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Les appareils
de protection respiratoire
Avant de recourir au port d’un appareil de pro- d’altération de sa santé par inhalation d’un air CHOIX D’UN APPAREIL
tection respiratoire, il est indispensable de s’as- pollué par des gaz, des vapeurs, des poussières, DE PROTECTION RESPIRATOIRE
surer que d’autres solutions de prévention sont des aérosols ou d’un air appauvri en oxygène
bien techniquement impossibles à mettre en (teneur inférieure à 17 % en volume). D’une manière générale, l’emploi des appareils
œuvre, comme la substitution des produits de protection respiratoire devrait être limité aux
dangereux, la suppression de la source de Il existe de nombreux types d’appareils, cha- situations exceptionnelles (nettoyages, transva-
l’émission des polluants ou le captage à la cun adapté à des situations très précises ; le sements, évacuations d’urgence...) car le port
source par des procédés d’encoffrement et de choix ne peut être fait que par une personne d’un tel appareil représente une gêne et rend le
ventilation (articles R. 4222-1 à 4222-26 du code compétente, lorsque la situation de travail a travail plus pénible ; il ne protège que l’utilisateur
du travail). été analysée. Certains types d’appareils de et non les personnes qui sont à proximité. Par
L’utilisation d’un appareil de protection respira- protection respiratoire disposent en effet ailleurs, la protection apportée par les appareils
toire est nécessaire à chaque fois qu’une per- d’une capacité d’épuration limitée pouvant filtrants et les appareils isolants autonomes (voir
sonne se trouve confrontée à un risque conduire à des situations de fausse protection. classification) est limitée dans le temps.
Le choix d’un appareil de protection respira- si la concentration en poussières ou gaz de
toire ne peut se faire qu’après une étude toxicité aiguë (amiante, cyanure d’hydrogène,
sérieuse des conditions d’utilisation ; en chlore, hydrogène sulfuré…) atteint ou dépasse
particulier, il faut évaluer avec la meilleure des teneurs de l’ordre de 30 à 50 fois la valeur
précision : limite ;
la teneur en oxygène ; dans tous les cas, si la concentration en pol-
la nature et la concentration des polluants luant dépasse des teneurs de 2000 fois la
(gaz, aérosols solides ou liquides) ; valeur limite et si elle est très élevée ou est
les caractéristiques toxicologiques des pol- inconnue ;
luants, les valeurs limites de concentration en présence de monoxyde de carbone ;
admises sur les lieux de travail ; en cas d’incendie ;
la dimension des particules s’il s’agit d’un en cas d’intervention d’urgence sur une fuite
aérosol ; gazeuse ;
les conditions de température et d’humi- pour l’évacuation de zones contaminées,
dité ; lorsque les concentrations en polluants sont Fig
l’activité physique de l’utilisateur ; élevées ou inconnues.
la durée du travail à effectuer ; rieur de l’appareil. L’utilisateur doit l’ajuster cor-
les conditions d’accès à la zone de travail. rectement. La présence de fuites rend inopé-
rante toute protection respiratoire.
Les niveaux de protection apportés par les A chaque utilisation, l'ajustement de la pièce
appareils de protection respiratoire se tradui- faciale est contrôlé : boucher les entrées d'air avec
sent par différents coefficients qui correspon- la main ou un film plastique, inspirer lentement
dent aux niveaux d’étanchéité : et vérifier que le masque tend à s'écraser. Sinon le
le Facteur de Protection Nominal (FPN) est masque fuit et doit être mieux ajusté ou changé.
calculé d’après la fuite totale vers l’intérieur
de l’appareil de protection respiratoire com- L’étanchéité d’une pièce faciale peut être
plet. Il est mesuré selon des essais normali- ané antie par une barbe (même de deux
sés ; jours), des favoris, des cicatrices, des érup-
le Facteur de Protection Assigné (FPA) est tions cutanées, des lunettes.
