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Chapitre 3

Lois de conservation

Introduction

• La solution exacte des équations du mouvement d'un système mécanique est en général
impossible. Seuls quelques problèmes simples admettent une solution analytique complète qui
permette d'exprimer la position des particules explicitement en fonction du temps.

• Néanmoins, même pour des systèmes complexes, il existe des lois de conservation qui
stipulent que, dans certaines circonstances, des grandeurs (telles l'énergie, la quantité de
mouvement ou le moment cinétique) gardent la même valeur au cours du temps. Ces lois de
conservation permettent alors de caractériser partiellement le mouvement du système. Nous
nous proposons de les décrire tout en montrant leur origine profonde liée à des propriétés de
symétrie de l'espace-temps dans un référentiel galiléen.

I- Notion d'énergie mécanique d'un point matériel

1- Travail d'une force

• Une force dont le point d'application se déplace peut mettre en mouvement un corps,
modifier sa vitesse, son altitude, sa température..., ou encore changer son aspect. Les effets
seront d'autant plus importants que la force est intense et qu'elle agira sur un long parcours.
Ces constatations conduisent à introduire la notion de travail.

• Définition du travail.
M Trajectoire
dOM
r A r B
ez F

O r
ey
r
ex
Lors d'un déplacement infinitésimal dOM du mobile, on définit le travail élémentaire d'une
r r
force F comme le produit scalaire F.dOM . Le travail total entre 2 points A et B s'obtient
alors en additionnant les travaux élémentaires autour de tous les points M de la trajectoire
entre A et B :
r r
( ) ∫
W F = F.dOM
A→ B M ∈AB
Unité : W s'exprime en N .m , unité qu'on apelle le joule J

Exemple 1 : Travail du poids

r r
(
r r r
P.dOM = − mgez . dx ex + dy ey + dz ez = − mgdz )
A B
r
P r
( )
⇒ W P = − mg ∫ dz = mg( z A − z B )
A→ B
r M ∈AB

ez

Le travail du poids est donc indépendant du chemin suivi.

Exemple 2 : Travail de la force électrostatique

Considérons une charge électrique fixe q , placée à l'origine du repère cartésien d'un plan. Une
r
autre charge Q , placée en n'importe quel point du plan subit une force électromagnétique F
r qQ r
donnée par la loi de Coulomb, soit F = K 2 er .
r
r
eθ r
er

A
Q A
r

θ
q
r r
dOM = dr er + rdθ eθ

r r  1 1
qQ
( ) dr
⇒ F.dOM = K 2 dr et donc W F = KqQ ∫ 2 = KqQ − 
r r  rA rB 
A→ B M ∈AB

Comme précedemment, il apparaît que le travail de la force électrostatique est indépendant de


la courbe empruntée pour aller de A à B.

Exemple 3 :

Considérons une force variant d'un point à l'autre d'un plan (Oxy) selon la loi
r F
( r r
)
F( M ) = o y ex − x ey où Fo est homogène à une force et a à une distance. Par ailleurs, de
a
r r
façon générale, dOM = dx ex + dy ey .
r r
er eθ

r a
ey
θ
A r a
ex

 Fr ( M ) = Fo x er − er

Le long du segment AB, x = y , z = 0 et donc  a
x y ( )
r r
 dOM = dx ex + ey ( )
r r
⇒ F.dOM = 0 , soit W F = 0 ( )
A→ B

 x = a(1 − cosθ )
Le long de l'arc de cerclede centre et joignant les points A et B,  et donc :
 y = a sin θ
r
( r r
) r
( r
F = Fo sin θ ex + (cosθ − 1)ey , dOM = adθ sin θ ex + cosθ ey )
r
⇒ F.dOM = Fo adθ (sin 2 θ + cos2 θ − cosθ ) = Fo adθ (1 − cosθ )

θ =π 2
r π
( )
et W F = Fo a ∫ (1 − cosθ )dθ = Fo a − 1
2 
A→ B θ =0

• Cas important des forces conservatives

Les exemples précédents suggèrent une classification des forces selon que leur travail dépend
ou non de la trajectoire suivie entre 2 points. De façon générale :

r
Une force F est qualifiée de conservative si son travail ne dépend pas de la trajectoire
empruntée pour aller d'un point A à un autre point B. On peut alors définir une énergie
potentielle E p uniquement fonction de la position et telle que :
r
∆E p = E p ( B) − E p ( A) = − W F ( )
A→ B

r
Sur un déplacement élémentaire, on a donc F.dOM = − dE p , c'est-à-dire :

∂E p ∂E ∂E
Fx dx + Fy dy + Fz dz = − dE p = − dx − p dy − p dz
∂x ∂y ∂z
∂E p ∂E ∂E
Donc Fx = − , Fy = − p et Fz = − p
∂x ∂y ∂z
Mathématiquement, on appelle alors gradient d'un champ scalaire f ( M ) , le champ de vecteur
grad f ( M ) défini en coordonnées cartésiennes par .

