CONTRAINTES RÉSIDUELLES
ET PLIAGE DES TÔLES HLE
Les flèches télescopiques des grues sont constituées de caissons
obtenus par pliage. Ce procédé introduit des contraintes résiduelles qui
influent sur la tenue mécanique des structures, notamment en ce qui
concerne la fatigue.
Les industriels disposent actuellement de très peu d’informations sur les
relations entre les caractéristiques des produits (épaisseur,
caractéristiques mécaniques, etc.), les paramètres de pliage (rayon,
angle, etc.), et les contraintes résiduelles résultantes. L’utilisation des
aciers HLE rend ce problème encore plus délicat : comment évaluer la
sécurité des produits pliés par rapport aux profilés du commerce,
comment optimiser la conception (réduire les épaisseurs et améliorer le
guidage des chariots en réduisant les rayons de pliage) ?
Il était donc nécessaire de fournir aux constructeurs des données
quantitatives sur les contraintes résiduelles dans leurs produits actuels,
et des critères permettant de prévoir l’évolution de ces contraintes quand
les paramètres de fabrication varient, afin d’optimiser la tenue à la
fatigue des pièces.
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RÉSULTATS Ces contraintes se situent en surface à des
niveaux maximaux de 400 à 600 MPa pour la
Il est difficile de mettre en évidence un effet
direction transversale, et de 50 à 250 MPa
du rayon de pliage sur les contraintes
pour la direction longitudinale.
résiduelles : toutes les courbes obtenues
sont (sauf pour le faible rayon de pliage, que Compte tenu de la géométrie et du mode de
nous évoquerons ci-dessous) assez proches. sollicitation des caissons, on peut estimer
De même, l’influence de la nuance n’apparaît que les contraintes à prendre en compte sont
pas clairement. On peut toutefois noter que les contraintes maximales en traction, en
les contraintes de traction (face interne) sont surface et dans la direction longitudinale.
plus élevées dans le cas de la nuance E960.
En extrapolant les profils en surface pour
Les résultats obtenus ne permettent pas chacune des nuances, des épaisseurs et des
davantage de mettre en évidence une rayons de pliage considérés, il apparaît que
influence nette de l’épaisseur, quelle que soit les contraintes se situent en moyenne autour
la nuance ou le rayon de pliage. de 150 MPa pour la nuance E960, quels que
soient le rayon de pliage ou l’épaisseur.
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σD
Re
Rm/2
Droite de
σ admissible Goodman
Re
Rm σ
moyen
σ moyen
CONCLUSION
Le σmoyen est défini comme suit : Dans cette étude, des pliages sur
échantillons, reproduisant l’opération de
pliage sur tôles pour la fabrication de
caissons de grues télescopiques, ont été
réalisés. Cette démarche a permis de réaliser
des pliages sur des tôles de nuances et
d’épaisseurs différentes dans des conditions
∆σ
bien spécifiques de rayon de pliage.
Les résultats ne mettent pas en évidence une
σstatique
σmoyen influence marquée sur l’état de contraintes
résiduelles après pliage, de l’épaisseur ou du
rayon, bien que la gamme de rayons de
σR pliage soit assez large (de 20 à 125 mm).
Toutefois, les contraintes existantes dans les
zones pliées, lorsqu’elles agissent en
traction, peuvent avoir une influence sur la
On peut donc considérer que les contraintes
tenue à la fatigue. Ceci a conduit à proposer
résiduelles de pliage viennent agir comme
une démarche pour prendre en compte les
une contrainte moyenne supplémentaire, et
contraintes les plus sensibles, à savoir les
qu’elles n’ont pas d’effet tant que l’on reste
contraintes superficielles, en traction et dans
dans le domaine sous la courbe rouge
la direction longitudinale.
hachurée.