Vous êtes sur la page 1sur 56

La CNSS a été instituée en vertu de la loi n°60-30 du 14 décembre 1960 .

La CNSS est un établissement public doté de la personnalité civile et de l'autonomie financière et rattaché au
Ministère des Affaires Sociales.
Elle a son siège à Tunis et son action est prolongée par 49 bureaux régionaux, locaux et antennes.
La Caisse Nationale de Sécurité Sociale est chargée de la gestion :
 Du régime des prestations familiales, (les allocations familiales et la majoration pour salaire unique, les
allocations pour congé de naissance, les allocations pour congé de jeunes travailleurs).
 Du régime des assurances sociales, (indemnité de décès, capital - décès).
 Des régimes de pensions de vieillesse, d'invalidité et de survivants pour les salariés et les non-salariés ainsi que
du régime de retraite complémentaire pour les salariés du secteur non agricole dont la rémunération dépasse 6
fois le salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig).
En outre la CNSS mène une action sociale.
Elle veille à l'application des conventions bilatérales de sécurité sociale conclues .
La Caisse Nationale de Sécurité Sociale est administrée par un conseil d'administration présidé par un
président directeur général désigné par décret.
Le conseil d'administration est composé des membres suivants :
 Trois membres représentant l'Etat.
 Quatre membres représentant les organisations patronales.
 Quatre membres représentant les organisations syndicales des travailleurs
COMPRENDRE: LE RÉGIME
TUNISIEN Généralités
1. Financement
2. Prestations familiales
3. Les assurances sociales
4. Pensions de vieillesse, d’invalidité et de survivants dans le
secteur non agricole
5. Accidents du travail – maladies professionnelles
6. Chômage

A. Généralités
La protection sociale tunisienne couvre, en particulier, les salariés
contre l’ensemble des risques y compris le chômage.

1) Structure

Les régimes de sécurité sociale applicables diffèrent suivant la


catégorie professionnelle :

 dans le secteur non agricole, il existe un régime général, un


régime complémentaire et un régime des travailleurs
indépendants ;
 dans le secteur agricole, les salariés d’une part, et les
exploitants de l’autre, sont couverts.

Le taux des cotisations à acquitter n’est pas le même dans tous les
régimes et ceux-ci n’accordent pas pour tous la même protection
sociale : ainsi, les travailleurs non salariés non agricoles ne
bénéficient pas des prestations familiales.

Les salariés agricoles, les travailleurs indépendants dans le secteur


non agricole, les exploitants et travailleurs indépendants dans
l’agriculture et les fonctionnaires bénéficient de dispositions
propres. N’est exposé ci-après que le régime de salariés non
agricoles.

2) Affiliation

Les employeurs occupant du personnel sont tenus de s’affilier à la


Caisse nationale de sécurité sociale. Ils doivent déclarer les salariés
à cette caisse dans un délai n’excédant pas un mois à compter de la
date d’engagement. En cas de défaillance de l’employeur, le salarié
a le droit de demander lui-même son immatriculation.

Les travailleurs indépendants peuvent s’assurer volontairement


contre les risques accidents du travail et maladies professionnels ;
les fonctionnaires ont un régime spécial.

3) Organisation administrative

La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (C.N.S.S.) – 49, avenue


Taïeb M’HIRI – 1002 TUNIS BELVÉDÈRE – Tél. : 00 (216) 71 849 833
ou 71 846 583 ou 71 845 925 ou 71 796 744 – Fax : 00 (216) 71 783
223 – site internet : www.cnss.nat.tn, est compétente en matière
d’assurances vieillesse, invalidité, survivants, décès, chômage et
prestations familiales. Elle gère ces régimes de sécurité sociale par
le biais de ses bureaux régionaux implantés dans les chefs-lieux de
gouvernorats (l’équivalent de nos préfectures).

Par ailleurs, les assurances maladie, maternité, accidents du travail


et maladies professionnelles sont gérées par la Caisse Nationale
d’Assurance Maladie (C.N.A.M.) – 12, Abou Hamed El Gazely –
Montplaisir 1073 – BP 77 – 1080 TUNIS CEDEX – Tél. : 00 (216) 71
104 200 – Fax : 00 (216) 71 104 385 – site
internet : www.cnam.nat.tn.

B. Financement
A la charge de A la charge
BRANCHES l’employeur du salarié Total
Vieillesse, invalidité, survivants 7,76 % 4,73 % 12,5 %
Maladie, maternité 5,08 % 3,16 % 8,24 %
Prestations familiales 2,21 % 0,88 % 3,10 %
Accidents du travail/Maladies entre 0,4 et
entre 0,4 et 4 % –
professionnelles 4%
Prévoyance sociale des
travailleurs – Fonds spécial 1,51 % 0,38 % 1,90 %
d’Etat
entre 16,97 et entre 26,15
9,18 %
TOTAL 20,57 % et 29,75 %
Retraite complémentaire (1) 6% 3% 9%
COTISATIONS AU 1er JANVIER 2011 (régime général)

(1) Uniquement pour les établissements adhérents à ce régime


La cotisation obligatoire du régime accidents du travail et maladies
professionnelles est à la charge de l’employeur uniquement, elle
varie entre 0,4 % et 4 % selon le secteur d’activité (cette cotisation
peut-être, le cas échéant, soit augmentée soit réduite, en fonction
des manquements de l’employeur aux règles de sécurité, ou de ses
efforts de prévention).

Les cotisations de base sont versées sur la totalité du salaire et


pour la retraite complémentaire, les cotisations sont versées sur la
tranche de salaire dépassant 6 fois le SMIG (servant de base pour le
calcul des prestations).

Le salaire mensuel minimum interprofessionnel garanti (SMIG) est


depuis le 1er mai 2011, de 286 dinars pour 48 heures de travail par
semaine et de 246,30 dinars pour 40 heures de travail
hebdomadaire.

Les cotisations sont versées à la CNSS.

C. Prestations familiales
1) Allocations familiales

La loi du 6 mai 1988 limite le versement des allocations et


avantages familiaux aux trois premiers enfants.

Les enfants doivent être à charge et le travailleur doit en assurer la


garde : sont considérés comme tels les enfants adoptés par le
travailleur, placés en “tutelle officieuse” (frères et sœurs orphelins
moyennant un acte notarié), donnés à titre de “placement familial”
(enfant abandonné) et ceux dont la garde a été confiée au
travailleur.

L’âge limite est en principe de 16 ans (18 ans pour les enfants en
apprentissage qui ne perçoivent pas une rémunération supérieure à
75 % du SMIG ; 21 ans pour ceux qui poursuivent leurs études ou les
jeunes filles qui remplacent leur mère au foyer ; sans limite d’âge
pour les invalides et les handicapés).

Les allocations familiales sont maintenues notamment au profit des


enfants de pensionnés de vieillesse ou d’invalidité, de titulaires de
prestations de survivants et des orphelins. Enfin, les étudiants pères
de famille ont droit aux allocations familiales et, le cas échéant, à la
majoration pour salaire unique (loi n° 88-40 du 6 mai 1988).
Elles sont dégressives avec le nombre d’enfants :

 pour le premier enfant, 18 % d’un salaire plafonné à 122 dinars


par trimestre (7,320 dinars par mois) ;
 pour le second, 16 % (6,506 dinars par mois) ; pour le 3e 14 %
(5,693 dinars par mois).

2) Majoration pour salaire unique

L’assuré ayant des enfants à charge ouvrant droit aux allocations


familiales et dont le conjoint ne travaille pas a droit à cette
majoration égale, par mois, à 3,125 dinars si le foyer comporte un
enfant, le double (6,250 dinars) s’il en comporte deux et 7,825
dinars, s’il en a trois ou plus.

La majoration pour salaire unique est versée par l’employeur en


même temps que la rémunération mensuelle.

3) Allocations pour congés de naissance

A l’occasion de chaque naissance, le père salarié bénéficie d’un jour


de congé dans le courant des sept jours suivant la naissance.

Le remboursement à l’employeur est effectué par la Caisse


Nationale de Sécurité Sociale de l’avance faite en exécution de
l’article 122 du Code du Travail.

4) Allocations pour congés de jeunes travailleurs

Les salariés de moins de 18 ans du régime non agricole bénéficient


de 2 jours de congés par mois et au maximum 24 jours ouvrables,
l’employeur se fera rembourser par la CNSS 12 jours de congés. Les
salariés âgés de 18 à 20 ans bénéficient de 18 jours de congés
ouvrables par an soit 6 jours remboursés à l’employeur par la CNSS.

Le remboursement à l’employeur est effectué par la Caisse


Nationale de Sécurité Sociale de l’avance faite en exécution de
l’article 113 alinéa 2 du Code du Travail.

5) Contribution aux frais de crèche

Une prise en charge peut être accordée à la mère exerçant une


activité salariée et dont le salaire ne dépasse pas deux fois et demie
le SMIG pour 48 heures de travail par semaine. Cette contribution
est versée pour les enfants ouvrant droit aux prestations familiales
et dont l’âge est compris entre 2 et 36 mois. Elle s’élève à 15 dinars
par enfant et par mois pendant 11 mois.

D. Les assurances sociales


Les assurances sociales consistent en l’octroi d’indemnités en
espèces en cas de maladie, maternité ou décès ainsi que de soins
de santé.

Conditions

Pour bénéficier des prestations en nature et en espèces de


l’assurance maladie-maternité, l’assuré doit justifier soit de
cinquante jours de travail au moins pendant les deux trimestres
civils précédant, soit de quatre-vingts jours au moins pendant les
quatre derniers trimestres.

Bénéficiaires

Les prestations sont servies à l’assuré et à ses ayants droit (le


conjoint, les enfants jusqu’à l’âge de vingt ans en cas de poursuite
d’études universitaires, ou sans limitation si l’enfant est handicapé,
et les ascendants à charge qui ne bénéficient d’aucune couverture
en matière de soins de santé). L’ascendant âgé d’au moins 60 ans,
auquel le travailleur assure d’une façon effective et permanente le
logement, la nourriture et l’habillement (condition d’âge non exigée
pour les veuves et les ascendants atteints d’une infirmité les
rendant incapables de subvenir à leurs propres besoins) est
considéré comme à charge.

1) Maladie

a/ Prestations en nature

En plus des établissements sanitaires et hospitaliers relevant de


l’État, les assurés sociaux ont accès aux consultations externes des
polycliniques de la CNSS. Il en existe six actuellement dans les
villes suivantes : Elkhadra, Sousse, Sfax, Bizerte, Metlaoui et
Elomrane.

Depuis 2007, le régime de base géré par la CNAM, garantit la prise


en charge des frais des prestations de soins prodiguées dans les
secteurs public et privé nécessaires à la sauvegarde de la santé des
assurés sociaux et de leurs ayants droits.

La caisse délivre à tout bénéficiaire du régime d’assurance maladie


un carnet de soins qu’il doit présenter aux prestataires de soins.

Le régime de base prend en charge, sur la base des tarifs


forfaitaires de référence et sans plafonnement, les appareillages et
prothèses orthopédiques, les frais de transport sanitaire nécessités
par l’état de santé de l’assuré, les soins relatifs à la chirurgie
cardiovasculaire, l’hémodialyse, les scanners, les IRM, les soins
thermaux, la rééducation fonctionnelle.

Les frais de soins dispensés au titre d’une API (affections lourdes ou


chroniques inscrites sur une liste) sont pris en charge intégralement
par la caisse.

Le tarif conventionnel d’une consultation chez un médecin


généraliste est de 18 dinars et de 30 dinars chez un médecin
spécialiste.

Les prestations de soins ambulatoires sont pris en charge selon


trois couvertures. Tout assuré social est dans l’obligation de choisir
l’une de ses trois filières de soins :

 La filière publique (carte bleue)

Cette filière permet à l’assuré et à ses ayants droit de bénéficier de


tous les soins (ambulatoires et hospitalisations) auprès de toutes
structures sanitaires publiques, conventionnées avec la caisse ou
polycliniques de la CNSS moyennant le paiement d’un ticket
modérateur plafonné sur un an à un salaire et demi pour le salarié,
une pension et demie pour le pensionné et une fois et demi le revenu
mensuel correspondant à la catégorie des revenus déclarés pour le
travailleur non salarié.

Les prestataires de soins dans le cadre de cette filière sont payés


directement par la caisse et l’assuré social procède au paiement
seul du ticket modérateur.

