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i

ou
ra
Analyse 6
ur
A. Ourraoui
.O
A
ii
A
.O
ur
ra
ou
i
i
ou
Table des matières

1
Intégrale dépendant d’un paramétre

1.1
1.2
ra
Rappels sur les fonctions d’une variable : . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Théorème de convergences sous le signe intégrale . . . . . . . . . . . . .
1.2.1 Convergence uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1
1
2
2
ur
1.2.2 Théorème de convergence dominée . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.3 continuité sous le signe intégrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.4 Dérivation sous le signe intégrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

2
Intégrales multiples
.O

7
2.1 Intégrale double . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2 Calcul de l’intégrale double d’une fonction continue . . . . . . . . . . . . 8
2.3 Intégrale double sur un réctangle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.3.1 Suite exhaustive de pavés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.3.2 Intégrale double sur un compact élémentaire . . . . . . . . . . . . 10
2.3.3 Changement de variable affine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
A

2.3.4 Changement de variables en cordonnés polaire . . . . . . . . . . 13


2.4 Intégrale triple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.4.1 sur un pavé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.4.2 changement variable cylindrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.4.3 Coordonnées sphériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

iii
iv TABLE DES MATIÈRES

3
Formes différentielles

i
17

ou
3.1 Formes différentielles de degré 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
3.2 Intégrales curvilignes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.2.1 Indépendance de paramétrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.2.2 Théorème de Poincaré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.2.3 Formule de Green-Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.3 Forme différentielle de degré 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.4 Différentielle extérieure d’une forme différentielle . . . . . . . . . . . . . 21
3.5 Transposée d’une forme différentielle par une application . . . . . . . . . 22

ra
Fonctions holomorphes et théorème de Résidus
4.1 Fonctions holomorphes : . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4.1.1 Fonction exponentielle complexe . . . . . . . . .
4.1.2 Fonctions Logarithme complexes . . . . . . . . .
4.2 Théorèmes de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.
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.
.
25
25
27
27
28
ur
4.3 Série de Laurent-Résidus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
4.3.1 Fonction holomorphe dans une couronne . . . . . . . . . . . . . . 30
4.3.2 Théorème des Résidus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.3.3 Calcul des intégrales par la méthode des résidus . . . . . . . . . . 34
.O
A
i
ou
Chapitre 1

1.1
Intégrale dépendant d’un paramétre

ra
Rappels sur les fonctions d’une variable :
ur
Proposition 1.1.1. (Critère séquentiel des limites)
Soit f une application d’intervalle I de R dans R et a ∈ R un point de I ou une extrémité
de I. Soit l ∈ R.
Les deux propriétés suivantes sont équivalentes :
i) limx→a f (x) = l,
.O

ii) Pour toute suite (xn ) d’élements de I qui converge vers a, la suite f (xn ) converge vers l.
Ce résultat rsste valable lorsque l = ±∞.

Proposition 1.1.2. Soit f une fonction de I dans R. Si la restriction de f à chaque segement de


I est continue sur ce segment alors f est continue sur I.

Définition 1.1.1. 1) Soit I un intervalle de R, ( fn ) une suite de fonction définie sur I et f


A

définie sur I. On dit que ( fn )n converge vers simplement vers f sur I si pour tout x ∈ I, la suite
( fn (x)) converge vers f (x).
2) ( fn ) converge uniformément vers f sur I (de R) si

sup | fn (x) − f (x)| → 0.


x∈I

1
2 CHAPITRE 1. INTÉGRALE DÉPENDANT D’UN PARAMÉTRE

1.2 Théorème de convergences sous le signe intégrale

i
1.2.1 Convergence uniforme

ou
Théorème 1.2.1. Soit fn : [a, b] → R une suite de fonction continues qui converge uniformé-
ment vers une fonction f, alors f est intégrable sur [a, b] et
Z b Z b Z b
lim fn (t) dt = lim fn (t) dt = f (t) dt.
n a a n a

preuve : La limite f est continue sur [a, b] alors elle est intégrable. De plus,

b b b

ra
Z Z Z
| fn (t) dt − f (t) dt| ≤ | fn (t) − f (t)| dt
a a a
≤ |b − a| sup | fn (t) − f (t)| → 0.
[a,b]

A noter que si on remplace [a, b] par un intervalle qui n’est pas borné, le résultat
précedent n’est pas toujours vrai. En effet, soit fn (t) = n1 χ[0,n] (t), alors fn converge
ur
R∞
uniformément vers 0 sur [0, ∞[ cependant 0 fn (t) dt = 1.

1.2.2 Théorème de convergence dominée


Théorème 1.2.2. Soit ( fn ) une suite d’élements et Cm (I, R) l’ensemble des fonctions continues
par morceaux sur I à valeurs réelles. Soit ( fn ) une suite d’élements de Cm (I, R) intégrable sur I
à valeurs positives telle que
.O

∀x ∈ I, ∀n ∈ N, | fn (x)| ≤ g(x).

(on dit que fn est dominée par la fonction g).


La suite ( fn ) converge simplement vers un élement f ∈ Cm (I, R) alors les ( fn ) et f sont
intégrables sur I et Z Z
f (x) dx = lim fn (x) dx.
I n I

Exemple 1.2.1. Soit n ∈ N∗ , la fonction fn définie sur [0, ∞[ par


A

1
fn (x) =
(1 + x2 n
n
)
2
est continue sur [0, ∞[ et intégrable sur cet intervalle. Il en résulte que limn fn (x) = e−x = f (x).
R∞ R∞ 2
f est integrable sur [0, ∞[ et limn 0 fn (x) dx = 0 e−x dx.
1.3. CONTINUITÉ SOUS LE SIGNE INTÉGRALE 3
P
Corollaire 1.2.1. Soit n≥0 fn (x) une série de fonctions positives intégrables sur un intervalle I
P R
de R et converge simplement vers f continue et intégrable sur I, alors n≥0 I fn (x) dx converge

i
et Z X XZ
fn (x) dx = fn (x) dx.

ou
I n≥0 n≥0 I

preuve :
f est intégrable et nk=0 fk (x) est dominée par f. D’où d’après le Théorème de conver-
P
P R R P
gence dominée on a n≥0 I fn (x) dx converge et I n≥0 fn (x) dx = n≥0 fn (x).
P

1.3 continuité sous le signe intégrale

ra
Théorème 1.3.1. Soient I et J deux intervalles non vides de R. Soit (x, t) 7→ f (x, t) une fonction
définie sur J × I à valeur dans R. On suppose que
i) Pour chaque x ∈ J, la fonction t 7→ f (x, t) est continue par morceau sur I.
ii) Pour chaque t de I, la fonction x 7→ f (x, t) est continue sur J.
iii) Il existe une fonction φ intégrable sur I tel que ∀t ∈ I, ∀x ∈ J, | f (x, t)| ≤ φ(t). Alors la
ur
R
fonction g(x) = I f (x, t) dt est continue sur J.

Remarque 1.3.1. 1) l’intégrabilité de f découle de iii)


2) le résultat du théorème entraine, en particulier, que
Z Z Z
∀a ∈ J, lim f (x, t) dt = lim f (x, t) dt = f (a, t) dt.
x→a I I x→a I
.O

R
on a iii) entraine que I f (x, t) dt existe ∀x ∈ J. D’autre part, soit xn une suite de J qui
converge vers x ∈ J, alors d’après ii) f (xn , t) converge vers f (x, t) ∀t ∈ I, et comme les
applications t 7→ f (xn , t) et t 7→ f (x, t) sont continues et dominées par φ, on en déduit
que Z Z
lim f (xn , t) dt = f (x, t) dt.
n I I

preuve : Soit x ∈ J, la fonction t 7→ f (x, t) est continue par morceau sur I et son
module est majorée par φ (sur I) qui est intégrable donc t 7→ f (x, t) est intégrable sur I
A

d’où l’existence de g. Soit a ∈ J, montrons que g est continue en a. Soit (xn ) ⊆ J tel que
x → a. Pour n ∈ N, t ∈ J on pose hn (t) = f (xn , t).
Chaque fonction hn est continue par morceau sur I.
Puisque pour chaque t ∈ I on a x 7→ f (x, t) est continue sur J et xn → a on en déduit
que ∀t ∈ I, hn (t) → f (a, t) simplement.
4 CHAPITRE 1. INTÉGRALE DÉPENDANT D’UN PARAMÉTRE

De plus, t → f (a, t) est continue par morceau sur I, pour tout n ∈ N et t ∈ I

|hn (t)| = | f (xn , t)| ≤ φ(t)

i
où φ est continue par morceau et intégrable sur I.

ou
D’après le théorème de convergence dominée, on a
Z
(g(xn ))n = ( hn (t) dt)n
I

converge et pour limite Z


f (a, t) dt = g(a).
I

ra
D’où
g(xn ) → g(a)
c-a-d g est continue en a. Par suite g est continue sur J.
R π sin2 (t) sin2 (t)
Exemple 1.3.1. g(x) = 0 x+sin(t) dt avec x ∈ R+∗ alors la fonction f (x, t) = x+sin(t)
vérifie
sin2 (t)
i) ∀x > 0, t 7→ x+sin(t) est continue sur [0, π].
ur
sin2 (t)
ii) ∀t ∈ [0, π] x → x+sin(t) est continue sur R.
iii) ∀x ∈ R+∗ , ∀t ∈ [0, π], | f (x, t) ≤ sin(t)| qui est intégrable sur [0, π] donc g est continue
sur R+∗ .

