs de Harvard ont livré les
l’arsenic et le mercure, présents dans conclusions d’une étude menée auprès
les engrais, le sol ou l’eau ! C’est ce de 110 000 personnes « saines » :
qu’ont récemment découvert des celles qui cherchaient à éliminer le
chercheurs de Chicago4 en analysant gluten de leur alimentation présen-
les urines et le sang de 73 personnes taient un risque cardiovasculaire
qui suivaient un régime sans gluten. plus élevé6. Une autre étude publiée
la même année montre que l’index
glycémique élevé des produits sans
gluten pourrait exposer à des risques
plus importants de diabète de type 27.
Conseil numéro 6 : faire son pain soi-
même. Une règle d’or pour remplacer
le pain au gluten serait d’éviter les pro-
duits ultra-transformés, ceux que l’on
ne peut pas reproduire chez soi. Alors
autant faire soi-même son pain sans
gluten. Cela prend bien sûr un peu de
temps, mais les bienfaits nutritionnels
sont une récompense, avec une maîtrise
totale de la composition et de la cuisson
(douce). Il existe sur Internet des sites
qui proposent des recettes faciles à
réaliser pour ne pas transformer son
pain sans gluten en parpaing… Je vous
recommande notamment :
•• Le blog « valesa va bien » et son
article « Faire son pain sans gluten :
les 10 commandements ! »8. On y
apprend tous les trucs et astuces
indispensables.
•• « Gala’s Blog » (« le blog de Gala »)
et son article « Ma recette de pain
sans gluten »9, fruit de l’expérience
de plusieurs recettes infructueuses
jusqu’à l’aboutissement final d’un
pain réussi.
•• Le blog « C fait maison », où vous
saurez tout sur la confection de ga-
lettes de céréales germées, de style
« pain essène », simplement séchées
au soleil ou sur un radiateur l’hiver,
ou encore au four, à la température
maximum de 43°C. Un produit « cru »
très facile à réaliser !
•• Le blog de Géraldine Olivo,
« mysweetfeary.com »10. L’auteure
de livres de cuisine nous raconte
son expérience des « cracottes de
sarrasin germé », une alternative
au « Pain des Fleurs », sans cuisson
ni soufflage, mais simplement par
séchage à 45°C. Pour 10 cracottes
environ, vous n’aurez besoin que
de 100 g de sarrasin germé, d’une
cuillère à café de sucre et de deux
pincées de sel.
Pryska Ducœurjoly

3. www.gaia-bio.fr
4. The unintended consequences of a gluten-free diet. Catherine M. Bulka et al. Epidemiology, may 2017
5. www.paindejaya.fr
6. Lebwohl B. et al., « Long term gluten consumption in adults without celiac disease and risk of coronary heart disease : prospective cohort study », British Medical Journal, 357, 2017
7. Zong G. et al., « Abstract 11 : Associations of Gluten Intake With Type 2 Diabetes Risk and Weight Gain in Three Large Prospective Cohort Studies of US Men and Women », Circulation, 135, 2017
8. http://valesavabien.blogspot.com
9. http://www.galasblog.com/pain-sans-gluten/
10. mysweetfaery.com/cracottes-de-sarrasin-germe-sprouted/

s e pte mbr e 2 0 1 9 •  n °1 5 6 7

 BIEN DANS SON CORPS

Apprenez à maîtriser
le pouvoir des sons binauraux
Avez-vous du mal à vous détendre ou à vous endormir après une journée
stressante ? Combien de fois êtes-vous resté éveillé en attendant que
votre cerveau ralentisse et se mette au repos ? Laissez-moi vous présenter
une thérapie basée sur des sons particuliers qui peuvent vous aider à trouver
le chemin du bien-être et de la longévité.

L es ondes cérébrales me
fascinent depuis plusieurs
années, autant pour ce qu’elles
nous apprennent sur notre état
de conscience que pour la facilité
avec laquelle on peut les manipu-
ler. En effet, si elles nous aident à
comprendre le fonctionnement de
notre cerveau, nous pouvons aussi,
en les stimulant, modifier temporai-
rement notre état de conscience,
facilement, rapidement et surtout
n’importe où.
Les ondes cérébrales révèlent la
fréquence à laquelle de grands
groupes de neurones agissent dans
notre cerveau pour communiquer.
Nos cellules neuronales s’activent
ensemble, comme une pulsation,
puis se calment, puis s’activent de
nouveau. Les ondes cérébrales
sont mesurées grâce à l’électro‑
encéphalogramme (EEG), qui enre-
gistre l’activité du cerveau, mais aussi
grâce à de nombreux tests, comme
les tests d’attention ou sanguins.
Ces examens mettent en évidence
la réceptivité et la température de
la peau, le battement cardiaque, la
tension musculaire, l’immunité…
On divise les ondes cérébrales en
5 catégories principales selon la
fréquence des ondes émises ou leur
nombre d’oscillations par seconde
en hertz (Hz). Un hertz équivaut à
une ondulation par seconde. Les
scientifiques ont nommé ces ondes
par des lettres de l’alphabet grec :
gamma, bêta, alpha, thêta et delta.
Ces rythmes d’ondes varient selon
notre activité (éveil, apprentissage,
repos, sommeil léger, profond, re-
laxation, etc.)
●● Delta 0,1 Hz à 4 Hz : ces ondes
sont générées dans la méditation
la plus profonde et le sommeil sans
rêves. Elles suspendent la conscience
externe. Dans cet état, la guérison
et la régénération sont stimulées,
c’est pourquoi le sommeil réparateur
profond est si essentiel.
●● Thêta 4 Hz-8 Hz : cette fréquence
survient le plus souvent pendant le
sommeil, mais elle est également
dominante lors d’une méditation
profonde. C’est un état que nous
ressentons durant très peu de temps
lorsque nous nous réveillons ou
passons au sommeil.
●● Alpha 8 Hz-13 Hz : ces ondes
correspondent aux moments où
vous êtes détendu, calme, créatif et
même intuitif, c’est-à-dire lorsque
vous n’êtes plus en train de penser
ou d’analyser, mais que vous laissez
libre cours à votre imagination, à la
rêverie, comme si vous étiez dans un
état de transe. La fréquence alpha
est associée au moment présent,
à l’ici et maintenant.

DELTA 0,1 Hz | 4 Hz
Sommeil profond | Soulagement de la douleur | Anti-âge | Guérison

THÊTA 4 Hz | 8 Hz
Sommeil paradoxal | Relaxation profonde | Méditation | Créativité

ALPHA 8 Hz | 13 Hz
Esprit détendu | Réduction du stress | Pensée positive | Apprentissage rapide

BÊTA 13 Hz | 30 Hz
Attention focalisée | Réflexion cognitive | Résolution de problèmes | Actif

GAMMA 30 Hz & plus

Cognition de haut niveau | Sollicitation de la mémoire | Conscience maximale

8 sept e mbre 2019 • n °1 5 6


●● Bêta 13 Hz-30 Hz : ces ondes
dominent notre état de conscience
éveillé, lorsque l’attention est dirigée
sur des tâches cognitives et le monde
extérieur. Au moment précis où vous
lisez cet article, vous fonctionnez
avec les ondes bêta. C’est un état
d’hyperactivité. Il existe des ondes
bêta de basse fréquence, de moyenne
fréquence et de haute fréquence.
Les ondes bêta de basse fréquence
correspondent à un état de détente
au cours duquel on ne perçoit pas
de menace extérieure, mais où l’on
demeure conscient de son corps dans
l’espace-temps. C’est l’état dans lequel
vous vous trouvez quand vous lisez,
quand vous surveillez votre enfant,
au cours d’une conversation amicale
ou quand vous écoutez une confé-
rence. Les ondes bêta de moyenne
fréquence correspondent à un état de
stimulation légèrement plus impor-
tant, par exemple lorsque vous êtes
au milieu d’un groupe, que vous vous
présentez à tout le monde lors d’un
événement et que vous devez retenir
tous les prénoms. Dans cet état, nous
sommes plus vigilants, mais nous ne
sommes pas excessivement stressés
ni complètement déséquilibrés d’un
point de vue émotionnel. On peut dire
que c’est un état de « bon » stress.
En revanche, quand nous sommes
en ondes bêta de haute fréquence,
nous sommes excessivement stimu-
lés par les hormones du stress. Ces
ondes cérébrales sont associées
aux émotions de survie, comme la
colère, la frustration, l’état d’alerte,
la souffrance, le chagrin, l’angoisse
et la dépression.
●● Gamma > 30 Hz : ce sont les ondes
les plus rapides des ondes cérébrales.
Le Dr Joe Dispenza parle d’un état
de super conscience. Cette énergie
à fréquence élevée est présente
lorsque notre cerveau est stimulé par
un événement interne, par exemple
lors d’une méditation, lorsque les
yeux sont fermés et que l’on explore
son monde intérieur, et non par un
événement extérieur au corps.
Comment fonctionnent
les sons binauraux ?
L es sons binauraux sont deux
sons de fréquence voisine
dont la combinaison donne un son
plus complexe et qui, lorsqu’on les
écoute avec un casque, aident à
synchroniser les deux hémisphères
du cerveau.
Les sons binauraux ont été obser-
vés pour la première fois par le
scientifique allemand H.W. Dove
en 1839, mais ce n’est qu’en 1960
que le milieu médical a commencé
à les utiliser, particulièrement lors
d’opérations dentaires, constatant
alors une diminution des saigne-
ments, de l’anxiété et des doses
d’anesthésie. De nombreuses études
ont mis au jour les avantages des
battements binauraux, depuis les
performances cognitives jusqu’à la
réduction du stress, en passant par
la maîtrise de la douleur physique.
On peut entre autres se référer à
l’article du Dr Gerald Oster, intitulé
« Auditory Beats in the Brain » (Scientific
American, 1973), qui a compris que
les sons binauraux étaient un outil
précieux pour la recherche cognitive
et neurologique.
Voici quelques bienfaits que peut
apporter l’écoute de ces sons :
••une baisse du niveau de stress ;
••une plus grande concentration ;
••l’augmentation de la mémoire et
des performances mentales ;
••une augmentation de la créativité ;
••des méditations profondes ;
••une meilleure humeur ;
••la suppression des mauvaises
habitudes.
En pratique, vous écoutez, avec un
casque audio de bonne qualité, une
piste qui transmet une tonalité dans
une oreille et une tonalité différente
dans l’autre oreille. Quand il entend
les deux fréquences différentes,
le cerveau réagit en interprétant
ces deux fréquences comme une
fréquence sonore cohérente et
BIEN DANS SON CORPS
rythmique, appelée « battement
binaural ». Cette fréquence, que le
cerveau interprète et suit, représente
la différence mathématique entre
les deux fréquences des sons de
gauche et de droite. Par exemple,
si une fréquence sonore de 200 Hz
est envoyée à l’oreille gauche et une
autre de 205 Hz à l’oreille droite, le
cerveau traitera ces deux fréquences
et percevra une nouvelle fréquence
de 5 Hz.
Les battements
binauraux pour
diminuer le stress,
améliorer le sommeil
et gagner en longévité
L e Dr Vincent Giampapa, ancien
président du Conseil américain
de la médecine anti-âge, à découvert
que les structures des ondes alpha,
thêta et delta produites à l’aide de
la thérapie binaurale modifient ra-
dicalement la production des trois
hormones importantes reconnues
comme facteurs clés du bien-être
et de la longévité :
●● La DHEA, hormone fondamentale
qui aide à produire d’autres hormones
dont le corps à besoin, elle aussi es-
sentielle à la fonction immunitaire.
Elle détermine à la fois notre âge
physiologique et notre résistance
aux maladies. Lorsque les niveaux
de DHEA sont élevés, nous sommes
en forme et en bonne santé.
●● Le cortisol, qui est associé au stress
et à l’accélération du vieillissement
s’il est secrété de façon chronique.
Cette hormone a un impact sur l’ap-
prentissage, la mémoire et peut avoir
des effets négatifs généralisés sur la
santé et le bien-être en augmentant
le stress dans le corps.
●● La mélatonine, hormone paci-
fique qui nous permet de dormir
paisiblement. À mesure que nous
vieillissons, nous produisons moins
de mélatonine, ce qui nous dessert
fortement, puisque le sommeil permet
au cerveau de se régénérer.
s e pte mbr e 2 0 1 9 •  n °1 5 6 9
 BIEN DANS SON CORPS
Le Dr Giampapa a mené une étude sur 19 utili-
sateurs qui ont écouté des sons binauraux 4 fois
par jour 15 minutes pendant trois jours. Résultat,
68 % ont augmenté leur niveau de DHEA, le niveau
de cortisol a diminué en moyenne de 46 % et plu-
sieurs participants ont eu une diminution de 70 à
80 %. Enfin, le plus grand changement a été dans
la production de mélatonine. Elle a augmenté en
moyenne de 97 %.
Vous pouvez trouver des sons binauraux en vente sur
le site www.mental-waves.com, sur la plate-forme
de musique Spotify ou sur YouTube. Lorsque je
manque de sommeil ou que je suis particulièrement
stressé, je prends trente minutes pour plonger
mon cerveau et mon corps dans des ondes lentes
(alpha ou thêta). J’en ressors chaque fois régénéré.
Je m’installe au soleil sur l’herbe, sur mon canapé,
sur mon lit, peu importe. Avec l’environnement de
plus en plus chaotique dans lequel nous vivons,
une technologie comme les sons binauraux peut
changer la donne pour beaucoup de personnes.
En pratique
1. Choisissez un créneau, idéalement en début
d’après-midi.
2. Trouvez un endroit calme et reposant, sous un
arbre en extérieur, dans une salle de repos au tra-
vail ou dans votre voiture, comme pourraient le
faire les chauffeurs de taxi.
3. Réglez votre alarme pour trente minutes.
4. Sélectionnez votre piste audio, mettez vos
écouteurs, appuyez sur « play », fermez les yeux
et plongez pleinement dans l’écoute. Person-
nellement, j’utilise un lecteur mp3 dépourvu de
technologie Bluetooth et Wi-Fi pour ne pas être
dérangé comme je le serais avec mon portable. Je
réserve cet appareil au repos et à la détente (sons
binauraux, méditation, musique de la nature, etc.).
Thomas Mahieu
Coach sportif/santé
www.actif-coaching.com
Études
Anxiété : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/
pubmed/11191043
Humeur : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/
articles/PMC4428073/
Sommeil : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/
articles/PMC6165862/
Dr Giampapa : http://activityismedicine.com/
files/The_Value_of_AIM_Meditation.pdf
10 sept e mbre 2019 • n °1 5 6
NEWS
Le jus de tomate
améliorerait la santé
cardiovasculaire
J us de tomate non salé à volonté, pendant un
an ! Cette consigne singulière a été donnée à
184 hommes et 297 femmes, dans le cadre d’une
étude1 conduite au Japon. Les participants l’ont scru-
puleusement suivie, buvant au quotidien l’équivalent
d’un verre en moyenne. À la fin de cette période, les
94 personnes qui souffraient de préhypertension ou
d’hypertension ont vu leur pression sanguine diminuer,
passant de 141,2 en moyenne à 137 mmHg quand le
cœur se contracte, et de 83,3 à 80,9 mmHg quand il
se relâche. Le taux de cholestérol LDL a baissé chez
les 125 personnes qui en présentaient un excès, de
155 à 149,9 mg/dl. Ces effets favorables à la santé
cardiovasculaire ont été observés quel que soit l’âge
des participants. Ils s’expliquent par la richesse de
ce légume-fruit en composés bioactifs, comme les
caroténoïdes, la vitamine A, l’acide γ-aminobutyrique
et le calcium.
Chez les femmes
ménopausées, ce n’est
pas le poids qui augmente
le risque d’accident
cardiovasculaire,
mais plutôt l’endroit
où la graisse est stockée
C orps en forme de pomme ou de poire ? Loin d’être
une simple considération esthétique, il s’agit d’un
précieux indicateur de la santé cardiovasculaire, plus
fiable que le seul indice de masse corporel. Le suivi
d’un groupe de 161 808 femmes, âgées de 50 à 79 ans,
sur plus de vingt ans, a montré que les participantes
présentant la quantité de graisse la plus importante
dans la région abdominale (la forme pomme) dou-
blaient leur risque d’être victimes d’un AVC ou d’un
problème cardiaque, en comparaison avec celles qui
en présentaient moins. Lorsque la graisse est localisée
au niveau des cuisses et des jambes (la forme poire),
le risque de maladie cardiovasculaire est réduit de
40 %. Voilà de quoi réconcilier les femmes avec leur
« culotte de cheval » !
1. Tamami Odai et al. Unsalted Tomato Juice Intake Improves Blood Pressure and Serum
Low-Density Lipoprotein Cholesterol Level in Local Japanese Residents at Risk of Car-
diovascular Disease. Food Science & Nutrition, 2019
 INFOS SUR LA SANTÉ NATURELLE

Les bienfaits du soja pour Négliger sa vie sociale

le cœur sont confirmés augmenterait le risque
La consommation de produits de facture chez la femme
à base de soja diminue légèrement
Une perte de masse osseuse dans les hanches
le taux de cholestérol.
augmentée de 0,108 % en fonction du stress social.

