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UN CORPUS BASILIEN EN COPTE

Une découverte heureuse a souvent d'humbles et obscurs débuts.


La trouvaille en question est celle de l'existence en copte d'un
corpus d'homélies basiliennes 1, attestée par une série de feuillets (ou
fragments de feuillets) ayant appartenu à deux codices coptes et
dont on ne s'est pas encore vraiment occupé jusqu'à présent. Les
homélies, au nombre de huit au moins, font partie du groupe connu
sous le nom d' « Homiliae diversae ».
Les deux codices, que nous appellerons conventionnell ement Z
et Y, proviennent l'un et l'autre du Monastère Blanc. Ils peuvent
être antérieurs au x1e siècle.
Z est pour nous le plus important. Il nous reste, reposant au-
jourd'hui sous les formes les plus diverses dans six fonds coptes
différents, des témoins de vingt et un de ses feuillets (qui dépassaient
en tout cas la centaine).
Voici, sous leur titre traditionnel, la liste des six homélies « diver-
ses» attestées par Z, tel que nous le connaissons 2 , et dans l'ordre où
nous les voyons se suivre :
1. « Homilia in illud :
Destruam horrea mea » = CPG 3 2850 PG 31,261-277
2. « Homilia in illud :
Attende tibi ipsi » 2847 ,197-217
3. « Exhortatoria ad
sanctum baptisma » )) 2857,BHG 1935 » ,424-444
4. «De fide » 2859 )) ,464-472
5. « Quod Deus non est
auctor malorum » )) 2853 ,329-353
6. « Adversus eos qui
irascuntur » 2854 ,353-372.

1 Nous n'avons pas à considérer directement, dans cette étude, les problèmes
d'authenticité des homélies.
2 Nous faisons aussitôt appel à tous ceux qui pourraient nous aider de leurs
propres observations pour mieux connaître les codices dont nous traiterons.
3 M. GEERARD, Clavis
Patrum Graecorum, t. 2 (1974): Ab Athanasio ad Chryso-
stomum.
76 UN CORPUS BASILIEN

Quant au codex Y, les trois feuillets que nous en possédons et qui


appartiennent à autant de fonds différents, sont là pour nous dire
qu'il débutait par les homélies basiliennes « De ieiunio I » et « De
ieiunio II», CPG 2845 et 2846, PG 31, 164-184 et 185-197.
Ajoutons que, tandis que nous ne savons ce qui suivait ces deux
homélies dans Y, nous avons des raisons de croire qu'en Z, entre
« Destruam » et «Attende», devait figurer l'« Homilia in divites »
(CPG 2851); nous dirons plus loin pourquoi.
Donc, au moins neuf homélies basiliennes.
D'après ce qui nous en est conservé, les codices Z et Y ont le même
aspect, le même nombre de lignes à la colonne (34 ou 35 en moyenne),
la même écriture, caractéristique, sur laquelle nous reviendrons
aussi.
Les humbles débuts évoqués en commençant, ce fut l'interrogation
muette, longtemps restée sans réponse, que nous adressaient plu-
sieurs feuillets coptes à l'état de débris, portant plus ou moins nette-
ment l'écriture dont nous venons de parler, écriture qui, d'autre part,
était celle de deux codices auxquels nous nous intéressions depuis un
certain temps, un codex (déjà appelé B par Till) qui traitait de S.
Jean de Lycopolis 4 , et un codex (appelé par nous A) contenant une
longue homélie anonyme sur «Le Chant de la Vigne» (cf. Is. 5),
avec une digression sur l'histoire du Patriarche Joseph 5 • Au nombre
de ces débris, mentionnons le K (Vienne) 9784, qui nous intriguait
d'autant plus qu'il y était aussi question, incidemment, du même
Patriarche Joseph; un tout petit coin de feuillet, le Paris ( =P) 131 5,
137 ; et la double vingtaine de lignes de P 12913, 85.
Dans ce fragment P 12913,85, qui offrait l'avantage d'avoir claire-
ment gardé sa pagination au recto et au verso (~z-~H = 67-68), ce
fut finalement une référence à 1 Cor. 4,5 (chez Basile: l!wç av 8).fJn o
à:nouaXv:nrwv rà uev:nrà rov au6-rnvç, ual rpaveewv ràç {Jovl.àç rwv
uaebtwv, PG 31, 200, 50-51) qui nous mit sur la bonne piste 6 ; cette

Voir, par exemple, P. DEvos, Saint Jean de Lycopolis et l'empereur Marcien,


4

dans Anal. Bol/., t. 94 (1976), p. 303-316 ; et pour l'écriture, ci-dessous, note 12.
5 Voir Une histoire de Joseph le Patriarche dans une amvre copte sur le Chant
de la Vigne, ibid., p. 137-154; cf. t. 95 (1977), p. 275-290. D'une écriture très
proche de celle-là, mais pourtant différente : Deux feuillets coptes sur Pierre et
Élie, dans Miscellanea in honorem Josephi Vergoie ( = Orienialia Lovaniensia
Periodica 6/7, 1975/1976), p. 185-208.
6
La consultation d'un fichier «scripturaire», poursuivi par M. G. Beer à la
Bibliothèque bollandienne avec une patience exemplaire, fut en l'occurrence
particulièrement fructueuse.
EN COPTE 77

référence et ce qui la précédait en copte provenaient de l'homélie


«Attende», de même d'ailleurs que le contenu de P 1315 ,137 (coin qui
finirait un jour par rejoindre le reste du feuillet).
Nous sûmes bientôt aussi que deux autres feuillets, en meilleur état
de conservation et arborant encore leur pagination, P 131 7 ,31 (p. q-&-p
= 99-100) et K 9328 (p. pz-pfi = 107-108), présentaient des passages
d'« In sanctum baptisma »,tandis que deux demi-feuillets successifs de
l'IFAO (p. pKe-pK~; pKz-pKfi = 135-136; 137-138), dont M. R. G.
Coquin nous avait aimablement prêté une photographie, nous met-
taient en contact, l'un avec le même « In sanctum baptisma », peu
avant la fin, l'autre avec le« De fide »,juste après le début 7 •

Mais restons-en là des étapes de ce processus, non sans avoir dit


également ce que nous devions à la précieuse notice 174 de Crum,
dans son Catalogue du British Museum, à propos des deux parties de
Or. 3581A(3) : « Parchment; a complete leaf, the last of quire a.,,
and a fragt .... By the same scribe as Clar. Press fragt. 43 .... 1. The
complete leaf. Basil ; On f asting. The Greek text of the passage is
given in coll. 173, 176 of Migne, PG, 31. ... 2. The fragment. From
a Homily on the nature or on the divinity of Christ 8 ».
Avaut de présenter un tableau d'ensemble de ce qui subsiste, dans
les codices Z et Y, de la traduction copte des huit homélies basilien-
nes ci-dessus mentionnées, il y a trois préalables qui s'imposent :
1. énumérer rapidement les actuels manuscrits des différents fonds
coptes avec les folios en provenance de Z et d'Y ; 2. prouver que Z et
Y, si semblables, sont cependant différents; 3. dire un mot de l'écri-
ture.
1. Voici, par ordre de fonds et de manuscrits, les 28 folios qui
nous intéressent; certains n'étant plus que des lambeaux, ils re-
présentent 24 feuillets réels 9 •

7 Avant même de savoir


qu'il s'agissait d'œuvres de S. Basile, l'un de nous,
à Paris, avait bien deviné, malgré l'état mutilé des feuillets, que deux homélies
s'y suivaient.
8 Nous verrons plus loin qu'il s'agit, d'une part, de «De ieiunio I» (que nous
croyons appartenir à Y, p. 15-16), de l'autre, de« ln sanctum baptisma »(en Z,
p. 131-132). Au moment où paraissait le catalogue de Crum (1905), Amélineau
n'avait pas encore publié le contenu de Clar. Press 43, en l'attribuant abusive-
ment à Senoute (ci-dessous, p. 78).
9 24 folios relevant de
Z se réduisent à 21 feuillets vrais, et 4 relatifs à Y ne
représentent que 3 feuillets.
78 UN CORPUS BASILIEN

