Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Préparation : 60 minutes
Passation : 30 minutes
environ
SUJET 1
Thème de l’exposé :
DOCUMENT 1
DOCUMENT 2
Le téléphone portable est-il un outil dangereux, Après cet appel, les opérateurs envisagent-ils de
pour susciter tant de précautions ? contre-attaquer, par exemple avec une campagne de
communication à destination du grand public ?
Même les auteurs de l’appel ne disent pas que le por-
table est dangereux. On ne parle pas de danger, mais
Non. La fonction d’une association professionnelle
de doute scientifique. C’est un sujet complexe où l’on
comme l’AFOM n’est pas de rassurer ou de cacher
applique à la lettre le principe de précaution. Au fur
les dangers. Ce n’est pas du tout notre démarche. No-
et à mesure des études, les recommandations s’affi-
tre seul but, c’est de relayer le message des autorités
nent et les opérateurs adaptent leurs pratiques à ces
sanitaires.
études.
L’Express, 16/06/08
DOCUMENT 3
Véronique est infirmière libérale au Coudray-Saint- Le maire, lui, commence à être fatigué par cette si-
Germer, un village de 900 habitants de l’Oise. « Les tuation. « Ici, nous vivons dans le passé. Voilà sept
patients ne parviennent pas à me joindre. Ils me ans que j’annonce, lors de mes vœux, que nous aurons
laissent des messages que je reçois deux heures plus l’antenne dans l’année et voilà sept ans que je passe
tard, en traversant une zone mieux desservie. Ensui- pour un idiot ! », proteste le maire. « Même les jour-
T P 9 216 318
te, il faut que je rappelle tout le monde... » Martine, naux s’en amusent et lancent des pronostics. Mais cela
gérante du bar le Saint-Laurent, confirme : « Chacun nous pose des problèmes tous les jours. Les habitants
compare son opérateur, son téléphone... C’est devenu me voient sans cesse courir dans la ville et dans la fo-
le principal sujet de conversation de mes clients. » rêt voisine pour chercher mes employés communaux.
Pour joindre les pompiers, il m’est même arrivé d’en- nous qui établissons cette liste. » En fait, voilà ce qui
trer chez quelqu’un et d’utiliser son téléphone fixe. s’est passé : « En 2003, il était prévu que Le Coudray
Un jour, nous finirons par avoir un accident ! » soit desservi par le pylône d’une commune voisine,
La situation du Coudray-Saint-Germer est d’autant explique Yves Rome, président du conseil général. Le
plus curieuse qu’elle est la dernière commune du dé- problème est que, pour des raisons paysagères, le re-
partement à être privée de réseau, alors qu’elle n’est lais a dû être déplacé. Résultat : Le Coudray est resté
affectée par aucune difficulté particulière. À qui la en zone blanche. »
faute ? « Voilà dix ans, une antenne devait être ins- Mais cette fois, c’est promis, la commune figure bien
tallée, mais un éleveur de chevaux s’y est opposé, sur la liste et disposera de son pylône. Le gouverne-
se souvient le maire. Mais cette explication n’est ment, par la voix du secrétaire d’Etat à l’Aménage-
plus valable : depuis 2001, nous adressons chaque ment du territoire, s’y est engagé le 10 septembre : les
année des demandes officielles pour obtenir le ré- 364 dernières communes de métropole à être encore
seau. » Les opérateurs, eux aussi, plaident non coupa- privées de portable seront connectées au plus tard en
bles. « Nous n’y sommes pour rien, affirme le respon- 2010. M. le Maire ne passera plus pour un idiot !
sable régional de l’opérateur. On nous a transmis une
liste de communes à desservir avant la fin de l’an- L’Express, 18/09/08
née : Le Coudray n’y figurait pas. Mais ce n’est pas
T P 9 216 318
SUJET 2
Thème de l’exposé :
DOCUMENT 1
Le jeu : la forme d’apprentissage du XXIème siècle ?
Le jeu a pris une place prépondérante dans notre quotidien. Nouveaux joueurs, nouveaux sup-
ports, nouvel espace-temps : peu à peu, le jeu sort du domaine du simple divertissement pour deve-
nir support de communication et d’information et permettre l’apprentissage et la formation.
Plus qu’un simple moyen de se divertir, serait-il devenu le nouvel outil du XXIème siècle pour trans-
mettre efficacement des connaissances ?