1.4 Dérivation sous le signe intégrale


.O

J désigne une intervalle de R telle que IntJ , ∅.

Théorème 1.4.1. (Leibniz)


Soient I et J deux intervalles de R et f une fonction définie sur J × I à valeurs de R. On
suppose que :
i) pour tout x ∈ J la fonction t 7→ f (x, t) contoniue par morceau et intégrable sur I.
∂f
ii) f admet une dérivée partielle ∂x définie sur J × I
∂f
iii) pour tout x de J la fonction t 7→ ∂x (x, t) est continue par morceau sur I.
A

∂f
iv) pour tout t ∈ I la fonction x 7→ ∂x (x, t) est continue sur J.
v) il existe g : I → R+ continue par morceau et integrable telle que pour tout x ∈ J et t ∈ I

∂f
| (x, t)| ≤ φ(t).
∂x
Alors
1.4. DÉRIVATION SOUS LE SIGNE INTÉGRALE 5
R
la fonction F : x 7→ I
f (x, t) dt est de classe C1 sur J et pour tout x ∈ J,

∂f

i
Z
F (x) =
0
(x, t) dt.
I ∂x

ou
preuve :
On a pour tout x ∈ J, t 7→ f (x, t) est continue par morceaux et intégrable sur I, la
fonction F est définie sur J. Pour (x, t) ∈ J × I posons
f (x,t)− f (a,t) ∂f
g(x, t) = x−a
si x , a et g(a, t) = ∂x (a, t), avec
Z
F(x) − F(a)
= g(x, t) dt. (1.1)
x−a I

Pour chaque x ∈ J la fonction t 7→ g(x, t) est continue par morceau sur I (y compris
pour x = a).

ra
Pour chaque t ∈ I, la fonction x 7→ g(x, t) est continue sur J,
donc
f (x, t) − f (a, t)
x−a
→x→a
∂f
∂x
(a, t).

Soit (x, t) ∈ (J{a}) × I. D’après l’inégalité des accroissements finis,


ur
f (x, t) − f (a, t)
|g(x, t)| = | |
x−a
∂f
≤ sup | (u, t)|
u∈J ∂x
≤ φ(t),
.O

ce qui est vrai pour x = a et t ∈ I.


D’après le théorème de continuité des intégrales à paramétre, la fonction G : x 7→
R
I
g(x, t) dt est continue sur J (en particulier en a).
F(x)−F(a)
On en déduit que le taux x−a a une limite quand x → a (voir (1.1)).
De plus,

F(x) − F(a)
F0 (a) = lim
x→a
Z x−a
A

= lim g(x, t) dt
x→a I
Z
= g(a, t) dt
I
∂f
Z
= (a, t) dt,
I ∂x
6 CHAPITRE 1. INTÉGRALE DÉPENDANT D’UN PARAMÉTRE

ainsi, F est dérivable sur J (et sa dérivée s’obtient par dérvation sous le signe
somme (intégrale)). Enfin, toujours en vértue du théorème continuité des intégrales à

i
R ∂f
paramétre, la fonction F0 : x → I ∂x (x, t) dt est continué sur J et par suite F est de classe
C1 .

ou
R∞
Exemple 1.4.1. La fonction Γ(x) = 0 tx−1 e−t dt est indéfiniement dérivable sur R+∗ autrement
dit de classe C∞ et on a Z ∞
Γ(n) (x) = tx−1 e−t (Lnt)n dt.
0

ra
ur
.O
A
i
ou
Chapitre 2

Intégrales multiples

2.1 Intégrale double


ra
Définition 2.1.1. On appelle rectangle dans R3 , que l’on note R, le produit cartésien de deux
ur
intervalles. Dans le cas où les intervalles sont fermés bornés, on l’appelle un pavé.
Soit f une fonction continue sur un pavé [a, b] × [c, d] alors pour chaque x fixé dans [a, b],
l’application y → f (x, y) est continu sur [c, d] donc intégrable. On obtient alors une une
d
application x → _c f (x, y) dy qui
 varie d’une manière continue, donc intégrable sur [a, b], on
R bR d
pose alors I = a c f (x, y) dy dx. En permuttant le rôle de x et y, on obtient une quantité
R dR b
J= c f (x, y) dx) dy.
.O

Exemple 2.1.1. Soit f : [0, 1] × [1, 2] → R définie par f (x, y) = x3 y2 , alors


Z 1Z 2 Z 1Z 2 Z 1 h 3 3i
 x y 2
f (x, y) dy dx = ( x y dy) dx =
3 2
dx
0 1 0 1 0 3 1
7
= .
12
De même on a, Z 2 Z 1 Z 2 h x 4 y 2 i1
 7
f (x, y) dx dy = . =
A

1 0 1 4 0 12
On remarque que l’intégration par rapport à x puis par rapport à y ou l’inverse est la même.

Propriétés : i) Linéarité, Si f et g sont continues sur [a, b] × [c, d], alors


Z bZ d Z bZ d Z bZ d
∀(λ, µ) ∈ R ,2
(λ f + µg) = λ f +µ g.
a c a c a c

7
8 CHAPITRE 2. INTÉGRALES MULTIPLES
R bR d R bR d
ii) croissance Si f et g sont continues sur [a, b] × [c, d] on a f ≤ g ⇒ a c f ≤ a c g.
iii) addition par rapport au domaine :

i
Etant donnés deux élements x0 ∈]a, b[ et y0 ∈]c, d[ on a pour toute fonction f ∈
C([a, b] × [c, d], R)

ou
" Z x0 Z d Z bZ d
f = f+ f
D a c x0 c
et Z bZ
Z y0 Z bZ d
= f+ f,
D a c a y0

où D = [a, b] × [c, d].

2.2
Théorème 2.2.1. Si f ∈ C([a, b] × [c, d]) on a
"
f =
Z bZ d
(
ra
Calcul de l’intégrale double d’une fonction continue

f (x, y) dy) dx =
Z dZ
(
b
f (x, y) dx) dy.
ur
D a c c a
Rd
preuve : On a x ∈ [a, b] → c f (x, t) dt est continue donc elle est bien définie et
intégrable sur [a, b].
Considèrons les applications suivantes :
L1 : [a, b] → R, et L2 : [c, d] → R
Ry Rd Rd Ry
y → a ( c f (x, y) dy) dx, y → c ( a f (x, y) dx) dy,
.O

on a L1 (a) = L2 (a) = 0, il suffit de voir que ces deux fonctions sont deux classe C1 et
ont la même dérivée.
Rd
Pour L1 , ∀z ∈ [a, b], L01 (z) = c f (z, y) dy (car c’est l’intégrale d’une fonction conti-
nue+ en fonction d’une des borne).
L2 se présente comme l’intégrale à paramétre
Z d
L2 (z) = F(z, y) dy
c
A

Rz
avec F(z, y) = a f (x, y) dx. L’application F : [a, b] × [c, d] → R a une dérivée partielle
par rapport à sa première variable avec ∂F ∂z
(z, y) = f (z, y). (y supposé fixe.)
D’autre part,
Z z0 Z z0 Z z0
|F(z, y) − F(z0 , y0 )| ≤ | f (x, y) dx − f (x, y0 ) dx| + | f (x, y) dx|.
a a z
2.3. INTÉGRALE DOUBLE SUR UN RÉCTANGLE 9

Comme f est bornée sur le compact [a, b] × [c, d],


Z z0 Z z0
|F(z, y) − F(z0 , y0 | ≤ | f (x, y0 ) dx| + |z − z0 |.k f k∞ ,

i
f (x, y) dx −
a a
ce qui montre que F est continue en (z0 , y0 ).

ou
R z0
Or, on sait que y → a f (x, y) dx est continue, on obtient
Z d Z d
∂F
L2 (x) =
0
(x, y) dy = f (x, y) dy. 
c ∂x c
Exemple 2.2.1. Soit K = [1, 2] × [0, 2] et f : K → R définie par f (x, y) = yexy . Calculons
!
I = K f (x, y) dx dy.
D’après le théorème de Fubini, on a
Z 2Z 2

ra

I= (yexy dx dy,
0 1
R2 i2
comme 1
yexy dx = exy = e2y − e y on en déduit que
1
Z 2
e4 1
I= (e2y − e y ) = − e2 + .
0 2 2
ur
P.S : L’autre calcul, c-à-d commençons par intégrer par rapport à y est moins évident
puisqu’il necessite une intégration par partie qui est plus longue.

