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Production Éditoriale : Dossier sur les

librairies indépendantes.
Comment envisagez-vous le métier de libraire indépendant aujourd'hui ?

Malgré la crise qui dure depuis les 40 dernières années, la librairie indépendante commence
à se renflouer depuis quelque temps. En effet, l'article de Mathilde Rimaud sur l'avenir de la
librairie semble nous préciser que, contre toute attente, le livre n'est pas plus concurrencé
que cela par les autres médias numériques ayant fait leur apparition plus ou moins
récemment (radio, télévision, jeux vidéo et internet). Néanmoins, le nom de grands lecteurs
a baissé depuis quelques années, mais pas assez pour mettre en danger le secteur du livre en
France, représentant toujours 31% des français. Ils ne sont cependant pas seuls lecteurs, en
effet sur les 66 millions de français, 88% déclarent lire des livres spontanément. Ce constat
devrait réchauffer le cœur des libraires, néanmoins la plupart des acheteurs moyens sont très
mal informé et peuvent donc préférer acheter en lignes ou en grande surface culturelles, les
pensant moins cher que dans les librairies indépendantes. Autant cela peut être vrai pour les
achats en lignes grâce aux occasions affichées en avant sur des sites comme Amazon, autant
ce n'est pas spécialement vrai pour les grandes surfaces culturelles. Cela est dû au fait que la
plupart des acheteurs ne sont pas au courant de la loi Lang et du prix unique du livre, ils
pensent donc payer un livre plus cher chez un indépendant et préfèrent presque se
renseigner chez eux avant d'aller l'acheter en ligne. Malgré tout, et malgré la perte que cela
peut être pour certaines structures, les librairies restent ouverte car les libraires sont attachés
à leur métier, plus une passion qu'autre chose.

Aujourd'hui, de par le pouvoir que peuvent avoir certaines librairies indépendantes sur le
monde du livre, il serait fort agréables pour elle d'envisager, si ce n'est pas déjà fait, de créer
un syndicat ou tout autre groupe afin de se rassembler et d'être solidaire les uns envers les
autres afin de mieux tenir tête aux grandes surfaces culturelles ou aux sites comme Amazon.
De plus, une librairie peut aussi rentrer en partenariat avec une médiathèque afin de s'assurer
une certaine rentrée d'argent lors des commandes de cette dernière, comme pour La Rose
des Vents de Dreux, fournissant la plupart des romans et bande dessinées de la médiathèque
l'Odyssée. Des animations sont aussi possibles afin de mettre ces structures en valeur,
notamment les dédicaces. En faisant venir un auteur connu dans une librairie, cela attirera
forcément du monde et augmentera momentanément les ventes de livres. Les autres
animations ou médiations possibles seraient de participer à un salon du livre ou bien, en se
regroupant avec d'autres librairies, d'essayer d'en créer un. Il y a aussi la journée mondiale
du livre et du droit d'auteur ayant lieu tous les ans le 23 avril qui peut servir à faire de la
publicité, en faisant des promotions sur certains livres si ce n'est sur tous. Pour continuer sur
les journées mondiales / nationales de quelque chose, les libraires peuvent aussi en profiter
afin de créer des tables thématiques autour des sujets qui les intéressent et pour lesquelles ils
possèdent des livres intéressants qu'ils pourraient vendre. C'est quelque chose que beaucoup
de bibliothèques pratiquent déjà, pour reprendre l'exemple de la médiathèque l'Odyssée, ils
ont l'habitude de créer des tables thématiques autour d'événements importants (comme une
table de DVD ayant reçu un Oscar / une autre récompense cinématographique, ou bien une
table en rapport avec une personnalité du monde du livre ou du cinéma).
La mise en place d'espace de lecture au sein des librairies pourrait aussi les aider à ressortir
encore plus rapidement de cette mauvaise passe qui dure depuis quelques années. On peut
partir du principe qu'une personne qui rentre pour lire est une potentiel client qui achètera le
livre si celui-là lui plaît, voire l'acheter avec les volumes suivants si c'est une série ou bien
des livres similaires ou du même auteur. Néanmoins, s'ils craignent que les personnes
entrant pour lire ne se prennent dans une bibliothèque et que cela pourrait donc engendrer
une perte pouvant mener à leur fermeture, ils peuvent très bien essayer d'aménager, si
possible, un café en plus d'être une librairie. On peut citer deux structures comme exemple,
Manga Évasion à Dijon qui est une librairie spécialisée dans les mangas et qui possède donc
une partie café où ils servent à boire, réellement aménagée comme un bar miniature au sein
de la boutique, ou encore L'Odyssée Café BD de Royan qui est, là encore, une librairie
spécialisée bande dessinées et mangas mais qui ne possède pas l'espace de faire comme
Manga Évasion. À la place, le gérant a choisi d'installer une table entourée de quelques
chaises où les clients peuvent s'asseoir afin de boire en lisant. En mettant en place cela, la
librairie s'assure donc d'un revenu supplémentaire ou, du moins, qui compense un peu les
personnes ne venant que lire, étant alors obligées de prendre à boire pour pouvoir lire.

En tout cas, les librairies ont toujours selon moi de belles années devant elles étant donné
qu'elles ont pu garder leur taux de pénétration de 40% malgré les grandes surface et surtout
internet. La plupart des clients préfèrent le contact humain et l'instantanéité de l'achat en
boutique plutôt que l'impersonnalité et l'attente des sites en lignes.

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