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EN VENTE:
À là Librairie BUISSON
24, AVENUE DE LA REPUBLIQUE, 24
PARIS
1903
PRÉFACE
CHAPITRE PREMIER
Des Livres saints et de la Révélation
Avant d'entreprendre une étude sur lès Livres anciens, il
est indispensable de s'entendre sur leur valeur. Si l'on veut
les admettre, à priori, comme révélés, c'est-â-dire dictés ou
inspirés par Dieu lui-même, toute discussion devient inutile.
, Il est de toute évidence que le croyant qui réellement s'ima-
gine que les Livres saints sont le reflet de la parole divine, ne
voudra môme pas entendre parler d'en discuter les textes.
Celui-là a la foi : il est sourd et aveugle, il n'.y a rien à faire.
Mais pour l'homme de bon sens qui veut bien faire usage de
sa raison, il est de toute évidence que la révélation est une
double aberration. D'abord, parce qu'il est indubitable que
Dieu n'a jamais dicté quoique ce soit aux hommes, ensuite
parce que ce serait faire la plus grande injure à la Divinité
considérée comme Intelligence suprême, que de la supposer
capable d'avoir inspiré ou dicté des inepties comme en con-
tiennent les « Ecritures ».
Croire que Dieu ordonna au prophète Ezéchiel de se cou-
cher 390 jours sur le côté droit et 40 jours sur le côté gauche ;
qu'il lui commanda de manger des excréments humains sur
son pain, puis, pour varier, de terminer par de la fiente de.
boeuf (1) ; croire que Jonas passa 3 jours et 3 nuits en prières
dans le ventre d'un cétacé, et qu'il fut déposé ensuite tran-
quillement sur le sec (2) ; que Josué arrêta le cours du soleil
et de la lune pour permettre à son armée d'exterminer ses
ennemis, etc., etc., je dis que croire à de pareilles inepties,
et les prendre pour le résultat de l'inspiration divine, est
indigne de toute intelligence humaine. Nous laisserons ces
croyances aux sots ignorants et nous nous adresserons â
l'homme libre et sensôqui, faisant usage de sa raison, cherche
à s'instruire et à s'éclairer.
Volney, qui s'esi livré au sujet des livres saints à des re-
cherches aussi savantes que consciencieuses, arrive dans ses
(1) Ezéchiel,ch. îv, v. 12 et 15.
(2) Jonas, ch. n>v. 1et 2.
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Recherches nouvelles sunThistoire ancienne à cette conclu?
sion: _
1° Que le Pentateuque, c'est-à-dire les cinq livres révélés
à Moïse, tel qu'il est entre nos mains, ne saurait être l'ouvrage
immédiat ni la composition autographe de Moïse.
2° Que le livre soi-disant trouvé par le grand-prêtre
Helquiah l'an 13 du roi Josiah, est réellement notre Penta-
teuque actuel.
3° Que la partie de ce livre lue devant Josiah se rapporte
aux chapitres xxvn et xxvin du Deutéronome.
4° Que le grand-prêtre Helquiah qui dit avoir trouvé ce
livre et qui l'a possédé seul et sans témoins, qui en a été le
maître absolu et sans contrôle, est fortement prévenu par
toutes les circonstances du fait, d'en être l'auteur et de l'être
en ce sens qu'il a recueilli ;et rassemblé des matériaux dont
quelques-uns paraissent venir directement de Moïse, mais
qu'il les a fondus, rédigés et mis dans l'ordre qui lui a con-
venu et que nous voyons aujourd'hui.
Si l'on considère que Josiah vécut environ 600 ans avant
l'ère chrétienne, on juge du laps du temps qui dut s'écouler
entre l'époque où le livre fut réellement écrit et celle des
faits qu'il prétend nous narrer.
