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Michel Boivin
IISMM - KARTHALA
Collection Terres et gens d’islam (IISMM)
dirigée par Bernard Heyberger et Nathalie Bernard-Maugiron
Le sous-continent indien réunit la plus importante communauté
musulmane du monde. Majoritaires au Pakistan et au Bangladesh, les
musulmans forment également la deuxième communauté religieuse de
l’Inde. Entre le milieu du XIXe et la fin du XXe siècle, ils ont été soumis
aux profonds bouleversements que la région a connus : la colonisation
britannique, le développement des nationalismes et, enfin, l’indépendance
avec la partition de l’empire des Indes. Cet ouvrage analyse comment les
Khojah, un groupe de musulmans chiites ismaéliens, ont fait face à ces
défis majeurs.
Majoritairement établis dans le Sindh, aujourd’hui situé au Pakistan,
les Khojah étaient répartis en un ensemble disparate de castes, jusqu’à
l’arrivée en 1843 d’un chef religieux, l’imâm des chiites ismaéliens, connu
sous le nom d’âghâ khân. La majorité des Khojah accepta l’autorité de
l’âghâ khân. Après avoir subi des défections en leur sein, surtout des
conversions au chiisme duodécimain, ils formèrent une communauté à
peu près homogène. Dominés par des groupes de marchands, les Khojah
surent largement profiter de l’essor économique impulsé à Karachi par les
Britanniques. Sur le plan religieux, leur identité était ouverte aux autres
traditions religieuses, jusqu’à en intégrer certains éléments.
En 1947, la création du Pakistan, un État créé pour les musulmans
des Indes, remit en cause cet équilibre. D’autant que dix ans plus tard dis-
paraissait le troisième âghâ khân, Sultân Muhammad Shâh (1877-1957),
qui avait été imâm pendant plus de soixante-dix ans. Face à l’islamisation
progressive des lois au Pakistan, les Khojah durent réadapter leur tradi-
tion religieuse pour être plus en phase avec la nouvelle norme islamique.
Simultanément, le nouvel âghâ khân, Shâh Karîm, mit en œuvre un pro-
cessus de globalisation pour intégrer toutes les composantes de ses fidèles,
y compris ceux des pays arabes ou d’Asie centrale. Et malgré la radicalisa-
tion islamique que connaît aujourd’hui le Pakistan, les Khojah demeurent
une communauté puissante et respectée, mais en même temps fragile.
Ce livre montre comment l’islam peut s’adapter aux cultures locales
et, inversement, comment un groupe particulier peut assimiler les nou-
velles interprétations de l’islam.
ISBN : 978-2-8111-0958-5
Michel Boivin
Lâghâ khân
et les Khojah
Islam chiite et dynamiques sociales
dans le sous-continent indien
(1843-1954)
KARTHALA IISMM
22-24, bd Arago 96, bd Raspail
75013 Paris 75006 Paris
À celle qui partage ma vie depuis près de trente ans,
pour la patience dont elle a fait preuve
lors de nos mois passés à Karachi,
et dans bien d’autres circonstances.
a arabe
EI2 Encyclopédie de l’islam, 2e édition
g gujarâtî
IGI Imperial Gazetteer of India, édition électronique
IIS Institute of Ismaili Studies
IOL India Office Library
ITREB Ismaili Tariqa Religious and Education Board
k kutchî
ka kâthîâwârî
kh khojkî
KSIAJ Khojah Shia Ithna Ashari Jamat
NGOSP Non Government Organizations Support Project
NWFP North West Frontier Province, la Province frontière du Nord-
Ouest au Pakistan
o ourdou
p persan
RNTD Register of non-testamentary documents
s sindhî
sa sanscrit
Carte 1
Le sous-continent indien en 1947
Carte 2 : Le Sindh
Introduction
Ce travail propose une étude historique des âghâ khân 1 et des Khojah
sur une période qui s’étend de 1843 à 1954. Il se focalise sur la province
du Sindh, aujourd’hui située au Pakistan, où se produisit la rencontre
– puis la confrontation – entre ces guides religieux venus de Perse et un
ensemble de castes du nord-ouest du sous-continent indien. Les âghâ
khân sont des personnalités connues en Europe depuis près d’un siècle.
