Vous êtes sur la page 1sur 20

L'Histoire de la Syrie

Du mandat français à nos jours

Site Islam Réinformation


Chaîne YouTube Islam Réinformation
Sommaire

I / Du mandat français à l'indépendance.............................................................................................04

II / De l'indépendance à Hafez al-Assad.............................................................................................07

III / Les années Hafez al-Assad..........................................................................................................11

IV / Les années Bachar al-Assad........................................................................................................15

Bibliographie......................................................................................................................................20
1 / Du mandat français à l'indépendance

En 1919, suite à la libération des territoires ottomans par l'alliance franco-britannico-arabe,


Paris et Londres décident d'instaurer des mandats sur ces territoires. L'article 22 de la charte de la
Société des Nations (SDN), ancêtre de l'ONU et prototype du gouvernement mondial (Nouvel
Ordre Mondial), est adopté et stipule que «Certaines communautés qui appartenaient autrefois à
l'Empire ottoman, ont atteint un degré de développement tel que leur existence comme nations
indépendantes peut être reconnue provisoirement, à la condition que les conseils et l'aide d'un
Mandataire guident leur administration jusqu'au moment où elles seront capables de se conduire
seules. Les vœux de ces communautés doivent être pris d'abord en considération pour le choix du
Mandataire».

En 1920, suite à la conférence de San Rémo, la France obtient le Liban et la Syrie, de son côté la
Grande-Bretagne récupère la Mésopotamie, la Transjordanie et la Palestine.

Les syriens refusent le découpage de ce que l'on appelle la Syrie ottomane, qui contient à la fois la
Syrie actuelle, le sud de la Turquie, le Liban, la Palestine et la Jordanie.
En violet : Syrie ottomane

Ils pointent du doigt la duplicités des puissances occidentales et exigent l'indépendance dans le but
d'instaurer une monarchie constitutionnelle dont Fayçal Ibn Hussein (le fils du Chérif Hussein)
serait le roi.

Fayçal Ibn Hussein (1885/1933)

A Damas, les syriens pressent Fayçal de déclarer l'indépendance, ce dernier s'exécute et cela irrite
profondément les français qui envoi le général Gouraud écraser l’insurrection. Malgré un
télégramme, datant du 22 juillet 1920, de la part de Fayçal, où ce dernier déclare accepter toutes les
conditions françaises, le général Gouraud décide mettre fin à la rébellion de la population. Les
troupes de Fayçal ne peuvent rien face à l'armée français, composé, outre les métropolitains,
d'algériens, de marocains et de sénégalais. Le lendemain, Damas est prise et Fayçal este exilé.
Cependant, le 27 juillet, il adresse une dernière lettre au général Gouraud :

«Si les nations d'aujourd'hui vivaient au temps de Moyen-Âge où la force seule faisait le droit et
l'épée seule trancherait les litiges, votre conduite aurait été parfaitement conforme aux lois établies.
Cependant, si la grande guerre que nous avons menés aux côtés des Alliés pour obtenir notre liberté
et notre indépendance a réellement atteint son but qui est la consécration du droit par le droit et
l'écrasement du militarisme, si les principes du congrès de la paix – qui a proclamé la liberté de
peules et le droit de se gouverner par eux-mêmes – ne sont pas de vains mots et le pacte de la
Société des Nations, abolissant la guerre et l'asservissement des peuples, reste à l'honneur, la force
française qui a occupé la zone et dont j'ai la direction ne peut-être considérée que comme un
instrument d'oppression et devra être traitée comme tel.»

On constate que Fayçal était lui aussi colonisé psychologiquement par l'idéologie judéo-
maçonnique. En effet, il remet ses espoirs non pas à Allah Azawajal, mais à la Société des Nations,
qui comme on l'a dit plus tôt, n'est autre que le premier prototype du gouvernement mondial. Il
pense que le droit international, des lois humaines créer par des mécréants, allait pouvoir le sortir de
cette situation, or il n'y a que lui qui pensait que la Société des Nations avait pour objectif d'abolir la
guerre et l'asservissement des peuples. Les occidentaux eux-même n'y croyaient pas et ne
cherchaient même pas à le faire croire aux autres car ils ne se gênaient pas pour coloniser les autres
peuples et à légaliser cet état de fait par la Société des Nations (article 22).

Le 1er août 1920, Fayçal quitte Damas pour Haïfa (Palestine). Pour respecter les objectifs du
mandat, la France décide de créer des États autonome en Syrie. Ainsi sont créer l’État d'Alep, l’État
de Damas, le territoire des Alaouites, le Grand Liban et l’État des Druzes.

