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M.

Rotondi, Studi di diritto industriale


In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 11 N°1, Janvier-mars 1959. pp. 290-292.

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M. Rotondi, Studi di diritto industriale. In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 11 N°1, Janvier-mars 1959. pp. 290-292.

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portera transfert de la propriété ; 2° assurer l'unité du régime juridique


auquel Ja marchandise sera soumise au cours du transport, malgré la va
riété des modes de locomotion empruntés. Or si, sous ce second rapport,
la loi maritime n'a pas de vocation particulièrement décisive, elle la trouve
dans le premier, car jusqu'ici, sauf des exceptions peu intéressantes en
fait, comme le connaissement fluvial français ou Je connaissement rhénan,
c'est le titre de transport maritime seul, le connaissement, qui a réalisé
ce vœu de la pratique.
Le point de départ étant fixé, c'est l'adaptation aux réalités plus com
plexes d'un transport combiné mer-terre ou air-terre-mer qui marquera
l'originalité du connaissement direct. L'auteur, qui achèvera son étude par
le tableau des avantages économiques que présente ce document, en expose
le régime juridique dans le droit suisse actuel. Il est ainsi conduit à com
biner les règles du Code des obligations à celles de la Convention de
Bruxelles de 1924 et à celles de la CI. M. Toute son étude est intéressante
pour des juristes et des praticiens suisses. Pour nous, elle présente métho
diquement les problèmes posés par le connaissement direct mais en réalité
tant qu'une convention internationale spéciale à ce titre n'aura pas été
établie, les incertitudes continueront de régner. M. Cottier, le Directeur
si compétent de l'Office central des transports internationaux par chemins
de fer à Berne, s'en est fait l'apôtre. Combien sa conviction de l'utilité
d'une pareille convention doit être ferme quand on sait que son projet
accepte de pactiser avec la loi maritime et parfois même lui donne le pas
sur la CI. M. ! Les faits le commandent. Dès maintenant des marchandises
arrivent e.n Suisse qui, après un voyage assez bref par chemin de fer amé
ricain ou canadien, sont acheminées par mer jusqu'à un port du Rhin où
un bateau les prend en charge. Elles font tout le voyage sous un titre uni
que le « through bill of lading ». La vocation subsidiaire de la CI. M. à les
régir serait déjà un succès. Elle amorcerait utilement l'extension si sou
haitable de la CI. M. aux lignes ferrées du nouveau continent.
René Rodière.

Mario Rotondi. — Studi di diritto industrielle (Etudes de droit industriel),


Padoue, Cedam, 1957, VII et 623 pages.
Le célèbre commercialiste de la Faculté de Pise a réuni et raccordé
dans cet ouvrage les articles qu'il a écrits sur un thème qui constitue l'un
des sujets importants d'une vie juridique féconde. M. Rotondi s'est fait
le champion d'une théorie juridique particulière du fonds de commerce
et de ce qui en constitue tout à la fois l'élément central, l'élément le plus
caractéristique et la qualité substantielle : Vavviamento. Que le fonds de
commerce soit une universalité c'est ce qui lui paraît résulter du fait qu'à
côté de la défense des éléments qui composent le fonds de commerce
(défense du nom commercial, défense du droit exclusif que confère la pos
session d'un brevet ou l'usage d'une marque, protection du droit au bail,
protection des marchandises ou de l'outillage par les actions en revendi
cation ou les poursuites pour vdI...) il existe une mesure de protection qui
intéresse l'ensemble de ces éléments : l'action en concurrence déloyale.
C'est le signe irrécusable qu'à côté des éléments, et constitué par leur
union volontaire, existe autre chose : le fonds de commerce. A cette cons
truction M. Rotondi aboutit d'ailleurs non pas directement, mais après
avoir déblayé le terrain par la critique acérée des innombrables théories
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soutenues tant e.n Allemagne ou en Autriche qu'en Italie, sur la nature


