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Gilles Hamaide - CETU

MODULE 2 – Approche générale du projet


2.3.1.4 – estimations générales
SOMMAIRE

1 / introduction
2 / données d'entrée pour l'estimation
3 / travaux de génie civil des ouvrages souterrains
4 / travaux de génie civil des ouvrages extérieurs
5 / travaux d'équipements de sécurité et d'exploitation
6 / études et reconnaissances et maîtrise d'oeuvre
7 / provision pour risques

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1/ introduction
11/ principes de la méthode proposée

éléments nécessaires à l'estimation du coût prévisionnel des travaux de construction d'un tunnel
neuf à l'issue des études d'avant-projet (AVP) au sens de la loi MOP

ce coût prévisionnel des travaux doit être complété par les coûts des études et des acquisitions
foncières pour constituer le coût de référence. Ce dernier fixe la référence pour apprécier l'évolution
de l'estimation tout au long du projet jusqu'au coût final constaté

les tunnels sont des ouvrages d'art non courants (OANC) et font l'objet d'une étude d'avant projet
d'ouvrage d'art (APOA) lors des études d'AVP

établir l'estimation du coût de référence qui doit figurer dans l'APOA

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1/ introduction
11/ principes de la méthode proposée

pour le génie civil :

ouvrages creusés en méthode conventionnelle ou au tunnelier (sont exclus les tunnels immergés et
les tranchées couvertes)

pour les équipements d'exploitation et de sécurité :

tous les tunnels routiers, quel qu'en soit le mode de construction

Les valeurs issues de l'étude de prix d'ouvrages récents

La méthode employée est celle des prix de référence

Les prix sont donnés hors taxes à la date de valeur de janvier 2011

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1/ introduction
12/ décomposition de l'estimation

L'estimation du coût de référence de l'APOA =

une estimation brute =

(une estimation technique des travaux (y compris frais d'étude, de maitrise d’œuvre et de
maitrise d'ouvrage) + une somme à valoir)

+ une provision pour risques.

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1/ introduction
12/ décomposition de l'estimation

L'estimation brute =

Estimation technique :

estimation raisonnablement prudente (sans majorations excessives) de toutes les parties d'ouvrage

définie en rapport à des conditions attendues pour l'exécution des travaux et décrits dans l'APOA

couvre la totalité des postes suivants :

Travaux, études et reconnaissances, maîtrise d'œuvre, maîtrise d'ouvrage

L'estimation technique exprime le coût de construction de l'ouvrage selon les dispositions formulées
dans le pré-programme du tunnel et confirmées dans le programme

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1/ introduction
12/ décomposition de l'estimation

Somme à valoir (SAV)

doit couvrir l'ensemble des imprécisions qui subsistent dans la définition des parties d'ouvrage

ne doit pas couvrir les incertitudes liées au niveau de connaissance du contexte géologique qui sont
traitées dans la provision pour risques

par exemple :

celles qui résultent du mode d'estimation de la section courante qui s'appuie sur un choix dans une
liste arrêtée de sections utiles

celles qui peuvent résulter d'un positionnement non définitif des têtes et donc d'une variation
sensible de la longueur de l'ouvrage, par exemple en fonction de la précision des données
topographiques disponibles

celles qui résultent de choix non définitifs sur les réseaux en plateformes, voire même sur le nombre
et la dimension d'ouvrages annexes

Au stade de l'APOA, le niveau d'étude de chaque partie d'ouvrage doit permettre de limiter
l'imprécision globale de l'estimation à une valeur de l'ordre de 5%

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1/ introduction
12/ décomposition de l'estimation

La provision pour risques est une réserve financière composée :

d'une provision destinée à couvrir les risques identifiés lors des études

d'une provision pour risques non-identifiés

La provision pour risques identifiés couvre notamment les incertitudes liées au niveau de
connaissance du contexte géologique

La provision pour risques non identifiés est destinée à couvrir les imprévus

Cf cours 2,3,1,5

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1/ introduction
13/ précision des estimations

Les tunnels sont des ouvrages complexes dont le niveau de connaissance géologique est
nécessairement partiel. En conséquence, l'estimation est donnée sous la forme d'une fourchette qui
reflète cette incertitude.