Suite à de multiples escalade de violence et de désaccord entre les syriens (nationalistes arabe,
druze, etc...) et la France, un accord qui reconnaît l'indépendance de la Syrie dans les années à venir
est conclu le 9 septembre 1936. Effectivement, la Syrie sera indépendante en 1946, mais pas suite
aux accords franco-syrien, mais suite à de nouveau affrontement dû aux prétextes de la France de se
maintenir en Syrie. Finalement, la France quittera la Syrie mais non sans y avoir laisser son
empreinte : à savoir sa démocratie et les institutions qui vont de paire.
2 / De l'indépendance à Hafez al-Assad

Suite à l'indépendance, la Syrie va connaître une série de coup d’État jusqu'à l'arrivée au
pouvoir de Hafez al-Assad en 1970. La classe politique syrienne est divisée et la déclaration
d'indépendance d’Israël, le 14 mai 1948, ajoute de l'huile sur le feu. La Syrie participera à l'effort
arabe contre l'entité sioniste mais l'opération est vouée à l'échec, car l'armée syrienne est mal
préparée et ses dirigeants ne sont pas apte à gérer un pays en voie en transformation. Un parti va
cependant changer la donne en Syrie et gouverne encore le pays de nos jours, il s'agit du parti Baas.

Le Baas est un parti à la fois nationaliste arabe, socialiste, laïque et islamique. Il a été fondé par un
chrétien orthodoxe du nom de Michel Aflak et d'un sunnite du nom de Salah Bitar. Toutefois, le
père spirituel du Baas n'est autre que Zaki Arsouzi, un alaouite qui a fait ses études à la Sorbonne et
qui milite pour l'indépendance des pays arabe.

Michel Aflak (1910/1989) Salah Bitar (1912/1980)

Zaki Arsouzi (1899/1968)

Zaki Arsouzi affirme que les arabes ne forment qu'une nation et que leur génies s'est façonné autour
de la langue arabe. Il prône la renaissance de la nation arabe. Le parti Baas fera sienne, les idées et
principes prônés par Zaki Arsouzi. On remarque ce dernier remplace la communauté musulmane,
qui fait office de nation, par la nation arabe. Ceci n'est rien d'autre que l’aboutissement des graines
plantés par l'Occident et qui n'étaient autre que le nationalisme. En effet, le nationalisme est une
religion séculière qui remplace Allah par la Nation et base ses fondements sur l'ethnie et non pas sur
l'appartenance religieuse. C'est en cela que le nationalisme fini par dériver en racisme dans ses
manifestations excessives.

Michel Aflak et Salah Bitar érudit aussi à la Sorbonne dans les années 1930 et c'est en côtoyant des
arabes venant d'Afrique du Nord qu'ils ébauche les principes du parti Baas. Ils considèrent que la
nation arabe a perdue sa personnalité à cause de ottomans et des européens et propose la
restauration de cette dernière. Bien qu'étant un parti laïque, le parti Baas ne se coupe pas de l'islam
car il considère cette religion comme étant une partie de l'arabisme. Or, l'islam n'a absolument rien
avoir avec l'arabisme, bien que le Coran ait été révélé en arabe, que le Prophète Mohammed (Sala
Llahou Aleyhi wa Salam) était arabe et que la Révélation s'est adressée, dans un premier temps, aux
arabes. Cette confusion est dû au nationalisme, qui met en avant l'ethnie et considère que cette
ethnie est intrinsèquement rattaché à l'islam. Ceci est une erreur, car si l'islam était une partie de
l'arabisme, tout arabe serai musulman, or non seulement tous les arabes ne sont pas musulmans
mais en plus Michel Aflak, qui est chrétien, en ait la preuve vivante. Cela ne l'empêchera pas de
prononcer ces paroles : «L'islam est la meilleure expression du désir d'éternité et d'universalité de la
nation arabe. Il est arabe dans sa réalité, et universel dans ses idéaux et sa finalité. Le message de
l'islam, c'est de créer l'humanisme arabe.» Il est paradoxal de dire que le message de l'islam est de
créer l'humanisme arabe alors que l'humanisme est une philosophie qui place l'homme et les valeurs
humaines au-dessus de toutes les autres valeurs. Cette affirmation est le résultat d'une
compréhension biaisée de l'islam par le nationalisme. Pour Michel Aflak, l'islam n'est qu'un
instrument au service du nationalisme. Il place la nationalisme avant l'islam ou plutôt la Nation
arabe au-dessus de la Soumission à Allah (islam). S'il vente les mérites de l'islam, ce n'est pas parce
qu'il adhère au message de cette religion, mais simplement par tribalisme. La preuve en ait qu'il
n'est même pas musulman mais chrétien.

