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Les machines élévatoires 111

POMPES ROTO-DYNAMIQUES

Pompes roto-dynamiques: principes de base

Toutes les pompes dites roto-dynamiques sont conçues selon le même principe de
fonctionnement qui consiste à mettre l'eau en mouvement à l'aide d'une roue mobile ou
rotor. On utilise l'un ou l'autre ou bien les deux mécanismes suivants pour pousser l'eau
vers la sortie du rotor.

en lui communiquant la pression par l'action propulsive ou élévatoire des aubes


sur le liquide (pour les pompes à hélices).
en la lançant sur une trajectoire circulaire, de sorte à ce que l'évacuation se
fasse sous l'effet de la force centrifuge, exactement comme un poids s'échappe
après avoir été accéléré par un mouvement circulaire au bout d'une ficelle.

FIGURE 57
La relation entre la vitesse et la pression d'un fluide à la fois au passage dans un ajutage
et dans un diffuseur

Les premières pompes roto dynamiques réellement utilisables ont été mises au point
vers la fin du 18ème et au début du 19ème siècle ( Figure 56). Les pompes du type A
représentées sur la figure ont simplement pour rôle de refouler l'eau vers le haut. Les
112 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau

pompes du type B sont effectivement des pompes centrifuges à aspiration et elles


doivent être amorcées pour pouvoir fonctionner. Elles sont munies d'un clapet de
retenue à l'admission destiné à empêcher la perte de l'eau d'amorçage une fois la
pompe arrêtée. Un carter circulaire reçoit l'eau débitée par la roue du côté du
refoulement. Ces pompes ont un très mauvais rendement, puisque l'énergie cinétique
relativement importante communiquée à l'eau à sa sortie du rotor (du fait de la grande
vitesse) est purement et simplement dissipée. La pompe du type C, ou pompe
Massachusetts de 1818, comporte un collecteur monté autour d'un axe horizontal, de
sorte que les filets d'eau soient dirigés vers la conduite de refoulement et refoulés sur
une certaine hauteur. A certains égards la pompe C annonçait les pompes centrifuges
modernes qui sont les pompes à entraînement mécanique les plus répandues à l'heure
actuelle.

Pompes centrifuges à volute, turbopompes et pompes à auto-amorçage

La différence essentielle entre les premières pompes décrites ci-dessus et les pompes
modernes c'est que l'eau sort de la roue à une vitesse élevée et elle n'est ralentie que
par les forces du frottement, pour cela les anciennes pompes avaient un faible
rendement. L'application d'un principe hydraulique essentiel illustré à la figure 57 a
permis de mettre au point des pompes roto-dynamiques performantes. D'après ce
principe la vitesse d'écoulement des fluides peut être convertie en pression et
inversement. Il suffit donc tout simplement de modifier la section de passage de l'eau
(ou de n'importe quel autre fluide). Comme l'eau est pratiquement incompressible, un
débit d'eau donné contraint à emprunter un passage à section transversale réduite, il le
fera à une vitesse plus grande. Cependant, toute augmentation de vitesse est due à une
pression agissant sur la masse d'eau en question. Inversement, le passage des filets
liquides à travers une section transversale élargie est accompagné d'une réduction de la
vitesse d'écoulement pour couvrir la totalité de la section d'écoulement. La décélération
du fluide requiert une force supplémentaire qui accroît par conséquent la pression subie
par le fluide ralenti. On peut démontrer que, (si l'on ne tient pas compte des
phénomènes de frottement) la relation entre la hauteur manométrique H et les vitesses
d'eau dans une conduite à section transversale variable Ventrée et Vsortie, est donnée par

formule dans laquelle g représente l'accélération de la pesanteur.

Le schéma de la figure 57 illustre la diminution de la pression dans un ajutage au fur et à


mesure que la vitesse de l'eau augmente. Le contraire se produit dans le cas d'un
diffuseur qui a pour effet de ralentir l'écoulement et d'augmenter la pression du fluide.
Sur le plan qualitatif, ce phénomène pourrait être accepté sans démonstration par la
plupart des gens. Cependant s'il est bien évident que la pression est requise pour
réaliser un jet liquide, par contre il est moins évident que le ralentissement progressif
d'un jet liquide résulterait encore en une augmentation de la pression.

La mise en évidence de ce phénomène a permis de confirmer que l'amélioration du


fonctionnement des pompes centrifuges pourrait être obtenue en projetant l'eau à
grande vitesse à la sortie d'une roue (pour communiquer l'eau la plus grande énergie
cinétique possible), puis en la faisant passer dans un diffuseur de section transversale
croissante. Une partie de l'énergie cinétique à l'entrée du diffuseur sera ainsi
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transformée en pression. Il est essentiel que la variation de la section transversale soit


progressive et régulière, car toute variation brusque créerait de fortes turbulences qui
provoquent la dissipation de l'énergie hydraulique au lieu d'augmenter la pression. Il
existe deux méthodes essentielles pour parvenir à ces résultats. Elles sont illustrées par
les schémas A et B de la figure 58, et une autre méthode moins courante illustrée par le
schéma C.

Le schéma A représente le type de pompe le plus courant, la pompe centrifuge à volute,


généralement connue sous le nom simple de "pompe centrifuge". Elle comporte un
carter en volute, communiquant avec un canal extérieur en forme de coquille d'escargot
à section transversale graduellement variable. L'écoulement de l'eau à la sortie du rotor
se transforme en écoulement tangentiel dans ce canal où il sera ralenti
progressivement. Ainsi l'eau sort tangentiellement et passe dans la conduite de
refoulement à vitesse réduite et à forte pression.