Les études de conception doivent donc s'accompagner d'une analyse des risques pour évaluer cette
incertitude

L'estimation technique doit être réalisée à partir d'hypothèses raisonnablement prudentes et en


rapport avec le niveau de connaissance. Elle ne couvre donc pas la survenance d'événements jugés
peu probables au moment des études.

C'est l'analyse des risques qui doit seule refléter le niveau de connaissance partiel. La provision pour
risques couvre une estimation « réaliste » de ces risques établie à partir de scénarios de
déroulement des travaux.

La somme totale estimation brute + provision pour risques ne constitue pas un coût plafond absolu
et le niveau d'acceptabilité du risque doit être fixé en accord avec le MOA.

Pour l'AVP le CETU recommande cependant de traiter absolument les risques identifiés principaux
lorsque l'étendue de la fourchette dépasse 20% du montant de l'estimation brute.

Cela signifie que l'importance des reconnaissances à engager pendant les études d'AVP (ou avant)
pour atteindre cet objectif peut être très variable selon le contexte

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1/ introduction
14/ cadre de présentation

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1/ introduction
15/ prix de référence et actualisations

Prix de référence des travaux = des prix permettant de procéder à une estimation qui s'applique :

soit à des éléments d'ouvrages complets pouvant faire l'objet d'un métrage systématique (par
exemple un mètre de creusement-soutènement, à géométrie et conditions géotechniques données) ;

soit à des natures de travaux dont les quantités doivent être estimées au cas par cas (par exemple
mètre cube de terrain excavé au niveau des têtes).

Les prix de référence sont donc des prix globaux provenant du regroupement de prix unitaires (tels
qu'ils apparaissent dans les détails estimatifs des marchés de travaux).

Conformément à l'article 10.3 du CCAG Travaux , ils intègrent : - les déboursés ou frais directs de
l'entreprise (main d'œuvre, matériaux et matières consommables, matériel) - les frais généraux
(frais de chantier et de siège, d'agence, assurances, amortissement des matériels indivis, gérance et
mandat, les impôts et taxes) - la marge de l'entreprise pour risques et bénéfices

Les prix de référence comprennent les installations de chantier (y compris leur fonctionnement et
leur repliement) et l'exécution des travaux

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1/ introduction
15/ prix de référence et actualisations

Actualisation des estimations

Les valeurs fournies sont attachées aux conditions économiques de janvier 2011

L'actualisation des valeurs fait appel aux index de prix publiés par le Ministère de l'écologie, du
développement durable, des transports et du logement

Pour le génie civil et les terrassements à l'air libre : index TP02 – Ouvrages d'art en site terrestre,
fluvial ou maritime et fondations spéciales, index TP03 – Terrassements généraux

Pour le génie civil en souterrain, depuis janvier 2004 : index TP05a – Travaux en souterrain
traditionnels, index TP05b – Travaux en souterrain au tunnelier

Pour les équipements de ventilation : BT41 – Ventilation et conditionnement d’air, Pour les autres
équipements : BT47 – Électricité.

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2/ données d'entrée pour l'estimation
21/ fonctionalités de l'ouvrage

La conception géométrique du profil en travers s'appuie en premier lieu sur l'analyse des
fonctionnalités. Elle est propre à chaque ouvrage et doit ainsi faire l'objet d'une étude détaillée
intégrant les contraintes et exigences de chaque projet.

Des ordres de grandeur selon les fonctionnalités attendues de l'ouvrage et selon qu'il s'agit d'un
tunnel routier, d'un tunnel ferroviaire ou d'une galerie de sécurité.

Tunnel routier

définition de la hauteur libre et de la largeur roulable, du nombre de tubes (1 ou 2) et du nombre de


voies par tube (2 ou 3).

fonction du trafic prévisionnel, du type de route et des exigences de sécurité. A noter que le choix de
la largeur roulable dépend en particulier des conditions de circulation choisies au droit d'un véhicule
en panne.