En 1958, le Baas décide de s'allier à l’Égypte de Gamal Abdel Nasser pour créer la République
Arabe Unie (RAU). La proclamation de la RAU a lieu le 1er février 1958 et le 22 février, Gamal
Abdel Nasser est élu résident de la République Arabe Unie.

Gamal Abdel Nasser (1918/1970) République Arabe Unie (RAU)


Cette alliance n'est que de courte durée car Nasser se méfie du Baas, et commence à l’étouffer en
épurant les éléments gênant du Baas au sein de l'armée. En décembre 1959, les ministres baasistes
de la RAU quittent leur fonction et Nasser instaure un régime policier pour contrôler la Syrie. Les
officiers syriens sont envoyés en Égypte, tandis que les gradés égyptiens dirigent l'armée syrienne,
le but étant que Nasser garde le contrôle de la Syrie par la force des armes. Parmi les officiers
syriens en poste en Égypte, il y a deux personnalités importante pour l'avenir du pays, tout les trois
sont alaouites :

– Salah Jedid (1926/1993)


– Hafez al-Assad (1930/2000)

Salah Jedid (1926/1993) Hafez al-Assad (1930/2000)

Le 28 septembre 1961, un coup d’État à lieu et les liens avec l’Égypte sont rompues. La Syrie sera
le théâtre de trois coups d’État successif, dont le dernier sera réalisé par le Baas, le 8 mars 1963.
L'armée est épuré d'une grande partie de ses éléments non alaouites, qui sont stationné dans les
points stratégique autour de la capitale, et les éléments sunnites restant sont envoyés au front
israélien. Cette formation aura un rôle très important lors de prise du coup d’État de 1966. Les
tentions montent entre le président Amine Hafez et Salah Jedid pour le contrôle du pays. N'ayant
presque aucun contrôle, Amine Hafez tente de ralentir son opposant Salah Jedid. Michel Aflak
démission de son poste de secrétaire général car il estime que le Baas n'a désormais plus rien avoir
avec les fondements sur lesquelles il a été créer. Quant à Salah Bitar, il est écarter du centre des
décisions. Cependant, en janvier 1966, ce dernier va créer un nouveau gouvernement pour échapper
à la tutelle de l'armée mais cette dernière va prendre le pouvoir par la force et installe Noureddine
Atassi au pouvoir à la place de Amine Hafez le 23 février. Amine Hafez, Michel Aflak et Salah
Bitar seront capturés et arrêtés. Salah Jedid est secrétaire adjoint du Baas et Hafez al-Assad devient
ministre de la Défense et de l'aviation. Ils préfèrent contrôler le pays dans l'ombre.

Le 5 juin 1967, l’Égypte et la Syrie lancent une attaque contre Israël, c'est la guerre des six jours
remportée par Israël. Les Frères Musulmans syriens accusent le gouvernement d'avoir envoyer des
militaires mal préparés alors que les troupes d'élites du régime sont stationnés autour de Damas. La
Syrie perd le Golan, qui sera une revendication syrienne jusqu'à la mort de Hafez al-Assad en 2000.

Cette défaite aura pour conséquence un déchirement à l'intérieur du Baas entre Salah Jedid et Hafez
al-Assad. Le premier prône une politique socialiste accrue au détriment d'un nouvel affrontement
contre Israël, il refuse aussi l'alliance avec les pays arabe pétroliers car il les considèrent comme
pro-occidentaux. Le second souhaite que la lutte contre Israël soit mise en avant par rapport à la
mise en place d'une politique socialiste au sein du pays et prône la collaboration avec les pays arabe
pétrolier dans le but de combattre Israël et récupérer le plateau du Golan. Le congrès du Baas,
organisé en octobre 1968, a pour objectif de trancher la question. La majorité est en accord avec les
projets de Salah Jedid, toutefois Hafez al-Assad, qui contrôle l'armée et l'aviation syrienne. Lors de
la crise jordanienne de 1970, Salah Jedid décide d'envoyer l'armée aider les palestiniens qui se font
massacrés par l'armée jordanienne. Hafez al-Assad estime qu'il ne faut pas intervenir dans le conflit.
Salah Jedid envoi une unité de blindé par soutenir les palestiniens face aux forces jordaniennes mais
Hafez al-Assad, qui le chef de l'aviation, refuse que la couverture aérienne des blindés syrien, ce qui
a pour conséquence la destruction de l'armée syrienne en territoire jordanien.
Camps palestiniens attaqués par les forces jordaniennes

De nouveau réuni fin octobre 1970, le congrès du Baas accuse Hafez al-Assad de la défaite des
troupes syrienne et il est prié de quitter ses fonctions. Hafez al-Assad profite de son rôle de chef des
armées pour faire un coup d’État le 13 novembre mais ne fait couler aucune goutte de sang. En
effet, les troupes d'élites étant stationner autour de la capital et infrastructure gouvernementale, il
capture Salah Jedid et Noureddine Atassi qui sont placés en résidence surveillée. Ahmed Khatib
devient président de la République le 18 novembre et Hafez al-Assad devient premier ministre en
lus d'être ministre de la Défense et secrétaire général du parti Baas. Le 12 mars 1971, Hafez al-
Assad est élu président de la République pour 7 ans avec 99,2% des voix.

