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Nombre de Betti

En mathématiques, et plus précisément en topologie algébrique, les nombres de Betti


sont des invariants topologiques, c'est-à-dire qu'ils aident à distinguer
différents espaces topologiques. Ils forment une suite dont chaque terme est un
entier naturel ou +∞. Pour les espaces « raisonnables » comme les variétés
compactes et les complexes simpliciaux ou CW-complexes finis, ils sont tous finis,
et nuls à partir d'un certain rang (au-delà de la dimension de l'espace).

Henri Poincaré les a nommés ainsi en l'honneur d'Enrico Betti.


Un tore
Un tore a une composante connexe, deux trous circulaires (les deux cercles
générateurs) et une 2-cellule (le « tube » lui-même), ce qui donne les nombres de
Betti 1, 2 et 1.
Sommaire

1 Approche informelle
2 Définition
3 Exemples
4 Propriétés
5 Notes et références
6 Voir aussi
6.1 Lien externe
6.2 Bibliographie

Approche informelle

Informellement, le k-ième nombre de Betti correspond au « nombre de surfaces k-


dimensionnelles indépendantes »1. Les premiers nombres de Betti sont définis
intuitivement par :

b0 est le nombre de composantes connexes ;


b1 est le nombre de courbes fermées indépendantes[Quoi ?] ;
b2 est le nombre de surfaces indépendantes2.

Supposons une galette dans laquelle on a percé n trous disjoints, de manière


suffisamment régulière pour qu'on puisse considérer que ce qu'on a obtenu est une
variété de dimension p = 2. Cette variété est connexe, donc b0 = 1. Le nombre de
courbes fermées indépendantes est 2n. Enfin, b2 = b0 = 1, comme on le voit
directement, ou par le théorème de dualité de Poincaré, suivant lequel bn = bp-n.
Ce théorème implique que le nombre de Betti b1 est toujours pair en dimension p =
2, et b1/2 = g est le genre de la variété3. Dans l'exemple considéré, g est le
nombre n de trous qu'on a percés. Un bretzel (à condition de l'idéaliser) illustre
ce propos.

Bretzel - nombres de Betti : b0 = 1, b1 = 6, b2 = 1 - genre : g = 3.

Définition

Pour tout entier naturel k, le k-ième nombre de Betti bk(X) d'un espace topologique
X est le rang (en) de son k-ième groupe d'homologie, Hk(X) = Ker(∂k)/Im(∂k + 1),
c'est-à-dire la dimension (entière ou infinie) du ℚ-espace vectoriel Hk(X) ⊗ ℚ.

Lorsque le groupe abélien Hk(X) est de type fini, son quotient par son sous-groupe
de torsion Tor(Hk(X)) est un groupe abélien libre de type fini, autrement dit un ℤ-
module libre de rang fini. Le nombre de Betti bk(X) est alors égal à ce rang.

On peut définir plus généralement, pour tout corps K, le k-ième nombre de Betti de
X à coefficients dans K comme la dimension bk(X, K) du K-espace vectoriel Hk(X,K).
Un cas simple du théorème des coefficients universels montre en effet que bk(X, ℚ)
= bk(X).

On appelle polynôme de Poincaré de X (ou plus généralement série de Poincaré, si X


est de dimension infinie) la série génératrice des nombres de Betti de X
(lorsqu'ils sont finis) :
P X ( x ) = b 0 ( X ) + b 1 ( X ) x + b 2 ( X ) x 2 + … {\displaystyle P_{X}
(x)=b_{0}(X)+b_{1}(X)x+b_{2}(X)x^{2}+\ldots } P_{X}(x)=b_{0}(X)+b_{1}(X)x+b_{2}
(X)x^{2}+\ldots
Exemples

Les groupes d'homologie du cercle sont H0(S1) = ℤ, H1(S1) = ℤ et Hk(S1) = 0 pour k


> 1 donc son polynôme de Poincaré est PS1(x) = 1 + x.

Pour le tore T2 de dimension 2, on a H0(T2) = ℤ, H1(T2) = ℤ2, H2(T2) = ℤ et Hk(T2)


= 0 pour k > 2 donc PT2(x) = 1 + 2x + x2.

