Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1 / introduction
2 / données d'entrée pour l'estimation
3 / travaux de génie civil des ouvrages souterrains
4 / travaux de génie civil des ouvrages extérieurs
5 / travaux d'équipements de sécurité et d'exploitation
6 / études et reconnaissances et maîtrise d'oeuvre
7 / provision pour risques
éléments nécessaires à l'estimation du coût prévisionnel des travaux de construction d'un tunnel
neuf à l'issue des études d'avant-projet (AVP) au sens de la loi MOP
ce coût prévisionnel des travaux doit être complété par les coûts des études et des acquisitions
foncières pour constituer le coût de référence. Ce dernier fixe la référence pour apprécier l'évolution
de l'estimation tout au long du projet jusqu'au coût final constaté
les tunnels sont des ouvrages d'art non courants (OANC) et font l'objet d'une étude d'avant projet
d'ouvrage d'art (APOA) lors des études d'AVP
ouvrages creusés en méthode conventionnelle ou au tunnelier (sont exclus les tunnels immergés et
les tranchées couvertes)
Les prix sont donnés hors taxes à la date de valeur de janvier 2011
(une estimation technique des travaux (y compris frais d'étude, de maitrise d’œuvre et de
maitrise d'ouvrage) + une somme à valoir)
L'estimation brute =
Estimation technique :
estimation raisonnablement prudente (sans majorations excessives) de toutes les parties d'ouvrage
définie en rapport à des conditions attendues pour l'exécution des travaux et décrits dans l'APOA
L'estimation technique exprime le coût de construction de l'ouvrage selon les dispositions formulées
dans le pré-programme du tunnel et confirmées dans le programme
doit couvrir l'ensemble des imprécisions qui subsistent dans la définition des parties d'ouvrage
ne doit pas couvrir les incertitudes liées au niveau de connaissance du contexte géologique qui sont
traitées dans la provision pour risques
par exemple :
celles qui résultent du mode d'estimation de la section courante qui s'appuie sur un choix dans une
liste arrêtée de sections utiles
celles qui peuvent résulter d'un positionnement non définitif des têtes et donc d'une variation
sensible de la longueur de l'ouvrage, par exemple en fonction de la précision des données
topographiques disponibles
celles qui résultent de choix non définitifs sur les réseaux en plateformes, voire même sur le nombre
et la dimension d'ouvrages annexes
Au stade de l'APOA, le niveau d'étude de chaque partie d'ouvrage doit permettre de limiter
l'imprécision globale de l'estimation à une valeur de l'ordre de 5%
d'une provision destinée à couvrir les risques identifiés lors des études
La provision pour risques identifiés couvre notamment les incertitudes liées au niveau de
connaissance du contexte géologique
La provision pour risques non identifiés est destinée à couvrir les imprévus
Cf cours 2,3,1,5
Les tunnels sont des ouvrages complexes dont le niveau de connaissance géologique est
nécessairement partiel. En conséquence, l'estimation est donnée sous la forme d'une fourchette qui
reflète cette incertitude.
Les études de conception doivent donc s'accompagner d'une analyse des risques pour évaluer cette
incertitude
C'est l'analyse des risques qui doit seule refléter le niveau de connaissance partiel. La provision pour
risques couvre une estimation « réaliste » de ces risques établie à partir de scénarios de
déroulement des travaux.
La somme totale estimation brute + provision pour risques ne constitue pas un coût plafond absolu
et le niveau d'acceptabilité du risque doit être fixé en accord avec le MOA.
Pour l'AVP le CETU recommande cependant de traiter absolument les risques identifiés principaux
lorsque l'étendue de la fourchette dépasse 20% du montant de l'estimation brute.
Cela signifie que l'importance des reconnaissances à engager pendant les études d'AVP (ou avant)
pour atteindre cet objectif peut être très variable selon le contexte
Prix de référence des travaux = des prix permettant de procéder à une estimation qui s'applique :
soit à des éléments d'ouvrages complets pouvant faire l'objet d'un métrage systématique (par
exemple un mètre de creusement-soutènement, à géométrie et conditions géotechniques données) ;
soit à des natures de travaux dont les quantités doivent être estimées au cas par cas (par exemple
mètre cube de terrain excavé au niveau des têtes).
Les prix de référence sont donc des prix globaux provenant du regroupement de prix unitaires (tels
qu'ils apparaissent dans les détails estimatifs des marchés de travaux).
