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601-AEB-AH

Français (601) – formation générale propre Enseignante : Caroline Proulx


Écriture et communication
Hiver 2021

NOTES POUR LES SÉANCES SUR UNE TROP BRUYANTE SOLITUDE DE BOHUMIL HRABAL

Plan du document

1) Étude de L’insoutenable légèreté de l’être de Milan Kundera


2) Atelier 6

1) Étude d’Une trop bruyante solitude de Bohumil Hrabal

A- L’auteur

 Kundera naît en 1929 à Brno (même ville que Hrabal).

 À la fin des années 50, il fait partie à certains moments du parti communiste avec lequel il
a des « brouilles » et d’où il sera définitivement exclu en 1970.

 Il devient un partisan de la liberté d’expression, de l’anti-totalitarisme. Cela lui


amènera des ennuis vis-à-vis du pouvoir en place, surtout depuis le Printemps de Prague.

 Il vit en France depuis 1975 (exil à cause du régime communiste et des mesures de
répression).

 Il s’est fait enlever sa nationalité Tchèque en 1979 et a été naturalisé français par la suite,
en 1980.

B- Le roman

Introduction au roman

 L’insoutenable légèreté de l’être a été publié en 1984 (Nesnesitelná lehkost bytí en

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tchèque).

 C’est un roman qui est composé comme la mise en récit d’une histoire (celle de Tomas,
Tereza, Sabina et Franz) entrelacée d’une réflexion philosophique : la fiction croise
l’essai.

 Il s’agit d’une réflexion ouverte : aux questions posées, il n’y a aucune réponse définitive.

 En effet, que choisir? La légèreté ou la pesanteur? (voir p. 13 à 16, 55)

 Les personnages représentent des concepts et la confrontation de leurs différentes visions


de l’existence ou du monde nous amène à réfléchir (le narrateur nous les présente comme
une fiction, voir p. 17, 63 et 319)

C- Les personnages : que représentent-ils?

 Tomas (voir la 1ère partie : le problème de la légèreté ou de la pesanteur du destin – ex. p.


51)
 Tereza (voir la 2e partie : le problème du corps et de l’âme – ex. p. 197, 201)
 Sabina (le problème du kitsch : p. 26, 97-98 et 369)
 Franz (le problème du réel vs imaginaire, et de la pureté : p. 123-126 et 400-401)

D- Le roman comme conception (vision) du monde

C’est le propre de l’art du roman selon Kundera qui n’est pas seulement une philosophie, mais
une réflexion typiquement romanesque :

« Musil et Broch firent entrer sur la scène du roman une intelligence souveraine et
rayonnante. Non pas pour transformer le roman en philosophie, mais pour mobiliser sur la
base du récit tous les moyens, rationnels et irrationnels, narratifs et méditatifs, susceptibles
d’éclairer l’être en l’homme ; de faire du roman la suprême synthèse intellectuelle. » (L’art
du roman, 1986, p. 31-32)

Donc, là où la philosophie cherche des réponses, une vérité sur le monde et sur l’être, le roman
questionne, il est essentiellement « interrogation méditative » :

« Comprendre avec Cervantès le monde comme ambiguïté, avoir à affronter, au lieu d’une
seule vérité absolue, un tas de vérités relatives qui se contredisent (vérités incorporées dans
des egos imaginaires appelés personnages), posséder donc comme seule certitude la
sagesse de l’incertitude, cela exige une force non moins grande. » (L’art du roman, 1986,
p. 21)

E- L’art contre le kitsch

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L’art est à entendre au sens esthétique : c’est une forme, une façon de mettre en fiction le monde,
l’existence.

L’art peut être aussi éthique : il suppose une réflexion ouverte sur le fondement des valeurs, des
principes, des manières d’être au monde, dans notre relation aux autres et à nous-mêmes.

L’art du roman est donc une forme (esthétique) qui réfléchit l’existence et notre rapport au monde
(éthique).

L’art de manière générale est donc ce qui s’oppose au kitsch.

Qu’est-ce que le kitsch?

F- Le kitsch

 Notion provenant du XIXe siècle qui a des origines allemandes. L’origine du mot est
multiple : verkitschen (« vendre en dessous du prix »), kitschen (« ramasser des déchets
dans la rue ») ou sketch (mot anglais déformé, prononcé à l’allemande).

 Souvent perçu comme l’art de pacotille, le kitsch est davantage une notion éthique
(Broch) et ontologique (Kundera).

 C’est le travail de Kundera dans L’art du roman, mais surtout dans L’insoutenable
légèreté de l’être : c’est la grande thèse philosophique du roman.

 p. 356-357

 par « inacceptable », c’est aussi « le paravent qui dissimule la mort » (p. 367)

 C’est un « paravent qui dissimule » à la fois la mort et la merde, la vérité de l’être en


somme où le divin côtoie les bas-fonds de l’existence terrestre.

 L’art de Sabina est l’illustration de la dénonciation du mensonge du kitsch, p. 97-98, 368.

 Voir la fin de la « Grande marche », p. 406

2) Atelier 6

En vous appuyant sur des extraits des romans (que vous devez retranscrire au complet dans
l’atelier),

1) Montrez comment les deux romans s’opposent au kitsch (commencez par définir la notion
en fonction de ce que vous voulez montrer).

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2) Montrez comment les deux romans représentent des époques marquantes de l’histoire de
la Tchécoslovaquie (servez-vous du document photocopié).

3) Montrez comment les deux romans dénoncent chacun à leur manière les systèmes
politiques totalitaires.

4) Montrez comment les deux romans s’opposent aux idéologies totalitaires (commencez par
définir cette notion).

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