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BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages généraux
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o Jean Combacau, Serge Sur, Droit international public, Edition Montchrestien, Paris,
1993.
o Jean DUFFAR, contribution à l’étude des privilèges et immunités des organisations
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o Joe Verhoeven, le droit international des immunités, contestation ou consolidation,
édition Larcier, Paris, 2004
o Leila Massaoudi, Hubert Joly, Dictionnaire de la Diplomatie (français-arabe),
éditions OKAD, Rabat, novembre 2001
o Marie-Claude Smouts, Dario Battistella, Pascal Vennesson, Dictionnaire des
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o Mwayila TSHIYEMBE, organisations internationales, théorie générale et étude de
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o Ngugen Quoc DinH, Patrick Daillier, Alain Pellet, Droit international public,
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o Pierre Marie, Dupuy, Droit international public, Edition Dalloz, Paris, 1998.
o Sally El Sawah, Les immunités des Etats et des organisations internationales,
Immunités et procès équitable, éditions Larcier, Paris, 2012, chapitre 3
Documents et travaux :
o Convention de Vienne sur la représentation des Etats dans leurs relations avec les
organisations internationales de caractère universel du 14 mars 1975
o Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies, approuvée par
l’Assemblée Générale des Nations Unies du 13 février 1946
o Convention de New York du 21 novembre 1947 sur les privilèges et immunités des
institutions spécialisées.
SOMMAIRE
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INTRODUCTION
CONCLUSION
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Selon la Commission du Droit International, (1956), une organisation internationale
peut être définie comme une « association d’Etats, constituée par traité, dotée d’une
constitution, d’organes communs et possédant une personnalité juridique distincte de celle des
Etats membres. » Il ressort de cette définition, les caractéristiques fondamentales d’une
organisation intergouvernementale, au sens de l’article premier de la Convention de Vienne
sur la représentation des Etats dans leurs relations avec les organisations internationales de
caractère universel de 1975. Par ailleurs, une organisation internationale est considérée
comme étant un sujet de droit international et est soumise aux règles du droit international
public. Elle se distingue d’une organisation non gouvernementale (ONG) qui, comme son
nom l’indique, …. Est soumise au droit privé. Le rôle des organisations internationales s’est
accru depuis la fin de la seconde guerre mondiale avec la multiplication des échanges liés à la
mondialisation. Elles apportent, par exemple, un cadre juridique à certaines activités au plan
mondial ou sur certaines zones géographiques. Elles constituent un cadre institutionnel par
excellence au sein duquel les Etats mènent des réflexions sur divers domaines, sujets, défis ou
problèmes mondiaux et ce, en favorisant la coopération et les relations amicales entre eux. La
section première de la convention de New York sur les privilèges et immunités des Nations
Unies de 1946 dispose que l’ONU comme toute autre organisation internationale d’ailleurs
possède une personnalité juridique, ce qui engage sa responsabilité vis-à-vis de ses
fonctionnaires et de l’Etat de siège. Cette personnalité juridique lui est reconnu dans un
célèbre avis de la Cour internationale de Justice du 11 avril 1949, sur la réparation des
dommages subis au service des Nations Unies dans l’affaire Bernadotte. De plus, en tant que
sujet de droit international, une organisation internationale jouit de droits mais aussi
d’obligations.
De ce fait, il est à noter que bien avant 1945, il n’existait pas de règlementation
multilatérale relative aux privilèges et immunités des organisations internationales. Les rares
textes existants concernaient uniquement le personnel des certaines organisations
internationales. Même le Pacte de la SDN (Société des Nations), dans son article 7, ne visait
que les agents de la SDN. Quant à la situation de celle-ci, en tant qu’entité, elle ne fut réglée
que par un arrangement spécial, conclu entre la SDN et un seul Etat membre qui était en
même temps le pays de siège, la Suisse. Par conséquent, rompant avec ce silence, la Charte de
l’ONU, a expressément décidé que « l’Organisation jouit, sur le territoire de chacun de ses
membres, des privilèges et immunités qui lui sont nécessaires pour atteindre ses buts (article
105, alinéa 1 Charte ONU) sans faire aucune distinction entre l’Etat de siège et les autres ».