3 / Les années Hafez al-Assad

Les opposants au régime subissent des répressions grâce à l'appareil de sécurité. Le but étant
d'éviter un nouveau coup d’État. La police est omniprésente dans les villes syriennes pour intervenir
en cas de troubles. Hafez al-Assad destitue de nombreux officiers et civils alaouites fidèle à Salah
Jedid. Un climat de terreur est mis en place au point où la population a peur d'être dénoncer par leur
voisins. Rifaat al-Assad, le frère du président, est le chef des Brigades de défense dont le but est de
protéger le régime contre toute menace intérieur. Ali Haydar devint chef des force spéciales qui,
elles aussi, ont pour fonction de lutter contre les possibles menace à l'intérieur du pays.

Dans le but de récupérer le plateau du Golan, Hafez al-Assad se rapproche du président égyptien
Anouar al-Sadate dans le but d'attaquer Israël. En avril 1973, il est décider que l'attaquer sera menée
sur deux fronts par une armée bien entraînées et qui possède surtout un équipement moderne en
provenance de l'URSS. Le 6 octobre 1973, l'offensive est lancée. Cette date correspond au dixième
jour du mois du Ramadan mais il s'agit aussi de Yom Kippour, la fête juive la plus sainte de l'année.
Les troupes syro-égyptiennes enfoncent les lignes de défenses israéliennes, qui sont prises par
surprises car ne s'attendant pas à une attaque des nations arabes en plein mois de Ramadan et
pendant Yom Kippour. L'armée syrienne avancent sur le Golan et l'armée égyptienne réussi à
prendre les places fortes de l'armée israéliennes, se trouvant sur l'autre rive du canal de Suez.
Invasion égyptienne du 6 octobre 1973

Invasion syrienne du 6 octobre 1973


Cependant, le 8 octobre, l'armée égyptienne n'avance plus, non pas à cause de la résistance des
forces israéliennes, mais parce qu'elle en a reçu l'ordre. Cet arrêt va ruiner les chances de la
coalition de remporter la victoire et permettre à Israël de se concentrer sur le front syrien. Hafez al-
Assad ne comprenant pas l'attitude de l'armée égyptienne, demande des explications. L'armée
syrienne est renforcée par des troupes irakiennes, saoudiennes, marocaines, koweïtiennes et
jordaniennes mais ne réussi pas à résister à la puissance de feu de l'armée israélienne qui peut se
concentrer sur un seul front. Le 10 octobre, l'armée israélienne franchie la frontière syrienne et se
dirige vers Damas. L'affrontement cessera lorsque les États-Unis et l'URSS décideront d'adopter une
série de résolutions au sein du Conseil de sécurité.

L'arrêt de l'avancée des forces égyptiennes s'explique par le fait que contrairement à Hafez al-Assad
qui cherchait à récupérer les terres arabes perdues, dont le Golan, Anouar al-Sadate avait pour
objectif d'obtenir un accord de paix avec Israël. Cet accord sera entériner et l’Égypte deviendra le
premier pays arabe à s'engager à résoudre le conflit avec Israël de façon pacifique uniquement.

Hafez al-Assad n'abandonne pas son projet de récupérer le Golan et pour cela il a besoin que les
forces du monde arabe s'unifie pour combattre Israël et ce malgré la traîtrise d'Anouar al-Sadate. Il
tente de prendre le contrôle de l'Organisation de Libération Palestinienne (OLP) de Yasser Arafat,
en affirmant que la libération du Golan était lié à libération des terres palestiniennes et qu'il est
nécessaire de coordonner les forces arabes contre Israël. La résistance palestinienne se trouve au
Liban où de nombreux libanais suivent les entraînements militaires des camps palestiniens. La
résistance palestiniennes multiplie les attaques à la frontière israélienne. En réponse, Israël
intervient à plusieurs reprise au Liban, ce qui mécontente la minorité maronites (chrétiens
catholiques d'Orient) qui appellent au désarmement des palestiniens. La tension monte mais une
trêve précaire est acceptée par les partis avant qu'une nouvelle escalade de violence surgisse après la
tentative d'assassinat de Pierre Gemayel, le chef du parti maronite Kataëb, dont les auteurs sont
inconnus. Toutefois, Pierre Gemayel estime que les palestiniens ont cherché à l'assassiner et les
maronites attaquent un bus palestinien. Les affrontements se généralisent entre les musulmans et les
maronites. En 1976, les musulmans lancent une attaque sur les territoires maronites au nord du
Liban. Hafez al-Assad ne tolère pas cette attaque et décide d'envahir le Liban le 31 mai. Le régime
syrien accuse l'OLP et Yasser Arafat d'être un agent sioniste qui agit pour démembrer le Liban. Un
sommet arabe légitime l'invasion syrienne au Liban.

