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Annotations nouvelles

Mon amour secret


Mon cœur est rempli d’illusions et du sang,
Du sexe et du porno ;
Je me bats pour l’amour : j’écris, et donc je souffre,
Je suis ainsi l’effroyable maladie de mon pénis.

Idée générale d’une herméneutique : la déformation, c’est-à-dire, la philosophie exerçant


son pouvoir plastique, sa potentialité propre de transformation en tant que révolution et
pénétration constante dans le monde intérieur de ce qui est en tant que tel.

Il faut exprimer tout ; décrire et écrire constamment la noblesse de la sainteté : tout est là,
l’amour, la condamnation, les fleurs, les criminels, l’élégance, et bien sûr, la beauté.

Éprouver du plaisir, cela veut dire accéder au royaume des anges, cela signifie subir
l’intensité suprême de la souplesse des nuages, approfondir le corps vers l’inconnu ; en un
mot, avec le plaisir nous faisons partie de l’orgueilleuse aristocratie de l’instant.

L’érotisme est le royaume de la fantaisie, le siège du pouvoir de l’imagination, le tremblement


de la réalité, l’ébranlement des illusions.

Tout ce qui m’intéresse ce sont les châteaux de l’imagination, ces bâtiments souples où je
m’envole, où je trouve une myriade cristalline d’éphémérides, où mon sommeil repose à
l’alcôve des rêves du désir de ma volupté.

Qu’est-ce que la volupté ? la volupté est une

Une énorme déflagration s’est fait entendre.

Alors, pour me faire pardonner, j’ai pris ma plus belle plume et je t’écris cette lettre.

Je suis le corps sacré de Dieu, je suis le sang qui coule hors de la plaie du monde ; je suis la
puanteur absolue de la loi.

Un jour, je voudrais consacrer mon sang aux enfers, à mon enfer, à cette dernière cave de ma
souffrance que j’appelle mon nom.
Toute écriture est, au demeurant, une simple forme de confession : on dit ses aveux, puis on
disparaît ; on s’en va pour ne jamais éprouver la fatigante sueur de se répéter.

J’écris au même moment où je meurs ; je crie au même moment où je sens cette ardeur. Je la
ressens, pénétrante, profonde, toute inouïe : là, une des délices de mes désirs, là une des
élégances de mon sexe, là un de mes secrets ardents trouve son repos.

Je ressens un énorme sentiment de déflagration : il s’agit de la sublimité de ma langue qui


s’étend sur le corps caverneux de mes os.
Ma vie se déroule au long d’un texte infini, elle n’en est que son pur commentaire, son
extrême commentaire, la violence de son double idéale : je ne suis que le viol de l’original, la
violence de l’originaire.

Pour moi, il n’y a que la trahison absolue. J’éprouve un vif sentiment quand mon palais goûte
le crachat des amis qui m’insultent, les regardes des connaissances qui me dédaignent et le
silence de la famille qui m’exclut. Là je me baigne dans l’océan de mon contentement : ça, ça
c’est agréable, ça me chatouille les nerfs, ça me caresse la volupté. Je trompe, puis je
m’excite ; j’accueille ce vif sentiment de dégoût avec toute la dévotion que mon âme peut lui
dédier.

L’ardeur, je l’aie dans mes yeux : les anges qui dorment peuvent aussi, un jour quelconque, se
réveiller avec l’odeur de la putréfaction, avec la lourdeur des larmes qui découlent d’un corps
enfoncé dans l’ordure du néant.

La seule tâche de la pensée, et aussi de tout genre d’écriture, est la conception d’une Idée :
l’accomplissement d’une recherche infinie, le seuil du bonheur, la fin de la douleur. Toute
forme d’écrire doit viser les Idées, ce champ des problèmes, ce champ où la pensée exerce sa
véritable puissance, ce champ où le sentiment plonge dans l’éternité du Miracle, mon miracle,
la simulation de la vérité, la stimulation de la divine destinée du crime, de la trahison, de ma
trahison : l’amour.

