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Les solutions...

et une ressource informatique étonnante en prime


 
Voici quelques notions grammaticales que nous avons expliquées ou croisées.
Faites les regroupements qui conviennent
 
Solutions :
 
Vert = grammaire de phrase et orthographe grammaticale
Mauve = grammaire de discours
Jaune = grammaire de texte
Bleu = phonologie, orthographe
Vert sombre  : théorie linguistique
Gris = lexique et orthographe lexicale
MORPHE PROPOSIT
ACCORD   ME ION
ANAPHORE FONCTIO NATURE PROSODIE
CIRCONSTA N PHONEM QUATRE
NT GRAMM E OPERATIONS
COMPLEME AIRE PHRASE REFEREN
NT ESSENTIEL GRAPHE PHRASE T
CONNECTE ME NOMINALE SIGNE
UR GRAPHIE PHRASE SIGNIFIA
DEICTIQUE GROUPE SIMPLE, NT
DETERMIN NOMINAL COMPLEXE SIGNIFIE
ANT LEXEME PHRASE SUBSTITU
DISCOURS LEXIQUE VERBALE T
PRONOM TEXTE
 

« Grammaire » et « discours » sont des mots inclassables, parce que très polysémiques.
C’est le contexte qui permettra de déterminer quelle est la théorie de référence.
Grammaire vient du grec « gramma » : « lettre », et désigne de la manière la plus
générale, tout système langagier régi par des règles strictes. Le mot « discours » évoque une
continuité, une traversée, une dynamique énonciative. Il est très polysémique, et il faut toujours
prendre en compte le contexte dans lequel il est employé. Approximativement, il y a un
dénominateur commun à tous les emplois : c’est la langue en action, qui produit des énoncés
organisés, structurés, finalisés par des enjeux de communication, à l’écrit ou à l’oral. Avec le
mot « discours », je peux fabriquer l’adjectif « discursif », très fréquent aussi dans le vocabulaire
de la didactique.
 
 

Enumérez les neuf principales « classes grammaticales »  et donnez chaque


fois quelques exemples :
 
Solutions :
 
Ce nombre de 9 est discutable, mais peut-être nous aidera-t-il à retenir ces « classes ». Pour
les construire, on passe par la notion de « syntagme » et de « paradigme ». L’ensemble des mots
qui peuvent occuper la même « place » dans le « syntagme » (une « phrase » en général) permet
de construire une classe de mots. Ce critère très formel, très abstrait, inventé par les linguistes,
permet de faire d’utiles simplifications, notamment pour la classe des mots qui introduisent le
nom dans un groupe nominal : ce sont tous des « déterminants ». La grammaire scolaire
traditionnelle connaissait la « nature » des mots, qu’elle distinguait des « fonctions ». Cette
opposition reste largement pertinente… mais certaines classes de mots, comme justement les
déterminants, ou encore le verbe n’ont pas à proprement parler de fonction !
 
Comment travaillent les linguistes ? Avec des méthodes scientifiques, finalement assez
simples, malgré la complexité du champ. Ils pratiquent essentiellement quatre
opérations « heuristiques » : effacer, remplacer, déplacer, expanser.
 
Donc voici 9 classes remarquables
 
déterminants adjectifs conjonctions

pronoms verbes adverbes

noms prépositions interjections

 
A vous de retrouver exemples et définitions… à partir des cas rencontrés dans nos divers
exercices. Vous aurez remarqué qu’il y a une catégorie « fourre-tout » : ce sont les adverbes, qui
ne se limitent pas, et de loin, à la classe des mots qui déterminent le verbe. Voir la GMF : dans la
grande partie « syntaxe de la phrase simple », le chapitre X consacré à l’adverbe, et le sous-titre :
« une catégorie grammaticale hétérogène » (pp.375 et sv.).
Attention aussi à ne pas prendre en compte exclusivement des unités morphologiques à un
seul élément. Les adverbes notamment, mais aussi les autres classes de mots peuvent être des
expressions lexicalisées (nous l’avons vu avec le verbe), ou des « locutions ».
 
 
Et pour finir une série de questions  pièges :
 
 
Quelle est la différence entre PREPOSITION et PROPOSITION ?
 
Quelle est la différence entre PRONOM et ADJECTIF ? qu’est-ce qu’un PRONOM –
ADJECTIF ,
 
Quelle est la différence entre CONJONCTION DE COORDINATION et
de SUBORDINATION
Quelle est la différence entre CONJONCTION DE COORDINATION et ADVERBE DE
LIAISON ?
 
Quelle est la différence entre CONNECTEUR et CONJONCTION ou ADVERBE DE
LIAISON et PREPOSITION ?
 
Quelle est la différence entre PRONOM et SUBSTITUT ? entre une ANAPHORE et
un DEICTIQUE ?
 
Pourquoi certains linguistes, ont-ils remis en cause la notion de PRONOM DE LA 3°
PERSONNE ?
 