D epuis 1999, l’agence sanitaire américaine

(Food and Drug Administration, FDA)
autorise les fabricants de produits à base de
P assé la ménopause, la densité et la solidité des os diminuent et
près d’un quart des femmes ont un risque d’ostéoporose et de
fracture plus élevé. Pour renforcer les os, on conseille souvent de
soja à indiquer que ces protéines végétales
faire de l’exercice physique doux (comme la marche) ou de consom-
sont bonnes pour la santé cardiovasculaire.
mer des aliments anti-inflammatoires et riches en antioxydants. Ces
En 2017, elle annonçait pourtant son souhait
recommandations sont justes, mais une nouvelle étude4 britannique
de se repositionner sur la légitimité de cette
a fait une découverte surprenante sur la prévention des risques
mention, laissant entendre que les preuves
de fractures. Pendant 6 ans, 11 000 femmes de plus de 50 ans ont
scientifiques n’étaient pas suffisamment so-
été suivies par des chercheurs qui ont mesuré leur perte de masse
lides. Des chercheurs canadiens2 ont examiné
osseuse en fonction d’un facteur bien précis : la qualité de leurs
les 46 essais cités par l’agence qui ont été
relations sociales. Dans un questionnaire, chaque femme devait
conduits au cours des vingt dernières années
décrire ses relations sociales selon trois critères : 1) le niveau de
sur les effets de la consommation de proté-
stress social (évalué en fonction des relations sociales de mauvaise
ines de soja sur le taux de cholestérol. Ils ont
qualité ou peu épanouissantes) ; 2) le niveau de soutien social (calculé
conclu que des bénéfices, certes modestes,
selon les relations sociales de bonne qualité et rassurantes) ; 3) le
y étaient associés, le soja permettant une
fonctionnement social global (niveau et fréquence des interactions
réduction du taux de cholestérol total et du
sociales). Conclusion de leurs observations : plus le stress social
cholestérol LDL. Selon les auteurs, si elle reste
augmentait, plus la perte de masse osseuse était forte. Pour les
inférieure à 5 %, coupler la consommation de
hanches, elle atteignait 0,108 % de perte supplémentaire, 0,082 %
ces produits à celle de noix, de fibres et de
pour le fémur et 0,069 % pour les lombaires. Pour les femmes avec
stérols végétaux pourrait réduire le risque
une faible activité sociale mais peu de stress, le fémur et la hanche
cardiovasculaire de près de 30 %. Ils estiment
étaient plus touchés.
que nous sommes entrés dans l’ère des pro-
téines végétales et qu’il serait dommage de
ne pas accompagner cette évolution par des
messages clairs adressés aux consommateurs. De faibles taux de vitamine K
liés à la limitation
Les mousses révélatrices de la mobilité et à l’invalidité
de la mortalité chez les personnes âgées
par les métaux lourds
D ifficulté à marcher, à monter les escaliers... Les problèmes de
mobilité chez les aînés conduisent inéluctablement à la dépen-
L es mousses sont de précieuses bio-indica-
trices : tous les cinq ans, des chercheurs du
Muséum national d’histoire naturelle scrutent
dance. Une étude5 menée auprès de 635 hommes et 688 femmes âgés
de 70 à 79 ans vient d’établir un lien entre ces troubles et le déficit
en vitamine K. Les personnes âgées présentant un faible niveau de
à la loupe ces végétaux, sur 500 sites répartis
phylloquinone, la forme sous laquelle la vitamine circule dans le sang,
dans toute la France, à la recherche des métaux
ont un risque de présenter une limitation de mobilité (définie par une
lourds qui polluent l’environnement. Une étude3
difficulté à marcher 400 m ou à monter 10 marches, évoquée deux
menée par l’Inserm a croisé les résultats de ces
fois de suite au cours des entretiens biannuels) multiplié par 1,5 et
analyses avec les données relatives à l’état de
un risque de déficience motrice (l’incapacité à réaliser les actions
santé de 20 000 personnes entre 1996 et 2017.
précédentes) multiplié par 2. Ainsi, il est crucial d’intégrer des ali-
Elle a mis en évidence un lien entre le risque de
ments riches en vitamine K aux menus, les meilleures sources étant
décès et l’exposition à ces contaminants issus
les légumes verts à feuilles (notamment le chou kale et le brocolis),
des activités industrielles ou des transports,
et certains produits laitiers. Par exemple, une demi-tasse (environ
même dans des régions rurales considérées
58 g) de brocolis cuits à l’eau couvre 138 % des besoins journaliers.
comme préservées.

2. Jenkins DJA. Cumulative Meta-Analysis of the Soy Effect Over Time. J Am Heart Assoc. 2019 Jul 2;8(13):e012458
3. Lequy E et al. Long-Term Exposure to Atmospheric Metals Assessed by Mosses and Mortality in France. Environ Int. 2019 Aug;129:145-153
4. Follis (S. L.), Bea (J.), Klimentidis (Y.), et al., « Psychosocial stress and bone loss among postmenopausal women: results from the Women’s Health Initiative », J Epidemiol Community Health, juillet 2019,
doi: 10.1136/jech-2019-212516
5. Shea MK et al. Vitamin K Status and Mobility Limitation and Disability in Older Adults: The Health, Aging, and Body Composition Study. J Gerontol A Biol Sci Med Sci. 2019 May 11
 LE DOSSIER DU MOIS

5 épices qui vous défendent

de 15 grandes maladies (2e partie)
Le safran contre
la dépression et
les troubles cognitifs
L a réputation du safran lui a valu
d’être baptisé « l’or rouge ». Il
est cité dans les pharmacopées tradi-
tionnelles pour ses effets positifs sur
l’humeur, et les recherches actuelles
confirment son efficacité. Une série
d’études cliniques a mis en évidence
que des extraits de safran pouvaient Pour le safran, préférez les pistils entiers rouges plutôt que le safran en poudre, souvent faux ou rallongé
avec d’autres produits
améliorer les symptômes dépressifs1
et qu’ils étaient aussi efficaces que les
traitements de référence, l’imipramine2 cité du safran à celle du donézépil, le produits. Sous l’appellation « safran
et la fluoxétine3 (qui est la molécule médicament indiqué dans les formes des Indes » se cache souvent le
du Prozac) pour réduire le stress et modérées de la maladie, avec des curcuma. Il faut préférer les pistils
la sévérité des dépressions légères à améliorations de même niveau dans entiers rouges et bien colorés. Dans
modérées, mais sans les inconvénients. les deux groupes testés6. les études, l’extrait sec ou liquide
L’action du safran est ressentie dès la Les autres vertus du safran de safran est généralement dosé à
première semaine et l’amélioration 30 mg par jour. Il est déconseillé aux
se poursuit ensuite. L’effet antidé- ●● Améliorer les troubles de la vue7 :
femmes enceintes.
presseur du safran est dû à plusieurs le safran pourrait protéger les diffé-
rents tissus de l’œil dans la DMLA et Thé vert au safran 
mécanismes grâce à sa richesse
la cataracte. Délayer une cuillère à soupe de miel
en molécules aux propriétés anti-
oxydantes, anti-inflammatoires et ●● Agir dans les dysfonctionnements avec de l’eau chaude, ajouter 4 à
neuroprotectrices4. sexuels de l’homme8 : amélioration 5 stigmates de safran, laisser infuser
du désir sexuel, de l’érection et de 5 minutes. Dans la théière, verser le
En rapport direct avec son action sur le la satisfaction des rapports sexuels. miel safrané et ajouter le thé vert.
système nerveux central et son action ●● Protéger le cœur et les vaisseaux9. Laisser infuser encore cinq minutes
antioxydante, le safran peut améliorer ●● Contrecarrer le développement avant de déguster. Une fois la théière
l’apprentissage et la mémoire. Il a été d’une intolérance à l’insuline et vidée, le safran et le thé supportent
testé chez des personnes souffrant améliorer les paramètres sanguins10. très bien une seconde infusion.
d’une forme modérée de la maladie
d’Alzheimer et, au bout de quatre Comment consommer
le safran INFOS PRODUITS
mois, leurs performances dans le
Safran (LPEV) : www.lpev.fr
domaine de la mémoire, du langage Si vous achetez l’épice, il faut savoir
04 70 90 61 46
et de l’orientation étaient meilleures5. que 60 % du safran vendu en poudre
est faux ou rallongé avec d’autres Safran (Vit’All) + : boutiques bio
Une autre étude a comparé l’effica-

1. HAUSENBLAS HA et al. Saffron (Crocus sativus L.) and major depressive disorder: a meta-analysis of randomized clinical trials. J Integr Med. 2013 ; 11 : 377-383
2. Akhondzadeh S. et al. Comparison of Crocus sativus L. and imipramine in the treatment of mild to moderate depression : a pilot double-blind randomized trial [ISRCTN45683816]. BMC Complemen-
tary and Alternative Medicine, 4 (2004) 12-16
3. Noorbala A.A. et al. Hydro-alcoolic extract of Crocus sativus L. versus fluoxetine in the treatment of mild to moderate depression : a double-blind, randomized pilot trial. Journal of Ethnopharmacolo-
gy,
97 (2005) 281-284
4. LOPRESTI AL, DRUMMOND PD. Saffron (Crocus sativus) for depression: a systematic review of clinical studies and examination of underlying antidepressant mechanisms of action. Hum Psychophar-
macol. 2014 ; 29 : 517-527
5. AKHONDZADEH S et al. Saffron in the treatment of patients with mild to moderate Alzheimer’s disease: a 16-week, randomized and placebo-controlled trial. J Clin Pharm Ther. 2010 ; 35 : 581-588
6. AKHONDZADEH S et al. A 22- week, multicenter, randomized, double-blind controlled trial of Crocus sativus in the treatment of mild- to-moderate Alzheimer’s disease. Psychopharmacology (Berl).
2010 ; 207 : 637-643
7. YAMAUCHI M et al. Crocetin prevents retinal degeneration induced by oxidative and endoplasmic reticulum stresses via inhibition of caspase activity. Eur J Pharmacol. 2011 ; 650 : 110-119. MAKRI
OE et al. Saffron administration prevents selenite-induced cataractogenesis. Mol Vis. 2013 ; 19 : 1188-1197. FALSINI B et al. Influence of saffron supplementation on retinal flicker sensitivity in early
age-related macular degeneration. Invest Ophthalmol Vis Sci. 2010 ; 51 : 6118- 6124
8. SHAMSA A et al. Evaluation of Crocus sativus L. (saffron) on male erectile dysfunction: a pilot study. Phytomedicine. 2009 ; 16 : 690-693. MODABBERNIA A et al. Effect of saffron on fluoxetine-induced
sexual impairment in men: randomized double-blind placebocontrolled trial. Psychopharmacology (Berl). 2012 ; 223 : 381-388
9. IMENSHAHIDI M et al. ; The Effect of Chronic Administration of Saffron (Crocus sativus) Stigma Aqueous Extract on Systolic Blood Pressure in Rats. Jundishapur J Nat Pharm Prod. 2013 Nov ;8(4) :175-9
10. ADAI F et al. Saffron aqueous extract prevents metabolic syndrome in patients with schizophrenia on olanzapine treatment: a randomized triple blind placebo controlled study. Pharmacopsychiatry.
2014 ; 47 : 156-161

12 sept e mbre 2019 • n °1 5 6

 LE DOSSIER DU MOIS

Le gingembre contre Il n’est cependant pas possible de Les autres vertus

déterminer la dose efficace ; dans du gingembre
l’arthrose, la migraine les études, cela allait de 750 mg à
et les douleurs ●● Supprimer les nausées16 : le gin-
2 000 mg de poudre de gingembre.
gembre fait merveille en soulageant
menstruelles Le gingembre semble avoir une action
les nausées et vomissements de
progressive, il ne faut pas hésiter à
L
a médecine ayurvédique dé-
crit le gingembre depuis des poursuivre sur le long terme et à
toutes sortes (mal des transports,
grossesse17, digestion difficile, suites
siècles comme la plante capable de augmenter la quantité en cas d’in-
flammation aiguë. de chimiothérapie, etc.).
combattre les inflammations de ●● Aider à lutter contre le cancer18 :
toutes sortes. Au cours des dernières Le gingembre est aussi intéressant le gingembre pourrait présenter des
décennies, les scientifiques ont pu pour soulager les maux de tête : en effets protecteurs contre le cancer
décrire son action et analyser ses consommant régulièrement 2,5 g en ralentissant la prolifération des
effets. Ils ont d’abord découvert que de poudre, 64 % des migraineux cellules cancéreuses, par exemple
le gingembre inhibait la synthèse des ont été soulagés, une efficacité dans le cas du cancer de la prostate,
prostaglandines et des leucotriènes équivalente à celle des médicaments
– des facteurs inflammatoires – et du poumon, du foie et de l’estomac.
antimigraineux14.
que ses différents composés, les ●● Stimuler l’immunité19.
gingérols, les shoagols et les paradols, Dans le syndrome prémenstruel ●● Prévenir l’ulcère de l’estomac20 :
entrent en jeu dans le processus. Le (SPM) et l’endométriose, avaler le gingembre agit préventivement,
gingembre aurait ainsi une activité du gingembre devrait devenir un mais il inhibe aussi la croissance
identique à celle des coxibs, des anti- réflexe. Plusieurs études ont éva- d’Helicobacter pylori et prévient les
inflammatoires non stéroïdiens11, lué son action et l’ont comparée à lésions induites par la bactérie.
mais avec l’avantage d’une double celle d’un médicament analgésique. ●● Aider dans le diabète de type 221 :
action, anti‑inflammatoire, mais aussi Conclusion : prendre 750 à 2 000 mg le gingembre pourrait aider à contrô-
antioxydante. Dans l’arthrose, le gin- de gingembre en poudre durant les ler la glycémie et le taux de lipides
gembre est efficace contre la raideur trois ou quatre premiers jours du sanguins.
articulaire et contre la douleur12 ; il cycle permet de traiter le SPM15.
a aussi prouvé ses bienfaits dans la L’effet se ressent sur les douleurs Comment utiliser
polyarthrite rhumatoïde13. Il peut lombaires et abdominales, l’anxiété, le gingembre
se prendre seul ou s’associer à des la tristesse, les ballonnements, les Dans les études, le gingembre est
médicaments anti-inflammatoires. nausées, etc. utilisé en poudre ou en gélules et c’est
un moyen simple de le consommer.
Pourtant, le gingembre frais est
bien meilleur, il se râpe sur les plats
sautés, les soupes de légumes, le
poisson, etc. Il peut aussi être confit
et incorporé à des gâteaux. Mariné,
il accompagne les sushis.
Infusion gingembre-citron
Éplucher et râper un pouce de
gingembre. Verser au fond d’une
tasse et ajouter de l’eau bouillante.
Faire des cures de gingembre (frais, en poudre ou en gélules) peut notamment aider à soulager l’arthrose, Ajouter le jus d’un demi-citron.
les inflammations et les maux de tête Couvrir et laisser infuser dix minutes.
11. Kiuchi F : Inhibition of prostaglandin and leukotriene biosynthesis by gingerols and diarylheptanoids. Chem Pharm Bull 1992, 40(2):387-391
12. Paramdeep G. Efficacy and tolerability of ginger (Zingiber officinale) in patients of osteoarthritis of knee. Indian J Physiol Pharmacol. 2013 Apr-Jun;57(2):177-83
13. Al-Nahain A, Jahan R, Rahmatullah M. Zingiber officinale: A Potential Plant against Rheumatoid Arthritis. Arthritis. 2014;2014:159089
14. Maghbooli M, Golipour F, Moghimi Esfandabadi A, Yousefi M. Comparison between the efficacy of ginger and sumatriptan in the ablative treatment of the common migraine. Phytother Res. 2014
Mar;28(3):412-5. doi: 10.1002/ptr.4996
15. Chen CX, Barrett B, Kwekkeboom KL. Efficacy of Oral Ginger (Zingiber officinale) for Dysmenorrhea: A Systematic Review and Meta-Analysis. Evidence-Based Complementary and Alternative Medi-
cine, vol. 2016, Article ID 6295737, 10 pages, 2016. doi:10.1155/2016/6295737
16. Ebrahami N, Maltepe C, Einarson A. Optimal management of nausea and vomiting of pregnancy. Int J Womens Health 2010; 2: 241-8 Dabaghzadeh F, Khalili H, Dashti-Khavidaki S. Ginger for preven-
tion or treatment of drug-induced nausea and vomiting. Curr Clin Pharmacol. 2014;9(4):387-94. Review
17. Pereira MM, Haniadka R, Chacko PP, Palatty PL, Baliga MS. Zingiber officinale Roscoe (ginger) as an adjuvant in cancer treatment: a review. J BUON. 2011 Jul-Sep;16(3):414-24
18. Saha A, Blando J, Silver E, Beltran L, Sessler J, Digiovanni J. 6-Shogaol from Dried Ginger Inhibits Growth of Prostate Cancer Cells Both In Vitro and In Vivo through Inhibition of STAT3 and NF-kappaB
Signaling. Cancer Prev Res (Phila) 2014.
Kim MO, Lee MH, Oi N et al. [6]- shogaol inhibits growth and in- duces apoptosis of non-small cell lung cancer cells by directly regula- ting Akt1/2. Carcinoge-
nesis 2014;35:683-91.Ishiguro K, Ando T, Maeda O et al. Ginger ingredients reduce viabi- lity of gastric cancer cells via dis- tinct mechanisms. Biochem Biophys Res Commun 2007;362:218-23
19. Sultan MT, Butt MS, Qayyum MM, Suleria HA. Immunity: plants as effective mediators. Crit Rev Food Sci Nutr. 2014;54(10):1298-308
20. Haniadka R, Saldanha E, Sunita V, Palatty PL, Fayad R, Baliga MS. A review of the gastroprotective effects of ginger (Zingiber officinale Roscoe). Food Funct. 2013 Jun;4(6):845-55
21. Azimi P, Ghiasvand R, Feizi A, Hariri M, Abbasi B. Effects of Cinnamon, Cardamom, Saffron, and Ginger Consumption on Markers of Glycemic Control, Lipid Profile, Oxidative Stress, and Inflammation
in Type 2 Diabetes Patients. Rev Diabet Stud. 2014 Fall-Winter;11(3-4):258-66

s e pte mbr e 2 0 1 9 •  n °1 5 6 13

 LE DOSSIER DU MOIS

Les précautions à respecter :