1. LE CAIRE, IFAO copte 232 (numéro provisoire)


2. 233 » »
3. LONDRES, B.L., Or. 3581A (3), 1 ( = CRuM 174)
4. 2 )) ))
5. NAPLES, B.N., 1. B. 14, 458 ( = ZüEGA 282, 1)
6. )) )) '2 10
7. OXFORD, Bodleian Library, Clarendon Press 43.
8. PARIS, B.N., 12913,85
9. 131 5,l15vr
10. » ,137 (un seul feuillet avec 131 6,60)
11. 131 6,59
12. » ,60 (un seul feuillet avec 13l5,137)
13. » ,83 (un seul feuillet avec 131 6,88vr)
14. » ,88vr (un seul feuillet avec 131 6,83) 11
15. 131 7,31
16. 13l8,97vr (un seul feuillet avec 131 8,101)
17. » ,101 (un seul feuillet avec 131s,97vr)
18. » ,145vr
19-28. VIENNE, N.B., K 9328, 9329, 9330 et 9331 (un seul feuillet à
eux deux), 9332, 9333, 9334, 9335, 9336 ; 9784.

Tous ces feuillets sont inédits, à l'exception de Clar. Press 43,


qu'Amélineau a publié indûment parmi les Œuvres de Schenoudi,
t. 2, fasc. 3 (Paris, 1914), n° XXIX, p. 530-532, sans que la mort lui
ait laissé le temps de s'expliquer à ce propos (cf. ibid., Inlrod., p.
CXLVII).
2. La preuve que Z et Y doivent être distingués est facile à
administrer. D'une part, deux des trois feuillets traitant de « Des-
truam horrea »ont leur pagination garantie: on lit if et iX. ( = 13-
14) aux recto et verso de Clar. Press 43, et f;, soit la signature du
début du quaternion 2 ( = p. 17), au recto de P 131 6 , 83.
D'autre part, les deux feuillets relatifs à« De ieiunio 1 »offrent une
paginntion non moins évidente: ii et iï (= 11-12) aux recto et

.
1o (( Folia duo, paginae p~f p~~ :pëf .pë~, characteres quos sistimus
tab. IV specimine n. XIX. ln priori fragmine sermo est de origine peccati et de
libera hominis voluntate; in sequiori de natura diaboli » (Catalogus ... , p. 631).
11 Dans sa collection photographique, à laquelle nous nous plaisons à recon-

naître que nous devons tant, Mgr Lefort avait noté cette interdépendance de
1316, 83 et 88.
EN COPTE 79

verso de P 131 6 ,59, et ~. soit la signature de la fin du quaternion


1( = p. 16), au verso de Or. 3581A (3), 1 (cf. CRuM, ci-dessus, p. 77 12).
Il est plus difficile d'établir à coup sûr, comme nous le verrons,
auquel des deux codices, Z et Y, se rattache chacun de ces débuts
(« Destruam » d'une part, les deux « De ieiunio » de l'autre), et il
faudra se contenter là d'une extrême probabilité (voir note 20).
3. Il est toujours difficile de décrire une écriture copte ; aussi don-
nons-nous ci-dessous un spécimen de l'écriture de Z, tiré d'une photo-
graphie d'IFAO 233v (p. 138) 13. On peut trouver aussi un fac-similé

de l'écriture en question, soit dans le Calalogus de ZoEGA, Tab. IV


de ses« Specimina characterum Copticorum » 14, Class. IV, n. XIX
(il s'agit de la p. 173, col. 2, 21-25, de Z), soit dans TILL, « Schrift-
probe » n° 13, à la fin de la 1e Partie des Koptische Heiligen- und
Martyrerlegenden (il s'agit du codexB de Jean deLycopolis = K 9516).

PRÉSENTATION ET CONTENU DU CODEX BASILIEN Z

D'après les données directes et indirectes dont nous disposons, ce


codex est composé de quaternions réguliers (1 quaternion = 4
feuilles = 8 feuillets = 16 pages). Il reste de 1 à 6 feuillets des
quaternions 1-2, 5-9, 11-12; rien, malheureusement, à ce jour, des

12 Crum ajoute : « The text, in two columns of 32-35 lines each, is written in a
bold, somewhat irregular hand ... Initiais are enlarged and sometimes coloured.
The place for the page-number (left blank) and that for the quire-number, also
the quiremark at the top of the page, are in red and green . The tails of certain
letters are prolonged into the lower margin ~ (p. 67).
13 Nous remercions tout spécialement M. Jean
Vercoutter, Directeur del'IFAO,
de nous y avoir autorisés.
14 Crum y renvoie dans sa notice 174.
80 UN CORPUS BASILIEN

quaternions 3-4 et 10 (nous connaissons avec certitude le contenu de


10, et devons supputer celui de 3-4, avant la p. 64). Nous possédons,
plus ou moins complets, le premier feuillet des quaternions 2, 6 et 7,
et le dernier des quaternions 9 et 12. Chose rare, la pagination
est sûre pour la totalité des 21 feuillets subsistants : le calame du co-
piste la certifie pour la majorité des cas; ailleurs le voisinage d'un
feuillet paginé, ou la place dans l'ensemble en fonction de l'original
grec, suffit à la garantir (dans ce cas, les chiffres sont mis entre
crochets). D'après nos calculs, forcément approximatifs, 1 feuillet
copte égale en moyenne 33 ou 34 lignes 15 d'une colonne de Migne
grec; en d'autres termes, puisqu'un feuillet de Z comporte 4 colonnes
de 34 lignes de moyenne, une ligne copte = environ 1 /4 de ligne de
Migne.
Nous procéderons par numéros des quaternions et, à l'intérieur de
ceux-ci, numéros des feuillets.

Quaternion 1 (deux feuillets)


Feuillet 3, K 9784 (ch.-p.) 16 , amputé du tiers supérieur, p. <5-6> ;
« Destruam horrea mea », PG 31, 264, circa ( = c.) 22 (Ll sO.awç rfjç
sv<poelaç)-265, 11 (rà àexovv lxarn:oç = 37 lignes) 17 • La pagina-
tion donnée par nous a tenu compte du caractère chair-poil et du
nombre de lignes qui, dans Migne, précèdent depuis le début de l'ho-
mélie (59 lignes = 2 feuillets) et suivent jusqu'au prochain feuillet
copte conservé (95 lignes = 3 feuillets).
Feuillet 7, Clar. Press 43 (ch.-p.), complet, sauf un peu du haut du
bord intérieur, p. if-i~ = 13-14 ; « Destruam », PG 31, 269, 8
(iJnonr:oç avr:oiç)-41 (vnsesµnlµnÂ.a<10at = 34 lignes) l8.
Quaternion 2 (un feuillet)
Feuillet 1, P 131 6 ,83rv et 33vr (ch.-p.), à peu près 3/4 de feuillet
en faisant se rejoindre les deux morceaux; en 83, & marquant le début

15 On a tel exemple de deux feuillets du même quaternion (Zoega 282, 1 et 2,


p. 163-164 et 173-174) au contenu correspondant, chez l'un à 27, chez l'autre à
33 lignes de grec dans Migne. Il semble aussi que la moyenne des Hgnes de grec
aille en décroissant au fur et à mesure que le codex Z progresse. Relâchement du
copiste?
16 « ch.-p. », « p.-ch. »indique l'ordre de succession « poil-chair» au recto et au
verso. Il peut contribuer à retrouver la pagination absente.
17 L'allusion à Joseph le Patriarche (ci-dessus, p. 76), se lit en grec, col. 265,

