Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
2006/2 - n° 188
pages 317 à 338
ISSN 0304-3037
Cook-Deegan Robert et Dedeurwaerdere Tom, « « Biens communs scientifiques » et recherche en sciences de la vie :
La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des
conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre
établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que
ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en
France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Cet article est disponible en ligne à l’adresse :
http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=RISS&ID_NUMPUBLIE=RISS_188&ID_ARTICLE=RISS_188_0317
2006/2 - N° 188
ISSN 3034-3037 | ISBN 2-7492-0917-3 | pages 317 à 338
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 105.153.67.65 - 03/11/2012 04h13. © ERES
Benkler, 1998). « Science Commons » est aussi Dans la pratique, on peut organiser la liberté
une organisation spécifique née du mouvement d’accès par différents moyens institutionnels. En
« Creative Commons ». « Science Commons » particulier, la structure du « bien commun scien-
est passée de la théorie à l’action en 2005, quand tifique » en génomique et en microbiologie dif-
elle s’est dotée d’un bureau et d’un administra- fère sur des points importants des « science
teur (John Wilbanks) pour s’acquitter de sa mis- commons » établis par les adeptes des logiciels
sion, qui est « de faire en sorte qu’il soit plus « à source ouverte » ou dans le cadre du projet
facile aux scientifiques, aux universités et à l’in- Creative Commons. C’est pourquoi il importe de
dustrie d’utiliser la littérature, les données et préciser ce que l’on entend par accès ouvert.
autres biens intellectuels scientifiques et de par- Si l’on adapte les catégories classiques de la
tager leurs connaissances avec autrui. « Science nouvelle économie institutionnelle (voir, par
Commons » s’emploie dans le cadre de la légis- exemple, Schlager et Ostrom, 1993) aux sciences
lation en vigueur sur le droit d’auteur et les bre- de la vie, on peut distinguer trois catégories
vets à promouvoir des mécanismes juridiques et importantes d’accès et de droits d’usage. Premiè-
techniques qui lèvent les obstacles au partage des rement, l’accès peut simplement désigner le droit
données 1 ». Si nous approuvons la mission de d’accéder à une ressource sans être autorisé à la
cette organisation, elle n’approuve peut-être pas transformer ou à pousser plus avant les
notre analyse ; nous n’avons aucun lien direct recherches sur elle. Ce peut être le cas lorsqu’une
avec elle et ne parlons pas en son nom. ressource est utilisée, par exemple, à des fins
Sur la question de savoir ce qui constitue un didactiques. Deuxièmement, l’accès à la res-
« bien commun scientifique », il y a quelque flou source peut comprendre le droit de la transformer
entourant ses frontières avec le « domaine et d’élaborer de nouveaux axes de recherche.
public ». Tout une terminologie se range sous la Troisièmement, dans certains cas, il est permis
bannière de la science ouverte ou de la recherche d’en développer et d’en commercialiser des
publique. L’expression « accès ouvert », par applications ultérieures. À partir de ces catégo-
exemple, peut désigner le libre accès pour ries, on peut distinguer les droits suivants, qui
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 105.153.67.65 - 03/11/2012 04h13. © ERES
consulter des informations mais pas nécessaire- définissent les composantes du « science com-
une licence pour les utiliser à des fins de d’action collective, les organisations qui ont joué
recherche ou de développement de produits 5. un rôle majeur dans la constitution du « bien
Pour le GBIF, la propriété sur la ressource et tous commun scientifique », les normes en vigueur
les droits y afférents appartiennent au fournisseur dans les communautés qui ont été le moteur de
de données local ; les conditions d’accès varient cette évolution et les caractéristiques qui ont
donc en fonction de la politique des organismes permis d’agir collectivement dans les exemples
de financement, principalement publics. L’accès réussis de « science commons ». Pour répondre à
au réseau de collections de cultures MOSAICC est ces questions, nous examinerons d’abord le cas
ouvert à tous ; cependant, lorsqu’ils se procurent de la génétique humaine, en raison de l’impor-
une ressource les utilisateurs doivent signer un tance historique de ce cas et aussi du rôle essen-
accord de transfert de matériel censé garantir la tiel de la génétique en général dans la
traçabilité des ressources et un partage équitable transformation actuelle de la recherche en
des avantages avec ceux qui les ont fournies. sciences de la vie. Ensuite, nous élargirons le
Ces institutions différentes ont trouvé des débat à d’autres domaines des sciences de la vie
solutions diverses quant à la signification de tels que la génétique des plantes et les outils poly-
l’idée de bien commun scientifique pour l’apport valents de recherche biotechnologique, pour
et l’utilisation de savoirs. Donc, si l’on veut éva- montrer que dans ces domaines aussi il y a un
luer des exemples historiques dans leur contexte besoin croissant de s’intéresser systématiquement
propre, il faut dans chaque cas préciser quelles à l’accès aux données et au partage des informa-
sont les structures institutionnelles et le type tions et ressources microbiologiques. Les don-
01 Intérieur (201-406) 28/11/08 17:12 Page 320
Tableau 1. Comparaison entre la structure des « biens communs scientifiques » en sciences de la vie et celle du
projet « Science Commons ».
nées sur lesquelles nous nous appuyons viennent génétique moléculaire et de la génomique, de la
essentiellement de documents publics et de protéomique et de l’élaboration d’outils de
recensions d’études de cas dans cette discipline. recherche pour le criblage et le génie génétique.