Sans qu’on sache forcément qui ils sont vraiment, on les voit comme de
richissimes personnalités passionnées de turf, qui apparaissent régulière-
ment dans les magazines consacrés aux familles royales d’Europe. Les
Khojah sont moins connus en dehors du sous-continent indien. En Inde et
au Pakistan, ils sont assimilés de nos jours à une communauté musulmane
de commerçants prospères et très organisés.
Cette histoire coïncide avec l’apogée de la colonisation britannique.
Même s’ils restent au second plan, le rôle joué par les Britanniques sera
ponctuellement crucial. Cette triple rencontre se situe par conséquent à
l’intersection de plusieurs histoires. Au niveau local, les Khojah ont été
1. Âghâ khân, ou aga khans sous la forme européanisée, est un titre honorifique
octroyé par le souverain de Perse Fath ‘Alî Shâh à Hasan ‘Alî Shâh, le quarante-
sixième imâm des chiites ismaéliens en 1818. Bien qu’à l’origine il n’ait rien de
religieux, il sera peu à peu employé comme équivalent d’imâm, avant de devenir
un nom patronymique. Rappelons également que le terme imâm est ici employé
dans sa signification chiite. L’imâm est un « guide divin » qui est le successeur
direct du premier imâm ‘Alî, cousin et gendre du prophète Muhammad. Pour les
chiites, l’imâm est doté de pouvoirs surnaturels et il a succédé au Prophète comme
chef spirituel de la communauté musulmane. Les chiites se divisent en plusieurs
branches. Les chiites ithnâ ‘asharî ou duodécimains ne reconnaissent que les
douze premiers imâm et ils attendent la parousie du douzième qui est en
occultation. Les ismaéliens sont les seuls chiites à reconnaître un imâm vivant.
Pour plus de détails, voir Michel Boivin, Les Ismaéliens d’Asie du Sud. Des
communautés musulmanes entre islamisation et indianisation, Türnhout
(Belgique), Brepols, 1998.
14 L’ÂGHÂ KHÂN ET LES KHOJAH
Depuis le milieu du XIXe siècle, les Khojah sont établis dans le Sindh et
majoritairement dans les grands centres urbains de Karachi et de
Hyderabad. Massivement employés dans le domaine commercial, ce sont
des urbains, et depuis le début de cette histoire, en 1843, il apparaît
clairement dans les récits narratifs13 et l’onomastique que le noyau
fondateur du groupe a été composé de Kutchî. Si les Kutchî parlent bien
un dialecte sindhî, quoique très influencé par le gujarâtî, force est de
constater que la construction des Khojah comme groupe séparé s’est
appuyée sur un processus d’intégration à trois dimensions : ethnique,
sociale (de caste) et religieuse.
Il est par conséquent évident que le cadre des études sindhî devra être
élargi. Le fait sindhî ne pourra pas constituer l’unique aune de référence
pour problématiser les dimensions extra-régionales de l’histoire des
Khojah. Pas plus d’ailleurs que la construction des Khojah en tant
qu’objet autonome de connaissance, comme le font les travaux d’un
certain nombre d’universitaires souvent khojah eux-mêmes. Les travaux
d’Azim Nanji14, Ali Asani15, Aziz Esmail16 et de Tazim Kassam17
essentialisent non pas la tradition culturelle et religieuse des Khojah mais
les ginân, les hymnes dévotionnels qu’ils contribuent ainsi à canoniser à la
suite des institutions normatives.
Trois thèses, dont aucune n’a été publiée à ce jour, ont été consacrées
aux Khojah du Pakistan18. On pourra être finalement surpris par ces
et des Bohrah. La seconde, soutenue par David Strohl, est consacrée aux
Khojas ismaéliens de Bombay24.