8 ss. : Mtµfiaoµai -rov 'lwarrp Tif> -rfîç <pt).avOewnlaç u11evyµan · rpOéy~oµat


<pwv~v µeya).6tpvxov · «"Oaot va-reeeiaOe ff.e-rwv, lJ).()e-re neoç µé (Gen. 47, 11) ».
18 Cf. ci-dessus, p. 78.
EN COPTE 81

du quat. 2, et restes déchirés de la croix centrale; «Destruam», PG 31,


o
272, 27 (el {Juhaerat)-273,14 (avràç Kvewç = 34 lignes). Dans
Migne, on compte 30 lignes ( = un feuillet) en amont, et, en aval,
jusqu'à la fin de« Destruam »(dont nous n'avons plus rien d'autre en
copte) : 116 lignes, ce qui équivaut à un peu moins de 4 feuillets coptes.
« Destruam » se terminait donc en Z à la p. 26. Nous verrons plus bas
que, d'autre part, «lntende tibi ipsi » devait débuter à la p. 64, dernière
du quaternion 4. Si nous consultons le chap. II : « Tradition des homé-
lies », du livre fondamental de Stig Y. Rudberg, Études sur la tradi-
tion manuscrite de saint Basile (1953), nous constatons que, dans 13
des 14 «types» de mss homilétiques que l'auteur a distingués, « Des-
truam »est suivi de l'« Homilia in divites » (« .. .il est clair que certaines
homélies se trouvaient à l'origine réunies. Elles traitent des sujets
communs », p. 107) 19 • On peut donc supposer a priori qu'il en allait
ainsi pour Z. Or, l'édition de« In divites » dans Migne compte 588 li-
gnes ; à raison de 32 lignes pour un feuillet copte, cela équivaut exacte-
ment à 19 feuillets. Et il restait tout juste 19 feuillets à remplir dans Z,
entre les pages 26 et 64. La supposition faite plus haut, sur la foi de la
tradition manuscrite de Basile, a donc beaucoup de chances de répon-
dre à la réalité : « In divites », aussi, aurait été traduit en copte, et
a dû prendre en Z la suite de« Destruam » 20.
Quaternions 3 et 4, manquent ; voir ci-dessus.
Quaternion 5 (un feuillet)
Feuillet 2, P 12913 ,85 (p.-ch.), à peine les trois quarts, abimés, de la
colonne extérieure, au recto et au verso, p. ~Z-~H = 67-68 ; « Attende
tibi ipsi », PG 31, 200, c. 39 (àneayµauvrw ç avvlaravrat)-20 1, c. 18
(àÀ.6yotç àvsmarcfrwç = 34 lignes). Dans Migne, 50 lignes précèdent
depuis le début de l'homélie, ce qui nous renvoie pour le copte, nous
l'avons dit, au sommet de la p. 64. En direction inverse, les 206 lignes

1 9 Le seul «type» échappant à la règle est le dernier: P, p. 106-107; p. 101,


l'auteur écrivait : « Les deux derniers types - et en particulier P - sont carac-
térisés par le fait que certaines pièces qui autrement forment un tout, sont ici
séparées. »
2o Notre première idée avait été de faire commencer Z par « De ieiunio 1 »
suivi de « De ieiunio II», et Y par « Destruam ». Nous ne savions pas suffisam-
ment alors ce que la lecture de Rudberg nous a appris : la quasi inséparabilité du
couple « Destruam » - « Divites ». D'autre part, faire commencer Z par « De
ieiunio 1 » et « II » équivalait à laisser libres huit feuillets ( = quaternion 4)
avant « Attende ». On ne voit pas pratiquement, après étude du dossier, quelle
homélie « diverse » pouvait les remplir. Ce « vide » fut la raison déterminante de
notre choix. Ce choix, d'autre part, pourrait s'appuyer sur une légère différence
des caractères (plus épais en Y, par exemple en P 1316,59, plus grêles en Z)
indiquant la pagination. Mais les éléments de comparaison sont trop rares pour
apporter plus qu'une confirmation. - Rudberg connaît un « type » G, qui com-
mence par « Destruam i> suivi de « Divites i> (p. 84-86).
ANAL. BoLL. 99. - 6.
82 UN CORPUS BASILIEN

à parcourir avant d'arriver au feuillet copte suivant que nous possé-


dions, représentent bien, à raison de 35 lignes pour un feuillet, les six
derniers feuillets manquants du quaternion.
Quaternion 6 (deux feuillets consécutifs)
Feuillet 1, P 131 6 ,60 (ch.-p.), à compléter, dans l'angle intérieur du
bas, par P 131 5 , 137 (tout juste 12 lignes d'une colonne, de chaque
côté), sans pour autant obtenir un feuillet complet ; croix de début de
quaternion et p. fiS.. = 81 (pas de pagination au verso);« Attende tibi
ipsi », PG 31, 209, 31 (Kâv efJenç)-212, 12 (v<pl<n:arat à:rmÂ~v. = 34
lignes).
Feuillet 2, P 1318 , 145vr (p.-ch.), un tronçon de colonne extérieure
amputé du haut et du bas, p. <83-84> ; « Attende tibi », PG 31, 212, 12
(Mi; rotvvv ànoyvcpç)-c. 45 ( uµtwdeav = 33 lignes). Les 118 lignes
( = 4 feuillets) qui, dans Migne, suivent jusqu'au terme de l'homélie nous
conduisent en copte à la fin de la p. 91 ou au début de la p. 92, dans
le même quaternion 6. Que l'« Exhortatoria ad sanctum baptisma »
commençait là se trouve corroboré par les 98 lignes grecques à par-
courir chez Migne depuis le début de cette pièce BHG 1935 jusqu'au bas
de la p. 8 de Z, premier repère certain qu'on rencontre. -Nous n'avons
pas trouvé dans Rudberg de « type » où « In baptisma » suivait aussitôt
«Attende».
Quaternion 7 (deux fois deux feuillets consécutifs)
Feuillet 1, P 1315 , 115vr (ch.-p.), débris d'aspect misérable, dont on
ne lit bien que la moitié inférieure de la colonne extérieure, au verso
vrai, p. <97-98> ; « In sanctum baptisma », PG 31, 425, c. 24 ('Eu
v17nlov)-428,8 ( 'Aµi;v àµi;v Uyw vµiv = 34 lignes).
Feuillet 2, P 1317, 31 (p.-ch., formant une feuille avec P 1318 ,101 et
97vr), complet sauf trou central, mal lisible au recto, p. që--p = 99-
100 ; « In sanctum baptisma », PG 31, 428, 8 ( èàv µ~ uç yevv178fj)-42
( neàç avràv 8W6vraç = 34 lignes).
Feuillet 6, K 9328 (p.-ch.), complet sauf quelques trous, p. pz-pH
= 107-108; « In sanctum baptisma », PG 31, 432, 31 (èàv µi; roiç µv<J-
uuoiç)-433,16 ( vfo8e<J[aç xaet<Jµa. = 33 lignes). Les 93 lignes en-
tre 428,42 et 432,31 correspondent bien, à raison de 31 lignes de moyen-
ne, aux trois feuillets intermédiaires manquants de ce quaternion.
Feuillet 7, P 1318 ,101rv et 1318 ,97vr (ch.-p., formant une feuille avec
P 1317,31), haut et bas d'un feuillet qui reste incomplet, p. pi-pi =
109-110 ; « In sanctum baptisma », PG 31,433, 16 ( Toaovr:wv àyaOwv)-
436,8 (1] aµaerta = 36 lignes). 61 lignes de grec pour les deux feuil-
lets suivants manquants.
Quaternion 8 (deux feuillets)
Feuillets 2 et 7, K 9332 et 9333 (p.-ch. ; ch.-p., formant une feuille),
le premier, amputé de trois coins, le second encore plus abimé, p.<115-
116> et<125-126>. L'homélie« In sanctum baptisma», qui se pour-
suit en K 9332, PG 31,437, c. 20 ('l}µeiç avrov)-440, 5 (<1>0{3~817rt µi;
ual av ...na8nç = 32 lignes), devait s'achever tout en haut de la col. 2,
EN COPTE 83

recto, de K 9333, dans une partie actuellement manquante de la p. 125.