Le schéma B représente un autre type, à savoir la pompe dite "centrifuge à turbine" ou


"turbo pompe". Elle comporte un diffuseur à aubes dont la section augmente
progressivement (six dans le cas de la figure) afin de ralentir la vitesse de l'eau tout en
augmentant sa pression. Pour la turbine représentée sur la figure, les filets liquides sont
déviés à la sortie des aubes pour suivre une trajectoire moins tan-gentielle et plus
radiale afin à faciliter son passage dans le canal entourant le diffuseur, à section
constante avant de sortir à la partie supérieure.

Le schéma C représente le troisième type le moins connu des pompes centrifuges,


appelée généralement "pompe à auto-amorçage", parfois aussi "pompe à chambre
latérale", ou bien (par erreur) "turbo pompe". Dans ce type de pompes, le rotor est muni
d'un grand nombre d'ailettes radiales et il tourne à l'intérieur d'une couronne de section
rectangulaire. Les ailettes accélèrent les filets liquides en créant deux puissants vortex
qui réagissent avec le rotor à la périphérie de la pompe sur près de trois quarts de tour.
L'énergie de ces deux vortex croit constamment à chaque passage dans le rotor. Pour
les gens qui sont familiers avec la transmission automatique de véhicules automobiles,
le principe est tout à fait similaire à celui du volant fluide.

A sa sortie de la couronne, l'eau passe dans un diffuseur qui reconvertit sa vitesse en


pression. Les pompes à auto-amorçage sont mentionnées ici pour mémoire. Comme les
passages internes de ces pompes sont trop justes, elles ne peuvent pas tolérer la
présence des matières en suspension. Elles ne sont donc utilisées normalement qu'avec
des eaux (ou d'autres fluides) propres, ou bien là où elles se présentent comme la seule
alternative. Elles ne sont pas utilisées pour l'irrigation. Leur principal avantage c'est de
pouvoir fournir un débit important sous une forte charge par rapport aux autres types de
pompes centrifuges monocellulaires.

FIGURE 58
Pompes centrifuges
114 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau
Les machines élévatoires 115

Caractéristiques des pompes roto-dynamiques et des rotors

II est n'est certes pas question de traiter ici en détail ce sujet complexe. Mais nous allons
évoquer certaines caractéristiques essentielles des pompes, afin de mettre en relief les
facteurs importants qui conditionnent le bon fonctionnement des pompes et qui font que
le rendement est très sensible aux conditions de fonctionnement réel.

Toutes les pompes roto-dynamiques ont des caractéristiques semblables à celles


représentées à la figure 16, où l'on voit que le rendement optimum est obtenu dans une
marge de vitesse, de débits et de hauteurs d'eau assez réduite. Bien que les conditions
de fonctionnement pratiques des pompes ne sont pas toujours voisines du rendement
maximum, il ne faut pas non plus que l'un ou l'autre de ces paramètres soit trop éloigné
de la valeur optimale . Autrement, on pourra à la limite tomber dans des conditions de
fonctionnement absurdes à rendement et débit nuls. Sur la figure 16 on voit par
exemple, que si la pompe est entraînée par un moteur dont la vitesse maximale est de
2000 tr/min., on voit que le débit est maximum pour une charge nulle. D'autre part, on
voit aussi que la hauteur est maximum pour un débit nul. Le point de fonctionnement
théorique se trouve en général au centre de la zone de rendement optimal.

Comme toute pompe roto-dynamique est généralement conçue pour travailler dans des
conditions de fonctionnement bien déterminées, les fabricants lancent dans le marché
une large gamme de pompes, comportant généralement de nombreux éléments
communs. Ceci leur permet de couvrir une large gamme de hauteurs et de débits. Par
ailleurs, à chaque type de rotor correspond une marge bien définie de hauteurs et de
débits, ainsi un grand jeu de rotors ou roues a été mis au point. Nous verrons plus loin
qu'il y a aussi des sous-groupes dans chaque type de roue afin que la pompe réponde
le mieux aux conditions réelles de fonctionnement. Les principaux types sont
représentés à la figure 59 en demi-section, pour mieux illustrer leur aspect.

Les sections types de la figure 59 nous montre que les aubes d'une pompe peuvent
imposer soit un écoulement radial, soit axial, ou encore un écoulement mixte. Pour le
pompage de forts débits à de faibles hauteurs d'eau ce qui est très courant dans le cas
de l'irrigation par pompage, la roue la plus performante est celle à écoulement axial. La
roue est semblable à une hélice installée dans une conduite (figure 60). Comme pour
une hélice, l'élévation de l'eau est produite par l'énergie communiquée par une palette
mobile bien profilée (aérodynamique). Comme dans le cas de la pompe l'hélice est
montée dans un carter, la réaction met l'eau en mouvement. Par contre, pour des
hauteurs d'eau importantes et des débits faibles, le rotor doit être à écoulement
centrifuge (écoulement radial). Le rotor est généralement caractérisé par un rapport du
diamètre à l'entrée au diamètre à la sortie élevé pour que l'écoulement soit pratiquement
radial (figure 59). Entre ces deux cas extrêmes on trouve toute la gamme des pompes
hélico-centrifuges (voir également figures 61 et 62) et les pompes centrifuges à aubes
caractérisées par un faible rapport du diamètre entrée-sortie.

FIGURE 59
Caractéristiques types des pompes roto-dynamiques
116 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau

La figure 59 représente également les variations du rendement en fonction de la vitesse


spécifique des différents types d'aubes. La vitesse spécifique est une grandeur sans
dimensions très utile pour caractériser les aubes d'une pompe, ou bien les rotors ou les
roues mobiles des turbines hydrauliques. Les manuels consacrés à l'hydrodynamique
des pompes et des turbines traitent ce coefficient en détail. La vitesse spécifique est la
vitesse en tours par minute d'un rotor théorique de dimensions réduites débitant 1 1/s
sous une hauteur de 1 m. La vitesse spécifique utilisée pour comparer ou bien pour
choisir le type du rotor d'une pompe, et elle s'écrit comme suit:

avec n vitesse de rotation en tr/min., Q débit de la pompe en 1/s, et H la hauteur d'eau


en m.