Plus généralement (par le théorème de Künneth), le polynôme de Poincaré du tore de


dimension n, Tn = (S1)n, est (1 + x)n, autrement dit son k-ième nombre de Betti est
le coefficient binomial
b k ( T n ) = ( n k ) . {\displaystyle b_{k}({\rm {T}}^{n})={\binom {n}{k}}.} b_{k}
({{\rm {T}}}^{n})={\binom nk}.

Le polynôme de Poincaré de la sphère Sn de dimension n est 1 + xn.

Celui de l'espace projectif complexe de dimension n est 1 + x2 + x4 + … x2n.

La série de Poincaré de l'espace projectif complexe de dimension infinie est la


série géométrique
P P ∞ ( C ) ( x ) = 1 + x 2 + x 4 + ⋯ = 1 1 − x 2 . {\displaystyle P_{{\rm
{P}}^{\infty }(\mathbb {C} )}(x)=1+x^{2}+x^{4}+\dots ={\frac {1}{1-x^{2}}}.}
{\displaystyle P_{{\rm {P}}^{\infty }(\mathbb {C} )}(x)=1+x^{2}+x^{4}+\dots ={\frac
{1}{1-x^{2}}}.}

L'homologie des espaces projectifs réels comporte de la torsion, qui est « masquée
» dans leurs polynômes de Poincaré : PPn(ℝ)(x) = 1 + xn si n est impair et 1 si n
est pair.

Les polynômes de Poincaré des groupes de Lie simples compacts sont


P S U ( n + 1 ) ( x ) = ( 1 + x 3 ) ( 1 + x 5 ) … ( 1 + x 2 n + 1 ) P S O ( 2 n + 1
) ( x ) = ( 1 + x 3 ) ( 1 + x 7 ) … ( 1 + x 4 n − 1 ) P S p ( n ) ( x ) = ( 1 + x 3
) ( 1 + x 7 ) … ( 1 + x 4 n − 1 ) P S O ( 2 n ) ( x ) = ( 1 + x 2 n − 1 ) ( 1 + x 3
) ( 1 + x 7 ) … ( 1 + x 4 n − 5 ) P G 2 ( x ) = ( 1 + x 3 ) ( 1 + x 11 ) P F 4
( x ) = ( 1 + x 3 ) ( 1 + x 11 ) ( 1 + x 15 ) ( 1 + x 23 ) P E 6 ( x ) = ( 1 + x
3 ) ( 1 + x 9 ) ( 1 + x 11 ) ( 1 + x 15 ) ( 1 + x 17 ) ( 1 + x 23 ) P E 7 ( x ) = (
1 + x 3 ) ( 1 + x 11 ) ( 1 + x 15 ) ( 1 + x 19 ) ( 1 + x 23 ) ( 1 + x 27 ) ( 1 + x
35 ) P E 8 ( x ) = ( 1 + x 3 ) ( 1 + x 15 ) ( 1 + x 23 ) ( 1 + x 27 ) ( 1 + x 35 )
( 1 + x 39 ) ( 1 + x 47 ) ( 1 + x 59 ) . {\displaystyle {\begin{aligned}P_{SU(n+1)}
(x)&=(1+x^{3})(1+x^{5})\ldots (1+x^{2n+1})\\P_{SO(2n+1)}(x)&=(1+x^{3})
(1+x^{7})\ldots (1+x^{4n-1})\\P_{Sp(n)}(x)&=(1+x^{3})(1+x^{7})\ldots (1+x^{4n-
1})\\P_{SO(2n)}(x)&=(1+x^{2n-1})(1+x^{3})(1+x^{7})\ldots (1+x^{4n-5})\\P_{G_{2}}
(x)&=(1+x^{3})(1+x^{11})\\P_{F_{4}}(x)&=(1+x^{3})(1+x^{11})(1+x^{15})
(1+x^{23})\\P_{E_{6}}(x)&=(1+x^{3})(1+x^{9})(1+x^{11})(1+x^{15})(1+x^{17})
(1+x^{23})\\P_{E_{7}}(x)&=(1+x^{3})(1+x^{11})(1+x^{15})(1+x^{19})(1+x^{23})
(1+x^{27})(1+x^{35})\\P_{E_{8}}(x)&=(1+x^{3})(1+x^{15})(1+x^{23})(1+x^{27})
(1+x^{35})(1+x^{39})(1+x^{47})(1+x^{59}).\end{aligned}}}
{\begin{aligned}P_{{SU(n+1)}}(x)&=(1+x^{3})(1+x^{5})\ldots
(1+x^{{2n+1}})\\P_{{SO(2n+1)}}(x)&=(1+x^{3})(1+x^{7})\ldots (1+x^{{4n-
1}})\\P_{{Sp(n)}}(x)&=(1+x^{3})(1+x^{7})\ldots (1+x^{{4n-1}})\\P_{{SO(2n)}}
(x)&=(1+x^{{2n-1}})(1+x^{3})(1+x^{7})\ldots (1+x^{{4n-5}})\\P_{{G_{2}}}
(x)&=(1+x^{3})(1+x^{{11}})\\P_{{F_{4}}}(x)&=(1+x^{3})(1+x^{{11}})(1+x^{{15}})
(1+x^{{23}})\\P_{{E_{6}}}(x)&=(1+x^{3})(1+x^{9})(1+x^{{11}})(1+x^{{15}})
(1+x^{{17}})(1+x^{{23}})\\P_{{E_{7}}}(x)&=(1+x^{3})(1+x^{{11}})(1+x^{{15}})
(1+x^{{19}})(1+x^{{23}})(1+x^{{27}})(1+x^{{35}})\\P_{{E_{8}}}(x)&=(1+x^{3})
(1+x^{{15}})(1+x^{{23}})(1+x^{{27}})(1+x^{{35}})(1+x^{{39}})(1+x^{{47}})
(1+x^{{59}}).\end{aligned}}