Depuis, des principes semblables ont été introduits dans les statuts de toutes les organisations
internationales créées postérieurement, qu’elles soient régionales ou sous-régionales. On
regroupe sous l'appellation de privilèges et immunités un ensemble de dispositions concernant
les organisations internationales elles-mêmes, leurs personnels et les représentations des Etats
auprès de ces organisations. Aussi, les agents des organisations internationales sont des
fonctionnaires internationaux. Ils exercent une fonction publique non pas au service d’un Etat,
mais de l’ensemble des Etats membres de l’organisation.
Pour répondre à ces questions, il convient de traiter des considérations générales sur
lesprivilèges et immunités des organisations internationales (I) ensuite, il s’agira de montrer
les limites au principe des privilèges et immunités des organisations internationales (II).
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La notion de privilèges et immunités est pratiquement inhérente aux organisations
internationales, dans la mesure où elle vise à sauvegarder l'indépendance et le bon
fonctionnement de ces dernières. Pour cela, il convient avant tout de présenter les privilèges et
immunités de l’organisation elle-même en tant qu’entité et ensuite de présenter ceux relatifs
aux agents de l’organisation (ceci s’entend par les fonctionnaires de l’organisation et les
représentants des Etats membres auprès de l’organisation).
A titre d’exemple on peut citer l’article 105 alinéa.1 de la charte de l’ONU qui dispose
que : « l’organisation jouit sur le territoire de chacun de ses membres des privilèges et
immunités qui lui sont nécessaires pour atteindre ses buts ». Cette disposition trouve son
équivalent dans les conventions et traités constitutifs des institutions spécialisées, notamment
la Convention de New York du 21 novembre 1947sur les privilèges et immunités des
institutions spécialisées.
Tous les locaux affectés à l’organisation sont présumés affectés à sa vie privée et
bénéficient en conséquence d’une protection uniforme. (Terrain nus, immeubles bâtis,
garages). Ces locaux et bâtiments protègent une vie privée localisée et implantée. Quant aux
archives en quelque lieu qu’ils se trouvent sont également protégés aux termes se la section 4
de la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies : « Les archives de
l’organisation et d’une manière générale tous les documents lui appartenant ou détenus
par elle est inviolables ou qu’ils se trouvent ».
- L’immunité de juridiction :
Cette immunité permet aux organisations d’échapper aux poursuites judiciaires devant les
tribunaux nationaux de l’État du siège. Il ya là une garantie fondamentale de l’indépendance
de ces institutions.
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transfert de toutes devises étrangers et les États hôtes renoncent à percevoir sur elle tous les
impôts directs voire indirects lorsque cela est possible.
L’organisation bénéficie sur le territoire de chaque membre d’un traitement favorable pour
ses communications officielles. Toutes ses communications officielles ne pourront être
censurées.
Les agents de l’organisation sont les agents exerçant, de façon exclusive et continue, une
fonction publique au service d’une organisation internationale. Ils sont soumis que un régime
juridique d’origine internationale. Leurs statut et immunités sont directement inspirés de ceux
dont jouissent les agents diplomatiques et consulaires. Il ya lieu de distinguer ici les
représentants des Etats membres des organisations internationales et les fonctionnaires de
l’organisation.
L’inviolabilité de leur personne : les autorités locales se doivent de protéger leur personne et
d’assurer le respect de leur intégrité.
L’immunité de juridiction et d’exécution : les tribunaux locaux du moins à raison des actes
accomplis dans l’exercice de leurs fonctions par les représentants des membres de
l’organisation ne sauraient les saisir.L’article 30 de la Convention consacre l’immunité de
juridiction pénale, civile et administrative dont jouissent ces membres.
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L’immunité fiscale les dispensant de payer l’impôt sur leur salaire, dont ils n’ont pas à
déclarer le montant à l’administration locale.
Exemption pour eux-mêmes et pour leurs conjoints à l’égard de toutes mesures restrictives
relatives à l’immigration, de toutes formalités d’enregistrement des étrangers.
Ceux-ci sont des agents locaux, travaillant au sein de l’organisation comme son personnel.
Ils bénéficient de :
L’immunité de juridiction pour les actes accomplis dans le cadre de leurs fonctions, y
compris leurs paroles et écrits.
L’exonération d’impôts sur les traitements et émoluments versés par l’organisation. Aussi,
ils sont exemptés de toute obligation relative au service national ;
Ils ne sont pas soumis, de même que leurs conjoints et les membres de leurs familles vivant à
leurs charges, aux dispositions limitant l'immigration et aux formalités d'enregistrement des
étrangers ;
Ils jouissent également du droit d'importer en franchise leurs mobiliers et leurs effets à
l'occasion de leur prise de fonction dans le pays intéressé.