La figure 59 indique les vitesses spécifiques les plus indiquées pour les différents types
d'aubes d'une roue ou d'un rotor. Ainsi le rotor d'une pompe à hélice a un
fonctionnement optimal pour des débits de 500 à 1000 1/S une vitesse spécifique de
5000 à 10000, et des hauteurs manométriques de l'ordre 5 m environ. La vitesse
spécifique peut être convertie de nouveau en vitesse réelle exprimée en tr/min (n) pour
une hauteur (H) et un débit (Q) donnés, par la relation suivante:

avec n en tr/min, N vitesse spécifique tirée de la figure 59, H hauteur d'eau en m et Q


débit en litres/s.
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Le choix du rotor n'est pas uniquement fonction des valeurs de la hauteur et du débit,
mais aussi de la taille de la pompe. Ainsi quel que soit le type du rotor, le rendement des
pompes de faible puissance est en règle générale sensiblement inférieur aux
rendements des pompes similaires de taille plus importantes. D'autre part, la hauteur de
refoulement optimal des petites pompes est aussi nettement plus faible que pour les
grosses pompes.

La figure 59 montre également l'incidence sur la puissance requise et sur le rendement


(courbes "kw" et "eff") des variations de la hauteur manométrique par rapport à la
hauteur nominale de fabrication. Pour une pompe centrifuge, la courbe montre qu'une
légère augmentation de la hauteur d'eau correspond à une diminution de la puissance
requise, tandis que pour une pompe hélice c'est l'inverse. Paradoxalement, une
réduction de la hauteur d'eau par rapport à la valeur nominale a pour effet d'accroître la
puissance de fonctionnement d'une pompe centrifuge. Cela vient du fait qu'une
diminution de la charge de 10% pourrait accroître le débit de 25%, et éventuellement
une diminution de 10% du rendement. Comme la puissance est toujours définie comme
le produit de la hauteur d'eau par le débit, divisée par le rendement, la nouvelle valeur
de la puissance requise passe de:

soit une augmentation du rapport 1.25:1, ou bien une augmentation de 25% de la


puissance nécessaire. Ainsi, le choix des conditions de fonctionnement différentes des
conditions de fonctionnement nominales peut avoir des conséquences inattendues et
parfois néfastes. L'utilisation des pompes loin des conditions de fonctionnement
optimales est souvent à l'origine des pertes importantes du rendement et du gaspillage
du carburant.

Pompes axiales (pompes-hélices)

Nous avons déjà vu que la majeure partie de la pression exercée par la pompe à hélice
est due à l'action propulsive de ses aubes en rotation sur l'eau. Cette poussée a pour
effet de propulser l'eau vers la sortie du rotor ou de la roue, et elle imprime aussi l'eau
d'un mouvement rotatif (spin), qui est une source de gaspillage d'énergie. En effet le
spin de l'eau aurait pour conséquences l'augmentation des forces de frottement et des
phénomènes de turbulence, sans toute fois avoir aucun effet positif pour le refoulement
de l'eau dans la conduite. Les pompes hélices sont donc munies d'aubes de guidage
dont l'angle d'inclinaison permet de redresser l'écoulement et de transformer la
composante rotative de la vitesse en une pression supplémentaire, tout à fait de la
même manière que le diffuseur d'une pompe centrifuge. Le schéma de la figure 60
représente un exemple type d'une pompe hélice avec des aubes de guidage montées
juste au-dessus du rotor. Ces aubes ont en outre un second rôle structurel puisqu'ils
comportent un grand palier plat facilitant le centrage de l'arbre. Ce palier est
généralement lubrifié à l'eau et présente les mêmes caractéristiques avec la boîte
arrière du moteur d'un bateau.

FIGURE 60
Pompe axiale (pompe-hélice)
118 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau

FIGURE 61
Pompe hélico-centrifuge montée en surface
Les machines élévatoires 119

FIGURE 62
Pompe hélico-centrifuge immergée

Les pompes hélices sont généralement fabriquées pour une gamme de débits de l'ordre
de 150 à 1500 m3/h. Elles sont à axe vertical et leurs hauteurs manométriques varient de
1,5 à 3,0 m. Les pompes à hélices à plusieurs étages (c'est-à-dire de plusieurs roues sur
le même arbre) peuvent avoir des hauteurs de refoulement de l'ordre de 10 m environ.

Comme les pompes de ce genre sont conçues pour pomper des débits très forts à des
faibles hauteurs de refoulement, les conduites de refoulement associées sont
normalement en béton afin d'éviter les coûts prohibitifs des tuyaux en acier de gros
diamètres. Les pompes hélices sont pour la plupart trop encombrantes, et leur
installation requiert d'importants travaux de génie civil. Par suite leur domaine
d'utilisation serait celui des plus grandes exploitations agricoles. En règle générale, elles
sont surtout utilisées dans projets d'irrigation à canaux à ciel ouvert par élever des débits
importants à des hauteurs de 2 à 3 m à partir d'un canal principal vers un canal
d'alimentation ou de distribution.
120 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau

FIGURE 63
Pompe-hélice portable (IRRI)

Les petites pompes hélices sont plutôt fabriquées ou assemblées sur place. Elles
donnent en général des résultats assez probants, ce qui fait qu'elles ne sont pas
fabriquées en série en usine. Les hélices ordinaires des bateaux ont été fixées sur un
long arbre pour le pompage de l'eau nécessaire à la submersion des rizicultures dans
certaines régions d'Asie du Sud-Est. L'Institut International de Recherche sur le Riz
(IIRR) a mis à profit ce principe pour mettre au point un système de pompage portatif à
grand débit (voir figure 63). Ce dispositif a été conçu pour être fabriqué dans de petits
ateliers mécaniques, le débit peut 180 m3/h, et la hauteur manométrique est d'environ 1
à 4 m. Cette pompe doit être entraînée par un moteur thermique ou électrique de 5 CV
de puissance (3 kW) avec une vitesse de rotation de 3000 m tr/min. L'arbre est de 3,7 m
de long, la conduite de refoulement de 150 mm de diamètre et le poids total, machine
motrice non comprise, est de 45 kg.