En cas de calculs biliaires, la
Commission E recommande de
consulter son médecin avant de
prendre du gingembre.
À fortes doses, le gingembre peut
conduire à des irritations stomacales.
Pour les femmes enceintes ou allai-
tantes, il est recommandé de ne pas
dépasser la dose d’1 g de gingembre
sec par jour.
Le gingembre fluidifie le sang et des
interactions sont possibles avec les
anticoagulants. Le rhizome de curcuma se différencie de celui du gingembre par sa couleur : il est d’un orange vif à l’intérieur

INFOS PRODUITS
Quantaginger (Phytoquant) : démontrées dans l’arthrose, les ragique, de la maladie de Crohn, de
www.phytoquant.net rhumatismes inflammatoires, les l’hyperperméabilité intestinale, etc. 
0 805 11 03 27 pathologies digestives, l’athérome, ●● Traiter les intoxications, notamment
Phytostandard gingembre : le cancer, le diabète, etc. médicamenteuses27 : la curcumine
www.commander-pileje.fr active les enzymes de détoxication du
ou pharmacies Les nombreuses vertus foie et le soutient dans ses fonctions.
du curcuma ●● Lutter contre le vieillissement du
●● Soulager les douleurs articulaires cerveau28 : le curcuma est un neuro-
ou tendineuses23 : le curcuma à la protecteur puissant qui a montré une
Le curcuma contre dose de 1,5 g est aussi efficace que certaine efficacité dans la maladie
l’inflammation l’ibuprofène avec moins d’effets d’Alzheimer.
secondaires. ●● Prévenir le diabète29 : le curcuma
L e nombre de recherches sur le
curcuma est impressionnant, ●● Traiter l’ulcère de l’estomac24 : augmente les récepteurs à l’insuline
et améliore les fonctions du pancréas.
démontrant d’innombrables bienfaits 1,5 g de curcuma permet de faire
pour la santé. Le curcuma contient de disparaître les lésions ulcéreuses Le curcuma contre le cancer
multiples principes actifs, notamment en 1 à 3 mois de traitement chez Préventivement, le curcuma est très
des curcuminoïdes qui lui donnent sa 19 patients sur 25. actif contre le cancer, une consom-
couleur orangée, dont la curcumine ●● Prévenir les pathologies cardio- mation régulière protège l’ADN et
si convoitée. Les curcuminoïdes vasculaires25 : le curcuma maintient renforce la cohésion des cellules, ce
sont de puissants antioxydants et l’intégrité des vaisseaux sanguins, qui empêche l’apparition de cellules
anti-inflammatoires, ils bloquent ce qui lui permet de lutter contre mutées, potentiellement cancéreuses30.
très efficacement la production de l’hypertension. Beaucoup d’études ont rapporté le
toutes les substances inflammatoires ●● Calmer l’inflammation intestinale26 : rôle anticancéreux des curcuminoïdes
connues du corps, répondant aussi le curcuma est un grand protecteur de et de son chef de file, la curcumine,
bien aux inflammations aiguës que l’intestin, il joue un rôle central dans notamment dans le cancer du côlon31,
chroniques22. D’autre part, le curcuma la prévention de toutes les maladies du duodénum, de l’œsophage, du
est un protecteur majeur du foie. intestinales et est efficace notamment sein32, de l’utérus33, des ovaires34,
Les répercussions de ces proprié- dans le traitement du côlon irritable, de la prostate35, etc. Ces substances
tés sont multiples ; elles ont été de la colite, de la rectocolite hémor- présentent des mécanismes d’action

22. Augustine Amalraj et al, Biological activities of curcuminoids, other biomolecules from turmeric and their derivatives – a review, J Tradit Complement Med, 2017, 7 (2) : 205–233 James W Daily et al,
Efficacy of Turmeric Extracts and Curcumin for Alleviating the Symptoms of Joint Arthri- tis: a Systematic Review and Meta-Analysis of Rando- mized Clinical Trials, J Med Food. 2016, 19 (8) : 717–729
Sahebkar A et al, Are curcuminoids effective C-reac- tive protein-lowering agents in clinical practice? Evidence from a meta-analysis, Phytother Res, 2014, 28 (5) : 633-42
23. Kuptniratsaikul V, Thanakhumtorn S, Chinswangwatanakul P, Wattanamongkonsil L, Thamlikitkul V. Efficacy and safety of Curcuma domestica extracts in patients with knee osteoarthritis. J Altern
Complement Med. 2009 Aug;15(8):891-7. doi: 10.1089/acm.2008.0186
24. Prucksunand C et al, Phase II clinical trial on effect of the long turmeric (Curcuma longa Linn) on healing of peptic ulcer, Southeast Asian J Trop Med Public Health., 2001, 32 (1) : 208-15
25. Karimian MS et al, Curcumin and Endothelial Func- tion : evidence and Mechanisms of Protective Effects, Curr Pharm Des. 2017 Feb 22
26. Stefan Bereswill et al, Anti-Inflammatory Effects of Resveratrol, Curcumin and Simvastatin in Acute Small Intestinal Inflammation, PLoS One, 2010, 5 (12) : e15099
27. Gupta SC et al, Therapeutic roles of curcumin: lessons learned from clinical trials, AAPS J, 2013, 15 (1) : 195-218
28. Pocernich CB et al, Nutritional approaches to modulate oxidative stress in Alzheimer’s disease, Curr Alzheimer Res, 2011, 8 (5) : 452-69
29. Hajavi J et al, Curcumin: a Naturally Occurring Modula- tor of Adipokines in Diabetes, J Cell Biochem, 2017 May 9
30. Tuorkey MJ et al, Curcumin a potent cancer preven- tive agent : Mechanisms of cancer cell killing, Interv Med Appl Sci, 2014, 6 (4) : 139-46
31. Carroll RE et al, Phase IIa clinical trial of curcumin for the prevention of colorectal neoplasia, Cancer Prev Res (Phila), 2011, 4 (3) : 354-64
32. Kumar P et al, Curcumin as an adjuvant to breast cancer treatment, Anticancer Agents Med Chem, 2015,15 (5) : 647-56
33. P R Debata et al, A novel curcumin-based vaginal cream Vacurin selectively eliminates apposed human cervical cancer cells, Gynecol Oncol, 2013, 129 (1) : 145 – 153
34. Yallapu MM et al, Curcumin induces chemo/radio- sensitization in ovarian cancer cells and curcumin nanoparticles inhibit ovarian cancer cell growth, J Ovarian Res, 2010, 3 : 11
35. Ide H et al, Combined inhibitory effects of soy isofla- vones and curcumin on the production of prostate- specific antigen, Prostate, 2010, 70 (10) : 1127-33

14 sept e mbre 2019 • n °1 5 6

 LE DOSSIER DU MOIS

multiples et parviennent à inhiber traitements terminés, pour réduire En complément alimentaire, l’une des
les facteurs de croissance et la pro- le risque de récidive. meilleures formes de curcuma sont
lifération des cellules cancéreuses36. les phospholipides, qui permettent
La curcumine a aussi pour proprié- Comment optimiser une plus importante absorption.
té de s’opposer à l’angiogenèse, l’absorption du curcuma ? Attention à ne pas confondre cur-
c’est-à-dire la formation de vaisseaux 75 % du curcuma consommé se re- cuma et curcumine, la curcumine
sanguins dans les tumeurs nécessaires trouve dans les selles et on a longtemps ne représentant qu’une minuscule
à leur développement ; elle favorise recommandé d’y ajouter du poivre fraction, entre 2 et 4 %.
les agents suppresseurs de tumeurs noir, qui avait le pouvoir de multiplier Le curcuma est déconseillé en cas
et encourage l’apoptose, le suicide par 20 son absorption. Mais le poivre d’obstruction des voies biliaires et
des cellules malades37. noir et son principe actif, la pipérine, de calculs biliaires. À cause de son
Combiné aux traitements, le curcuma sont des substances inflammatoires, effet anticoagulant, il est conseillé
favoriserait la mort cellulaire et rédui- ils créent une inflammation de la paroi de stopper les compléments deux
rait la formation de métastases, ainsi intestinale qui facilite le passage dans semaines avant une intervention
que la toxicité des chimiothérapies le sang de la curcumine, mais aussi chirurgicale.
et des radiothérapies38. de molécules indésirables.
Pourtant, si le curcuma semble être En revanche, le gingembre, qui INFOS PRODUITS
un vrai médicament anticancer, il facilite également l’absorption, Curminal (Le Stum) :
est aussi recommandé de ne pas forme une belle synergie anti- www.labo-lestum.fr
en consommer durant les chimio- inflammatoire avec le curcuma. En Super curcuma 500 mg
thérapies, car il pourrait réduire outre, les curcuminoïdes sont lipo- (Supersmart) :
solubles, c’est-à-dire qu’ils aiment les www.supersmart.com/fr
leur action, notamment dans le
cancer du sein. Il n’y a aucun risque corps gras39. Dans l’alimentation, on 0800 666 742 
à l’utiliser dans l’alimentation, mais peut saupoudrer un peu partout du
prendre des extraits concentrés en curcuma en y adjoignant du gingem- Annie Casamayou
curcumine est contre-indiqué dans bre râpé et un lipide, plus une petite Naturopathe
plusieurs protocoles ; par contre, ils pincée de poivre si vous ne souffrez www.mon-naturopathe.com
auront un grand intérêt une fois les pas d’inflammation digestive.
36. Debasish Bandyopadhyay, Farmer to pharmacist: curcumin as an anti-invasive and antimetastatic agent for the treatment of cancer, Front Chem, 2014, 2 : 113
37. Jiang M et al, Curcumin induces cell death and res- tores tamoxifen sensitivity in the antiestrogen-resis- tant breast cancer cell lines MCF-7/LCC2 and MCF- 7/LCC9, Molecules, 2013, 18 (1) : 701-20
38. Bordoloi D. et al. Multi-Targeted Agents in Cancer Cell Chemosensitization: What We Learnt from Curcumin Thus Far. Recent Pat Anticancer Drug Discov. 2016;11(1):67-97
39. Pagala, Popuri, “Recent developments in delivery, bioavailability, absorption and metabolism of curcumin: the golden pigment from golden spice”, International Journal of Innovative Research and
Studies, May 2013

NEWS

Une consommation modérée de viande rouge

non transformée dans le cadre d’un régime méditerranéen
peut prévenir la sclérose en plaques
Un risque réduit jusqu’à 52 % avec 65 g d’agneau, de bœuf ou de porc au quotidien.

L a sclérose en plaques est une maladie neurodégénérative en progression, qui reste incurable à ce jour. Pour limiter les
risques de la développer, des chercheurs s’intéressent aux facteurs extérieurs qui y contribuent, dont l’alimentation.
Une étude menée en Australie1 a ainsi exploité les données relatives à 840 personnes pour déterminer s’il y avait un lien
entre le suivi d’un régime de type méditerranéen incluant 65 g de viande rouge non transformée (agneau, bœuf et porc)
et le diagnostic de démyélinisation. Ce phénomène correspond à une perte de la gaine de myéline qui protège les axones,
les longs filaments des neurones, première étape de la maladie.
Les auteurs ont bel et bien mis en évidence les bénéfices de ce type d’alimentation : en comparaison avec les personnes
qui adhèrent le moins à ce régime, celles qui s’y conforment le mieux ont un risque réduit de 37 à 52 % de développer la
sclérose en plaques. Cet effet protecteur pourrait s’expliquer par la richesse en nutriments bénéfiques pour les fonctions
neurologiques de la viande rouge, qui contient des protéines, du fer, du zinc, du sélénium, du potassium, de la vitamine D
et des vitamines du groupe B. Adopter une alimentation méditerranéenne enrichie en viande rouge, mais aussi veiller à
avoir un statut satisfaisant en vitamine D et éviter le tabac, sont des mesures simples à conseiller aux personnes à haut
risque de développer la maladie.

1. Black LJ et al. A Higher Mediterranean Diet Score, Including Unprocessed Red Meat, Is Associated with Reduced Risk of Central Nervous System Demyelination in a Case-Control Study of Australian
Adults. J Nutr. 2019 May 27. pii: nxz089 15
 L’ENQUÊTE DU MOIS

Les étonnants pouvoirs

du nerf vague contre
la dépression
Nerf vague

Nerfs rachidiens

Le nerf vague est une voie nerveuse capable de façonner

puissamment la chimie du cerveau. De récentes avancées
ont permis de comprendre comment l’utiliser comme Cœur

agent thérapeutique, notamment dans des cas de

Sommeil
Colonne
Estomac
vertébrale
dépression et de maladies inflammatoires. Rein
Intestin
grêle
Ganglions
sympathiques

●● Le système nerveux parasympa-

L e nerf vague est appelé ainsi
parce qu’il erre comme un thique, qui agit, lui, comme un frein Vessie
vagabond (vagus en latin) du crâne pour permettre la récupération, Prostate

jusqu’à l’abdomen. Ses fibres ont leur activer la détente et revenir à un

origine dans le cerveau et couvrent
un territoire très étendu : elles des-
cendent par le cou, puis traversent le
thorax et se ramifient ensuite dans
tout le tube digestif. Notez que même
si on parle en général du nerf vague,
en fait, ils sont au nombre de deux,
l’un à droite et l’autre à gauche.
Au fur et à mesure que la recherche
avance, il devient clair que le nerf vague
ne ressemble à aucun autre et qu’il
a des fonctions bien plus complexes
qu’il n’y paraît. L’idée de le manipuler
pour modifier les informations qu’il
véhicule est en passe de devenir
une voie de guérison efficace dans
de multiples pathologies.
Un nerf aux talents
multiples
Le système nerveux autonome
est composé de deux systèmes
opposés :
●● Le système nerveux sympathique,
qui se nourrit d’adrénaline et de cor-
tisol. Il exerce le même effet stressant
sur le corps que lorsque vous appuyez
sur l’accélérateur d’une automobile.
équilibre physiologique.
Le nerf vague est l’acteur majeur du
système parasympathique. À ce titre,
il est responsable de la réponse de
relaxation du corps et d’une vaste
gamme de fonctions, car il régule
l’influx nerveux gérant l’activité des
organes vitaux du corps. Ses effets
se propagent à la langue, au pharynx,
aux cordes vocales, aux poumons,
au cœur, à l’estomac, à la rate, aux
intestins ainsi qu’aux glandes qui
produisent les enzymes digestives
et les neurotransmetteurs apaisants
comme l’acétylcholine, la prolactine
et l’ocytocine. Il joue en particulier
un rôle crucial dans la digestion et
dans la fréquence cardiaque.
Quand le cerveau est
en feu
C ependant, le nerf vague n’est
pas un banal nerf moteur qui
transmettrait les commandes du
système nerveux central aux mus-
cles pour qu’ils se contractent ou
se relâchent. 80 à 90 % de ses fibres
sont dédiées aux communications
circulant dans l’autre sens, depuis
Système nerveux parasympathique
Système nerveux sympathique
le système nerveux entérique, celui
des intestins, jusqu’au cerveau1. Le
nerf vague est l’interface majeure
du fameux axe intestins-cerveau
par lequel transitent toutes les in-
formations essentielles gérant les
influences réciproques du cerveau
et du microbiote2. Des liens de cau-
salité ont ainsi été établis entre les
perturbations du microbiote et les
maladies neurologiques. En effet, les
molécules inflammatoires qui naissent
au niveau des intestins semblent tout
à fait capables de gagner le cerveau
via le nerf vague ; or, les scientifiques
l’affirment : l’inflammation cérébrale
chronique est largement impliquée
dans les maladies psychiatriques,
en particulier au cours des épisodes
dépressifs majeurs3.
Une solution contre
la dépression
La dépression touche un très
grand nombre de personnes ;
néanmoins, c’est une maladie complexe
et encore mystérieuse pour laquelle