2.3 Intégrale double sur un réctangle


Définition 2.3.1. Soit K = I×J un réctangle (produit cartésien de deux intervalles quelconques)
.O

de R2 et f : K → R continue et positive, on dit que f est intégrable sur K si il existe M > 0


tel que pour tout segment I0 ⊂ I et J0 ⊂ J, on a
"
f (x, y) dx dy ≤ M
I0 ×J0

et dans ce cas on ait " "


f (x, y) dx dy = sup f (x, y) dx dy
K I0 ×J0 I0 ×J0

Exemple 2.3.1. Soit K = R2 et λ > 0, alors f (x, y) = e−λ(x +y ) est intégrable sur K car pour
2 2
A

tout pavé I × J de K on a
" Z  Z
λ(x2 +y2 )

−λx2 2
e dx dy = e dx e−λy dy
I×J I J
Z ∞ 2
2
≤ e−λt dt = M.
−∞
10 CHAPITRE 2. INTÉGRALES MULTIPLES

2.3.1 Suite exhaustive de pavés


Soit K = I × J un réctangle de R2 . On appelle une suite exhaustive de pavés K une suite

i
croissante de pavés dont la réunion est égale à K.

ou
Proposition 2.3.1. Tout réctangle de R2 admet une suite exhaustive de pavés.

preuve :
Il suffit de prendre Pn = In × Jn où In et Jn sont les suites exhastives de I et J.

Proposition 2.3.2. Soit f une fonction continue positive sur le réctangle K = I × J de R2 et Pn


une suite exhaustive de pavés de K, alors les assertions suivantes sont équivalentes :
i) f est intégrable sur K,
!

ra
ii) la suite P f est majorée,
!n
iii) la suite P f est convergente, et dans ce cas,
n
" " "
f = sup f = lim f.
K n Pn n Pn

preuve :
!
ur
ii) ⇔ iii) : Du fait que f est positive et (Pn ) est croissante donc P f est croissante.
n
i) ⇔ ii) : On a Pn une suite de pavés exhaustives alors tout pavés de I × J est inclu
dans l’un des Pn , d’où léquivalence.

Proposition 2.3.3. Soient f et g deux fonctions continues positives sur un réctangle K de R2


et α, β deux réels positifs alors
! !
1) si f ≤ g sur K et g est intégrable alors f est intégrable et K f ≤ K g.
.O

2) si f et g sont intégrables sur K alors α f + βg l’est aussi et on a :


"   " "
α f + βg = α f +β g.
K K K

2.3.2 Intégrale double sur un compact élémentaire


Supposons que f n’est pas continue sur un pavé P, mais bornée, on ne peut pas
appliquer le théorème de Fubini, cependant on a le rsultat suivant :
A

Proposition 2.3.4. Soit P = [a, b] × [c, d] → R une fonction bornée. On suppose que f est
séparement continue par rapport à chacun de ses variables. Pour x ∈ [a, b] on pose h(x) =
Rd Rb
c
f (x, y) dy et pour y ∈ [c, d], k(y) = a
f (x, y) dx, alors h et k sont continues et on a
Z b Z d "
h(x) dx = k(y) dy = f (x, y) dx dy.
a c P
2.3. INTÉGRALE DOUBLE SUR UN RÉCTANGLE 11
Pn
preuve : Soit kn (y) = b−an i=1 f (a + n (b − a), y) la somme de Riemann de la fonction
i

f (., y) sur [a, b] alors k(y) = limn kn (y), c-à-d,

i
kn cv simplement vers k et dominée par (b − a) supP | f (x, y)| qui est intégrable sur
[c, d]. En vértue du théorème de convergence dominée,

ou
Z d Z d
lim kn (y) dy = k(y) dy.
n c c

D’autre part,
Z d n
b−aX i
kn (y) dy = h(a + (b − a)),
c n i=1 n
c’est la somme de Riemann de la fonction h d’où

ra
Z d Z b
lim kn (y) dy h(x) dx.
n c a

Définition 2.3.2. On appelle compact élémentaire de R2 toute partie de la forme

D = {(x, y) ∈ R2 | a ≤ x ≤ b et φ1 (x) ≤ y ≤ φ2 (x)}


ur
où φ1 et φ2 sont continues sur [a, b] et φ1 ≤ φ2 .

Remarque 2.3.1. D est un compact (à vérifier).

Proposition 2.3.5. Soit D un compact élémentaire de R2 , alors toute fonction continue f sur
D est intégrable sur D et
" Z b  Z φ2 (x)
.O


f (x, y) dx dy = f (x, y) dy dx.
D a φ1 (x)
R
De plus, x → φ1 (x)
φ2 (x) f (x, y) dx dy est continue sur [a, b].

preuve : D’après la proposition précédente, il suffit de vérifier que l’application h


définie par
Z φ2 (x)
h(x) = f (x, y) dy
φ1 (x)

est continue. On pose y = (1 − t)φ1 (x) + tφ2 (x) avec t ∈ [0, 1] alors
A

Z 1
h(x) = (φ2 (x) − φ1 (x)) f (x, 1 − t)φ1 (x) + tφ2 (x)) dt
0

et la continuité de l’application (t, x) 7→ f (x, (1 − t)φ1 (x) + tφ2 (x)) sur [0, 1] × [a, b] entraine
la continuité de h.
12 CHAPITRE 2. INTÉGRALES MULTIPLES

Exemple 2.3.2. Soit D = {(x, y) ∈ R2 | x > 0, y < 0 et x − y ≤ 1} et

i
f (x, y) = 3x e y .

On a D = {(x, y) : 0 < x < 1, x − 1 ≤ y < 0}, alors

ou
" Z 1 Z 0 
3 e dx dy =
x y x
3 e y dy dx
D 0 x−1
Z 1
= 3x (1 − ex−1 ) dx
0
Z 1
1 1 x(1+Ln 3)
Z
= exLn 3
dx − e dx
0 e 0

ra
1 3e − 1
= − .
Ln 3 e(1 + Ln 3)

2.3.3 Changement de variable affine


On désigne par φ une application affine bijective de R2 dans R2
ur
φ : R2 → R2

(u, v) 7→ (x, y)


 x = x0 + αu + βv


 y = y0 + γu + δv,
.O


et α, β, γ, δ, x0 et y0 sont des réels tels que αδ − βγ , 0.

Proposition 2.3.6. Si K est bornée de R2 et si f est intégrable sur φ(K) alors f ◦φ est intégrable
sur K et l’on a " "
f (x, y) dx dy = ( f ◦ φ)(u, v)|αδ − βγ| du dv.
φ(K) K

Autrement, " "


f (x, y) dx dy = ( f ◦ φ)(u, v)|Jφ | du dv
A

φ(K) K

avec Jφ est le jacobien de φ.


!
Exemple 2.3.3. Calcul U x2 y dx dy où U = {(x, y) : 1 ≤ x − y ≤ 2, −1 ≤ x + 3y ≤ 3}.
U est un parallélogramme, par un changement affine φ tel que φ−1 (U) soit un réctangle
c-à-d, u = x − y et v = x + 3y.
2.3. INTÉGRALE DOUBLE SUR UN RÉCTANGLE 13

Soit x = 14 (3u + v) et y = 41 (v − u) et le rectangle

U = {(u, v) ∈ R2 : 1 ≤ u ≤ 2 et − 1 ≤ v ≤ 3}.

i
 
Le jacobien de φ tel que φ(u, v) = 14 (3u + v), 14 (v − u) est

ou

1 3 1 1
Jφ = = ,
16 −1 1 4

alors,
" "
1 1 1
x y dx dy =
2
( (3u + v))2 . (−u + v) du dv
U [1,2]×[−1,3] 4 4 4
Z 2Z 3

ra
1 
= 4 (3u + v)2 (v − u) dv du
4 1 −1
Z 2
1 140
= (−36u3 + 12u2 + u + 20) du
256 1 3
−17
= .
256
ur
2.3.4 Changement de variables en cordonnés polaire
Soit ϕ la fonction définie sur R+ × R par ϕ(r, θ) = (r cos θ, r sin θ. On a ϕ est une
bijection (à vérifier).
Pour voir que ϕ est un C1 −difféomorphisme, en vértue du théorème d’inversion
globale, il suffit de vérifier que sa matrice Jacobienne est inversible.
.O

Pour tout (r, θ) ∈ R+∗ ×] − π, π[ on a



1 cos θ −r sin θ
Jφ = = r , 0.
16 sin θ r cos θ

On a le résultat suivant :

Proposition 2.3.7. Soient a un réel et Kune partie bornée de R+ × [a, a + 2π]. Si f une fonction
intégrable sur ϕ(K) alors (r, θ) 7→ r f (r cos θ, r sin θ) est intégrable sur K et l’on a
" "
A

f (x, y) dx dy = f (r cos θ, r sin θ)r dr dθ.