Pompe hélico-centrifuge (à écoulement mixte)

Comme son nom l'indique, la pompe hélico-centrifuge est à la fois en partie pompe
axiale et pompe centrifuge. Cette pompe est d'un grand intérêt pour l'irrigation par
pompage car elle constitue un bon compromis permettant d'éviter le désavantage de la
hauteur derefoulement faible d'une pompe hélice, et en même temps avoir des
rendements et de débits supérieurs à ceux d'une pompe centrifuge à volute. De plus, les
pompes à débit axial fonctionnent uniquement à aspiration nulle tandis que les pompes
hélico-centrifuges peuvent fonctionner à des hauteurs d'aspiration non nulles tout en
n'étant pas à auto-amorçage.
Les machines élévatoires 121

Le schéma de la figure 61 représente une pompe aspirante hélico-centrifuge installée en


surface. L'écoulement hélicoïdal créé par la rotation de l'hélice est redressé en refoulant
l'eau dans un colimaçon ou diffuseur, d'une manière identique à celle d'une pompe
centrifuge à volute.

Le schéma de la figure 62 représente un autre dispositif de pompage plus proche d'une


pompe à hélice. Ce dispositif comporte un carter en cuvette afin que l'écoulement soit
radial dans le rotor. Il converge vers l'axe au moyen d'aubes de guidage fixes qui
éliminent la composante rotative, ce qui permet, comme pour les pompes à hélice,
d'augmenter le rendement de la pompe. Ce type de dispositifs est toujours immergé, ce
qui élimine les problèmes d'amorçage dont souffrent les grosses pompes dynamiques
aspirantes installées en surface (figure 61). La pompe hélico-centrifuge à carter en
cuvette est parfois qualifiée de pompe à turbine ou turbo pompe, et elle est tout à fait
analogue aux pompes centrifuges à turbine ou turbopompes décrites ci-dessus. La
section réduite de l'aire de passage des filets liquides à l'entrée des aubes du rotor
permet d'accélérer l'écoulement et de lui imprimer une certaine énergie cinétique. Les
aubes de guidage fixes jouent le rôle de diffuseur à section élargie afin de transformer la
vitesse en pression et donc augmente la hauteur de pompage et améliore le rendement.
On peut toujours associer plusieurs pompes en série sur le même arbre, pour réaliser
une pompe multicellulaire à turbine. Ces pompes sont souvent employées comme
pompes de forage puisqu'elles sont de forme allongée (faible diamètre, et grange
hauteur). Le débit des pompes hélico-centrifuges est de l'ordre de 200 à 12 000 m3/h
pour des hauteurs de refoulement de 2 à 10 m. les pompes multicellulaires sont
couramment utilisées pour des hauteurs d'élévation pouvant atteindre une quarantaine
de mètres.

Pompes centrifuges

Technologie de la pompe centrifuge à arbre horizontal

C'est la catégorie de pompes la plus utilisée dans l'irrigation à petite est moyenne
échelle. Ces pompes sont généralement entraînées par des moteurs thermiques ou
électriques. Le schéma de la figure 64 représente une vue en coupe d'un modèle
courant d'une pompe centrifuge à volute. Le corps de cette pompe et son bâti sont
habituellement en fonte ou en acier coulé, la roue pouvant être soit en bronze soit en
acier. Les éléments les plus critiques de la pompe sont les extrémités des aubes à
l'entrée et à la sortie de la roue. En effet, les pertes les plus importantes sont celles dues
au retour d'eau à l'aspiration par l'espace libre à la sortie entre la partie fixe et la partie
tournante de la pompe. Pour réduire ces pertes, le corps des pompes de bonne qualité,
comme celle de la figure, est munie d'un anneau d'usure à faible jeu à l'entrée du rotor.
Cette pièce est sujette à l'usure du fait des matériaux en suspension et aux autres
matières abrasives transportées par l'eau. Elle est généralement remplacée chaque fois
que le jeu entraine une baisse notable du rendement. Toutefois, la plupart des
agriculteurs ne se rendent pas compte des pertes dues à l'usure, et ils essaient de
remédier à la baisse du rendement par l'augmentation de jour en jour de la vitesse de
rotation ou de la durée de fonctionnement de la pompe, d'où un gaspillage de carburant
ou d'électricité.

FIGURE 64
d'une pompe centrifuge de surface sur socle
122 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau

FIGURE 65
Installation d'une pompe centrifuge de surface

FIGURE 66
Installation d'une pompe centrifuge verticale (pompe de forage)
Les machines élévatoires 123

Une autre pièce sujette à l'usure est le joint de presse-étoupe situé à la sortie de l'arbre
du côté postérieur du carter de la roue. Elle doit être régulièrement resserrée pour
réduire au minimum les fuites. Cependant le serrage excessif accélère l'usure de la
garniture. Ce joint est généralement fait d'une garniture en amiante graphitée, mais le
polytétrafluoro-éthylène graphité (PTFE), quand il est disponible est plus efficace. Le
coté arrière de la pompe comporte un socle et un boîtier renfermant deux roulements à
billes. Ce type de pompe est lubrifié à l'huile, avec un orifice de remplissage, une jauge
d'huile et un bouchon de vidange. L'entretien courant consiste à remplacer l'huile de
temps à autre, et à en vérifier assez fréquemment le niveau. Ne pas observer ces règles
pourrait entraîner l'usure des roulements, la flexion de l'arbre, l'usure des aubes et de la
turbine.