1. EmmaYoung - Gut instincts: The secrets of your second brain - Volume 216, Issue 2895, 15 December 2012, Pages 38-42 - https://doi.org/10.1016/S0262-4079(12)63204-7
2. Bonaz, B. L., and Bernstein, C. N. (2013). Brain-gut interactions in inflammatory bowel disease. Gastroenterology 144, 36–49. doi: 10.1053/j.gastro.2012.10.003
3. Setiawan E, Wilson AA, Mizrahi R, et al. Role of Translocator Protein Density, a Marker of Neuroinflammation, in the Brain During Major Depressive Episodes. JAMA Psychiatry. 2015;72(3):268–275.
doi:10.1001/jamapsychiatry.2014.2427

16 sept e mbre 2019 • n °1 5 6

 L’ENQUÊTE DU MOIS

troubles du sommeil, les difficultés Les données sont encore insuffi-

Le malaise vagal psychomotrices, le sentiment de santes, mais l’électrostimulation
désespoir et en améliorant les capa- du nerf vague suscite un intérêt
Le nerf vague est surtout connu
pour être à l’origine du malaise cités de concentration5. Les raisons grandissant, la technique est peu
vagal. Il suffit d’une fatigue de son efficacité ne sont pas encore invasive, aucun effet secondaire
intense, d’une douleur violente tout à fait élucidées : ce serait tout à grave n’est relevé et les chercheurs
ou d’une trop forte chaleur et le la fois l’inhibition de l’inflammation pressentent son intérêt dans de
nerf vague, hyperstimulé, ralentit multiples autres pathologies, dont
le rythme cardiaque et dilate les
du cerveau, la stimulation des zones
cérébrales impliquées dans la régu- le cancer, les acouphènes, les maux
vaisseaux. La tension artérielle
chute, ce qui provoque une fai- lation de l’humeur et la modulation de tête, les douleurs chroniques, le
blesse générale, des sueurs, des de l’axe intestins-cerveau6. diabète, etc.
vertiges qui peuvent aller jusqu’à
une brève perte de connaissance.
Le malaise vagal est bénin et L’épilepsie, la maladie Augmenter
relativement fréquent ; il est
de Crohn, etc. naturellement
recommandé de s’allonger et
de surélever les jambes afin de le tonus du nerf vague
stimuler le retour sanguin vers E n fait, le potentiel thérapeutique
le cerveau, avant de se relever par la stimulation électrique
du nerf vague avait déjà été évoqué
L a stimulation électrique du
nerf vague est une procédure
doucement.
dans les années 1980, quand Jacob médicale. Cependant, quelques pra-
Zabara, un neuroscientifique améri- tiques simples influençant l’activité
il n’existe pas de médicament efficace cain, avait constaté que cela réduisait du nerf vague ont des effets sur le
à 100 %. C’est l’une des maladies les crises d’épilepsie chez des chiens. bien-être :
les plus handicapantes à vivre au La Food and Drug Administration (FDA) ●● Le froid : quand le corps doit
quotidien et trois patients sur dix américaine l’a approuvé depuis une s’acclimater au froid, l’activité du
ne répondent pas aux traitements vingtaine d’années dans les cas d’épi- système parasympathique, et donc
classiques. Pourtant, ils passent par lepsie réfractaire aux traitements du nerf vague, augmente10.
toute une série de combinaisons classiques, et elle fonctionne dans un ●● Le chant : chanter notamment
d’antidépresseurs… mais sans obtenir cas sur deux, en réduisant de moitié des hymnes, des mantras ou chanter
de réelle amélioration4. la fréquence et l’intensité des crises7. à l’unisson dans une chorale, amorce
l’activation vagale11.
De nouvelles recherches montrent Dans un autre registre, il y a eu ●● Le yoga : reconnu par de nom-
que la stimulation du nerf vague per- en 2016 le cas spectaculaire d’un breuses études pour être un des
met d’obtenir des résultats quand les homme de 35 ans plongé dans le outils les plus efficaces pour activer
antidépresseurs ne fonctionnent pas. coma depuis quinze ans à la suite d’un le système parasympathique grâce,
Comme un pacemaker qui stimule le accident de la route, qui a récupéré notamment, à la respiration12.
cœur, on implante un petit dispositif des signes de conscience grâce à ●● Le rire : le yoga du rire, en par-
sous la peau qui émet de légères l’électrostimulation du nerf vague8. ticulier, donne de bons résultats13.
impulsions électriques régulières
captées par le nerf vague au niveau Des essais cliniques sont aussi menés On peut encore citer la pratique du
du cou et transmises au cerveau. avec des patients présentant des tai chi, les gargarismes, l’auriculo-
Ces petites décharges électriques pathologies inflammatoires chro- thérapie, les massages, etc.
ont considérablement amélioré la niques, comme la maladie de Crohn Annie Casamayou
qualité de vie des patients dépressifs ou la polyarthrite rhumatoïde, et
résistants aux antidépresseurs, en les premiers résultats s’annoncent
réduisant notamment l’anxiété, les comme des réussites9.
4. Krishnan V, Nestler EJ. The molecular neurobiology of depression. Nature. 2008 Oct 16;455(7215):894-902. doi: 10.1038/nature07455.
5. Charles R. Conway, MD; Arun Kumar, PhD; Willa Xiong, MD; Mark Bunker, PharmD; Scott T. Aaronson, MD; and A. John Rush, MD - Chronic Vagus Nerve Stimulation Significantly Improves Quality of
Life in Treatment-Resistant Major Depression - August 21, 2018 in The Journal of Clinical Psychiatry
6. Jian Kong, Jiliang Fang, Joel Park, Shaoyuan Li and Peijing Rong - Treating Depression with Transcutaneous Auricular Vagus Nerve Stimulation: State of the Art and Future Perspectives - Front. Psy-
chiatry, 05 February 2018 | https://doi.org/10.3389/fpsyt.2018.00020
7. Scott E. Krahl - Vagus nerve stimulation for epilepsy: A review of the peripheral mechanisms - Surg Neurol Int. 2012; 3(Suppl 1): S47–S52.  Published online 2012 Jan 14.  doi:  10.4103/2152-
7806.91610
8. Martina Corazzol  Guillaume Lio  Arthur Lefevre Michel Desmurget Jacques Luauté  Angela Sirigu  - Restoring consciousness with vagus nerve stimulation – Current biology VOLUME 27, ISSUE
18, PR994-R996 september 25, 2017
9. Meghan E. Addorisio, Gavin H. Imperato, Alex F. de Vos, Steve Forti, Richard S. Goldstein, Valentin A. Pavlov, Tom van der Poll, Huan Yang, Betty Diamond, Kevin J. Tracey and Sangeeta S. Chavan - Inves-
tigational treatment of rheumatoid arthritis with a vibrotactile device applied to the external ear - Bioelectronic Medicine20195:4 https://doi.org/10.1186/s42234-019-0020-4
10. Mäkinen TM1, Mäntysaari M, Pääkkönen T, Jokelainen J, Palinkas LA, Hassi J, Leppäluoto J, Tahvanainen K, Rintamäki H. Autonomic nervous function during whole-body cold exposure before and after
cold acclimation. Aviat Space Environ Med. 2008 Sep; 79(9):875-82.
11. Vickhoff B, Malmgren H, Aström R, et al. Music structure determines heart rate variability of singers [published correction appears in Front Psychol. 2013 Sep 05;4:599]. Front Psychol. 2013; 4:334.
Published 2013 Jul 9. doi:10.3389/fpsyg.2013.00334
12. Streeter CC, Whitfield TH, Owen L, et al. Effects of yoga versus walking on mood, anxiety, and brain GABA levels: a randomized controlled MRS study. J Altern Complement Med. 2010;16(11):1145–
1152. doi:10.1089/acm.2010.0007
13. Dolgoff-Kaspar R, Baldwin A, Johnson MS, Edling N, Sethi GK. Effect of laughter yoga on mood and heart rate variability in patients awaiting organ transplantation: a pilot study. Altern Ther Health
Med. 2012 Sep-Oct;18(5):61-6

s e pte mbr e 2 0 1 9 •  n °1 5 6 17

 LA RUBRIQUE PHYTO

L’ashwagandha, pour faire

face au stress de la rentrée
Si la rentrée sonne le début des vacances pour les retraités qui profitent
de prix plus bas, de chaleurs moins fortes et de l’absence d’enfants bruyants
au bord de la piscine pour partir, elle est plutôt synonyme, pour les actifs,
de la remontée du stress !

Nom latin : Withania somnifera

Famille : Solanacées
Nom commun : Ginseng indien
Partie utilisée : racine
Principes actifs majeurs : withanolides, withaferine,
withaniamides, fer
Forme d’usage : gélule, poudre
Propriétés majeures : adaptogène, anxiolytique, calmant,
neuroprotecteur, stimulant physique, thyroïdien

A vec ou sans enfants, étudiant,

jeune ou moins jeune, la rentrée
est toujours un cap délicat à passer.
Les tâches administratives, les courses,
le nouveau rythme à remettre en
place, qui s’accompagnent parfois
d’une certaine morosité à reprendre
un travail pas toujours épanouissant,
laissent le stress reprendre du terrain.
Les plantes adaptogènes vous aide-
ront à lui faire face, particulièrement
une : l’ashwagandha.
Les plantes
adaptogènes
L orsque l’on parle des ver-
tus  digestives, calmantes,
diurétiques ou veinotoniques des
plantes, on sait immédiatement de
quoi l’on parle. En revanche, si l’on
vous parle de plantes adaptogènes,
vous écarquillerez peut-être les yeux !
Le chercheur russe Nicolaï Lazarev a
mis en évidence ce concept en 1947 :
il s’agit de plantes qui aident votre
organisme à s’adapter de façon non
spécifique aux différents stress qu’il
subit en augmentant sa résistance
physiologique. Dans la médecine
traditionnelle chinoise, on parle de
« tonique supérieur ». La référence en
la matière reste le ginseng pour ses
propriétés stimulantes physiquement,
intellectuellement, sexuellement et
immunitairement.
De nombreuses appellations l’incluant
en découlent : peut-être avez-vous
entendu parler de « ginseng indien »
pour l’ashwagandha, du « ginseng
péruvien » pour la maca ou en-
core du « ginseng sibérien » pour
l’éleuthérocoque ?
Plusieurs plantes adaptogènes sont
présentes sur le globe. En Asie, on
trouve le ginseng de Corée ou de
Chine, et aussi la schisandra, l’astragale,
ainsi que des champignons comme
le reishi et le cordyceps. Les zones
sibériennes et russes ont la rhodiola,
l’éleuthérocoque (cf. le n° 145 d’Al-
ternatif Bien-Être) et le champignon
chaga. L’Europe a le romarin, l’Inde
a l’ashwagandha, le basilic sacré ou
tulsi. L’Amérique latine possède la
maca, le lapacho, le suma et l’Amé-
rique du Nord l’échinacée. La liste
n’est cependant pas exhaustive.
Les effets de mode
en herboristerie
L ’herboristerie a, comme tout
domaine, ses effets de mode.
Depuis deux ans, la plante la plus
emblématique est l’ashwagandha,
qui succède à la déferlante curcu-
ma. Pourtant peu connue et pas
tellement médiatisée, cette plante
s’est fait une réputation auprès des
thérapeutes, des patients, des clients
et des initiés en médecine naturelle
qui se succèdent pour en acheter.
À l’Herboristerie du Palais Royal, je
ne la vends que sous forme de gélules
en extrait standardisé.
Les demandes principales concernent
la gestion du stress, du sommeil et
de la thyroïde.
L’ashwagandha a cette particularité
quasi unique dans les plantes adap-
togènes d’être à la fois tonifiante et
dynamisante, tout en étant calmante,

18 sept e mbre 2019 • n °1 5 6

 LA RUBRIQUE PHYTO

comme le laisse d’ailleurs entendre glandulaire, elle est très performante. d’anxiété a diminué de 56,5 % grâce
son nom latin Withania somnifera. Elle intègre d’ailleurs généralement à l’ashwagandha, contre 30,5 % avec
Cette plante se consomme le matin les synergies visant à stimuler les une psychothérapie. D’où l’intérêt
pour mieux affronter sa journée, faiblesses thyroïdiennes, mais vous de les allier pour davantage d’effets
avoir plus de résistance mentale et pouvez aussi la consommer seule. Les thérapeutiques.
physique quand le quotidien vous retours positifs que j’en ai sont nom-
Concernant la mémoire, une étude
assaille de charge mentale toujours breux, émanant de femmes comme
indienne4 incluant 50 adultes souf-
plus soutenue. Mais prenez-en aussi d’hommes. Cette plante constitue
frant de déclin cognitif lié à l’âge
le soir, elle aidera à décompresser des une vraie thérapeutique de première
fait état de 25 personnes ayant pris
tensions de la journée grâce aux effets intention avant les médications
un placebo et 25 ayant consommé
cumulés de sa somniférine, somnine, thyroïdiennes classiques. Quand
300 mg d’extrait d’ashwagandha deux
tryptophane et ses effets modulant je la combine avec de la L-tyrosine
fois par jour pendant huit semaines.
le GABA (acide γ-aminobutyrique). et de la teinture mère de fucus (ou
Elle dénote une amélioration signi-
varech), les résultats peuvent être
Cette plante est donc formidablement ficative de l’attention, de la vitesse
vraiment notables.
équilibrante. En ayurvéda, il existe le de raisonnement et une meilleure
concept de rasayana, à comprendre mémoire immédiate et générale
dans le sens de rajeunissant, ré- L’ashwagandha (verbale et reconnaissance visuelle)
générateur. En effet, quoi de plus par rapport au groupe témoin. Une
régénérant qu’une bonne nuit de
et la recherche revue indienne5 a montré des effets
sommeil suivie d’une journée où l’on
n’est pas sous l’emprise du stress ?
L e stress chronique entraîne
des maladies associées : on
neuroprotecteurs de l’ashwagandha.
Il pourrait ainsi avoir un rôle clé dans
parle de comorbidités. Elles sont la prévention des troubles mémoriels
L’ashwagandha, grâce à cette spécificité
nombreuses, comme le surpoids et et neurodégénératifs6 associés à la
unique, offre une action complète,
l’obésité, l’asthme nerveux, l’eczéma bacopa et la centella, deux autres
tout-en-un, pour traiter le spectre des
ou encore l’intestin irritable. Des plantes ayurvédiques bénéfiques
affections liées au stress : sentiment
études1-2 ont prouvé que l’ashwa- au fonctionnement cognitif.
d’être dépassé, problèmes de som-
gandha était plus efficace qu’un
meil, de concentration, de mémoire, Toutes les propriétés bienfaisantes
placebo pour réduire le stress et
risque cardiovasculaire et de cancer. de l’ashwagandha sont explicables en
donc diminuer les comorbidités qui
Les effets se ressentent en général outre par son effet sur la modulation
en découlent.
sous quatre à six semaines ; c’est du GABA, le principal neuromédiateur
l’une des plus lentes adaptogènes, Preuve supplémentaire de son effet inhibiteur du système nerveux, ou
contrairement à l’éleuthérocoque calmant et équilibrant, l’ashwagandha encore le grand calmant qui inonde
ou la rhodiola, qui agissent bien a été testé avec succès dans le trai- le cerveau de bonnes ondes de ceux
souvent dès la première semaine tement des troubles obsessionnels qui pratiquent la méditation ou la
de consommation. C’est donc une compulsifs, avec 4 gélules de 120 mg prière. En effet, cette plante fait
plante que je préconise en cure de d’extrait d’ashwagandha par jour partie des dix meilleures plantes7
trois mois. pendant six semaines. La réduction ayant ce type d’action.
significative des troubles, sans effet
Contre le stress qui déprime, je la Dans le cas d’hypothyroïdie de l’adulte
secondaire, montre son intérêt à le
synergise avec une autre plante âgé de 18 à 50 ans, une autre étude
combiner aux traitements médica-
adaptogène : la rhodiola. indienne incluant aussi 50 personnes
menteux classiques de la classe des
(25 prenant un placebo et 25 autres
Quand la sollicitation intellectuelle inhibiteurs sélectifs de la recapture
600 mg d’extrait d’ashwagandha) a
est forte, c’est plutôt avec l’éleuthéro- de la sérotonine (ISRS).
montré que la supplémentation en
coque et le brahmi que je la renforce.
Dans le traitement de l’anxiété, ashwagandha a significativement
L’hypothyroïdie est l’autre grande une méta-analyse3 a compilé cinq amélioré les valeurs de TSH, T3 et T4
raison de recourir à cette plante essais cliniques sur l’homme contre des marqueurs du fonctionnement
indienne. En effet, comme tonique placebo. Dans l’une d’elles, le score de la glande thyroïde.
1. Choudhary D, Bhattacharyya S, Joshi K. Inde. Body Weight Management in Adults Under Chronic Stress Through Treatment With AshwagandhaRoot Extract: A Double-Blind, Randomized, Place-
bo-Controlled Trial. J Evid Based Complementary Altern Med. 2017 Jan;22(1):96-106. Epub 2016 Apr 6
2. Theoharides TC, Kavalioti M. Stress, inflammation and natural treatments. J Biol Regul Homeost Agents. 2018 Nov-Dec;32(6):1345-1347
3. Pratte MA1, Nanavati KB, Young V, Morley CP. USA. An alternative treatment for anxiety: a systematic review of human trial results reported for the Ayurvedic herb ashwagandha (Withania somnifera).
J Altern Complement Med. 2014 Dec;20(12):901-8. doi: 10.1089/acm.2014.017
4. Choudhary D, Bhattacharyya S, Bose S. Inde. Efficacy and Safety of Ashwagandha (Withania somnifera (L.) Dunal) Root Extract in Improving Memory and Cognitive Functions. J Diet Suppl. 2017 Nov
2;14(6):599-612. doi: 10.1080/19390211.2017.1284970. Epub 2017 Feb 21
5. Yenisetti SC, Manjunath MJ, Muralidhara C. Inde. Neuropharmacological Properties of Withania somnifera - Indian Ginseng: An Overview on Experimental Evidence with Emphasis on Clinical Trials
and Patents. Recent Pat CNS Drug Discov. 2016;10(2):204-215
6. Kuboyama T, Tohda C, Komatsu K. Japon. Effects of Ashwagandha (roots of Withania somnifera) on neurodegenerative diseases. Biol Pharm Bull. 2014;37(6):892-7
7. Savage K, Firth J, Stough C, Sarris J. Australia. GABA-modulating phytomedicines for anxiety: A systematic review of preclinical and clinical evidence. Phytother Res. 2018 Jan;32(1):3-18. doi: 10.1002/
ptr.5940. Epub 2017 Nov 23