En 1976, suite à la prise de contrôle du Liban par le régime syrien, de nombreux officiers en profite
pour piller les richesses et s'enrichissent considérablement. Face au mécontentement populaire,
Hafez al-Assad annonce qu'il prendra des mesures pour punir les auteurs des détournements mais il
devra reculer car les auteurs de ces pillages ne sont autre que des piliers du régime. La colère monte
au sein de la population, d'autant plus que la majorité sunnite n'accepte pas d'être gouvernée par un
président alaouite, bien qu'en 1973, sous les pressions des sunnites, Hafez al-Assad inscrit dans la
Constitution que la religion du président de la République est l'islam. Cela ne contente les sunnites
car ils réclamaient que l'islam soit la religion de l’État, ce que refuse Hafez al-Assad. Pour renforcer
sa position, il obtiendra de l'imam chiite Moussa Sadr, une fatwa stipulant que les alaouites sont des
chiites et donc musulmans. Pourtant du point de vu sunnite, les chiites ne sont pas musulmans.

Le 16 juin 1979, les Frères Musulmans assassinent 83 élèves officiers alaouites au sein de l'école
d'artillerie d'Alep. Le répression sera terrible. Pour légitimer son action et pour discréditer ses
opposant, le régime alaouite affirmera que cet attentat n'est pas seulement perpétré par les Frères
Musulmans, mais que ces derniers ont reçu l'aide des sionistes et des États-Unis dans le but de
déclencher un conflit confessionnel. On remarque que cet argument est repris de nos jours avec
Bachar al-Assad, qui affirme que son pays est la proie d'un complot américano-sioniste. Les Frères
Musulmans ne plient pas devant la menace et le 5 juillet 1979, un attentat à la bombe a lieu au sein
d'un local appartenant au Baas. Des personnalités alaouites sont pris pour cible par les Frères
musulmans et beaucoup de sunnites (n'appartenant pas forcément à la confrérie) sont arrêtés et
torturé par les forces militaires du régime. Le 26 juin 1980, Hafez al-Assad échappe à un attentat
alors qu'il recevait la visite du président du Mali. Une grenade fut lancée dans sa direction mais des
garde du corps du président syrien réussira à la dévier. Le président sera légèrement blessé à la
jambe et Rifaat al-Assad ordonnera l'exécution de 500 prisonniers appartenant aux Frères
musulmans. Le 7juillet 1979, une loi est votée par le Parlement syrien et stipule que tout individu
appartenant à la confrérie des Frères musulmans sera exécuté par le régime.

Le 3 février 1980, Omar Jawad, qui est à la tête d'un groupe de combattant musulman, demande à la
population de la ville de Hama de prendre les armes contre le régime syrien. Le 6 février, Hafez al-
Assad ordonne le bombardement de la ville, suivi de l'intervention de chars ainsi que l'envoi de 15
000 soldats. La ville est complètement dévasté, même les mosquées ne sont pas épargnées par les
bombardements. Certains quartiers seront entièrement rasés et reconstruit pour effacer les traces
d'affrontements. Les pertes s'élèvent entre 10 000 à 20 000 victimes, principalement des civils.

Hafez al-Assad expulse Yasser Arafat lorsque le dirigeant palestinien se trouvait en visite officielle
à Damas. Le président syrien utilise une partie des palestiniens resté au Liban, qui s'opposent à
Yasser Arafat qu'ils considère comme défaitiste. Hafez al-Assad profite de la situation pour soutenir
ces rebelles palestiniens contre ceux qui sont restés fidèles à Yasser Arafat. L'armée syrienne
soutient les rebelles palestiniens et Yasser Arafat retourne au Liban pour soutenir les palestiniens
qui lui sont resté fidèle. La ville de Tripoli est encerclé par l'armée syrienne et la marine israélienne.
Cependant, le marine française escortera Yasser Arafat et ses troupes à bord de navires en dehors de
la ville, mais cela n'arrêtera pas Hafez al-Assad. En effet, ce dernier se tourne vers les derniers
camps palestiniens resté fidèle à Yasser Arafat et décide de les exterminer. Pour se faire, il envoi, en
mai 1985, la milice chiite AMAL, fondé par l'imam chiite Moussa Sadr qui avait promulgué, à la
demande du président syrien, une fatwa stipulant que les alaouites étaient des chiites.