Installation des pompes centrifuges

Les figures 65 et 66 représentent deux installations types de pompes centrifuges à faible


hauteur d'élévation. La plus simple est l'installation en surface avec une tuyauterie
d'aspiration (figure 65). Comme on vient de le voir à la section 2.1.5, la hauteur limite
d'aspiration des pompes centrifuges est de l'ordre de 4 à 5 m au niveau de la mer, de 2
m environ à 2000 d'altitude, et encore moins si la tuyauterie d'aspiration est longue.
Autrement dit, l'amorçage de la pompe sera plus difficile, et dans certains cas on risque
le désamorçage de la pompe. Dans ces installations la conduite d'aspiration est munie
d'un clapet anti-retour, sinon la conduite se vide à travers la pompe chaque fois qu'elle
fonctionne au ralenti ou bien s'arrête. Il s'ensuit que la pompe ne peut plus redémarrer, à
moins de remplir d'eau au préalable la conduite d'aspiration. De plus, dans certains cas
le retour d'eau peut bien inverser le fonctionnement et la pompe qui se transforme en
turbine, ce qui pourrait aussi endommager l'installation électrique.
124 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau

FIGURE 67
Divers types de rotors des pompes centrifuges

Si la longueur de la conduite de refoulement est très importante, il est plus prudent


d'installer un autre clapet de retenue (clapet anti-retour) au niveau de la sortie de la
pompe. Ainsi, lorsque pour une raison quelconque, la pompe s'arrête brusquement,
l'écoulement se poursuit par inertie jusqu'à ce que la chute de pression soit
suffisamment importante pour provoquer le phénomène de la cavitation dans la
conduite. Lorsque la vitesse de l'eau s'annule, l'écoulement s'inverse et les bulles de
cavitation implosent, provoquant ainsi un fort coup de bélier. Un autre coup de bélier
intervient au moment où l'écoulement change de sans entraînant la fermeture brusque
du clapet de retenue. Des incidents pareils peuvent entraîner l'éclatement de la pompe
centrifuge. Le clapet de retenue à la sortie sert donc à protéger la pompe contre ces
reflux d'eau le long de la conduite de refoulement.

Dans certains cas le plan d'eau est tellement bas qu'il devient impossible d'installer la
pompe en surface (conditions limites à l'aspiration). Les pompes centrifuges sont alors
placées dans un puisard ou dans un puits, pour rendre minimum la hauteur d'aspiration,
ou même la pompe peut être placée au-dessous du plan d'eau comme le montre la
figure 66. Dans ce cas un arbre assez long accouple la pompe à un moteur électrique
installé en surface, de sorte que le moteur et le matériel électrique restent toujours à
l'abri de tout risque d'inondation.

Les roues d'une pompe centrifuge


Les machines élévatoires 125

Les roues des pompes centrifuges sont les pièces maîtresses qui déterminent leurs
caractéristiques. La figure 67 représente plusieurs types de roues. Bien que la forme de
la roue est un important facteur, le rapport de la section de sortie de l'aube à celle de
l'entrée joue un rôle décisif sur les caractéristiques des pompes centrifuges. Autrement
dit, la variation de la section transversale de l'écoulement à travers la roue, ou bien le
rapport du diamètre de sortie ou diamètre d'entrée. Les schémas A et B de la figure
représentent des rotors ouverts, tandis que les schémas C et D représentent des rotors
couverts ou fermés. Les premiers ont un rendement inférieur aux seconds puisqu'ils
donnent lieu plus facilement à des pertes par retour d'eau. D'autre part les frottements et
les remous créés par la rotation des aubes à découvert à proximité de l'enveloppe fixe
sont trop importants. Cependant ces rotors sont moins exposés au colmatage par la
boue ou par les herbes. En revanche, les rotors fermés sont nettement plus robustes ils
risquent moins l'usure par les matières solides en suspension ou les autres corps
étrangers entraînés par l'eau. Les rotors ouverts sont moins coûteux, ils sont donc
généralement utilisés dans les pompes bon marché et de faible rendement. Quant aux
rotors fermés, ils sont de loin les plus utilisés lorsque le rendement et le bon
fonctionnement sont de première importance.

De plus les schémas A et C de la figure 67 représentent des rotors de pompes à une


roue à simple effet. Tandis que les schémas B et D sont relatifs à une pompe à double
effet à deux roues dans laquelle l'eau est aspirée symétriquement des deux côtés du
rotor. Le principal avantage de la disposition à double effet réside dans l'atténuation ou à
la disparition de la poussée axiale qui s'exerce sur l'arbre de la pompe. Par contre, les
pompes à double effet sont plus complexes et plus coûteuses. Elles sont par suite
rarement employées dans le cas des équipements de petites et moyennes capacités.