Concevoir une Idée, au demeurant, c’est seulement concevoir une manière de trahir la vérité.
Derrière la justice, la précision et le bien-fondé de toute évidence se cache toujours un traitre
originaire. J’appris cette maxime, il y a quelques années, à l’aide de la philosophie. Mon corps
– grandiose forteresse de la puissance idéale – devint donc un éventreur des vérités, un
écorcheur des évidences, un bandit, bref, un crapule (l’Ensemble de débauchés vulgaires et
malhonnêtes)

Le sexe est le Grand-Tout du monde, la fontaine où mon âme assoiffée reprend son appétit :
mon pénis est le tabernacle doré la communion de mes péchés ; mes couilles sont l’instrument
du chant excitant mes nerfs ; mon désir la dernière réponse au suprême parole de l’amour, de
mon amour, secret, caché, longtemps enfoui. Je suis le Grand-Tout et, cependant, par un côté,
je reste inférieur aux hommes que j’ai créés avec un peu de sang ; je suis, donc, l’effroyable
maladie de l’échec le plus sanguinaire, le plus féroce, le plus barbare et carnassier.

Il faut plonger dans la vraie violence, la violence qui se trouve dans le déluge.

La plus grande erreur de l’homme : prendre la partie pour le Tout.

Un Dieu-violence, je suis la toute-puissance de la loi du sublime.

Chaque chose, à mon avis, n’est qu’une occasion où poser, étendre et détendre mon désir ;
chaque moment, selon le flux impérieux de mon sang, n’est que l’opportunité de sexualiser le
temps

La suprématie de la loi
Un texte qui tisse un sens est, au final, une grosse absurdité : il y a seulement la violence des
Idées, seule la hauteur sublime du dépassement

Sous l’enclume de la plus forte violence, à chaque fois je ressens que ma destinée est d’y
extraire quelque chose de nouveau. J’éprouve un étrange sentiment : de la plus crue solitude,
du marécage de la négativité, j’en fais de l’or , comme Baudelaire disait: un mot qui
manquait, une phrase avec laquelle mon goût se délecte, bref, la singularité de ma langue, la
réflexion pure du temps.

Je dois calmer la soif de mes veines avec l’élixir profond de mes cris : arriver à l’orgie secrète
de mes organes.

La langue m’est un sentiment étrange.

J’écris non pas pour arriver à dire quelque chose ; en fait, je n’ai rien à dire. D’un côté, tout ce
qu’il devrait être dit, tout ça a été déjà dit. C’est ainsi que notre ère est l’époque de la
répétition : on répète le passé, ses révolutions, ses discours, ses erreurs, etc. Je n’ai rien à dire
précisément parce qu’il n’y rien à dire de nouveau. En ce sens, il est évident que le fait
d’écrire c’est le seul fait de répéter, de se répéter. J’écris, mais je ne veux rien dire, je ne peux
rien dire. Écrire, donc, pour se taire, pour devenir muet, pour perdre la parole, pour se couper
la langue, pour se découper hors de la langue. On répète oui, mais dans la plus précise
répétition se trouve, paradoxalement, le nouveau : je veux écrire pour, en devenant muet,
arriver à parler une autre langue, plus secrète, plus violente, plus carnassière, plus barbare.
Cette langue volontiers je l’appellerais la langue de mon sexe.
Voilà les Muses de mon sexe : le parade interminable des élégies de la sexuation imaginaire
de ma masturbation. Je me branle et, en me branlant l’orgasme caché dans le morceau de
chair ajouté au milieu de mes jambes, j’ébranle le corps tout entière. Ébranlement nerveux,
Rapide secouement de mon sang,
Tremblement indécis dans la surface de mes os.
Mon œil réjouit,
du coup, je m’en jouis.
Je suis l’évanouissement immanent du muscle, l’épanouissement de mon bonheur.

Seule une chose est impossible : le détachement du corps, se détacher de la chair obscène. Le
lien qui me combine avec le corps s’appelle le plaisir.