En théorie topologique des graphes, le premier nombre de Betti d'un graphe à n


sommets, m arêtes et k composantes connexes est m – n + k (on le démontre par
récurrence sur m : une nouvelle arête augmente le nombre de 1-cycles ou diminue le
nombre de composantes connexes). Voir « Nombre cyclomatique » pour une application
en génie logiciel.

Les nombres de Betti d'une surface connexe orientable « fermée » (i.e. compacte et
sans bord) de genre g sont 1, 2g et 1.
Propriétés

La caractéristique d'Euler d'un CW-complexe fini est la somme alternée de ses


nombres de Betti.

Le polynôme de Poincaré d'un produit de deux espaces est le produit de leurs


polynômes de Poincaré respectifs, d'après le théorème de Künneth.

Si X est une n-variété orientable fermée, d'après le théorème de dualité de


Poincaré, bk(X) = bn – k(X) et les nombres de Betti donnent les dimensions des
espaces vectoriels de la cohomologie de De Rham.

Les nombres de Betti à coefficients dans un corps K ne dépendent de K que par sa


caractéristique. Si les groupes d'homologie de l'espace sont sans torsion (comme au
début des exemples ci-dessus), les nombres de Betti sont indépendants de K. Le lien
entre la p-torsion et les nombres de Betti en caractéristique p est donné par le
théorème des coefficients universels.
Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en
anglais intitulé « Betti number » (voir la liste des auteurs).

(en) Gunnar Carlsson, « Topology and data », Bull. Amer. Math. Soc., vol. 46, no 2,
2009, p. 255-308 (lire en ligne [archive] [PDF]), p. 261.
Patrick Popescu-Pampu, « La dualité de Poincaré », Histoire des Mathématiques, 2012
(lire en ligne [archive]).

Patrick Popescu-Pampu, « Qu'est-ce que le genre ? », Histoires des


Mathématiques, Actes des Journées X-UPS, 2011 (lire en ligne [archive] [PDF]).

Voir aussi
Lien externe

(en) Eric W. Weisstein, « Betti Number » [archive], sur MathWorld


Bibliographie

(en) Allen Hatcher, Algebraic Topology, CUP, 2001, 544 p. (ISBN 978-0-521-
79540-1, lire en ligne [archive])
(en) John Roe, Elliptic Operators, Topology, and Asymptotic Methods, Chapman
and Hall, coll. « Research Notes in Mathematics Series » (no 395), 1998, 2e éd.,
209 p. (ISBN 0-582-32502-1, lire en ligne [archive])
(en) Edwin Spanier, Algebraic Topology, Springer, 1981, 528 p. (ISBN 978-0-387-
90646-1)
(en) Frank Wilson Warner (de), Foundations of differentiable manifolds and Lie
groups, Springer, 1983 (ISBN 0-387-90894-3)

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