La forme des aubes de la roue ou du rotor joue également un rôle important. Certains
facteurs tendent à adoucir la courbure de la caractéristique H(Q) pour une vitesse de
rotation donnée. Tandis que d'autres facteurs tendent à augmenter la pente de cette
courbure. Les courbes de la figure 68 représentent l'effet de la forme des aubes sur les
filets liquides. Bien que les caractéristiques les plus plates correspondent à des aubes
de courbure concave, on constate que les aubes à courbure convexe permettent
effectivement d'obtenir une hauteur manométrique maximale dans les conditions de
fonctionnement nominales. D'une manière générale, plus la caractéristique hauteur
d'eau-débit est plate, plus le rendement est élevé, d'autre part la vitesse de rotation du
rotor doit être d'autant plus importante que la hauteur de refoulement est élevée. Ainsi,
pour une vitesse de rotation donnée on a toujours tendance à utiliser les pompes à
caractéristiques H (Q) les moins aplaties pour des hauteurs de refoulement élevées.
Ceci est bien entendu au prix d'une légère baisse du rendement de la pompe.

Association en série et en parallèle des pompes centrifuges

Lorsque la charge requise dépasse celle que l'on peut obtenir avec une seule pompe,
on peut installer deux ou plusieurs pompes en série, tel qu'indiqué à la figure 69a. Si par
contre, le débit d'une pompe est inférieur à celui nécessaire, deux ou plusieurs pompes
centrifuges peuvent être installées en parallèle, tel qu'indiqué à la figure 69b. L'incidence
de ces associations en série ou en parallèle des pompes sur les courbes
caractéristiques H(Q) d'une pompe est représentée à la figure 69c. Ces courbes
représentent les variations de la charge, du débit et du rendement, exprimées en
pourcentage des valeurs obtenues dans le cas d'une seule pompe dans les conditions
126 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau

normales de fonctionnement. Il est manifestement clair que l'association en série des


pompes n'influe pas sur le rendement ni sur le débit, mais elle double la charge
effective. Dans le cas de l'association en parallèle des pompes, le débit obtenu n'est pas
exactement le double de celui d'une pompe unique. En effet le débit supplémentaire
entraîne généralement une légère augmentation de la charge totale du fait de
l'augmentation des pertes de charge par frottement principalement dans les
canalisations de refoulement. Il en résulte un fort décalage du point de fonctionnement,
et le débit total sera légèrement différent du double du débit d'une pompe unique.

FIGURE 68
Effet du profil des aubes du rotor ou de la roue d'une pompe centrifuge

Pompes multicellulaires et pompes roto-dynamiques de forage

Si l'on veut utiliser une seule pompe centrifuge, on doit pour des hauteurs de
refoulement importantes soit augmenter la vitesse de rotation du rotor, ou bien avoir un
rotor de grand diamètre. Cependant, il y a toujours des limites qu'on ne peut pas
dépasser tant pour les vitesses de rotation et que pour les diamètres des roues. Donc,
on peut soit associer plusieurs pompes monocellulaires en série, ou bien adopter une
autre alternative plus pratique qui consiste à installer une pompe multicellulaire où l'eau
sort d'une roue pour alimenter la roue suivante ou l'étage suivant. Ceci est fait au moyen
d'un canal de retour spécialement conçu dans le corps de pompe. Le schéma de la
figure 70 représente une pompe de forage à cinq cellules. L'utilisation d'une pompe
multicellulaire s'impose du fait que le diamètre du rotor est limité par celui du forage. La
figure 144 représente une autre pompe multicellulaire, à trois étages, entraînée par une
turbine.

Les pompes multicellulaires de surface sont plutôt utilisées pour l'irrigation des zones
montagneuses. En effet, en dehors de ce contexte il est assez rare que les eaux de
surface soient pompées à des hauteurs d'eau importantes. Par contre, la pompe
multicellulaire immergée de forage à axe vertical, directement accouplée à un moteur
électrique au-dessus d'elle (lui aussi immergé), est beaucoup plus utilisée actuellement
en irrigation, surtout dans l'irrigation à petite échelle, où la source d'eau est constituée
d'un puits ou d'un forage (voir Figure 70). De plus, il est toujours possible d'installer des
Les machines élévatoires 127

pompes de forage multicellulaires à axe vertical où le moteur d'entraînement est en


surface. Ce type d'installation requiert un long arbre moteur, dont la verticalité est
assurée par des paliers de centrage régulièrement espacés tout le long de la colonne
montante (figure 134(b)). On peut aussi utiliser un moteur d'entraînement disposé
comme l'indique la figure 66, accouplé à une pompe multicellulaire à axe vertical
installée dans un puisard ou dans un puits.

FIGURE 69
Association en série ou en parallèle des pompes centrifuges
128 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau
Les machines élévatoires 129

FIGURE 70
Groupe moto-pompe multicellulaire immergé de forage

Au cours de ces dernières années, plusieurs types de pompes immergées de bonnes


performances entraînées par des moteurs électriques ont été mises au point (voir figure
70). La section Energie électrique traite plus en détail les caractéristiques électriques et
les détails de construction de ce type de moteur. L'adjonction des étages de pompage
130 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau

supplémentaires sur le même arbre ne pose guère de difficultés. Cette technique permet
d'obtenir une série de pompes couvrant un large éventail des conditions de
fonctionnement. La pompe de la figure 70 est du type hélico-centrifuge à cinq étages. Le
même schéma montre aussi comment par la simple adjonction d'étages
supplémentaires (bien sûr la puissance du moteur d'entraînement doit aussi augmenter
en conséquence) on peut avoir une gamme complète de pompes pouvant élever l'eau à
une hauteur de 40 m environ pour les pompes les plus petites, et à des hauteurs de 245
m environ pour les pompes les plus grosses (voir figure). Le rendement et le débit de
ces pompes sont pratiquement identiques, seules la hauteur de pompage et la
puissance nominale sont fonctions du nombre d'étages.

Enfin les figures 71 et 134(a) représentent des groupes moto-pompes électriques


installés dans des forages. La pompe de la figure 71 est munie de capteurs de niveaux
montés tout le long de la colonne montante, ces capteurs désamorcent
automatiquement la pompe en cas de baisse sensible du plan d'eau.