Solutions :
 
La préposition est un terme invariable qui sert à introduire certains groupes syntaxiques
pouvant occuper diverses positions dans une phrase ; elle est le lien qui marque la dépendance de
ces groupes, dits groupes prépositionnels (définition claire trouvée dans Tomassone, Pour
enseigner la grammaire, Delagrave)
Exemple : le Chaperon rouge s’aventure dans la forêt / L’ogre, par erreur, mange ses
filles à la place de Poucet et de ses frères
Dans le 2° exemple, on voit que la préposition peut être une « locution » dite dans ce cas
« prépositionnelle ».
 
La proposition est une unité syntaxique formée du même noyau que la phrase ; elle peut
être une composante de la phrase, si la phrase est complexe. Dans le cas de la phrase simple,
phrase et proposition sont des notions équivalentes. La proposition est un « constituant » de la
phrase, qui peut de ce fait avoir la plupart des fonctions dévolues à un groupe nominal :
Ex : Le Chat botté fait dire à l’ogre qui réside dans ce grand château  (relative) que son
maître le marquis de Carabas serait honoré de faire sa connaissance (complétive)
La proposition « relative » est complément du nom « ogre ». La proposition « complétive »
est complément essentiel (COD) du verbe « fait dire »
Voir toute la partie « syntaxe de la phrase complexe » de la GMF (p. 469, et sv.), mais pour
commencer appropriez-vous le sommaire, page XI
 
On voit qu’entre « proposition » et « préposition » il n’y a rien à voir… même si les deux
mots se ressemblent !
 
Le pronom remplace un nom. L’adjectif qualifie un nom, ou indique une relation (élection
présidentielle, livre difficile). Les choses se corsent avec les « pronoms – adjectifs », mais
voyons, il suffit de raisonner !
 
Ex : Sidonie a emprunté la voiture de sa mère. La sienne était en panne
 
Où l’on voit que l’élément souligné a les mêmes caractéristiques morphologiques qu’un
adjectif (accord en genre et en nombre, variation de forme) dans le groupe nominal. Mais il n’y a
pas de nom ! et pour cause : l’expression soulignée remplace le nom « voiture », donc c’est un
pronom. La grammaire scolaire appelle ce pronom un peu bizarre (mais très
fréquent !)  un « pronom – adjectif possessif ». J’aurais pu ajouter : « Celle de son père est
difficile à conduire », et dans ce cas ce serait un « pronom-adjectif démonstratif ». Plus bas
nous verrons que la grammaire de texte, réputée abconse, est pourtant d’un grand secours. Elle
ne verra dans les deux cas que des « reprises pronominales ».
 
La conjonction de subordination marque le seuil du constituant propositionnel qu’elles
introduisent et sa dépendance par rapport à un autre terme de la phrase. En plus clair, les
conjonctions de subordination relient des éléments hiérarchisés. Elle peut être formée d’un seul
mot (que, si, quand) ou de plusieurs (aussitôt que, à la condition que, etc).
 
Attention : dans le cas de la proposition relative (voir exemple ci-dessus), il n’y a pas de
conjonction mais un pronom relatif introducteur (« qui » ou « que » le plus souvent) qui cumule
en fait les rôles de conjonction et de pronom (sujet dans le cas de « qui » ; COD dans le cas de
« que)
 
La conjonction de coordination (mais, ou, est, donc, or, ni, car) ont comme rôle exclusif
de relier deux éléments syntaxiques non hiérarchisés,  de même type (deux noms, deux verbes,
deux adjectifs, deux propositions, etc). Les conjonctions de coordination ne sont pas cumulables
entre elles, et sont toujours placées en tête du segment qu’elles coordonnent. Si ces conditions ne
sont pas respectées, on a non pas une conjonction au sens strict, mais un adverbe de liaison.
« Donc » est en réalité un adverbe de liaison.
Ex : un devoir facile mais long / un devoir facile * et mais long (mais = conjonction de
coordination)
Ex : une question de concours difficile, et donc discriminante 
Ex : on peut se tromper, mais alors il faut analyser son erreur
Dans les deux derniers cas, « donc » et « alors » se combinent avec « et » et « mais » ; ce
sont donc au sens strict des « adverbes de liaison ».
On peut considérer à juste titre que c’est un peu subtil. Mais ce qui est intéressant, c’est la
méthode. Voir la GMF p.525, d’où le formateur tire sa science !
 
Les connecteurs sont une classe d’outils de liaison très divers dans le cadre de la
grammaire de texte. Ils contribuent à la structuration du texte, en indiquant des relations
sémantico-logiques. Avec la GMF, on considère que sont des connecteurs les unités linguistiques
qui ne font pas partie intégrante des propositions, mais qui assurent exclusivement leur liaison
(voir pp.616 et sv.)
Ex : A droite, une montagne, à gauche, un lac ; les éléments soulignés sont
des connecteurs spatiaux ; ils ont pour but de relier les phrases de la description on peut dire
aussi que ce sont des locutions adverbiales (mais dans ce cas on revient à une approche type
« grammaire de phrase).
Ex : A gauche de la montagne débute une forêt ; dans ce cas, « à gauche de » fait partie du
complément circonstanciel de lieu. En grammaire de texte, c’est bien un connecteur comme « à
droite », « à gauche » dans l’exemple précédent. Mais on dira, en grammaire de phrase, que c’est
une « locution prépositionnelle ».
 