le niveau de protection atteint en situation de
travail par 95 % des opérateurs formés au port La pièce faciale peut être du type :
des appareils de protection respiratoire et utili- demi-masque (fig. 1)
sant correctement, après contrôle, l’appareil Déconseillé aux barbus.
considéré bien entretenu et bien ajusté. masque complet (fig. 2)
Déconseillé aux barbus et porteurs de lunettes
Pour une situation donnée, on doit rechercher Fig 6 (sauf masques spéciaux avec verres correcteurs
le facteur de protection requis, par exemple, le incorporés).
rapport de la concentration ambiante en pol- casque (fig. 3)
luants à la valeur limite d’exposition. Ce facteur
est ensuite comparé aux FPN et, lorsqu’ils exis-
CLASSIFICATION DES APPAREILS Assure une protection mécanique du crâne
contre les chocs.
tent, aux FPA des différents appareils proposés. DE PROTECTION RESPIRATOIRE Utilisé avec des appareils filtrants ou isolants
Le choix se portera sur l’appareil dont FPN et munis d’un dispositif d’aspiration d’air.
FPA sont supérieurs au facteur de protection La protection respiratoire est assurée par deux Déconseillé par fort vent latéral.
requis. familles d’appareils : En cas de coupure d’air, le porteur doit immé-
L’annexe C de la norme NF EN 529 donne une Les appareils filtrants diatement quitter la zone à risques et retirer
liste des FPA déterminés dans différents pays. Ils purifient l’air environnant par filtration. Ces son casque.
appareils ne doivent en aucun cas être utilisés cagoule (fig. 4)
On choisira toujours un appareil isolant : dans une atmosphère pauvre en oxygène. Utilisée avec des appareils filtrants ou isolants
si la concentration en oxygène est inférieure Les appareils isolants munis d’un dispositif d’aspiration d’air.
à 17 % en volume ou risque de le devenir au Ils sont alimentés en air respirable à partir En cas de coupure d’air, le porteur doit immé-
cours des travaux (espaces clos confinés tels d’une source non contaminée. L’utilisateur est diatement quitter la zone à risques et retirer sa
silos, citernes...) ; indépendant de l’atmosphère ambiante. cagoule.
L’appareil est généralement ensemble embout buccal (fig. 5)
constitué de deux parties : Réservé à l’évacuation.
une pièce faciale et, selon la
famille d’appareil sélection- Pour sélectionner le modèle et la taille de la
née, soit un dispositif de fil- pièce faciale la mieux adaptée à un porteur,
tration, soit un dispositif différentes méthodes existent. Les méthodes
d’apport d’air respirable. qualitatives consistent à exposer le porteur à
une atmosphère contenant une substance
Fig 1 Fig 2 d'essai dotée d'un goût ou d'une odeur
Pièces faciales particuliers. Si le porteur détecte la substance,
même après plusieurs réajustements de la
L’élément de l’appareil de pièce faciale, le masque testé doit être écarté.
protection respiratoire en Les méthodes quantitatives permettent de
contact avec le visage de mesurer l'ajustage. En cabine d'essai, le porteur
l’opérateur est la pièce est soumis à un aérosol de chlorure de sodium
faciale. Elle doit assurer ou d'hexafluorure de soufre et la concentration
l’étanchéité entre l’atmo- en aérosol d'essai à l'intérieur du masque est
Fig 3 Fig 4 Fig 5 sphère ambiante et l’inté- comparée à celle de la cabine. Il existe
Fig 10
un dispositif limitant l’introduction de l’air à la demande, à pression positive». Ils sont dits «à
quantité nécessaire à chaque inhalation, «à la circuit ouvert» si l’air expiré est rejeté dans l’at-
demande, à pression positive» s’il comporte le mosphère.
