n°1

Apparition
Rédacteur en
chef

Colin Gannat

MARS Directeur de
la publication

2011 Lycée Victor Hugo Hennebont Youen Noël

Édito
Après plusieurs tentatives avortées, nous
avons enfin réussi à créer et monter un
journal des lycéens à Victor Hugo. Je
dois bien admettre qu'après mes nom-
breuses années passées dans ce lycée, je
ne croyais plus voir un tel projet aboutir
et encore moins y participer !

Pour ce journal, nous voulions que son

contenu soit varié et touche à des su-
jets... qui nous touche directement,
comme la vie du lycée ou l'activité lo-
cale, mais aussi des thèmes d'actualité,
quelle soit nationale ou internationale.
Enfin nous souhaitions laisser une
grande place à la culture.

Actuellement, le monde fourmille

d'informations, d'investigations à mener
… Que ce soit au Japon avec les évène-
ments tragiques qui s'y produisent, en
Lybie avec le Colonel Kadhafi qui s'ac-
croche au pouvoir ou bien le
« phénomène » Marine Le Pen.

Ce journal est le nôtre, il est conçu par

des élèves, de l'écriture de ses articles à
sa réalisation. C'est une vraie chance
pour chacun d'entre nous de pouvoir
trouver un moyen d'expression qui
puisse nous convenir : il ne tient qu'à
vous de le faire évoluer et qu'il devienne
ce que vous en attendez.

J'ai eu la chance d'être le rédacteur en

chef de ce premier numéro
d'« Apparition », ce fut une belle expé-
rience, mais je passerai la main dès le
Greensefa/flickr/(c)
prochain numéro, car il ne serait pas
 page 10  page 14
sain d'occuper le poste de rédacteur en
chef et d'être par ailleurs Vice-Président
Sommaire Le débat sur la laïcité ou le Concert. SOAJ et No Man's
du CVL : j'attends de ce journal qu'il se  page 2 rappel du socle républicain Land en final du Tremplin
montre très critique de l'action du CVL La Révolte Arabe inspire français  page 16
et si je perdurais dans cette fonction, il y les Chinois  page 11 Un tour du côté des Césars
aurait clairement un conflit d’intérêt.  page 3 Hadopi :  page 17
En route vers Une réelle menace ? Le phénomène Glee
Bon vent à vous ! la démocrature !  page 13 débarque en France !
 page 7 Une jument de chez nous  page 18
La compétition à l’école au salon de l'agriculture Le discours d'un roi
Colin Gannat,
 page 9  page 19
Rédacteur en chef.
Le procès Chirac La fête du Lycée

La Révolte Arabe
inspire les Chinois
Des messages sur internet ont appelé les Chinois à une « révolution
du jasmin » consistant à manifester dans 13 villes le Dimanche 6
Mars à 14h. La police était mobilisée pour surveiller la toile et la
censure bloquait l’importation de journaux étrangers.
Le site Boxun, basé aux USA
diffusait un message
encourageant « les travailleurs
sans emploi et les victimes des
expulsions forcées à participer
à des manifestations, crier des
slogans et réclamer la liberté,
la démocratie et des réformes
politiques pour mettre fin au
parti unique ».
Les manifestants étaient
appelés à crier des slogans tels
que « nous voulons de la
nourriture », « nous voulons du
travail », « nous voulons des
logements » « nous voulons la
justice », mais aussi « vive la
liberté » ou « vive la
démocratie ». De quoi obtenir
facilement un long séjour dans
les geôles chinoises.
Quelques centaines de personnes ont répondu à
l’appel mais se sont rapidement vues dispersées par la
police qui en profita pour effectuer quelques
arrestations. Au total, 100 arrestations ou disparitions
de militants à Pékin, Shanghai et dans les provinces
du Zhejiang, Guizhou, Sichuan et Hunan ont été
recensées par Le Centre d’information pour les droits
de l’homme et la démocratie.
« Les Chinois détestent le communisme. Mais les
Chinois ont peur, et c’est ça le problème ici »,
explique Zhao, un retraité de 78 ans, en observant la
INTERNATIONAL Actualité
scène. « Ce gouvernement est
un gouvernement de bandits et
de hooligans », chuchote-t-il au
milieu de la foule, en employant
l’anglais pour plus de sécurité.
Nous prenant à l’écart, il ajoute:
« Il n’y a pas de démocratie en
Chine, pas de liberté de parole,
pas de liberté tout court. Dans
les pays normaux, l’armée sert
la nation, mais en Chine elle
sert le parti communiste ».
Des universités dans le Shaanxi
et le Jiangsu ont interdit à leurs
étudiants de sortir du campus
rapporte le « South China
Morning Post ».
Ces manifestations semblent
avoir été prises très au sérieux
par les autorités Chinoises. En
effet, celles-ci surveillent de très près les révolutions
arabes et craignent une réaction similaire de la
population chinoise au point de censurer
régulièrement le net ou encore d’interdire la diffusion
de certaines images et de certains mots dans les
journaux télévisés. Des écrans noirs apparaissent
lorsque des chaines comme la BBC ou CNN parlent de
ces manifestations.
Lisa de San Féliciano
Photo: peruisay/flickr/cc
Apparition | Mars 2011 2