Yasser Arafat Moussa Sadr

Les relations entre la Syrie et l'Irak étant mauvaise depuis plusieurs années, la montée au pouvoir de
Saddam Hussein va encore plus dégradés les relations entre les deux pays. La Syrie se trouve
encore plus isolé mais va trouver un nouvel allié : l'Iran. En effet, en 1979, le régime du shah d'Iran,
pro-américain et pro-israélien, est remplacer par la République Islamique d'Iran. Contrairement au
régime précédent, la nouvel théocratie est anti-occidental, ce qui arrange fortement le président
syrien. Il est rassurant pour Hafez al-Assad de pouvoir compté sur le seul État chiite de la région au
moment où il combat les Frères musulmans sur sont propre territoire. En septembre 1980, l'Irak
déclare la guerre à l'Iran et Hafez al-Assad soutient l'Iran au motif que l'Irak n'était pas dans la
nécessité de déclencher les hostilités et qu'il valait mieux concentrer les forces arabes et celles de
l'Iran contre Israël. La plupart des pays arabes (majoritairement sunnites) vont soutenir Saddam
Hussein contre l'Iran.

Le Hezbollah est créé en juin 1982, il est armé et financé par l'Iran chiite et sera soutenu beaucoup
plus tard par Hafez al-Assad du fait que ce dernier soutenait la milice chiite AMAL contre le
Hezbollah. La raison du soutiens de a Syrie à AMAL était que le président syrien avait un total
contrôle sur cette milice chiite contrairement au Hezbollah mais suite à des affrontements et
finalement l’effacement de AMAL, Hafez al-Assad va soutenir le Hezbollah.

La fin de la guerre froide approchant avec la mise à mort de l'URSS, Hafez al-Assad se rapproche
des États-Unis et se joint à eux lorsque Saddam Hussein envahit le Koweït. Les pays arabes se
placeront majoritairement contre l'intervention de l'Irak.

Dans les années 1990, des accords de paix entre Israël et la Syrie sont sur le point d'être conclu mais
les deux États sont en désaccord sur le ligne de démarcation de la frontière israélo-syrienne. Aucun
accord ne sera signé jusqu'à la mort de Hafez al-Assad le 10 juin 2000 mais il n'y aura aucun
affrontement entre les deux pays lors de la décennie 1990.

4 / Les années Bachar al-Assad

Hafez al-Assad est rapidement remplacer par son fils Bachar al-Assad. Lors de la succession un
problème se pose : l'article 83 de la Constitution stipule que le président doit être âgé au minimum
de 40 ans, or Bachar n'a que 34 ans lors de son investiture. Le Parlement prendra les mesures
nécessaires pour abaisser l'âge légal du président syrien de 40 à 34 ans, ce qui permettra à Bachar de
prendre « légalement » les rênes du pays. Le nouveau président fait une série de promesse qui
annonce de futur réformes de la société syrienne, ce qui débouchera sur le « printemps de Damas ».
En effet, des prisonniers politiques sont libérés, des prisons fermé, la liberté d'expression et de
réunion sont élargie, la critique du régime autorisé, etc... Mais ce printemps sera de courte durée car
les revendications d'une frange de la population inquiète le nouveau gouvernement. Ces
intellectuels syriens remettent en cause la légitimité du régime, ce qui va pousser Bachar al-Assad à
revenir sur la série de réforme qu'il avait inaugurer et se réconcilier avec la politique de main de fer
de son père. Il ferme progressivement les forums d'échange et/ou les contrôles en imposant la
communication d'une liste contenant les noms des participants. Une série d'arrestation aura lieu au
sein de la dissidence et Bachar al-Assad renforce le clan familiale en licenciant une partie de son
entourage politique.

Depuis la participation du régime syrien à la coalition mené contre Saddam Hussein pendant la
guerre du Golf, les États-Unis ont accepté la tutelle syrienne sur le Liban. Après 11 septembre 2001,
la politique américaine s'endurcit envers la Syrie et remet en cause la présence syrienne au Liban.
Avec l'aide de la France, les États-Unis vont réussir à faire adopté au Conseil de sécurité, la
résolution 1559, qui demande le retrait syrien du Liban, ainsi que le désarmement et le
démantèlement du Hezbollah et des camps palestiniens. Bachar al-Assad n'a d'autre choix que de se
retirer du Liban, au risque de voir une intervention occidental contre son pays comme ce fut le cas
avec l'Irak de Saddam Hussein.
Bachar al-Assad Saddam Hussein