De nouveaux types de joueurs apparaissent Il se développe également entre amis, lors de soirées,
et remplace les jeux de société classiques. De nou-
Le jeu n’est plus le monopole des enfants et jeunes
adolescents : les jeunes entre 18 et 35 ans représen- veaux espaces et temps sont dédiés au jeu. Les nou-
tent aujourd’hui le noyau dur de ce nouveau public, veaux supports disponibles et la créativité des déve-
rejoints ensuite, au sein du grand public, par d’éton- loppeurs de jeux permettent d’accéder à des jeux en
nants nouveaux joueurs - les femmes et les person- continu de son téléphone portable ou sur Internet. Les
nes âgées. On assiste également à une reconquête des pauses au travail et les trajets en transports en com-
joueurs de la première heure, aujourd’hui âgés de 35 à mun deviennent des moments propices au jeu vidéo.
40 ans, et qui ont perdu la pratique des jeux en vieillis-
sant. Les générations ayant grandi avec les jeux sont De nouveaux types de jeu
aujourd’hui en âge de travailler et vont représenter
une part croissante des effectifs des entreprises. Le jeu évolue dans sa fonction. Au-delà du diver-
tissement, il devient un support à l’apprentissage.
De nouvelles façons de jouer : De nouveaux sup- Il est ainsi possible de développer sa mémoire ou
ports, temps et lieux de jeu ses réflexes avec le jeu, d’apprendre une langue ou
Les jeux colonisent de nouveaux supports, comme le d’apprendre à cuisiner. De nouveaux thèmes de jeux
téléphone portable. Ces nouveaux supports s’appro- apparaissent, et avec eux de nouvelles fonction-
chent de la dimension ludique des consoles portables. nalités. Le jeu vidéo, attractif pour une large partie
De plus, les consoles actuelles proposent des inter- de la population, a du potentiel en tant que support
faces très efficaces dont le succès auprès du grand efficace pour la communication et l’apprentissage.
public est indéniable. De nouvelles façons de jouer
apparaissent : le jeu vidéo se pratique aujourd’hui en www.sysope.com
famille : le jeu vidéo devient « transgénérationnel ».
DOCUMENT 2
éducatifs. Une étude au Chili, par exemple, constate Éventuellement, les jeux vidéo vont se simplifier et
des gains significatifs sur le plan de la motivation, de se multiplier au point où ils pourront être appliqués
l’attention et du comportement. Par ailleurs, les jeux à des objectifs éducatifs précis. Par ailleurs, leur lé-
vidéo développent des habiletés qui débordent des gèreté fera en sorte qu’ils s’adaptent facilement aux
contenus disciplinaires, comme la pensée stratégique. supports mobiles, la mobilité éducative débordant de
Une revue de la littérature sur le sujet signale, entre la salle de classe.
autres, qu’ils engagent le joueur et qu’ils peuvent in-
Il n’y a pas de panacée en éducation. Les jeux vi-
tégrer jusqu’à 36 principes d’apprentissage.
déo, par conséquent, ne constituent qu’un outil parmi
Tous les jeux vidéo ne sont pas équivalents, la qua- d’autres. Il est absurde, toutefois, d’exclure un moyen
lité étant une chose relative et fluctuant en fonction pédagogique actuel au moment où l’école perd de sa
des variables. Ils doivent d’abord correspondre à un pertinence aux yeux des élèves. On aura beau dénon-
stade d’apprentissage. Dans une perspective scolaire, cer la superficialité du format, c’est oublier qu’il met
ils doivent également correspondre à des visées édu- en valeur un contenu, tout comme un manuel sco-
catives ciblées. Par ailleurs, un jeu vidéo éducatif doit laire.
comporter quatre caractéristiques importantes : être
participatif, interactif, enclin à former une commu- www.opossum.ca
nauté, et divertissant.
DOCUMENT 3
il y a plus de 35 ans. Ainsi, les jeunes d’aujourd’hui ment pas pour autant la porte : mais dans ce cas, le
ont grandi avec le jeu vidéo et ont sans doute besoin jeu doit pour eux être un moyen de leur faire gagner
d’interagir. Mes propres enfants de 6 et 8 ans m’ex- du temps et non l’inverse. Mais il existe d’autres rais-
sons pour évoquer le rejet du jeu. Cela peut-être no- border... N’oublions cependant pas qu’enseigner avec
tamment d’ordre culturel, « le jeu, ce n’est pas sé- le jeu est une des approches pédagogiques possibles.