Exemples :

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2/ données d'entrée pour l'estimation
21/ fonctionalités de l'ouvrage

Tunnel ferroviaire

la section transversale des ouvrages ferroviaires s'appuie sur le choix d'un gabarit ferroviaire (Union
Internationale des Chemins de Fer (UIC) les distingue selon une classification tenant compte de leur
hiérarchie)

le gabarit G1 = minimum garanti sur les lignes à écartement standard européen ;

le gabarit GA = gabarit de référence du réseau ferré national ;

le gabarit GB existe sur plusieurs grands itinéraires du réseau ferré national ;

le gabarit GB1 facilite l’admission des services de transport de conteneurs de grandes dimensions
sur certains parcours ;

le gabarit GC = lignes à grande vitesse.

Chaque gabarit est défini à partir d'un contour de référence cinématique qui lui est propre et après
application de ses règles associées

La conception géométrique du profil en travers doit par ailleurs tenir compte le cas échéant des
prescriptions des réglementations nationale et européenne relatives à la sécurité des tunnels
ferroviaires ainsi que des conditions de vitesse liées au confort tympanique.

Tout comme pour les ouvrages routiers, on distingue les tunnels à voie unique des tunnels à double
voie.

Exemples : module 2 - 2.3.1.4 estimations générales 14


2/ données d'entrée pour l'estimation
22/ contexte géologique

les études géologiques et géotechniques revêtent une importance fondamentale dans la


détermination du coût de construction d'un ouvrage souterrain

les coûts liés au creusement et au soutènement de l'ouvrage = part importante du coût total de
réalisation d'un ouvrage.

très variables selon la méthode de construction employée, elle-même dépendant notamment des
conditions géologiques et géotechniques rencontrées. Pour une même section d'ouvrage, ils
peuvent varier dans une fourchette de 1 à 4 si les conditions géologiques imposent le recours à des
techniques d'excavation et de soutènement les plus lourdes.

> analyse géologique et géotechnique spécifique à réaliser dès les premières phases d'étude.

> construction d'un modèle géologique et d'un profil géologique prévisionnel basés sur l'état des
connaissances acquises = justification de la méthode de creusement utilisée

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2/ données d'entrée pour l'estimation
23/ méthode de construction

creusement conventionnel (par attaque ponctuelle ou à l'explosif): la géométrie de l'excavation peut


être adaptée, elle est « en fer à cheval » la plupart du temps

creusement au tunnelier : la section d'excavation est nécessairement circulaire

le choix entre méthode conventionnelle et tunnelier peut résulter de considérations économiques,


d'exigences de délais de réalisation ou de conditions techniques particulières

pour les ouvrages les plus courts (< 1000 m), la méthode conventionnelle reste la plupart du temps
la plus compétitive, aussi bien en termes de coûts de construction qu'en termes de délais de
réalisation

pour les ouvrages plus longs (> 3000 m), le creusement au tunnelier s'avère la plupart du temps
plus compétitif, aussi bien financièrement qu'en termes de délais de réalisation

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2/ données d'entrée pour l'estimation
23/ méthode de construction

méthode conventionnelle = définition de profils types de soutènement adaptés au contexte


géologique et géotechnique

creusement au tunnelier > cf type de machine > en fonction de leur mode de creusement et de
confinement : sans confinement, avec confinement (pression de boue ou pression de terre)

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2/ données d'entrée pour l'estimation
24/ système de ventilation

Le choix du système de ventilation conditionne aussi bien le coût des équipements que la
conception de la section transversale (présence d'une dalle de ventilation ou d'accélérateurs).

L'analyse requiert en préalable la définition d'un système de ventilation parmi quatre solutions :

Ventilation naturelle (pas de ventilation)

Ventilation longitudinale

Ventilation longitudinale avec extraction massive

Ventilation transversale

Pour les tunnels routiers, ce choix résulte essentiellement des exigences de sécurité telles
qu'explicitées notamment dans l'instruction technique relative à la sécurité dans les tunnels routiers
d'une longueur supérieure à 300 m.

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2/ données d'entrée pour l'estimation
25/ particularité des équipements

Les coûts d'équipement liés à l'utilisation de l'ouvrage dépendent essentiellement de la longueur de


l'ouvrage, de son site (urbain ou non), de la nature des accès et du niveau de trafic escompté.

La fourchette de variation va de quelques pour cent du poste Travaux de GC pour un tunnel à


ventilation naturelle à 20 % et plus pour un ouvrage urbain à double sens nécessitant une ventilation
transversale et de puissants moyens d'exploitation.