∂f r ∂f r ∂f r
grad f ( M ) = ex + ey + ez
∂x ∂y ∂z

Ainsi :
r
F = − grad E p
Exemples :

i) Energie potentielle de pesanteur


r
()
W P = mg( z A − z B ) ⇒ Le poids dérive d'une énergie potentielle E p = mgz + Cte
A→ B

ii) Energie potentielle électrostatique

r  1 1
( )
W F = KqQ −  ⇒Une charge Q placée au voisinage d'une autre charge q
 rA rB 
A→ B
qQ
possède une énergie potentielle électrostatique E p = K + Cte où r est la distance
r
entre les charges.

iii) Energie potentielle élastique

r
F
M
Position
à vide

r
O ex
r r r
F = − kOM = − kx ex et donc F.dOM = − kxdx .
xB
r
( )
D'où W F = − k ∫ xdx = k ( x A2 − x B2 ) : la force de rappel du ressort est donc
1
2
A→ B x= xA
1
conservative et son énergie potentielle associée est E p = kx 2 + Cte .
2

2- Théorème de l'énergie cinétique et bilan énergétique du mouvement


r
• Soit F la force totale appliquée à un point matériel dans un référentiel galiléen. On peut
alors écrire le travail élémentaire sous la forme :
r rr r
F.dOM = F.vdt = m a.vdt = m .vdt = mv .dv = md (v 2 )
rr dv r r r 1
dt 2
r
( )
⇒ W F = m ∫ d (v 2 ) = mvB2 − mvA2
1
2 M ∈AB
1
2
1
2
A→ B

1 2
La quantité Ec = mv est par définition, l' énergie cinétique de la particule dans le référentiel
2
(Unité : joule J). Nous obtenons ainsi le théorème de l'énergie cinétique :

Dans un référentiel galiléen, lorsqu'un point matériel de masse m se déplace d'une position A
à une position B, la variation de son énergie cinétique est égale au travail total des forces qui
lui sont appliquées :
r
( ) 1 1
W F = ∆Ec = Ec ( B) − Ec ( A) = mvB2 − mvA2
2 2
A→ B

F étant la résultante des force.

• Ecrivons alors la force totale sous la forme


r r r
F = Fc + Fnc
où : r
- Fc est la résultante des forces conservatives dérivant d'une énergie potentielletotale E p .
r
- Fnc représente les forces non-conservatives auxquelles on ne peut associer d'énergie
potentielle (frottements....)

D'après le théorème de l'énergie cinétique, on a alors :


r r r r
( ) ( ) ( ) ( )
W F = W Fc + W Fnc = Ec ( B) − Ec ( A) avec W Fc = E p ( A) − E p ( B)
A→ B A→ B A→ B A→ B

r
[ ] [ ] ( )
⇒ Ec ( B) + E p ( B) − Ec ( A) + E p ( A) = W Fnc
A→ B

Il apparaît ainsi une nouvelle quantité Ec + E p à laquelle on donne le nom d'énergie


mécanique Em .

r
( )
∆Em = Em ( B) − Em ( A) = W Fnc
A→ B

La variation d'énergie mécanique est égale au travail des


forces non-conservatives.

Evidemment,
r si toutes les forces appliquées sont associées à une énergie potentielle,
( )
W Fnc = 0 et donc Em ( A) = Em ( B) .
A→ B

L'énergie mécanique Em = Ec + E p se conserve lors de l'évolution d'un point


matériel uniquement soumis à des forces conservatives.
3- Exemple de mouvement à évolution conservative

• Considérons, dans un référentiel galiléen, une particule de masse m assujettie à se


déplacer sur un axe (Ox) sous l'action de forces conservatives dérivant d'une énergie
potentielle totale E p ( x ) .

Ep ( x )

M2

M1
r
F

x
r dE r
⇒ F = − grad E p = − p ex
dx

Les positions d'équilibre de la particule correspondent aux extrémas de la fonction E p ( x )


dE p r r
(points M1 et M2) : en effet, on a alors = 0 et donc F = 0 .
dx

Par ailleurs, l'équilibre est qualifié de stable si la particule a tendance à revenir vers cette
position lorsqu'on l'en écarte très légèrement : c'est le cas du point M1 dans notre exemple et
plus généralement de tout minimum de l'énergie potentielle. Dans le cas contraire, comme le
point M2, l'équilibre est instable et correspond à un maximum de l'énergie potentielle.