ϕ(K) ϕ(K)

Exemple 2.3.4. Si D = ϕ(K) et la formule de changement de variables devient


" Z 2π  Z R 
f (x, y) dx dy = f (r cos θ, r sin θ)r dr dθ,
D 0 0
14 CHAPITRE 2. INTÉGRALES MULTIPLES

ou encore, " Z R Z 2π 
f (x, y) dx dy = r f (r cos θ, r sin θ) dθ dr,

i
D 0 0

ou
K = {(r, θ) : 0 ≤ r ≤ R et 0 ≤ θ ≤ 2π}.
!
Exemple 2.3.5. Soit à calculer D (x2 + y2 ) dx dy avec
D = {(x, y) ∈ R2 : x2 + y2 ≤ 1}
alors
" Z
x y dx dy =
2 2
(r cos θ)2 (r sin θ)2 dr dθ
D [0,1]×[0,2π]

ra
Z 1 Z 2π
= 5
r dr cos2 θ sin2 θ dθ
0 0
π
= . (2.1)
24

2.4 Intégrale triple


ur
2.4.1 sur un pavé
On appelle pavé toute partie de R3 de la forme
P = [a, b] × [c, d] × [e, f ]
avec a < b, c < d, e < f.
.O

Le calcul d’une intégrale triple sur un pavé peut se ramener à 2 calculs d’intégrales
simples, où l’ordre des intégrations étant quelconque. Par exemple, si f est continue
sur P alors on a $ Z a2  Z b2  Z c2  
f = f (x, y, z) dz dy dx.
P a1 b1 c1
De même que l’intégrale double, l’intégrale triple a les propriétés de linéarité, la crois-
sance et d’additivité par rapport au domaine. D’autres propriétés :
# #
i) si f ≥ 0 sur P et P0 ⊂ P alors P0 f ≤ P f.
# #
A

ii) | P f | ≤ P | f |.
# # 1  # 1
2 2 2 2
iii) P f g ≤ P
f P
g .
Remarque 2.4.1. On définit de même les fonctions intégrables sur une partie bornée D de R3 .
L’intégrale triple d’une fonction f intégrable sur D est égale à l’intégrale de f χD sur tout pavé
P tel que D ⊂ P.
2.4. INTÉGRALE TRIPLE 15

2.4.2 changement variable cylindrique


Dans R3 , les coordonnées cylindriques sont utiles lorsque le problème étudié pré-

i
sente une symétrie autour d’un axe.

ou
Proposition 2.4.1. Soit V une partie simple de R3 , t.q ∃a, b ∈ R avec a < b et une fonction
ρ : R × [a, b] → R∗+ continue, 2π périodique par rapport à la première variable et vérifiant
 
V = r cos θ, r sin θ, z ; θ ∈ R; z ∈ [a, b]; 0 ≤ r ≤ ρ(θ, z),

alors pour totue fonction continue sur V on a


$ Z bZ πZ ρ(θ,z)
f (x, y, z) dx dy dz = f (r cos θ, r sin θ, z)r dr dθ dz.

ra
V a −π 0

preuve : Pour z ∈ [a, b] on note Wz = V ∩ (R2 × {z}) alors

Wz = {(r cos θ, r sin θ, z), θ ∈ R, 0 ≤ r ≤ ρ(θ, z)}.

Comme $ Z b" 
f (x, y, z) dx dy dz = f (x, y, z) dx dy dz,
ur
V a Wz

donc il reste de passer en coordonnées polaires sur chaque tranche de Wz .

2.4.3 Coordonnées sphériques


Ces coordonnées sont définies par l’application
.O

ϕ : R+ × [0, π] × [0, 2π] → R3 ,

(r, θ, φ) 7→ (r cos φ sin θ, r sin φ sin θ, r cos θ).


Soit A une partie bornée de R+ × [0, π] × [0, 2π]. Si f une fonction intégrable sur ϕ(A)
alors
(r, θ, φ) 7→ r2 sin θ f (r cos φ sin θ, r sin φ sin θ, e cos θ)
est intégrable sur A et on a
$ $
A

f (x, y, z) dx dy dz = f (r cos φ sin θ, r sin φ sin θ, r cos θ)r2 sin θ dr dθ dφ.


ϕ(A) A

Exemple 2.4.1. Volume d’une boule est


Z R Z Z π   4
r 2
2π sin θ dθ dφ dr = πR3 .
0 0 0 3
16 CHAPITRE 2. INTÉGRALES MULTIPLES
#
Exemple 2.4.2. Calculer A
(x2 + y2 + z2 ) dx dy dz où

i
A = {(x, y, z) ∈ R3 : x2 + y2 + z2 ≤ 1}.

ou
Pasant au sphériques on a

(x, y, z) ∈ A ⇔ 0 ≤ r ≤ 1, 0 ≤ θ ≤ 2π, 0 ≤ φ ≤ π.

d’où
$ $
(x + y + z ) dx dy dz =
2 2 2
r4 | sin φ| dr dθ dφ
A ∆
Z 2π Z 1 Z π
= θ 4
r dr sin φ dφ

avec
ra =
4
5
π.
0 0 0

∆ = {(r, θ, z) ∈ R3 : 0 ≤ r ≤ 1, 0 ≤ θ ≤ 2π, 0 ≤ φ ≤ π}.


ur
.O
A
i
ou
Chapitre 3

Formes différentielles

3.1 Formes différentielles de degré 1 ra


ur
Soit U ⊂ Rn un ouvert.
Pour j = 1, ..., n, on note dx j : Rn → R telle que dx j (x1 , ..., xn ) = x j .
Remarquons que (dx1 , ..., dxn ) constitue une base de L(Rn , R) l’ensemble des appli-
cations linéaires continues de Rn vers R

Définition 3.1.1. On appelle une forme différentielle de degré 1 (de classe Ck ) sur U toute
application ω : U → L(Rn ) (resp. de classe Ck ). Cela montre qu’il existe des applications
.O

α1 , ..., αn de classe Ck de U dans R telle que pour tout x ∈ U on a


n
X
ω(x) = α j (x) dx j .
j=1

En dimension 2, on note souvent pour tout (x, y) ∈ R2 ,

ω(x, y) = P(x, y) dx + Q(x, y) dy,


A

et pour (u, v) ∈ R2 on a alors

ω(x, y).(u, v) = P(x, y) u + Q(x, y) v.

Exemple 3.1.1. ω(x, y) = (x2 + sin y)dx + ex−y dy est une forme différentielle de degré 1.

17
18 CHAPITRE 3. FORMES DIFFÉRENTIELLES

Définition 3.1.2. Soit U un ouvert de R2 et soit ω : U → R une forme différentielle de degré


1, c-à-d,

i
ω(x, y) = P(x, y) dx + Q(x, y) dy

ou
alors
i) ω est de classe C1 si ses composantes P et Q le sont.
ii) On dit que ω est exacte sur U si ilexiste une fonction F de classe C1 sur U telle que
dF = ω.

Exemple 3.1.2. La 1−forme xdx + ydy est la différentielle de la fonction

1
F(x, y) = (x2 + y2 )
2

∂P
∂y
ra
sur n’importe quel ouvert de R2 donc elle est exacte.

Remarque 3.1.1. Soit ω une forme différentielle de degré 1 et de classe C1 sur U. Si ω est exacte
alors elle est fermée, i.e
(x, y) =
∂Q
∂x
(x, y).
ur
La réciproque n’est pas vraie en général.

3.2 Intégrales curvilignes


Définition 3.2.1. On appelle chemin (ou arc géométrique) dans R2 toute application γ continue
d’un segment [a, b] dans R2 . Le chemin γ a pour origine γ(a) et extrémité γ(b). Lorsque
.O

γ(a) = γ(b) on dit que le chemin est fermé (ou circuit), γ([a, b]) est la trajectoire décrit par γ(t)
appelé support de γ ou image de γ.