En route vers la
démocrature !
Depuis l’arrivée au pouvoir de la majorité conservatrice menée par
le Fidesz, le pouvoir politique a été repris en main de manière
énergique par Viktor Orbán. Peut-être même trop énergique.
L
es hongrois avaient besoin de changement.
Les nombreux scandales, notamment de
corruptions, qui ont émaillé les huit années de
règne socialiste, ont épuisé l’opinion. Alors que le
pays était frappé de plein fouet par la crise
économique, le gouvernement socialiste de Gordon
Bajnai s’est vu contraint de faire appel au Fonds
monétaire international (FMI) pour éviter que la
Hongrie ne sombre dans la récession, impliquant bien
entendu la mise en place d’une politique de rigueur
budgétaire, condition sine qua non de l’aide du FMI.
Impopulaires et discrédités, les socialistes devaient se
préparer à un vote sanction lors des élections
législatives d’avril 2010, où la seule alternative
politique sérieuse était représentée par la droite, et le
Fidesz de Viktor Orbán.
Sans véritable surprise, la coalition menée par
l’ancien premier ministre remporte une remarquable
victoire aux législatives. Le Fidesz-MPSZ s’empare
de 263 sièges sur 386 au Parlement, soit une majorité
des deux tiers, tandis que le Jobbik, parti d’extrême-
droite ultranationaliste, fait une entrée fracassante
dans l’hémicycle hongrois, avec 47 députés, talonnant
ainsi les 59 députés socialistes, en pleine déroute
électorale.
"Le début d’une nouvelle ère en Hongrie"
Ce triomphe indiscutable est une revanche pour Vik-
tor Orbán, évincé du pouvoir en 2002, après quatre
années au poste de premier ministre et un bilan éco-
nomique plus que satisfaisant. Autrefois libéral, cet
ancien opposant au communisme est devenu ultracon-
servateur et autoritaire. La quasi-inexistence
d’opposition lui laisse les mains libres pour reprendre
les rênes du pouvoir de manière énergique.
INTERNATIONAL Actualité
L’assurance et l’autorité qui se dégage de Viktor
Orbán séduit nombre de hongrois, désireux de jeter le
voile sur la période socialiste. « Le peuple a voté pour
l'unité, l'ordre et la sécurité » déclare Viktor Orbán le
soir de l’annonce des résultats. Comme il l’avait an-
noncé lors de son serment de prestation, en mai 2010,
cette victoire marque « le début d’une nouvelle ère en
Hongrie »1. Les intentions du nouveau premier mi-
nistre sont clairement affichées.
Début décembre 2010, Viktor Orbán lance la nationa-
lisation des fonds de retraite privés, amenant près de
11 milliards d’euros dans les caisses de l’État. S’il
n’est pas exprimé clairement, l’objectif de cette
manœuvre est d’appuyer l’équilibre budgétaire de
l’État, et le financement de la dette publique, l’une
des plus importantes d’Europe (80% du PIB). « C’est
le hold-up de l’année » analyse Florence La Bruyère,
journaliste à Rue892. Il reste toutefois possible aux
hongrois de choisir s’ils veulent continuer dans le
privé ou non, mais il faut savoir que ce choix entraine
la perte de 70% du montant de la pension. Niveau
dissuasion, l’efficacité n’est pas à prouver. En agis-
sant ainsi, Viktor Orbán semble vraisemblablement
vouloir s’émanciper du FMI, et pouvoir lui dire non,
ce que le gouvernement socialiste n’a pas fait
quelques mois plus tôt. C’est également une preuve
d’autorité : c’est « lui » qui gouverne la Hongrie, et
pas une quelconque organisation internationale. La
pérennité d’un tel choix fait débat, surtout quand les
études démographiques tendent à confirmer une dimi-
nution de la population active dans les prochaines
années. Le secrétaire d’État à l’économie, Zoltan
Csefalvay, s’est chargé de couper court aux critiques
en indiquant que si « les frères Lehmann ont disparu ;
l’État hongrois, lui, sera toujours là dans des cen-
Apparition | Mars 2011 3