Par limites, on entend les exceptions qui son liées à la jouissance par l’organisation
internationale, ou par ses agents (fonctionnaires et représentants des Etats), de droits,
privilèges, facilités ou immunités qui leur sont reconnus par les divers textes régissant les
privilèges et immunités des organisations internationales, étant entendu que ceux-ci ne leur
sont pas accordés de façon absolue. Aussi, ces exceptions concernent généralement
l’immunité de juridiction. Il est nécessaire d’analyser les exceptions à l’usage des privilèges et
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immunités de l’organisation internationale (A) et ensuite, d’examiner les cas de levée des
immunités de l’organisation (B).
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l’organisation. Au surplus, cette situation parfois exploitée, exposait l’organisation à
l’impopularité.
Même s’il est rare que les OI renoncent à leurs privilèges et immunités, il n’en est pas de
même pour la levée de l’immunité de juridiction de leurs agents.
Enfin les Etats membres d’une organisation internationale se voient accordés la possibilité
de lever l’immunité de leurs représentants comme le dispose la section 14 de la convention
sur les privilèges et immunités des nations unies dispose que les privilèges et immunités sont
accordés aux représentants des Membres non à leur avantage personnel, mais dans le but
d'assurer en toute indépendance l'exercice de leurs fonctions en rapport avec l'Organisation.
Par conséquent, un Membre a non seulement le droit, mais le devoir de lever l'immunité de
son représentant dans tous les cas où, à son avis, l'immunité empêcherait que justice soit faite
et où elle peut être levée sans nuire au but pour lequel l'immunité est accordée. Autrement dit,
les actes commis par le fonctionnaire international en dehors de l’exercice de ses fonctions ne
sont pas couverts par l’immunité. Par ailleurs, un fonctionnaire international pourra toujours
répondre des actes commis en sa qualité officielle si son immunité était levée. On le voit : les
fonctionnaires internationaux bénéficient d’une immunité réduite, relative et limitée.
Appliqué à l’affaire DSK (Dominique Strauss Kahn), on se rend vite compte que les
différents chefs qui lui sont reprochés ne peuvent se rattacher à la fonction d’un Directeur
Général du FMI : Acte sexuel criminel au premier degré, tentative de viol au premier degré,
agression sexuelle au premier degré, attouchements sexuels non consentis, agression sexuelle
au troisième degré. Le traitement qui lui a été réservé par la justice de l’Etat de New York est
donc compatible avec le droit international.
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A tout ce ci pourrait s’ajouter l’abus des agents internationaux des fonctions qui leur sont
dévolues par l’organisation. Lorsqu’ils outrepassent leurs fonctions à travers la manifestation
d’un excès de pouvoir, ils peuvent cependant être relevés de leurs immunités.
Somme toute, il convient de rappeler que les privilèges et immunités dont jouissent les
organisations internationales et leurs agents sont donc la condition sine qua non qui leur
permet de rester indépendants et de mener à bien leurs fonctions. Ces privilèges doivent leur
être garantis et respectés par tous les Etats membres de l’organisation ou même par les Etats
observateurs, dans la mesure où un motif politique, ou économique ne doit être invoqué pour
astreindre ou les limiter. Ainsi, les agents de l’organisation, malgré les privilèges et
immunités dont ils bénéficient, sont dans l’obligation de respecter les lois et règlements des
Etats hôtes (ou Etats de siège). Ils ne doivent pas s’immiscer dans leurs affaires internes. Tout
compte fait, ces privilèges et immunités, ne leur étant pas accordés de façon absolu, ils
prennent fin en cas de cessation de fonction d’un membre du personnel de l’organisation
internationale. Mais la fin des privilèges et immunités est relative, et dépend du grade ou de la
position du membre. Pour les experts en mission au sein de l’organisation internationale par
exemple, ils ne jouissent de leurs privilèges et immunités que pendant la durée de leur
mission, y compris le temps du voyage. Il en est de même pour les représentants des Etats
membres, car il faudrait éviter que les immunités et privilèges couvrent même leurs séjours
non autorisés, ou n’entrant pas dans le cadre de leur exercice de fonction.
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