Conformément à l'article 10.3 du CCAG Travaux , ils intègrent : - les déboursés ou frais directs de
l'entreprise (main d'œuvre, matériaux et matières consommables, matériel) - les frais généraux
(frais de chantier et de siège, d'agence, assurances, amortissement des matériels indivis, gérance et
mandat, les impôts et taxes) - la marge de l'entreprise pour risques et bénéfices
Les prix de référence comprennent les installations de chantier (y compris leur fonctionnement et
leur repliement) et l'exécution des travaux
Les valeurs fournies sont attachées aux conditions économiques de janvier 2011
L'actualisation des valeurs fait appel aux index de prix publiés par le Ministère de l'écologie, du
développement durable, des transports et du logement
Pour le génie civil et les terrassements à l'air libre : index TP02 – Ouvrages d'art en site terrestre,
fluvial ou maritime et fondations spéciales, index TP03 – Terrassements généraux
Pour le génie civil en souterrain, depuis janvier 2004 : index TP05a – Travaux en souterrain
traditionnels, index TP05b – Travaux en souterrain au tunnelier
Pour les équipements de ventilation : BT41 – Ventilation et conditionnement d’air, Pour les autres
équipements : BT47 – Électricité.
La conception géométrique du profil en travers s'appuie en premier lieu sur l'analyse des
fonctionnalités. Elle est propre à chaque ouvrage et doit ainsi faire l'objet d'une étude détaillée
intégrant les contraintes et exigences de chaque projet.
Des ordres de grandeur selon les fonctionnalités attendues de l'ouvrage et selon qu'il s'agit d'un
tunnel routier, d'un tunnel ferroviaire ou d'une galerie de sécurité.
Tunnel routier
fonction du trafic prévisionnel, du type de route et des exigences de sécurité. A noter que le choix de
la largeur roulable dépend en particulier des conditions de circulation choisies au droit d'un véhicule
en panne.
Exemples :
Tunnel ferroviaire
la section transversale des ouvrages ferroviaires s'appuie sur le choix d'un gabarit ferroviaire (Union
Internationale des Chemins de Fer (UIC) les distingue selon une classification tenant compte de leur
hiérarchie)
le gabarit GB1 facilite l’admission des services de transport de conteneurs de grandes dimensions
sur certains parcours ;
Chaque gabarit est défini à partir d'un contour de référence cinématique qui lui est propre et après
application de ses règles associées
La conception géométrique du profil en travers doit par ailleurs tenir compte le cas échéant des
prescriptions des réglementations nationale et européenne relatives à la sécurité des tunnels
ferroviaires ainsi que des conditions de vitesse liées au confort tympanique.
Tout comme pour les ouvrages routiers, on distingue les tunnels à voie unique des tunnels à double
voie.
les coûts liés au creusement et au soutènement de l'ouvrage = part importante du coût total de
réalisation d'un ouvrage.
très variables selon la méthode de construction employée, elle-même dépendant notamment des
conditions géologiques et géotechniques rencontrées. Pour une même section d'ouvrage, ils
peuvent varier dans une fourchette de 1 à 4 si les conditions géologiques imposent le recours à des
techniques d'excavation et de soutènement les plus lourdes.
> analyse géologique et géotechnique spécifique à réaliser dès les premières phases d'étude.
> construction d'un modèle géologique et d'un profil géologique prévisionnel basés sur l'état des
connaissances acquises = justification de la méthode de creusement utilisée
pour les ouvrages les plus courts (< 1000 m), la méthode conventionnelle reste la plupart du temps
la plus compétitive, aussi bien en termes de coûts de construction qu'en termes de délais de
réalisation
pour les ouvrages plus longs (> 3000 m), le creusement au tunnelier s'avère la plupart du temps
plus compétitif, aussi bien financièrement qu'en termes de délais de réalisation
creusement au tunnelier > cf type de machine > en fonction de leur mode de creusement et de
confinement : sans confinement, avec confinement (pression de boue ou pression de terre)
Le choix du système de ventilation conditionne aussi bien le coût des équipements que la
conception de la section transversale (présence d'une dalle de ventilation ou d'accélérateurs).
L'analyse requiert en préalable la définition d'un système de ventilation parmi quatre solutions :
Ventilation longitudinale
Ventilation transversale
Pour les tunnels routiers, ce choix résulte essentiellement des exigences de sécurité telles
qu'explicitées notamment dans l'instruction technique relative à la sécurité dans les tunnels routiers
d'une longueur supérieure à 300 m.
Les coûts d'équipement varient surtout en fonction de l'usage du tunnel donc de la nature et du
mode d'exploitation de l'itinéraire sur lequel l'ouvrage est implanté. Cette dépendance affecte
généralement deux facteurs :
- le niveau global d'équipement lié principalement à la nature de l'ouvrage : tunnel de liaison peu
circulé ou, à l'opposé, tunnel urbain très fortement circulé ou longs tunnels bidirectionnels
- la qualité et surtout le degré de complexité des matériels utilisés : équipements très rustiques pour
les tunnels faisant l'objet d'une exploitation très légère ou équipements très sophistiqués pour les
tunnels urbains intégrés à un réseau d'exploitation élaboré.