Pompes roto-dynamiques à auto-amorçage

Les pompes roto-dynamiques de toutes sortes ne démarrent que lorsque leur rotor est
préalablement rempli d'eau. Evidemment, la méthode la plus sûre pour éviter toute
difficulté de démarrage consiste à immerger la pompe au-dessous du plan d'eau
d'alimentation. Mais cette méthode n'est pas toujours applicable ou bien appropriée.
Ceci est plutôt valable en petite irrigation chaque fois que l'on doit avoir recours à des
groupes de pompage portables, qui doivent être arrêtés et réamorces à chaque poste
d'irrigation.

Si le carter de pompe est bien rempli d'eau, la pompe peut bien démarrer et l'eau sera
refoulée, même si la conduite d'aspiration est vide au départ. Plusieurs méthodes
peuvent être utilisées pour remplir les pompes roto-dynamiques installées au-dessus du
niveau d'alimentation. Toutefois, il est particulièrement important de noter que si la
conduite d'aspiration est vide et que la conduite de refoulement est pleine, il vaut mieux
parfois vider cette dernière pour supprimer la contre-pression qui pourrait empêcher
l'amorçage de la pompe. Sinon, il serait difficile, voire impossible, de pourvoir chasser
l'air contenu dans l'installation et l'amorçage n'aura pas lieu. Une des méthodes utilisées
pour chasser l'air Consiste à monter au départ du refoulement un robinet qui permet de
"purger" la pompe en facilitant la sortie de l'air piège dans le système.

Le dispositif le plus simple pour maintenir l'eau en permanence à la fois dans la


[tuyauterie d'aspiration et la pompe c'est d'installer un clapet de non-retour à l'aspiration.
Au départ, la tuyauterie d'aspiration doit être remplie d'eau à la main à l'aide d'un seau
d'eau. Ensuite le clapet de non-retour devrait empêcher l'eau de s'échapper du système,
même si la pompe est mise hors fonctionnement pour un certain temps. Or, dans la
plupart des cas les clapets de non-retour ne sont pas parfaitement étanches. Des fuites
d'eau interviennent souvent surtout lorsque l'eau est chargée de boue ou de graviers qui
forment un dépôt entre le clapet et son siège entravant ainsi sa fermeture. D'autre part,
un autre souci s'ajoute à celui du risque désamorçage c'est celui du fonctionnement à
vide. En effet, plusieurs types de pompes peuvent d'être fortement endommagés si elles
fonctionnent à vide pour un certain temps. Il s'ensuit que les, points d'étanchéité internes
et les surfaces de frottement qui sont normalement lubrifiés à l'eau pourraient dans ces
conditions s'user rapidement. De plus, une pompe qui fonctionne à vide aura tendance à
Les machines élévatoires 131

surchauffer, ce qui fait que la graisse utilisée pour lubrifier les roulements pourrait fondre
et s'échapper, provoquant ainsi la détérioration des joints d'étanchéité, et toute autre
pièce en plastique et chaque élément ne pouvant pas supporter de très fortes
températures.

FIGURE 71
Une installation complète d'un groupe moto-pompe électrique immergé
132 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau

FIGURE 72
Pompe directement accouplée à un moteur diesel à refroidissement à l'air munie d'une
pompe manuelle d'amorçage à membrane
Les machines élévatoires 133

Les deux méthodes d'amorçage les plus courantes des groupes moto-pompes
centrifuges de surface consistent à utiliser, soit une petite pompe à main montée sur la
conduite de refoulement (figure 72) (le schéma représente une pompe d'amorçage à
membrane dont la capacité d'aspiration est excellente), soit un "éjecteur d'épuisement
pour faire le vide nécessaire dans la conduite d'aspiration (figure 57) ce principe de
fonctionnement sera traité en détail dans la section suivante.

FIGURE 73
Pompe centrifuge à auto-amorçage
134 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau

D'autres méthodes d'amorçage des pompes aspirantes montées en surface peuvent


fréquemment être mises au point sur place. Par exemple, on peut installer un réservoir
décanteur d'eau au-dessus de la pompe avec un by-pass à fermeture automatique. Au
démarrage, le by-pass est ouvert et la pompe fonctionne en court-circuit sur le réservoir
décanteur et le by-pass en utilisant l'eau se trouvant dans le réservoir décanteur.
Lorsque la pompe est amorcée le by-pass se referme. Ceci est très intéressant surtout
si l'on a à redémarrer la pompe après le vidange de la canalisation. L'eau du réservoir
se vide dans la pompe et dans la conduite d'aspiration facilitant ainsi l'amorçage de la
pompe. Les fuites d'eau dans la plupart des clapets de retenue, même ceux de qualité
médiocre, sont suffisamment lentes et le réservoir décanteur s'avère être une solution
efficace. Une fois la pompe amorcée le réservoir pourrait être rempli d'eau pour être prêt
pour le prochain démarrage.

On peut aussi installer un grand réservoir sur la conduite d'aspiration juste au-dessus de
la pompe. Ce réservoir doit être de capacité suffisante pour pourvoir remplir d'eau la
canalisation d'aspiration suite à la dépression créée par la pompe. Une installation de ce
genre doit cependant être soigneusement conçue pour éviter l'apparition de bouchons
d'air dans la canalisation d'aspiration.

Une autre méthode simple utilisée uniquement lorsque la conduite de refoulement est de
très grande longueur consiste à monter immédiatement à la sortie de la pompe, une
vanne au lieu d'un clapet de non-retour. Cette vanne est en position de fermeture
lorsque la pompe est arrêtée. L'ouverture du robinet aura pour effet de remplir la pompe
par l'intermédiaire de la conduite de refoulement, et d'assurer ainsi sa mise en eau au
moment au démarrage.

