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L'homme est-il soumis à la nature ou en est-il

le maître ?
- Discours de la méthode
- Descartes
- E. Weil
- Francis Bacon
- les fondements de la métaphysique des mœurs
- Kant
- Peut-on vivre selon la nature ?
- Rousseau
- le Monde ou Traité de la lumière
- Nouveaux essais sur l'entendement humain

- La condition de l'homme (SARTRE, L'Existentialisme est un humanisme.)

http://mper.chez.tiscali.fr/dissert/Nathom3.html ( Dissertation: Peut-on reconnaître à


l'homme une place particulière dans la nature ?)

http://www.philagora.net/corrige/hom-maitris-nat.htm (l’homme est-il maître et possesseur de la


nature ?)

Du Big Bang à l'Homme: http://www.multimania.com/mad8/

Peut-on vivre selon la nature ? : http://edelassus.free.fr/corrig/vinat.html

Voir le dernier trappeur .

Textes :

"L'usage qu'un homme fera de son corps est transcendant à l'égard de ce corps
comme être simplement biologique. Il n'est pas plus naturel ou pas moins
conventionnel de crier dans la colère ou d'embrasser dans l'amour que d'appeler
table une table. Les sentiments et les conduites passionnelles sont inventés comme
les mots. Même ceux qui, comme la paternité, paraissent inscrits dans le corps
humain sont en réalité des institutions. Il est impossible de superposer chez
l'homme une première couche de comportements que l'on appellerait "naturels" et
un monde culturel ou spirituel fabriqué. Tout est fabriqué et tout est naturel chez
l'homme, comme on voudra dire, en ce sens qu'il n'est pas un mot, pas une
conduite qui ne doive quelque chose à l'être simplement biologique - et qui en
même temps ne se dérobe à la simplicité de la vie animale, ne détourne de leur
sens les conduites vitales, par une sorte d'échappement et par un génie de
l'équivoque qui pourraient servir à définir l'homme. "

MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception

« S'il est impossible de trouver en chaque homme une essence universelle qui
serait la nature humaine, il existe pourtant une universalité humaine de condition.
Ce n'est pas par hasard que les penseurs d'aujourd'hui parlent plus volontiers de
la condition de l'homme que de sa nature. Par condition ils entendent avec plus
ou moins de clarté l'ensemble des limites a priori qui esquissent sa situation
fondamentale dans l'univers. Les situations historiques varient : l'homme peut
naître esclave dans une société païenne ou seigneur féodal ou prolétaire. Ce qui
ne varie pas, c'est la nécessité pour lui d'être dans le monde, d'y être au travail,
d'y être au milieu d'autres et d'y être mortel. [...] Et bien que les projets puissent
être divers, au moins aucun ne reste-t-il tout à fait étranger parce qu'ils se
présentent tous comme un essai pour franchir ces limites ou pour les reculer ou
pour les nier ou pour s'en accommoder »

SARTRE, L'Existentialisme est un humanisme

« Sachez donc, premièrement, que par la Nature je n'entends point ici quelque
Déesse, ou quelque autre sorte de puissance imaginaire, mais que je me sers de ce
mot pour signifier la Matière même en tant que je la considère avec toutes les
qualités que je lui ai attribuées comprises toutes ensemble, et sous cette condition
que Dieu continue de la conserver en la même façon qu'il l'a créée. Car, de cela
seul qu'il continue ainsi de la conserver, il suit de nécessité qu'il doit y avoir
plusieurs changements en ses parties, lesquels ne pouvant, ce me semble, être
proprement attribués à l'action de Dieu, parce qu'elle ne change point, je les
attribue à la Nature; et les règles suivant lesquelles se font ces changements, je
les nomme les lois de la Nature. »

René Descartes,
le Monde ou
Traité de la lumière (1664)

Maurice Merleau-ponty Descartes Eric Weil

Plan provisoire :

-L'homme soumis à la nature

-en quoi l’homme est-il dépendant de la nature ?