Cependant, des échanges de vues informels avec Dans la pratique, cela a amené à constituer des
des membres d’organismes de coordination réseaux et des établissements de recherche en bio-
comme la World Federation for Culture Collec- logie hybride, consacrés à la collecte d’organismes
tions (WFCC) et le Conseil international pour la entiers mais aussi à des parties essentielles d’orga-
science (CIUS), ainsi que des contacts avec des nismes telles que les plasmides (l’ADN circulaire,
spécialistes du génome et des chercheurs en bio- utilisé en biotechnologie), des lignées cellulaires,
informatique des universités de nos pays ont éga- voire des organismes entiers (dans le cas de
lement joué un grand rôle en nous aidant à mettre microbes). Parmi les exemples les plus connus, on
de l’ordre dans les données. citera les banques de semences internationales ex
Avant d’aller plus loin, deux points théo- situ des 15 Future Harvest Centers 6, mais on peut
riques doivent être précisés. D’abord, il y a des constater la même évolution avec la constitution
doubles emplois considérables entre les différentes de biobanques de tissus humains (par exemple
composantes du « science commons » en sciences pour la recherche sur le cancer) ou avec les vec-
de la vie. En particulier, la recherche sur les pro- teurs utilisés dans le domaine très médiatisé de la
priétés d’organismes entiers, depuis les microbes thérapie génique. Nous ferons des va-et-vient entre
jusqu’aux animaux, empiète sur les domaines de la ces différents domaines.
01 Intérieur (201-406) 28/11/08 17:12 Page 321
fait pas partie du « science commons ». La utile et efficace de dépenser les fonds publics
Figure 1. Financement de la recherche en génomique en 2000 (en millions de dollars des États-Unis).
2 500 –
2 061
2 000 –
1 653
1 500 –
1 000 – 900
500 –
0–
Pouvoirs publics Sociétés Secteur
et organismes de génomique pharmaceutique et
à but non lucratif biotechnologique
Source : Figure établie par les auteurs, références indiquées dans les notes du texte.
« Projet public sur le génome ». Sulston a fait et le « Projet public sur le génome » pour l’éla-
figure de champion pour ce groupement 7, insis- boration d’une séquence de référence complète,
tant avec éloquence sur la science ouverte, le par- deux sociétés – Human Genome Sciences, Inc.,
tage rapide des données et des matériels et et Incyte Genomics – s’employaient activement
lançant un appel vibrant à ne pas breveter des à séquencer des gènes humains. Bien d’autres
morceaux du génome humain sauf si l’on pouvait sociétés cartographiaient et séquençaient des
prévoir que cela favoriserait les investissements parties du génome humain et des milliers de
dans le développement de produits finis comme laboratoires versaient des informations concer-
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 105.153.67.65 - 03/11/2012 04h13. © ERES
les protéines thérapeutiques. En 1996, le Well- nant la cartographique et le séquençage dans des
fait différente de celle des pouvoirs publics et des veillance de la tension artérielle. Le deuxième
organismes sans but lucratif qui accordaient des facteur déterminant par rang d’importance a été
financements dont le but essentiel était de pro- le changement technologique, tel que l’introduc-
duire des biens publics – des connaissances et des tion de nouveaux médicaments et services, suivi
matériels largement diffusés en vue de faire pro- par la hausse des taxes sur le tabac en vue d’en
gresser le savoir et de lutter contre la maladie. réduire l’usage (Cutler et Kadiyala, 2001). Le
Deuxièmement, les investissements privés en R-D rendement estimé des capitaux investis dans le
ont représenté un complément très important du domaine du traitement médical était de 4 pour 1
financement public et de celui des organismes mais s’agissant de l’information du public, il a été
sans but lucratif. Ils sont venus postérieurement à de 30 pour 1.
la R-D publique et se sont appuyés sur les Les résultats obtenus par Cutler et Kadiyala
« science commons » sans nécessairement contri- ne peuvent être généralisés parce que le tabac est
buer à ceux-ci. Le bénéfice qu’ils ont apporté à la un facteur de risque sui generis, très important, et
société tient à ce qu’ils ont permis l’élaboration que les maladies cardiovasculaires se sont avé-
de biens et services qui, sinon, n’auraient pas été rées beaucoup plus réceptives à toutes sortes
produits. Mais, troisièmement – et c’est là un d’interventions que le cancer et d’autres maladies
point très pertinent pour les politiques – il serait chroniques. Le cancer, le diabète, l’arthrite et la
téméraire de conclure d’un heureux concours de maladie d’Alzheimer, notamment, semblent y
circonstances où la R-D privée enrichit le « bien être moins sensibles. En tant que prédicteur de
commun et scientifique » qu’elle contribuera tou- morbidité, le tabagisme n’a guère de rivaux parmi
jours à cet enrichissement en dehors de circons- les autres facteurs de risque. Mais la conclusion
tances exceptionnelles, d’ordinaire liées à des que l’information peut avoir une valeur écono-
particularités de la concurrence entre sociétés mique indépendante du fait qu’elle ne se traduit
dans un secteur industriel donné. pas en produits et services payants est néanmoins
importante. Même si l’information du public ne
Les applications contribue pas de façon aussi efficace à faire
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 105.153.67.65 - 03/11/2012 04h13. © ERES
Voilà qui confirme certainement ce que l’on ments de gène pour passer à des ADNc entiers
dit des jeunes sociétés spécialisées dans la géno- (copies ADN de l’ARN messager qui encode des
mique, notamment de sociétés à fort potentiel de protéines). Le séquençage eut lieu à l’Université
croissance comme Celera, qui, dans leur histoire Washington de Saint-Louis, qui abrite l’une des
récente ont été très tributaires de la recherche uni- plus vastes installations publiques de séquençage
versitaire et continuent de collaborer avec ce sec- du génome, et les données devaient rapidement
teur (lequel représente parfois aussi un marché être mises dans le domaine public.