Là aussi devait commencer l'homélie « De fide » (la fin de la p. 126
correspond à PG 31,464, ligne 25 depuis le début de l'homélie, vn'Y}-
(!BTeiv). Même suite dans plusieurs « types » de Rudberg.
Quaternion 9 (six feuillets, dont cinq consécutifs)
Feuillet 2, B.L. Or. 3581A(3), 2 (p.-ch.), largement entamé, en dia-
gonale, dans ses parties supérieure et intérieure, p. <131-132> ; «De
fide », PG 31, 468, c. 12 ( Tà µèv yàe Àapeiv)-43 (Snov Ilar-f/e = 32
lignes).
Feuillet 3, K 9329 (ch.-p., formant une feuille avec K 9330/9331),
moitié supérieure, recto fort effacé, p. pKf-pKX. = 133-134; « De
fide », PG 31, 468, 43 (navra lxov)-469, 33 (vfoOerei rovç 1}ÀÀorei-
mµévovç = 35 lignes).
Feuillet 4, IFAO copte 232 (p.-ch., formant une feuille avec IFAO
233), moitié supérieure, p. pKë-pK~ = 135-136. L'homélie « De fide »,
dont le texte continue celui de K 9329, devait s'achever dans une
partie actuellement manquante, au bas de la col. 2, verso, p. 136. Là
devait commencer l'homélie « Quod Deus non est auctor malorum »,
comme le montre le feuillet suivant. - A noter qu'une telle consécu-
tion ne s'observe dans aucun « type» de Rudberg.
Feuillet 5, IFAO copte 233 (ch.-p.), moitié supérieure, p. pKz-pKH
= 137-138 ; « Quod Deus», PG 31, 329, 2 (naeà roiJ èveeyovvroç,
mots qui continuent les premiers de l'homélie: IloÀÀoi rfjç {Ji{Jaaxa-
}.,{aç o[ T(!6not, o[ {Jià te(!OtpaÀrov LJapM)-37 (Mlav = 35 lignes).
Feuillet 6, K 9330 et 9331 (p.-ch.), moitiés supérieure etinf. du même
feuillet, qui garde cependant une lacune, verso en partie effacé, p.
pKë--pii. = 139-140; « Quod Deus» PG 31, 329, 37 (Elra, Srav)-332,
22 (El yàe xaxwv a'inoç = 33 lignes).
Feuillet 8, K 9335 (p.-ch.), moitié inférieure coupée en diagonale,
p. <143-144> ; « Quod Deus», PG 31, 333, c. 3 (yeyevfjaOat)-31
(Ev {Jè ri[> larei[J µèv ov{Jèv èyxaÀeiç).

Quaternion 10, manque ; voir ci-dessous.


Quaternion 11 (deux feuillets)
Feuillets 2 et 7, Naples I.B.14, 458 = Zoega 282,1 et 2 (p.-ch. ;
ch.-p., formant une feuille), complets, p. p~r-p~X = 163-164 et
pof-poX. = 173-174; « Quod Deus», PG 31, 345, 12 (éavroîç èx nov17ea.ç
yvwµ17ç)-38 (i!v ye èxeivo Myµa = 27 lignes) et 349,44 (rwv ijµeré-
ewv tpvxwv)-352,26 (xai o Kvewç = 33 lignes). Dans l'édition de
Migne, il reste 31 lignes avant l' Amen final de « Quod Deus non est
auctor malorum », ce qui signifie que l'homélie se terminait soit à la fin
de la p. 176, dernière du quaternion 11, soit au début du quaternion
12, p. 177. - Notons, pour ce qui précède le feuillet 2, que les 266
lignes dans Migne entre 333, 31 et 345, 12, correspondent aux 9 feuillets
intermédiaires manquants (au nombre desquels les huit du quaternion
10), avec une moyenne d'un peu moins de 30 lignes de grec, ici, pour
un feuillet de Z; c'est à peu près également la moyenne des 113 lignes
84 UN CORPUS BASILIEN

entre 345,38 et 349,44, par rapport aux 4 feuillets manquants entre


les deux parties de Zoega 282.
Quaternion 12 (un feuillet)
Feuillet 8, K 9336 (p.-ch.), un peu abîmé sur les bords et privé de sa
pagination, mais non de la croix marquant la fin du quaternion. La
question se pose de savoir quel quaternion. Le texte, un passage de
l'homélie « Adversus eos qui irascuntur », correspond à PG 31, 360, 38
(µr;bè àvâaxn yevéaOat)-361, 13 (folyr;aa ü; àyaOwv = 28 lignes).
Précèdent dans Migne, depuis le début de cette nouvelle homélie, 17 4
lignes. En comptant une moyenne de 25 lignes de grec pour un feuillet
de Z, on obtiendrait les 7 feuillets coptes qui nous séparent normale-
ment de la fin de « Quod Deus », et on pourrait dire que K 9336 =
p. 191-192. Ce n'est pas impossible. Pour qui trouverait cependant
cette moyenne de 25 lignes exagérément basse et estimerait qu'il y
aurait au plus de quoi remplir 6 feuillets coptes (moyenne: 29 lignes),
il est toujours loisible de supposer que « Quod Deus » et « Adversus
iratos » ne se suivent pas en Z 21 et que nous sommes au-delà du qua-
ternion 12 de Z (ou que, peut-être même, nous sommes dans le codex Y,
dont nous allons parler). En tout état de cause, si K 9336 était bien le
dernier feuillet du quaternion 12 de Z, il est certain que les 244 lignes
de grec qui restent avant la fin de l'homélie nous mèneraient au bout
d'un quat. 13 (8 feuillets à raison de 30 lignes de grec de moyenne);
et il est probable, à lire Rudberg (p. 107), que l'homélie « De invidia »
(CPG 2855, PG 31, 372-385) suivait« Adversus eos qui irascuntur ».

PRÉSENTATION DU CODEX Y

Nous en avons déjà dit l'essentiel en démontrant plus haut


qu'il y avait deux codices à distinguer. D'Y nous ne connaissons
avec certitude 22 que 3 feuillets, portant tous assez de marques
directes ou indirectes de leur pagination et traitant, les deux pre-
miers de « De ieiunio 1 », le 3e de « De ieiunio II », qui se suivent dans
la presque totalité des« types» distingués par Rudberg.
Quaternion 1 (deux feuillets)
Feuillet 6, P 131 6,59 (p.-ch.), grosse moitié supérieure, p. 13..-1&
11-12; <1 De ieiunio I », PG 31, 169,49 (nwç vr;m:eia)-172, c.32
(µf'ivaç g~).
Feuillet 8, B.L. Or. 3581A(3), 1 (p.-ch.), complet, mais avec la
moitié verticale des colonnes extérieures mal lisible, signature du
quaternion&.= 1, p.<15-16>; «De ieiunio 1 », PG 31, 173,19 ( µn:à
vr;aulaç)- 176, 10 (vnr;eerovaw olxératç = 33 lignes). Le feuillet
intermédiaire = 32 lignes de grec.

21
Comme ils le font dans les « types » A et 0 de Rudberg (p. 57-59, 102).
22 Moyennant ce qui a été dit dans la note 20.
EN COPTE 85

Quaternion 2 (un feuillet)