même dispositif et qu’une légère surpression Les appareils autonomes «à circuit fermé»
est maintenue. éliminent le dioxyde de carbone et la vapeur
d’eau de l’air expiré grâce à un dispositif interne
Les appareils à air libre sont plutôt adaptés à à l’appareil et enrichissent l’air de la quantité
des travaux statiques avec un risque de pollu- d’oxygène nécessaire pour le cycle respiratoire
Fig 13
tion localisé alors que les appareils à adduction suivant. Il s’agit des appareils autonomes «à
d’air comprimé sont mieux adaptés à des tra- oxygène comprimé» (fig. 12) qui comportent
vaux mobiles avec une pollution diffuse ou mal une réserve d’oxygène, et des appareils «à géné- répertoriés et enregistrés. Chaque appareil qui
localisée autour du poste de travail. ration d’oxygène» (fig. 13) où une substance chi- n’est pas à usage unique doit faire l’objet d’une
mique (KO2 ou NaClO3) réagit avec la vapeur fiche de suivi. Les appareils doivent être entrete-
La prise d’air neuf doit être située dans un d’eau expirée pour former l’oxygène nécessaire nus régulièrement, nettoyés après chaque utili-
endroit propre, exempt de toute forme de pol- au cycle respiratoire suivant. sation et stockés dans un endroit propre. Ils
lution. La qualité de l’air respirable en adduc- Les appareils à génération d’oxygène sont doivent être désinfectés régulièrement et systé-
tion doit être conforme à la norme NF EN 12021. essentiellement utilisés comme appareils matiquement à chaque changement d’utilisa-
L’air ne doit avoir ni odeur ni goût significatif, sa d’évacuation (mines) ou de survie. teur.
teneur en oxygène doit être Les appareils d’évacuation et de survie ne
de 21 ± 1 % en volume (air sec) doivent jamais être utilisés pour équiper un
avec des concentrations en Recommandations sauveteur ni pour effectuer des interventions,
impuretés ne devant pas même très brèves, dans une zone dangereuse
dépasser 0,5 mg/m3 Le personnel appelé à utiliser des appareils en raison de la consommation d’oxygène en
pour la teneur en huile, de protection respiratoire doit être informé sur phase d’effort qui réduit considérablement le
500 ppm pour le les risques encourus à son poste de travail. Il temps d’utilisation.
dioxyde de carbone, doit recevoir une formation délivrée par des
15 ppm pour le personnes compétentes et entraînées sur le
monoxyde de carbone. fonctionnement de son appareil et ses limites
Sur une ligne d’alimen- d’utilisation. LES PUBLICATIONS INRS
tation en air comprimé, Un médecin peut
I Les appareils de protection respiratoire,
il peut être nécessaire être amené à juger au
choix et utilisation. ED 6106, INRS, 2011.
d’installer divers dispo- cas par cas de l’apti-
sitifs tels des pièges à tude d’une personne I Appareils de protection respiratoire et
Fig 11
eau, à huile, des systèmes de au port d’un appareil métiers de la santé. ED 105, INRS, 2003.
réchauffage ou de refroidissement... Le débit de protection respiratoire I Utiliser l’appareil de protection
d’alimentation doit au moins être de 120 l/min en fonction de l’état de respiratoire. Bande dessinée ED 901, INRS,
et pouvoir dépasser 200 l/min en cas d’effort santé et des contraintes 2003.
physique soutenu. liées à la tâche à effec-
I Animation « Masque jetable : comment
tuer. bien l'ajuster ? » à voir dans le dossier « pan-
Appareils autonomes Les appareils dispo-
démie grippale » sur le site web de l'INRS
Les modèles à air comprimé (fig. 11) peuvent nibles dans un établis-
Fig 12 www.inrs.fr.
également être « à la demande» ou «à la sement doivent être
Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles
• • •
30, rue Olivier-Noyer 75680 Paris cedex 14 Tél. 01 40 44 30 00 Fax 01 40 44 30 99 Internet : www.inrs.fr e-mail : info@inrs.fr •
Fiche pratique de sécurité ED 98 2e édition (2008) • réimpression décembre 2011 • 3 000 ex. • Infographie : Wag • Réalisation : Atelier F. Causse • Impression : Groupe Corlet S.A.