Ces coûts sont à traiter en liaison avec ceux des équipements de l'itinéraire sur lequel est implanté
le tunnel (alimentation électrique commune, réseau de télétransmission desservant l'ensemble de
l'itinéraire ; signalisation directionnelle liée aux échangeurs extérieurs, etc...).
des fonctionnalités attendues pour l'ouvrage, qui en conditionnent la section excavée, le nombre de
tubes
Un profil type est défini comme l'ensemble des procédés de construction mis en œuvre sur une
longueur donnée (appelée pas) et pour une section d'excavation donnée. Il constitue une maille
élémentaire dont la répétition juxtaposée formera le tunnel complet.
Les prix de référence avec des moyens courants : travail en 2 postes quotidiens de production et 5
jours par semaine, associés à des cadences usuelles : réalisation d'un pas complet de creusement-
soutènement en deux postes
géométrie de l'ouvrage : diamètre excavé et longueur creusée (la machine étant amortie sur toute la
longueur de l'ouvrage, son poids relatif dans le coût de creusement-soutènement-revêtement décroît
avec l'allongement du tunnel),
revêtement avec voussoirs préfabriqués ou avec revêtement coulé en place pour certains tunneliers
en mode ouvert
Creusement-soutènement-revêtement
coûts indicatifs, en fonction du diamètre excavé, pour des cadences de référence de 350m/mois
pour les tunneliers sans confinement et 200m/mois pour les tunneliers avec confinement. Ces coûts
comprennent un revêtement en voussoirs préfabriqués.
exemples (annexes)
Groupe 1 : les communications directes avec l'extérieur ou les communications entre tubes
unidirectionnels ou entre tube bidirectionnel et galerie de sécurité le cas échéant, les niches de
sécurité et incendie, les abris et leur cheminement d'accès protégé, les galeries de retournement
pour les véhicules de secours et les garages
Groupe 2 : les éventuels ouvrages annexes de ventilation (galeries, puits et stations de ventilation
souterraines)
Ouvrages de protection : les travaux de purge de blocs instables en falaise, les écrans de filets, la
mise en place d'un grillage.
Terrassements : excavation des matériaux (meubles ou rocheux), évacuation des déblais jusqu'au
stock tampon situé à proximité immédiate du site.
ces prix dépendent de la nature des matériaux à excaver et notamment de la nécessité d'utiliser des
explosifs.
Soutènement des parois : travaux de confortation des talus (forage, ancrage, scellements, plaque
d'appui, béton, excavation, butonnage, murette guide pour les parois moulées, coffrages éventuels,
etc.), assainissement et le drainage des murs (nappes drainantes, barbacanes, drains)
estimation des travaux d'excavation et de confortation des talus sur la base d'un bordereau de prix
de référence et d'un métré
> évaluation des surfaces des talus à conforter et volumes des matériaux à excaver
à partir d'une topographie du terrain et de la définition de la nature des travaux à réaliser (conditions
géologiques, nature des confortements et dimensionnement, principe de l'aménagement
architectural et paysager).
Les paramètres suivants sont déterminants pour le calcul du coût des ouvrages extérieurs :
conditions géotechniques = méthodes à utiliser pour réaliser les terrassements ainsi que la nature
des confortations (terrassements simples ou parois renforcées) ;
principe architectural = le coût de ces ouvrages est très sensible aux sujétions architecturales
retenues
Lorsque plusieurs types de ventilation sont autorisés par la réglementation, les études de ventilation
permettent de choisir la solution la mieux adaptée.
Ces études doivent intégrer les aspects « génie civil » et « exploitation », qui peuvent avoir un
impact sur les coûts très variables d'une solution de ventilation à l'autre. Lorsque plusieurs solutions
sont raisonnablement envisageables, il est toujours judicieux d'étudier plusieurs solutions jusqu'au
stade de l'AVP.
la section aéraulique et la géométrie de l'ouvrage (longueur, pente, etc.), déterminées en lien avec
les études de génie civil,
ventilation longitudinale,
ventilation transversale,
Pour les ouvrages ventilés naturellement, les seuls coûts à prendre en compte sont ceux de la
ventilation des issues de secours
coût moyen unitaire des accélérateurs et de leurs dispositifs de fixation = xacc (en €/N)
prix comprend : coût des moto-ventilateurs, des dispositifs d'insonorisation, des châssis-supports,
des dispositifs de retenue ultime et autres accessoires (assemblage, transport, stockage et pose)
Puis ajouter celui des appareils de suivi et de contrôle des niveaux de pollution en tunnel
Par exemple : un point de mesure (dioxyde d'azote, monoxyde de carbone, opacité) tous les
300 mètres, dans chaque tube, sans que ce nombre puisse être inférieur à deux afin de limiter les
conséquences de la panne d'un capteur. Il est également prévu l'installation d'un anémomètre tous
les 300 m, dans chaque tube.