 La filière privée (carte jaune)

L’assuré qui opte pour la filière privée de soins s’engage à consulter


préalablement le médecin de famille auprès duquel il est inscrit sauf
pour les spécialités comme la gynécologie, l’obstétrique,
l’ophtalmologie, la pédiatrie, les soins dentaires et les API
(affections lourdes ou chroniques inscrites sur une liste).

Les prestataires de soins dans le cadre de cette filière seront payés


directement par la caisse et l’assuré social procèdera au paiement
seul du ticket modérateur sauf en ce qui concerne les soins
dentaires où l’assuré procèdera au paiement de la totalité des frais
et se fera rembourser par la caisse dans la limite des taux prévus.

Les taux de prise en charge des frais médicaux varient entre 40 %


pour certains médicaments (85 % pour les essentiels et 100 % pour
les vitaux), 50 % pour les actes de médecine dentaire, 70 % pour les
actes para médicaux et les consultations médicales, 75 % pour les
actes de radiologie et les analyses biologiques, 80 % pour les actes
médicaux et obstétricaux.

Les hospitalisations, effectuées dans les structures sanitaires


publiques ou établissements privés conventionnés avec la caisse
avec accord préalable de la caisse sont prises en charge moyennant
le paiement du ticket modérateur par l’assuré.

La caisse prend en charge les frais des prestations de soins


ambulatoires dans la limite d’un plafond annuel dont sont exclus les
frais concernant les API (affections lourdes ou chroniques inscrites
sur une liste), les hospitalisations de jour, les scanners, les IRM, les
soins thermaux, l’hémodialyse, les appareillages et prothèses, la
rééducation fonctionnelle.

Ce plafond annuel est fixé à 200 dinars par assuré social et 50


dinars pour chaque personne à charge. Au delà de ce plafond, les
frais hors API restent à la charge de l’assuré.

 Le système de remboursement des frais (carte verte)

Dans le cadre de ce système, l’assuré peut accéder à tous les


fournisseurs de soins conventionnés des secteurs public et privé
moyennant le paiement de l’intégralité des tarifs conventionnels.
L’assuré est ensuite remboursé conformément aux taux de prise en
charge (même taux que dans la filière privée) et dans la limite d’un
plafond annuel fixé à 200 dinars par assuré social et 50 dinars pour
chaque personne à charge. Au delà de ce plafond, les frais hors API
restent à la charge de l’assuré.
Pour bénéficier du remboursement des frais, l’assuré doit déposer
une demande de remboursement dans un délai maximum de 60 jours
à compter de la date des soins.

 Hospitalisation

i>

Les conditions de prise en charge des hospitalisations dans les


hôpitaux publics et cliniques privées sont identiques pour tous les
assurés quelque soit l’option de couverture choisie.

Dans les hôpitaux publics, l’assuré, quelque soit la nature de sa


couverture santé, ne paie que le ticket modérateur. Dans les
cliniques privées, la CNAM peut prendre en charge les frais
d’interventions chirurgicales inscrites dans une liste ainsi que les
accouchements à condition qu’il y ait une demande de prise en
charge préalable auprès de la caisse.

b/ Prestations en espèces

En cas de maladie, des prestations en espèces sont versées sous


certaines conditions. L’assuré doit justifier soit de 50 jours de travail
au moins pendant les 2 trimestres civils précédant, soit de 80 jours
au moins pendant les 4 derniers trimestres.

L’indemnité journalière est servie à partir du 6ème jour d’arrêt


maladie et dans la limite de 180 jours.

A partir du 180ème jour et après accord de la commission médicale


de la CNAM, une indemnité est octroyée en ce qui concerne les cas
de maladie de longue durée, d’hospitalisation, de blessure ou
d’accident.

Montant

Les indemnités journalières ne sont en principe versées que pendant


180 jours maximum (au-delà éventuellement en cas de longue
maladie sous réserve de l’accord de la commission médicale de la
Caisse nationale).

Elles sont égales pour les salariés non agricoles aux deux tiers du
salaire ou revenu journalier moyen plafonné à 2 fois le SMIG, 50 %
pour les salariés agricoles ; en cas de prolongation, elles sont
maintenues aux deux tiers au cours des trois premières années puis
réduites à 50 % pour les périodes ultérieures.

2) Maternité

a/ Prestations en nature

Pour le suivi de grossesse, le taux de prise en charge varie entre 70


% pour une consultation médicale et 85 % pour l’achat de
médicaments essentiels (100 % pour les médicaments vitaux) ;
l’assurée devra présenter et faire remplir un bulletin de soins à
chaque prestataire de soins. Une fois rempli par les différents
prestataires, le bulletin doit être adressé à la CNAM dans les 60
jours qui suivent la date de consultation auprès du médecin traitant.

Concernant l’accouchement d’une assurée sociale ou d’un ayant


droit dans une clinique privée conventionnée, le montant du
remboursement des frais médicaux et de clinique quel que soit le
type d’accouchement s’effectuera à hauteur de 350 Dinars (700
Dinars pour une césarienne). Le bulletin de soins accompagné de
l’extrait de naissance du nouveau né doit être adressé à la CNAM.

b/ Prestations en espèces

L’assurée justifiant de 80 jours de travail pendant les 4 trimestres


civils précédant celui de l’accouchement a droit à des indemnités
journalières égales aux deux tiers du revenu journalier moyen
plafonné à 2 fois le SMIG et pendant la période légale de couches
soit 30 jours, une prolongation étant possible en cas de maladie
consécutive à la grossesse ou à l’accouchement.

3) Décès

Les indemnités de décès sont accordées à l’assuré, en cas de décès


de son conjoint ou de ses enfants, à condition de justifier de 50 jours
de travail pendant les deux trimestres civils ou 80 jours de travail
pendant les quatre trimestres civils précédant celui au cours duquel
est survenue la disparition.

Allocation de décès

Elle est égale à l’indemnité journalière versée en cas de maladie,


multipliée par un coefficient variable suivant la qualité et l’âge du
défunt (90 pour le conjoint ou un enfant de plus de 16 ans, 45 pour
un enfant entre 6 et 16 ans, 30 pour un enfant entre 2 et 6 ans et 10
pour un enfant de moins de 2 ans).

Capital Décès

Les ayants droit d’un assuré remplissant les conditions de durée de


travail bénéficient d’un capital décès (pas de condition de stage en
cas d’accident non professionnel).

Le montant du capital décès est égal à une annuité de salaire,


calculée sur la base moyenne annuelle des salaires soumis à
cotisations que l’assuré a perçus au cours des 3 ou 5 dernières
années précédant le décès, selon que l’une ou l’autre de ces
périodes de référence est la plus avantageuse (salaires plafonnés à
6 fois le SMIG rapportés à une durée d’occupation annuelle de 2.400
heures). Le SMIG en vigueur depuis le 1er mai 2011 est égal à 286
dinars par mois pour 48 heures de travail par semaine. Le montant
du capital décès est majoré de 1/12e par période de douze mois de
cotisations, sans que cette majoration puisse excéder l’équivalent
de 18 mois de salaire. Il est majoré de 10 % par enfant à charge et
ne peut être inférieur au SMIG rapporté à une période d’occupation
de 2.400 heures.

Pour les ayants droit d’un pensionné, le montant du capital décès


est réduit à 50 % ; ce pourcentage est lui même réduit en fonction
de l’âge de l’assuré au moment du décès (à 40 % si l’assuré est
décédé après l’âge de 70 ans mais à 20 % s’il est décédé après l’âge
de 80 ans révolus).

Le capital décès est versé en principe à raison d’un tiers au conjoint


et des deux tiers aux enfants.

A défaut de conjoint et d’enfants, le capital est attribué par parts


égales au père et à la mère du défunt, sous réserve qu’ils aient été
au moment du décès à la charge de l’assuré et soient âgés d’au
moins 60 ans (limite d’âge ramenée à 55 ans pour la mère veuve ou
divorcée, pas de limite d’âge pour les père et mère infirmes ou
atteints d’une maladie grave les rendant incapables de subvenir à
leurs besoins) et non pensionnés.

E. Pensions de vieillesse, d’invalidité et de


survivants dans le secteur non agricole
1) Vieillesse

a) Conditions

L’assuré doit être âgé d’au moins 60 ans, justifier d’au moins 120
mois de cotisations et cesser toute activité professionnelle
assujettie aux régimes de sécurité sociale (55 ans pour ceux qui ont
été occupés à des travaux pénibles ou insalubres). En deçà de 120
mois de cotisation, une pension proportionnelle est accordée à ceux qui
justifient de 60 mois de cotisations au minimum.

Par ailleurs, une pension anticipée peut être attribuée dans les cas
suivants :

A partir de 50 ans :

 licenciement économique avec au minimum 60 mois de


cotisations ;
 usure prématurée de l’organisme avec au minimum 60 mois de
cotisations ;
 femme salariée mère de 3 enfants en vie justifiant d’au moins
180 mois de cotisations ;

A partir de 55 ans :

 pour convenance personnelle, avec 360 mois de cotisations.

La poursuite de toute activité professionnelle assujettie au régime


de sécurité sociale au-delà de l’âge légal de mise à la retraite n’est
autorisée que dans l’hypothèse où ces périodes ont pour effet de
parfaire le stage nécessaire à l’ouverture du droit à pension.

b) Montant

La pension est basée sur les salaires soumis à cotisations que


l’assuré a perçus au cours des 10 dernières années précédant l’âge
d’ouverture du droit.

Pour 120 mois de cotisations, le taux de la pension est de 40 % ; au-


delà la pension est majorée de 0,5 % par période de 3 mois de
cotisations supplémentaires, sans pouvoir dépasser 80 % du salaire,
après 30 ans de travail.

Le taux obtenu est multiplié par le salaire mensuel moyen des 10


dernières années, actualisé et plafonné à 6 fois le SMIG.
Le montant minimum annuel des pensions de vieillesse ne peut être
inférieur aux deux tiers du SMIG correspondant à 2.400 heures de
travail.

Le montant maximum de la pension de vieillesse ne peut excéder


80% du salaire moyen mensuel de l’assuré plafonné à 6 SMIG.

Les pensions proportionnelles ne sauraient être inférieures à la


moitié du SMIG.

2) Invalidité

a) Conditions

Une pension d’invalidité est accordée en cas de réduction des deux


tiers de la capacité de travail ou de gain.

L’assuré ne doit pas avoir atteint l’âge requis pour pouvoir prétendre
à une pension de vieillesse (60 ans).

Une période préalable de soixante mois de cotisations est exigée


(pas de condition en cas d’accident non professionnel si l’assuré
justifie son immatriculation).

b) Montant

La pension d’invalidité est égale à 50 % du salaire mensuel moyen


de référence. Toute fraction de cotisation supérieure à 180 mois
ouvre droit, par période de 3 mois de cotisations supplémentaires, à
une majoration égale à 0,5 % du salaire de référence sans que le
total de la pension puisse excéder 80 % dudit salaire. Le taux
obtenu est multiplié par le salaire mensuel moyen des 10 dernières
années, actualisé et plafonné à 6 SMIG. En cas d’assistance d’une
tierce personne, la pension est majorée de 20 %.

La pension d’invalidité est transformée en pension de vieillesse


lorsque l’intéressé atteint l’âge requis pour avoir droit à pension de
vieillesse (60 ans ou 55 ans).

La pension minimum d’invalidité est égale aux deux tiers du SMIG.

3) Décès (Survivants)

a) Conditions
Cette prestation est servie au conjoint légalement marié d’un assuré
décédé, titulaire d’une pension d’invalidité ou de vieillesse ou en
activité et ouvrant droit à une pension d’invalidité ou de vieillesse au
moment de son décès. L’assuré décédé aura réalisé au moins 60
mois de cotisations validées.

b) Montant

Pour le conjoint sans enfant d’un assuré social, la pension est égale
à 75 % de celle dont bénéficiait ou aurait pu bénéficier le “de cujus”.

Dans le cas d’un conjoint survivant avec un orphelin, le conjoint


reçoit 70 % et l’orphelin 30 %. Dans l’hypothèse d’un conjoint avec
deux orphelins ou plus, le conjoint reçoit 50 % et les deux orphelins
50 % également.

Les orphelins ont droit à une pension temporaire d’orphelins en


principe jusqu’à l’âge de 16 ans sans condition, jusqu’à 21 ans en
cas de poursuite d’études et sur justification et sans limite d’âge
pour les invalides et les handicapés.

En aucun cas, le montant cumulé des pensions de conjoint survivant


et d’orphelins ne doit excéder le montant de la pension du défunt, il
sera alors appliqué une réduction temporaire des pensions
d’orphelins.

Le paiement de la pension de survivant est suspendu lorsque le


conjoint survivant se remarie.