• Etats liés et de diffusion

Supposons par exemple que l'énergie mécanique Em de la particule soit supérieure à la valeur
maximale E p,2 de l'énergie potentielle.
Ep ( x )

Em

M2 Ec
E p,2
M1
E p,1

xo x

Toutes les abscisses x ≥ xo sont accessibles ( les positions x < xo sont en effet interdites car
elles conduiraient à une énergie cinétique négative). La particule, abandonnée n'importe où
dans ce domaine, s'échappe alors vers les x positifs : on parle d'un état de diffusion. Il en est
de même lorsque l'énergie mécanique Em est inférieure à la valeur minimale E p,1 de l'énergie
potentielle.

Dans le régime intermédiaire, E p,1 ≤ Em ≤ E p, 2 , deux domaines de l'axe Ox sont accessibles à


la particule xo ≤ x ≤ xo′ et x ≥ xo′′ . Si la particule est alors initialement abandonnée dans la 1ere
région, elle oscille entre les 2 points d'arrêts d'abscisses xo et xo′ : son état est lié. En
revanche, le domaine x ≥ xo′′ correspond, comme précédemment à un état de diffusion.

Ep ( x )

M2
E p,2
Em

E p,1
M1

xo xo′ xo′′ x

II- Extension aux systèmes de particules

• La notion d'énergie potentielle que nous venons d'introduire pour un point matériel se
généralise aisément aux systèmes formés de plusieurs particules Mi (i = 1 → N ) : dans ce cas,
il s'agit d'une fonction E p ( M1 , M2 ,L, M N ) des positions de chaque point matériel et dont les
dérivées par rapport aux coordonnées cartésiennes ( xi , yi , zi ) d'un des points permettent
r
d'obtenir les composantes de la force conservative totale Fi agissant sur ce point :

r ∂E r ∂E r ∂E r
Fi = − grad Mi E p ( M1 , M2 ,L, M N ) = − p ex − p ey − p ez
∂xi ∂yi ∂zi

Exemple : énergie potentielle de 2 masses en interaction gravitationnelle


r
F1→ 2 M2 ( m2 )

r
F2 →1
r
e12 r mm r
M1 ( m1 ) F1→ 2 = − G 1 2 2 e12
r12
r12
(Loi de Newton)
r
ez
O r
r ey
ex
r r r r
Or e12 = M1 M2 M1 M2 et M1 M2 = ( x2 − x1 ) ex + ( y2 − y1 ) ey + ( z2 − z1 ) ez . En conséquence :

r r r
r r
F1→ 2 = F2 = − Gm1m2
( x2 − x1 ) ex + ( y2 − y1 ) ey + ( z2 − z1 ) ez

[
( x2 − x1 )2 + ( y2 − y1 )2 + ( z2 − z1 )2 ]
32

r r r
r r
et F2 →1 = F1 = Gm1m2
( x2 − x1 ) ex + ( y2 − y1 ) ey + ( z2 − z1 ) ez

[
( x2 − x1 )2 + ( y2 − y1 )2 + ( z2 − z1 )2 ]
32

On vérifie alors que ces 2 forces sont obtenues à partir d'une énergie potentielle d'interaction
donnée par :
m1m2
Ep = −G + Cte
r12
En effet :

∂E p ∂
[ ]
−1 2
= − Gm1m2 ( x2 − x1 )2 + ( y2 − y1 )2 + ( z2 − z1 )2
∂x1 ∂x1

= − Gm1m2
(− 1 2) 2 (−1) ( x2 − x1 ) = − F1 x
[( x2 − x1 )2 + ( y2 − y1 )2 + (z2 − z1 )2 ]
31 2

∂E p
= − Gm1m2
(− 1 2) 2 ( x2 − x1 ) = − F2 x
∂x2
[
( x2 − x1 )2 + ( y2 − y1 )2 + ( z2 − z1 )2 ]
31 2

et de même pour les dérivées par rapport à y1 , y2 , z1 , z2 .

• Energie mécanique

Elle est logiquement définie en additionnant les énergies cinétiques de chaque particule et
l'énergie potentielle totale associée aux forces conservatives :

N
Em = ∑ mi vi2 + E p ( M1 , M2 ,L, M N )
1
i =1 2

Dans un référentiel galiléen et en l'absence de forces non-conservatives, l'énergie mécanique


du système de points se conserve au cours du temps.