pour elles). Et on voit bien le rôle des grandes Merck finança le travail par le biais d’une
sociétés, qui préfèrent s’approvisionner en res- filiale à but non lucratif et n’avait pas d’accès pri-
sources dans le patrimoine scientifique vilégié aux données. On avait donc une grosse
« commun » plutôt que d’avoir à rassembler des société qui finançait le transfert dans le patri-
fragments épars de technologies et de données moine scientifique commun de données qui y
protégées par des droits. L’histoire de la géno- seraient gratuitement mises à la disposition de
mique en offre de nombreux exemples, dont deux tous. Quelles étaient ses motivations ? Quatre rai-
sont particulièrement célèbres. sons viennent à l’esprit : (1) elle barrait la voie à
Alors que le projet sur le génome prenait Incyte, Human Genome Sciences et autres jeunes
forme, l’importance des cartes d’organismes entreprises en créant un concurrent dans le sec-
humains et de divers « organismes modèles » est teur public pour empêcher d’autres sociétés de
apparue évidente. Restait à savoir sur quels types s’approprier l’exclusivité des droits sur les gènes,
de cartes il convenait de concentrer les finance- limitant ainsi le nombre de gènes sous licence,
ments et les efforts. L’un des points de désaccord (2) elle s’attirait la bienveillance des scienti-
concernait une « carte génétique » à établir à fiques, collaborateurs essentiels des activités de
partir de la technologie de l’ADN complémentaire recherche pharmaceutiques de Merck, (3) elle
– qui consiste à faire des copies en ADN de l’ARN faisait une excellente opération de relations
messager transcrit en protéines à l’intérieur des publiques, (4) elle tirait parti d’un financement à
cellules. La question qui se posait à tous entre but non lucratif. Si Merck avait payé les
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 105.153.67.65 - 03/11/2012 04h13. © ERES
1987 et 1991 était de savoir si le projet sur le recherches dans le cadre des activités de R-D de la
types de brevets que les offices de brevets accor- capitalisme a fait œuvre magique en créant des
deraient, il a semblé possible que ces sociétés ressources du domaine public aux frais du secteur
parviennent à obtenir des brevets, ce qui signifiait privé pour empêcher que des entités privées ne
que quiconque voudrait utiliser un SNP particulier perçoivent indûment une rente sur des outils de
aurait besoin d’une licence. D’où la perspective recherche. Peut-on généraliser ce scénario ? Peut-
d’avoir à demander à un nombre inconnu (mais on se rassurer et considérer que les excès du sys-
probablement important) de titulaires de brevets tème des brevets seront compensés par des
qu’ils veulent bien accorder des licences sur des capitalistes éclairés qui protègent leurs intérêts à
centaines, voire des milliers, de séquences de SNP. long terme et leur liberté d’agir à l’avenir ? Les
C’était précisément ce type de situation cauche- affaires du Merck Gene Index (Index des gènes
mardesque que Michael Heller et Rebecca Eisen- de Merck) et du consortium SNP montrent qu’il
berg avaient vu se dessiner dans leur article faut parfois répondre par l’affirmative. L’ennui
classique de 1998 sur « l’anti-commun » (anti- c’est que la réponse peut parfois aussi être néga-
commons), ce terme qualifiant une situation où il tive. La meilleure assurance est sans doute la
existait en amont un trop grand nombre de droits diversité institutionnelle et une vigilance inlas-
exclusifs qui devaient être rassemblés, ce qui fai- sable.