Exemple 3.2.1. Soient A et B deux points à l’intérieur de disque D et d’affixes respectifs a et b.


Le segment [A, B] est représenté par le chemin γ défini sur [0, 1] par γ(t) = a + t(b − a).

3.2.1 Indépendance de paramétrage


A

Soit ω(x, y) = P(x, y) dx + Q(x, y) dy une forme différentielle de degré 1 et de classe


C1 dans un ouvert U. Soit γ un paramétrage de l’arc Γ ⊂ U i.e (Γ = γ([a, b])),

γ : [a, b] → Γ

t → (x(t), y(t)),
3.2. INTÉGRALES CURVILIGNES 19

alors Z Z b Z b
ω= γω= ∗
ω(γ(t)).γ0 (t) dt,

i
γ a a

donc

ou
Z Z b
ω= (P(x(t), y(t).x0 (t) + Q(x(t), y(t)).y0 (t)) dt.
γ a

La valeur commune de ces intégrales est l’intégrale curviligne de ω le long de l’arc de


R R
courbe Γ, on la note par Γ ou γ .

Exemple 3.2.2. Soit ω(x, y) = xy dx + (x + y) dy et le chemin Γ constitué de l’arc de parabole


y = x2 où x ∈ [−1, 2] alors Γ est paramétrisé par

donc Z

Γ
ω=
Z

−1
2

ra
γ(t) = (t, t2 ), t ∈ [−1, 2]

(t3 + 2t + t + t2 ) dt =
64
4
.
ur
3.2.2 Théorème de Poincaré
Définition 3.2.2. Soit un ouvert U d’un esapace affine et M0 un point de U. On dit que U est
étoilé par rapport à M0 si et seulement si ∀M ∈ U le segment [M0 , M] est inclus dans U.
On dit que U est étoilé ssi ∃M0 ∈ U tel que U est étoilé par rapport à M0 . Par exempel, un
ouvert convexe est un ouvert étoilé par rapport à chacun de ses points.

Théorème 3.2.1 (Théorème de Poincaré).


.O

Si U un ouvert étoilé, toute forme différentielle de degré 1 de classe C1 et fermée


dans U est exacte. En particulier, dans toute boule ouverte

ω fermée ⇒ ω exacte.

3.2.3 Formule de Green-Riemann


On rappelle qu’un compact K de R2 est dit élémentaire s’il existe de la forme
A

K = {(x, y) ∈ R2 : a ≤ x ≤ b, φ1 (x) ≤ y ≤ φ2 (x)}

où φ1 , φ2 sont continues sur [a, b] avec φ1 ≤ φ2 .

Théorème 3.2.2 (Green-Riemann).


20 CHAPITRE 3. FORMES DIFFÉRENTIELLES

Soit K un compact élémentaire de R2 , soit ω = P dx + Q dy une forme différentielle


de degré 1 et de classe C1 sur K, alors

i
"
∂Q ∂P
Z
ω= ( − ) dx dy,
K ∂x ∂y

ou
∂K

où ∂K la frontière de K.
Comme conséquence, on a le résultat suivant :

Corollaire 3.2.1. Pour calculer l’air surface de K on a


" Z Z Z
1
Air(K) = dx dy = x dy = − y dy = x dy − y dx.
K ∂K ∂K 2 ∂K


γ1 est l’arc de parabole x = y2 .
ra
Exemple 3.2.3. Soit K = {(x, y) ∈ R2 : 0 ≤ x ≤ 1, x ≥ y2 , y ≥ x2 }, on a

∂K = γ1 ∪ γ2
ur
γ2 est l’arc de parabole y = x2 .
Soit ω(x, y) = (2xy − x2 ) dx + (x + y2 ) dy. La formule de Green-Riemann donne
" h
∂ ∂
Z i
= (x + y2 ) − (2xy − x2 ) dx dy
∂K ∂x ∂y
"K
= (1 − 2x) dx dy
.O

K

1Z x

Z 
= (1 − 2x) dx dy (car pour x fixé, x2 ≤ y ≤ x)
0 x2
1
= . (3.1)
30

3.3 Forme différentielle de degré 2


Une forme p−linéaire sur R est une application
A

f : Rp → R

(x1 , ..., xp ) 7→ f (x1 , ..., xp )

linéaire par rapport à chacun des variables xi . Lorsque p = 2 cette forme est bilinéaire.
3.4. DIFFÉRENTIELLE EXTÉRIEURE D’UNE FORME DIFFÉRENTIELLE 21
h i
f est bilinéaire altérnée ssi f (x1 , x2 ) = 0 lorsque x1 = x2 ,
c-à-d ssi f (x1 , x2 ) = − f (x2 , x1 ).

i
On note par Λ2 (R2 ) l’espace des formes bilinéaire altérnées sur R, qui est un e.v réel.
On introduit les applications dx ∧ dy ∈ Λ2 (R2 ) définies par

ou
dx ∧ dy : R2 × R2 → R

(u, v) 7→ u1 v2 − v1 u2 .

On peut déduire que


dx ∧ dy = − dy ∧ dx

ra
et
dx ∧ dx = 0.

Proposition 3.3.1. Λ2 (R2 ) est un e.v et sa base canonique est déterminé par la famille des
fonctions bilinéaires (dx ∧ dy).

Définition 3.3.1. On appelle forme différentielle de degré 2 ou 2−forme différentielle sur U


ur
(ouvert) l’application décrite par
ω : U → Λ2 (R2 )

x 7→ ω(x) = P(x, y) dx ∧ dy

où P est sa composante dans dx ∧ dy.


ω est de classe C1 si P l’est.
.O

Dans le cas où U ⊂ Rn , alors toute forme différentielle de degré 2 est de la forme


X
ω(x) = Pi,j dxi ∧ dx j .
1≤i,j≤n

Si Pi, j est de classe Cp avec 0 ≤ p ≤ ∞ alors on dit que ω est de classe Cp .

3.4 Différentielle extérieure d’une forme différentielle


A

Soit f : U → R de classe C1 . La différentielle extérieure de f est la forme différentielle


de degré 1 dans U définie par

∂f ∂f
df = dx + dy.
∂x ∂y
22 CHAPITRE 3. FORMES DIFFÉRENTIELLES

Définition 3.4.1. Soient ω = P dx + Q dy. La différentielle exterieure de ω est la 2−forme diff


dans U définie par

i
dω = dP ∧ dx + dQ ∧ dy.

ou
On a

dω = dP ∧ dx + dQ ∧ dy
 ∂P ∂P   ∂Q ∂Q 
= dx + dy ∧ dx + dx + dy ∧ dy
∂x ∂y ∂x ∂y
 ∂Q ∂P 
= − dx ∧ dy, (3.1)
∂x ∂∂y
par suite dω est de degré 2.
En particulier,

dω = dP = ra
d(dx ∧ dy = 0).

Remarque 3.4.1. ω une forme diff de degré 0, alors ∃P : U → R tel que ω = P alors
∂P
∂x
dx +
∂P
∂y
dy
ur
alors ω est degré 1.
Conclusion :
ω est degré 0 alors dω est de degré 1.
ω est degré 1 alors dω est de degré 2.
.O

3.5 Transposée d’une forme différentielle par une appli-


cation
Soit U un ouvert de Rm .
ϕ : U ⊂ Rm → Rn de classe C1 . Soit Ω un ouvert de Rn tel que ϕ(U) ⊂ Ω et ω une
forme différentielle de degré p définie par
X
ϕ∗ ω = ai1 ...ip dxi1 ∧ ... ∧ dxip .
A

1≤i1 ≤...≤ip ≤n

On définit la forme ϕ∗ ω = ω ◦ dϕ (transposée de ω par ϕ) par


X
ϕ∗ ω = ai1 ...ip ◦ ϕ dϕi1 ∧ ... ∧ dϕip ,
1≤i1 ≤...≤ip ≤n

où ϕ = (ϕ1 , ..., ϕn ).
3.5. TRANSPOSÉE D’UNE FORME DIFFÉRENTIELLE PAR UNE APPLICATION 23

Exemple 3.5.1. Soit ϕ : R+∗ × R2 → R3

i
 u
(r, θ, u) 7→ (x, y, z) = r cos θ, r sin θ, 2
r
et ω = x dy ∧ dz.

ou
ϕ∗ dy = d(r sin θ) = sin θ dr + r cos θ dθ,
du 2u
ϕ∗ dz = − 3 dr.
dr2 r
Donc
sin 2θ 2u
ϕ∗ ω(r, θ, u) = dr ∧ du + cos2 θdθ ∧ du + cos2 θ dr dθ.
2r r
Proposition 3.5.1. i) si ω1 et ω2 deux formes différentielles de même degré définies sur Ω.

ra
Alors
ϕ ∗ (ω1 + ω2 ) = ϕ ∗ ω1 + ϕ ∗ ω2 .
ii) Soit α et β deux forme diff de degré p et q resp. alors on a

ϕ ∗ (α ∧ β) = ϕ ∗ α ∧ ϕ ∗ ∧β.
ur
iii) Si ω est une forme diff définie dans Ω, alors

d(ϕ ∗ ω) = ϕ ∗ (dω)

(i.e d et ϕ∗ commuttent).