En effet :
N  
∂E ∂E ∂E ∂E ∂E ∂E
dEm = ∑  m dxi + m dyi + m dzi + m dvix + m dviy + m dviz 
i =1  ∂xi ∂yi ∂zi ∂vix ∂viy ∂viy 

c'est-à-dire :
( )
N
dEm = ∑ − Fix dxi − Fiy dyi − Fiz dzi + mi vix dvix + mi viy dviy + mi viz dviz
i =1
( ( ) )
N
= ∑ vix ( mi aix − Fix ) + viy mi aiy − Fiy + viz ( mi aiz − Fiz ) = 0 compte-tenu du principe
dEm
Donc
dt i =1
fondamental de la dynamique pour chaque particule du système :
r r
mi ai = Force totale subie par la i-ème particule = Force conservative Fi puisqu'on suppose
qu'il n'y a pas d'autre force.

• Ainsi, pour tout système isolé de particules qui interagissent entre elles par des forces
conservatives, il y a conservation de l'énergie mécanique.

En réexaminant la démonstration précédente, il apparaît que cette loi de conservation


provient, non seulement des lois de la mécanique, mais aussi du fait que nous n'avons pas
autorisé l'énergie potentielle à dépendre explicitement du temps (dans ce cas, dEm aurait en
∂Em
effet contenu le terme supplémentaire dt ). Pour un système isolé, une telle hypothèse
∂t
équivaut à considérer qu'aucun instant n'est privilégié et donc que, pour une configuration
donnée des particules du système, les forces d'interaction ne peuvent dépendre du temps. En
d'autres termes, nous avons postulé l'invariance par translation dans le temps : si l'on se place
pour faire une expérience dans des conditions similaires mais à deux dates différentes, celle-ci
va se dérouler de manière identique. En résumé :

La conservation de l'énergie mécanique dun système isolé reflète le postulat


d'invariance par translation dans le temps

III- Quantité de mouvement

• Considérons comme précédemment un système isolé de points matériels et interagissant


entre eux par l'intermédiaire de forces conservatives. Dès lors que nous supposons que tous
les instants sont équivalents, il paraît naturel d'étendre cette propriété aux positions dans
l'espace. Dans ce contexte, aucun point ne joue un rôle préférentiel et donc, pour un système
isolé, une tranlation simultanée de toutes les particules doit être sans effets. Autrement dit,
l'énergie potentielle d'interaction entre les particules d'un système isolé ne peut dépendre que
de leurs positions relatives. Pour 2 particules, nous aurons ainsi :

E p ( M1 , M2 ) = E p ( x1 − x2 , y1 − y2 , z1 − z2 )

∂E p ∂E ∂E
soit dE p = dx12 + p dy12 + p dz12 avec x12 = x1 − x2 , y12 = y1 − y2 et z12 = z1 − z2 .
∂x12 ∂y12 ∂z12

∂E p ∂E ∂E
⇒ dE p = (dx1 − dx2 ) + p (dy1 − dy2 ) + p (dz1 − dz2 )
∂x12 ∂y12 ∂z12

∂E p ∂E ∂E p ∂E ∂E p ∂E
Ainsi =− p, = − p et =− p
∂x1 ∂x2 ∂y1 ∂y2 ∂z1 ∂z2
r r
⇒ F1 = − F2
Ce résultat se généralise à un nombre quelconque de particules et donc :

L'invariance par translation d'espace implique que la somme des forces


conservatives d'interaction entre les particules d'un système isolé est nulle.

En utilisant le principe fondamental de la dynamique, ce résultat se traduit par :


r r r r r r r r
m1a1 + m2 a2 = F1 + F2 = 0 , soit ( m1v1 + m2 v2 ) = 0
d
dt
r r
Par définition le produit pi = mi vi est le vecteur quantité de mouvement du point matériel et
donc :

r N r N
r
La quantité de mouvement totale P = ∑ pi = ∑ mi vi d'un système isolé de particules
i =1 i =1
interagissant par des forces conservatives se conserve au cours du temps. Cette loi de
conservation reflète le postulat d'invariance par translation d'espace.

Si le système n'est plus isolé, il faut également tenir compte des forces extérieures que subit
chaque point. A ce moment là :
r r r r r r r r
m1a1 + m2 a2 = F1 + F1, ext + F2 + F2, ext = F1, ext + F2, ext
r
dP r
⇒ = Fext
dt

Dans un référentiel galiléen, la dérivée par rapport au temps de la quantité de


mouvement totale d'un système non isolé est égale à la somme des forces
extérieures appliquées au système.