Cette situation conduit à poser une question d’ordre méthodologique
de premier plan. Le fait que les Khojah, en tant qu’Ismaéliens, soient
représentés (et se représentent eux-mêmes) comme musulmans est-il
suffisant pour les aborder à partir des études islamiques ? En d’autres
termes, les Khojah comme objet de connaissance sont-ils intelligibles s’ils
ne sont pas situés par rapport à l’hindouisme, quand on sait qu’ils sont
issus de castes hindoues ? Un préalable important sera par conséquent
d’identifier leurs castes d’origine, ainsi que les cultes pratiqués par ces
castes. Deux types de castes seront concernés : des castes « honorables »,
selon la terminologie britannique, comme les Lohânâ, et des castes
« impures » comme les Menghwâr, ce qui laisse présager des négociations
originales, compte tenu de la différence de statuts dans le système hindou.
Dans le champ religieux, on notera également une cohabitation quelque
peu surprenante entre des éléments vichnouïtes et des éléments shivaïtes.
Le décentrement méthodologique sera loin d’être vain. Les travaux de
Françoise Mallison sont à cet égard riches d’enseignements. Comme
indianiste, elle pose en effet la question quelque peu provocante de savoir
si les ismaéliens nizârites de l’Inde constituent une hétérodoxie islamique
ou hindoue25. De surcroît, ses travaux seront particulièrement utiles pour
situer la tradition religieuse des Khojah, le satpanth, par rapport à la
bhaktî, et à d’autres traditions dévotionnelles hindoues d’expression
gujarâtî. Toujours dans le domaine des études indianistes, les travaux de
Dominique-Sila Khan apportent ad minima la preuve que des éléments
ismaéliens ont été incorporés à des traditions hindoues26.
Ce travail se situe par conséquent au croisement de deux champs
d’études. Comme on l’a vu, au niveau des études indiennes, cette histoire
27. Cette formule reprise par Max Weber désigne le rejet « de tous les moyens
magiques permettant d’atteindre au salut comme autant de superstitions et de
INTRODUCTION 21
32. Voir la récente mise au point dans Marc Gaborieau, Un autre islam. Inde,
Pakistan, Bangladesh, Paris, Albin Michel, 2007, p. 163-165.
33. Pour une présentation complète et argumentée de ces questions en relation avec
l’islam, voir Marc Gaborieau, Ni brahmanes ni ancêtres. Colporteurs musulmans
du Népal, Nanterre, Société d’ethnologie, 1993.
34. Voir en particulier le récent ouvrage de Nicholas Dirks, Castes of Mind.
Colonialism and the Making of Modern India, Princeton and Oxford, Princeton
University Press, 2001.
INTRODUCTION 25
35. Pierre Lachaier, Firmes et entreprises en Inde : la firme lignagère dans ses
réseaux, Paris, Karthala/EFEO, 1999.
36. Michel Boivin, La rénovation du shî‘isme ismaélien, op. cit., p. 252-254.
INTRODUCTION 27
37. Michel Boivin, « L’Inde ou le Pakistan : les procédures de choix nationaux dans
les communautés musulmanes de Bombay – le cas des Khojah et des Bohrah »,
Les Cahiers du SAHIB, n° 5, 1997, p. 42.
38. Les archives concernant les Khojah ne sont pas divulguées aux chercheurs, sans
qu’aucune explication ne soit fournie.
39. Pour des explications plus approfondies relatives à la notion de tradition orale, voir
Jan Vansina, Oral Tradition as History, Madison, The University of Wisconsin
Press, 1985.
28 L’ÂGHÂ KHÂN ET LES KHOJAH
40. Sur la critique des sources coloniales relatives à l’Inde, voir par exemple Bernard
Cohn, Colonialism and its Forms of Knowledge. The British in India, Princeton
University Press, 1996 ; Nicholas B. Dirks, Castes of Mind. Colonialism and the
Making of Modern India, Princeton and Oxford, Princeton University Press, 2001 ;
Sheldom Pollock (éd.), Forms of Knowledge in Early Modern Asia. Explorations
in the Intellectual History of India and Tibet, 1500-1800, Durban et Londres, Duke
University Press, 2011.
41. Said est quasiment élogieux à son égard. C’est vrai que ce qu’il admire le plus chez
lui est qu’il n’est pas un orientaliste institutionnel. Voir Edward Said, L’orienta-
lisme. L’Orient créé par l’Occident, traduction française Catherine Malamoud,
préface de Tzvetan Todorov, Le Seuil, 1980, p. 224-225.