4) Remboursement des cotisations

C’est un versement unique qui n’est accordé qu’aux assurés ayant


l’âge légal de mise à la retraite et qui ont cotisé moins de 60 mois.

Le montant du versement est égal aux retenues effectuées sur les


salaires au titre des cotisations salariales au régime de pension.

5) Régime complémentaire

Le montant annuel de la pension est égal au produit des points


acquis par la valeur du point à la date de liquidation de la retraite.
Ce sont les mêmes conditions d’âge que pour la pension vieillesse
qui sont requises, l’assuré devant justifier, par ailleurs, de plus de
100 points.
Le régime complémentaire attribue aussi bien des pensions
complémentaires de retraite et d’invalidité que de survivants. Les
cotisations versées peuvent être remboursées si le nombre de
points est inférieur à 100. Contrairement au régime général, le
conjoint reçoit 50 % de la pension du “de cujus” et les orphelins 20
% s’ils sont orphelins de père, et 30 %, s’ils sont orphelins de père et
de mère.

F. Accidents du travail – maladies


professionnelles
Les employeurs sont tenus de s’affilier auprès de la Caisse
Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) et supportent l’intégralité de
la charge des cotisations.

Les prestations en nature (soins) sont servies dans le cadre de


l’assurance maladie.

L’obtention des droits n’est pas subordonnée à une condition de


stage. Les soins sont dispensés gratuitement dans les formations
sanitaires publiques.

1) Incapacité temporaire

En cas d’incapacité temporaire, les indemnités journalières


représentent les deux tiers du salaire journalier. Il existe un délai de
carence de 3 jours pour le versement par la CNAM des indemnités
journalières sauf en cas d’hospitalisation, les indemnités sont
versées dès le 2ème jour.

2) Incapacité permanente

En cas d’incapacité permanente inférieure ou égale à 5 %, aucune


indemnité n’est due ; si l’incapacité est supérieure à 5 % mais
inférieure à 15 %, la victime perçoit uniquement un capital égal à 3
fois le montant de la rente.

Lorsque l’incapacité permanente est supérieure à 15 %, la victime a


droit à une rente égale au salaire moyen multiplié par le taux
d’incapacité (réduit de moitié pour la partie du taux qui ne dépasse
pas 50 % et augmenté de moitié pour la partie du taux excédant 50
%).
La salaire prit comme base de calcul de l’indemnité ne doit en aucun
cas être inférieur au SMIG ni être supérieur à 6 fois le SMIG.

Si la victime a besoin de l’aide d’une tierce personne pour accomplir


les actes ordinaires de la vie, le montant de la rente est majoré de
25 %. Le supplément ainsi accordé ne peut pas être inférieur au
salaire minimum garanti pour une durée de travail de 600 heures.

3) Décès (survivants)

Ont droit à une rente le conjoint survivant et les orphelins jusqu’à


l’âge de 16 ans, 21 ans en cas de poursuite d’études et sans
limitation pour la fille tant qu’elle ne dispose pas de ressources ou
n’est pas à la charge de son mari et en cas d’infirmité rendant
l’orphelin incapable d’exercer une activité.

Montant

La rente du conjoint est fixée à 50 % du salaire annuel du défunt ; si


la victime avait des enfants pouvant prétendre à une rente, le taux
est ramené à 40 %.

Le taux de la rente pour les orphelins est fixé à 20 % du salaire de la


victime pour un seul orphelin, 30 % pour deux et 40 % pour plus de
deux.

Dans le cas d’orphelin de père et de mère, le taux de la rente est


fixé à 50 % du salaire annuel de la victime, 60 % pour deux, 70 %
pour trois et 80 % pour quatre orphelins et plus.

En l’absence de conjoint ou d’enfants, d’autres ayants droits (petits-


enfants, parents, grands-parents) à charge de la victime peuvent
prétendre à une rente d’un montant égal à 20 % du salaire annuel du
défunt par bénéficiaire sans que le montant total alloué ne dépasse
50 %.

L’indemnité funéraire est égale au salaire d’un mois et elle ne peut


pas être inférieure à 200 heures de SMIG.

G. Chômage
Un régime de protection contre le chômage a été introduit en faveur
des seuls salariés justifiant avoir perdu involontairement leur emploi
et ayant cotisé au moins 3 années successives auprès de la même
entreprise et inscrits au bureau d’emploi depuis plus d’un mois sans
y avoir reçu d’offre d’emploi.

La demande est présentée auprès du Ministère des Affaires Sociales


et instruite par l’Inspection du Travail compétente.

L’aide accordée représente 12 fois le montant du dernier salaire


perçu dans la limite du SMIG. Les chômeurs bénéficient sous
certaines conditions, du maintien des allocations familiales, de la
majoration pour salaire unique et du droit aux soins pendant un an à
compter du premier jour qui suit le trimestre d’arrêt de travail.

Partagez l'article dans les Réseaux Sociaux

1. Généralités
2. Financement
3. Prestations familiales
4. Les assurances sociales
5. Pensions de vieillesse, d’invalidité et de survivants dans le
secteur non agricole
6. Accidents du travail – maladies professionnelles
7. Chômage

A. Généralités
La protection sociale tunisienne couvre, en particulier, les salariés
contre l’ensemble des risques y compris le chômage.

1) Structure

Les régimes de sécurité sociale applicables diffèrent suivant la


catégorie professionnelle :

 dans le secteur non agricole, il existe un régime général, un


régime complémentaire et un régime des travailleurs
indépendants ;
 dans le secteur agricole, les salariés d’une part, et les
exploitants de l’autre, sont couverts.

Le taux des cotisations à acquitter n’est pas le même dans tous les
régimes et ceux-ci n’accordent pas pour tous la même protection
sociale : ainsi, les travailleurs non salariés non agricoles ne
bénéficient pas des prestations familiales.

Les salariés agricoles, les travailleurs indépendants dans le secteur


non agricole, les exploitants et travailleurs indépendants dans
l’agriculture et les fonctionnaires bénéficient de dispositions
propres. N’est exposé ci-après que le régime de salariés non
agricoles.

2) Affiliation

Les employeurs occupant du personnel sont tenus de s’affilier à la


Caisse nationale de sécurité sociale. Ils doivent déclarer les salariés
à cette caisse dans un délai n’excédant pas un mois à compter de la
date d’engagement. En cas de défaillance de l’employeur, le salarié
a le droit de demander lui-même son immatriculation.

Les travailleurs indépendants peuvent s’assurer volontairement


contre les risques accidents du travail et maladies professionnels ;
les fonctionnaires ont un régime spécial.

3) Organisation administrative

La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (C.N.S.S.) – 49, avenue


Taïeb M’HIRI – 1002 TUNIS BELVÉDÈRE – Tél. : 00 (216) 71 849 833
ou 71 846 583 ou 71 845 925 ou 71 796 744 – Fax : 00 (216) 71 783
223 – site internet : www.cnss.nat.tn, est compétente en matière
d’assurances vieillesse, invalidité, survivants, décès, chômage et
prestations familiales. Elle gère ces régimes de sécurité sociale par
le biais de ses bureaux régionaux implantés dans les chefs-lieux de
gouvernorats (l’équivalent de nos préfectures).

Par ailleurs, les assurances maladie, maternité, accidents du travail


et maladies professionnelles sont gérées par la Caisse Nationale
d’Assurance Maladie (C.N.A.M.) – 12, Abou Hamed El Gazely –
Montplaisir 1073 – BP 77 – 1080 TUNIS CEDEX – Tél. : 00 (216) 71
104 200 – Fax : 00 (216) 71 104 385 – site
internet : www.cnam.nat.tn.

B. Financement
A la charge de A la charge
BRANCHES l’employeur du salarié Total
Vieillesse, invalidité, survivants 7,76 % 4,73 % 12,5 %
A la charge de A la charge
BRANCHES l’employeur du salarié Total
Maladie, maternité 5,08 % 3,16 % 8,24 %
Prestations familiales 2,21 % 0,88 % 3,10 %
Accidents du travail/Maladies entre 0,4 et
entre 0,4 et 4 % –
professionnelles 4%
Prévoyance sociale des
travailleurs – Fonds spécial 1,51 % 0,38 % 1,90 %
d’Etat
entre 16,97 et entre 26,15
9,18 %
TOTAL 20,57 % et 29,75 %
Retraite complémentaire (1) 6% 3% 9%
COTISATIONS AU 1er JANVIER 2011 (régime général)

(1) Uniquement pour les établissements adhérents à ce régime

La cotisation obligatoire du régime accidents du travail et maladies


professionnelles est à la charge de l’employeur uniquement, elle
varie entre 0,4 % et 4 % selon le secteur d’activité (cette cotisation
peut-être, le cas échéant, soit augmentée soit réduite, en fonction
des manquements de l’employeur aux règles de sécurité, ou de ses
efforts de prévention).

Les cotisations de base sont versées sur la totalité du salaire et


pour la retraite complémentaire, les cotisations sont versées sur la
tranche de salaire dépassant 6 fois le SMIG (servant de base pour le
calcul des prestations).

Le salaire mensuel minimum interprofessionnel garanti (SMIG) est


depuis le 1er mai 2011, de 286 dinars pour 48 heures de travail par
semaine et de 246,30 dinars pour 40 heures de travail
hebdomadaire.

Les cotisations sont versées à la CNSS.

C. Prestations familiales
1) Allocations familiales

La loi du 6 mai 1988 limite le versement des allocations et


avantages familiaux aux trois premiers enfants.

Les enfants doivent être à charge et le travailleur doit en assurer la


garde : sont considérés comme tels les enfants adoptés par le
travailleur, placés en “tutelle officieuse” (frères et sœurs orphelins
moyennant un acte notarié), donnés à titre de “placement familial”
(enfant abandonné) et ceux dont la garde a été confiée au
travailleur.

L’âge limite est en principe de 16 ans (18 ans pour les enfants en
apprentissage qui ne perçoivent pas une rémunération supérieure à
75 % du SMIG ; 21 ans pour ceux qui poursuivent leurs études ou les
jeunes filles qui remplacent leur mère au foyer ; sans limite d’âge
pour les invalides et les handicapés).

Les allocations familiales sont maintenues notamment au profit des


enfants de pensionnés de vieillesse ou d’invalidité, de titulaires de
prestations de survivants et des orphelins. Enfin, les étudiants pères
de famille ont droit aux allocations familiales et, le cas échéant, à la
majoration pour salaire unique (loi n° 88-40 du 6 mai 1988).

Elles sont dégressives avec le nombre d’enfants :

 pour le premier enfant, 18 % d’un salaire plafonné à 122 dinars


par trimestre (7,320 dinars par mois) ;
 pour le second, 16 % (6,506 dinars par mois) ; pour le 3e 14 %
(5,693 dinars par mois).

2) Majoration pour salaire unique

L’assuré ayant des enfants à charge ouvrant droit aux allocations


familiales et dont le conjoint ne travaille pas a droit à cette
majoration égale, par mois, à 3,125 dinars si le foyer comporte un
enfant, le double (6,250 dinars) s’il en comporte deux et 7,825
dinars, s’il en a trois ou plus.

La majoration pour salaire unique est versée par l’employeur en


même temps que la rémunération mensuelle.

3) Allocations pour congés de naissance

A l’occasion de chaque naissance, le père salarié bénéficie d’un jour


de congé dans le courant des sept jours suivant la naissance.

Le remboursement à l’employeur est effectué par la Caisse


Nationale de Sécurité Sociale de l’avance faite en exécution de
l’article 122 du Code du Travail.

4) Allocations pour congés de jeunes travailleurs


Les salariés de moins de 18 ans du régime non agricole bénéficient
de 2 jours de congés par mois et au maximum 24 jours ouvrables,
l’employeur se fera rembourser par la CNSS 12 jours de congés. Les
salariés âgés de 18 à 20 ans bénéficient de 18 jours de congés
ouvrables par an soit 6 jours remboursés à l’employeur par la CNSS.

Le remboursement à l’employeur est effectué par la Caisse


Nationale de Sécurité Sociale de l’avance faite en exécution de
l’article 113 alinéa 2 du Code du Travail.

5) Contribution aux frais de crèche

Une prise en charge peut être accordée à la mère exerçant une


activité salariée et dont le salaire ne dépasse pas deux fois et demie
le SMIG pour 48 heures de travail par semaine. Cette contribution
est versée pour les enfants ouvrant droit aux prestations familiales
et dont l’âge est compris entre 2 et 36 mois. Elle s’élève à 15 dinars
par enfant et par mois pendant 11 mois.