-Les Forces de la nature, nous ne pourrons probablement jamais les maîtriser

-La maîtrise de l'homme sur la nature


-l’exploitation de la nature par l’homme

-les espèces détruites par l’homme

-Peut-on agir sur la nature en accord avec elle ?

OUI

Repeupler, replanter, protéger les animaux, se protéger de la nature

NON

Les hommes seront toujours obligés d’exploiter cette nature.

Développement

L’homme pour subsister à ses besoins physiologiques est obligé de se servir de la nature, au
même titre que n’importe quel animal. Il doit trouver de quoi se nourrir, trouver de l’eau, et se
trouver également un endroit sûr pour pouvoir se reposer. Mais néanmoins il est soumis à celle-
ci, car les éléments ne pourront jamais être maîtrisés (voir le tsunami en Asie du sud-est ou les
tremblements de terre). Par contre nous pouvons parfois les prévoir. L’homme exploite la Terre,
souvent pour leur profit, les forêts abattues et dévastées, les espèces (animales et végétales)
détruites (environ 10 espèces chaque jour, certaines disparaissent sans jamais avoir été
découvertes).

Être soumis à la nature signifie tout d'abord être contraint par une force que l'on ne contrôle pas et
qui ne s'exerce pas toujours dans le sens que l'on souhaiterait. Ainsi la nature considérée comme
une puissance créatrice et génératrice, comme la puissance originelle de vie, reprend elle
jalousement et violemment à l'homme ce que parfois elle lui donne avec prodigalité ou ce que
l'homme a pu tirer de son labeur.
La soumission de l'homme à la nature a donc toujours été vécue par lui comme un sorte de
calamité dans la mesure où la nature lui est toujours apparue comme une réalité inconstante et
ambivalente.

Inconstante parce qu'elle peut à certains moments lui donner tout ce qu'il désire sans qu'il ait à
faire effort pour l'obtenir, mais elle peut aussi à d'autres moments et de façon apparemment
imprévisible tout lui reprendre.

Ambivalente car la nature peut lui sembler tout autant généreuse que destructrice, aussi
capricieuse qu'impitoyable lorsque les éléments se déchaînent et viennent anéantir toute une
saison de labeur.

C'est d'ailleurs pour cette raison que l'homme a longtemps personnalisé, voire déifié la nature, en
effet la nature a souvent été assimilée à une mère universelle, à une déesse donneuse de vie.

Cependant si la nature est synonyme de vie elle est aussi et nécessairement son contraire, la mort.
En effet la maladie aussi est naturelle, comme les séismes ou les tempêtes qui ravageant tout sur
leur passage sèment misère et désolation.

Aussi l'homme s'est-il longtemps senti soumis à la nature, soumis, c'est-à-dire mis sous l'autorité
aveugle d'une nature sans pitié qu'il devait subir et contre laquelle il ne pouvait rien.

Ce n'est qu'avec la révolution scientifique et industrielle qui s'amorce au XVII° et prend son essor
au XVIII° et XIX° siècle que les hommes ont pris conscience qu'il pouvait agir pour contrôler ce
qu'ils subissaient auparavant.

Comprendre la nature et s'apercevoir que l'on peut agir sur elle c'est passer d'une représentation
de la nature à une autre, c'est passer d'une nature considérée comme sujet à une nature objet, c'est
passer d'une nature animée (c'est-à-dire au sens littéral de ce terme dotée d'une âme) à une nature
conçue comme un ordre de choses obéissant à des lois constantes et aveugles, c'est-à-dire sans
volonté et ne poursuivant aucune fin.

Ainsi conçue la nature n'a plus de raison d'inspirer crainte ou respect, car principalement en ce
qui concerne le respect, elle n'en est plus digne.

Qu'est-ce que le respect sinon la reconnaissance d'une valeur et principalement d'une valeur
morale, or il n'y a de moralité que là où il y a liberté, c'est-à-dire volonté et effort pour agir dans
un certain sens et d'une certaine manière. Nous respectons une personne pour ce qu'elle a fait,
pour les actes qu'elle a commis en connaissance de cause, qu'elle a choisi de faire et plus ce choix
est difficile, plus sa réalisation demande d'effort plus nous jugeons que celui qui les commet
mérite notre respect, c'est ce sentiment de la raison parce qu'il ne comporte rien de sensible et
qu'il m'élève au dessus de moi-même.