42. R. Burton, The Races that Inhabited the Valley of Indus, op. cit., p. 57.
43. Ibidem, p. 79.
INTRODUCTION 29
peuple sans imagination ». Il est cependant plus critique sur la qualité litté-
raire de son œuvre : « Ses ornements sont principalement des allitérations,
des calembours et autres jeux de mots44 ».
Burton ne communique pas souvent la nature des sources qu’il utilise
pour décrire les communautés du Sindh. Il connaît la littérature coloniale
sur les musulmans et, à ce sujet, il ne tient pas William Jones en grande
estime, lui préférant les travaux de terrain comme le livre publié en 1832
par Herklots et Ja‘far Sharîf 45. Pour le Sindh, quelques notes infra-
paginales indiquent que ses informateurs sont généralement les chefs des
communautés sur lesquelles il écrit. Mais si une communauté est divisée,
il s’informera auprès des différentes parties. Lorsqu’il n’est pas objectif
avec un personnage ou un groupe, sa subjectivité apparaît dans les termes
excessifs qu’il emploie, et il peut arriver qu’il explique sa position. C’est
justement le cas avec Hasan ‘Alî Shâh, le premier âghâ khân. Il le décrit
comme un condottiere transformé en tyran féodal qui n’est conduit que
par sa cupidité. Il peut donc être polémique mais la dureté avec laquelle il
s’exprime en est alors le signe évident.
Les années 1840 correspondent dans le Sindh à une période capitale.
Le général Napier en devient le gouverneur et il le restera jusqu’en 1847,
date à laquelle la province sera insérée dans la présidence de Bombay.
Elle ne s’en détachera qu’en 1936. Le gouvernorat de Napier, malgré sa
courte durée, posera les fondations du système colonial britannique. La
conséquence du rattachement de Karachi et du Sindh à Bombay n’a
jamais vraiment été évaluée. La position excentrée de la province lui
assurait une certaine autonomie, marquée par ailleurs par le fait qu’elle
était dirigée, cas unique dans la présidence, par un commissioner. Les
années 1840 sont également capitales car elles voient le décollage écono-
mique de Bombay. Cet essor fulgurant exerce rapidement une attraction
très forte sur diverses communautés. L’économie religieuse de Bombay
entre 1840 et 1915 vient d’être l’objet d’un livre important, dans lequel un
chapitre est consacré à la question des Khojah et des âghâ khân. Le
principe général de cette perspective sociologique est que les activités et
les interactions religieuses sont comme des activités et des interactions
46. Nile Green, Bombay Islam, or the Religious Economy of the Western Indian Ocean
in the Nineteenth Century, Cambridge, Cambridge University Press, 2011, p. 9.
47. Idem, p. 22.
Glossaire
‘ibâdat : prière.
GLOSSAIRE 317
kâkâ : oncle paternel. Par extension, chef d’une communauté chez les
Momnah imâmshâhites.
kâmriyâ : adjoint du mukhî.
kangan : bracelet ; cordon noué autour du poignet lors des mariages ; chez les
Nanâkshâhites, cérémonie où le cordon est noué autour du poignet en
signe de soumission au guru.
kangolo ou kango : bracelet.
kankan : ornement pour le poignet ; bracelet.
kanyâ vikrâyâ : le fait de donner sa fille pour des considérations financières.
khândân : lignage patrilinéaire.
khidmat : service.
kurbânî : dévoué, celui qui se sacrifie.
khûsh-e ‘âlî : « plaisir suprême ». Nom donné aux deux plus grandes fêtes de
la jamâ‘at, à savoir l’anniversaire de l’imâm et la commémoration de son
intronisation.
‘urs : fête annuelle qui commémore les noces mystiques d’un saint.
vadero : maître.
vahdat al-vujûd : monisme existentiel.
vakîl : représentant de l’imâm.
vâtâ sâtâ : échange des filles.