• Reformulation à l'aide du centre d'inertie

Par définition, le centre d'inertie G du système est défini par :

m1 OM1 + m2 OM2 + L + mN OM N
OG =
m1 + m2 + L + mN

Exemple : Le centre d'inertie d'une sphère homogène coïncide avec son centre.

Conséquence :

r dOG
En notant M = m1 + m2 + L + mN la masse totale du système, la vitesse vG = du centre
r r r dt
r m v + m2 v2 + L + mN vN r r
d'inertie vérifie vG = 1 1 et donc P = M vG .
r M
dP r r
⇒ = M aG = Fext : Théorème du centre d'inertie
dt
IV- Moment cinétique

• Après avoir supposé que tous les instants et toutes les positions de l'espace sont
équivalentes, il est logique d'envisager qu'aucune direction de l'espace n'est privilégiée. En
d'autres termes, nous supposons que l'espace est isotrope : pour un système isolé, l'énergie
potentielle d'interaction E p ne doit donc pas dépendre de l'orientation absolue des positions
des particules. Compte-tenu des propriétés vues dans les paragraphes précédents, E p ne peut
finalement dépendre que de la distance relative entre les particules. Pour 2 particules, nous
aurons ainsi :
E p ( M1 , M2 ) = E p (r12 ) avec r12 = M1 M2 = ( x2 − x1 )2 + ( y2 − y1 )2 + ( z2 − z1 )2
dE p dE  ∂r ∂r ∂r ∂r ∂r ∂r 
Ainsi dE p = dr12 = p  12 dx1 + 12 dx2 + 12 dy1 + 12 dy2 + 12 dz1 + 12 dz2 
dr12 dr12  ∂x1 ∂x2 ∂y1 ∂y2 ∂z1 ∂z2 

∂E p dE p ∂r12 dE x − x r 1 dE p
⇒ = = − p 2 3 1 et donc F1 = 3 M2 M1
∂x1 dr12 ∂x1 dr12 r12 r12 dr12

∂E p dE ∂r dE x − x
De même = − p 12 = p 2 3 1 , c'est-à-dire :
∂x2 dr12 ∂x2 dr12 r12

r 1 dE p r
F2 = − 3 M2 M1 = − F1 , comme attendu.
r12 dr12
Ainsi :

Les forces conservatives d'interaction qui s'exercent entre 2 points matériels sont centrales,
c'est-à-dire portées par la droite qui joint les 2 particules, et opposées. Leur module dépend
uniquement fonction de la distance relative.
Troisième loi de Newton : principe de l'action et de la réaction

r r
• Introduisons alors le moment cinétique ji = OMi ∧ pi de chaque particule par rapport à
r r r
un point fixe quelconque O de l'espace. En notant J = j1 + j2 le moment cinétique total, il
vient :
r r r
dJ dOM1 r dv dOM2 r dv
= m1 ∧ v1 + m1 OM1 ∧ 1 + m2 ∧ v2 + m2 OM2 ∧ 2
dt dt dt dt dt
r
dJ r r r r r r
soit = OM1 ∧ F1 + OM2 ∧ F2 = OM1 ∧ F1 − OM2 ∧ F1 = M2 M1 ∧ F1 = 0
dt

r N r N
r
Le moment cinétique total J = ∑ ji = ∑ OMi ∧ mi vi d'un système isolé de particules
i =1 i =1
interagissant par des forces conservatives se conserve au cours du temps. Cette loi de
conservation reflète le postulat d'invariance par rotation d'espace.
Si le système n'est plus isolé :
r
r r r r r r r
dJ
dt
( ) ( )
= OM1 ∧ F1 + F1, ext + OM2 ∧ F2 + F2, ext = OM1 ∧ F1, ext + OM2 ∧ F2, ext = Γext : Moment des
forces extérieures par rapport au point O

Dans un référentiel galiléen, la dérivée par rapport au temps du moment


cinétique total d'un système non isolé par rapport à un point O est égale au
moment des forces extérieures par rapport à O.
Théorème du moment cinétique

Nous disposons ainsi des outils théoriques permettant à priori d'étudier le mouvement d'un
système de points matériels dans un référentiel galiléen : le théorème du centre d'inertie
permet de trouver la trajectoire du centre d'inertie G et le théorème du moment cinétique
permet de déterminer le mouvement de rotation autour de G.

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