Feuillet 8, K 9334 (p.-ch.), presque complet (sauf l'angle intérieur
du bas), p. 2\.3..-2\.& = 31-32 et croix de fin de quaternion; « De ieiunio
II», PG 31, 185, 21 (à~6Àov06v ùrn)-188,7 (IlÀovawç sl; = 36
lignes). Les 21 lignes qui précèdent dans Migne montrent que «De
ieiunio II» commençait à la p. 29 (manquante), et ceci est corroboré par
les 211 lignes restantes de « De ieiunio 1 », qui équivalent en gros aux 6
premiers feuillets manquants du quaternion 2 (moyenne : 35 lignes
de grec). Les 265 lignes restantes de « De ieiunio II» laissent penser
qu'en Y cette homélie devait s'achever avec le quaternion 3 23•
Un« codex Ephesinus » (W).
A ce point de l'enquête, nous nous devons de mentionner un troisième codex,
W, qui n'a en commun avec nos deux codices basiliens Z et Y que d'avoir été
copié par la même main très caractéristique. C'est pourquoi nous ne pouvions
le passer sous silence. Il contenait les Acles du Concile d' Éphèse. Nous avons
dit « contenait », car, à notre connaissance du moins, il n'en reste que sept feuil-
lets en tout et pour tout, à savoir Paris 12914, fol. 46-51, p. 2\.ë-ftË- = 35-46 24,
et Insinger n° 75 25, dont la pagination 111-112 se laisse facilement reconstituer,
s'il s'agit d'un codex régulier, à partir de la signature de fin de quaternion =z
7 26 • Sans oublier un fragment inédit (un peu plus de la moitié d'une colonne),
P 12914, 137 (p. ?), dont le texte recoupe par ailleurs Vienne K 9423 ( = Wessely,
n° 243) provenant, lui, d'un 3• codex «éphésien'" outre les deux utilisés par
Bouriant. Voir ci-dessous, Appendice III.
Revenons pour conclure aux codices Z et Y.
Qu'on se place du côté du rayonnement de Basile« le Grand» et
de sa gloire, ou du côté de l'honneur de la littérature copte et de son
ouverture à des écrits qu'on a estimés «les plus intéressants» du
saint Docteur 27, il faut se réjouir qu'il ait existé de lui en copte un
23 D'où la question posée plus haut: « Attende " ne commençant qu'à la page
qui précède le quaternion 5 de Z, de quoi le quaternion 4 aurait-il été fait?
24 Éd. U. BouRIANT, Actes du Concile d' Éphèse, dans Mémoires ... de la Mission
archéologique française au Caire, t. 8,1 (Paris, 1892), p. 59-90 : c'est son second
ms. Amélineau assigne comme date approximative le xu• siècle (cf. Catalogue
manuscrit de la Salle Orientale) ; cette date nous paraît un peu trop basse. - Le
1er ms. de Bouriant s'arrête dans l'éd. à la p. 96, avec P 12914, 45v. Or, la con-
tinuation, p. 97-98, est Zoega 305,2 (inédit), qui ajoute notablement au texte
tronqué de la Lettre Il de Nestorius à Cyrille (CPG 5669).
25 Édité sans être identifié par PLEYTE et BoESER dans Manuscrits coptes du
Musée d'antiquités des Pays-Bas à Leide (1897; donc quelques années seulement
après la publication de Bouriant !). Crum (sur les traces d' Amélineau? cf.
p. 77, n. 8) attribue sans autre explication ce texte à Senoute (cf. Dict.,
p. 500a, 1. 26, et 835a, 1. 16) - Traduction ci-dessous, Appendice III.
26 Quand on lit, p. 353 du catalogue : « Feuillet paginé z i>, il faut comprendre
qu'il s'agit de la signature du quaternion; p. 354, ~est une erreur pour z.
27 AMAND DE MENDIETA, Essai d'une histoire critique des éditions générales
grecques et gréco-latines de S. Basile de Césarée, dans Revue Bénédictine, 56, 139.
86 UN CORPUS BASILIEN

véritable corpus d'homélies. Certes on savait que telle et telle des


« Diversae » - « De ieiunio 1 », sur lequel nous reviendrons dans le
1er Appendice qui suit, et « Quod Deus non est auctor malorum » -
avaient circulé en copte 28 , sous des formes encore mal connues; mais
personne jusqu'à présent ne pouvait soupçonner une présence aussi
massive et systématique de la doctrine basilienne en Haute Égypte.
Nous n'avons pas à nous étendre ici, dans ce qui n'est qu'une
présentation globale, sur les qualités de cette traduction, ce qui re-
querrait une étude approfondie ; disons seulement qu'à première vue
elle nous a paru, par rapport au texte de Garnier, aussi exacte (pour
le sens) que fidèle (pour la continuité du texte). Nous croyons que
lorsque l'heure sera venue -ce n'est point pour demain 29 - de tenter
une édition critique des Homélies grecques, une consultation de cette
version copte, si peu qu'il en subsiste, pourra n'être pas inutile.
Car pourquoi les Coptes auraient-ils attendu des siècles avant de
traduire ces homélies, maintenant qu'il est prouvé qu'ils l'ont fait?
Le jeune Lefort ne donnait-il pas raison à Leipoldt, dans un article
qui nous retiendra plus bas, de penser à «placer l'ensemble de ces
traductions avant le concile de Chalcédoine » (p. 8)? 30 • Tout cela
n'est pas sans répercussion non plus sur le problème d'authenticité
des homélies. - En tout cas, signalons que l'ordre dans lequel le
codex Z fait se suivre les homélies dont nous avons parlé ne se re-
trouve comme tel dans aucun des« types» analysés par Rudberg 31 •

28 Voir T. ÜRLANDI, Patristica copia et patristica greca, dans Vetera Christiano-


rum, t. 10 (1973), p. 331, et surtout Basilio di Cesarea ne/la letleratura copia,
dans Rivista degli studi orientali, t. 49 (1975), p. 49-59, en particulier, p. 51-52.
Nous parlerons de l'homélie « De misericordia et iudicio » (ibid., p. 52-53), CPG
2929, dans l' Appendice II. Mais pour l'homélie « In quadraginta martyres
Sebastenses » BHG 1205, CPG 2863, dont une version copte aurait existé en son
temps (ibid., p. 49), elle pourrait avoir appartenu à notre corpus basilien.
29 C'est chose faite pour le seul «Attende» (éd. RunBERG, 1962).
30 Quarante-cinq ans plus tard, il écrivait (plus prudemment), à propos de la

traduction en copte de l' Asceticon de S. Basile : « On peut considérer comme infi-


niment plus probable que cette traduction remonte [plutôt qu'au xre-xn• s.] à la
période où furent traduites les œuvres de Chrysostome, Basile, Grégoire de Na-
zianze, Sévérien, Sévère d'Antioche et d'autres, c'est-à-dire, selon J. Leipoldt,
avant l'invasion arabe» (Les Constitutions ascétiques de [S. Basile], dans Le
Muséon, t. 69, 1956, p. 10).
31 Pas davantage de correspondance
avec les « groupes originaux » proposés
par Amand de Mendieta dans La tradition manuscrite des amvres de saint Basile
(Revue d'histoire ecclésiastique, t. 49, 1954, p. 519-520). Ni avec le type «armé-
EN COPTE 87

APPENDICES

1. UN CODEX COPTE SUR LE JEÛNE

Le « De ieiunio 1 » de S. Basile se rencontre en sahidique dans un


autre codex du Monastère Blanc, apparemment un homéliaire
consacré exclusivement à des homélies sur le jeûne (xne s. environ).
Deux feuillets privés de pagination, mais consécutifs, les fol. 118 et
120 de P 131 2 (120 précède en réalité 118), ont gardé le début d'une
homélie sur le jeûne, attribuée dans le lemme, en haut du fol. 120, à
« saint Libère, évêque de la ville de Rome». L. Th. Lefort les a pu-
bliés dès 1911 : Homélie inédite du pape Libère sur le jeûne, dans Le
Muséon, t. 30, p. 1-22 (avec en tête une reproduction photographique
du fol. 120r).
Lefort pouvait d'autant moins négliger, dans le même P 1312 , les
deux autres feuillets proches, 117 et 119, visiblement identiques
d'aspect aux précédents et pareillement dépourvus de pagination,
qu'il avait eu au préalable à les démêler de ceux de Libère qu'il éditait.
Il en identifiait le contenu comme étant la fin du « De ieiunio I » de
Basile: « cette traduction correspond au texte grec P. G. t. 31, coll.
181-184 »(p. 3). Il s'avérait ainsi que le 117 et le 119 (dont la col. 2,
au verso, est restée vierge d'écriture après le desinit au bas de la col. 1)
étaient aussi continus.
Nous pouvons, aujourd'hui, préciser quelles pages ils occupaient.
En effet, le feuillet qui les précédait à intervalle de 2 folios ( = Mu-
sée du Louvre, E. 10028/R. 186) est le dernier d'un quaternion 1,
bien lisible, encore qu'il ait lui aussi perdu sa pagination originale.
Empressons-nous d'ajouter que P 131 6,17 précédait immédiatement
le folio du Louvre, du moins d'après le parallèle grec (car l'angle
supérieur droit en a été arraché) 32• Nous avons donc là une suite à
peine interrompue de 4 feuillets et s'il s'agit, comme il est légitime de
le supposer, d'un quaternion tout à fait régulier, nous retrouvons
du coup les p. 13-16, puis 21-24, du codex, lequel débutait, nous le

