Vous êtes sur la page 1sur 8

INTRODUCTION

Pour Michel de Villiers, professeur de droit constitutionnel, le


contrôle de constitutionnalité est une "Procédure ou ensemble de
procédures ayant pour objet de garantir la suprématie de la
Constitution en annulant, ou en paralysant l'application de tout acte
[généralement une loi], qui lui serait contraire".

I. DEFINITION
Le contrôle de constitutionnalité est un contrôle juridictionnel visant à assurer
la conformité des normes de droit à la Constitution, norme juridique suprême
d'un État. Ce contrôle revêt des formes et des modalités différentes à travers
les divers systèmes juridiques, et est valable aussi bien pour les normes
internes (règlements, lois), qu'externes (traités internationaux).

NB :

1. Qui effectue le contrôle de constitutionnalité ?


Le contrôle de constitutionnalité des lois (ainsi que des traités et engagements
internationaux) est exercé par le Conseil constitutionnel. ... Une décision
déclarant une loi inconstitutionnelle fait obstacle à sa promulgation.
2. Quelle est la légitimité du contrôle de constitutionnalité ?
La légitimité du contrôle de constitutionnalité Kelsen, par le biais de sa
pyramide a établi une hiérarchie des normes avec à son sommet, la
Constitution. ... Il a donc une légitimité au nom de l'intérêt général.
Aujourd'hui, il n'est de loi que conforme à la Constitution, le Conseil est le «
gardien » de cette conformité.

3. Quel est l'organe de contrôle de la constitutionnalité de la loi ?


Le Conseil constitutionnel est la juridiction chargée de la régulation du
fonctionnement des pouvoirs publics. Il est juge de la conformité de la loi au
bloc de constitutionnalité, du contrôle de l'élection présidentielle et des
élections parlementaires.

4. Comment justifier l'exercice du contrôle de constitutionnalité ?


Ce contrôle est exercé sous la forme d'un recours direct devant le juge
constitutionnel. Les juridictions non constitutionnelles ne font pas de filtrage
dans le cas du contrôle par voie d'action. Le contrôle peut avoir lieu avant
l'entrée en vigueur de la norme ou une fois la norme entrée en vigueur...
II. VOIES DE CONTROLE
1. Contrôle par voie d'action
Le contrôle par voie d'action est un contrôle de la conformité d'une norme
(considérée par rapport à la norme constitutionnelle) et qui après contestation
est directement adressé à la norme en question, utilisé uniquement dans des
fins d'abrogation ou de réforme de celle-ci.

Ce contrôle est exercé sous la forme d'un recours direct devant le juge
constitutionnel. Les juridictions non constitutionnelles ne font pas de filtrage
dans le cas du contrôle par voie d'action.

Le contrôle peut avoir lieu avant l'entrée en vigueur de la norme ou une fois la
norme entrée en vigueur...

2. Contrôle par voie d'exception


Le contrôle par voie d'exception est un contrôle de la conformité d'une norme
considérée par rapport à la norme constitutionnelle incidemment à un
problème juridique. La contestation de la norme en question n'est alors que la
conséquence d'un problème juridique autre.

Autrement dit, le contrôle par voie d'exception est exercé à l'occasion d'un
procès devant un juge ordinaire ou une juridiction non constitutionnelle. La
question est soulevée devant le juge, ou par le juge lui-même. Elle doit être
tranchée avant le règlement au fond du litige, toutefois, il convient d'ajouter
que la décision rendue par le juge est dite "exceptionnelle" car la disposition
attaquée demeure dans le droit positif3.

Selon les systèmes juridiques, le juge ordinaire effectue directement le


contrôle, réglant en même temps la question de constitutionnalité et le litige
du fond, ou renvoie la question de constitutionnalité devant la cour
constitutionnelle. Dans ce dernier cas, le juge ordinaire règle au fond le litige
après la décision statuant sur la question de constitutionnalité.
III. MODES DE SAISINE

1. Saisine a priori
Le contrôle est dit a priori lorsqu'il porte sur une norme n'étant pas encore
entrée en vigueur. La saisine a priori se fait donc nécessairement par voie
d'action. En France, la saisine a priori est obligatoire pour les lois organiques,
les règlements d'assemblée et les propositions de lois soumises au
référendum4, et elle est facultative pour les lois ordinaire avant leur
promulgation, les engagements internationaux avant leur ratification et les lois
du pays.

2. Saisine a posteriori
Le contrôle est dit a posteriori lorsqu'il porte sur une norme déjà entrée en
vigueur.

La saisine a posteriori est généralement une saisine par voie d'exception. Ce


type de contrôle est à la base du modèle américain de justice constitutionnelle,
et existe dans le modèle européen par l'intermédiaire de la question
préjudicielle, introduite en France en 2008 avec la question prioritaire de
constitutionnalité (QPC).

Le contrôle a posteriori concerne non seulement les lois, mais aussi les
décisions juridictionnelles et les actes administratifs.

IV. NATURE DU CONTROLE

1. Contrôle abstrait
Le contrôle est dit abstrait lorsqu'il est effectué seulement par rapport à la
norme considérée et à la norme constitutionnelle. On vérifie alors que
l'intégralité de la norme soit conforme à la constitution. Le recours direct
contre une loi conduit à un contrôle abstrait.

2. Contrôle concret
Le contrôle est dit concret lorsqu'il porte sur la conformité d'un point précis
d'une norme à la constitution, point relatif à un cas d'espèce. Il ne s'agit pas de
déclarer la norme généralement conforme ou divergente à la constitution, mais
bien de résoudre un cas d'espèce. Ce contrôle fait porter l'examen aussi bien
sur la constitutionnalité de la loi en tant que telle que sur les conditions de sa
mise en œuvre5.

V. CONCENTRATION DU CONTROLE

1. Contrôle Diffus
On parle de contrôle constitutionnel diffus lorsque plusieurs ou toutes les
juridictions d'un système juridique sont compétentes pour ce contrôle.
Autrement dit, aucune juridiction constitutionnelle spécifique n'est nécessaire.
Les juges ordinaires examinent la question de constitutionnalité. C'est le cas
pour le modèle américain de justice constitutionnelle.

2. Contrôle concentré
Le contrôle de constitutionnalité concentré est caractérisé par le fait qu'une
unique juridiction est compétente pour ce contrôle, et pour ce contrôle
uniquement. C'est le cas pour le modèle européen de justice constitutionnelle.

3. Modèles de justice constitutionnelle


On distingue en général, deux modèles de justice constitutionnelle, bien que la
doctrine affirme l'ambiguïté actuelle de ces modèles, plus théoriques que
pratiques.
CONCLUSION

Enfin, le Conseil Constitutionnel contrôle la constitutionnalité des lois votées


par le Parlement seulement. Qu'en est-il des lois votées par référendum
(expression directe de la souveraineté nationale) ? Bien que son fondement et
sa légitimité démocratique soient contestés, le contrôle de constitutionnalité
respecte, dans le cas du vote d'une loi par référendum, la volonté du peuple : il
n'est pas déclaré compétent pour se prononcer sur la constitutionnalité de
cette loi, et ne peut donc contrôler que celles qui émanent du Parlement.

Vous aimerez peut-être aussi