s e pte mbr e 2 0 1 9 •  n °1 5 6 19

 LA RUBRIQUE PHYTO
En cas d’infertilité, l’ashwagandha joue
également un rôle de tonique glandulaire.
Des chercheurs iraniens8 ont compilé
des études montrant l’amélioration de
la fonction reproductrice chez l’homme,
avec un sperme de meilleure qualité et
une réduction du stress oxydatif, nuisible
à la motilité des spermatozoïdes. Chez
la femme, cette plante améliore les sta-
tuts des hormones folliculostimulante
(FSH) et lutéinisante (LH), ce qui valide
l’usage traditionnel de la plante dans la
tentative de traitement de l’infertilité.
À savoir aussi que plusieurs études9-10-11
traitent également de ses propriétés
antimicrobiennes, antitumorales et
anticancer. Je n’ai cependant pas recours
à cette plante pour ces utilisations et
n’ai donc pas de retours d’expérience
de celle-ci à donner.
Comment l’utiliser ?
E n cure de trois mois à renouveler
autant que besoin, en faisant une
pause de quinze à trente jours entre
chaque cure.
••En gélule (marque Ayurvana ou Vit’all+) :
500 mg le matin et 500 mg le soir.
••En poudre : 2 à 5 g le matin et le soir
dans un verre d’eau, un yaourt, une
compote.
Précautions d’emploi
L ’ashwagandha ne se consomme
ni durant la grossesse et l’allai-
tement, ni en cas d’excès de fer, puisqu’il
en contient. Son effet s’ajoute aux mé-
dicaments calmants et sédatifs.
Caroline Gayet
Diététicienne-phytothérapeute
www.caroline-gayet.com
8. Nasimi Doost Azgomi R,  Zomorrodi A,  Nazemyieh H,  Fazl-
jou SMB,  Sadeghi Bazargani H,  Nejatbakhsh F,  Moini Jazani
A,  Ahmadi AsrBadr Y. Iran. Effects of  Withania  somnifera  on
Reproductive System: A Systematic Review of the Available
Evidence. Biomed Res Int.  2018 Jan 24;2018:4076430. doi:
10.1155/2018/4076430. eCollection 2018
9. Dar PA,  Singh LR,  Kamal MA,  Dar TA. Inde. Unique Medicinal
Properties of Withania somnifera: Phytochemical Constituents
and Protein Component. Curr Pharm Des. 2016;22(5):535-40
10. Dar NJ,  Hamid A,  Ahmad M. Inde. Pharmacologic overview
of  Withania  somnifera, the Indian Ginseng. Cell Mol Life
Sci.  2015 Dec;72(23):4445-60. doi: 10.1007/s00018-015-
2012-1. Epub 2015 Aug 26
11. Palliyaguru DL,  Singh SV,  Kensler TW. USA. Withania  somni-
fera: From prevention to treatment of cancer. Mol Nutr Food
Res. 2016 Jun;60(6):1342-53. doi: 10.1002/mnfr.201500756.
Epub 2016 Jan 29
20 sept e mbre 2019 • n °1 5 6
AGENDA
Salon Zen
PARIS – du 26 au 30 septembre 2019
Droits d’entrée : invitation gratuite sur Internet, 8 € sur place
Lieu : Espace Champerret, 6, rue Jean-Oestreicher – 75017 Paris
Renseignements : www.salon-zen.fr
Le salon Zen vous propose cinq jours de découverte et de réflexion pour
vous aider dans votre quotidien. Vous y trouverez des solutions douces
pour vous ressourcer physiquement et mentalement, en harmonie
avec votre environnement. Vous pourrez notamment découvrir des
techniques de lâcher-prise ou de motivation, ainsi que de nombreux
produits naturels et bio. Avec 370 exposants, 200 conférences ou
ateliers, une centaine d’animations (danse, arts martiaux, concerts,
etc.) et une nocturne festive le vendredi, vous ne vous ennuierez pas.
Vous pourrez naviguer autour de 3 espaces expérientiels : « Changer
sa vie », qui vous guidera dans vos réflexions, « Émotions », pour vivre
des expériences inédites autour des sens, et « la Bulle Zen », pour venir
vous relaxer et vous détendre grâce à des sessions de méditation, yoga,
gymnastique, etc. Enfin, une nouvelle zone d’exposition est dédiée aux
jeunes entreprises pour leur permettre de présenter leurs produits et
concepts innovants et originaux.
Seniorêva
LILLE – du 3 au 5 octobre 2019
Droits d’entrée : gratuit
Lieu : Grand Palais, 1, boulevard des Cités-Unies – 59777 Lille
Renseignements : www.senioreva.fr
Si vous êtes préretraité ou à la retraite, ce salon est l’endroit parfait
pour venir vous informer et vous faire plaisir. De nombreux profes-
sionnels seront à votre écoute pour vous guider sur divers thèmes et
répondre à vos questions : bien préparer et vivre sa retraite, tourisme,
loisirs, santé, sport, bien-être et vie associative. Vous pourrez aussi
profiter de conférences autour du « bien vieillir » ou de la transmission
du patrimoine, ainsi que des animations gratuites (massages shiatsu,
ateliers beauté, activité physique adaptée, ateliers dessin, jardinage,
œnologie, etc.). Vous pourrez même assister à des spectacles sur scène
alliant danse, chant et humour. Et n’oubliez pas de participer à la grande
tombola gratuite !
Artemisia
MARSEILLE – du 18 au 20 octobre 2019
Droits d’entrée : 3 € sur Internet, 7 € sur place
Lieu : Parc des expositions de Marseille, Parc Chanot,
Palais des événements, 114, rond-point du Prado – 13008 Marseille
Renseignements : www.salon-artemisia.com
Durant trois jours, venez découvrir les saveurs bio et déguster les grands
crus et vins bio de différents pays. 250 exposants seront réunis autour de
l’alimentation, de la maison, de la beauté, du développement personnel,
etc. Vous pourrez assister à des conférences sur des thèmes comme
la santé (plantes médicinales, soins possibles sans antibiotiques, etc.),
le développement personnel (féminisme et bonheur, être son propre
guide, etc.) ou encore l’alimentation (épices, additifs alimentaires, etc.).
Et pour vous détendre, vous pourrez participer à des ateliers bien-être
(yoga des yeux, biorespiration, danse créative, Biodanza, mandalas, etc.)
ou des ateliers cuisine. Petit plus : faites vos achats sur la boutique en
ligne du salon (https://sevellia.com) et retirez vos articles sur place !
 LA CHRONIQUE DE PIERRE LANCE

Les vraies raisons de la

guerre contre l’homéopathie
L’homéopathie est la dernière cible en date de l’industrie pharmaceutique,
aux yeux de laquelle les granulés font concurrence à ses parts de marché.
Avec la complicité de nos gouvernants, la médecine conventionnelle
cherche à discréditer une thérapie efficace depuis plus de deux siècles.
Notre chroniqueur Pierre Lance dénonce ici cette agression menée pour
de tout autres raisons que la santé de nos concitoyens.

U ne véritable cabale se met

actuellement en place contre
l’homéopathie. Ce n’est pas nouveau
et cette thérapie fait régulièrement
l’objet d’attaques qui visent en pre-
mier lieu le déremboursement par
la Sécurité sociale des spécialités
homéopathiques, pour tenter en-
suite d’obtenir leur interdiction
pure et simple. Compte tenu du
prix très modeste des médicaments
homéopathiques, l’avantage de leur
déremboursement serait très mince
pour la Sécurité sociale et si les pa-
tients qui l’utilisent se tournaient
vers des médicaments allopathiques,
cela coûterait beaucoup plus cher à
notre sainte Sécu. On doit donc soup-
çonner derrière ces manœuvres une
opération de captation de clientèle de de santé a voté le 26 juin 2019 à la valait rien, ce qui revient à prendre
grande envergure. Car enfin, soyons quasi-unanimité (une seule voix contre) pour des imbéciles ou des escrocs
logiques : si, comme le prétendent des le déremboursement de l’homéopa- les 5 000 médecins homéopathes
médecins ignorants ou stipendiés, thie. Toutefois, c’est à la ministre de la diplômés qui exercent en France.
l’homéopathie n’apportait aucun Santé qu’il incombera de décider ou Bien sûr, on vous dira que la Haute
bienfait à ceux qui l’utilisent, pourquoi non de ce déremboursement. Mais Autorité de santé s’appuie sur une
ceux-ci ne l’abandonneraient-ils pas au fait, comment est composée cette évaluation scientifique française
spontanément ? Et pourquoi serait-il commission ? Elle compte 21 membres qui a porté sur 1 200 médicaments
nécessaire d’organiser une grande titulaires et 7 membres suppléants. et plus de 1 000 publications scien-
campagne de dénigrement pour Les 21 membres titulaires sont tous tifiques. On me permettra d’être
les dissuader d’y avoir recours ? La des médecins allopathes (dont deux extrêmement sceptique sur la valeur
question qui se pose alors à l’honnête pharmaciens) qui n’ont jamais étudié de ces publications et évaluations,
homme est celle-ci : qui se cache l’homéopathie ni de près ni de loin probablement toutes effectuées par
derrière les ennemis de l’homéopa- et se permettent donc de porter un des allopathes dont la « religion »
thie ? La réponse est extrêmement jugement sur une thérapie qui a fait était déjà faite. Soyons clairs : il ne
simple : tous ceux qui ne supportent ses preuves depuis plus de deux siècles peut exister qu’une seule méthode
pas la concurrence d’une thérapie (inventée par Samuel Hahnemann fiable pour juger de l’efficacité de
à laquelle ils ne comprennent rien.
en 1796) et qui leur est totalement l’homéopathie. Il faut choisir quelques
C’est ainsi que la Commission de la inconnue. Ces 21 spadassins ont médecins homéopathes parmi les
transparence de la Haute Autorité donc décidé que l’homéopathie ne plus réputés et expérimentés et

s e pte mbr e 2 0 1 9 •  n °1 5 6 21

 LA CHRONIQUE DE PIERRE LANCE
examiner leur clientèle, ainsi que les
traitements effectués et les résultats
obtenus sur plusieurs années. Le
reste n’est que littérature ! Et puis
que l’on nous laisse tranquilles avec
la tarte à la crème de l’effet placebo
(effet de confiance ou de croyance),
car cet indéniable effet bénéficie en
priorité à la médecine allopathique,
du fait que celle-ci est constamment
encensée par tous les médias.
D’autre part, les académies de mé-
decine et de pharmacie se sont
prononcées, elles aussi, le 26 mars
2019, contre le remboursement des
spécialités homéopathiques, mais
également contre l’enseignement
de l’homéopathie dans les facultés
de médecine et de pharmacie. Je
note tout de même que ce vote de
l’Académie de médecine a été obte-
nu par 58 voix pour, 16 contre et 8
abstentions, ce qui donne finalement
24 « scrupuleux », qui ont réservé
leur jugement. Le communiqué de
l’Académie de médecine affirme
qu’aucune efficacité de l’homéopathie
n’est scientifiquement prouvée, ce
qui est radicalement faux. Si nous
mettons de côté les adversaires de
l’homéopathie uniquement moti-
vés par des intérêts financiers et
que nous retenons seulement les
adversaires de bonne foi, force est
de constater que ces gens ne font
qu’obéir à un préjugé coulé dans le
bronze et que l’on peut ainsi résumer :
un médicament qui ne contient plus
le moindre atome de la substance
originelle ne peut avoir aucun effet
sur une pathologie quelconque. Au
premier abord, cela paraît logique,
mais cela revient à passer à la trappe
tout le processus d’élaboration des
spécialités homéopathiques, le-
quel va de dilutions successives en
succussions1, et c’est ce processus
qui donne toute son efficacité au
médicament homéopathique, même
lorsque les nombreuses dilutions
ont fait quasiment disparaître toute
trace de la substance choisie au
départ. Le résultat obtenu ayant en
1. Les succussions sont des secousses énergiques et prolongées imposées à des préparations liquides
22 sept e mbre 2019 • n °1 5 6
quelque sorte un aspect « magique »,
matériellement inexplicable, on com-
prend que les esprits cartésiens le
considèrent comme fantasmatique
et refusent d’admettre qu’il puisse
avoir un effet quelconque. Mais est-ce
là faire preuve d’un véritable esprit
scientifique ?
Il ne peut
exister qu’une seule
méthode fiable pour
juger de l’efficacité
de l’homéopathie.
Il faut choisir
quelques médecins
homéopathes parmi
les plus réputés
et expérimentés
et examiner
leur clientèle, ainsi
que les traitements
effectués et
les résultats obtenus
sur plusieurs
années.  cérémonie. J’avais eu ce professeur de
Est-ce qu’un homme de science hon-
nête, soucieux de connaissance et de
vérité, confronté à l’existence d’une
thérapie utilisée dans presque tous
les pays du monde, peut se contenter
d’un haussement d’épaules ? Il a le
droit, et même le devoir, d’être scep-
tique. Mais a-t-il le droit de nier leur
validité sans avoir expérimenté des
produits contestés dont les effets
positifs sur leur santé sont attestés
par des millions de personnes de par
le monde, tant par les patients que par
les médecins ? Bien évidemment non.
Ou il doit déclarer « je ne sais pas »,
ou il doit s’appliquer à démontrer la
fausseté du procédé s’il est convaincu
que celui-ci est sans valeur.
La puissance
d’un préjugé
À ce sujet, on peut évoquer le
cas extraordinaire du Pr Jean-
Claude Cazin, qui fut doyen de la
Faculté de pharmacie de Lille (décédé
en 2011) et qui, après avoir été très
hostile a l’homéopathie, fit preuve
d’une rare honnêteté intellectuelle
en changeant complètement d’opi-
nion à la suite d’expérimentations
conduites avec la plus grande ri-
gueur. L’humoriste Pierre Desproges
(1939-1988) avait fait cette réflexion
drolatique : « L’ouverture d’esprit n’est
pas une fracture du crâne. » Et le fait est
que certaines personnes claquemu-
rées dans leurs certitudes semblent
craindre que leur crâne ne se fende
si elles avaient l’audace d’ouvrir leur
esprit. Heureusement, le doyen Cazin
n’avait pas cette crainte et il résolut
d’ouvrir son esprit à l’analyse d’une
thérapie décriée afin d’en avoir le
cœur net. La pharmacienne Marie-
Françoise nous conte : « Lors de la
remise de mon diplôme universitaire
d’homéopathie à la faculté de Lille
en 1984, je fus très étonnée de voir
Monsieur le professeur Cazin, doyen de
la Faculté de pharmacie, présent à cette
pharmacologie pendant mes études de
pharmacie et je connaissais son hostilité
ouverte vis-à-vis de l’homéopathie. »
Que s’était-il donc passé ? Je vous
résume l’histoire : quelques années
plus tôt, les laboratoires Boiron
avaient communiqué les résultats
d’une étude effectuée sur des rats
établissant l’efficacité du remède ho-
méopathique Phosphorus 9 CH en cas
de cirrhose et du remède Arsenicum
album 9 CH en cas d’empoisonnement
à l’arsenic. Le Pr Cazin, indigné par ce
communiqué qu’il jugeait mensonger,
décida de confondre les auteurs de
l’étude en faisant réaliser l’expé-
rience dans son propre laboratoire.