Dumarsais,dans son Analyse de la Religion chrétienne,
déclare nettement qu'il est démontré que le Pentateuque
n'est pas de Moïse, il en donne les raisons suivantes : 1° on
y trouve la fin do sa vie et ce qui arrive en Israël après sa
mort; il est toujours parlé de Moïse à la troisième personne,
son éloge s'y trouve en plusieurs endroits ; 3° il est dit dans
la Genèse (ch. xxxvi, v. 31) { « Ce sont ici les rois qui ont
régné en Edom avant qu'aucun roi régnât sur les enfants
d'Israël. » La brièveté que je me suis imposée m'empêche
d'apporter un plus grand nombre do preuves qui font voir
que cet ouvrage est de beaucoup postérieur au temps de Moïse.
Si on veut un détail plus circonstancié, on n'a qu'à parcourir
les traités des cérémonies superstitieuses des juifs, on y'trou-
vera amplement de quoi se satisfaire.
Mais il y a mieux encore. L'existence de Moïse lui-même
est des plus problématiques.
<cIl n'est pas vraisemblable, dit Voltaire, qu'un homme
eût pu faire tant de miracles épouvantables en Egypte, en
Arabie, en Syrie, sans qu'il s'en suivit un grand retentisse-
ment dans tous ces pays. Il n'est pas vraisemblable qu'au-
cun écrivain égyptien ou grec n'eût transmis ce? miracles à
la postérité. Il n'en est cependant fait mention que par les
seuls juifs et dans quelque temps que cette histoire ait été
- il ^
écrite pat eux, elle n'a été connue d'aucune nation que vers
le iie siècle. Le. premier auteur qui cité expressément les
livres de Moïse est Longin,,ministre,de la reine Zénobie, du
temps de l'empereur Aurélien. Or, Longin.-fut mis à mort. en
.
._
l'an 2731
De ces faits, il résulte, donc :,
1° Que l'histoire de l'origine du monde n'a pas été écrite
Moïse. . -
par
2° Que l'existence de ce prophète est plus que douteuse et
que les faits fantastiques et invraisemblables mentionnés
dans la Genèse en particulier ont été écrits plusieurs siècles *
après la mort de leur auteur supposé et cela par des Orien-
taux épris de magie et de merveilleux, qui s'inspiraient des
cosmogonies alors en faveur et.particulièrement de celle des
Perses ou culte Mithriaque.
1 Nous voilà donc à peu près fixés sur la valeur des livres
qui vont servir de base à nos recherches. De révélation, il ne
saurait en être question. Contentons-nous de considérer ces
ouvrages comme le travail 1 d'esprits peu scrupuleux, n'ayant
pas pris la peine, dans maintes circonstances, de dissimuler
la source où ils puisaient leurs « révélations ».
CHAPITRE II
Du Sens allégorique
CHAPITRE III
CHAPITRE IV
Lo Zodiaque
CHAPITRE V
Jésus-Christ
LES PORTRAITS
DÛCHRIST
II n'existe pas de portraits authentiqués du Christ ; s'il
n'en a pas été découvert* ce n'est pas que les recherches aient
manqué; elles ont été au contraire innombrables 1,mais toutes
vaines* Bien; mieux, aux premiers siècles, on n'était pas
d'accord sur les caractéristiques de la figure du Christ.
Portait-il ou ne portaitliï pas la barbe? Ses traits étalent'
ils beaux, ou ne rôtaient-ils pas ? Los Pères de rÊgliso ne
s'entendaient pas, différaient d'opinion ià-dossus. Quelques-
uns voulaient que, hnmbledans la condition qu'il avait choi»
siéj il avait voulu revêtir dés formes abjectes. Tertullien no
disait-il pas v « Jésus fut dégradé d'aspect;: mais tout vûî*
gaire, tout déshonoré qu'il est, c'est' mon Christ à/ moii »
C'était conforme à la pïôphôtiod'Isàïo, qui portait s « Il
est sans beauté et sans éclat; nous l'avons vu, et' il n-avàit
- 33 -
rien de beau et nous l'avons méconnu. C'était un objet dé mé-
pris, le dernier des hommes, un homme de douleurs et con-
naissant l'infirmité. » Ce fut assez généralement la tradition
suivie en Orient. Saint Augustin et l'Eglise latine crurent au
contraire à la beauté des traits du Christ. Depuis, la dispute
n'a pss pris fin; on en retrouve encore des traces au dix-
septième siècle..