Les coûts d'équipement varient surtout en fonction de l'usage du tunnel donc de la nature et du
mode d'exploitation de l'itinéraire sur lequel l'ouvrage est implanté. Cette dépendance affecte
généralement deux facteurs :

- le niveau global d'équipement lié principalement à la nature de l'ouvrage : tunnel de liaison peu
circulé ou, à l'opposé, tunnel urbain très fortement circulé ou longs tunnels bidirectionnels

- la qualité et surtout le degré de complexité des matériels utilisés : équipements très rustiques pour
les tunnels faisant l'objet d'une exploitation très légère ou équipements très sophistiqués pour les
tunnels urbains intégrés à un réseau d'exploitation élaboré.

Ces coûts sont à traiter en liaison avec ceux des équipements de l'itinéraire sur lequel est implanté
le tunnel (alimentation électrique commune, réseau de télétransmission desservant l'ensemble de
l'itinéraire ; signalisation directionnelle liée aux échangeurs extérieurs, etc...).

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2/ données d'entrée pour l'estimation
26/ géométries types associées

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3/ travaux de génie civil des ouvrages souterrains
31/ ouvrages souterrains en section courante

Les coûts dépendent principalement :

des fonctionnalités attendues pour l'ouvrage, qui en conditionnent la section excavée, le nombre de
tubes

de considérations de sécurité (présence ou non d'une gaine de ventilation, dispositifs d'évacuation...)

de la méthode de creusement choisie (conventionnelle ou au tunnelier)

de la difficulté de creusement en fonction des conditions géologiques

de l'environnement du site (sensibilité du bâti existant en particulier)

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3/ travaux de génie civil des ouvrages souterrains
31/ ouvrages souterrains en section courante (suite)

tunnel en méthode conventionnelle = découpage du linéaire de l'ouvrage en tronçons présentant des


caractéristiques homogènes du point de vue des conditions géologiques et géotechniques

> dispositifs de soutènement-présoutènement prédéfinis et un pas de creusement : le profil type.

Un profil type est défini comme l'ensemble des procédés de construction mis en œuvre sur une
longueur donnée (appelée pas) et pour une section d'excavation donnée. Il constitue une maille
élémentaire dont la répétition juxtaposée formera le tunnel complet.

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3/ travaux de génie civil des ouvrages souterrains
31/ ouvrages souterrains en section courante (suite)

Coût décomposé en sous-ensembles :

creusement, soutènements et pré-soutènements, auscultations

drainage, étanchement et revêtement

assainissement, réseaux divers, plateforme, structure de chaussée et trottoirs.

Les prix de référence avec des moyens courants : travail en 2 postes quotidiens de production et 5
jours par semaine, associés à des cadences usuelles : réalisation d'un pas complet de creusement-
soutènement en deux postes

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3/ travaux de génie civil des ouvrages souterrains
31/ ouvrages souterrains en section courante (suite)

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3/ travaux de génie civil des ouvrages souterrains
31/ ouvrages souterrains en section courante (suite)

module 2 - 2.3.1.4 estimations générales 25


3/ travaux de génie civil des ouvrages souterrains
31/ ouvrages souterrains en section courante (suite)

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3/ travaux de génie civil des ouvrages souterrains
31/ ouvrages souterrains en section courante (suite)

coût des ouvrages réalisés au tunnelier fonction de

géométrie de l'ouvrage : diamètre excavé et longueur creusée (la machine étant amortie sur toute la
longueur de l'ouvrage, son poids relatif dans le coût de creusement-soutènement-revêtement décroît
avec l'allongement du tunnel),

type de tunnelier employé : mode ouvert ou mode confiné

revêtement avec voussoirs préfabriqués ou avec revêtement coulé en place pour certains tunneliers
en mode ouvert

cadence attendue de l'excavation

Creusement-soutènement-revêtement

coûts indicatifs, en fonction du diamètre excavé, pour des cadences de référence de 350m/mois
pour les tunneliers sans confinement et 200m/mois pour les tunneliers avec confinement. Ces coûts
comprennent un revêtement en voussoirs préfabriqués.