rieux », ou personnel : pour certains chercheurs, intro- Aussi faut-il avoir envie d’opter pour celle-ci. Y venir
duire le jeu en classe peut être vu comme un accroisse- contraint et forcé ne peut pas fonctionner. […]
ment de la liberté et la prise de décision concédée aux
apprenants. Certains professeurs ne savent pas com- Julian Alvarez, entretien avec François Jarraud,
ment appréhender cela et peuvent craindre de se faire dé- le 15/05/08,
http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/
T P 9 216 318
SUJET 3
Thème de l’exposé :
DOCUMENT 1
égalité avec l’espagnol. Au Mexique cette fois, c’est mer du Nord : « Avant le XVIIème siècle, cette partie
également une loi qui, en 2003, a conféré aux peuples du monde était un haut lieu de diversité linguistique.
indigènes le droit à un enseignement bilingue, ce qui On y parlait une forme de norvégien, mais aussi le
a suscité la formation d’enseignants dans ces langues. frison, le flamand, le hollandais, chacune servant à
Mais une reconnaissance institutionnelle ne suffit
DOCUMENT 2
Imaginons. Comme le Québec est en terre des Améri- La loi sur le régime des langues de 1984 définit le
ques, imaginons que les petits Québécois francopho- francique comme langue nationale, le français et
nes soient scolarisés en espagnol et en portugais, une l’allemand comme langues administratives. « L’idée
partie des matières (l’histoire, la chimie et les mathé- nationale est basée sur le trilinguisme », résume la
matiques par exemple) étant enseignée dans une de linguiste. Concrètement, le luxembourgeois est uti-
ces deux langues étrangères, tout le reste dans l’autre. lisé par l’administration et par les citoyens entre eux.
Il y aurait aussi des cours d’apprentissage de l’anglais […]
dans les matières polyvalentes, puisqu’il faut bien
maîtriser cette nouvelle lingua franca. De la guerre linguistique
Et le français ? Il s’utiliserait à la maison, mais guère
Jean-Pierre Kramer affirme que le nombre de locuteurs
plus.
du francique augmente sans cesse. « Je ne crois pas
Ce serait la langue maternelle et officielle, mais pas
que notre langue va disparaître. Pas plus que le fran-
celle de l’éducation, ni du travail et des divertisse-
çais ou l’allemand, d’ailleurs. » Il cite les critères dé-
ments.
finissant une langue menacée. Elle doit être parlée par
Impossible ? C’est pourtant à peu près la réalité
moins de 10 000 personnes, ne pas être écrite, ne pas
linguistique du Grand-duché de Luxembourg. Ce
se rattacher à un État, etc. « Dans chacun des critères,
micro-État du centre de l’Union européenne ras-
le luxembourgeois se démarque avantageusement. »
semble environ 450 000 citoyens autour de di-
zaines de millions de germanophones et de fran-
Une étude de l’université de Metz a montré que la
cophones. Du lot, plus de 250 000 maîtrisent le
langue française devient la mieux comprise par le
luxembourgeois aussi appelé le francique mosellan.
plus grand nombre d’habitants du Luxembourg,
Ce parler germanique dérivé du moyen-allemand
y compris les étrangers. « Sauf qu’entre eux, les
compte des milliers de mots d’origine française,
Luxembourgeois parlent le joli francique mosellan,
dont 500 d’usage courant. Ici, notre direction devient
dit M. Kraemer. Parallèlement, l’allemand et le
directioun et l’allemand die Erde (la terre) donne
luxembourgeois demeurent dynamiques, et l’anglais,
d’Äerd. Ici, on dit moien pour bonjour, mais merci
la langue de travail dans les banques, n’en menace
pour merci. […]
aucune ici. Je ne crois pas à la vision apocalypti-
« Le luxembourgeois est un lieu de mémoire », ré-
que de la domination de l’anglais. Je crois plutôt
sume la linguiste Mélanie Wagner, spécialiste de
au parallélisme croissant des langues. […] Pour
l’Université du Luxembourg. « Le luxembourgeois
nous, fondamentalement, le multilinguisme est une
est appris à la maison puis une heure par semaine au
richesse et une nécessité, pas une source de conflit. »
primaire et une heure aussi dans la première année
du lycée. L’alphabétisation se fait en allemand, puis
Stéphane Baillargeon, 19 novembre 2007, Le Devoir
les enfants apprennent le français. Ils sont ensuite
scolarisés dans les deux langues. Il faut aussi ajouter
l’anglais dans le programme des études secondaires.
Les Luxembourgeois sortent donc quadrilingues du
lycée. En effet, il reste souvent très peu de temps pour
le luxembourgeois, la langue officielle du pays. »
T P 9 216 318
SUJET 4
Thème de l’exposé :
DOCUMENT 1
DOCUMENT 2
Recréons du rituel !