D. Les assurances sociales


Les assurances sociales consistent en l’octroi d’indemnités en
espèces en cas de maladie, maternité ou décès ainsi que de soins
de santé.

Conditions

Pour bénéficier des prestations en nature et en espèces de


l’assurance maladie-maternité, l’assuré doit justifier soit de
cinquante jours de travail au moins pendant les deux trimestres
civils précédant, soit de quatre-vingts jours au moins pendant les
quatre derniers trimestres.

Bénéficiaires

Les prestations sont servies à l’assuré et à ses ayants droit (le


conjoint, les enfants jusqu’à l’âge de vingt ans en cas de poursuite
d’études universitaires, ou sans limitation si l’enfant est handicapé,
et les ascendants à charge qui ne bénéficient d’aucune couverture
en matière de soins de santé). L’ascendant âgé d’au moins 60 ans,
auquel le travailleur assure d’une façon effective et permanente le
logement, la nourriture et l’habillement (condition d’âge non exigée
pour les veuves et les ascendants atteints d’une infirmité les
rendant incapables de subvenir à leurs propres besoins) est
considéré comme à charge.

1) Maladie

a/ Prestations en nature

En plus des établissements sanitaires et hospitaliers relevant de


l’État, les assurés sociaux ont accès aux consultations externes des
polycliniques de la CNSS. Il en existe six actuellement dans les
villes suivantes : Elkhadra, Sousse, Sfax, Bizerte, Metlaoui et
Elomrane.

Depuis 2007, le régime de base géré par la CNAM, garantit la prise


en charge des frais des prestations de soins prodiguées dans les
secteurs public et privé nécessaires à la sauvegarde de la santé des
assurés sociaux et de leurs ayants droits.

La caisse délivre à tout bénéficiaire du régime d’assurance maladie


un carnet de soins qu’il doit présenter aux prestataires de soins.

Le régime de base prend en charge, sur la base des tarifs


forfaitaires de référence et sans plafonnement, les appareillages et
prothèses orthopédiques, les frais de transport sanitaire nécessités
par l’état de santé de l’assuré, les soins relatifs à la chirurgie
cardiovasculaire, l’hémodialyse, les scanners, les IRM, les soins
thermaux, la rééducation fonctionnelle.

Les frais de soins dispensés au titre d’une API (affections lourdes ou


chroniques inscrites sur une liste) sont pris en charge intégralement
par la caisse.

Le tarif conventionnel d’une consultation chez un médecin


généraliste est de 18 dinars et de 30 dinars chez un médecin
spécialiste.

Les prestations de soins ambulatoires sont pris en charge selon


trois couvertures. Tout assuré social est dans l’obligation de choisir
l’une de ses trois filières de soins :

 La filière publique (carte bleue)

Cette filière permet à l’assuré et à ses ayants droit de bénéficier de


tous les soins (ambulatoires et hospitalisations) auprès de toutes
structures sanitaires publiques, conventionnées avec la caisse ou
polycliniques de la CNSS moyennant le paiement d’un ticket
modérateur plafonné sur un an à un salaire et demi pour le salarié,
une pension et demie pour le pensionné et une fois et demi le revenu
mensuel correspondant à la catégorie des revenus déclarés pour le
travailleur non salarié.

Les prestataires de soins dans le cadre de cette filière sont payés


directement par la caisse et l’assuré social procède au paiement
seul du ticket modérateur.

 La filière privée (carte jaune)

L’assuré qui opte pour la filière privée de soins s’engage à consulter


préalablement le médecin de famille auprès duquel il est inscrit sauf
pour les spécialités comme la gynécologie, l’obstétrique,
l’ophtalmologie, la pédiatrie, les soins dentaires et les API
(affections lourdes ou chroniques inscrites sur une liste).

Les prestataires de soins dans le cadre de cette filière seront payés


directement par la caisse et l’assuré social procèdera au paiement
seul du ticket modérateur sauf en ce qui concerne les soins
dentaires où l’assuré procèdera au paiement de la totalité des frais
et se fera rembourser par la caisse dans la limite des taux prévus.

Les taux de prise en charge des frais médicaux varient entre 40 %


pour certains médicaments (85 % pour les essentiels et 100 % pour
les vitaux), 50 % pour les actes de médecine dentaire, 70 % pour les
actes para médicaux et les consultations médicales, 75 % pour les
actes de radiologie et les analyses biologiques, 80 % pour les actes
médicaux et obstétricaux.

Les hospitalisations, effectuées dans les structures sanitaires


publiques ou établissements privés conventionnés avec la caisse
avec accord préalable de la caisse sont prises en charge moyennant
le paiement du ticket modérateur par l’assuré.

La caisse prend en charge les frais des prestations de soins


ambulatoires dans la limite d’un plafond annuel dont sont exclus les
frais concernant les API (affections lourdes ou chroniques inscrites
sur une liste), les hospitalisations de jour, les scanners, les IRM, les
soins thermaux, l’hémodialyse, les appareillages et prothèses, la
rééducation fonctionnelle.
Ce plafond annuel est fixé à 200 dinars par assuré social et 50
dinars pour chaque personne à charge. Au delà de ce plafond, les
frais hors API restent à la charge de l’assuré.

 Le système de remboursement des frais (carte verte)

Dans le cadre de ce système, l’assuré peut accéder à tous les


fournisseurs de soins conventionnés des secteurs public et privé
moyennant le paiement de l’intégralité des tarifs conventionnels.
L’assuré est ensuite remboursé conformément aux taux de prise en
charge (même taux que dans la filière privée) et dans la limite d’un
plafond annuel fixé à 200 dinars par assuré social et 50 dinars pour
chaque personne à charge. Au delà de ce plafond, les frais hors API
restent à la charge de l’assuré.

Pour bénéficier du remboursement des frais, l’assuré doit déposer


une demande de remboursement dans un délai maximum de 60 jours
à compter de la date des soins.

 Hospitalisation

i>

Les conditions de prise en charge des hospitalisations dans les


hôpitaux publics et cliniques privées sont identiques pour tous les
assurés quelque soit l’option de couverture choisie.

Dans les hôpitaux publics, l’assuré, quelque soit la nature de sa


couverture santé, ne paie que le ticket modérateur. Dans les
cliniques privées, la CNAM peut prendre en charge les frais
d’interventions chirurgicales inscrites dans une liste ainsi que les
accouchements à condition qu’il y ait une demande de prise en
charge préalable auprès de la caisse.

b/ Prestations en espèces

En cas de maladie, des prestations en espèces sont versées sous


certaines conditions. L’assuré doit justifier soit de 50 jours de travail
au moins pendant les 2 trimestres civils précédant, soit de 80 jours
au moins pendant les 4 derniers trimestres.

L’indemnité journalière est servie à partir du 6ème jour d’arrêt


maladie et dans la limite de 180 jours.
A partir du 180ème jour et après accord de la commission médicale
de la CNAM, une indemnité est octroyée en ce qui concerne les cas
de maladie de longue durée, d’hospitalisation, de blessure ou
d’accident.

Montant

Les indemnités journalières ne sont en principe versées que pendant


180 jours maximum (au-delà éventuellement en cas de longue
maladie sous réserve de l’accord de la commission médicale de la
Caisse nationale).

Elles sont égales pour les salariés non agricoles aux deux tiers du
salaire ou revenu journalier moyen plafonné à 2 fois le SMIG, 50 %
pour les salariés agricoles ; en cas de prolongation, elles sont
maintenues aux deux tiers au cours des trois premières années puis
réduites à 50 % pour les périodes ultérieures.

2) Maternité

a/ Prestations en nature

Pour le suivi de grossesse, le taux de prise en charge varie entre 70


% pour une consultation médicale et 85 % pour l’achat de
médicaments essentiels (100 % pour les médicaments vitaux) ;
l’assurée devra présenter et faire remplir un bulletin de soins à
chaque prestataire de soins. Une fois rempli par les différents
prestataires, le bulletin doit être adressé à la CNAM dans les 60
jours qui suivent la date de consultation auprès du médecin traitant.

Concernant l’accouchement d’une assurée sociale ou d’un ayant


droit dans une clinique privée conventionnée, le montant du
remboursement des frais médicaux et de clinique quel que soit le
type d’accouchement s’effectuera à hauteur de 350 Dinars (700
Dinars pour une césarienne). Le bulletin de soins accompagné de
l’extrait de naissance du nouveau né doit être adressé à la CNAM.

b/ Prestations en espèces

L’assurée justifiant de 80 jours de travail pendant les 4 trimestres


civils précédant celui de l’accouchement a droit à des indemnités
journalières égales aux deux tiers du revenu journalier moyen
plafonné à 2 fois le SMIG et pendant la période légale de couches
soit 30 jours, une prolongation étant possible en cas de maladie
consécutive à la grossesse ou à l’accouchement.
3) Décès

Les indemnités de décès sont accordées à l’assuré, en cas de décès


de son conjoint ou de ses enfants, à condition de justifier de 50 jours
de travail pendant les deux trimestres civils ou 80 jours de travail
pendant les quatre trimestres civils précédant celui au cours duquel
est survenue la disparition.

Allocation de décès

Elle est égale à l’indemnité journalière versée en cas de maladie,


multipliée par un coefficient variable suivant la qualité et l’âge du
défunt (90 pour le conjoint ou un enfant de plus de 16 ans, 45 pour
un enfant entre 6 et 16 ans, 30 pour un enfant entre 2 et 6 ans et 10
pour un enfant de moins de 2 ans).

Capital Décès

Les ayants droit d’un assuré remplissant les conditions de durée de


travail bénéficient d’un capital décès (pas de condition de stage en
cas d’accident non professionnel).

Le montant du capital décès est égal à une annuité de salaire,


calculée sur la base moyenne annuelle des salaires soumis à
cotisations que l’assuré a perçus au cours des 3 ou 5 dernières
années précédant le décès, selon que l’une ou l’autre de ces
périodes de référence est la plus avantageuse (salaires plafonnés à
6 fois le SMIG rapportés à une durée d’occupation annuelle de 2.400
heures). Le SMIG en vigueur depuis le 1er mai 2011 est égal à 286
dinars par mois pour 48 heures de travail par semaine. Le montant
du capital décès est majoré de 1/12e par période de douze mois de
cotisations, sans que cette majoration puisse excéder l’équivalent
de 18 mois de salaire. Il est majoré de 10 % par enfant à charge et
ne peut être inférieur au SMIG rapporté à une période d’occupation
de 2.400 heures.

Pour les ayants droit d’un pensionné, le montant du capital décès


est réduit à 50 % ; ce pourcentage est lui même réduit en fonction
de l’âge de l’assuré au moment du décès (à 40 % si l’assuré est
décédé après l’âge de 70 ans mais à 20 % s’il est décédé après l’âge
de 80 ans révolus).

Le capital décès est versé en principe à raison d’un tiers au conjoint


et des deux tiers aux enfants.
A défaut de conjoint et d’enfants, le capital est attribué par parts
égales au père et à la mère du défunt, sous réserve qu’ils aient été
au moment du décès à la charge de l’assuré et soient âgés d’au
moins 60 ans (limite d’âge ramenée à 55 ans pour la mère veuve ou
divorcée, pas de limite d’âge pour les père et mère infirmes ou
atteints d’une maladie grave les rendant incapables de subvenir à
leurs besoins) et non pensionnés.

E. Pensions de vieillesse, d’invalidité et de


survivants dans le secteur non agricole
1) Vieillesse

a) Conditions

L’assuré doit être âgé d’au moins 60 ans, justifier d’au moins 120
mois de cotisations et cesser toute activité professionnelle
assujettie aux régimes de sécurité sociale (55 ans pour ceux qui ont
été occupés à des travaux pénibles ou insalubres). En deçà de 120
mois de cotisation, une pension proportionnelle est accordée à ceux qui
justifient de 60 mois de cotisations au minimum.

Par ailleurs, une pension anticipée peut être attribuée dans les cas
suivants :

A partir de 50 ans :

 licenciement économique avec au minimum 60 mois de


cotisations ;
 usure prématurée de l’organisme avec au minimum 60 mois de
cotisations ;
 femme salariée mère de 3 enfants en vie justifiant d’au moins
180 mois de cotisations ;

A partir de 55 ans :

 pour convenance personnelle, avec 360 mois de cotisations.

La poursuite de toute activité professionnelle assujettie au régime


de sécurité sociale au-delà de l’âge légal de mise à la retraite n’est
autorisée que dans l’hypothèse où ces périodes ont pour effet de
parfaire le stage nécessaire à l’ouverture du droit à pension.

b) Montant
La pension est basée sur les salaires soumis à cotisations que
l’assuré a perçus au cours des 10 dernières années précédant l’âge
d’ouverture du droit.