sait obstacle à l’élaboration de produits finaux
tels que médicaments, vaccins, produits biolo- Le « bien commun scientifique »
giques ou instruments (Heller et Eisenberg,
1998). en microbiologie
Cette menace a poussé certaines sociétés et
institutions scientifiques à constituer une alliance Lors de la présentation que nous avons faite de la
pour s’opposer aux droits de propriété indus- structure et de la fonction du « bien commun scien-
trielle sur les SNP 12. Le consortium SNP a été créé tifique », nous avons surtout examiné le cas de la
en 1999 en vue de découvrir des SNP, de déposer génétique humaine en raison de l’importance his-
des demandes de brevets et de procéder à la car- torique de cette discipline et aussi du rôle fonda-
mental de la génétique en général dans la
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 105.153.67.65 - 03/11/2012 04h13. © ERES
d’informations microbiologiques tel qu’il est ouvert (dans le milieu naturel ou dans des instal-
organisé par les CRB. En particulier, la recherche lations ex situ) ont contribué de façon décisive à
en sciences de la vie est tributaire de la contribu- de nouveaux acquis en sciences de la vie. L’utili-
tion de la microbiologie à l’édification de l’infra- sation d’enzymes naturelles (pour catalyser les
structure générale de la R-D en biotechnologie et réactions chimiques), comme dans l’exemple de
de la compréhension, de la préservation et de l’enzyme extraite de Thermus aquaticus est très
l’utilisation durable de la diversité biologique. répandue dans l’industrie, laquelle reste tributaire
Notre histoire du « science commons » en de la fourniture de souches purifiées à partir de
microbiologie commence au Parc national de Yel- spécimens naturels de bactéries conservés dans
lowstone (Ten Kate et Laird, 2000, p. 237). Pen- les collections de cultures. De surcroît, en
dant l’été 1966, Thomas Brock, de l’Université recherche médicale, on estime que 25 % de tous
d’Indiana, et l’un de ses étudiants, Hudson les nouveaux médicaments sont directement ou
Freeze, ont recueilli des échantillons de bactéries indirectement dérivés de plantes ou d’organismes
dans le déversoir d’une des sources chaudes de naturels 13. Dans l’agriculture et l’industrie ali-
Yellowstone où la température était d’environ mentaire, il n’est pas rare que des variétés sau-
69°. La découverte de ces bactéries a marqué une vages de plantes ou des spécimens d’animaux
étape de la science, car elle prouvait que la vie parcourent le monde et soient échangés entre des
pouvait exister à des températures bien supé- organismes de recherche et de conservation avant
rieures à celles que l’on avait crues possibles de donner lieu à de nouvelles applications qui
jusque-là. Mais, à l’époque, on ne savait pas que sont ensuite commercialisées par des sociétés pri-
cette découverte aurait des conséquences bien vées. Par exemple, le développement de la pisci-
plus importantes. La souche isolée à partir de cet culture a beaucoup bénéficié de l’obtention de
échantillon a été déposée à l’American Type Cul- nouvelles variétés de tilapia, un poisson d’eau
ture Collection (ATCC) de Washington, la plus douce tropical que l’on trouve dans plusieurs
riche collection de cultures du monde puisqu’elle pays d’Afrique (Geer et Harvey, 2004, p. 135-
rassemble plus de 70 000 souches de matériels 141). Plusieurs variétés de tilapia ont été obte-
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 105.153.67.65 - 03/11/2012 04h13. © ERES
microbiologiques du monde entier. Cet orga- nues au World Fish Centre de Malaisie (qui
d’informations. C’est pourquoi un groupe de ces brevets sont autant d’incitations à soutenir des
scientifiques spécialisés en prospection biolo- « produits » commercialisés par des sociétés, des
gique s’est réuni en 1988 à Belem dans le cadre équipes de service et de développement étant char-
d’une rencontre internationale de la société d’eth- gées d’en améliorer la qualité. Il reste à voir com-
nobotanique en vue d’adopter un ensemble de ment la situation va évoluer, mais les idées de
règles pour organiser la prospection biologique, « génomique ouverte » sont actuellement au banc
exigeant l’obtention du consentement éclairé des d’essai dans le monde réel, parallèlement à des
communautés avant de pouvoir accéder aux res- modèles reconnaissant davantage les droits de pro-
sources biologiques et informations connexes et priété.
les utiliser. La « Déclaration de Belem » adoptée Les bases de données elles-mêmes pour-
lors de cette conférence a également été cosignée raient devenir un sujet de préoccupations. Au
par les chefs de communautés autochtones invités cours des premières années, le projet sur le
à la conférence (Posey et Dutfield, 1997, p. 146- génome humain a donné lieu à de nombreuses
149). Cette déclaration a eu une influence très décisions concernant la destination de bases de
grande sur les codes de conduite adoptés ulté- données essentielles. Les variations et maladies
rieurement, tels que le code de conduite MOSAICC génétiques humaines ont été amoureusement
et les Lignes directrices de Bonn de la Conven- cataloguées par l’équipe réunie autour de Victor
tion sur la diversité biologique. McKusick à l’Université Johns Hopkins pour
Une autre étape importante a été franchie en produire la base de données en ligne du patri-
microbiologie avec l’extension de ces réseaux moine mendélien chez l’homme (Online Mende-
mondiaux de conservation et d’innovation en lian Inheritance in Man – OMIM). De nombreuses
matière de diversité microbiologique sous la autres bases de données ont été compilées pour
forme de bases d’information planétaires acces- conserver des données sur les cartes génétiques
sibles sur l’Internet. Selon des modalités sem- humaines de divers types, et il en va de même
blables à celles du projet sur le génome humain, pour d’autres organismes. Les données sur les
le dialogue entre les protagonistes a permis de séquences d’ADN de la GenBank ont été rassem-
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 105.153.67.65 - 03/11/2012 04h13. © ERES
créer un portail Web appelé Système mondial blées dans un premier temps par trois équipes aux
Souci d’utilisation
Non Oui
données pour inciter les entreprises à créer et atteindre des objectifs d’intérêt public comme la
entretenir des données précieuses. L’impact de santé, la sécurité alimentaire et la conservation de
cette nouvelle forme de propriété intellectuelle – la diversité biologique. Cependant, nous avons vu
la protection de bases de données – a bénéficié aussi que la réussite était plus souvent au rendez-
d’une attention toute spéciale dans le monde vous dans certains cas que dans d’autres. Les
scientifique. Les scientifiques se sont inquiétés de normes des communautés favorables au « science
