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Alteration 2
Alteration 2
1. Définitions
Un relief dont le modelé s'explique principalement par l'érosion est dit « relief
d'érosion ». Les facteurs d'érosion sont :
le climat ;
le relief ;
la physique (dureté) et la chimie (solubilité par ex.) de la roche ;
l'absence ou non de couverture végétale et la nature des végétaux ;
l'histoire tectonique (fracturation par exemple) ;
l'action de l'homme (pratiques agricoles, urbanisation).
L'érosion agit à différents rythmes et peut, sur plusieurs dizaines de millions d'années,
araser des montagnes, creuser des vallées, faire reculer des falaises.
Des phénomènes naturels violents tels qu'une avalanche, un lahar ou un orage peuvent
modifier considérablement le paysage en quelques heures, voire en quelques minutes.
2. Mécanismes de l'érosion
La désagrégation mécanique se produit sous l'action d'une force physique qui arrache
des morceaux de roche plus ou moins volumineux :
Le ruissellement est le type d'érosion le plus fréquent sur terre. Il peut être
concentré (torrents, oueds) ou diffus (films d'eau issus de la fonte des neiges,
érosion littorale).
L'érosion fluviatile est produite par des cours d'eau. Elle peut être une érosion
régressive.
Hydroclastie : alternance humectation-dessiccation.
Effet splash : impact des gouttes d’eau sur le sol.
L'érosion fluvioglaciaire : la glace exerce une forte pression sur elle-même qui
la rend fluide et donc érosive avec des cailloux.
L'érosion éolienne attaque les roches en enlevant des particules (déflation, abrasion) ou
en polissant la surface. Elle est d'autant plus efficace que les obstacles sont inexistants
et que le vent est puissant, régulier et chargé de poussières
Dans les régions de forte amplitude thermique (climat continental, polaire, déserts,
haute montagne, etc), les chocs thermiques répétés par la succession des cycles
jour/nuit, fend puis fait éclater certaines roches, à différentes échelles micro et/ou
macroscopique ; c'est la thermoclastie.
L'érosion liée à la température fait également intervenir l'eau comme agent d'érosion
en présence de roches poreuses et/ou de fissures qui éclatent en cas de gel. La
cryoclastie est un exemple d'érosion par thermoclastie : la roche éclate à cause de
l'alternance gel-dégel de l'eau qui s’infiltre, lorsque l'eau gèle, elle occupe plus de
volume et exerce une force capable de faire exploser une roche. Les morceaux libérés
par le gel sont appelés gélifracts7. Le cycle gel/dégel est saisonnier (en Sibérie par
exemple) ou quotidien en haute montagne.
La dissolution est une forme de météorisation qui affecte essentiellement les massifs
calcaires. Elle donne lieu à des paysages de karst. L'eau, chargée en acides organiques
et en dioxyde de carbone, s'infiltre par les fissures et modèle les roches carbonatées ;
elle constitue un « complexe d'altération ». Elle libère les éléments chimiques de la
roche sous forme d'ions dissous dans l'eau. En effet, contrairement au grès siliceux, les
calcaires sont particulièrement vulnérables à la dissolution. Aussi, d'autres roches et
minéraux sont solubles :
L’eau est le premier agent d’érosion et de transport des sols en surface et en profondeur.
Cette érosion est le résultat d’une action physique (arrachage de particules de sols et de roches
sous la force du courant) et d’une action chimique (dissolution des sels minéraux ou du
calcaire). Cette érosion peut avoir lieu en surface, notamment en ce qui concerne l’action
physique par les torrents, rivières, fleuves... L’eau est beaucoup plus efficace que l’air pour le
transport des matériaux car elle possède une masse spécifique mille fois supérieure et permet
donc un transport, à vitesse égale, de matériaux beaucoup plus denses et plus gros.
Dans le cas de l’eau de mer, l’érosion est principalement mécanique. L’usure des rivages
est facilitée par les éléments transportés par les vagues littorales. Si les vagues sont obliques
par rapport à la côte, le transport des matériaux est très important, les éléments étant repris à
chaque vague.
On remarque que la limite entre l’érosion et le transport est assez incertaine, due
en grande partie aux forces électrostatiques qui assurent parfois une cohésion plus
importante des particules de faible dimension. Par ailleurs, le transport des éléments de
grosse taille (à partir du centimètre) est très réduit. Il est surtout effectif dans les
torrents de montagne.
des plus grosses aux plus petites se déposent et forment ainsi un sédimen
Figure 1.7 : Erosion chimique.
Érosion :
L’eau agit d’abord par action chimique comme solvant et réactif. Le calcaire est
dissous par les ions H3O+ (aussi noté H+) selon la réaction d’hydrolyse :
Par oxydoréduction, l’eau chargée en oxygène peut attaquer des minéraux riches
en métaux et provoquer ainsi une dégradation des massifs montagneux.
En profondeur, l’action physique de l’eau a lieu dans les nappes phréatiques et les
rivières souterraines. Cette action est augmentée par le pompage des nappes
phréatiques entraînant une circulation plus importante, donc une vitesse plus élevée.
L’action chimique (dissolution) et l’action physique entraînent parfois des catastrophes
lorsque des cavités se sont formées sous terre et conduisent à des éboulements
“remontant” jusqu’à la surface du sol. Ce sont des avens ou fondis, courants dans les
pays karstiques.
Transport • Transport : action (ou manière) de déplacer d’un lieu vers un autre.
L’érosion d’une roche par action mécanique (choc, gel...) ne peut se poursuivre
que si les débris sont enlevés. L’eau intervient alors comme transporteur. Si
l’écoulement de l’eau suivait un flux laminaire (toutes les molécules se déplacent
parallèlement les unes aux autres), les particules entraînées se déposeraient au fond des
cours d’eau. Mais cet état de flux est exceptionnel. L’eau se déplace de manière
turbulente en créant des remous. Les particules sont sans cesse reprises et roulent les
unes sur les autres. Les gros débris sont déplacés seulement quand l’énergie de l’eau,
en relation directe avec son volume et sa vitesse, est supérieure à la normale. C’est le
cas lors des crues. Les débris importants n’atteignent que rarement la mer car ils sont
détruits par érosion dans le cours d’eau.
Dans la partie basse des fleuves, la vitesse diminue et les particules fines encore
en suspension décantent et forment des lits de sable et des méandres qui évoluent et se
déplacent suivant les débits transportés.