Pour 120 mois de cotisations, le taux de la pension est de 40 % ; au-


delà la pension est majorée de 0,5 % par période de 3 mois de
cotisations supplémentaires, sans pouvoir dépasser 80 % du salaire,
après 30 ans de travail.

Le taux obtenu est multiplié par le salaire mensuel moyen des 10


dernières années, actualisé et plafonné à 6 fois le SMIG.

Le montant minimum annuel des pensions de vieillesse ne peut être


inférieur aux deux tiers du SMIG correspondant à 2.400 heures de
travail.

Le montant maximum de la pension de vieillesse ne peut excéder


80% du salaire moyen mensuel de l’assuré plafonné à 6 SMIG.

Les pensions proportionnelles ne sauraient être inférieures à la


moitié du SMIG.

2) Invalidité

a) Conditions

Une pension d’invalidité est accordée en cas de réduction des deux


tiers de la capacité de travail ou de gain.

L’assuré ne doit pas avoir atteint l’âge requis pour pouvoir prétendre
à une pension de vieillesse (60 ans).

Une période préalable de soixante mois de cotisations est exigée


(pas de condition en cas d’accident non professionnel si l’assuré
justifie son immatriculation).

b) Montant

La pension d’invalidité est égale à 50 % du salaire mensuel moyen


de référence. Toute fraction de cotisation supérieure à 180 mois
ouvre droit, par période de 3 mois de cotisations supplémentaires, à
une majoration égale à 0,5 % du salaire de référence sans que le
total de la pension puisse excéder 80 % dudit salaire. Le taux
obtenu est multiplié par le salaire mensuel moyen des 10 dernières
années, actualisé et plafonné à 6 SMIG. En cas d’assistance d’une
tierce personne, la pension est majorée de 20 %.

La pension d’invalidité est transformée en pension de vieillesse


lorsque l’intéressé atteint l’âge requis pour avoir droit à pension de
vieillesse (60 ans ou 55 ans).

La pension minimum d’invalidité est égale aux deux tiers du SMIG.

3) Décès (Survivants)

a) Conditions

Cette prestation est servie au conjoint légalement marié d’un assuré


décédé, titulaire d’une pension d’invalidité ou de vieillesse ou en
activité et ouvrant droit à une pension d’invalidité ou de vieillesse au
moment de son décès. L’assuré décédé aura réalisé au moins 60
mois de cotisations validées.

b) Montant

Pour le conjoint sans enfant d’un assuré social, la pension est égale
à 75 % de celle dont bénéficiait ou aurait pu bénéficier le “de cujus”.

Dans le cas d’un conjoint survivant avec un orphelin, le conjoint


reçoit 70 % et l’orphelin 30 %. Dans l’hypothèse d’un conjoint avec
deux orphelins ou plus, le conjoint reçoit 50 % et les deux orphelins
50 % également.

Les orphelins ont droit à une pension temporaire d’orphelins en


principe jusqu’à l’âge de 16 ans sans condition, jusqu’à 21 ans en
cas de poursuite d’études et sur justification et sans limite d’âge
pour les invalides et les handicapés.

En aucun cas, le montant cumulé des pensions de conjoint survivant


et d’orphelins ne doit excéder le montant de la pension du défunt, il
sera alors appliqué une réduction temporaire des pensions
d’orphelins.

Le paiement de la pension de survivant est suspendu lorsque le


conjoint survivant se remarie.

4) Remboursement des cotisations


C’est un versement unique qui n’est accordé qu’aux assurés ayant
l’âge légal de mise à la retraite et qui ont cotisé moins de 60 mois.

Le montant du versement est égal aux retenues effectuées sur les


salaires au titre des cotisations salariales au régime de pension.

5) Régime complémentaire

Le montant annuel de la pension est égal au produit des points


acquis par la valeur du point à la date de liquidation de la retraite.
Ce sont les mêmes conditions d’âge que pour la pension vieillesse
qui sont requises, l’assuré devant justifier, par ailleurs, de plus de
100 points.

Le régime complémentaire attribue aussi bien des pensions


complémentaires de retraite et d’invalidité que de survivants. Les
cotisations versées peuvent être remboursées si le nombre de
points est inférieur à 100. Contrairement au régime général, le
conjoint reçoit 50 % de la pension du “de cujus” et les orphelins 20
% s’ils sont orphelins de père, et 30 %, s’ils sont orphelins de père et
de mère.

F. Accidents du travail – maladies


professionnelles
Les employeurs sont tenus de s’affilier auprès de la Caisse
Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) et supportent l’intégralité de
la charge des cotisations.

Les prestations en nature (soins) sont servies dans le cadre de


l’assurance maladie.

L’obtention des droits n’est pas subordonnée à une condition de


stage. Les soins sont dispensés gratuitement dans les formations
sanitaires publiques.

1) Incapacité temporaire

En cas d’incapacité temporaire, les indemnités journalières


représentent les deux tiers du salaire journalier. Il existe un délai de
carence de 3 jours pour le versement par la CNAM des indemnités
journalières sauf en cas d’hospitalisation, les indemnités sont
versées dès le 2ème jour.
2) Incapacité permanente

En cas d’incapacité permanente inférieure ou égale à 5 %, aucune


indemnité n’est due ; si l’incapacité est supérieure à 5 % mais
inférieure à 15 %, la victime perçoit uniquement un capital égal à 3
fois le montant de la rente.

Lorsque l’incapacité permanente est supérieure à 15 %, la victime a


droit à une rente égale au salaire moyen multiplié par le taux
d’incapacité (réduit de moitié pour la partie du taux qui ne dépasse
pas 50 % et augmenté de moitié pour la partie du taux excédant 50
%).

La salaire prit comme base de calcul de l’indemnité ne doit en aucun


cas être inférieur au SMIG ni être supérieur à 6 fois le SMIG.

Si la victime a besoin de l’aide d’une tierce personne pour accomplir


les actes ordinaires de la vie, le montant de la rente est majoré de
25 %. Le supplément ainsi accordé ne peut pas être inférieur au
salaire minimum garanti pour une durée de travail de 600 heures.

3) Décès (survivants)

Ont droit à une rente le conjoint survivant et les orphelins jusqu’à


l’âge de 16 ans, 21 ans en cas de poursuite d’études et sans
limitation pour la fille tant qu’elle ne dispose pas de ressources ou
n’est pas à la charge de son mari et en cas d’infirmité rendant
l’orphelin incapable d’exercer une activité.

Montant

La rente du conjoint est fixée à 50 % du salaire annuel du défunt ; si


la victime avait des enfants pouvant prétendre à une rente, le taux
est ramené à 40 %.

Le taux de la rente pour les orphelins est fixé à 20 % du salaire de la


victime pour un seul orphelin, 30 % pour deux et 40 % pour plus de
deux.

Dans le cas d’orphelin de père et de mère, le taux de la rente est


fixé à 50 % du salaire annuel de la victime, 60 % pour deux, 70 %
pour trois et 80 % pour quatre orphelins et plus.

En l’absence de conjoint ou d’enfants, d’autres ayants droits (petits-


enfants, parents, grands-parents) à charge de la victime peuvent
prétendre à une rente d’un montant égal à 20 % du salaire annuel du
défunt par bénéficiaire sans que le montant total alloué ne dépasse
50 %.

L’indemnité funéraire est égale au salaire d’un mois et elle ne peut


pas être inférieure à 200 heures de SMIG.

G. Chômage
Un régime de protection contre le chômage a été introduit en faveur
des seuls salariés justifiant avoir perdu involontairement leur emploi
et ayant cotisé au moins 3 années successives auprès de la même
entreprise et inscrits au bureau d’emploi depuis plus d’un mois sans
y avoir reçu d’offre d’emploi.

La demande est présentée auprès du Ministère des Affaires Sociales


et instruite par l’Inspection du Travail compétente.

L’aide accordée représente 12 fois le montant du dernier salaire


perçu dans la limite du SMIG. Les chômeurs bénéficient sous
certaines conditions, du maintien des allocations familiales, de la
majoration pour salaire unique et du droit aux soins pendant un an à
compter du premier jour qui suit le trimestre d’arrêt de travail.

Le régime tunisien de sécurité sociale (salariés)


2023

A. Généralités

B. Financement

C. Assurance maladie-maternité

D. Prestations familiales
E. Pensions de vieillesse, d'invalidité et de survivants dans le secteur non agricole

F. Accidents du travail - maladies professionnelles

G. Chômage

H. Aide sociale

A. Généralités
La protection sociale tunisienne couvre les travailleurs salariés contre l'ensemble des risques, y
compris le chômage.

1) Structure

Le régime de sécurité sociale applicable est différent suivant la catégorie professionnelle :

 pour le secteur non agricole :


- le régime général des travailleurs salariés du privé,
- le régime de retraite complémentaire des travailleurs salariés,
- le régime des travailleurs indépendants,
- le régime des travailleurs des chantiers,
- le régime des gens de maison ;

 pour le secteur agricole :


- le régime des travailleurs salariés,
- le régime des exploitants agricoles indépendants ;

 pour le secteur de la pêche :


- le régime des travailleurs salariés,
- le régime des pêcheurs indépendants et armateurs de bateaux ;

 pour les artistes intellectuels et créateurs :


- le régime des artistes indépendants ;

 pour l'Etat, les collectivités locales et les établissements publics :


- le régime des salariés de l'Etat ;

 pour les étudiants :


- le régime des étudiants et stagiaires.

2) Affiliation

Les employeurs sont tenus de s'affilier à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et d'y
déclarer les salariés qu'ils emploient dans un délai d'un mois à compter de la date d'engagement.
Le dossier de demande d'immatriculation doit être déposé au bureau régional ou local de la
CNSS territorialement compétent.

Une carte d'assuré social comportant le numéro d'immatriculation est ensuite envoyée à l'assuré.

En cas de défaillance de l'employeur, le salarié a le droit de demander lui-même son


immatriculation.

3) Organisation administrative

Sous la tutelle du ministère des Affaires sociales, 2 caisses administrent le régime des
travailleurs salariés :

 la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) qui est compétente en matière


d'assurances vieillesse, invalidité, survivants, retraite complémentaire, décès, chômage
et sert les prestations familiales,

 la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM) qui gère les assurances maladie,
maternité, accidents du travail et maladies professionnelles.

Le ministère des Affaires sociales gère également la tutelle des établissements suivants :

 la Caisse Nationale de la Retraite et de la Prévoyance Sociale (CNRPS) qui est en


charge de la couverture sociale des fonctionnaires et des agents du secteur public,

 l'Office des Tunisiens à l'Etranger (OTE) chargé de recevoir les demandes de prestations
de services des ressortissants tunisiens à l'étranger.

B. Financement
Fiche de cotisations

C. Assurance maladie-maternité
L'assurance maladie-maternité couvre :

 les soins de santé,

 les assurances sociales qui regroupent les indemnités en espèces en cas de maladie,
maternité ou décès.

Ouvrent droit aux prestations en nature, l'assuré :

 travailleur salarié,
 travailleur non salarié,

 pensionné,

 bénéficiaire de l'aide sociale,

 ayant droit.

Est considéré comme ayant droit :

 le conjoint non divorcé et non bénéficiaire d'une autre couverture obligatoire d'assurance
maladie,

 l'enfant jusqu'à l'âge de 20 ans en cas de poursuite d'études universitaires (25 ans pour
les bénéficiaires de l'aide sociale), ou sans limitation d'âge s'il est handicapé,

 l'ascendant à charge qui ne bénéficie d'aucune couverture en matière de soins de santé.


Est considéré comme à charge, l'ascendant âgé d'au moins 60 ans, auquel le travailleur
assure d'une façon effective et permanente le logement, la nourriture et l'habillement
(condition d'âge non exigée pour les veuves et les ascendants atteints d'une infirmité les
rendant incapables de subvenir à leurs propres besoins).

Pour bénéficier des prestations en nature et en espèces de l'assurance maladie-maternité,


l'assuré salarié doit justifier :

 de 50 jours de travail au minimum pendant les 2 derniers trimestres civils,

soit

 de 80 jours de travail au moins au cours des 4 derniers trimestres.

Les pensionnés de la CNSS bénéficient de la couverture maladie dans les mêmes conditions que
les assurés salariés.