nien » d'I. W. DRIESSEN, Les recueils manuscrits arméniens de saint Basile, dans
Le Muséon, t. 66 (1953), p. 65-95.
32 A propos de ces feuillets «parisiens», et d'un 3• ci-dessous, cf. LEFORT,

art. c., p. 9, note 1 : « Il est moralement certain que l'on retrouvera d'autres
feuillets de ce volume ; d'après mes notes, il en existe à Paris, mais mes renseigne-
ments ne pouvant être contrôlés pour le moment, il est préférable de ne pas
insister.»
88 UN CORPUS BASILIEN

savons à présent, par la pièce maîtresse basilienne d'exhortation


au jeûne.
Il ne sera pas inutile de souligner ici que la version copte représen-
tée par cet autre témoin est nettement divergente du grec de Migne,
contrairement à la version du codex Y. On peut certes se demander
si ces deux versions n'ont pas été exécutées indépendamment l'une
de l'autre, sur des exemplaires grecs différents. La version bo-
haïrique (cf. T. ÜRLANDI, Basilio ... , p. 51) pourrait dépendre de ce
2e témoin sahidique.
En revanche, mis à part les 4 feuillets ci-dessus, nous n'avons
trouvé trace d'aucune homélie de Basile, sur le jeûne notamment,
dans la série de feuillets que nous n'avons pas encore énumérés et qui
nous sont connus pour avoir appartenu à ce même codex.
Les voici dans l'ordre de pagination, pour autant que possible:
1. Zoega 298, fol. 1, p. Kë-Kf. = 35-36 : il n'est pas directement
question de jeûne, mais del' Antéchrist - ce qui ne préjuge nullement
du sujet général de l'homélie.
2. P 1315 ,62 : dernier feuillet du quaternion 5, dont le chiffre n'est
visible qu'à moitié ; donc normalement p. 79-80.
3. Zoega 299, fol. 1 et 2, ouvrant le quaternion 6 = p. 81-84.
Indépendamment de la pagination, ces trois derniers feuillets consti-
tuent, par la continuité du texte, une suite ininterrompue.
4. Enfin Zoega 299, fol. 3-5 : d'une part ils forment une unité ;
d'autre part l'absence totale de pagination ou signature de cahier défie
toute tentative de localisation à l'intérieur du codex; en l'occurrence
le sujet, qui est toujours bien entendu celui du jeûne, ne peut nous
guider.
Quoi qu'il en soit, il n'est pas exclu, nous dirions même qu'il est
plausible, que tel ou tel, sinon la plupart, de ces feuillets dispersés
pourrait concerner l'homélie de Libère - laquelle n'existe plus en
latin, est-il besoin de le rappeler? Un original latin, passé bien sûr
par le grec, pourrait-il raisonnablement être mis en doute?

ADDENDUM
Ce premier appendice était imprimé lorsqu'il nous fut donné de
nous apercevoir que le fonds copte de l' IFAO au Caire 33 comprenait
un feuillet, 173 (numéro provisoire), qui offre le parallèle textuel exact

33
Nous remercions encore M. Coquin, qui en prépare actuellement le catalo-
gue, de nous en avoir permis l'accès.
EN COPTE 89

de Zoega 299, fol. 3-5, dont il vient d'être question. Ce feuillet du


Caire est un des nombreux survivants du codex (palimpseste !) auquel
appartenait aussi Crum 185, Or. 3581A(13), feuillet fragmentaire
utilisé par Lefort dans son édition 34 puisque le verso porte l'initium
de l'homélie de Libère« sur le jeûne». Or, d'une part, le codex 35 au-
quel appartenait Crum 185 n'est pas un homéliaire sur le jeûne au
même titre que le précédent; c'est un recueil de lettres et d'homélies,
par différents auteurs et sur divers sujets, apparemment sans lien lo-
gique entre eux, le thème de l'homélie de Libère n'en étant qu'un par-
mi d'autres 36• D'autre part, le feuillet Ifao 173 recoupe presque entiè-
rement trois feuillets de ce que nous avons appelé un codex sur le
jeûne, codex qui contient l'homélie de Libère. Autant de raisons, à
nos yeux, d'estimer que le texte d'Ifao 173 a toutes chances d'apparte-
nir à cette même homélie. Il pourrait bien - et ce n'en serait pas le
moindre intérêt - prendre la suite immédiate du feuillet Crum 185,
mais il nous faut pour l'instant nous contenter de suppositions sur ce
point, car, le bas du feuillet londonien étant lacéré, le passage de l'un
à l'autre manque d'évidence.
Il s'ensuivrait, si notre conjecture n'est pas trop téméraire, que,
dans le codex sur le jeûne, Zoega 299, 3-5 serait aussi la suite de P 1312 ,
120 + 118, à deux folios près: exactement l'étendue que Crum 185
verso et Ifao 173 recto auraient en plus. Mais, comme ni les uns ni
les autres ne sont paginés, nous ne sommes pas mieux placés pour les
situer à leur vraie place dans ce codex sur le jeûne. Peut-être un autre
feuillet copte redécouvert permettra-t-il un jour de résoudre cette
petite énigme.
Ce qui d'ores et déjà paraît sûr, c'est que l'homélie de Libère ne
venait pas se placer après « De ieiunio I » de Basile, pour la simple
raison que Zoega 298, 1, paginé 35-36, ne peut en aucune façon être ce
qui précède Zoega 299, 5, qui serait paginé 37-38 dans notre hypothèse,
hautement vraisemblable, d'une continuité indirecte entre 1312, 118,
et Zoega 299, 3.
Il y a lieu ici également de penser que « De ieiunio II » de Basile
succédait normalement à « De ieiunio I », sous la forme remaniée que
l'on connait à celui-ci dans le codex sur le jeûne, à l'instar de la recen-
sion bohaïrique.

34 Variantes par rapport au témoin de Paris


rejetées en apparat critique;
notons en passant que le témoin de Londres continue après I'exp/icit de celui de
Paris; cf. LEFORT, art. c., p. 16, n.11.
35 A l'écriture fine, inclinée et compacte, en
pleine page ; voir description en
dernier lieu par LEFORT, S. Athanase. Lettres festales et pastorales en copte
(CSCO 150, copt. 19), p. xxrx.
36 Il faut dire qu'aucun des autres feuillets qui nous sont connus ou qui ne
soient pas déjà attribués, en dehors d' lfao 173, ne traite du jeûne expressément.
90 UN CORPUS BASILIEN

II. L'HOMÉLIE (< DE MISERICORDIA ET IUDICIO »


Basile, Athanase et Épiphane.