Ces deux opinions donnèrent naissance à deux types de
portraits du Christ : le type imberbect le type barbu. Didron
assure que ceux qui prirent parti pour la beauté du Sauveur
le représentèrent sans barbe et, par conséquent, dégagé au-
tant que possible de tout ce qui caractérise l'humanité. Ces
types se rencontrent dans les fresques et sur les sarcophages
des catacombes ; on les voit également tous à la cathédrale
de Ravenne.
Peu à peu triomphe le type qui se multiplie dans nos
cathédrales et qui se rattache au signalement que les Pères
de l'Eglise attribuent à Lentulus, proconsul en Judée avant
Hôrode : « Cet homme est de taille haute et bien propor-
tionnée, sa physionomie est sévère et pleine de vertu... Ses
cheveux sont couleur de vin et, jusqu'à la naissance des oreil-
les, sont droits et sans reflets ; mais des oreilles aux épaules,
ils sont bouclés et brillants.
« A partir des épaules, ils descendent sur le dos. divisés
en deux parties à la façon des Nazaréens. Front uni et pur;
ligure sans tache, colorée par une faible rougeur. Son port
est modeste et gracieux ; sont nez et sa bouche sont irrépro-
chables ; sa barbe est abondante, de la couleur des cheveux
et bifurquée; ses yeux sont bleus et très brillants. S'il re-
prend ou s'il blâme, il est redoutable; s'il instruit ou exhorte,
il a la parole aimable et caressante. Une grâce merveilleuse
s'unit à la gravité sur son visage. Personne ne l'a vu rire
une seule fois, mais on l'a vu plutôt pleurer.. »
La médaille trouvée par M. Boyer d'Agen a-t-clle inspiré
ce portrait, ou vient elle de lui ? M. Boyer d'Agen croit à la
première hypothèse; les savants sont pour la seconde.
L'AVISDESSAVANTS
CHAPITRE VI
CHAPITRE VII
Prophéties et Miracles
CHAPITRE VIII
Examen rétrospectif
LA RÉPARATION
CHAPITRE IX
CHAPITRE X
PAQUES
Mort et Résurrection
CHAPITRE XI
L'Ascension
CHAPITRE XII
Lu Pentecôte
bliAPlîRE Xltî
L'Assomption
CHAPITRE XIV
Lu Toussaint
CHAPITRÉ XV
LES DOGMES
CHAPITRE XVI
Dos Sacrements
CHAPITRE XVII
Conclusion
If PARTIE
Pages
ChapitreI. —Deslivres saints et dola révélation. . . . . 9
ChapitreII, —Du sens allégorique.'.. . .......... 11
ChapitreIII. —Le bon et le mauvais principes.Introduction
du mal dans la nature. La chute. . . . . . 14
ChapitreIV. —Lo Zodiaque . . ... . . .... . . . . . 20
ChapitreV. —Jésus-Christ . ... . . ... . . . ... .''"25;
ChapitreVI. —Quelquescommentairessur les religionset lo
Christianismeen particulier . . . . .' • • • ^
ChapitreVII. —Prophétieset miracles.". . , . ... .... 51
ChapitreVIII. —Examen rétrospectif. . ... ........ 59
II»PARTIE
LESFÊTES CHRÉTIENNES
ChapitreIX. —La Réparation.—Noël. —LaNaissance. . . 09
ChapitreX. —Pâques. — Mort. — Résurrection, . ... Si
ChapitreXI. — L'Ascension.. . . . . . . »-'. . ... . . . 97
ChapitreXII. - La Pentecôte.. . . .... ... ...... 100
ChapitreXiit. -L'Assomption. . . , .... ... ... . . . 103
ChapitreXIV. —La Toussaint , . ... . . . ... .':. . .'.. l.lO
LESDOOMES
ChapitreXV. — Unité.— Trinité. — Polythéismé^li||tiç^>413
ChapitreXVI. —DesSacrements. .... . . ./fj&V'i f*. ^
ChapitreXVII. - Conclusion...... . , ./:^v. . .. /.v>$£
DKNNRUV.
Imp.SILVAIN JO.—Paris
rue des Rlancs-Mantcâur,