ce que les droits pouvaient faire obstacle à la commons » ne se traduisent pas automatiquement
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 105.153.67.65 - 03/11/2012 04h13. © ERES
Problèmes d’incitation
la vie ici-bas par ses applications pratiques (voir d’autre part, la large diffusion des résultats de la
Figure 2). La production d’un savoir conforme à recherche. Un régime de propriété bien défini
cette conception ne dépend pas seulement des accroît l’incitation à innover (Schlager et Ostrom,
normes et croyances des communautés scienti- 1993 ; Demsetz, 1967), alors qu’une propriété
fiques mais aussi d’une action collective permet- diffuse peut aboutir au sous-investissement, voire
tant de traverser les frontières entre les différentes à l’épuisement de ressources précieuses 15. En
communautés et d’organiser la coopération entre particulier, les droits de propriété intellectuelle
acteurs publics et privés. tels que les brevets en matière d’information
Combiner sciences fondamentales et appli- génétique et d’outils de recherche biotechnolo-
cations utiles semble être la quadrature du cercle. gique sont devenus des moteurs essentiels de l’in-
Cependant, c’est précisément ce qui a caractérisé novation en sciences de la vie. En même temps,
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 105.153.67.65 - 03/11/2012 04h13. © ERES
moins avancés que la situation est la pire. Il en va du domaine public, des raisons impérieuses inci-
de même dans le domaine des médicaments qui tent à publier rapidement et à déposer les données
contribuent à la santé publique (par exemple les dans la GenBank. En effet, dans la plupart des
traitements contre le sida) ou des outils de revues, la publication de travaux de recherche sur
recherche fondamentale en biotechnologie. Dans une nouvelle séquence de gènes est subordonnée
ces cas-là, la difficulté est de trouver le juste à la publication d’une séquence dans la GenBank
équilibre entre investir dans la diffusion des (ou tout autre dépôt international en ligne
résultats de la recherche à destination du plus reconnu). La fourniture de séquences de gènes à
large éventail possible de parties prenantes et ce fonds commun international est donc assurée
investir dans l’innovation et la mise au point de grâce à son lien avec la publication des
nouveaux produits commercialisables. recherches et, par là même, avec la recherche fon-
Le dilemme exploration-exploitation a trait damentale collaborative en sciences de la vie 18.
à l’action collective requise pour créer et appli- Faire en sorte que les nouvelles séquences géné-
quer des savoirs d’intérêt général. Ces savoirs tiques d’organismes soient rapidement acces-
sont importants parce que la mise au point de sibles au public est une nécessité à la fois pour la
nouvelles applications dans le domaine des recherche fondamentale (afin que toute la
sciences de la vie dépend aussi du progrès de la recherche qui a trait à cette séquence génétique
base générale de connaissances et de l’explora- dispose d’un point de référence commun) et pour
tion de nouveaux axes de développement dont les la mise au point rapide de nouvelles applications
aboutissements sont encore incertains et contro- (comme dans le cas – évoqué plus haut – de l’éla-
versés, tels que la thérapie génique, la bioremé- boration d’un nouveau médicament contre le
diation ou les biocarburants. La difficulté est ici paludisme).
de trouver un équilibre entre l’exploitation des Dans le cas des collections de cultures, les
résultats de la recherche, qui profite directement spécimens de bactéries, de champignons, de
à l’organisme public ou privé qui investit dans microbes et de lignées cellulaires sont accessibles
celle-ci, et l’exploration de nouveaux axes de moyennant le paiement de frais de traitement. Le
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 105.153.67.65 - 03/11/2012 04h13. © ERES
développement. Cette seconde option suppose Système mondial d’information sur la biodiver-
règles spécifiques en ce qui concerne les droits l’aquaculture (Greer et Harvey, 2004, p. 135-
de propriété intellectuelle et les conditions 141). Ces nouvelles variétés étaient censées
d’utilisation 19. devenir l’une des plus importantes espèces en
Des recherches plus poussées sont néces- aquaculture et pouvoir contribuer à améliorer la
saires pour mieux cerner la manière dont sont sécurité alimentaire dans les pays en dévelop-
conçues ces institutions fondées sur l’action col- pement. Après la mise au point des nouvelles
lective, ainsi que leur contribution à la fourniture variétés, le débat s’est ouvert sur les moyens de
de connaissances d’intérêt général. Toutefois, transférer les améliorations aux populations
comme ces deux exemples le montrent claire- locales. En 1999, un partenaire privé, GenoMar,
ment, la mise en commun des connaissances dans a été trouvé. GenoMar s’est vu accorder une
la recherche en sciences de la vie favorise la mise licence d’exploitation exclusive, lui permettant
en place de cadres institutionnels qui permettent de commercialiser une variété spécifique d’une
de résoudre le dilemme exploration-exploitation. nouvelle espèce appelée « super-tilapia » aux
Philippines, le World Fish Centre conservant les
La question de la sous-utilisation : droits de propriété sur toutes les autres variétés
cas de dilemme diffusion-innovation de nouvelles espèces. Ces variétés demeurent
librement accessibles pour exploitation directe
Le « bien commun scientifique » fournit égale- dans les pays en développement. Ainsi, dans ce
ment des solutions institutionnelles intéressantes cas, la diffusion est organisée par l’accès ouvert
au dilemme diffusion-innovation dans le domaine aux variétés originelles de nouvelles espèces,
des sciences de la vie. Comme nous l’avons sou- afin qu’elles puissent être utilisées en aquacul-
tenu tout au long de cet article, le « science com- ture dans les pays en développement, tandis que
mons » joue un rôle important en rendant l’investissement dans le développement
possible une large diffusion des résultats de la d’autres variétés commerciales spécifiques est
recherche, par l’intermédiaire des acteurs tant organisé dans le cadre de la licence exclusive
publics que privés. Ainsi, dans le cas des frag- accordée aux sociétés partenaires privées. On
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 105.153.67.65 - 03/11/2012 04h13. © ERES
ments d’ADNc, c’est une société privée qui a retrouve un scénario analogue dans d’autres
Tableau 3. Différentes modalités de participation des acteurs privés à l’organisation de « biens communs
scientifiques » (les références figurent dans les notes se rapportant aux études de cas évoquées dans le texte).