On peut distinguer des connecteurs qui ordonnent l’espace ou le temps (= spatio-
temporels), et des connecteurs qui marquent les articulations du raisonnement (= logiques).
 
Les notions de préposition, de conjonction et d’adverbe de liaison appartiennent à
la grammaire de phrase. La préposition fait partie du groupe nominal ou verbal.
L’adverbe, on le voit,  est une catégorie « fourre-tout », « un ensemble hétérogène » (GMF,
page 375) qui correspond néanmoins à trois critères : invariabilité, caractère facultatif, et
dépendance par rapport à un autre élément de la phrase. Ce sont toujours les manipulations qui
permettent de classer de manière pertinente. L’adverbe peut être formé de plusieurs éléments ;
dans ce cas, on dira « locution adverbiale ».
 
Les notions de substitut et d’anaphore sont pratiquement identiques en grammaire de
texte (GMFp. 610). Le pronom est un substitut parfaitement fidèle ; on dira aussi « reprise
pronominale ». Il ne fait que reprendre l’information contenue dans un élément antérieur, très
souvent un nom (mais pas toujours). Mais il y a aussi des « substituts lexicaux » ou des « reprises
lexicales » qui ne sont pas « fidèles ». Elles importent des informations supplémentaires, ou des
jugements :
Ex : Ségolène Royal a pris sa décision. L’ambitieuse  candidate du PS affrontera
vraisemblablement Nicolas Sarkozy. Ce dernier toutefois ne s’est pas encore officiellement
déclaré. Il devrait le faire dans les prochains jours. La campagne alors battra son
plein. Elle durera jusqu’en mai 2007.
Dans cet exemple, le premier substitut introduit une information (déjà connue ou non
connue du lecteur, peu importe), et un jugement . Les autres substituts sont des reprises
pronominales fidèles. Le substitut pronominal « le » ne reprend pas un nom mais toute
l’information qui précède et qui est portée par le verbe (« se déclarer »).
 
C’est Emile BENVENISTE, un des promoteurs de la linguistique de l’énonciation (voir
GMF, ch.XX, pp. 575 et sv.) qui récuse, à juste titre, le terme de 3° personne pour désigner « il »
ou « elle ». En effet, ce sont  en réalité des « anaphores », des outils de reprise d’énoncés
antérieurs, qui ne comportent pas l’indication  de « personne » (une « personne est un animé
humain). On le voit avec le troisième substitut de l’exemple ci-dessus (« elle » = « la
campagne »). La 3° personne est donc une « non-personne », et seuls le « je » et le « tu » ( et
leurs formes au pluriel)  correspondent vraiment à cette dénomination.
 
La linguistique de l’énonciation nous a enfin laissé en cadeau ( !) les « déictiques », c’est-
à-dire les unités linguistiques « dont le sens implique obligatoirement un renvoi à la situation
d’énonciation pour trouver le référent visé ». A la fin de cette fiche, à moins d’être totalement
épuisé(e)s, vous devriez comprendre sans exemple cette belle définition donnée par Kleiber, à la
page 277 de la GMF. Mais c’est très simple :
 
Dans la phrase injonctive « Donnez-moi cette arme » prononcée par un policier, selon la
situation de communication, le référent de « cette arme » peut être un couteau, un révolver, un
fusil à pompe, ou un pistolet à eau. Pour comprendre « cette »,  je dois connaître la situation.
 « Cette » « adjectif démonstratif » en grammaire de phrase devient un « déictique » en
grammaire de discours. Les déictiques sont appelés aussi, par d’autres linguistes que Benveniste,
des « embrayeurs » (notamment Jakobson).
 
Une dernière fois, précisons que ces notions théoriques sont POUR LE MAITRE, qui
doit les connaître pour aider les élèves à résoudre efficacement des problèmes quotidiens
qui se posent dès le cycle 2, voire avant, dans les processus communicationnels de la classe,
à l’oral comme à l’écrit.
 
La ressource en prime est le logiciel cmaptools, que les canadiens appellent un
idéateur. Pour savoir ce qu'est un idéateur, voir le site :
http://www.csdm.qc.ca/recit-adapt-scol/activites/ideateur/index.htm
Ce logiciel a une qualité parmi d'autres : il est téléchargeable gratuitement par un lien
que vous trouverez sur la page web ci-dessus : allez dans le tableau en bas de la page, et
cliquez sur le lien "Un idéateur, lequel choisir". Cmaptools est le plus performant à mon
avis.
Il permet de réaliser, de sauvegarder, d'exporter des "schémas heuristiques" (aussi
appelés "cartes mentales") Voici mon premier schéma construit avec cmaptools, en trois
quarts d'heure... sachant que je ne connaissais pas les manipulations de base de cet outil. A
vous d'en juger.
 
 
 

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