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Il existe différentes catégories d’arguments. Toutes ne fonctionnent pas selon les mêmes
règles. Chaque catégorie repose sur une technique particulière pour mieux convaincre.
Connaître ces techniques permet de formuler plus efficacement son argument et de
développer sa capacité de persuasion.
1. Le syllogisme
Exemple d’Argument
On cherche ici à établir un lien de causalité entre une proposition et son appui. Autrement dit,
il faut créer un lien logique entre une cause et une conséquence, entre un point de départ et un
point d’arrivée.
Le travail de l’orateur est d’établir le lien logique pour justifier cette causalité. Les deux
parties vont s’affronter sur les conséquences possibles de l’affirmation. Elles cherchent à
démontrer que les conséquences misent en avant sont les plus plausibles et les plus logiques.
1
http://controverses.sciences-po.fr/Rapport d’informations de l’Assemblée Nationale sur les
moyens de lutte contre la surpopulation carcérale :
http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-info/i0652.asp
Conséquence des mauvaises conditions de détention : Il est impossible de fournir des
conditions de détention décentes2 aux prisonniers et de contrôler à tout moment la violence
des détenus envers leurs codétenus3. Par conséquent, les établissements pénitenciers ne sont
plus en mesure de contrôler la sécurité des détenus du fait de la surpopulation carcérale.
4. L’argument circonstanciel
Pour justifier une décision, les circonstances sont invoquées. Ce type d’argument insiste sur la
force contraignante du contexte qui ne laisse pratiquement aucune marge de manœuvre.
Dans ce cas, le débatteur choisit de démontrer pourquoi le contexte empêche d’utiliser les
cadres de pensée habituels.
Intitulé de l’argument : la prison n’est plus une peine qui permet la réinsertion des
délinquants
Il s’agit de déduire une proposition à partir d’une série d’indices, à la façon d’un détective.
L’orateur s’appuie sur la probabilité, la vraisemblance et les preuves apparentes.
1. Une agriculture pour être viable économiquement doit être rentable pour le
producteur. (loi)
Lorsqu’un fait est avéré et que les débatteurs se disputent sur ses conséquences, ils peuvent se
référer à un cas similaire pour justifier leur position. La démarche est celle utilisée lors d'un
recours à la jurisprudence en droit. On cherche une situation équivalente dans le passé pour
anticiper les conséquences.
Exemple d’argument : une augmentation des sanctions pénales n’est pas toujours une
mesure dissuasive (raisonnement par analogie avec l’exemple de la sécurité routière)
Depuis 2002, les sanctions concernant les infractions au Code de la route ont
considérablement augmenté7. Pourtant, sur la même période, les infractions au Code de la
route on triplé en 3 ans. Elles sont passées de 5 449 575 en 2002 à 10 584 392 en 2005, puis à
14 707 407 en 2009. De la même manière les délits routiers ont doublé en 3 ans. Ils sont
passés de 257 034 en 2002 à 445 327 en 2005, pour finir à 561 864 en 2009. 8
Par conséquent : il n’est pas vrai de dire qu’augmenter les sanctions pénales comporte une
dimension suffisamment dissuasive pour empêcher les infractions et les délits concernant les
infractions et délits routiers.
6
http://www.i-m.co/sols/sols/lagriculture-de-conservation-9-couche2.html
7
Les grandes dates de la sécurité routière : http://www.securite-routiere.gouv.fr/la-securite-
routiere/qui-sommes-nous/les-grandes-dates-de-la-securite-routiere
8
« l’évolution des infractions au code de la route depuis 2002 » in Brochure des infractions
au code de la route, bilan statistique de 2009 du Bureau de la sécurité et de la réglementation
routière : http://www.interieur.gouv.fr/Publications/Statistiques/Securite-routiere/Bilan-du-
comportement-des-usagers-de-la-route/Bilan-de-comportement-des-usagers-de-la-route-2009
Par analogie, on peut dire qu’augmenter les peines de prison ferme (généraliser les peines de
prison entrainant l’incarcération et allonger la durée des peines d’incarcération) n’est pas
efficace puisque cela ne dissuade pas les individus de commettre des infractions ou des délits.
Intitulé de d’argument : les peines de prison ne sont pas adaptées à la récidive et il faut par
conséquent une alternative à l’incarcération
Puisque 82 000 peines d’emprisonnement ferme ne sont pas exécutées, et que ces peines sont
des peines de courte durée ( inférieure ou égale à un an), le juge d’application des peines
examine si le condamné peut bénéficier d’un aménagement ( bracelet électronique, semi-
liberté, travail d’intérêt général etc).9 La peine de probation propose donc une légalisation de
ce qui existe déjà aujourd’hui, à savoir une alternative à la prison lorsque celle-ci n’est pas
nécessaire, tout en veillant à l’application de la condamnation prononcée.
Il n’y a donc pas de raison de s’opposer à la mise en place d’une peine de probation
puisqu’une légalisation similaire existe de facto. Ainsi, les peines de probation ne font
qu’améliorer une législation existante.
C’est le mécanisme inverse. On part de la loi pour expliquer un cas particulier, c'est-à-dire de
la théorie pour arriver à l’application sur un cas donné.
La prison est un lieu de privation de liberté qui sert à punir symboliquement et réellement les
individus ayant commis des méfaits10. La prison représente symboliquement l’application de
la justice et permet ainsi de protéger la société en écartant de la société civile les individus
jugés dangereux. Personne n’a cependant envie d’être privé de liberté ou mis au ban de la
société. Par conséquent, les individus régulent leurs pulsions violentes car ils n’ont pas envie
d’aller en prison.
On peut donc dire que le maintien d’un système basé sur le carcéral force les individus à
s’autoréguler. Ainsi, la dissuasion par les peines d’incarcération est nécessaire pour le bon
fonctionnement de la société.
9
http://controverses.sciences-po.fr/cours/recidive/www.vie-
publique.fr/actualite/alaune/justice-peines-prison-ferme-attente-execution.html
10
http://controverses.sciences-po.fr/cours/recidive/Référence: « La prison a le mérite
d’éloigner les criminels et symbolise la fermeté de l’État. » Alliance, syndicat de policiers,
Président : Jean-Claude Delage