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3/ travaux de génie civil des ouvrages souterrains
31/ ouvrages souterrains en section courante (suite)

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3/ travaux de génie civil des ouvrages souterrains
31/ ouvrages souterrains en section courante (suite)

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3/ travaux de génie civil des ouvrages souterrains
31/ ouvrages souterrains en section courante (suite)

Variations des principaux paramètres

exemples (annexes)

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3/ travaux de génie civil des ouvrages souterrains
32/ ouvrages souterrains pour l'exploitation et la sécurité
ouvrages souterrains d'exploitation et de sécurité

Groupe 1 : les communications directes avec l'extérieur ou les communications entre tubes
unidirectionnels ou entre tube bidirectionnel et galerie de sécurité le cas échéant, les niches de
sécurité et incendie, les abris et leur cheminement d'accès protégé, les galeries de retournement
pour les véhicules de secours et les garages

Groupe 2 : les éventuels ouvrages annexes de ventilation (galeries, puits et stations de ventilation
souterraines)

Groupe 3 : une éventuelle galerie parallèle de sécurité.

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4/ travaux de génie civil des ouvrages extérieurs
41/ terrassements extérieurs

Ouvrages de protection : les travaux de purge de blocs instables en falaise, les écrans de filets, la
mise en place d'un grillage.

ces travaux dépendent de l'exposition du site au risque de chute de blocs.

Terrassements : excavation des matériaux (meubles ou rocheux), évacuation des déblais jusqu'au
stock tampon situé à proximité immédiate du site.

ces prix dépendent de la nature des matériaux à excaver et notamment de la nécessité d'utiliser des
explosifs.

Soutènement des parois : travaux de confortation des talus (forage, ancrage, scellements, plaque
d'appui, béton, excavation, butonnage, murette guide pour les parois moulées, coffrages éventuels,
etc.), assainissement et le drainage des murs (nappes drainantes, barbacanes, drains)

le coût des confortations dépend de la nature des ouvrages de soutènement à réaliser.

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4/ travaux de génie civil des ouvrages extérieurs
41/ terrassements extérieurs

estimation des travaux d'excavation et de confortation des talus sur la base d'un bordereau de prix
de référence et d'un métré

> évaluation des surfaces des talus à conforter et volumes des matériaux à excaver

à partir d'une topographie du terrain et de la définition de la nature des travaux à réaliser (conditions
géologiques, nature des confortements et dimensionnement, principe de l'aménagement
architectural et paysager).

Les paramètres suivants sont déterminants pour le calcul du coût des ouvrages extérieurs :

fonctionnalités = dimensions de la plateforme

conditions géotechniques = méthodes à utiliser pour réaliser les terrassements ainsi que la nature
des confortations (terrassements simples ou parois renforcées) ;

principe architectural = le coût de ces ouvrages est très sensible aux sujétions architecturales
retenues

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4/ travaux de génie civil des ouvrages extérieurs
41/ terrassements extérieurs

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5/ travaux d'équipements de sécurité et d'exploitation

1/ ventilation sanitaire et de désenfumage


2/ alimentation électrique
3/ éclairage
4/ réseau de lutte contre l'incendie
5/ équipements de gestion, de surveillance et d'exploitation du trafic
6/ autres équipements des ouvrages spécifiques

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5/ travaux d'équipements de sécurité et d'exploitation
51/ ventilation sanitaire et de désenfumage

Lors de la conception d'un tunnel, plusieurs systèmes de ventilation sont envisageables et


dépendent du type de trafic (routier, ferroviaire, etc.), des caractéristiques de l'ouvrage et des
objectifs de désenfumage qui en découlent.

Lorsque plusieurs types de ventilation sont autorisés par la réglementation, les études de ventilation
permettent de choisir la solution la mieux adaptée.

Ces études doivent intégrer les aspects « génie civil » et « exploitation », qui peuvent avoir un
impact sur les coûts très variables d'une solution de ventilation à l'autre. Lorsque plusieurs solutions
sont raisonnablement envisageables, il est toujours judicieux d'étudier plusieurs solutions jusqu'au
stade de l'AVP.

Pour un type de ventilation donné, les pré-requis à l'estimation sont toujours :

la section aéraulique et la géométrie de l'ouvrage (longueur, pente, etc.), déterminées en lien avec
les études de génie civil,

la présence ou pas de Transports de Marchandises Dangereuses (TMD).