Que tout se passe dans le champ de l’intensité signifie :


1. Qu’il n’ y rien de nouveau ni quantitative ni qualitatif ; rien d’extensive. Il n’y a que
l’intensivité, l’insistance-persistance.
2. Qu’il n’y a que l’immanence.
3. Que le nouveau est un dégrée plus haut, élevé, insistant dans une même intensité : le
blanc le plus blanc dans la blancheur.
4. Que la sursaturation est le « dispositif » pour opérer l’intensité plus haute // (CHIM.,
PHYS. Dépasser la concentration qui correspond à la saturation normale d'une
solution liquide ou d'un milieu gazeux) // Sursaturation : la formule de l’extase, la
production économique du nouveau : la sursaturation intensive, l’intensité sursaturée.
Prague
A Léa Wojtkowiak

C’est un cri léger qui parcourt mon corps. L’évanouissement où je m’enfonce, l’art
spasmodique qui me déraille. C’est le silence que je cache en gémissements, Dieu ou la
souplesse élégiaque de mes membres. C’est la cécité qui m’arrive, le toucher : ma peau
devenue une membrane inexorablement sensible aux bruits inouïs que le vent échappe comme
son trésor inoubliable.
Ella me besa.
Elle me baise.
Elle,
m’excède
en trainant ma chair comme l’habit corporel de mes drogues.
Elle,
le démon lumineux de mon plaisir,
l’orgasme enfoui du chœur archangélique de mes nerfs.

Autrement
«  , elle me parle, elle me tient ;  » (Chronique d’un erreur absurde)

Les pavimenteuses rues de Bogota résonnent sur le métal de mon vélo rouge. Je suis en retard,
toujours, tout le temps, pour je ne sais quel cours : Kali Uchis’ Tyrant is fucking sick man !
Les bruits profonds des âmes entassées me font parler à moi-même, c’est un éclair du tiers-
monde ce qui m’arrive, sec, chaleureux, c’est le tropique à montagnes qui hurle sur ma peau.
Le désarroi de l’ignorance me baigne, me salue, m’embrasse : l’avenir brise, fêle l’heureuse et
fortunée réalité du charmant fils de la turbulente histoire cybernético-machinique de
l’Occident pos-colonisé. Je répète une formule devenu célèbre pour mes lèvres à cette époque
: « Tengo que ir… Tengo que volver… Tengo que hacer esto o aquello … ». Je me regarde
travesti en Trap, R&B, Reggaetón. Je roule, je suis la roue de caoutchouc du cercle vicieux de
mes peurs, un portrait de la sueur sur mon dos, le soleil assaillant qui crève mes mains, les
désirs fatigués de mes grosses jambes, la tête du carnaval dans mes yeux perdus à sept heures
du matin.
Souvent la mémoire cache des vécus de la sorte d’un grand roman, qu’on appelle tantôt
« onirique » tantôt « science-fiction », et qu’on expérimente au quotidien. La tâche du
rigoureux rêveur fou consiste à les rendre visibles pour tous, à les arracher au passé
mnémotechnique. Tel qu’un poète il transforme la poussière en sacré. Le sens est de cette
façon transformé en une jonglerie, souplesse de ma bouche, une sensation qui repose fondée
sur la singularité de mes mots, le langage qui tombe et retombe, la tonnerre de ma voix :
l’harmonie dispars, discordante, stridente d’un souvenir qui s‘évanouie lentement sous le
pouvoir infini de l’espace où le temps carnivore tient son règne.
L’écriture est précisément l’atmosphère d’une sortie, un dehors qui me hante et me presse : la
lenteur d’un milieu où je ne me rappelle plus le monde, une intensité qui parcourt la sexualité
du vide, une forme qui insiste sur le palpite de mon assoiffé corps bégayant.

Dancin !
Je tiens dans mes bras un rythme qui ondule la porosité flexible de ma carcasse.
Je suis singe, aberrant dans mes mouvements, bête du plaisir, sourire brillant qui flotte dans
l’humidité de la jungle. Je suis chaleur, feu qui brûle les cendres éventrées de ma calme,
tranquillité détruite sous le fouet de la joie – ma joie – le saut exalté du son, les tons diffus de
mes pieds, la terrible harmonie sécrète de mes facultés. Je suis paranoïa, délire furieux qui
cherche les drogues de sa méfiance, menace introjectée au fond de ma subjectivité, regard
vigilant qui reconnait les sombres de l’avenir, expérimentation méticuleuse de l’arrière du
crâne humain, science exacte à mon insu, jurisprudence vouée à établir mon infinie
persécution souterraine.

Funk wav bounces vol I.