La solution la plus sûre dans certains cas consiste à utiliser une pompe centrifuge
spéciale dite "à auto-amorçage" (figure 73). Dans ce cas la partie supérieure du corps
de la pompe comporte deux compartiments séparés par un déflecteur. Lorsque la
pompe et la canalisation d'aspiration sont vides, le carter est rempli directement par
l'orifice de remplissage à la partie supérieure du corps de la pompe. Une fois la pompe
Les machines élévatoires 135

amorcée, l'eau est lancée vers le haut du côté refoulement et une petite zone de
dépression se forme autourdu moyeu de la roue. Tant que la pompe n'est pas amorcée,
l'eau introduite par l'orifice d'entrée à la partie supérieure de la pompe continue à circuler
autour du déflecteur, tandis qu'une fraction de l'air entraîné remonte la conduite de
refoulement vide. L'air aspiré de la tuyauterie d'aspiration est remplacé par l'eau jusqu'à
ce que celle-ci soit complètement remplie d'eau et que les bulles d'air autour de la roue
de la pompe soient complètement éliminées. Une fois l'air entièrement chassé, l'eau
cesse de circuler autour de déflecteur et l'écoulement dans les deux compartiments
serait de même sens de sorte, que l'eau se dirige vers la sortie de la pompe du côté du
refoulement. Grâce à un clapet anti-retour placé à son entrée, l'eau reste dans la pompe
même si elle est en arrêt. Ainsi, même si des fuites d'eau interviennent au niveau de
clapet anti-retour de la conduite d'aspiration et que celle ci se vide, l'eau retenue dans le
corps de la pompe serait suffisante pour l'auto-amorçage d'une manière tout à fait
identique à celle décrite plus haut. Par conséquent, ce type de pompes requiert le
remplissage manuel seulement au moment de leur installation, ou bien suite à une
purge complète de l'installation.

Pompe venturi à auto-amorçage

Un autre type de pompe centrifuge à auto-amorçage est conçu sur le principe d'un jet
d'eau. En effet un courant liquide accéléré ou un jet moteur envoyé à travers un
rétrécissement crée une chute de pression (voir section Pompes centrifuges à volute,
turbo pompes et pompes à auto-amorçage). Dans ce cas la pompe est logée dans un
double carter contenant l'eau à la pression de la conduite du refoulement (voir figure 74).
Une partie de cette eau est déviée vers un rétrécissement suivi d'un diffuseur monté à
l'aspiration de la pompe qui dirigent les filets liquides vers le centre du rotor. Lorsque la
pompe est mise en marche par la première fois (après un amorçage manuel initial), elle
reste remplie d'eau. Les démarrages suivants sont assurés en alimentant l'aspiration par
le by-pass aménagé sur la conduite du refoulement. Comme dans le cas précédent, l'air
est aspiré et évacué vers le refoulement, tandis que l'eau commence à remplir
progressivement la conduite d'aspiration. Dès que la tuyauterie est complètement
purgée d'air qu'elle contient, la grande proportion de l'eau aspirée est refoulée à travers
la conduite de refoulement. Mais une fraction repasse par le rétrécissement (ou jet) à
l'aspiration, ce qui accroît considérablement le pourvoir d'aspiration de cette pompe par
rapport à l'aspiration d'une pompe centrifuge normale. Par conséquent, ce type de
pompe a un double avantage de pouvoir fonctionner avec une forte charge à l'aspiration,
et de fonctionner correctement (sans risque d'usure) tout en "ronflant" (c'est-à-dire en
aspirant un mélange d'air et d'eau sans se désamorcer). Elle est donc d'un intérêt
certain pour le pompage des eaux peu profondes, où l'on ne peut pas assurer
l'immersion complète du clapet de retenue, ou bien dans les cas où l'on risque
l'épuisement complet de la source d'eau par pompage.

Le principe de fonctionnement des pompes éjecteurs est également valable pour les
pompes de forage, tel qu'indiqué à la figure 75. Dans ce type d'installations la pompe et
le moteur sont installés en surface, et ils peuvent puiser l'eau à une profondeur de 10 à
20 m. Le diffuseur installé à la sortie du jet sert à accroître la pression dans la colonne
montante et à empêcher la cavitation. Bien que le système à venturi requiert un débit 1.5
à 2 fois supérieur au débit refoulé ce qui constitue donc une source de perte de
puissance notable, ce type de pompe est particulièrement utile pour le pompage des
eaux sablonneuses ou boueuses. En effet ces pompes sont moins sujettes aux risques
136 Rappel des types de pompes et des techniques d'élévation de l'eau

de colmatage que les pompes immergées. Cependant dans le cas de pompage d'eaux
chargées, un bassin de décantation est aménagé en surface entre l'aspiration et le
refoulement pour débarrasser l'eau autant que possible de matières en suspension et de
réduire au minimum les risques de colmatage.

FIGURE 74
Pompe venturi aspirante (ejecteur) installée en surface

Parmi les inconvénients des pompes éjecteurs nous pouvons citer, premièrement, leur
grande complexité, donc leur coût trop élevé, deuxièmement leur faible rendement car
une partie de l'énergie de pompage est perdue à travers le venturi (convergent-
divergent). Cette énergie n'est pas totalement perdue car elle est récupérée plus tard en
partie sous la forme d'effet de pompage du venturi. Il est évidemment préférable
Les machines élévatoires 137

d'utiliser une pompe centrifuge classique lorsque la hauteur d'aspiration est faible ou
nulle. Dans les autres cas où le pompage par aspiration est indispensable, une pompe à
auto-amorçage de ce type serait tout à fait indiquée.

FIGURE 75
Pompe ejecteur de forage

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