L'homélie dite« De misericordia et iudicio » (cf. ci-dessus, note 28),


imprimée par Migne dans l'« Appendix operum S. Basilii Magni »
(t. 31, 1705-1713), est-elle réellement de Basile? La tradition ma-
nuscrite (cf. RunBERG, p. 117), corroborée par la citation du Mé-
taphraste (PG 32, 1164), suffit-elle en soi pour assurer cette pièce au
Cappadocien? Son adjonction au corpus basilien serait dans tous les
cas fort ancienne.
On n'ignore pas en effet que-:cette homélie se lit en copte, mais sous
le nom d'Athanase, dans un codex aujourd'hui au British Museum
(Or. 5001, éd. BunGE, Coptic Homilies, p. 58-65) : cf. T. 0RLANDI,
Basilio ... , p. 52-53. Déjà une telle attribution n'est pas sans étonner.
Cependant, ce que tout le monde ne sait peut-être pas, c'est que la
même homélie (ou plutôt un extrait) se retrouve, mais cette fois-ci
sous la paternité d'Épiphane de Chypre ! , dans un autre codex copte
(du Monastère Blanc, à la différence de celui du BM provenant d'Ed-
fou): nous voulons dire Paris 1312 , fol. 87.
Ce codex (x1° s. env.) qui serait un florilège ou recueil d'excerpta
divers donne, p. pif (113), col. 2, l. 10 et svv., introduit par le lemme
~n~ em<t>~moc nemcKonoc NKYnpoc. ott~1oc ON exttm.VëC,
un passage se poursuivant au verso (p. pi~ = 114) et correspondant
à PG 31, 1712, 13-42 (inc. OYëOTe l!...t ON Tt ~ YW OYëW& ne
ttn~p~nNOll.OC (sic) = bewàv bè "a/, ·1iaeavoµov rjv).
Le titre copte tXll.UWëC, <~ Sur [pour] la Moisson », n'est vraisem-
blablement pas celui de la pièce tout entière, mais aura été dicté en
quelque sorte par les premiers mots du morceau.
Après ce que nous venons de dire, il y a une raison de plus pour
que l'authenticité basilienne de notre homélie soit définitivement
rejetée. Il est d'ailleurs à craindre qu'elle ne soit pas plus d'Atha-
nase ou d'Épiphane qu'elle n'est de Basile!

Ill. UN NOUVEAU FEUILLET COPTE RELATIF AU~


« AcTES nu CONCILE n'ÉPHÈSE »
La lettre du pape Célestin au Synode
(CPG 8710)

Écrite originellement en latin, traduite ensuite en grec pour


être lue à ses destinataires, la Lettre du pape Célestin au Synode
réuni à Éphèse, perdue finalement dans l'original, à ce qu'il paraît,
EN COPTE 91

n'existerait paradoxalem ent plus en latin que dans une «rétro-


version » à partir de la traduction grecque elle-même, dans le cadre
des anciennes collections synodales.
On sait maintenant qu'une version copte de cette Lettre, faite sur la
version grecque, cela s'entend, a circulé en Égypte; elle a fait partie
des Gesta Ephesina, comme en témoigne le feuillet de Leyde (Insinger
75) identifié par nous et dont il a été expressémen t question plus haut
à propos d'un codex « éphésien » W (p. 85 et note 25).
Vu la transmission textuelle enchevêtrée de ce document important
pour l'histoire ecclésiastiqu e, dont le texte semble corrompu à plus
d'un endroit (le latin ne concordant pas toujours avec le grec), nous
avons estimé qu'il ne serait pas sans intérêt de tenter une traduction
française du passage (car ce n'est hélas! qu'un passage) conservé en
copte, pour permettre éventuellem ent la comparaison .
Afin de mieux aider le lecteur, nous disposons, après notre traduc-
tion, les textes grec et latin, ceux-ci d'après l'édition critique d'E.
Schwartz : Acta Conciliorum Oecumenicorum. Concilium Uniuersale
Ephesinum, respectiveme nt I,1,3, p. 55-57 (Collectio Vaticana), et
I,2, p. 23-24 (Collectio Veronensis). Non sans avoir pris soin d'avertir
que l'identificati on de la pièce a permis d'améliorer sensiblemen t
l'état du ms. de Leyde, dans telle ou telle de ses lacunes, dont nous
proposons en note la reconstitutio n.
Version du copte .
... que nous cheminions dans la ressemblance du saint Apôtre 1 , en
(re)jetant de nous la mauvaise partialité 2 , parce que notre foi est
appelée à comparaître en jugement ; et il faut aussi que nous endos-
sions des armures spirituelles, puisque le combat est (engagé) contre
notre âme. Lançons des flèches par les paroles de notre bouche, afin
que nous demeurions dans la foi de notre Roi. En effet le bienheureux
apôtre, c'est à l'intention de chacun (de ceux) qui sont près de vous,
là où il ordonna à Timothée de rester, qu'il écri(vai)t 3 • C'est pour-
quoi, maintenant encore, il en est ainsi, car c'est ce même lieu et
cette même cause et ce même office 4 • C'est pourquoi ce même dis-
cours est celui qu'il (l'Apôtre) réclame de nous. Nous donc, efforçons-
nous d'œuvrer à notre salut d'après l'ordre que ceux-là ont prescrit,
afin que nul ne pense à autre chose qu'à l'instruction et que nul n'ap-
plique maintenant son esprit aux questions étroites du discours in-

1 Cf. Phil. 3,17.


2 Grec neoawnoJ..riµ'l/Jta (cf. Eph. 6,9). Le Concile siège à Éphèse.
3 Cf. 1 Tim. 1,3. - R 0 , I, 32: legendum TN [rtm.. &.] NT&.q =?
4 Cf. ib. 3.4 - Trad. basée sur l'essai de reconstitution suivant (r 0 , II, 1-8):
(SHTq [eTBe] / lt&.l e.e [ON Te Te]/ NOY .Xe[rtelTO] / ltOC NOY[WT
ne] I &. YW Te[l(SYitO] I '9-YC[lC] N[OYWT] I Te ll.NT[el:l!..l] I
&.KONl&. NOYWT [Te?]
92 UN CORPUS BASILIEN

tempestif, mais selon qu'a enjoint l' Apôtre, demeurons dans un même
sentiment 5 ••• [6 lignes] en sorte que nul ne s'adonne à une action par
rivalité, étant épris de vaine gloire et de fatuité, mais qu'une seule âme
et un seul esprit soit à chacun, là où il y a une seule foi, celle des uns
s'accordant avec celle des autres 6 • Que toute l'assemblée soit peinée 7
avec nous s et verse plutôt des larmes 9 en un grand deuil, parce que
Celui qui juge l'univers est cité au tribunal (et) que Celui qui juge la
terre entière est traduit à un tribunal humain, parce que Celui qui nous
sauve tolère d'être calomnié par un délateur 10 • Que votre Fraternité
s'arme donc maintenant de la panoplie de Dieu! Vous savez en effet
quel est le casque par lequel protéger votre tête et vous savez aussi
quelle est la cuirasse à mettre comme rempart de votre cœur 11 ,
parce que les remparts de l'Église n'ont pas seulement reçu des doc-
teurs illustres 12 • En effet aucun des hommes pieux ne doutera une
minute que Dieu aide [....

ène'i:vo yàe nae' fJµwv alrûrat] Ïva narà ràv àn6aroÀov neeina-
rfiawµev . ovre yàe viJv ne6awn6v u, àÀÀ' fJ fJµeriea nîauç 'XaÀel-
rat neàç Mwriv. 8:n:Àa nvevµaunà 8we1î;aa8ai 15eZ, èneil5n n6Àeµot
'XtVOVVTat ?pVXWV, nal {J{À'YJ é71µârwv, iJ:nwç èv rfj :nfout rov {JaatÀéwç
fJµwv nagaµeîvwµev. nâvraç vvv ro-Üç Ènûae 6 µanâewç IlaiJÀoç
vnoµiµvfianet, lv8a Tiµo8ùp µévew èveretÀaro. o mhdç roiyaeovv
r6noç, fJ avrn vn68eatç rnv avrnv 15tanovlav nal vvv à:natreZ, fiµeîç
'l'e vvv neâ;wµev nal anov/5âawµev elç rovro ô ènetvotç neârretv
neoadra'Xi'at, Ïva µn aÀÀwç UÇ rpeovfi, nal C71r1]aetç raiç µâÀwra
naeovaaiç µaneoÀoy{aiç µ71belç èvreivhw · wç avràç neoaha;e,
µ{vwµev oµ6?pVXOl, SV nal i'O avrà rpeovovvreç, è:net/5n i'OVTO avµ-
rp{eet, µril5èv 15tà rptÀovetniav, µ71/5811 neârrew 15tà µaraiav nevo/50-
;tav evx6µevot. µta ?pVXn nal xaeMa µia larw roiç :n{fotv, 8re ij
nîauç, ifuç µla èau, naeaxaeârrerat. novefrw, µaÀÀov /5è 8eri-
vefrw i'OVTO µe()' ijµwv 'XOtVfj :nav rà avv{/5ewv. elç neirfiewv 'Xa-
ÂÛTat O ne{vwv rnv olnovµÉV'YjV • ev8vverat 0 ae{wv nifoav rnv
yfjv, 'Xal 6 Âvrewrnç avnorpavrlav vno1,1,{vet. 8we71;âa8w rnv nav-
o:n:Àiav rov 8eov ij vµedea àbeÀrp6T'YjÇ · o'ibare rnv neetnerpaÀalav
fjuç rnv fJµedeav àarpaÀtCerat nerpaÀfiv, noioç 8wea; rd fJµedeov
arfj8oç reixiCet. ov vvv newrov vµaç oZ ènnÀriaiaaunol neeifJoÀot
btbaanâÀovç èbi;avro. ovbetç àµrpt{JâÀÀet, rov 8eoiJ avveeyovvroç,
[ôç noieî rà àµrp6reea ëv,

Lege (r 0 , II, 35-v 0 , I, 1): oNO~TN.Wll.H [NOYW]T (cf.1 Cor.1,10-11).