Exemple 3.5.2. Soit ϕ: R+∗ × R2 → R3


.O

(r, θ, u) 7→ (r cos θ, r sin θ, u/r2 )

et ω = dx ∧ dz, on a
ϕ∗ dy = d(r sin θ) = sin θdr + r cos θ dθ,
du 2u
ϕ∗ dz = d(u/r2 ) = − 3 dr.
r2 r

sin 2θ 2u
ϕ∗ ω(r, θ, u) = dr ∧ du + cos2 θ dθ ∧ du + cos2 θ dr ∧ dθ.
A

2r r
24 CHAPITRE 3. FORMES DIFFÉRENTIELLES

i
ou
ra
ur
.O
A
i
ou
Chapitre 4

Fonctions holomorphes et théorème de Résidus

4.1 Fonctions holomorphes :

ra
On désigne Ω un ouvert du plan complexe C et f : Ω → C (une fonction à valerurs
complexes) de z ∈ C.
ur
Définition 4.1.1. La fonction f : Ω → C est dérivable ou holomorphe en z0 ∈ Ω si f 0 (z) =
f (z) − f (z0 )
lim exicte, c-à-d, il existe un nombre complexe noté f 0 (z0 ) tel que
z→z0 z − z0

f (z) − f (z0 ) − f 0 (z0 )(z − z0 ) = o(|z − z0 |).

f est holomorphe sur Ω si elle est holomorphe en tout point de Ω. Précisement, l’application
.O

(x, y) ∈ R2 7→ x + iy ∈ C identifie R2 avec C (C est un e.v de dimension 2).


A travers cet identification, notre application

f : U ⊂ C → C, se lit

fe: U ∈ R2 → C ' R2

avec fe(x, y) = f (x + iy).


A

Notation :
∂ fe ∂ fe
On notera f 0 la dérivée complexe de f et , les
∂x ∂y
dérivées partielles de fe.

Proposition 4.1.1. Les conditions suivantes sont équivalentes :


i) f est C−dérivable en z0 .
∂ e ∂ e ∂
ii) feest R−différentiable en z0 et ∂y f = i ∂x f et on a f 0 (z0 ) = ∂x
fe(z0 ).

25
26 CHAPITRE 4. FONCTIONS HOLOMORPHES ET THÉORÈME DE RÉSIDUS

iii) feest R−différentiable en z0 et sa matrice Jacobienne s’écrit


 
 a −b 

i
Jz0 fe=   ,
b a 

ou
et on a f 0 (z0 ) = a + ib.
preuve : On sait que f est C−dérivable en z0 ssi feest R−différentiable en z0 et si il
existe α = a + ib ∈ C tel que pour h = x + iy, on ait
Dz0 fe(x + iy) = αh = (a + ib) + (x + iy) = (ax − by) + i(bx + ay).
Réciproquement, on suppose que feest diiférentiable dans R2 et
∂ e ∂
f (x0 , y0 ) = −i fe(x0 , y0 ),
∂x ∂y
alors

∂ e
avec α = ∂x

ra
fe(x0 + h, y0 + k) − fe(x0 , y0 ) − α(h + ik) = o(kh, kk),
f (x0 , y0 ) et par suite f (z) est dérivable en z0 avec f 0 (z0 ) = α.
On obtient comme conséquence résultat :
Corollaire 4.1.1. (Eq de Cauchy-Riemann)
ur
Soit f = P + iQ : U ⊂ C → C, alors f est dérivable en z0 ssi P et Q sont R−différentiables
en z0 , en ce point
∂ ∂ ∂ ∂
P= Q, et P = − Q.
∂x ∂y ∂y ∂x
Exemple 4.1.1. 1) Tout polynôme R(z) (à coefficients dans C) est dérivable donc holomorphe
en tout point z ∈ C.
.O

2) Les fonctions e2 , sin z et cos z sont holomorphes sur C.


3) La fonction z → 1z est holomorphe sur C − {0}.
4) La fonction z → z n’est pas holomorphe.
Proposition 4.1.2. Soit f holomorphe dans un ouvert connexe. Si Re( f ) est constante alors f
est constante.
preuve :
Puisque Re( f ) est cinstanten donc la fonction P est constante et donc
∂ ∂
A

P= P = 0.
∂x ∂y
Par suite, en vértue du corollaire précèdant,
∂ ∂
Q= Q=0
∂y ∂x
et donc f est constante.
4.1. FONCTIONS HOLOMORPHES : 27

4.1.1 Fonction exponentielle complexe

i
Elle est définie sur C par la série entière

X zn
∀z ∈ C, e = z
,

ou
n=0
n!

elle a les propriétés suivantes :

1- z → ez est holomorphe dans C.

2- ∀z ∈ C, ez = ez .

3- ∀z1 , z2 ∈ C2 , ez1 +z2 = ez1 ez2 .

4- ∀z ∈ C, (ez )0 = ez .

ra
5- ez+2iπ = ez , ∀z ∈ C c-à-d z → ez est périodique de période 2iπ.

4.1.2 Fonctions Logarithme complexes


ur
Pour un réel x, on a la fonction Logarithme est la fonction réciproque de l’exponen-
tielle.
Pour z ∈ C, la propriété 5) au paravant, cette fct réciproqie n’existe pas.

Définition 4.1.2. Pour tout z ∈ C∗ , on a

z = |z|eiarg(z) = eLog|z|+i arg(z)+2ikπ ,


.O

où arg(z) ∈] − π, π[ et k ∈ Z.
On définit le Logarithme de la variable complexe z par

Logz = Log|z| + i arg(z) + 2ikπ.

Logz est une fonction multiforme. On a une valeur bien déterminée de Logz lorsque l’argument
de z est fixé.
On appelle une détermination de Log z toute fonction complexe f continue sur un ouvert
convexe Ω de C∗ t.q e f (z) = z, ∀z ∈ Ω.
A

Si f est détermination de Log z la fonction z 7→ f (z) + 2i kπ est une autre détermination.


On appelle détermination principale de la fct Logarithme complexe, la solution de l’équation
ew = z définie sur C∗ par
w = Log z = Log |z| + i arg z,
avec arg z ∈] − π, π[.
28 CHAPITRE 4. FONCTIONS HOLOMORPHES ET THÉORÈME DE RÉSIDUS

4.2 Théorèmes de Cauchy

i
Théorème 4.2.1. Soit f une fonction holomorphe sur un ouvert Ω et γ un chemin ouvert de
Ω, alors

ou
Z
f 0 (z) dz = 0.
γ

preuve :
Cela découle du fait que γ : [a, b] → C un chemin dans Ω alors


Z
f (γ(b)) − f (γ(a)) = f (z) dz.(∗)
γ ∂z

ra
Remarque 4.2.1. L’intégrale de Contour ne dépend pas du contour γ mais seulement de ses
extrémités. La formule (∗) n’est valable que si f est holomorphe.