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324 L’ÂGHÂ KHÂN ET LES KHOJAH
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SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE 329
181, 183, 187, 206, 223, 241-244, Râjpût, 36, 39-41, 45, 50, 129, 229, 234,
246, 248-257, 259-260, 263-264, 240, 291
274, 277, 282, 293, 296, 298, 305, Râmâ Pîr, 40, 50, 56, 126, 140, 234
308, 310 Ramdev (Ramdeo) Pîr, voir Râmâ Pîr
panchâyat, 37, 53, 99, 104-106, 112, Ranchore Lines, 49-50, 110, 113, 126,
144, 303, 318 151
Panj tan pâk, 28, 164, 166-167, 318 Rari (Rali), 44, 47-48, 81, 227
Panjab, 15, 39, 43, 52, 54, 59, 85, 88, Rose, H. A., 52
120-121, 133-135, 150-151, 172, Ross, David, 73
180, 219, 226, 229, 244, 246, 249,
251, 253, 258, 302
Panjahbhâ`î, 94-99, 109-110, 164, 166- S
167, 220
Peshawar, 256, 258 Sadik Ali, Shaikh Ansari Sher Ali, 78
pir, 96, 318 sagrîdâm, 193, 319
pîr, 35, 40, 42, 47, 50, 59, 65, 68, 70, sajjâda nashîn, 80-81, 226, 286, 319
77-79, 82, 84, 89, 93, 106, 119, 138, samar, 172, 199, 319
157, 164-168, 170, 174-176, 179, samaran, 157, 221-222
189, 202-203, 209-210, 212, 215, sârbandî, 212
218, 221-223, 225-226, 228-229, satâdo (satâro), 214-215, 239, 319
240, 318 satpanth, 161, 183-184, 262, 265, 302-
Pîr Dâdû, 79-81, 204, 228, 248 304, 308-310, 319
Pîr Hasan Kabîr al-Dîn, 77, 137, 166, satsang, 126, 319
205-206, 229 sawâb, 173, 200, 211, 218, 319
Pîr Patho, 227 sayyid, 35, 40, 45, 77-82, 87, 89, 94,
Pîr Sabz‘alî, 119-121, 128, 151 105, 116, 141, 191, 200, 202, 210,
Pîr Sadr al-Dîn, 52, 78, 104, 106, 157, 222-223, 226, 230, 306
166, 200, 225-226, 228, 244, 293 Sehwan Sharif, 16, 41, 227
Pîr Shams, 66, 147, 157, 200, 218, 222, Shâh Kapur (Kapûr), 44, 140, 189, 229
225, 272 Shâh Karîm, 20, 109, 129, 171-172,
Pîr Tâj al-Dîn (voir Shâh Torrel), 44, 47, 178, 181, 188, 204, 209, 223, 232,
68, 77, 171, 177, 228-229, 240, 291 244, 246-247, 250-255, 258-259,
Pirâî, 94-96, 98, 277-280, 318 262, 264-271, 273-274, 276, 282,
Pirana, 226 287, 305, 310, 313
Shâh Khalîl Allâh, 118, 175-176
Shâh Nizâr, 158, 175-176, 266
Q Shâh Torrel (voir Pîr Tâj al-Dîn), 44, 68,
73, 109, 112-113, 139, 177, 189,
qasîda, 248, 277, 319 227-230, 232-233, 240, 291, 296
qâzî, 199-200, 302, 309, 319 shahâdah, 162, 165, 169, 200, 209, 222,
Qâzî Nu‘mân, 266, 270 236, 265-266, 295-296, 307, 309
Shamsî, 52, 88, 134, 248-249
sharî‘a, voir charia
R Shaykh, 41, 77, 88, 98, 248-249
Shikârî, 36, 56, 215
Rajasthan, 15, 37, 43, 54, 215, 234 Shivaïtes, 19
Shiva, 40
INDEX 345
Cartes
Figures
14. L’évolution des fêtes célébrées par les Khojah ........................... 205
15. L’idiome des offrandes chez les Khojah et les Lohânâ .............. 220
16. Les principales divisions des Khojah âghâ khânî de Karachi ..... 249
Illustrations
Remerciements ............................................................................................. 7
Translittération .............................................................................................. 8
Introduction ................................................................................................... 13
PREMIÈRE PARTIE
LA CONSTRUCTION DU GROUPE
SECONDE PARTIE
LA GESTION DES TENSIONS
Imprimé en France