Le protocole à suivre était le sui-
vant : on donne à un groupe de rats
une dose mortelle d’arsenic, puis la
moitié des rats seulement reçoit le
traitement homéopathique. Quelque
temps plus tard, la personne qui avait
réalisé le protocole vint expliquer
au Pr Cazin qu’après avoir refait
plusieurs fois l’expérience, elle avait
dû se rendre à l’évidence : les seuls
rats survivants étaient au nombre
de ceux qui avaient reçu le remède
homéopathique. Et c’est ici que l’on
mesure la force d’un préjugé lorsqu’il
a colonisé un esprit, fut-il l’un des
plus éminents. Le doyen Cazin ne put
admettre la réalité de ce résultat et se
persuada que Boiron avait soudoyé
son laborantin. Aussi décida-t-il de
faire recommencer l’expérience par
son chef de laboratoire. Quelques
semaines plus tard, celui-ci lui com-
muniqua les résultats et ils étaient
identiques à ceux obtenus par le
premier expérimentateur. Toujours
incrédule, le Pr Cazin décida alors de
réaliser lui-même les expériences,
mais les résultats furent les mêmes :
les rats traités par l’homéopathie ne
mouraient pas tous. Emprisonné dans
son préjugé selon lequel un remède
homéopathique ne pouvait pas être
efficace, le doyen Cazin préféra
imaginer une intrusion rocambo-
lesque dans son laboratoire. Alors
il fit changer les serrures du local,
gardant les clés sur lui jour et nuit,
afin que personne ne puisse accéder
aux rats, puis il réalisa de nouveau
lui-même l’expérience et le résultat
fut évidemment semblable aux
précédents : l’homéopathie sauvait
des rats. Honnête homme, le doyen
Cazin rendit enfin les armes et jeta
son préjugé aux orties. Et il décida
de favoriser le développement d’un
diplôme universitaire d’homéopathie
à la Faculté de Lille. Hélas, le Pr Cazin
a depuis longtemps été remplacé et
les nouvelles autorités de la Faculté
de médecine de Lille ont annoncé
à l’automne dernier qu’elles sus-
pendaient le diplôme universitaire
d’homéopathie qui existait depuis
LA CHRONIQUE DE PIERRE LANCE
quarante ans ! Car les préjugés ont
la vie dure. Certains disent même
qu’un préjugé ne meurt jamais !
Témoignage
d’une patiente
V oici maintenant le témoi-
gnage d’une dame qui habite
Cannes et que je connais très bien.
Celle-ci, en 1980, fut confrontée
à un problème physiologique se
traduisant par la disparition de ses
règles, à la suite de l’arrêt de la pilule
contraceptive. Elle fut tout d’abord
soignée par un gynécologue qui lui
prescrivit un traitement allopathique
classique qu’elle suivit durant deux
années sans succès, subissant les
mêmes désagréments que ceux
causés par la ménopause (bouffées
de chaleur, vertiges, etc.).
Au bout de deux
mois de ce traitement,
cette personne
retrouva des règles
tout à fait normales,
avec disparition
de tous les malaises
qui l’avaient accablée
pendant deux ans.  déclarait dans un communiqué de
Cette personne exerçait le métier
de coiffeuse. L’une de ses clientes lui
conseilla alors d’aller voir le Dr Jean
Lamy (1910-1982), médecin homéo-
pathe de grande réputation exerçant
au Plan-de-Grasse (frère de la célèbre
égyptologue Lucie Lamy) qui, après
une analyse approfondie de son état,
lui prescrivit un traitement homéo-
pathique à base d’hypothalamus et
de thyroïdinum, complété par des
ultrasons. Au bout de deux mois de ce
traitement, cette personne retrouva
des règles tout à fait normales, avec
disparition de tous les malaises qui
l’avaient accablée pendant deux ans.
L’une de ses collègues, qui se trouva
dans le même état après l’arrêt de
la pilule et présentant les mêmes
symptômes, alla sur son conseil
consulter le Dr Lamy et fut guérie
de la même manière après deux
mois du même traitement. Inutile
de vous dire que ces deux femmes
sont parfaitement convaincues de
l’efficacité de l’homéopathie et qu’elles
ne comprennent absolument pas le
dénigrement de cette thérapie par de
prétendus scientifiques qui ne l’ont
jamais expérimentée. Il faut rappeler
ici que tout médecin homéopathe a
d’abord suivi l’enseignement clas-
sique de l’allopathie et c’est souvent
à la suite de déceptions subies dans
l’exercice de son métier qu’il a effec-
tué des recherches personnelles et
s’est orienté vers l’homéopathie. Ce
fut notamment le cas du Dr Martine
Gardénal, qui, après trente années de
pratique et d’observation, déclarait
ceci dans son livre Homéopathie, soins
et conseils (éditions Guy Trédaniel) :
« Je dis souvent que si demain, on
supprime l’homéopathie, je change de
métier, car je perds plus de 95 % de ma
thérapeutique, donc de mon efficacité. »
Mais l’Académie nationale de médecine,
repoussant les limites de l’arrogance,
juin 2004 : « L’homéopathie est une
méthode imaginée il y a deux siècles à
partir d’a priori conceptuels dénués de
fondement scientifique. » Diantre ! Mais
qu’est-ce donc pour ces académiciens
qu’un fondement scientifique ? Faut-il
leur rappeler que Samuel Hahnemann
expérimenta sur lui-même certaines
substances, notamment le quinquina,
absorbant des doses massives du
produit et mettant sa vie en danger,
pour parvenir à la conclusion qui est
l’une des bases de l’homéopathie,
« le quinquina qui guérit la maladie la
provoque chez un sujet sain » ?
s e pte mbr e 2 0 1 9 •  n °1 5 6 23
 LA CHRONIQUE DE PIERRE LANCE
Le livre de Bill Gray
J ’aideeuconseiller
maintes fois l’occasion
la lecture du
formidable ouvrage de Bill Gray,
L’Homéopathie enfin prouvée (éditions
Guy Trédaniel), dans lequel il recense
les multiples preuves de la valeur
de l’homéopathie. Je ne reprendrai
pas ici l’analyse de ce livre que j’ai
développée dans mon article consa-
cré à Jacques Benveniste paru dans
notre journal en octobre 2014. Je
rappelle seulement que Benveniste,
docteur en médecine et directeur de
recherche à l’INSERM, découvreur de
la « mémoire de l’eau », qui effectuait
des recherches sur les systèmes hy-
persensibles ou allergiques, mais ne
se souciait pas a priori d’homéopathie,
découvrit la réalité du phénomène
dit « des hautes dilutions ». Il constata
en effet que les dilutions successives
d’une substance dans un volume
d’eau, si elles sont poussées jusqu’au
point où l’on ne trouve plus aucune
molécule de la substance diluée,
laissent néanmoins dans l’eau une
« trace » indécelable par les moyens
classiques, mais cependant active.
La solution hautement diluée dé-
clenchait une réaction, exactement
comme si des molécules initiales
avaient été encore présentes dans
l’eau, autrement dit comme si l’eau
avait conservé un « souvenir » de la
substance disparue et que ce sou-
venir puisse agir comme elle, sinon
davantage. C’était la preuve incon-
tournable de la possibilité d’action
des dilutions homéopathiques. Mais
ce fut aussi le signal de la disgrâce de
Benveniste. On préféra l’empêcher
de poursuivre ses recherches et ses
expériences, bloquant ainsi une voie
qui présentait un très grand intérêt
pour la science et la médecine.
Notons toutefois que selon une in-
formation publiée par Mediapart en
janvier 2018, « Pratiquement trente
années après la publication de Jacques
Benveniste dans la revue Nature le
30 juin 1988 et ses grandes difficultés
à faire accepter ses observations et ré-
sultats en biologie numérique, l’équipe
24 sept e mbre 2019 • n °1 5 6
de recherche d’Alberto Foletti de Rome
(Italie) et Lugano (Suisse) vient de publier
récemment les preuves irréfutables
d’un transfert d’informations électro-
magnétiques de molécules chimiques
d’origine dans un système aqueux avec
applications cliniques, ouvrant ainsi la
voie d’un nouveau paradigme pour le
traitement des maladies en médecine. »
Un nouveau paradigme ? Pas vrai-
ment, puisqu’il est à l’origine même
de l’homéopathie. Il faut également
souligner que le Pr Luc Montagnier,
Prix Nobel, avait repris les expé-
riences de Benveniste et confirmé
leur valeur.
J’accuse !
E n conclusion, sous ma pleine
et entière responsabilité per-
sonnelle d’analyste thérapeutique
et d’écrivain avec plus de cinquante
ans d’expérience sur les questions
de santé, j’accuse les médecins et
pharmaciens qui condamnent l’ho-
méopathie sans l’avoir étudiée ni
expérimentée d’être des individus
intellectuellement malhonnêtes,
humainement sclérosés et mora-
lement lâches, qui déshonorent la
science et la médecine françaises
et qui trahissent honteusement le
serment d’Hippocrate, dont voici un
extrait essentiel (dernière version
publiée par l’Ordre des médecins en
2012) : « Au moment d’être admis(e) à
exercer la médecine, je promets et je jure
d’être fidèle aux lois de l’honneur et de
la probité. Mon premier souci sera de
rétablir, de préserver ou de promouvoir la
santé dans tous ses éléments, physiques
et mentaux, individuels et sociaux. (...)
J’informerai les patients des décisions
envisagées, de leurs raisons et de leurs
conséquences. Je ne tromperai jamais
leur confiance et n’exploiterai pas le
pouvoir hérité des circonstances pour
forcer les consciences. »
Or, je le demande, n’est-ce point
tromper la confiance des patients
et forcer les consciences par abus
de pouvoir que de vouloir exclure
de la médecine une thérapie utilisée
mondialement depuis deux cent
vingt-trois années et qui a remporté
de nombreux succès ? Que la honte
et la malédiction s’appesantissent sur
la tête de ceux qui veulent perpétrer
ce crime contre l’humanité !
Dernière minute
J e viens d’apprendre que
Mme Agnès Buzyn, Ministre
de la Maladie, venait de décider le
déremboursement total des médi-
caments homéopathiques en 2021.
Cette décision dictatoriale (après
celle des 11 vaccins obligatoires) est
une atteinte caractérisée aux droits
individuels garantis aux citoyens
français par la Constitution de la
République. Comment les Français
peuvent-ils se défendre contre cette
intrusion inadmissible dans le domaine
intime de leur santé ? Je ne vois que
trois possibilités :
1) porter plainte contre l’État fran-
çais devant la Cour européenne des
droits de l’homme pour discrimination
concernant le choix des soins ;
2) les personnes qui se soignent ex-
clusivement par l’homéopathie sont
fondées à attaquer la Sécurité sociale
pour obtenir le remboursement de
leurs cotisations à l’assurance maladie ;
3) exiger que le Ministère de l’Intérieur
diligente une enquête concernant
les conflits d’intérêts avec les grands
laboratoires de la médecine chimique
des membres de la Haute Autorité
de Santé, ainsi que des Académies
de médecine et de pharmacie qui
ont voté le déremboursement des
médicaments homéopathiques.
Pierre Lance
L’Homéopathie
enfin prouvée
Auteur : Bill Gray
Édition :
Guy Trédaniel
Prix : 20,29 euros
ISBN : 9782844453440
 LES EXPÉRIMENTATIONS D’EMMANUEL DUQUOC

Santé au travail : comment

échapper aux ravages
de l’open space ?
Moins cher, censé optimiser la communication entre les salariés,
l’aménagement des bureaux sous forme de larges espaces ouverts où
s’alignent les postes de travail est devenu la norme dans les entreprises. Or, un
faisceau de preuves scientifiques indique que non seulement l’open space ne
tient pas ses promesses en matière d’efficacité et de satisfaction des salariés,
mais qu’il serait également préjudiciable à la santé ! Alerté par ma propre
expérience et celle d’une amie, j’ai mené l’enquête à la recherche de solutions
pour contrer les effets adverses de ce nouveau modèle d’organisation.

C ’était au cours de l’année 2001.

Déjà journaliste, je travaillais
à domicile et notre petite famille
venait d’emménager dans un duplex.
J’avais établi mon bureau sur la
mezzanine fraîchement repeinte de
couleurs chaudes, dos à une fenêtre
plein sud et avec vue dominante sur
le salon. J’étais ravi de m’installer
dans cet environnent aussi spacieux
qu’esthétique. Enfin, je disposais
des conditions idéales pour vivre
et travailler ! Bizarrement, j’ai rapi-
dement éprouvé des difficultés de
concentration. Peut-être étais-je
distrait par ma vue plongeante sur
De nombreuses études ont montré que le fait de travailler en open space altérait la concentration,
le salon et les bruits domestiques ? la productivité et le bien-être des salariés
Au bout de quelques mois, j’ai pré-
féré m’installer dans une minuscule et d’abondance. J’y découvris une devant soi... Transposé en termes
chambre de neuf mètres carrés. J’y version quelque peu ésotérique de actuels, ce principe consiste à s’asseoir
étais vraiment à l’étroit, coincé entre l’aménagement intérieur... dos à un mur protecteur et face à un
le mur auquel j’étais adossé et mon espace engageant. En l’occurrence, une
bureau. Et pourtant, je retrouvai affiche de nature ouvrait mon hori-
rapidement toute ma capacité de Pas d’ouverture dans zon... Précédemment, j’avais été dos
travail... J’attribuai ce regain d’effi-
cacité à l’isolement sonore. Plus tard
le dos lorsque l’on à une fenêtre. Cette fois, une cloison
me protégeait symboliquement. Se
seulement, je compris qu’il y avait veut se concentrer ! pouvait-il que la simple orientation
autre chose en lisant un livre sur le de ma table influence à ce point mes
feng shui. Encore largement utilisé P armi les principes du feng shui,
l’un d’entre eux m’interpela capacités de concentration ? J’eus
à Hong Kong par les entreprises, particulièrement. Pour être en paix la réponse à la suite d’un nouveau
le feng shui est un art millénaire et travailler efficacement, il convient déménagement. Cette fois, j’installai
chinois de la construction et de d’avoir la tortue, symbole de protec- mon bureau dans une pièce de vingt
l’aménagement des espaces de vie tion, dans son dos, et le phénix, image mètres carrés qui, le soir venu, se
dans un but d’harmonie, de santé des aspirations et de la renaissance, transformait en salon.