Théorème 4.2.2. Soit K un compact limité par un nombre fini d’arcs de classe C1 et f : K → C
R
holomorphe alors ∂K f (z) dz = 0 où ∂K est la frontière de K.

preuve : On suppose que f est de classe C1 . On pose f = P + i Q et la forme diff


ur
ω = f dz. D’autre part, on a

dω = d f ∧ dz
= dP ∧ dx − dQ ∧ dy + i(dQ ∧ dx + dP ∧ dy)
∂P ∂Q ∂P ∂Q
= −( + )dx ∧ dy + i( − )dx ∧ dy
∂y ∂x ∂x ∂y
.O

= 0,
R !
et par conséquent, ∂K ω = K dω = 0.
En vértue de Green-Riemann, on a
Z "
ω= ω = 0.
∂K K

Théorème 4.2.3. (2ieme forme)


Soit f une fonction holomorphe sur un compact K limité par un nombre fini d’arcs de classe C1
A

alors pour tout z0 intérieur à K, on a


Z
1 f (z)
f (z0 ) = dz,
2πi ∂K z − z0

où dz la frontière de K.
4.2. THÉORÈMES DE CAUCHY 29

ez
R
Exemple 4.2.1. Afin de calculer I = ∂K z− 21
dz où ∂K est le cercle trigonométrique. On pose
f (z) = e et z0 =
z 1
, on applique la formule de Cauchy alors

i
2

1 √
I = 2iπ f ( ) = 2iπ e.

ou
2

preuve : Soit D(z0 , r) = {z ∈ C : |z − z0 | ≤ r0 } le disque de centre z0 . On a z ∈ Int K


donc il existe r0 > 0 t.q D(z0 , r0 ) ⊂ Int K.
Soit 0 < r ≤ r0 , l’ensemble Kr = {z ∈ K : |z − z0 | ≤ r} est un compact. En utilisant la
f (z)
formule de Cauchy pour la fonction holomorphe z 7→ z−z0 on trouve
Z
f (z)
dz = 0.

ra
∂Kr z − z0

Comme ∂Kr = ∂K+ ∪ C−r (0, r), alors


Z Z Z
f (z) f (z) f (z)
0= dz = dz − dz,
∂Kr z − z0 ∂K z − z0 C+
r
z − z0
ur
c-à-d Z Z
f (z) f (z)
dz − dz.
∂K z − z0 C+
r
z − z0

Maintenant,on prend une paramétrisation

ϕ : [0, 2π] → C
.O

θ 7→ z0 + reiθ ,

donc ϕ0 (θ) = ireiθ dθ. Comme f est continue sur C alors


Z Z 2π
f (z)
dz = i f (z0 + reiθ ) dθ.
C+
r
z − z0 0

Selon le Théorème de continuité sous le signe intégrale on a


A

Z
f (z)
lim dz = 2iπ f (z0 ),
r→0 Cr z − z0

d’où Z
f (z)
dz = 2iπ f (z0 ).
∂K z − z0
30 CHAPITRE 4. FONCTIONS HOLOMORPHES ET THÉORÈME DE RÉSIDUS

4.3 Série de Laurent-Résidus

i
4.3.1 Fonction holomorphe dans une couronne

ou
On appelle série de Laurent, toute série de la forme ∞ n
P
−∞ an z (où les puissances
pouvant être négative ). Si r11 et r2 sont les rayons de convergence respectifs des séries
n≥0 an z alors ∆0 = {z ∈ C : r1 < |z| < r2 } s’appelle la couronne de
n n
P P
n≤0 an z et
convergence de la série de Laurent.

Théorème 4.3.1. Toute fonction holomorphe dans la couronne R1 < |z| < R1 est développable
en série de Laurent f (z) = ∞ n
P
−∞ an z avec des coefficients

ra
Z
1 f (ζ)
an = dζ,
2πi Γ ζn+1

où Γ est un contour entourant (dans le ses positif) l’origine mais contenu dans la couronne.

preuve : La preuve du théorème est instructive, on considère le contour d’intégration


ur
γ représenté
.O

Les deux petits segemnts paralleles choisis dans une direction différente de celle de
z, et qui sont distants de ε que l’on fait tendre vers zero. D’après la formule de Cauchy
(où ε → 0),
Z Z Z
f (η) f (η) f (η)
2iπ f (z) = dη =
A

dη − dη.
γ η−z γ1 η − z γ2 η − z

η
pour η ∈ γ1 , alors | z | > 1 et on développe


X zn
(η − z)−1
= ,
n=0
ηn+1
4.3. SÉRIE DE LAURENT-RÉSIDUS 31

et sur γ2 de même
−∞
η −1 X zn
−1
= −z (1 − ) = −
−1
,

i
(η − z)
z n=−1
ηn+1

ou
ce qui établit le théorème, y compris l’expression de an comme l’intégrale sur le contour
γ1 ∪ γ2 .

K
Lemme 4.3.1. On a |an | ≤ rn
avec K est une constante positive.

preuve :

f (reiθ )
Z Z
1 f (t) 1
an = dt = ireiθ dθ
2πi γ tn+1 0 2πi rn+1 ei(n+1)θ

donc an =
1

Z

0

f (reiθ )
rn einθ
dθ, d’où

ra
|an | ≤ max | f (z)|.
|z|=r
1
rn
.
ur
Théorème 4.3.2. Toute fonction entière bornée est constante.

preuve :
f est dite entière si f est analytique dans tout C c-à-d,
X
f (z) = an zn , ∀z ∈ C,
n≥0
.O

la série ayant un rayon de convergence infini, on a

M
|an | <
rn
où M est tel que | f (z)| < M, ∀z ∈ C.
En faisant tendre r vers ∞ on voit que |an | = 0, ∀n ≥ 1. Alors f (z) = a0 , ∀z ∈ C.
A

4.3.2 Théorème des Résidus


Définition 4.3.1. On dit qu’un point z0 est un point singulier isolé pour une fonction f s’il
existe une boule B(z0 , r), r > 0 tel que la fonction f soit analytique dans B(z0 , r) − {z0 }.

ez
Exemple 4.3.1. 1 est une point singulier isolé de la fonction f (z) = 1−z
.
32 CHAPITRE 4. FONCTIONS HOLOMORPHES ET THÉORÈME DE RÉSIDUS

Soit D un ouvert de C et f : D − {z0 } → C une fonction analytique dans D − {z0 }


où z0 est un point de D. Soit r > 0 tel que B(z0 , r) ⊂ D. D’après le développement de

i
Laurent on a :

ou

X
f (z) = an (z − z0 )n
−∞

si z ∈ (B(z0 , r) − {z0 }). On peut alors distinguer 3 cas :


i) ∀n < 0 on a an = 0. En posant f (z0 ) = a0 , on obtient une fonction analytique dans
D.
ii) {n ∈ Z∗− : an , 0} est non vide et fini. On a alors
a−p a−1

ra
f (z) = p
+ ... + + g(z)
(z − z0 ) z − z0

où g est une fonction dans B(z0 , r). Dans ce cas, que f présente en z0 un pole d’ordre p.
Si p = 1, on dit que le pôle z0 est simple.
a a−1
Considèrons la fonction z ∈ D − {z0 } 7→ ϕ(z) = f (z) − ( (z−z−p0 )p + ... + z−z 0
). Cette fonction
est analytique.
ur
Au point z0 , on pose ϕ(z0 ) = g(z0 ), on voit que ϕ est analytique dans D et on a :
a−p a−1
∀z ∈ D − {z0 }, f (z) = ϕ(z) + p
+ ... + .
(z − z0 ) z − z0

iii) {n ∈ Z∗+ : an , 0} est infini. On dit alors que z0 est un point songulier essentiel.
On a X a
.O

X
−n
f (z) = n
+ an (z − z0 )n .
n≥1
(z − z0 ) n≥0

n converge si |z − z0 | > 0, c-à-d, si z , z0 . C’est donc une


P a−n
On sait que la série n≥1 (z−z 0)
fonction analytique dans C − {z0 }. Le même raisonnement que précédemment montre
que ϕ(z) = f (z) − n≥1 (z−z
a−n
n si z , z0 et ϕ(z0 ) = a0 , est analytique dans D et ∀z ∈ D − {z0 }
P
0)

X a−n
f (z) = ϕ(z) + .
n≥1
(z − z0 )n
A

Définition 4.3.2. Soit z0 un point singulier isolé d’une fonction f. Le coefficient a−1 du
développement de Laurent dans une couronne de centre z0 (où f est analytique) est appelé
le résidus de f en z0 et noté par Res( f, z0 ).

Théorème 4.3.3. Soit f une fonction analytique dans un ouvert simplement connexe D, sauf
des points z1 , ..., zp qui sont des pôles ou points singuliers essentiels de f. Soit γ un chemin
4.3. SÉRIE DE LAURENT-RÉSIDUS 33

fermé ne passant par aucun des points z1 ..., zp . Alors,


p

i
Z X
f (z) dz = 2πi Res( f, z j ).
γ j=1

ou
preuve :
a−n, j
1
) = n≥1 (z−z j )n la partie singulière de f au point z j . On sait que f (z)−h j ( z−z
1
P
Soit h j ( z−z j j
)
se prolonge de façon analytique en z j . On a alors
p p
h X 1 i X 1
f (z) = f (z) − h j( ) + h j( ), ∀z , z1 , ...zp .
j=1
z − zj j=1
z − z j
Pp
D’où f (z) = ψ(z) + 1
h j ( z−z ) où ψ(z) est un prolongement analytique de f (z) −

ra
j=1 j
Pp 1
j=1
h j ( z−z j
). On a alors

Z Z p Z
X 1
f (z) dz = ψ(z) dz + f (z) − h j( ) dz
γ γ j=1 γ z − zj
p
ur
Z
X dz
= a1, j
j=1 γ z − zj
p
X
= 2πi.Res( f, z j )
j=1

Remarque 4.3.1. Toute fonction holomorphe sur un ouvert Ω de C est analytique sur Ω.
.O

Exemples et méthodes pratiques :


i) On suppose que f (z) = z−z
1
0
g(z) où g est une fonction analytique au voisinage de
z0 et g(z0 ) , 0.
∞ ∞
X 1 X
g(z) = an (z − z0 ) ⇒ g(z) =
n
an (z − z0 )n−1
n=0
z − z0 n=0

et par suite Res( f, z0 ) = a0 = limz→z0 (z − z0 ) f (z).