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5/ travaux d'équipements de sécurité et d'exploitation
51/ ventilation sanitaire et de désenfumage (suite)

3 types de ventilation mécanique :

ventilation longitudinale,

ventilation transversale,

ventilation longitudinale avec extractions massives.

Pour les ouvrages ventilés naturellement, les seuls coûts à prendre en compte sont ceux de la
ventilation des issues de secours

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5/ travaux d'équipements de sécurité et d'exploitation
51/ ventilation sanitaire et de désenfumage (suite)

ventilation longitudinale > coût moyen unitaire en €/Newton

estimation de la poussée totale à installer dans chaque tube = Ptotn

coût moyen unitaire des accélérateurs et de leurs dispositifs de fixation = xacc (en €/N)

> coût total des accélérateurs =

estimation de la poussée (en Newton) > abaques

prix comprend : coût des moto-ventilateurs, des dispositifs d'insonorisation, des châssis-supports,
des dispositifs de retenue ultime et autres accessoires (assemblage, transport, stockage et pose)

Puis ajouter celui des appareils de suivi et de contrôle des niveaux de pollution en tunnel

Par exemple : un point de mesure (dioxyde d'azote, monoxyde de carbone, opacité) tous les
300 mètres, dans chaque tube, sans que ce nombre puisse être inférieur à deux afin de limiter les
conséquences de la panne d'un capteur. Il est également prévu l'installation d'un anémomètre tous
les 300 m, dans chaque tube.

Il faut également prendre en compte le coût du dispositif de ventilation des locaux techniques du
tunnel, le coût de fourniture d'un lot de pièces de rechange, le coût des essais en usine et sur site et,
enfin, le coût de la maintenance pendant la période de garantie

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5/ travaux d'équipements de sécurité et d'exploitation
51/ ventilation sanitaire et de désenfumage (suite)

module 2 - 2.3.1.4 estimations générales 39


5/ travaux d'équipements de sécurité et d'exploitation
51/ ventilation sanitaire et de désenfumage (suite)

module 2 - 2.3.1.4 estimations générales 40


5/ travaux d'équipements de sécurité et d'exploitation
51/ ventilation sanitaire et de désenfumage (suite)

ventilation transversale

Voir exemple

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5/ travaux d'équipements de sécurité et d'exploitation
52/ alimentation électrique

Les prix de référence proposés prennent en compte les matériels des postes électriques, à savoir :

Cellules haute tension, transformateurs et, le cas échéant, livraison d'interconnexion haute tension
entre postes ; coffret de livraison.

Tableaux basse tension

Dispositifs d'alimentation secourue : ensemble de batterie – onduleur – groupe électrogène.

Câbles et appareillages de distribution en tunnel

Le raccordement au réseau du distributeur est pris en compte dans l'hypothèse d'une livraison ne
nécessitant pas la pose d'une ligne spécifique. Dans le cas contraire, il conviendra de faire une
étude particulière.

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5/ travaux d'équipements de sécurité et d'exploitation
53/ éclairage

Les prix de référence prennent en compte l'ensemble des équipements d'éclairage, pour l'éclairage
de base comme pour l'éclairage de renforcement, y compris les capteurs de régulation, à savoir :

les luminaires entièrement équipés

la serrurerie des files lumineuses : suspentes et pièces de fixation des luminaires, chemins de
câbles

les boîtes de dérivation électrique et les câbles d'alimentation jusqu'aux tableaux basse tension

les cellules photo-électriques et luminancemètres y compris câblages associés, à l'exclusion des


automates de régulation

le câblage correspondant

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5/ travaux d'équipements de sécurité et d'exploitation
54/ réseau de lutte contre l'incendie

Les prix de référence proposés comprennent :

la conduite d'eau équipée de ses différents accessoires (vanne, clapets, etc...) y compris
raccordement au réservoir ou au réseau de distribution publique ;

poteaux incendie et dispositifs de raccordement ;

surpresseurs le cas échéant

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5/ travaux d'équipements de sécurité et d'exploitation
55/ équipements de gestion, de surveillance et d'exploitation du trafic

Les prix de référence comprennent :

Équipements de gestion technique centralisée

Équipements de gestion du trafic

Équipements de surveillance et de détection

Retransmission des radiocommunications

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5/ travaux d'équipements de sécurité et d'exploitation
56/ autres équipements des ouvrages spécifiques

Ventilation des ouvrages spécifiques liés à l'exploitation et à la sécurité (es ouvrages


spécifiques liés à l'exploitation et à la sécurité à ventiler sont les issues de secours (y compris
leur sas éventuel), les locaux techniques (notamment les stations de ventilation) et les niches de
sécurité.