s e pte mbr e 2 0 1 9 •  n °1 5 6 25

 LES EXPÉRIMENTATIONS D’EMMANUEL DUQUOC
Dans l’urgence de l’emménagement,
oubliant les principes du feng shui,
je m’étais installé face à un mur
entre deux fenêtres, dos à la porte
du salon qui se trouvait quelques
mètres derrière moi. Je profitais
d’une agréable vue sur les arbres
et d’un silence absolu. Pourtant, je
constatai bientôt de sérieuses dif-
ficultés. Il me fallut plusieurs jours
pour comprendre ma méprise et
consulter un nouveau livre de feng
shui. J’y retrouvai ce conseil : pas
d’ouverture dans le dos lorsque l’on
veut se concentrer ! Portes ou fenêtres
doivent toujours se trouver dans le
champ de vision du travailleur, car
par l’ouverture peut venir le danger.
De plus, il convient de toujours avoir
une protection dans son dos. Seuls
un mur ou une solide cloison nous
mettent hors de tout danger pouvant
venir de derrière soi...
Les neurosciences
confirment les règles
du feng shui
D ’instinct, je sentis que c’était
vrai pour moi. Réaménageant
aussitôt mon bureau, je retrouvai
rapidement mon efficacité. Depuis,
j’ai trouvé dans les neurosciences la
justification que mon esprit rationnel
demandait. En résumé, notre cer-
veau est constitué de trois couches
successives, chacune se ramifiant
dans la suivante :
●● le cerveau reptilien, siège de l’ins-
tinct de survie, chargé des alertes et
de la réaction au danger, ainsi que des
fonctions de base de l’organisme ;
●● le cerveau limbique, en charge
des émotions, de l’attachement, des
préférences et de la décision ;
●● le néocortex, siège du raisonnement
et de la pensée.
Ces trois cerveaux sont en interaction
permanente. Pour que le néocortex
réalise correctement les tâches qui
lui incombent, il faut que le cerveau
reptilien soit en mode « hors danger ».
S’il sonne l’alerte, aussitôt, la pensée
26 sept e mbre 2019 • n °1 5 6
s’interrompt au profit de réactions
réflexes de survie, très utiles lors
d’un accident ou d’une agression.
Problème : le cerveau reptilien,
adapté aux temps préhistoriques,
a une certaine tendance à envoyer
des messages d’alertes en dehors du
danger réel et immédiat, altérant la
concentration. Ce que dit le feng shui
en langage symbolique, c’est que si
nous travaillons dos à une ouverture
ou à un espace vide, en dehors de
la protection d’un mur, le cerveau
reptilien envoie en permanence des
messages de vigilance à bas bruit qui
nous détournent insensiblement des
tâches réservées aux moments de
sécurité totale.
Après avoir éprouvé ces bons prin-
cipes sur moi-même, j’eus l’occasion
d’en vérifier l’universalité lorsque
l’une de mes connaissances m’apprit
qu’elle était en congé maladie pour
cause de burn-out. Outre le stress
quotidien lié à sa fonction dans une
grande banque, elle me confia que
l’un des éléments clés de son départ
était l’aménagement des bureaux
dans lesquels elle officiait : une
vaste salle équipée de dizaines de
bureaux séparés de minces cloisons
d’environ un mètre cinquante de haut.
Debout, on pouvait avoir une vision
panoramique sur les autres postes
de travail proches. Autrement dit,
un open space...
Chaque matin,
lorsqu’elle s’installait
à son poste, elle était
prise d’angoisse
M on amie était très soulagée
depuis son départ. Au travail,
elle disait se sentir surveillée, manquer
d’intimité à tel point que chaque matin,
lorsqu’elle s’installait à son poste,
elle était prise d’angoisse. Après
plusieurs mois de congés, elle prit une
année sabbatique, puis démissionna.
La seule idée de retrouver ce lieu
la plongeait dans une anxiété telle
qu’elle ne parvenait pas à envisager la
reprise de son travail. À l’écoute de son
récit, je pris subitement conscience
du stress potentiel occasionné par
l’aménagement d’un bureau collectif.
L’open space me paraissait s’éloigner
en tous points des principes millé-
naires d’harmonie et d’abondance
du feng shui. Étions-nous des cas
isolés ? Consultant la littérature
scientifique traitant de ce sujet, j’ai
découvert que depuis l’extension
de ce modèle d’aménagement des
espaces de travail dans le monde
de l’entreprise, nombre d’études
ont été menées afin d’évaluer leur
impact sur le stress et la producti-
vité des salariés. Or, un faisceau de
preuves suggère qu’ils affectent la
productivité et la santé...
En juin 1997, une grande compagnie
pétrolière canadienne a demandé
à une équipe de psychologues de
l’université de Calgary d’étudier des
salariés au cours de leur transition de
bureaux aménagés traditionnellement
à l’open space. Les psychologues ont
mesuré le niveau de satisfaction des
salariés vis-à-vis de leur environne-
ment, ainsi que leur niveau de stress,
leur productivité et leurs relations
interpersonnelles avant la transition,
quatre semaines après puis enfin six
mois plus tard. Toutes les mesures
effectuées montrèrent que les salariés
souffraient de distraction et de stress.
Pire, au lieu de se sentir plus proches
des autres, les collègues se sentaient
distants et facilement rancuniers. La
productivité avait baissé.
Les barrières
physiques sont
reliées au sentiment
d’intimité
et à la performance
P sychologiquement, les effets
de l’open space sont simples
à comprendre. Les barrières phy-
siques sont étroitement reliées au
sentiment d’intimité, lequel accroît la
performance. À l’inverse, les bureaux
en open space retirent à l’individu

la maîtrise de son environnement,
favorisant un sentiment d’impuis-
sance. Ce constat avait été fait dès
2005 aux États-Unis.
Au cours d’une étude, des chercheurs
découvrirent que la possibilité des
salariés de contrôler leur environ-
nement avait un effet significatif sur
la cohésion et le bien-être. Quand
les travailleurs ne pouvaient inter-
venir sur des paramètres tels que
la lumière, la température ou la
manière de conduire une réunion,
l’anxiété montait.
Plus récemment, en 2011, le psycho-
logue des organisations Matthew
Davis a mené une revue de plus d’une
centaine d’études sur les environne-
ments de travail. Il a découvert que les
aménagements en open space, même
s’ils donnent l’impression aux employés
d’appartenir à des entreprises plus
décontractées et innovantes, étaient
en réalité préjudiciables à l’attention,
à la productivité, à la créativité et à
la satisfaction des salariés...
La même année, une étude danoise
menée par Jan Pejtersen a montré
que le taux d’absence pour maladie
augmentait à la mesure du nombre
d’employés présents dans l’espace
de travail. Ainsi, les salariés parta-
geant un bureau avec un collègue
ont 50 % d’absence en plus que ceux
qui sont seuls. Et l’augmentation est
de 62 % pour les salariés travaillant
en open space.
Mais outre l’impact psychologique
lié à la perte d’intimité et de maîtrise
de son environnement par l’individu,
l’aspect le plus préjudiciable de ce
type d’aménagement semble être le
bruit. Le spécialiste en psychologie
cognitive anglais Nick Perham a
découvert que les bruits de bureaux,
y compris une musique appréciée,
altèrent la capacité des salariés
à se rappeler des informations et
même à résoudre des problèmes
mathématiques simples.
Côté santé, les effets du bruit am-
biant ont été mesurés au cours
LES EXPÉRIMENTATIONS D’EMMANUEL DUQUOC
d’une étude menée par deux psy-
chologues de l’université de Cornell,
aux États-Unis. Gary Evans et Dana
Johnson ont exposé un groupe de
vingt religieuses à un bruit faible
équivalent au niveau sonore mesuré
dans un bureau open space pendant
trois heures, tandis qu’un groupe
témoin restait dans des conditions
de calme. Résultat, le groupe open
space a vu son niveau d’adrénaline
urinaire, hormone associée à la
réponse de stress, augmentée. Par
ailleurs, les deux psychologues ont
remarqué que les religieuses open
space adoptaient une posture moins
ergonomique, générant plus de
tensions. Elles faisaient également
moins de tentatives pour résoudre
une énigme, preuve d’une perte de
motivation. Et pourtant, elles ne se
sentaient pas plus stressées que les
autres...
Les bureaux open space sont-ils mieux
adaptés aux jeunes travailleurs ? Une
étude menée en 2012 auprès d’em-
ployés d’une compagnie finlandaise
de télécommunication âgés de moins
de vingt ans a montré que non. Les
jeunes étaient tout aussi distraits
que les plus âgés par le bruit am-
biant, les conversations ou les rires.
Et bien que persuadés que ce type
d’aménagement améliorait l’esprit
d’équipe, ils souffraient comme les
autres de la perte d’intimité et de
contrôle sur leur environnement…
En 2013, Jungsoo Kim et Richard
de Dear, deux chercheurs de l’uni-
versité de Sydney, ont publié dans le
Journal of Environmental Psychology
les résultats d’un questionnaire
fourni à 42 000 travailleurs évoluant
dans différents types d’espaces de
bureaux, individuels, partagés ou en
open space. Comme dans les études
précédentes, la satisfaction globale
apparaît la plus faible chez les salariés
en open space, les effets négatifs du
bruit et de l’absence de confidentia-
lité dépassant les bénéfices liés à la
facilité d’interaction.
Preuves accablantes
des effets pathogènes
de l’open space
L a liste des études à charge
pourrait encore s’allonger...
Or, malgré l’énorme faisceau de
témoignages et de preuves acca-
blantes des effets pathogènes de
l’open space, son déploiement semble
inéluctable. Au Royaume-Uni, 60 %
des salariés travaillent dans ce type
d’aménagements ; en France, 20 %
étaient concernés en 2017, selon le
magazine économique Les Échos, et le
chiffre augmente d’année en année. La
raison ? Le coût du mètre carré dans
les grandes villes où se concentre la
main-d’œuvre. Comparativement
aux bureaux individuels, l’open space
est très économe en espace, donc en
argent. Dans une logique comptable
à court terme, c’est une option lar-
gement gagnante.
Et puis, il y a probablement une autre
raison économique moins avouable.
Si l’open space altère la santé des
travailleurs comme le suggèrent
unanimement les études, ce n’est
essentiellement pas l’entreprise qui
paye la note. Celle-ci est répartie sur
l’ensemble du pays. En effet, les coûts
des congés maladie ou de contrats
de travail écourtés pour cause de
longue maladie, de burn-out, voire
de simples démissions, sont pris en
charge par les assurances sociales
et n’apparaissent pas dans la comp-
tabilité de l’entreprise.
Reste la perte de productivité liée
à ce mode d’organisation. Si elle est
généralement perçue par les salariés,
tout porte à croire qu’elle n’est pas
assez sensible pour influencer les
dirigeants. Il faut dire que ceux-là
même qui organisent l’espace de
travail pour les autres se réservent
généralement des bureaux person-
nels qui les préservent de la perte
d’intimité et de la distraction par
des collègues. N’éprouvant pas sur
eux-mêmes les conséquences de
l’open space, ils auraient du mal à les
appréhender...
s e pte mbr e 2 0 1 9 •  n °1 5 6 27
 LES EXPÉRIMENTATIONS D’EMMANUEL DUQUOC

Comme l’écrivait Louis Ferdinand
Céline : « L’expérience est une lanterne
qui n’éclaire que celui qui la porte. »
Cependant, les observateurs notent
que les cadres qui travaillent en open
space avec leurs équipes se placent le
plus souvent d’instinct, non au milieu
de leurs collaborateurs, mais à la
périphérie, confortablement adossés
à un mur protecteur avec vue sur les
autres. Ainsi, comme le fait remarquer
la sociologue Thérèse Evette, « l’open
space est à la fois l’aménagement le plus
prisé des managers et le plus contesté
par les employés ». Dans une culture
managériale encore teintée de taylo-
risme où la performance passait par
l’évaluation permanente, l’open space,
du fait de la surveillance mutuelle
entre collègues qu’il induit, apparaît
souvent comme un mal nécessaire...
Alain d’Iribarne, sociologue du tra-
vail rattaché au CNRS et président
du comité scientifique d’Actineo,
l’observatoire de la qualité de vie
au travail, confirme : « L’open space
facilite la surveillance et la mise en
compétition des salariés entre eux. »
Heureusement, pour éviter les effets
adverses d’un modèle d’aménagement
jugé inéluctable, est apparu un « open
space intelligent ». Finis les immenses
plateaux avec murs gris, bruits de hall
de gare, impossibilité de cloisonner
et interdiction des photos familiales
et des plantes vertes. Dans cet open
space évolué, l’éclairage est naturel, des
cloisonnements partiels sont installés
avec des matériaux permettant une
correction acoustique, des espaces
satellites permettent aux salariés de
s’isoler seuls ou à plusieurs à tout
moment de la journée. Ces espaces de
travail diversifiés, c’est ce que prône
Colliers International, un cabinet de
conseil en immobilier d’entreprise,
qui incite les décideurs en transition
vers l’open space à permettre à « tout
collaborateur de choisir entre divers
espaces ergonomiques adaptés à ses rétroviseur panoramique permettant
différentes activités : échanger, se de voir en permanence qui arrive
concentrer, créer, se détendre… »  derrière soi. Et pour limiter les nui-
sances sonores, il y a le panneau « Ne
pas déranger », à utiliser lorsque l’on
Retrouver intimité et a besoin de ne pas être interrompu
sentiment de liberté dans une tâche. Pendant la saison
des rhumes, un diffuseur d’huiles
E n attendant l’avènement de
cet open space respectueux
essentielles pourra être installé sur
votre bureau. Il aura pour double
des besoins des salariés, que faire si
effet de décontaminer l’espace et
vous êtes confronté à l’open space an-
de créer une intimité olfactive. Et
cienne formule ? Mon premier conseil en cas d’impossibilité de s’isoler
serait de faire lire le présent article
du bruit reste la solution ultime : le
aux décideurs de votre entreprise. À casque anti-bruit ou les bouchons
défaut, une partie de la solution peut
d’oreille. Pas franchement convivial,
être envisagée collectivement avec mais votre santé est peut-être à ce
vos collègues. Ainsi, pour que la bonne
prix... Dans ce cas, il sera bienvenu
entente règne entre collaborateurs, d’informer vos collègues que vous
Marie-Pierre Charpentier, créatrice du
vous isolez par souci d’efficacité et
blog « Bien-être au travail », conseille non par rejet du groupe. Bien sûr, si
d’organiser une réunion où chaque
des salles calmes ou des espaces ex-
membre de l’équipe s’exprime afin de térieurs sont disponibles, profitez-en
« définir ensemble les règles de bonne dès que le besoin s’en fait sentir...
conduite en open space à respecter
par chacun ». Ces règles pourraient Au-delà de ces solutions pratiques,
par exemple être : il reste tout ce qui relève de l’intel-
ligence émotionnelle, de l’hygiène
●● Mettre en mode vibreur les son- corporelle et de la gestion du stress.
neries de téléphone ; Se donner des temps réguliers pour
●● Renvoyer sa ligne en cas d’absence ; bâiller et s’étirer, prendre des pauses
●● Se déplacer au lieu d’interpeller pour s’hydrater, bouger l’ensemble du
quelqu’un à distance ; corps au moins une à deux minutes
par heure, apprendre la gestion des
●● Ne pas parler fort ;
conflits... Parmi les nombreuses tech-
●● Privilégier les communications par niques de régulation émotionnelle, le
messagerie plutôt que le téléphone ; Dr David O’Hare, ardent diffuseur de
●● Ranger son bureau ; la respiration en cohérence cardiaque,
préconise de dessiner sa respiration.
●● Etc.
Cette pratique stimulerait la capacité
Côté solutions individuelles, celles-ci du cerveau à filtrer les informations
passent notamment par la création inutiles au profit des plus importantes
d’un espace individuel permettant de et d’améliorer sa concentration. Une
retrouver intimité et sentiment de authentique pratique de survie en
liberté. Ainsi, des cloisons virtuelles environnement hostile...
peuvent être installées grâce à des
plantes ou des rangements. Pour Emmanuel Duquoc
redonner à l’individu le sentiment
de contrôle de son environnement,
une société commercialise des « kits
de survie en open space » incluant un

Références (par ordre d’apparition dans l’article) :

Traditional versus Open Office Design: A Longitudinal Field Study. Aoife Brennan, Jasdeep S. Chugh, Theresa Kline. Sage Journal, May 1, 2002
Effects of Control Over Office Workspace on Perceptions of the Work Environment and Work Outcomes. So YoungLee, Jay L.Brand. Journal of Environmental Psychology. September 2005
The Physical Environment of the Office: Contemporary and Emerging Issues. Matthew C. Davis, Desmond J. Leach, Chris W. Clegg. International Review of Industrial and Organizational Psychology 25 February 2011
Sickness Absence Associated with Shared and Open-Plan Offices: a National Cross Sectional Questionnaire Survey. Pejtersen JH, Feveile H, Christensen KB, Burr H. Scand J. Work Environ Health. 2011 Sep
Disliked Music can be Better for Performance than Liked Music. Nick Perham, Martinne Sykora. Applied cognitive psychology, January 2012
Stress and Open-Office Noise. Evans GW, Johnson D. J Appl Psychol. 2000 Oct;85(5):779-83
A Problem is aProblem is a Benefit? Generation Y perceptions of Open-Plan Offices. Heidi Rasila, Peggie Rothe. Property Management. 10 August 2012
Workspace Satisfaction: The Privacy-Communication Trade-Offin Open-Plan Offices. Jungsoo Kim, Richard de Dear, Journal of Environmental Psychology 2013

28 sept e mbre 2019 • n °1 5 6

 L’INTERVIEW DU MOIS

L’autoguérison sur grand

écran et sur scène
À 14 ans, Alexandre Chavouet était la plus jeune ceinture noire de karaté
et se rêvait en star de films d’action ! Aujourd’hui, le sobriquet de ce fan d’arts
martiaux – Alex Fighter – lui colle toujours à la peau... Mais l’adolescent a bien
grandi ! Quand il ne produit pas des documentaires engagés, il coorganise
des « confXpériences » au Grand Rex, à Paris. Après un événement dédié
aux pouvoirs de l’esprit humain en avril dernier qui a rassemblé plus de
2 000 personnes, il récidivera le 14 septembre avec un thème tout aussi
prometteur, « Se guérir ». Au programme, des experts internationaux
et des expériences de soin en direct.