Au mois de mars 2011, la population syrienne demande l'application de nouvelles réformes,


l'abolition de l'état d'urgence en vigueur depuis 1963 et des tribunaux d'exception. Ces mobilisations
populaires seront arrêter par la violence et des arrestations partout où elles se manifestent à travers
le pays. Les premiers affrontements auront lieu à Deraa, au sud du pays, où des graffiti proclamant
le chute du régime seront inscrit sur les murs de la ville par des adolescents. Ces derniers seront
arrêtés par les forces syriennes qui n'hésiteront pas à tirer sur la population qui demande le
démission du gouverneur de Deraa. Après plusieurs jours de tuerie, l'armée syrienne se retire et les
adolescents seront libérés. Le régime arguera que sont interventions étaient nécessaire car des
terroristes s'étaient infiltrés dans la ville et avait stocker des armes dans le but de combattre le
régime. Suite à l'intervention de l'armée à Deraa, les manifestations vont se multipliés dans tout le
pays où les forces de sécurités du régime n'hésitent pas tuer et arrêter les manifestants. Toutefois, la
répression ne fait pas reculer les revendication du peuple. Des Comités de Coordination Locaux
(CCL) sont mises en place dans plusieurs villes du pays pour multiplier l'efficacité des
revendications populaire. Le 21 avril 2011, Bachar al-Assad annonce la levée de l'état d'urgence,
des tribunaux d'exceptions et autorises les manifestations sous certaines conditions, mais ces
réformes ne sont plus suffisantes car le peuple veut désormais un changement de régime. Au
lendemain de l'annonce des réformes par le président, les Comités de Coordinations Locaux
demandent la rédaction d'une nouvelle Constitution, la mise en place d'une réelle démocratie et la
fin des violences et de la torture à l'encontre des manifestants pacifiques. En juillet 2011, de
nombreux soldats de l'armée syrienne quittent leur postes et crée l'Armée Syrienne Libre (ASL)
farouchement opposé au régime, dont le leader, Riad al-Assad se trouve en Turquie. Le Conseil
National Syrien (CNS) est créé le 23 août 2011 à Istanbul et regroupe les opposants au régime qu'ils
soient laïcs, « musulmans » modernistes, nationalistes arabes, libéraux, etc... L'Occident demande à
Bachar al-Assad de quitter le pouvoir et la Russie et la Chine soutiennent le régime syrien en
s'opposant à toute intervention étrangère pour déstabiliser le pays. La Russie et la Chine réitèrent
leur opposition à une intervention en apposant une nouvelle fois leur veto au Conseil de sécurité des
Nations-Unis en février 2012.

Les affrontements entre l'armée syrienne et l'ASL se multiplies en 2012 et remplace les
manifestations qui avaient lieu en 2011. Un nouvel acteur fait son apparition, il s'agit des jihadistes
syriens, mais aussi venu de l'étranger pour combattre Bachar al-Assad et instaurer un État
islamique. La venue des moudjahidin inquiète le régime syrien, l'Iran, la Russie, l'Occident et les
pays arabes. En effet, bien qu'opposer sur le dossier syrien, ils sont tous en accord pour combattre et
ne pas laisser aucune opportunités aux musulmans d'instaurer un État islamique, voir à restaurer le
Califat qui a été abolit par les occidentaux et les nationalistes arabes en 1924. En effet, la
restauration du Califat est un des plus grand danger pour le système mondialiste car il remet en
cause l'ordre qu'il tente d'établir. L'islam étant une religion qui a vocation à s'appliquer à la fois dans
lors l'ordre spirituel mais aussi temporel est une gêne pour l'instauration du Nouvel Ordre Mondial
qui ne tolère pas la restauration de l'Ordre Islamique. Les pays arabes comme l'Arabie Saoudite
n'ont pas intérêt à voir émerger un État islamique ou la restauration du Califat car cela portera un
coup à leur prétention de « leader des pays musulmans » bien que la plupart des musulmans du
monde ne sont pas dupés par les vrais objectifs de la famille Saoud. De plus, si la restauration du
Califat devait avoir lieu, cela supposerait la soumission de la famille Saoud au nouveau Calife et
ceci n'est pas envisageable pour ces derniers. C'est pour cela qu'ils refuseront d'armer les jihadistes
et qu'ils préfèrent armer l'ASL et les opposant syrien voulant l'instauration d'un régime
démocratique et laïque. L'un des premiers groupes jihadiste à revendiquer des attaques contre le
régime syrien est Jabhat al-Nosra. Cette dernière est une branche de l’État Islamique en Irak qui a
été dépêchée en Syrie.