Serrurerie (portes installées dans les issues de secours, les niches de sécurité et les locaux
techniques)

Equipements des niches de sécurité

Les équipements réglementaires : Un poste d’appel d’urgence, un panneau de signalisation des


équipements des niches de sécurité (téléphone et extincteur), un coffret prise de courant « pompier
», un coffret équipé de 2 extincteurs,

Les équipements complémentaires : Un éclairage réalisé à l’aide d’appareils à sources


fluorescentes, une plaque sérigraphiée présentant les textes des messages à l’attention des usagers
fixée sur le mur du fond des niches, un système de détection présence dans les niches de sécurité,
un système de fermeture des niches de sécurité, le dallage des fond de niches de sécurité

Equipements divers : Hublots de jalonnement, locaux techniques (éclairage, détection incendie,


etc...), anneaux d'ancrage, équipements divers du poste de contrôle / commande spécifiques au
tunnel

module 2 - 2.3.1.4 estimations générales 46


5/ travaux d'équipements de sécurité et d'exploitation

1/ ventilation sanitaire et de désenfumage

2/ alimentation électrique

3/ éclairage

4/ réseau de lutte contre l'incendie

5/ équipements de gestion, de surveillance et d'exploitation du trafic

6/ autres équipements des ouvrages spécifiques

exemples

module 2 - 2.3.1.4 estimations générales 47


6/ études et reconnaissances et maîtrise d'oeuvre

Le coût des études et reconnaissances comprend :

les études thématiques à la charge du maître d'ouvrage (topographie, archéologie,


environnement, bruit, constructions existantes, réseaux, …) et tous les frais de maîtrise
d'ouvrages tant pour les études lors de la phase d'étude amont que pour les frais de ses propres
missions tout au long du projet (dossiers de procédures, de-concertation, débat public, étude
d'impact, enquête publique, coordination SPS, communication sur le projet, expertise, assistance
à maîtrise d'ouvrage, … )

les reconnaissances et essais géologiques, hydrogéologiques et géotechniques

Le coût de maîtrise d’œuvre est le coût correspondant à sa rémunération pour l'ensemble des
éléments de mission allant de la conception (AVP, PRO, ACT) à la réalisation (VISA, DET, AOR)

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6/ études et reconnaissances et maîtrise d'oeuvre
61/ études thématiques et autres frais de maîtrise d'ouvrage

Le coût des études thématiques peut être estimé à 7% du coût des travaux.

Ce coût comprend notamment :

les études spécifiques à mener en phase amont telle que l'étude de faisabilité qui, selon la nature,
l'environnement et la complexité du projet, peut prendre une importance très variable

les études nécessaires pour déterminer la sensibilité des constructions existantes au droit des
ouvrages à construire (vulnérabilité du bâti aux tassements, aux vibrations, …) ;

les frais propres de maîtrise d'ouvrage : frais liés à la communication, coordination SPS, dossier de
sécurité, contrôle technique et responsabilités de direction de projet ;

les missions d'assistance à maîtrise d'ouvrage (AMO), d'expertise (juridique, technique,


financière...), de conduite d'opération, d'ordonnancement (OPC au sens loi MOP), de contrôles
extérieurs.

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6/ études et reconnaissances et maîtrise d'oeuvre
62/ reconnaissances géologiques, études géotechniques

Les reconnaissances comprennent essentiellement :

les levés géologiques et hydrogéologiques de surface ;

les différents types de prospection : géophysique, sondages, campagnes spécifiques de


télédétection, ... ;

les essais géotechniques ou hydrauliques de laboratoire ou in situ en sondage ou en galerie ;

les essais de tir pour estimer les vibrations ;

les essais d'injection ou de tout autre mode de traitement des sols ;

les galeries de reconnaissance.