Le titulaire d'une pension de résistant ainsi que ses ayants droit bénéficient d'une carte de soins
gratuits délivrée par les services locaux compétents de la CNAM sur la base d'une liste de
bénéficiaires établie par la Caisse Nationale de la Retraite et de la Prévoyance Sociale (CNRPS),
caisse de retraite du régime public.

Certaines catégories d'assurés bénéficient d'une carte (valable une année et renouvelable)
ouvrant droit aux soins à tarifs réduits :

 le travailleur licencié pour motifs économiques,

 l'ascendant à charge d'un affilié à qui il reste 1 ou 2 ans avant de bénéficier de la


couverture sanitaire délivrée à 55 ans,
 le travailleur saisonnier ou temporaire,

 le diplômé de l'enseignement supérieur sans emploi après l'expiration d'une année


complète de l'obtention du diplôme et ne bénéficiant pas d'avantages chômage.

Les familles les plus démunies bénéficient du système de soins AMEN. Ce système leur permet
de bénéficier de tarifs réduits ou de la gratuité des soins. Une carte permettant de bénéficier de
ce programme est délivrée par la Commission régionale créée au niveau de chaque gouvernorat,
dans le cadre du programme national d'aide aux familles nécessiteuses.

L'assuré a la possibilité d'adhérer de façon facultative, à un régime complémentaire d'assurance


maladie, pour couvrir les soins qui ne rentrent pas dans le cadre du régime de base de
l'assurance-maladie ainsi que la partie des dépenses non prises en charge par le régime.

La gestion des régimes complémentaires est confiée aux sociétés d'assurances et aux sociétés
mutualistes.

1) Maladie
a/ Prestations en nature

Les assurés ont accès aux consultations externes des établissements sanitaires et hospitaliers
relevant de l'État ainsi que des polycliniques de la CNSS. Il en existe actuellement 6 dans les
villes suivantes : Bizerte, El khadra, El Omrane, Métlaoui, Sfax et Sousse.

Le régime de base géré par la CNAM garantit la prise en charge des frais de soins prodigués
dans les secteurs public et privé, nécessaires à la santé des assurés sociaux et de leurs ayants
droit.

La caisse délivre à tout bénéficiaire du régime d'assurance maladie une carte et un carnet de
soins qu'il doit présenter aux prestataires de santé.

Le régime de base prend en charge, sur la base des tarifs forfaitaires de référence et sans
plafonnement :

 les soins ambulatoires,

 les actes médicaux et paramédicaux,

 les médicaments,

 les hospitalisations,

 les appareillages et prothèses orthopédiques,

 les frais de transport sanitaire nécessités par l'état de santé de l'assuré,


 les soins relatifs à la chirurgie cardiovasculaire,

 l'hémodialyse,

 les scanners, les IRM,

 les soins thermaux, la rééducation fonctionnelle,

 les prestations nécessitant un accord préalable.

Les frais de soins dispensés au titre d'une affection lourde ou chronique (APCI) inscrite sur une
liste, sont pris en charge intégralement par la caisse.

Le tarif conventionnel d'une consultation est de :

 35 à 45 TND chez un médecin généraliste,

 50 à 70 TND chez un médecin spécialiste (50 à 75 TND pour une consultation chez un
psychiatre ou un neurologue),

 50 TND chez un dentiste (200 TND pour le retrait d'une dent de sagesse, 1 300 à 1 600
TND pour un implant dentaire en clinique privé).

Les prestations de soins sont prises en charge selon 3 couvertures :

 la filière publique de soins,

 la filière privée de soins,

 le système de remboursement des frais.

Tout assuré est dans l'obligation, dans un délai qui n'excède pas les 30 jours qui suivent la
première affiliation, de choisir l'une de ces 3 filières. L'inscription à une filière est valable 1 an et
reconduite tacitement d'une année à l'autre. A l'expiration d'une année, l'assuré peut changer de
modalité de prise en charge (demande écrite à adresser à la CNAM, 3 mois avant l'échéance, en
recommandée avec accusé de réception).

La filière publique

Cette filière permet à l'assuré et à ses ayants droit de bénéficier de tous les soins (ambulatoires
et hospitalisations) auprès de toutes structures sanitaires publiques, conventionnées avec la
CNAM ou polycliniques de la CNSS moyennant le paiement d'un ticket modérateur plafonné sur
un an à :

 un salaire et demi pour le salarié,

 une pension et demie pour le pensionné.


Les prestataires de soins dans le cadre de cette filière sont payés directement par la caisse et
l'assuré social procède au paiement seul du ticket modérateur pour tous les soins.

La filière privée

L'assuré qui opte pour la filière privée de soins s'engage à consulter préalablement le médecin de
famille auprès duquel il est inscrit, sauf pour les spécialités comme la gynécologie, l'obstétrique,
l'ophtalmologie, la pédiatrie, les soins dentaires et les affections lourdes ou chroniques inscrites
sur une liste.

Les prestataires de soins dans le cadre de cette filière sont payés directement par la caisse et
l'assuré social procède au paiement seul du ticket modérateur sauf en ce qui concerne les soins
dentaires où l'assuré paie la totalité des frais et se fait rembourser par la caisse dans la limite des
taux prévus.

Les taux de prise en charge des frais médicaux sont :

 compris entre 40 % pour certains médicaments, 85 % pour les essentiels et 100 % pour
les vitaux,

 de 60 % pour les actes de médecine dentaire,

 de 70 % pour les actes paramédicaux, les consultations médicales et les prestations


concernant les enfants de 4 à 18 ans,

 de 75 % pour les actes de radiologie et les analyses biologiques,

 de 80 % pour les actes médicaux et obstétricaux.

Les hospitalisations effectuées dans les structures sanitaires publiques ou établissements privés
conventionnés par la CNAM, avec accord préalable de cette dernière, sont prises en charge
moyennant le paiement du ticket modérateur par l'assuré.

Un plafond annuel de dépenses de prestations de soins ambulatoires est fixé à :

 300 TND par assuré social,

 75 TND par personne à charge, sans dépasser 600 TND.

Au delà de ce plafond, les frais hors APCI restent à la charge de l'assuré.

Le système de remboursement des frais


Dans le cadre de ce système, l'assuré peut accéder à tous les fournisseurs de soins
conventionnés des secteurs public et privé moyennant le paiement de l'intégralité des tarifs
conventionnels.

L'assuré est ensuite remboursé conformément aux taux de prise en charge (même taux que dans
la filière privée) et dans la limite d'un plafond annuel fixé à :

 300 TND par assuré social,

 75 TND par personne à charge, sans dépasser 600 TND.

Au delà de ce plafond, les frais hors affections lourdes ou chroniques (APCI) inscrites sur une
liste, restent à la charge de l'assuré.

Les frais des soins en rapport avec une APCI ayant fait l'objet d'une décision de prise en charge
par la CNAM sont remboursés intégralement.

Pour bénéficier du remboursement des frais, l'assuré doit déposer une demande de
remboursement dans un délai maximum de 60 jours à compter de la date des soins.

Hospitalisation

Quelle que soit la filière de soins choisie, les conditions de prise en charge des hospitalisations
dans les hôpitaux publics et cliniques privées sont identiques pour tous les assurés.

Dans les hôpitaux publics, l'assuré, quelle que soit la nature de sa couverture santé, ne paie que
le ticket modérateur plafonné à 80 TND.

Dans les cliniques privées, la CNAM peut prendre en charge les frais d'interventions chirurgicales
inscrites dans une liste ainsi que les accouchements à condition qu'il y ait une demande de prise
en charge préalable auprès de la caisse.

Sont exclus du plafond annuel, pour toutes les catégories d'assurés sociaux, les prestations de
soins suivantes :

 le diagnostic, le traitement et le suivi des affections lourdes ou chroniques (APCI)


inscrites sur une liste,

 la chirurgie cardio-vasculaire,

 les hospitalisations y compris les soins dispensés lors d'une hospitalisation de jour,

 les explorations par scanner, IRM, scintigraphie,

 les soins thermaux,


 l'hémodialyse rénale,

 les appareillages et prothèses,

 la rééducation fonctionnelle.

b/ Prestations en espèces

En cas de maladie, des prestations en espèces sont versées sous certaines conditions.

L'assuré doit justifier :

 de 50 jours de travail au minimum pendant les 2 derniers trimestres civils,

ou

 de 80 jours de travail au moins au cours des 4 derniers trimestres.

L'indemnité journalière est servie à partir du 6e jour d'arrêt maladie et dans la limite de 180 jours.

En cas de longue maladie ou d'hospitalisation, le délai de carence est supprimé et, après accord
de la commission médicale de la CNAM, l'indemnité peut être versée au delà des 180 jours.

Montant

Les prestations en espèces sont égales aux 2/3 du salaire journalier moyen, plafonné à 2 fois le
SMIG*, pendant 180 jours par an ou au cours des 3 premières années, puis réduites à 50 % au
delà de 180 jours et pour les périodes ultérieures.

Le salaire journalier moyen est calculé sur le trimestre le plus élevé au cours des 4 trimestres
précédant l'arrêt de travail.

*
Le salaire mensuel minimum interprofessionnel garanti (SMIG) est depuis le 1 er octobre 2022 :

- de 459,264 dinars pour 48 heures de travail hebdomadaire (au 31mars 2023, 1 dinar - TND vaut
0,299 euro),

- de 390,692 TND pour 40 heures de travail hebdomadaire.

2) Maternité
a/ Prestations en nature

Pour le suivi de grossesse, le taux de prise en charge est de :

 70 % pour une consultation médicale,

 80 % pour les actes médicaux,


 85 % pour l'achat de médicaments essentiels,

 100 % pour les médicaments vitaux.

Dans le cadre de la filière privée de soins (carte jaune) ou du système de remboursement (carte
verte), la femme enceinte bénéficie en sa qualité d'assurée sociale ou de conjointe d'un ayant
droit, de la prise en charge des frais de soins ambulatoires relatifs au suivi de la grossesse, dans
la limite d'un plafond de 100 TND, et ce durant la période de grossesse.

L'assurée doit présenter et faire remplir un bulletin de soins à chaque prestataire de soins et
l'adresser à la CNAM dans les 60 jours qui suivent la date de consultation auprès du médecin
traitant.

Pour l'accouchement d'une assurée ou d'une ayant droit dans une clinique privée conventionnée,
le montant du remboursement des frais médicaux et de clinique s'effectue à hauteur de 425 TND
(1 150 TND pour une césarienne). Le bulletin de soins accompagné de l'extrait de naissance du
nouveau né doit être adressé à la CNAM.

b/ Prestations en espèces

Pour pouvoir bénéficier des indemnités journalières, l'assurée doit justifier de 2 trimestres de
cotisation au cours des 4 trimestres civils précédant celui de l'accouchement.

Elles sont égales aux 2/3 du salaire journalier moyen1 plafonné à 2 fois le SMIG pendant la
période légale du congé de maternité, soit 30 jours à compter de la date d'accouchement. La
demande doit être déposée dans le mois qui suit la date d'accouchement.

Une prolongation de 15 jours est possible en cas de maladie consécutive à la grossesse ou à


l'accouchement.

1
Le salaire journalier moyen est calculé sur le trimestre le plus élevé au cours des 4 trimestres
précédant le congé de maternité.

La mère qui allaite son enfant a le droit à 2 pauses d'allaitement d'une demi-heure chacune
durant les heures de travail pendant une année, à compter du jour de la naissance. Ces pauses
sont à prendre en accord avec l'employeur et sont considérées comme heures de travail ouvrant
droit à rémunération.

3) Décès

Des indemnités de décès sont accordées par la CNSS, au conjoint ou aux enfants d'un assuré
décédé, à condition que le défunt justifie de 50 jours de travail pendant les 2 trimestres civils ou
80 jours de travail pendant les 4 trimestres civils précédant celui au cours duquel est survenu le
décès.

Le décès ne doit pas être dû à un accident de travail ou une maladie professionnelle.

La demande doit être effectuée au cours de l'année qui suit la date du décès.

Indemnités de décès

Elle est égale à l'indemnité journalière versée en cas de maladie (2/3 du salaire journalier
moyen), multipliée par un pourcentage variable suivant la qualité et l'âge du défunt :

 90 % pour le conjoint ou un enfant de plus de 16 ans,

 45 % pour un enfant entre 6 et 16 ans,

 30 % pour un enfant entre 2 et 6 ans,

 10 % pour un enfant de moins de 2 ans.

Capital décès

Les ayants droit d'un assuré remplissant les conditions de durée de travail bénéficient d'un capital
décès (pas de condition de stage en cas d'accident non professionnel).