« Autrefois, dans les sociétés chrétiennes, le di- Comme la promenade du dimanche : dans un coin de
manche était occupé par des rites collectifs très nature, de campagne ou de forêt, ou même dans les
marqués : la messe, le repas familial, la prome- rues… D’autres se transforment : le déjeuner domini-
nade… » rappelle le sociologue Jean-Claude Kauf- cal tend à devenir un dîner du vendredi ou du samedi,
mann. « Le corps aussi avait ses rituels, précise Jo- la messe est complétée ou balancée par la balade au
celyne Bonnet, ethnologue. On faisait sa toilette, on marché « où l’on se ressource aux odeurs et aux sou-
venirs d’enfance », note Jocelyne Bonnet. D’autres,
T P 9 216 318
Mais ce qui caractérise cette journée, insiste l’ethnolo- adonner sans complexes à ce pour quoi nous ne som-
gue, « c’est que nous ne faisons pas la même chose que mes pas forcément doués mais qui nous sort, le temps
les autres jours. Le dimanche n’est pas un samedi. Et d’une parenthèse enchantée, d’un quotidien trop rou-
c’est ce qui lui donne toute sa saveur ». Bricoleur du tinier.
dimanche, conducteur du dimanche, c’est au contraire
le moment d’explorer nos talents cachés, ou de nous Laurence Lemoine, Psychologies Magazine, Février
2009
DOCUMENT 3
L’abandon du repos dominical augmenterait
un peu plus l’anxiété
Trois questions à Michela Marzano, docteur en philosophie et chercheuse au Centre national pour
la recherche scientifique.
N’y-a-t-il pas un paradoxe à vouloir faire travailler classique, pour laquelle le temps utile est au contraire
le dimanche au nom de sa propre liberté ? celui du « décollement du réel », qui mène à l’inac-
Bien sûr. Cette perception est tout à fait caractéristi- tion, à la rêverie, à l’abstinence, à la réflexion. Et de
que de la société dans laquelle nous vivons, où do- loin en loin, à la pensée critique…
mine sans partage la mesure économique, qui au fond
est une affaire de morale. Nous sommes plus que ja- Quelles seraient selon vous les conséquences de
mais dans l’âge du « faire », plutôt que dans celui de l’abandon pur et simple de l’interdiction du travail
« l’être ». La doctrine dominante veut en effet que le dimanche ?
tout individu respectable doive exister par le travail, Elles seraient néfastes ! L’interdiction du travail le di-
auquel il doit se « dédier » tout entier. J’emploie vo- manche, même si elle souffre d’exceptions, est pour
lontairement un terme religieux (dedicare signifie moi un élément majeur de cohésion sociale. Le fait
« consacrer au culte divin » en latin), et même si l’on d’instituer officiellement et collectivement un jour où
use plutôt dans le langage courant celui de « s’inves- l’on ne travaille pas a quelque chose de profondément
tir ». Cela montre bien la dominance sur notre quoti- déculpabilisant. Non seulement chez ceux qui tra-
dien de la pensée utilitariste ! Je ne nie pas, bien sûr, vaillent, mais également chez ceux qui ne travaillent
que le travail soit une des composantes fondamenta- pas. Actifs, chômeurs, retraités… Tous peuvent se
les de l’individu, ne serait-ce que parce qu’il assure concentrer sur autre chose sans être accusé d’ « aban-
sa subsistance. Ce qui me paraît contestable en revan- don de poste ». Il y a par ailleurs quelque chose de
che, c’est que cette notion soit à ce point sacralisée pervers à privilégier le lien social tissé dans la sphère
qu’elle conduise à transformer l’homme en outil, à du travail. Ce lien-là est en effet hautement instru-
l’instrumentaliser. Et cela au nom de sa propre liberté, mentalisé et particulièrement angoissant. Comment
ce qui est un comble… ne le serait-il pas lorsqu’on vous demande d’être hy-
per-responsable dans un monde instable? L’abandon
Mesuré à l’utilité économique, le temps humain de- du repos dominical aurait pour conséquence d’affai-
vient un trésor qu’il convient de ne pas gaspiller… blir un peu plus le lien social et d’augmenter un peu
Absolument. Je me souviens d’un discours du minis- plus l’anxiété sociale…
tre de l’économie en 2007 qui insistait sur le fait que,
le temps, « ça se gagne ». Si on suit jusqu’au bout le Philosophie magazine, février 2009
fil de cette pensée, le temps non travaillé, non collé au
réel économique, est nécessairement « gâché ». Sauf
évidemment s’il est consacré à une autre activité tout
aussi utile économiquement (l’autre versant du sys-
tème en somme) celle qui consiste à consommer. […]
On est bien sûr à des années-lumière de la sagesse
T P 9 216 318