Drapeau de Jabhat al-Nosra

Le 25 mai 2012, le régime bombarde et envoi des chars dans la ville de Houla, près de Homs et
laisse les Chabbiha, des miliciens au service du régime, exécuter les survivants. Le 3 juin, Bachar
al-Assad annonce que les responsables du massacre ne sont autre que les terroristes, c'est-à-dire les
jihadistes, bien que la population de Houla ait dénoncé les Chabbiha comme étant leur bourreaux.
Le 6 juin, c'est au tour des habitants de la ville de al-Koubeir de subir le même sort qu'à Houla et ce
avec les même protagonistes.

Des dissensions ont lieu au sein du CNS qui est divisés entre deux blocs : les laïques et les
« musulmans » modérés. Les laïques accusent Recep Tayyip Erdogan et son parti l'AKP, de vouloir
contrôler le CNS. L'ASL refuse de collaborer avec le CNS a cause de la présence des
« musulmans » modérés, qui pourrait profiter de la situation pour s'emparer du pouvoir. En
septembre 2011, les laïques forment à Paris la Coalition des Forces Laïques et Démocratiques
Syrienne (CFLD) dans le but de purger tout éléments musulmans. Le 12 novembre, une Coalition
national élargie est créé au Qatar sous la pression des États-Unis qui considérer que le CNS comme
un danger dû à la présence des « musulmans » modérés. Cependant, la progression et la montée en
puissance des moudjahidin inquiète l'Occident qui tient à distinguer les rebelles laïques comme
l'ASL des jihadistes qui combattent pour l'instauration d'un État islamique. De son côté, l'Iran
apporte son soutient à la Syrie à travers les forces spéciales des Gardiens de la Révolution mais
aussi en transférant des armes à travers l'Irak, qui est entre les mains des chiites depuis le départ des
États-Unis en 2011. Le Hezbollah intervient aussi aux côtés de Bachar al-Assad. Ce dernier
s'entoure des diverses minorités (chrétiennes, druzes, alaouites) car elles craignent l'instauration
d'un État Islamique.

En avril 2013, l'émir de l’État Islamique en Irak, Abou Bakr al-Baghdadi, annonce officiellement
que Jabhat al-Nosra fait partie de l’État Islamique en Irak et que le nom serait désormais l’État
Islamique en Irak et au Levant. Le Levant correspond à la région arabe du Sham qui regroupe la
Syrie, le Liban, la Palestine, la Jordanie et la sud de la Turquie. L'émir de Jabhat al-Nosra, Abou
Mohammed al-Joulani, refuse de suivre Abou Bakr al-Baghdadi et fait allégeance au chef d'al-
Qaïda : Ayman al-Zawahiri. Cette décision obligera Abou Bakr al-Baghdadi à envoyer des jihadistes
d'Irak en Syrie pour remplacer la cellule défectueuse qu'est devenue Jabhat al-Nosra.

Abou Bakr al-Baghdadi

L’État Islamique en Irak et au Levant va prendre possession de tout le nord-est de la Syrie et va


réussir à faire sauter les frontières entre la Syrie et l’Irak. Des frontières qui étaient issus des
accords Sykes-Picot. Le 29 juin 2014, le Califat est restauré et Abou Bakr al-Baghdadi est nommé
calife des musulmans. L’État Islamique en Irak et au Levant change de nom pour devenir l’État
Islamique. La suppression des mention géographique démontre une volonté de ne pas se limité à
une territoire donné, ce qui correspond plus à la fonction d'un Califat. Suite à la restauration du
Califat, les États-Unis, l'Occident en général mais aussi les pays arabes, la Russie, la Chine et l'Iran
vont se coaliser pour combattre l’État Islamique. Barack Obama annonce la possible intervention
des États-Unis pour bombarder l’État Islamique en Syrie et Bachar al-Assad annonce qu'il considéra
tout bombardement sur le territoire syrien comme une acte de guerre sauf dans le cas où il serait
prévenu à l'avance des cibles américaines. Officiellement, les États-Unis annoncent qu'ils ne
collaboreront jamais avec Bachar al-Assad mais officieusement, ce dernier à été prévenu des
frappes de la coalition contre l’État Islamique.

Les États-Unis et leur alliés qui ont appeler à une intervention militaire en Syrie pour destituer
Bachar al-Assad pendant les trois dernières années et qui ont été empêcher d'intervenir qu'à cause
de l'opposition de la Russie et de la Chine, considèrent soudainement Bachar al-Assad comme un
allié face au danger que représente l’État Islamique.
Drapeau de l’État Islamique
Bibliographie

La Turquie Moderne et l'Islam de Thierry Zarcone


Aux origines du drame syrien : 1918- 2013 de Xavier Baron
Fayçal, roi d'Arabie de Benoist Méchin

Vous aimerez peut-être aussi