Le montant est déterminé à partir d'un programme de reconnaissances construit de manière à lever
les incertitudes géologiques hydrogéologiques et géotechniques, identifiées par une analyse du
contexte et la construction d'un modèle géologique.

exemple

module 2 - 2.3.1.4 estimations générales 50


6/ études et reconnaissances et maîtrise d'oeuvre
62/ maîtrise d'oeuvre

Le montant de la rémunération de maîtrise d’œuvre la mission de base « équivalente »

Il correspond au travail fourni depuis les études de conception de l'ouvrage et pendant le suivi de la
réalisation jusqu'à sa réception.

La somme globale est estimée forfaitairement pour un tunnel de difficulté moyenne à 9 % du


montant de l'ensemble des travaux.

La phase de conception comprend les éléments de mission de maîtrise d'œuvre au sens de la Loi
MOP qui précèdent le début des travaux : AVP, PRO et ACT.

La phase de réalisation recouvre les éléments de missions compris entre le début des travaux et la
réception de l'ouvrage tels que définis par la Loi MOP : VISA, DET et AOR.

La répartition des 9% est proposée comme suit : 4% pour la conception et 5% pour les travaux. C'est
un ordre de grandeur qui doit être majoré pour la phase de réalisation (DET surtout) lorsque la durée
des travaux est importante et/ou lorsque l'organisation est complexe (plusieurs attaques, …).

La mission de maitrise d'oeuvre comprend les missions géotechniques principales (G12, G2 et


G3.définies par la norme NF P 94 500).

Elle doit être majorée pour des études géotechniques spécifiques (étude spécifique de fondation des
ouvrages à l'air libre, étude hydrogéologique, …).

module 2 - 2.3.1.4 estimations générales 51


7/ provision pour risques
71/ méthodologie, vocabulaire
Cf cours 2,3,1,5

Pour déterminer le montant de la PRI, il est recommandé d'appliquer la procédure de management


des risques telle que développée dans la norme ISO 31 000 – «Management du risque-Principes et
lignes directrices ».

L'appréciation du risque se décompose en trois étapes :

L'identification consiste à recenser toutes les incertitudes géologiques, hydrogéologiques ou/et


géotechniques mises en évidence lors de l'établissement du modèle géologique et du profil en long
géotechnique prévisionnels et à déterminer si ces incertitudes constituent ou non des sources de
risques.

L'analyse consiste, pour chacune des sources de risques identifiées précédemment, à en imaginer
l'effet pour le projet et à déterminer pour les scénarios correspondants la vraisemblance, la
conséquence et le niveau du risque.

L'évaluation du risque consiste à comparer le niveau de risque précédemment déterminé avec les
critères de risque (termes de référence vis-à-vis desquels l'importance d'un risque est évaluée) fixés
par le maître d'ouvrage afin de déterminer si le risque et/ou son importance sont acceptables ou
tolérables. Si l'évaluation du risque conclut que le niveau de risque est inacceptable, le risque doit
faire l'objet de mesures de traitement.

Pour parvenir à une gestion des risques pertinente au moment du lancement des travaux, il est
nécessaire que la démarche d'analyse ait débuté dès le commencement des études et que
progressivement le niveau de risque (R) ait été fortement abaissé par réduction soit de la
vraisemblance (V) soit de la conséquence (C) soit des deux simultanément.
module 2 - 2.3.1.4 estimations générales 52
Annexes

Cf dossier pilote
Annexe A : Cas particulier des EO et des EP

Annexe B : Méthode utilisée par RFF


Annexe C : Choix des largeurs roulables

Annexe D : Géométrie des ouvrages – exemples de fonctionnalités


Annexe E : Détails des profils types de soutènement
Annexe F : Représentation graphique du coût des profils types en méthode conventionnelle (y
compris l'influence des cadences)

Annexe G : Représentation graphique du coût des ouvrages au tunnelier (y compris l'influence des
cadences)
Annexe H : Compléments pour l'estimation des coûts de ventilation et serrurerie

Annexe J : Définitions, vocabulaire du risque

module 2 - 2.3.1.4 estimations générales 53

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