Il faut également prendre en compte le coût du dispositif de ventilation des locaux techniques du
tunnel, le coût de fourniture d'un lot de pièces de rechange, le coût des essais en usine et sur site et,
enfin, le coût de la maintenance pendant la période de garantie
ventilation transversale
Voir exemple
Les prix de référence proposés prennent en compte les matériels des postes électriques, à savoir :
Cellules haute tension, transformateurs et, le cas échéant, livraison d'interconnexion haute tension
entre postes ; coffret de livraison.
Le raccordement au réseau du distributeur est pris en compte dans l'hypothèse d'une livraison ne
nécessitant pas la pose d'une ligne spécifique. Dans le cas contraire, il conviendra de faire une
étude particulière.
Les prix de référence prennent en compte l'ensemble des équipements d'éclairage, pour l'éclairage
de base comme pour l'éclairage de renforcement, y compris les capteurs de régulation, à savoir :
la serrurerie des files lumineuses : suspentes et pièces de fixation des luminaires, chemins de
câbles
les boîtes de dérivation électrique et les câbles d'alimentation jusqu'aux tableaux basse tension
le câblage correspondant
la conduite d'eau équipée de ses différents accessoires (vanne, clapets, etc...) y compris
raccordement au réservoir ou au réseau de distribution publique ;
Serrurerie (portes installées dans les issues de secours, les niches de sécurité et les locaux
techniques)
2/ alimentation électrique
3/ éclairage
exemples
Le coût de maîtrise d’œuvre est le coût correspondant à sa rémunération pour l'ensemble des
éléments de mission allant de la conception (AVP, PRO, ACT) à la réalisation (VISA, DET, AOR)
Le coût des études thématiques peut être estimé à 7% du coût des travaux.
les études spécifiques à mener en phase amont telle que l'étude de faisabilité qui, selon la nature,
l'environnement et la complexité du projet, peut prendre une importance très variable
les études nécessaires pour déterminer la sensibilité des constructions existantes au droit des
ouvrages à construire (vulnérabilité du bâti aux tassements, aux vibrations, …) ;
les frais propres de maîtrise d'ouvrage : frais liés à la communication, coordination SPS, dossier de
sécurité, contrôle technique et responsabilités de direction de projet ;
Le montant est déterminé à partir d'un programme de reconnaissances construit de manière à lever
les incertitudes géologiques hydrogéologiques et géotechniques, identifiées par une analyse du
contexte et la construction d'un modèle géologique.
exemple
Il correspond au travail fourni depuis les études de conception de l'ouvrage et pendant le suivi de la
réalisation jusqu'à sa réception.
La phase de conception comprend les éléments de mission de maîtrise d'œuvre au sens de la Loi
MOP qui précèdent le début des travaux : AVP, PRO et ACT.
La phase de réalisation recouvre les éléments de missions compris entre le début des travaux et la
réception de l'ouvrage tels que définis par la Loi MOP : VISA, DET et AOR.
La répartition des 9% est proposée comme suit : 4% pour la conception et 5% pour les travaux. C'est
un ordre de grandeur qui doit être majoré pour la phase de réalisation (DET surtout) lorsque la durée
des travaux est importante et/ou lorsque l'organisation est complexe (plusieurs attaques, …).
Elle doit être majorée pour des études géotechniques spécifiques (étude spécifique de fondation des
ouvrages à l'air libre, étude hydrogéologique, …).
L'analyse consiste, pour chacune des sources de risques identifiées précédemment, à en imaginer
l'effet pour le projet et à déterminer pour les scénarios correspondants la vraisemblance, la
conséquence et le niveau du risque.
L'évaluation du risque consiste à comparer le niveau de risque précédemment déterminé avec les
critères de risque (termes de référence vis-à-vis desquels l'importance d'un risque est évaluée) fixés
par le maître d'ouvrage afin de déterminer si le risque et/ou son importance sont acceptables ou
tolérables. Si l'évaluation du risque conclut que le niveau de risque est inacceptable, le risque doit
faire l'objet de mesures de traitement.
Pour parvenir à une gestion des risques pertinente au moment du lancement des travaux, il est
nécessaire que la démarche d'analyse ait débuté dès le commencement des études et que
progressivement le niveau de risque (R) ait été fortement abaissé par réduction soit de la
vraisemblance (V) soit de la conséquence (C) soit des deux simultanément.
module 2 - 2.3.1.4 estimations générales 52
Annexes
Cf dossier pilote
Annexe A : Cas particulier des EO et des EP
Annexe G : Représentation graphique du coût des ouvrages au tunnelier (y compris l'influence des
cadences)
Annexe H : Compléments pour l'estimation des coûts de ventilation et serrurerie