à GenoMar
particulier, comme nous avons tenté de le mon- duction du savoir illustrée par le Quadrant de
trer, la commercialisation de la R-D dans les Pasteur. Notre hypothèse est que l’existence d’un
sciences de la vie n’est pas en soi le problème. patrimoine commun scientifique contribue à
Dans certains cas, les initiatives du secteur privé résoudre certains des dilemmes que posent la
ont contribué de façon importante à l’édification fourniture et l’utilisation des connaissances dans
du domaine scientifique commun (cf. tableau 3). l’intérêt général. Tant notre exposé que notre bref
Comment inciter à investir dans la production de examen de l’économie politique de la production
connaissances d’intérêt général, d’une part, et des connaissances génomiques montrent que ce
dans la diffusion à grande échelle des résultats de processus n’a rien d’automatique. La diffusion du
recherche exploitables, d’autre part : tel est le savoir et l’exploration de nouvelles modalités
véritable enjeu, pour la recherche publique d’innovation sont tributaires de la création d’ins-
comme pour la recherche privée. titutions favorisant l’action collective. Comme
Ce sont à la fois les caractéristiques des res- nous l’avons vu dans notre évaluation, l’action
sources physiques (qu’il s’agisse des gènes mais collective a joué un rôle extrêmement concluant
aussi des microbes, des végétaux et des animaux) dans la recherche en sciences de la vie car elle a
et les normes et croyances des communautés de stimulé la fourniture et l’utilisation des connais-
chercheurs qui déterminent les choix institution- sances. Maintenir cette dynamique impliquera
nels appropriés pour organiser le « bien commun toutefois de continuer à expérimenter sur le plan
scientifique ». Renforcer les capacités d’élabora- institutionnel. Et, du fait de la diversité des insti-
tion de nouvelles normes dans ces différentes tutions, il sera nécessaire d’analyser les condi-
communautés – comme par exemple les règles tions de la réussite de telles expériences. Il faudra
des Bermudes dans le cas du génome humain, les donc étudier comment l’action collective des par-
règles relatives au consentement éclairé préalable ties prenantes impliquées a fonctionné dans ces
adoptées pour les collections de cultures, ou expériences, le processus d’auto-évaluation et
encore la responsabilité sociale de l’entreprise d’ajustement étant sûrement appelé à jouer un
dans le cas de Merck et du consortium SNP – est à rôle important à cet égard.
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 105.153.67.65 - 03/11/2012 04h13. © ERES
Notes
1. Pour plus de précisions, voir le National Center for Biotechnology International Code of Conduct
site Web des Science Commons Information américain (www.belspo.be/bccm/mosaicc).
www.sciencecommons.org (www.ncbi.nlm.nih.gov). Ce sont 4. Global Biodiversity Information
(consulté le 2 avril 2005). là trois sites miroirs qui échangent Facility (Système mondial
L’administrateur de Science et actualisent chaque nuit les d’information sur la biodiverté,
Commons est John Wilbanks et nouvelles informations sur les www.gbif.org (consulté le
son siège est au Massachusetts séquences et qui sont 26 janvier 2006). L’administrateur
Institute of Technology. respectivement situés au Japon, est Jim Edwards, et le siège est à
2. « GenBank » est le nom abrégé dans l’Union européenne et aux l’Université de Copenhague
qui désigne l’International États-Unis d’Amérique. Les (Danemark).
Nucleotide Sequence Database, à informations sur les séquences 5. Il est difficile de dire avec
laquelle on peut accéder par le d’ADN sont donc les mêmes sur les précision dans quelle mesure
biais de la base de données sur trois sites, mais chacun d’entre toutes les activités de recherche
l’ADN du Japon eux propose des services sont soumises à cette restriction à
(www.ddbj.nig.ac.jp/Welcome.htm spécifiques. Environ 15 % de l’utilisation du fonds scientifique
l), de la base de données sur les l’accès des utilisateurs se fait par commun. À noter que dans le cas
séquences de nucléotides du le site japonais, 15 % par le site de la recherche universitaire, la
Laboratoire européen de biologie européen et 70 % par le site pratique établie semble être une
moléculaire américain. tolérance raisonnable avant
(www.ebi.ac.uk/embl/index.html) 3. Micro-Organisms Sustainable l’engagement de poursuites en
et des portails GenBank du use and Access regulation justice. Cependant, l’absence de
01 Intérieur (201-406) 28/11/08 17:12 Page 335
poursuites pour violation de brevet ont effectué, selon leurs diffusion de données explique
ne signifie pas que les chercheurs indications, plus de 2 milliards de certains détails : « L’Index des
universitaires ne modifient pas dollars de dépenses de R-D ; et si gènes de Merck est le fruit d’un
leurs plans de recherches l’on considère que de 3 à 5 % de vaste effort de collaboration,
lorsqu’ils travaillent sur des la R-D des grandes entreprises coordonné par Alan Williamson,
matériels brevetés ayant une utilité pharmaceutiques ont été consacrés vice-président de Research
plausible. Pour un débat à la génomique (en se fondant sur Strategy Worldwide, et par
approfondi sur la question et des les réponses à un questionnaire et Keith O. Elliston, directeur adjoint
résultats d’enquêtes récentes, voir sur des estimations non officielles chargé de la bio-informatique aux
Walsh, Cho et Cohen, 2005 ; de responsables de la R-D Laboratoires de recherche Merck.