Aussi la nature n'est-elle pas digne de respect parce qu'elle est un corps sans âme, un ordre de
chose obéissant certes à des lois mais sans poursuivre une fin précise, elle n'est qu'un système
mécanique de forces que je subis si je ne les comprend pas ou que je contrôle et que je maîtrise si
je cherche à les connaître et à agir sur elle. Et c'est bien le propre des sciences et des techniques
humaines que de permettre une meilleure connaissance de la nature afin de mieux agir sur celle-ci

Cependant dire que l'homme est « comme maître et possesseur de la nature » grâce aux sciences
et aux techniques qui en dérivent, n'est-ce pas affirmer que l'homme a tous les droits sur la nature,
qu'il peut la transformer à sa guise, agir sans retenue sur son environnement ou modifier en
profondeur la nature de l'être vivant et la manière même dont celui-ci vient au monde.

Les derniers progrès en matière de technologie génétique peuvent nous conduire à certaines
interrogations voire à certaines inquiétudes. Sans pour autant vouloir condamner la science en
bloc ou la technique de manière unilatérale au nom d'une vie naturelle paradisiaque qui n'a jamais
existé, il semble nécessaire de s'interroger et d'interroger les scientifiques sur leurs véritables
intentions et motivations afin de ne pas perdre notre âme dans la réalisation de projets qui ne
contribueraient en rien à un accroissement de la perfection humaine.

Peut-on agir sur la nature en accord avec elle ?

il convient de préciser que l'homme est maître et possesseur de la nature, mais qu'il est « comme
maître et possesseur de la nature » et la conjonction « comme » joue ici un rôle considérable dans
la mesure où l'homme n'est précisément pas considéré comme l'équivalent d'un maître et
possesseur de la nature, mais comme son analogue ce qui est très différent.
Tout d'abord l'homme ne peut pas être le véritable maître de la nature car selon Descartes le seul
être qui puisse être considéré comme tel est Dieu qui en est le créateur.
D'autre part la nature doit être considérée comme un ordre, comme un équilibre harmonieux dans
lequel l'homme doit trouver sa véritable place.
Cependant pour trouver sa véritable place l'homme ne peut se contenter de vivre de manière
naturelle ou animale, il doit en effet, pour réaliser son humanité, satisfaire des désirs, c'est-à-dire
pour reprendre une formule d'E. Weil « des besoins qu'il s'est donné lui-même », en travaillant
pour transformer la nature.
La question est donc de savoir comment l'homme peut s'accorder avec la nature tout en la
transformant, sans rien détruire en elle, sans détruire en elle ce qui est nécessaire à sa survie ou ce
qui peut lui apporter des satisfactions d'ordre spirituel ou esthétique dans l'univers dont il fait
partie.
La première chose à souligner tout d'abord c'est que l'homme doit nécessairement se soumettre à
la nature pour la maîtriser, pour reprendre une phrase du philosophe anglais Francis Bacon (1561
- 1626) : « On ne triomphe de la nature qu'en lui obéissant » , ce qui signifie que pour bien agir
sur la nature il est nécessaire si l'on veut produire les effets escomptés de se conformer à ses lois,
de manière à ne pas échouer dans son entreprise. Il faut ruser avec la nature.
Ainsi si je fabrique un bateau dans un matériau inadéquat et en lui donnant une forme qui
naturellement n'est pas apte à la navigation je ne parviendrai jamais à le faire flotter.
En envisageant ainsi le rapport de l'homme à la nature, il semble possible de dépasser l'opposition
entre nature et soumission, car ni maître, ni soumis l'homme n'est pas nécessairement opposé à la
nature, son rapport à la nature n'est ni un rapport de domination ni un rapport de soumission, il
n'y a pas nécessairement un rapport conflictuel entre l'homme et la nature.
L'homme ne doit-il pas envisager sa relation à la nature en terme de collaboration voire d'union ?

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