juridique du fonds de commerce.
De cette construction, il déduit toutes sortes de conséquences concer
nantla vente du fonds, sa mise en gage... En effet, de ce que le fonds de
commerce lui apparaît comme un bien distinct des éléments qui le consti
tuent, il conclut que le droit du commerçant sur son fonds est un droit
de propriété, ce qui lui permet d'adapter directement à ce bien les figu
res juridiques de la vente, de la location, de la mise en gage... toutes ap
plications qui sont également difficiles à ceux qui y voient un sujet de droit
distinct (théorie allemande ancienne de la Rechtsubjektivität) ou un patr
imoine (théorie de Brinz) distinct ou un acte juridique (théorie de Carrara).
Telle est l'idée centrale dont on peut suivre les développements a tra
vers les études successives que M. Rotondi a groupées mais qui ne consti
tuent pas une suite d'études discontinues parce qu'il a pris le soin d'éta
blir les raccordements intérieurs nécessaires. L'ouvrage entier comporte
25 titres ; en voici îles plus importants : 1. Pour un système de droit
industriel. — 2. La protection de Vavviamento, en présente des droits du
bailleur. C'est le problème dit do la « propriété commerciale », traité d'ail
leurs davantage sur le plan législatif que sur le plan du droit positif (p. 17
à 77). — 3. Vente du fonds et interdiction de concurrence (p. 77 à 105;,
question sur laquelle revient le titre 4. — 5. Etudes sur Vavviamento (p. 115
à 180). Le mot d'abord : l'auteur s'en est expliqué à plusieurs reprises
dans ses articles. M est proprement intraduisible en français. Etymologi-
quement, il désigne le « lancement » de l'affaire, mais ce mot en français
n'indique que l'action de lancer alors qu'il doit signifier aussi le résultat
du lancement, la force d'inertie que recèle l'entreprise une fois lancée.
M. Rotondi qui manie admirablement notre langue a dit que c'était « la
force unificatrice du fonds de «ramerce » et qu'aucun mot ne permet d'é
viter cette périphrase. Quant à la chose, elle n'est pas contestable. Une
usine qui tourne est aulre chose qu'une usine arrêtée par la liquidation.
11 est certains domaines où la valeur du fonds est d'abord une valeur do
lancement, ainsi en matière de journaux périodiques (voir l'espèce qui a
donné lieu dans notre jurisprudence à Trib. civ. Tunis, 9 mars 1955,
D. 1955, 605). L'auteur après avoir défini la nature juridique de Vauuia-
mcnlo examine les rapports que cette notion soutient avec la vente du
fonds, sa location, son usufruit, les sûretés réelles qui peuvent grever le
fonds et sa mise sous séquestre. Ces études devraient renouveler notre
construction du fonds de commerce. En France ne leur fait guère écho
que l'article vieilli de Jules Valéry (l) qui traduisait notre mot par cette
périphrase suggestive : « la faveur dont un fonds de commerce jouit au
près du public » (p. 272). — 6. La notion juridique de fonds de commerce
(p. 181 à 240) où M. Rotondi expose de façon particulièrement complète et
documentée la théorie indiquée au début de ce compte rendu, ce que l'on
peut appeler la doctrine univer^aliste du fonds de commerce par opposit
ion aux doctrines personnificatrice, atomistique ou immatérielle. Je s
ignale à cet égard qu'un de ses disciples, M. Andriano Vanzetti a récem
mentcomplété les travaux de son Maître par une étude très documentée
parue dans la Rivista del diritto commerciale de 1958, intitulée : « Trente

il) J. Valéry, Maison de commerce et fonds de commerce, in Annales de droit


commercial, 1902.
19 *
292 BIBLIOGRAPHIE

nées d'études jsur le fonds de commerce ». Les études qui suivent (7, 8,
9 et 10) considèrent le fonds de commerce sous l'angle de diverses opéra
tions juridiques qui le concernent tout entier : les effets de la vente du
fonds sur les dettes et les créances (p. 241 à 273), Vusufruit (p. 273 à 294),
la mise en gage (p. 295 à 334), la continuation du fonds par US'. héritiers
(p. 335 à 341).
Viennent ensuite des études sur la firme (la ditto), sur les marques et
leur protection, sur la concurrence déloyale en particulier sur l'imitation
servile indépendante de la provocation à Ja confusion et sur la notion de
« confondibilità » encore un mot intraduisible en français sinon par l'hor
rible néologisme « confusionnabilité » (études n° 11, 12, 13, 14 et 15), sur
le principe de la libre concurrence (n° 19, p. 455 a 481), sur un essai de
classification des actes de concurrence déloyale (n° 20), sur diverses ques
lions de détail intéressant la protection des brevets d'invention (en matière
médicale, n° 21 ; sur certaines pratiques déloyales sur le iplan interna
tional, n° 22).
Signalons enfin l'étude n° 18 <z Projets et discussions en Italie pour la
protection de la propriété commerciale » qui reproduit la brillante com
munication de l'auteur au Congrès de l'Association Henri Capitant tenu,
en 1955, à Verviers (p. 433 à 454) et pour terminer le texte par lequel
M. Rotondi a pris la peine de rédiger en force législative un projet rela
tifau fonds de commerce, aux marques, brevets et modèles et à la concur
rence(p. 581 à 619).
Tel est, trop brièvement résumé, le contenu de ce remarquable ouvrage
où la finesse de l'expression le dispute à la clarté de l'exposition, à la
fermeté de la pensée et à l'étendue de la documentation.
René Rodière.

Cari Sartobius. — Verfassungs und veiwaltungsgezetze (Lois constitution


nelles et administratives), Vol. I, 21® éd., Vol. II, Europa-Recht, Mu
nich et Berlin, C.H. Beck, 1958, feuillets mobiles.
Tous ceux qui s'intéressent au droit public allemand connaissent le
recueil de textes de droit constitutionnel et administratif fondé par Sar-
torius. Depuis 1945, six nouvelles éditions ont paru, qui comprennent sur
feuililets mobiles les lois et règlements essentiels accompagnés de quelques
notes. Il faut signaler que cette collection vient d'être complétée par un
second volume qui comprend les textes de droit européen, les traités et la
législation destinée à leur mise en œuvre. C'est une intéressante initiative
qui facilitera la consultation de textes généralement séparés.
D. L.
Angelo Piero Sereni. — Diriilo internazionale, vol. II, Organizzazione in-
t&mazionale, Sezione Prima : Soggetti a carattere internazionale (Droit
international, vol. II, Organisation internationale, section I, Sujets à
caractère international), Milan, Giuffré, 1958, 537 pages.
Nous avons, dans le €omipte rendu du premier volume (1) souligné le ca
ractère original de cet ouvrage, dû principalement à l'avantageuse posi
tion dans laquelle est placé l'auteur pour établir une synthèse de ce que

(1) V. cette Revue, 1958, p. 249.

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