Wescoin, 2006 et AAAS, 2006. pharmaceutique), les sociétés Le laboratoire de Greg Lennon au
6. Les 15 membres du Groupe ayant pignon sur rue ont consacré Lawrence Livermore National
consultatif pour la recherche entre 800 millions et 1 milliard de Laboratory (Livermore,
agricole internationale (CGIAR). dollars à la recherche en Californie) a fourni au laboratoire
génomique (World Survey of de Robert Waterston (le Genome
7. Pour le projet sur le génome Funding Genomics Research, Sequencing Center) à la
humain, Sulston avait choisi programme de Stanford-in- Washington University School of
comme modèle la biologie du ver. Washington). Medicine (Saint-Louis, Missouri)
Un groupe de biologistes qui http://www/stanford.edu/class/siw des séries de clones d’ADNc pour
étudiaient les nématodes avaient 198q/websites/genomics/entry.htm séquençage. Les données sur le
fait d’immenses progrès grâce à (consulté le 2 avril 2005). séquençage sont présentées
un modèle de travail « en étoile ».
9. Des séquences de l’agent régurièrement à la division
Deux laboratoires centraux – l’un
pathogène le plus virulent Expressed Sequence Tag (EST) de
à l’Université de Cambridge et
plasmodium falciparum et du la GenBank pour diffusion
l’autre à l’Université Washington
de Saint-Louis – avaient constitué vecteur le plus courant anopheles immédiate. (La GenBank, créée et
de vastes bases de données gambiae ont été publiées en 2002 : administrée par le National Center
centrales dans de grands centres Gardner, M.J. et coll. (2002) et for Biotechnology Information
de calcul et d’instrumentation Holt, R.A., et coll. (2002). (NCBI) est un dépôt central
d’informations accessibles au
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 105.153.67.65 - 03/11/2012 04h13. © ERES
autre étude effectuée en 1993 par exemple, les premières phases accords contenant des clauses
montre que, selon les estimations, du projet sur le génome humain. Il explicites sur le partage des
57 % des ordonnances délivrées en a été de même pour le avantages et le transfert de
aux États-Unis prescrivaient au consortium du GBIF, où la création technologie. Or, la concurrence
moins un composé actif majeur du portail de données biologiques entre les collections de cultures a
actuellement ou précédemment a succédé à une phase engendré une « course vers le
dérivé de composés eux-mêmes d’apprentissage collaboratif bas », les collecteurs s’efforçant
dérivés de la biodiversité ou conçu associant bio-informaticiens et tous d’obtenir le plus grand
à l’image de ces composés » (cf. microbiologistes pour des nombre de souches avec un
Brahy, 2005 ; Principe, 1989 ; recherches exploratoires sur la minimun de contraintes.
Grifo et Doxnes, 1996 ; J. Nat nécessité et la faisabilité de 20. Précédemment appelé
Prod., 2003). normes communes de International Centre for Living
14. L’idée de créer le GBIF est née transmission des données. Aquatic Resource Management
lors des débats organisés dans le 17. Pour une introduction à la (ICLARM) (Greer et Harvey, 2004,
contexte du Forum Mégascience question, voir p. 18-19) et ayant son siège en
de l’OCDE, réunion http://www.ncbi.nlm.nih.gov/Genb Malaisie.
intergouvermentale où des ank/ (consulté le 6 avril 2006). 21. Par exemple, le consortium de
scientifiques peuvent échanger des 18. Un problème important collection de cultures CABI, basé
idées et parvenir à un consensus concernant l’action collective est au Royaume-Uni, a développé, à
sur la meilleure façon d’acquérir toutefois celui de la gestion de la partir d’un champignon, un agent
des connaissances nouvelles ou de qualité des informations publiées de contrôle biologique qui peut
tirer parti d’un progrès scientifique dans la GenBank. Étant donné la être utilisé pour détruire les
important (James, 2002, p. 5). Le pression à publier rapidement, les insectes sur les cultures. Après
débat qui a abouti à la constitution informations initialement avoir mis au point une version de
du GBIF a eu lieu au sein du soumises sont bien souvent ce produit à pulvériser, CABI s’est
Groupe de travail sur incomplètes et insuffisamment vu accorder des droits de propriété
l’informatique biologique entre vérifiées. L’examen et l’utilisation exclusifs. Il a accordé une licence
avril 1996 et septembre 1998. Il a de l’information par les collègues d’exploitation à un partenaire
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 105.153.67.65 - 03/11/2012 04h13. © ERES
permis de prendre en compte les permettent de corriger en partie ce privé en Afrique du Sud pour
les droits de mener des recherches cas des logiciels libres, le FSF soit clairement spécifiée sur leur
ultérieures sur le riz qu’il a pu exige même des auteurs de logiciel afin que leur licence GNU
développer une politique en faveur nouveaux logiciels que la cession soit applicable (www.gnu.org,
de cette mise en commun. Dans le ou le transfert des droits d’auteur consulté le 6 avril 2006).