Pour les ayants droit d'un travailleur salarié :

Le montant du capital décès est égal à une annuité de salaire, calculée sur la base moyenne
annuelle des salaires soumis à cotisations que l'assuré a perçus au cours des 3 ou 5 années
précédant le décès, selon que l'une ou l'autre de ces périodes de référence est la plus
avantageuse (salaires plafonnés à 6 fois le SMIG rapportés à une durée d'occupation annuelle
de 2 400 heures).

Le montant du capital décès est majoré de 1/12e par période de 12 mois de cotisations, sans que
cette majoration puisse excéder l'équivalent de 18 mois de salaire.

Il est majoré de 10 % par enfant à charge et ne peut être inférieur au SMIG rapporté à une
période d'occupation annuelle de 2 400 heures.

Pour les ayants droit d'un pensionné :

Pour les ayants droit d'un assuré décédé bénéficiaire d'une pension de retraite ou d'invalidité, le
montant du capital décès est déterminé en fonction de l'âge du défunt (retraité ou invalide) :

 50 % de la pension annuelle, si l'assuré est invalide ou retraité âgé de moins de 70 ans,


 40 %, si l'assuré est décédé après l'âge de 70 ans,

 30 %, lorsque le décès survient après l'âge de 75 ans,

 20 %, lorsque le décès survient après l'âge de 80 ans.

Le capital décès est versé, en principe, à raison de 1/3 au conjoint et des 2/3 aux enfants.

A défaut de conjoint et d'enfant, le capital est attribué à parts égales au père et à la mère du
défunt, sous réserve qu'ils aient été au moment du décès :

 à la charge de l'assuré,

 âgés d'au moins 60 ans (limite d'âge ramenée à 55 ans pour la mère veuve ou pour le
parent atteint d'infirmité ou d'une maladie grave le rendant incapable de subvenir à ses
besoins),

 non pensionnés.

D. Prestations familiales
1) Allocations familiales

Les allocations familiales sont accordées à tout salarié cotisant à la CNSS, au titre de ses 3
premiers enfants nés, adoptés ou à charge, âgés de :

 moins de 16 ans,

 moins de 18 ans s'ils sont en apprentissage et perçoivent une rémunération inférieure à


75 % du SMIG,

 moins de 21 ans s'ils poursuivent des études,

 sans limite d'âge en cas d'invalidité ou de handicap.

Elles sont maintenues au profit des enfants de bénéficiaires :

 d'une indemnité de maladie ou de maternité,

 d'une pension de vieillesse, d'invalidité ou de survivants,

 d'une pension d'incapacité permanente, suite à un accident du travail ou d'une maladie


professionnelle, dont le taux est supérieur ou égal à 40 %,

 d'une allocation de chômage suite à un licenciement pour des raisons économiques ou


suite à une fermeture inopinée de l'entreprise pendant un an.

Leur montant dépend de la place de l'enfant et du nombre d'enfants :


 pour le 1er enfant, 18 % d'un salaire plafonné à 122 TND par trimestre soit 7,320 TND par
mois,

 pour le 2e enfant, 16 % du même salaire plafonné soit 6,506 TND par mois,

 pour le 3e enfant, 14 % du même salaire plafonné soit 5,693 TND par mois.

Les familles nécessiteuses identifiées comme bénéficiant du programme AMEN SOCIAL, ouvrent
droit aux allocations familiales au titre de leurs enfants âgés de moins de 6 ans. Le montant versé
est de 30 TND par mois et par enfant.

2) Majoration pour salaire unique

L'assuré ouvrant droit aux allocations familiales pour ses enfants à charge et dont le conjoint ne
travaille pas bénéficie d'une majoration mensuelle de :

 3,125 TND pour un enfant à charge,

 6,250 TND pour 2 enfants à charge,

 7,825 TND pour 3 enfants ou plus à charge.

La majoration pour salaire unique est versée chaque trimestre, en même temps que les
allocations familiales.

3) Congé de naissance

Le travailleur salarié bénéficie, pour chaque naissance d'un de ses enfants, d'un jour de congé au
cours des 7 jours suivants.

4) Contribution aux frais de crèche

Dans le cadre de l'action sociale, une prise en charge des frais de crèche peut être accordée,
sous conditions, aux parents d'enfants âgés de 2 à 36 mois.

Pour en bénéficier, la mère doit :

 exercer une activité salariée,

 ouvrir droit aux prestations familiales,

 avoir un salaire qui ne dépasse pas 2 fois et demi le SMIG pour 48 heures de travail par
semaine.

La contribution s'élève à 15 TND par enfant et par mois pendant 11 mois.


E. Pensions de vieillesse, d'invalidité et de survivants
dans le secteur non agricole
1) Vieillesse
a) Conditions

Pour bénéficier d'une pension de vieillesse de base, l'assuré doit :

 être âgé d'au moins 60 ans pour les travailleurs salariés (55 ans pour les mineurs ou en
cas de travaux pénibles ou insalubres),

 justifier d'au moins 120 mois de cotisations (40 trimestres) effectives ou assimilées
correspondant à des salaires trimestriels égaux ou supérieurs aux 2/3 du SMIG en
vigueur,

 cesser toute activité professionnelle assujettie aux régimes de sécurité sociale.

En dessous de 120 mois de cotisation, une pension proportionnelle est accordée à l'assuré
salarié qui justifie de 60 mois de cotisations au minimum. Si la période de cotisation est inferieure
à 60 mois l'assuré bénéficie d'un versement unique.

Par ailleurs, une pension anticipée peut être attribuée dans les cas suivants :

A partir de 50 ans :

 en cas de licenciement économique avec au minimum 60 mois de cotisations (20


trimestres) ;

 en cas d'usure prématurée de l'organisme médicalement constatée avec au minimum


60 mois de cotisations (20 trimestres) ;

 pour toute femme salariée, mère de 3 enfants en vie, justifiant d'au moins 180 mois de
cotisations (60 trimestres) ;

A partir de 55 ans :

 pour convenance personnelle, avec 360 mois de cotisations (120 trimestres).

La poursuite de toute activité professionnelle assujettie au régime de sécurité sociale au-delà de


l'âge légal de mise à la retraite n'est autorisée que dans l'hypothèse où ces périodes ont pour
effet de compléter les périodes nécessaires à l'ouverture du droit à pension.

La demande de pension de vieillesse doit être déposée 3 mois avant l'âge légal de la retraite. En
cas de demande tardive, l'assuré a un délai de 5 ans pour réclamer les arrérages de pensions.
Les arrérages de pension (vieillesse, invalidité et survivants) sont payables mensuellement à
terme échu. La mise en paiement des premières mensualités doit intervenir au plus tard le
1er jour du 2e mois qui suit celui au cours duquel a été réalisée la constitution définitive du dossier.

b) Montant

Pension de vieillesse

La pension est basée sur les salaires soumis à cotisations que l'assuré a perçu au cours des
10 années précédant l'âge d'ouverture du droit.

Pour 120 mois de cotisations, le taux de la pension est de 40 %. Au-delà de 120 mois, la
pension est majorée de 0,5 % par période de 3 mois de cotisations supplémentaires, sans
pouvoir dépasser 80 % du salaire, après 30 ans de travail.

Le taux obtenu est multiplié par le salaire mensuel moyen des 10 dernières années, actualisé et
plafonné à 6 fois le SMIG.

En cas de demande de pension anticipée pour convenance personnelle, le montant de la


pension est réduit de 0,5 % pour chaque trimestre manquant entre l'âge du salarié lors du départ
à la retraite et l'âge de 60 ans.

Dans le cas d'une demande de pension anticipée pour usure prématurée dont l'assuré ne
totalise pas 120 mois de cotisations effectives (40 trimestres), le montant de la pension est
calculé sur la base de la pension à laquelle il aurait eu droit s'il avait accompli 120 mois, et ce au
prorata du nombre de mois de cotisations totalisés par apport au nombre de mois exigés pour
l'obtention d'une pension de vieillesse.

Le montant minimum annuel des pensions de vieillesse ne peut être inférieur aux 2/3 du SMIG.

Le montant maximum de la pension de vieillesse ne peut excéder 80 % du salaire moyen


mensuel de l'assuré plafonné à 6 SMIG.

Pension proportionnelle

Le montant de la pension proportionnelle est calculé sur la base de la pension à laquelle l'assuré
aurait droit s'il avait accompli au minimum 120 mois de cotisations, au prorata du nombre de mois
de cotisations totalisés par l'assuré par rapport au nombre de mois exigés pour l'obtention de la
pension de vieillesse.

La pension proportionnelle ne peut être inférieure à la moitié du SMIG.


Capital

Le montant du versement unique est égal aux retenues effectuées sur la rémunération de
l'assuré au titre des cotisations salariales au régime des pensions.

2) Régime complémentaire

Bénéficient d'un versement de pension de retraite complémentaire ex Cavis, les salariés d'une
entreprise adhérente à ce régime qui perçoivent un salaire supérieur à 6 fois le SMIG.

Le montant annuel de la pension est égal au produit des points acquis par la valeur du point à la
date de liquidation de la retraite. La valeur du point s'élève actuellement à 0,397 TND.

Les conditions d'âge requises sont les mêmes que pour la pension de vieillesse de base.

L'assuré doit par ailleurs, justifier de plus de 100 points.

Le régime complémentaire attribue aussi bien des pensions complémentaires de retraite et


d'invalidité que de survivants.

Les cotisations versées peuvent être remboursées si le nombre de points est inférieur à 100.

En cas de décès de l'assuré, le conjoint reçoit 50 % de la pension et les orphelins 20 %, et 30 %


s'ils sont orphelins de père et de mère.

Par ailleurs, il existe des 17 organismes privés (compagnies d'assurances, mutuelles) proposant
aux entreprises une épargne retraite supplémentaire par capitalisation sous forme d'assurance-
vie, au bénéfice des salariés cadres et non-cadres.

L'adhésion des salariés y est volontaire et permet selon la nature du contrat (d'épargne ou mixte),
d'obtenir un capital ou une rente en cas de décès avant le terme du contrat.

Moyennant une durée de contrat de 10 ans minimum, des avantages fiscaux peuvent être
appliqués :

 pour l'employeur : déduction des cotisations patronales de la base imposable,

 pour le salarié :
- déduction des primes de l'assurance-vie de l'assiette imposable,
- déduction des versements dans la limite de 10 000 TND par an,
- exonération des primes d'assurance-vie de la taxe unique sur les assurances,
- exonération des rentes viagères de l'impôt sur le revenu,
- exonération du capital décès, des rentes et des sommes revenant aux ayants droit du
droit d'enregistrement sur les successions et de l'impôt sur le revenu.

3) Invalidité
a) Conditions

Peut bénéficier d'une pension d'invalidité, l'assuré qui :

 est atteint d'une réduction des 2/3 de sa capacité de travail ou de gain (invalidité non
professionnelle),

 n'a pas l'âge requis pour prétendre à une pension de vieillesse (60 ans),

 a réalisé une période préalable de 60 mois (20 trimestres) de cotisations correspondant à


des salaires trimestriels égaux ou supérieurs aux 2/3 du SMIG en vigueur (pas de
condition en cas d'accident non professionnel si l'assuré justifie son immatriculation).

b) Montant

Le montant de la pension d'invalidité est égal à 50 % du salaire mensuel moyen de référence au


titre d'une période allant de 60 à 180 mois (20 à 60 trimestres).

Le salaire mensuel moyen de référence est égal à la moyenne des salaires des 10 dernières
années actualisé et plafonné à 6 SMIG.

Toute fraction de cotisations supérieure à 180 mois ouvre droit, par période de 3 mois de
cotisations supplémentaires, à une majoration égale à 0,5 % du salaire de référence sans que le
total de la pension puisse excéder 80 % dudit salaire.

En cas d'assistance d'une tierce personne, la pension est majorée de 20 %.

La pension d'invalidité est transformée en pension de vieillesse lorsque l'intéressé atteint l'âge
requis (60 ans ou 55 ans).

La pension minimum d'invalidité est égale aux 2/3 du SMIG.

4) Décès (survivants)
a) Conditions

Cette prestation est servie au conjoint légalement marié d'un assuré décédé, qui était :

 titulaire d'une pension d'invalidité,


ou
 titulaire d'une pension de vieillesse,
ou

 en activité et ouvrait droit à une pension d'invalidité ou de vieillesse au moment de son


décès.

L'assuré décédé doit avoir réalisé au moins 60 mois de cotisations effectives (20 trimestres)
correspondant à des salaires mensuels égaux ou supérieurs aux 2/3 du SMIG mensuel en
vigueur (cette condition n'est pas exigée pour tout assuré à la CNSS, en cas de décès avant l'âge
de 60 ans suite à un accident non professionnel, sous réserve d'une antériorité
d'immatriculation).