est devenue la série documentaire

Guillaume Néry et Alexandre Chavouet
ààAlternatif Bien-Être  : Un pro-
ducteur de documentaires qui
organise une grand-messe sur
l’autoguérison, ce n’est pas banal !
Quelle mouche vous a piqué ?
Alexandre Chavouet : À mes yeux,
les projets professionnels qui font
sens nous obligent à sortir de notre
zone de confort. C’est cette énergie
qui, en 2011, m’a amené à monter
ma société de production après dix
années passées dans le Groupe M6.
C’était une expérience enrichissante :
mon travail consistait à réfléchir à des
programmes originaux et j’avais la
chance de faire partie d’une équipe
créative. J’ai pu développer des
concepts… et mon propre pouvoir
créatif.
Mais vers la fin de l’année 2010, j’ai
senti que le temps était venu de donner
vie à des projets plus personnels. Le
premier projet que j’ai signé avec ma
structure, Update Productions, a très
bien fonctionné : « Gaga by Gaultier »
m’a permis de prouver ma crédibilité
et ouvert beaucoup de portes. J’ai
enchaîné avec « Rêver le futur » qui
la plus exportée au monde en 2018 !
À travers cette épopée, j’ai voulu
montrer les innovations existant aux
quatre coins du globe pour changer
notre quotidien à horizon 2050 et
porter un message d’espoir. Et puis,
il y a eu « Super Junior » diffusé sur
France 4. Ce documentaire présente
des jeunes du monde entier qui mettent
en place des projets pour sauver la
Terre. Il met en lumière cette nou-
velle conscience émergente. J’aime
le documentaire, mais la production
d’événements s’est imposée à moi en
2014. J’ai eu une « révélation » qui m’a
permis de comprendre l’importance
de toucher les gens autrement, de
manière plus directe.
ààABE : Pouvez-vous nous par-
ler de cette « révélation » ?
A. C. : Une société de production
laisse peu de répit. Pendant trois
ans, j’ai travaillé comme un fou et
n’avais pas une très bonne hygiène
de vie. En 2014, au bord du burn-
out, j’ai ressenti l’urgence de faire
une pause. Je me suis alors envolé
pour l’Inde afin d’effectuer une cure
ayurvédique. Cette expérience a été
un vrai déclic ! Là-bas, je me suis initié
à deux disciplines qui ont changé
ma vie : le yoga et la méditation, qui

s e pte mbr e 2 0 1 9 •  n °1 5 6 29

 L’INTERVIEW DU MOIS
sont devenus mes piliers intérieurs.
Ils m’ont aidé à me connecter à une
dimension plus profonde de moi-même
(l’exploration de ma conscience et de
mon corps guide désormais ma vie).
Très vite, mon envie de partage est
devenue viscérale. Le 6 avril 2019,
j’ai produit un premier événement
au Grand Rex sur les mystérieux
pouvoirs de l’esprit humain. Fort de
son succès, avec mon binôme Estelle
Guerven, j’ai souhaité récidiver le 14
septembre, au même endroit, pour
explorer un nouveau thème de la
santé autour de cette question : « Et
si nous disposions tous d’un système
guérisseur ? ».
ààABE  : À l’instar du 6 avril,
l’événement du 14 septembre est
présenté comme une « confXpé-
rience ». De quoi s’agit-il ?
A. C. : C’est un format très novateur,
qui repose sur un gros travail de
mise en scène, où la lumière et le son
occupent une place prépondérante.
Les interventions des experts ont
été conçues pour être accessibles,
pointues et très axées sur la pratique
afin que les participants repartent
avec des clés concrètes à utiliser
chez eux. Elles ont également été
limitées à trente minutes, pour éviter
de « perdre » l’attention du public, et
sont régulièrement entrecoupées de
vidéos permettant de délivrer des
informations parfois complexes à
transmettre oralement. Ce support
est d’autant plus pertinent que le
Grand Rex possède l’un des plus
grands écrans de cinéma d’Europe !
La dimension la plus innovante de ces
journées réside cependant dans les
expériences proposées aux partici-
pants. Écouter c’est très bien, mais
vivre les choses, c’est encore mieux !
Lors du précédent événement sur le
pouvoir de l’esprit, Mario Beauregard
a proposé une trame sonore de vingt
minutes incitant à se connecter à
soi-même par-delà le brouhaha du
mental. C’est scientifique et efficace.
Les spectateurs ont adoré !
30 sept e mbre 2019 • n °1 5 6
ààABE  : Quelles expériences
seront au programme du 14 sep-
tembre ?
A. C. : Sofia Stril-Rever, la biographe
du Dalaï Lama, va proposer une
expérience de « mantra thérapie »
pour que les spectateurs puissent
ressentir leur pouvoir thérapeutique
sur le corps. L’artiste Swan va de
son côté montrer la puissance des
vibrations – toujours sur le corps – au
moyen de « gongs baths » géants (bain
de gongs, NDLR). Enfin, Luc Nicon,
le fondateur de la méthode Tipi, va
enseigner comment appliquer cette
« technique d’identification senso-
rielle des peurs inconscientes », qui
permet de se libérer des émotions
invalidantes ou polluantes.
ààABE  : Votre programme fait
apparaître d’autres grands noms
dans le domaine de la santé et
du bien-être, dont David Hamil-
ton, l’auteur du best-seller Guérir
grâce au pouvoir de l’esprit (édi-
tions AdA, 2011)…
A. C. : David Hamilton n’est pas
juste un auteur de best-seller ! C’est
un scientifique qui a travaillé en
début de carrière pour l’industrie
pharmaceutique. Il connaît mieux
que quiconque le pouvoir de l’effet
placebo, dont il partagera les secrets.
Nous accueillerons également le
Pr Tim Spector, qui est l’un des plus
grands spécialistes du microbiote.
Le 14 septembre, il nous donnera
les clés pour vivre en harmonie avec
notre ventre. Le thérapeute et auteur
Thierry Janssen, que l’on ne présente
plus en France, traitera du sens de la
maladie et des messages délivrés par
nos symptômes. Le Dr Christophe de
Jaeger, l’un des plus grands experts
du vieillissement, partagera avec le
public les clés d’une vie longue et
en bonne santé. Antoine Sénanque,
neurologue et auteur du livre Guérir
quand c’est impossible, viendra parler
des rémissions spontanées. Et puis il
y aura le jeûne, la médecine chinoise,
ayurvédique…
ààABE  : À qui s’adresse cette
journée centrée sur la guérison ?
A. C. : Nous vivons une époque fas-
cinante. Certaines personnes ont
conscience et envie que les choses
bougent ; elles se rendent compte
que le monde d’hier est révolu.
D’autres, au contraire, craignent
le changement, car cela contrarie
leurs intérêts. La ConfXperience du
14 septembre s’adresse évidemment
aux premières. Aujourd’hui, on ne
peut plus ignorer les conclusions de
certaines découvertes scientifiques
en matière de santé. Elles révèlent
notamment le pouvoir de notre pen-
sée sur notre corps. Cette journée
propose un point clair et pragmatique
des dernières avancées et des diffé-
rentes techniques de guérison. Pour
résumer, nous suggérons des plats,
à charge pour le public d’élaborer
son propre menu !
ààABE  : Et vous, qu’attendez-
vous de cette journée ?
A. C. : Des barrières sont en train de
tomber. Nous voyons émerger de
nouveaux paradigmes. Avec Estelle
Guerven, nous espérons contribuer
à ouvrir les yeux des spectateurs
sur leur pouvoir d’autoguérison et
donc sur leur responsabilité dans ce
processus. J’espère qu’après cette
journée, ils adopteront les techniques
qui leur parleront le plus et qu’ils les
partageront avec leur entourage.
Nos ancêtres avaient déjà compris
beaucoup des choses ; nous sommes
seulement en train de les redécouvrir
et de les prouver scientifiquement.
Propos recueillis par
Sandra Franrenet
Info, bande-annonce, réservation :
http://grandrex.seguerir.fr/
 LIVRES

Tics, tocs et syndrome de Gilles de la Tourette : ALTERNATI Fbien • êtr e

que faire ? Revue mensuelle - Numéro 156 - Septembre 2019
https://alternatif-bien-etre.com/
Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) est sous-diagnostiqué en France. Il est sou- Directeur de la publication : Vincent Laarman
vent réduit à ses symptômes les plus spectaculaires, tels que l’utilisation incontrôlée Rédacteur en chef : Rodolphe Bacquet
de grossièretés et de jurons. Pourtant, cette particularité est loin d’être commune chez Éditrice : Elsa Dupuis
les patients souffrant de SGT. Cet ouvrage est l’un des rares à parler de cette maladie Mise en page : Isabelle Pillet
reléguée aux oubliettes, qui touche de nombreuses personnes en France – en particu- Santé Nature Innovation - SNI Éditions SA
lier des enfants – et fait de leur quotidien un enfer. Trois doctoresses font le point sur Adresse : Am Bach 3, 6072 Sachseln – Suisse
Registre journalier N° 4835 du 16 octobre 2013
les connaissances actuelles sur le SGT (définition et description du SGT, symptômes et
CH-217.3.553.876-1 – Capital : 100.000 CHF
psychopathologies associés, processus de diagnostic). Elles abordent les facteurs de
Abonnement annuel : 54 euros en France
risques de cette maladie, les différentes manifestations cliniques (tics, TDAH, obsessions métropolitaine
ou compulsions, accès de colère incontrôlables, anxiété) et les traitements (pharmacolo- Abonnements : pour toute question concernant
giques et psychologiques) à privilégier. Les difficultés rencontrées par l’enfant dans son votre abonnement, contactez le service client :
environnement quotidien sont également évoquées, avec des solutions pour y remédier. par téléphone au +33 (0)1 58 83 50 73 par mail à
Ce livre pourra vous aider à trouver des solutions concrètes pour aider un proche ou un https://alternatif-bien-etre.com/contact/
thérapeute à mieux comprendre et intervenir. par courrier à SNI Éditions - CS 70074 -59963
Croix Cedex - FRANCE
Tics ? TOC ? Crises explosives ?... Un syndrome de Gilles ISSN 2504-4869 - CPPAP 0121 N 08427
de la Tourette
Prix : 15 euros
Auteurs : Dr Francine Lussier, Dr Gisèle Chiniara et Dr Line Gascon
Édition : Éditions Tom Pousse – ISBN : 9782353451951

Mieux comprendre et gérer la polyarthrite rhumatoïde

Ce guide très complet répondra à toutes vos interrogations sur la polyarthrite rhumatoïde :
un rhumatisme inflammatoire chronique, qui entraîne des douleurs et un gonflement
articulaire, et qui s’accompagne de lésions du cartilage et des tendons. Coécrit par six
spécialistes en rhumatologie, cet ouvrage aborde en 100 questions cette maladie qui
bouleverse la vie de 300 000 à 600 000 personnes en France, en particulier les femmes
Avis aux lecteurs :
entre 40 et 60 ans. Il s’adresse aussi bien aux patients qu’à leur entourage. Son but est de
Alternatif Bien-Être, publication gérée par SNI
vous aider à mieux comprendre la polyarthrite rhumatoïde : son origine, ses symptômes,
Éditions, a pour mission de vulgariser des
son évolution, sa prise en charge et, surtout, comment vivre avec (fonder une famille, informations dans le domaine de la santé et
régime alimentaire, répercussions sur le moral, possibilité de travail). Petit plus : un test, du bien-être. Les informations fournies dans
présent au début et à la fin de l’ouvrage, vous permet de voir ce que vous aurez retenu ce magazine sont destinées à améliorer et
de cette lecture. non à remplacer la relation qui existe entre le
lecteur du magazine et son médecin.
La Polyarthrite rhumatoïde, 100 questions pour mieux
gérer la maladie
Prix : 14,50 euros
Crédits photos : © Vaclav Sebek © mStudioVector © Moving Moment
© Brent Hofacker © CK Bangkok Photography © Ekaterina Markelova
Auteurs : Prs A. Cantagrel, B. Combe, M. Dougados, R.-M. Flipo, © Vasilisa Tsoy © aniok © Monkey Business Images / Shutterstock.com 
C. Richez et M. Soubrier © Felipe Süssekind / flickr – © Par Richard Parker, Conus magus 56mm
Uploaded by JoJan, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.
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Édition : Éditions Maxima – ISBN : 9782840019817

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Comment changer mon alimentation m’a permis de retrouver un corps sans douleur 
Je m’appelle Astrid et je Le choix des solutions naturelles  le nourrir, de ralentir, de m’écouter et
souhaiterais partager avec Alors que la médecine traditionnelle me de lâcher prise. 
vous mon expérience de propose un traitement à base d’anti‑ Deux ans plus tard, après avoir suivi un
guérison d’un état de douleur douleurs et d’anxiolytiques, je décide de bon nombre de thérapies naturelles, je
chronique généralisé.  peux dire que la maladie est derrière
faire confiance à mon intuition et de tester
À l’âge de 25 ans, à la suite les méthodes douces. Je découvre alors moi. Cette expérience de guérison m’a
d’un choc émotionnel, je l’alimentation hypotoxique et les travaux bouleversée et j’ai besoin de trans-
commence à développer du Dr Seignalet. Quelques témoignages mettre ce que j’ai appris. J’abandonne
une panoplie de symptômes de rémission suffisent à me convaincre l’idée d’une carrière dans le marketing
désagréables. De simples d’essayer. Et ce qui me semblait être la pour devenir thérapeute. Je me pas-
douleurs dans les pieds et les mains, croix et la bannière durant les premiers sionne pour l’intelligence du corps, la
je me retrouve rapidement avec des jours s’avère rapidement efficace : en puissance de l’esprit et les méthodes
douleurs articulaires et musculaires supprimant les aliments inflammatoires, de santé holistique. Je continue à me
globales, qui s’amplifient mois après mon état s’améliore à vue d’œil. Au bout former via la nutrithérapie, la naturo-
mois jusqu’à atteindre l’ensemble de de quelques semaines, je ressens déjà pathie et la médecine traditionnelle
mon corps.  les premiers bienfaits ! chinoise. Je m’intéresse également à
À cela s’ajoute un ensemble de symp- C’est alors qu’un nouveau monde s’ouvre l’influence du microbiote sur la santé
tômes chroniques : fatigue, vertiges, à moi. Au-delà de reprendre le contrôle et plus précisément à son importance
fourmillements, troubles digestifs et de mon corps, cette transition alimentaire dans le développement des pathologies
neurologiques, brouillard mental et m’ouvre les yeux sur l’impact global et inflammatoires.
forte anxiété. J’ai l’impression d’être direct de notre environnement sur notre En témoignant, je me rends compte que
dans un corps qui me déclare la guerre, organisme. J’expérimente chaque jour beaucoup trop de personnes souffrent
avec un nouveau symptôme qui arrive les bienfaits concrets d’une alimentation encore de fibromyalgie ou autre maladie
chaque jour.  saine et vivante sur mon bien-être, mon inflammatoire chronique sans savoir qu’il
Je vis ces premiers mois sans alerte, en énergie et mon humeur. Je deviens plus est possible d’aller mieux, par manque
allant consulter de temps à autre. Les consciente et respectueuse de mon d’information et de temps. J’accompagne
symptômes s’accentuant, les visites corps, de mon esprit et de la manière aujourd’hui les personnes soucieuses de
médicales se font plus fréquentes et dont je les nourris… sur tous les plans. retrouver la santé au moyen des outils
ne m’aident pas à me rassurer. Selon les qui leur conviennent : rééquilibrage
Je comprends que c’est en acceptant ma
médecins, derrière toutes ces manifesta- alimentaire, gestion du stress, rapport à
condition et en écoutant les besoins de
tions, il n’y a qu’un seul facteur : le stress. la maladie et à soi, etc., pour que chacun
mon corps que je pourrai l’apprivoiser à
Mais pour moi, le problème est pris à y trouve son compte. 
nouveau. Je réalise également que j’ai le
l’envers : ce n’est pas le stress qui est à Pour toutes les personnes qui souffrent
pouvoir de mettre des choses en place
l’origine de mon état, mais plutôt mon de douleurs chroniques : il est possible
pour aller mieux. Je prends en charge
état de santé qui engendre du stress ! d’aller mieux ! Faites-vous confiance,
mes émotions, mon anxiété ; je ralentis
Au cours des mois suivants, j’entends le rythme et j’accepte de ne pas être vous et vous seul savez ce que vous
parler de la fibromyalgie, un syndrome parfaite. J’alcalinise et désintoxique ressentez ! Les symptômes sont des
de douleur chronique généralisé par- mon corps, je reconstruis ma barrière signaux d’alarme qu’il ne faut pas cher-
ticulièrement difficile à diagnostiquer intestinale. Plus je suis bienveillante cher à masquer, mais plutôt apprendre
et à soigner.  envers moi-même, plus je respecte mon à écouter. 
J’ai besoin de comprendre ce qui se corps et ses besoins, mieux je me porte. Astrid Mailly
passe dans mon corps et à quoi ces Je comprends que tous ces symptômes
astrid.mailly@gmail.com
douleurs sont dues. Je commence donc étaient en fait des signaux d’alarme de
Site : thebellybrain.fr
mes propres recherches.  mon corps, qui me suppliait de mieux

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