Références
BENKLER, Y. 1998. The Commons falciparum. Nature, n° 41, HOLDEN, A.L. 2002. The SNP
as a Neglected Factor of p. 498-511. Consortium: summary of a private
Information Policy. Remarques GILKS, W.R. ; AUDIT, B. ; DE consortium effort to develop an
présentées à la ANGELIS, D. ; TSOKA, S. ; applied map of the human
Telecommunications Policy OUZOUNIS, CH. A. 2005. genome, Biotechniques, juin,
Research Conference (sept. 1998), Percolation of annotation errors suppl., p. 22-24.
disponibles sur le site HOLT, R.A. et coll. 2002. « The
through hierarchically structured
http://www.benkler.org/commons. genome sequence of the malaria
protein sequence databases.
pdf (dernière consultation : juillet mosquito », Anopheles gambiae.
Mathematical Biosciences, n° 193
2005). Science, vol. 298, p. 129-149.
(février), p. 223-234.
BRAHY, N. 2006. The contribution JAMES, E. 2002. « Établir des
of databases and customary law to GOESCHL, T. ; SWANSON, T. 2002.
« The diffusion of benefits from collaborations scientifiques
the protection of traditional internationales : enseignements
knowledge, Les Carnets du Centre biotechnological developments.
The impact of use restrictions on tirés du Centre mondial
de philosophie du droit, n° 117, d’information sur la biodiversité »,
30 pages. the distribution of benefits », dans
T. Swanson (sous la direction de), Rapport à la sixième reunion du
CASSIER, M. ; FORAY, D. 1999. Forum mondial de la science de
The Economics of Managing
« The economics of high-tech l’OCDE, janvier 2002.
Biotechnologies, Dordrecht,
consortia. Case studies in bio- KAUFMAN, D. ; JOHNSON, A. ;
Kluwer Academic Publishers,
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 105.153.67.65 - 03/11/2012 04h13. © ERES
MURPHY, K.M. ; TOPEL, R. 1999. Medicinal Plant Research. vol. 3, TEN KATE, K. ; LAIRD, S.A. 2002.
The Economic Value of Medical p. 1-17, Londres, Academic Press. The Commercial Use of
Research, Communication rédigée SCHLAGER, E. ; OSTROM, E. 1993. Biodiversity, Earthscan, Londres.
pour Funding First et pour la « Property rights regimes and THORISSON, G.A. ; STEIN, L.D.
Lasker Foundation, disponible sur coastal fisheries: an empirical 2003. The SNP Consortium
le site analysis », dans T.L. Anderson and website: past, present and future,
http://www.laskerfoundation.org/re R.T. Simmons (sous la direction Nucleic Acids Research, Jan 1,
ports/pdf/economicvalue.pdf de), The Political Economy of vol. 31(1).
(consultée le 3 avril 2005). Customs and Culture: Informal VENTER, J.C. et coll. 2001.
NATIONAL RESEARCH COUNCIL. Solutions to the Commons « The sequence of the human
1997. Bits of Power: Issues in Problem, Lanham (Maryland), genome », Science, vol. 291
Global Access to Scientific Data, Rowman and Littlefield, p. 13-41. (16 février), p. 1304-1351.
Washington, National Academy SHELDON, J.W. ; BALICK, M.J.
Press. VERMA, I.M. 2002. « Biopiracy:
1995. « Ethnobotany and the distrust widens the rich-poor
OCDE, 2001. « Biological resource search for balance between use divide », Molecular Therapy,
centres underpinning the future of and conservation », in T. Swanson vol. 5(2), p. 95.
life sciences and biotechnology », (sous la direction de), Intellectual
OECD Science et technologies de property rights and biodiversity WALSH, J.P. ; CHO, Ch. ;
l’information, vol. 7, 68 pages. conservation: an interdisciplinary COHEN, W.M. 2005. « Patents,
analysis of the values of medicinal material transfers and access to
ORGANISATION MONDIALE research inputs in biomedical
DE LA SANTÉ. 2002. Génomique et plants, Cambridge, Cambridge
University Press. research », Final Report to the
santé mondiale, Genève (Suisse), National Academy of Sciences’
Organisation mondiale de la santé, SMITH, T.F. 1990. « The history of Committee on Intellectual Property
Comité consultatif de la recherche the genetic sequence databases », Rights in Genomic and Protein-
en santé. Genomics, vol. 6, p. 701-707. Related Inventions, 60 pages,
PENNISSI, E. 1999. « Keeping STIX, G. 2006. « Owning the stuff disponible en ligne sur le site
genome databases clean and up to of life », Scientific American http://tigger.uic.edu/~jwalsh/Walsh
date », Science, vol. 286 (février). ChoCohenFinal050922.pdf
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 105.153.67.65 - 03/11/2012 04h13. © ERES