En particulier si
A




 f (z) = P(z)/Q(z)

P(z0 ) , 0




 Q(z0 ) , 0 et Q0 (z0 ) , 0

on a
P(z0 )
Res( f, z0 ) = 0 .
Q (z0 )
34 CHAPITRE 4. FONCTIONS HOLOMORPHES ET THÉORÈME DE RÉSIDUS

g(z)
ii) Soit f (z) = 1
(z2 +1)(z−1)3
, calculons Res( f, 1). On a f (z) = (z−1)3
où g(z) = 1
z2 +1
.

i
On a g(1) , 0, on fait le développement de Taylor de g au voisinage de 0 à l’ordre
deux. On aura alors, en posant z − a = t, g(z) = t2 +2t+2
1
= 21 − 12 t + 14 t2 + t2 ε(t). D’où,

ou
1 1 1
g(z) = − (z − 1) + (z − 1)2 + (z − 1)2 ε(z − 1),
2 2 4
et alors
1
Res( f, 1) = .
4

4.3.3 Calcul des intégrales par la méthode des résidus


R 2π
a- Intégrales de la forme 0 R(cos θ, sin θ) dθ

ra
Soit R(x, y) une fonction rationnelle n’admettant pas de pôle sur le cerle unité.
Posons
z = eiθ = cos θ + i sin θ
ur
et
1
= e−iθ = cos θ − i sin θ.
z
On a alors
1 1
cos θ = (z + )
2 z
et
1 1
sin θ =
.O

(z − ),
2i z
et dz = ieiθ dθ ⇒ dθ = dz
iz
. Posons G(z) = iz1 R( 21 (z + 1z ), 2i1 (z − 1z )), d’où
Z 2π X Z
R(cos θ, sin θ) dθ = 2iπ Res(G, zk ) = G(z) dz
0 γ

avec (zk ) sont les pôles de G(z) inclus dans le disque unité, γ étant la frontière de ce
disque.
A

R 2π
Exemple 4.3.2. Soit I = 0 2+idθ sin θ
.
Z Z
1  1  1 1
On a I = . dz = dz, donc
γ iz 2 + 2 (z − z ) i γ 2z + z2 − 1
1 1
2
Z
1 2
I= .
i γ z2 + 4z − 2
4.3. SÉRIE DE LAURENT-RÉSIDUS 35
√ √
On a z2 + 4z − 2 = (z + 2 − 6)(z + 2 + 6). Par suite,
√ 
Z
1 2 1

i

dz = 2πRes G(z), −2 + 6 = √ .
i γ z + 4z − 2
2
6

ou
R∞
b- Intégrale de la forme −∞ R(x) dx
On suppose que R est une fonction rationnelle, n’ayant pas de pôle réel et on
suppose de plus que l’intégrale est convergente. Une condition necessaire et suffisante
P(x)
et degrQ ≥ degrP + 2 si R(x) = Q(x) .
On choisit r assez grand pour que les pôles (zk ) de R(z) dans le demi-plan positif
soient situés à l’interieur du demi-disque de rayon r.
On a alors

ra
Z r Z X
R(x) dx + R(z) dz = 2iπ Res(R(z), zk ).
−r γr

La condition sur les degrés implique que lim|z|→∞ |zR(z)| = 0. Soit M(r) la bonne supé-
rieure de |R(z)| sur γr .
On a Z
R(z) dz| ≤ πM(r).r,
ur
|
γr

d’où Z
lim R(z) dz = 0,
r→∞ γr

donc Z ∞ X
R(x) = 2π Res(R(z), zk ).
.O

−∞
R∞
Exemple 4.3.3. Soit à calculer I = 0
dx
1+x4
. On a
Z ∞
1 dx
I= ,
2 −∞ 1 + x4

La fonction z 7→ R(z) = 1+z 1


4 posséde quatres pôles simples situés sur le cercle de

centre 0 et de rayon 1. Dans le demi plan supérieur on trouve deux pôles situés ce demi
plan :
A

π 3π
z1 = ei 4 , z2 = ei 4 ,
zk −zk
Res(R(z), zk ) = 1
4z3k
= 4z4k
= 4
, k = 1, 2. D’où

Z ∞

1 dx 1 −1 i π4 i 3π 2
I= = .2π(− )(e + e 4 ) = π .
2 −∞ 1+x 4 2 4 4
36 CHAPITRE 4. FONCTIONS HOLOMORPHES ET THÉORÈME DE RÉSIDUS
R∞
x2
Exercice : Calculer 0 (x2 +1)2
dx.

i
R∞
c- Intégrales de la forme −∞ f (x)eix dx
On suppose que la fonction z 7→ f (z) admet un nombre fini de points singu-

ou
liers isolés, aucun d’entre eux n’appartiennent à l’axe réel. On suppose de plus que
lim|z|→∞ f (z) = 0, on a alors
Z ∞ X
f (x)eix dx = 2π i Res( f (z)eiz , zk ),
−∞

avec les zk sont les points singuliers situés dans le demi-plan y ≥ 0.


Supposons que f est une fonction n’admettant qu’un nombre fini de points singu-
liers non situés sur l’axe réel et ayant 0 pour pôle simple. Soit Γ le chemin ci dessous :
(on suppose toujours que lim|z|→∞ f (z) = 0)

ra
ur
Posons g(z) = f (z)eiz , on choisit ε assez petit tel que f n’admet aucun point singulier
aytre que zero dans le disque de centre zero et de rayon ε. On a alors :
.O

Z −ε Z Z r Z X
g(x) dx + g(ε) dz + g(z) dz + g(z) dz = 2π i Res(g, zk ),
−r γ(ε ε γ(r)

 que ε< |zk | < r.


où les zk sont les points singuliers tels
R
On a limε→0 γ(ε) g(z) dz = limε→0 za + h(z) dz où h est analytique dans B(0, ε). Donc
Z
lim gz) dz = −π iRes(g, 0) = −iπ a.
ε→0 γ(ε)
A

D’où, Z ∞ X
f (x)e dx = π iRes( f (z)e
ix iz,0
) + 2πi Res( f (z)eiz , zk )
−∞
X
= πi a + 2πi
Res( f (z)eiz , zk ).
R∞
Remarque 4.3.2. Dans les deux cas on suppose que −∞ f (x)eix dx converge.
4.3. SÉRIE DE LAURENT-RÉSIDUS 37
R∞ √
x
Exemple 4.3.4. Calculer 0 1+x2
dx.
1
1 1
On pose f (z) = z2
, z =e 2 2 (Log|z|+iθ) , 0 ≤ θ ≤ π,

i
1+z2
Z  ei π4  π
f (z) dz = 2π iRes( f, i) = 2π i. = πei 4 ,

ou
Γ 2i
Z Z r √
x
f (z) dz = 2π iRes( f, i) = dx
Γ ε 1 + x2
−ε √
z1/2 z1/2
Z Z Z
x
+ dz + dx + dz = πeiπ/4 .
γ(r) 1 + z2 −r 1 + x2 γ(r) 1 + z2
z1/2 |z|1/2
Comme | z2 +1 | ≤ ||z|2 −1|
alors

ra

z2
Z
r
dz ≤ πr .
γ(r) 1 + z1/2 r2 − 1
D’où √
R
z1/2
R z
limr→∞ γ(r) 1+z2
dz = limε→0 γ(ε) 1+z2
dz = 0,
Z −ε √ Z r √
x x
ur
dx = eiπ/2 dx.
−r 1+x 2
ε 1 + x2
D’où, √ Z ∞ √
Z ∞ √
x x
(1 + e iπ/2
) dx = πeiπ/4
⇒ dx = π/ 2.
0 1 + x2 0 1 + x2
Z ∞
Logx
Exercice : Calculer : dx.
0 1 + x2
.O
A

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