5

Cf. Phil. 2, 2-3.


6

7 V 0 , I, 27 : loco Wn olCt;: lege ~îlolC6.


8
Ib. 28: lege Nll.ll.[&.N] THpq.
Lire (ib. 29-30) : ~~~~~~ ~~ n.a.peqtpn.etH.
9

10 Allusion à Nestorius.
11 Cf. Eph. 6, 11,13, 17,14; 1 Thess. 5,8.
12 Au sens plutôt objectif (qui illustrent) que subjectif.
EN COPTE 93

illud in nobis per quod] secundum apostolum ambulemus[, argui-


tur] ; non enim nunc species, sed fides nostra vocatur ad causam. spi-
ritalia arma sumenda sunt, quia bella sunt mentium, et tela verborum,
ut in nostri Regis fœdere (leg. fide ?) perduremus. omnes nunc ibi posi-
tos beatus Paulus apostolus monet, ubi Timotheo remanere mandavit.
idem igitur locus, eadem causa ipsum requirit officium. nos quoque
nunc agamus quod agendum tune ille suscepit, ne quis aliter sentiat et
quaestiones praestantibus (leg. instantibus ?) fabulis ne quis inten-
dat ; ut ipse praecepit, simus unanimes, unum, quia sic expedit,
sentientes. nihil per contentionem, nihil agere per inanem gloriam
gestiamus ; una anima cum uno corde sit cunctis, quandoquidem
fi des, quae est una, pulsatur ( leg. falsatur ?). doleat, immo lugeat hoc
nobiscum omne in commune collegium. vocatur in iudicium qui iudi-
caturus est mundum, discutitur qui discussurus est omnes, et calum-
niam patitur qui redemit. accingatur vestra fraternitas ; scitis quae
galea caput nostrum muniat, quae lorica pectus includat. non vos
nunc demum ecclesiastica rectores castra ceperunt. nemo dubitet fa-
vente Domino[, qui facit utraque unum ...

IV. LES SCHOLIA DE INCARNATIONE UNIGENITI

de S. Cyrille d'Alexandrie traduits en copte

Un autre ouvrage à caractère dogmatique, qui n'est pas sans


rapport avec le Concile d'Éphèse, au point que c'est grâce à la
« Collectio Palatina » qu'il a survécu en Occident, à savoir les
Scholia de lncarnatione Unigeniti de S. Cyrille d'Alexandrie, CPG
5225, a été traduit en copte.
Des écrits théologiques nombreux de S. Cyrille, nés de la querelle
nestorienne dans le contexte du Concile d'Éphèse, l'on connaissait
en copte l' Explanatio XII Capitulorum (CPG 5223) 1 ; mais l'on au-
rait tort de chercher dans la Clavis, sous le numéro 5225, une« versio
coptica »des Scholies, à côté des versions latine, syriaque, arménienne
et arabe (cette dernière ayant du reste quelque chance de remonter

1 Voir T. ÜRLANDI, Elementi di Zingua e letteratura copia (Milano, 1970),


p. 86-87, et Patristica copia et patristica greca, t. c., p. 330. Il faut noter à ce
propos qu'il existe au moins deux codices (et non un seul, comme il est dit là):
à savoir Le Caire, Gat. Munier 9271, auquel il faut ajouter British Library Or.
6807(5), communiqué par B. Layton, d'une part ; et Rylands Gat. Crum 64,
de l'autre. Quant à P 1313 , 42, ce n'est en tout cas pas de l' Explanatio qu'il
s'agit, comme Crum (ibid., n. 2) était porté à le croire - contentons-nous ici de
dire que ce P 1313, 42 = p. 125-126, est immédiatement précédé de P 12914,
52-53 = p. 121-124, traitant du Concile de Chalcédoine, ce qui écarte catégorique-
ment toute assertion de ce genre. Précisons également que l'Apologia XII
capitulorum contra Orientales, GPG 5221, n'a pas encore été retrouvée en version
copte, contrairement à ce que pourrait laisser entendre la notice de la Glavis.
94 UN CORPUS BASILIEN

au grec par l'intermédiaire du copte). Il est à peine nécessaire de


rappeler que du grec ne subsistent actuellement plus que des fragments.
En l'absence donc d'un original complet, l'on perçoit immédiate-
ment quel intérêt peut revêtir une version copte, confectionnée sur
le grec bien évidemment, version qui malheureusement ne nous est
pas non plus parvenue entière - cela ne saurait plus désormais
susciter l'étonnement! - dans l'unique témoin fragmentaire que
nous avons découvert.
Il s'agit de plusieurs feuillets épars d'un codex en parchemin
(x1°-xn° s.), conservés tous à la Bibliothèque Nationale de Paris:
pour la plupart, la pagination est encore visible ou, dans un cas,
déduite de la signature du cahier ; pour un seul, elle est restituée à
partir des versions parallèles, la latine en premier lieu.
Voici d'ailleurs la liste matérielle des feuillets repérés, pour les-
quels sont indiquées les correspondances exactes avec la version latine,
celle-ci dans l'édition critique de Schwartz: A.C.O., 1, 5, 1, p. 184-
215 (Collectio Palatina).
P. [31-32] (fin quat. 2) = Paris 131 6 ,2 (SCHWARTZ, ACO, 1, 5, 1,
p. 192, 1. 32 - 193, 1. 14)
» 61-62 = Paris 1313 ,65 (ibid., p. 201, 1. 15-35)
» [79-80] = Paris 1315 ,74 (ibid., p. 206, 1. 11-31)
85-86 = Paris 1315 ,72 (ibid., p. 207, l. 32 - 208,
1. 14)
8
89-90 = Paris 131 ,146 } ("b"d
91-92 = Paris 131s,73 1 1 2 9 5 )
., P· o , 1. -37

Il résulte ainsi que les Scholia cyrilliens remplissaient toute cette


première moitié du codex, sur plus de cent pages.
Avant d'étendre plus loin nos recherches (à d'autres fonds no-
tamment), en vue d'identifier d'éventuels nouveaux feuillets 2 , nous
avons jugé bon de faire connaître dès à présent l'existence en copte
des Scholies sur l'incarnation du Verbe du patriarche Cyrille d'A-
lexandrie. Il eût été étonnant que l'Égypte n'eût pas réservé un
meilleur sort à son héritage 3 •
Jlbi•, rue Sainte-Anne, 75001 Paris Enzo LuccHESI
Paul DEvos

2 Il est en effet fort probable que d'autres fragments des mêmes Scholia
soient repérés ultérieurement, ailleurs qu'à la B.N. Citons comme exemple
Berlin, Or. fol. 16084, à quelques pages du début.
3 L'on sait par exemple indirectement qu'il a existé une version copte, au

moins partielle, du Thesaurus de Trinitate, CPG 5215 ; cf. N. CHARLIER, dans


Revue d'histoire ecclésiastique, 45 (1950), p. 35. Nous reviendrons plus tard sur
les commentaires exégétiques et le corpus des Lettres.

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