Une intensité qui parcourt ma peau :
Le portrait eurythmique de l’amitié. Je ne coïncide plus avec mon passé, il reste enfui à
l’intérieur de ma tête. Je pense en essayant de remémorer le temps qui a strié les contours de
mon délire. 2017 qui me slide ; je glisse les mémoires du hachis, embrouillé, Heatstroke  ! Je
me levais tard, ouais, 6 : 55, Rollin « uuuuu ouaaaaoohhhhhh oooo uooooooaaaaah tara tara
tara papapa papm papm papapm pam   I've been rollin' on the freeway I've been bading 85
I've been thinking way too much And I'm way too gon to dri I got angle in my chest I got
milkins on my mind And you didn't fit the picture So I guess you weren't the vay ». Estompé,
je m’estompe dans la fumée œcuménique de la mer où retombe Holiday : « aaa jaaaaaalidaii
watchu wanna dou wanna do with you leeeet’s make every day aaaa jaaaaaaalidaiii
watchouuuu wannaaaa douuuu, eh baby, les make every day aaaaa jaaaaliiiidaiii dont chu
wanna ?  » Hard, je ressens le dur de Dieu, faking it le bâtard me trouve assis sous le tapis
diabolique de mes rêves, « just alil bit better i faking it me beibi ». Et voilà le sacré, la
mélodie des chœurs angéliques, la douceur des nuits condensée en le THC qui énerve le
niveau palpitante de basculement dans mes artères, le chant qu’on mangeait avec cette sauce
d’ail du Sandwich Gourmet, Hard to love. « Pleaseee let goo and haaaaave a good timeeee »,
je me déteste ainsi, oui, si je crève un peu, oui, le devoir de punir ça ne fait aucune différence,
ça m’écœure : un style, ouais, je trouve une voie, Skrt on Me donc Emily Blunt, la souplesse,
la plasticité de mes membres ça compte, oui, je prie Prayers up « take a molly like a million,
…. Feels like everybody knows it, tell the world i’m floating…. My gOD I KNOW WHAT A.
BLESSING IS…..PRAYERS UP, WHOLE SQUAD SEND THEM PRAYERS, PURPLE DRINK
IN MY PRER CUP », des soirées ensemble, un groupe, une cellule carnivore de blagues, lui je
l’aime comme une photo de mon enfance et voilà qu’il me parle doux à l’oreille : mais c’est
un pote, arrête. Feels que je suis, que je suis enfermé, encagé, baigné en bagne, Cash out qui
me sourit, légèreté qui m’envole, je vole, je suis l’ara bariolée de mon imagination musicale :
« YOU CAN ROCK IT, YOU CAN SUCK IT, YOU CAN EVEN PUT ON YOUR BRAND
NEW JACKET CUZ I’M THE MAN WHO CAN PUT YOU ON BAMUIKAL SBRAKET »

Salut
Moi, la fumée de toutes mes possibles passés.
Rien que le souvenir d’un temps jamais présent.
Moi qui marche la solitude de mes rêves, l’échec nécessaire de l’ancêtre, l’œil foutu du Livre.
Moi, bénédiction immatérielle de la philosophie ;
Moi, cri léger qui m’éveille, hurlement douce où je me repose. L’harmonie sexuelle de ma
pensée immergée dans les ténèbres de la poésie : il faut que je me cache, il faut que je
devienne la lettre stupide de ma paranoïa, le flux immense de la mer, l’écume vierge d’un vers
silencieux qui se déroule dès la première page du Chant perdu de la poésie pure.
Et pourtant, et pourtant : Y a rien que cette écume…

Le poète
Un poète écrit, il ne fait rien que cela.
Un poète pense à coups d’écriture. Il ne pense pas, c’est son écriture qui pense.
Un poète est un artisan de mots et de sons : son art est la recherche méticuleuse d’une possible
harmonie secrète par-delà les significations linguistiques.

Vendredi 29 novembre 2019, 23h : 58m


Le viol se teinte du violet, le violent violâtre.
La violence à l’odeur des violettes.
Mon vouloir défoncé, j’entends le cri des violons.
Violacé, le sang emplit le monstre ;
Mon cœur violant ! Voilà le gland de l’enfer.

, elle me parle, elle me tient ;

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