Conditions concernant le conjoint survivant :

 être marié avec l'assuré décédé au moment du décès,

 ne pas se remarier avant l'âge de 55 ans.

Les droits au versement d'une pension d'orphelin sont ouverts jusqu'à :

 16 ans sans condition,

 21 ans en cas de poursuite d'études dans l'enseignement secondaire ou supérieur,

 25 ans pour l'étudiant non boursier,

 sans limite d'âge pour l'enfant atteint d'une invalidité permanente.

b) Montant

Le pourcentage du montant perçu par le conjoint dépend du nombre d'enfants :

 un conjoint sans enfant bénéficie d'une pension égale à 75 % de celle dont bénéficiait ou
aurait pu bénéficier l'assuré décédé,

 un conjoint survivant avec un enfant : 70 % + 30 % pour l'orphelin,

 un conjoint avec 2 enfants ou plus : 50 % + 50 % pour 2 orphelins ou plus.

Dans le cas où il n'y a que des orphelins, chaque orphelin bénéficie de 30 % du montant de la
pension dont bénéficiait ou aurait dû bénéficier le défunt au moment de son décès sans dépasser
100 % du montant de la pension.

En aucun cas, le montant cumulé des pensions de conjoint survivant et d'orphelins ne doit
excéder le montant de la pension du défunt. Le cas échéant, il sera appliqué une réduction
temporaire des pensions d'orphelins.
F. Accidents du travail - maladies professionnelles
Les employeurs sont tenus de s'affilier auprès de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie
(CNAM) et supportent l'intégralité des cotisations.

Sont couverts également les stagiaires apprentis et élèves des établissements techniques ou
professionnels.

L'assurance accidents du travail-maladies professionnelles couvre :

 l'accident survenu par le fait ou à l'occasion du travail, quelle qu'en soit la cause ou le lieu
de survenance, de tout travailleur quand il est au service d'un ou de plusieurs
employeurs,

 l'accident de trajet,

 toute maladie présumée avoir une origine professionnelle inscrite dans une liste fixée par
arrêté conjoint des ministres de la Santé Publique et des Affaires Sociales.

La victime d'un accident de travail doit, au plus tard dans les 48 heures, en informer son
employeur.

L'employeur doit en faire la déclaration même si la victime continue à travailler :

 à la CNAM dans les 3 jours,

 au poste de police le plus proche,

 à l'inspection du travail.

L'obtention des droits n'est pas subordonnée à une condition de stage.

Les prestations en nature (soins) sont servies dans le cadre de l'assurance maladie et sont :

 dispensées gratuitement dans les structures sanitaires publiques ou privées agréées par
la CNAM,

ou

 remboursées. La victime dispose de la liberté de choisir son médecin, son pharmacien et


ses auxiliaires médicaux. Le remboursement par la CNAM des frais engagés est effectué
dans la limite du tarif officiel en vigueur.

Quel que soit son taux d'incapacité, la victime a droit à la prise en charge :
 des frais d'hospitalisation, des soins et des produits pharmaceutiques,

 des frais de transport nécessaires pour recevoir les soins requis ou prescrits,

 des frais requis en cas d'assistance d'une tierce personne,

 de la fourniture, de la réparation et du renouvellement des appareils de prothèse ou


d'orthopédie, nécessités par son état de santé. Ces appareils sont fournis par le biais
d'organismes spécialisés agréés par le ministère des Affaires Sociales.

1) Incapacité temporaire

En cas d'incapacité temporaire, les indemnités journalières représentent les 2/3 du salaire
journalier quelle que soit la durée de l'incapacité.

Le salaire journalier est évalué sur la base des salaires les plus élevés (toutes indemnités
comprises) perçus par la victime au cours de l'un des 4 trimestres précédant l'accident.

Le jour de l'accident est indemnisé par l'employeur.

Les indemnités journalières sont versées par la CNAM après un délai de carence de 3 jours
hormis le cas d'une hospitalisation.

2) Incapacité permanente

L'incapacité permanente de travail est celle qui subsiste après consolidation de la blessure. Son
taux est un pourcentage de la réduction de la capacité professionnelle de la victime, due à la
maladie ou l'accident professionnel.

Le taux d'incapacité permanente est déterminé par une commission médicale qui prend en
compte :

 la nature et de la gravité de l'atteinte,

 l'état général,

 l'âge,

 les facultés physiques et mentales de la victime ainsi que ses aptitudes et ses
qualifications professionnelles,

 le barème indicatif établi par arrêté conjoint des ministres de la Santé publique et des
Affaires Sociales.

En cas d'incapacité permanente de travail, le montant de la pension est calculé selon le taux
d'incapacité déterminé par la commission médicale.
Montant de la pension selon le taux d'incapacité permanente
Taux d'incapacité permanente partielle
ou totale Calcul de la pension ou du capital
Inférieur ou égal à 5 % Aucune indemnité n'est due
Supérieur à 6 % mais inférieur à 14 % Capital :
(T x SA x 3) / 2
Supérieur à 15 % et jusqu'à 50 % Pension :
(T x SA) / 2
Plus de 50 % Pension :
(3T / 2 - 50 %) x SA
100 % Pension :
(3T / 2 - 50 %) x SA
+ majoration de 25 % pour assistance d'une
tierce personne
 T : taux de l'incapacité permanente de travail.

 SA : salaire annuel.

Le salaire pris comme base de calcul de l'indemnité ne doit en aucun cas être inférieur au SMIG
ni supérieur à 6 fois le SMIG.

La pension est versée mensuellement, ou trimestriellement si son montant est inférieur à 1/3 du
SMIG.

3) Décès (survivants)

Bénéficient d'une pension de survivants :

 le conjoint survivant marié à l'assuré décédé,

 les enfants jusqu'à l'âge de 16 ans, 25 ans en cas de poursuite d'études, sans limite
d'âge pour l'enfant atteint d'une invalidité permanente.

Montant

La pension du conjoint est fixée à 50 % du salaire annuel du défunt ; si la victime avait des
enfants pouvant prétendre à pension, le taux est ramené à 40 %.

Le taux de la pension pour les orphelins est fixé à :

 20 % du salaire de la victime pour un seul orphelin,

 30 % pour 2 orphelins,
 40 % pour plus de 2 orphelins.

Pour l'orphelin de père et de mère, le taux de la pension est fixé à :

 50 % du salaire annuel de la victime,

 60 % pour 2 orphelins,

 70 % pour 3 orphelins,

 80 % pour 4 orphelins et plus.

En aucun cas les pensions dues ne peuvent dépasser le seuil de 80 % du salaire annuel.

En l'absence de conjoint ou d'enfants, d'autres ayants droit (petits-enfants, parents, grands-


parents) à charge de la victime peuvent prétendre à une pension d'un montant égal à 20 % du
salaire annuel du défunt par bénéficiaire sans que le montant total alloué ne dépasse 50 %.

Une indemnité funéraire est servie aux ayants droit. Elle est égale à un mois de salaire.

Le salaire pris comme base de calcul pour la pension et l'indemnité ne doit en aucun cas être
inférieur au SMIG ni supérieur à 6 fois le SMIG.

G. Chômage
Le régime de protection contre le chômage a été introduit en faveur des seuls travailleurs salariés
immatriculés à la CNSS.

Pour pouvoir en bénéficier, il faut :

 être privé involontairement de son emploi à contrat à durée indéterminée suite à une
cessation d'activité de l'entreprise pour des raisons économiques ou technologiques ou
en cas de fermeture inopinée, sans respect des procédures prévues au Code du travail,

 avoir cotisé au moins 3 années successives auprès de la dernière entreprise,

 être inscrit à l'Agence Nationale pour l'emploi et le Travailleur Indépendant


(ANETI) depuis plus d'un mois sans y avoir reçu d'offre d'emploi.

L'aide accordée représente le montant du dernier salaire perçu dans la limite du SMIG, et est
versée pendant 12 mois maximum.

La CNSS prend également en charge les indemnités et droits légaux des travailleurs ayant perdu
leur emploi pour des raisons économiques ou technologiques ou suite à la fermeture définitive et
inopinée de l'entreprise.
Les indemnités et droits liés au licenciement doivent faire l'objet d'un jugement et l'impossibilité
de recouvrement des indemnités et des droits légaux décidés à l'encontre de l'employeur doit
être constatée par un huissier notaire.

La prise en charge des indemnités de licenciement et des droits légaux couvre :

 les salaires et accessoires impayés,

 les congés payés non réglés,

 l'indemnité de préavis de licenciement,

 la gratification de fin de service décidée dans la limite des sommes fixées conformément
aux dispositions du code du travail.

Les salariés ayant perdu leur emploi bénéficient, sous certaines conditions, du maintien :

 des allocations familiales,

 de la majoration pour salaire unique,

 du droit aux soins à tarifs réduits pendant un an à compter du premier jour qui suit le
trimestre d'arrêt de travail (renouvelable).

H. Aide sociale
Un programme de développement social a été mis en oeuvre par le ministère des Affaires
sociales.

Le programme "AMEN Social" propose des aides sociales aux familles démunies ou à faible
revenu, aux personnes handicapées, aux groupes vulnérables ou à risque et aux sans-abri, telles
que :

 l'attribution de cartes donnant accès à la gratuité des soins,

 des aides financières aux familles démunies ou ayant des enfants,

 le placement des personnes handicapées sans soutien familial en famille d'accueil,

 l'adoption d'enfants orphelins par des familles après enquête et évaluation par des
travailleurs sociaux.

Attribution de cartes de soins gratuites et soins à tarif réduit

Les familles ou les personnes pauvres ou à faible revenu peuvent se voir attribuer une carte du
programme AMEN leur permettant de bénéficier de soins gratuits ou à bas tarif (selon que
l'assuré soit sans revenu ou que son revenu n'excède pas 2/3 du SMIG, 1 SMIG pour 2
personnes et 1,5 SMIG pour 3 à 4 personnes).

Les bénéficiaires de la carte de soins peuvent se rendre dans les établissements


publics de santé et ouvrir droit aux services et soins médicaux gratuits.

Aides sociales octroyées aux familles démunies

Les familles nécessiteuses peuvent, sous conditions de revenu, bénéficier d'une aide sociale qui
se présente sous la forme d'une subvention financière de 200 TND versée chaque mois.

Aides familiales aux enfants de moins de 6 ans

Les familles nécessiteuses ayant des enfants de moins de 6 ans peuvent bénéficier, sous
conditions de ressources, d'une allocation mensuelle de 30 TND par enfant.

Aide dans le cadre d'action sociale en milieu scolaire

Cette aide financière vise à assurer le soutien, l'encadrement et les besoins nécessaires aux
enfants scolarisés de familles pauvres et à faible revenu qui se trouvent dans des conditions
financières et sanitaires vulnérables.

Le montant de l'aide varie entre 30 et 100 TND, selon le degré de droit de la famille.

Cette aide est proposée principalement pour l'achat de fournitures scolaires, de déduction des
abonnements au transport scolaire, à la participation à l'achat de vêtements, nourriture, de
certains médicaments nécessaires aux élèves atteints de maladies chroniques, etc.

Bourse de rentrée scolaire et universitaire

Les enfants scolarisés des familles bénéficiaires du programme AMEN, pauvres et à faible
revenu peuvent bénéficier d'une bourse de rentrée scolaire ou universitaire. Versée une fois par
an, pour couvrir les frais de rentrée scolaire ou universitaire, son montant est de :

 50 TND pour chaque enfant scolarisé aux niveaux fondamental, préparatoire et


secondaire, formation professionnelle,

 120 TND pour chaque étudiant poursuivant des études supérieures.

Aide occasionnelle
Il s'agit d'une aide financière à l'intention des familles bénéficiaires du programme AMEN,
pauvres et à faible revenu qui se trouvent dans des conditions financières et sanitaires critiques.

Cette aide est proposée principalement pour l'achat de médicaments, de couches, de fourniture
d'aliments pour nourrissons, de couvertures, d'équipements ménagers simples, de réalisation de
tests, de prise en charge des frais de transport et des soins.

Le montant de l'aide varie entre 30 et 100 TND, selon le degré de droit de la famille.

Cette aide peut être demandée jusqu'à 4 fois par an.

Centre des Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité


Sociale
Qui sommes-nous ? Contact Informations légales Accessibilité Donnez votre avis
sur ce site Twitter Abonnements

Vous aimerez peut-être aussi