taines d’années et il se portera toujours ga-
rant »3.Déjà en juillet 2010, le gouvernement de
Viktor Orbán s’était confronté au FMI et aux agences
de notations, mettant en cause leur jugement. « Les
agences de notation disaient que (la banque)
Lehmann Brothers s'en sortait très bien avant sa
faillite, et nous savons ce qui s'est passé, donc nous ne
devrions pas compter sur elles » estimait M.
Csefalvay à ce moment.
greensefa/Flickr/cc
La cour constitutionnelle muselée
La majorité des deux tiers du Fidesz est un formidable
atout pour Viktor Orbán. Outre le fait de simplifier
considérablement les débats parlementaires, surtout
lorsqu’ils concernent des lois controversées, cette
écrasante majorité permet de modifier la constitution
à sa guise. Et de limiter les pouvoirs des éventuels
garde-fous législatifs. Les compétences de la cour
constitutionnelle ont ainsi été réduites, se cantonnant
désormais aux seules questions d’ordre fiscales et aux
problèmes liés aux Droits de l’homme. Autant dire
que s’il existait des organes institutionnels
susceptibles de contenir les dérives autoritaires du
INTERNATIONAL Actualité
gouvernement de Viktor Orbán, elles ont été
neutralisées.
Mais aujourd’hui, la Hongrie ressemble de plus en
plus à ce qu’on appelle une « démocrature ». Ce
néologisme désigne un régime politique qui
fonctionne comme une dictature, sous l’apparence
d’une démocratie. Et la récente loi des médias ne va
pas contredire cette tendance.
Votée le 20 décembre dernier à Budapest, cette loi
prévoit la création d’un « conseil des médias » dont la
principale fonction est la surveillance et la sanction
des journalistes, en cas par exemple « d’information
non-équilibrée » ou dépourvus « d’objectivité
politique ». Ce conseil est autorisé à perquisitionner
les locaux de la presse sans limites, et de consulter les
sources des journalistes en cas « d’atteinte à la
sécurité nationale ». Tous les supports sont
concernés, de la presse papier traditionnelle, aux
blogs et forums (qui devront s’enregistrer
administrativement), en passant par les médias
étrangers. Les « contrevenants » à cette loi risquent
des amendes pouvant aller jusqu’à 720 000 euros.
Un prétexte pour contrôler les médias
L’objectif « officiel » de cette loi est la lutte contre la
violence et la pornographie à la télévision. Mais
devant de telles dispositions, on devine clairement que
ce n’est qu’un prétexte pour contrôler les médias.
«C’est pire que la censure sous le régime
communiste »4 s’insurge Gabor Horvath, rédacteur en
chef du quotidien Nepszabadsag (« La liberté du
peuple). D’autant que tous les membres du conseil des
médias sont nommés par le Parlement, le premier
ministre et le président du conseil, lui-même nommé
par le premier ministre. Autrement dit, le chef du
gouvernement, c’est-à-dire Viktor Orbán choisit plus
ou moins directement chacun des membres du conseil,
en poste pour neuf ans.
Le milieu journalistique a évidemment accueilli cette
loi très froidement, comme l’opposition et une partie
des jeunes hongrois. En signe de protestation,
plusieurs grands quotidiens ont arboré une « une »
totalement blanche, tandis qu’Attila Mong, animateur
de radio, a observé une minute de silence, le
lendemain du vote. Il est depuis l’objet d’une
procédure de licenciement, et risque fort d’être la
première victime de cette loi liberticide. Aujourd’hui,
les journalistes hongrois hésitent à s’exprimer
Apparition | Mars 2011 4

publiquement. La peur de la sanction est efficace. Ils
descendent néanmoins dans les rues, accompagnés
d’opposants, de défenseurs des libertés de la presse,
etc. Ils étaient encore 30 000 à défiler dans les rues de
Budapest le 27 Janvier. La Toile se mobilise elle
aussi. Surtout sur les réseaux sociaux, comme
Facebook, où plusieurs pages internet sont dédiées à
la liberté de la presse en Hongrie. « Egymillióan a
magyar sajtószabadságért » 5(1 million de personnes
pour la liberté de la presse en Hongrie) compte 82 000
« fans », et ce chiffre ne cesse de croître.
« Si des élections se tenaient aujourd’hui, le parti de
Viktor Orbán gagnerait encore haut la main ! »
explique un journaliste hongrois, témoignant
anonymement6. Il est donc difficile de mobiliser
l’opinion contre cette loi, car ce gouvernement séduit
les hongrois. Il reprend les choses en mains, de
manière autoritaire certes, mais la situation politique
reste meilleure –ou moins pire– à celle que le pays a
connu lors de la gouvernance socialiste. Les réformes
menées par Viktor Orbán répondent à un besoin. Un
besoin de changement. Mais il faut aussi préciser que
le gouvernement a la mainmise sur les médias publics,
avec trois chaines de télévision, une radio et l’agence
nationale de presse. Et quand on sait que la majorité
des hongrois ne regarde que la télévision, la
désinformation gouvernementale n’est pas loin.
" S’il n’y avait pas eu la présidence,
On en aurait peu parlé"
Et l’Europe dans tout ça ? Les réactions ont été
relativement timides au sein de l’Union Européenne,
et comme le dit Augustin Scalbert, journaliste à
Rue89 : « s’il n’y avait pas eu la présidence [de
l’Union Européenne], on en aurait vraisemblablement
peu parlé »7
Le 1er janvier, la Hongrie prenait en effet la tête de la
présidence tournante de l’UE pour six mois, au cours
desquels la situation intérieure du pays va connaître
une exposition médiatique plus importante
d’ordinaire. Pourtant, les réactions concernant la loi
des médias ont été timides, pour ne pas dire
inexistantes. C’est le Parlement Européen qui a réagi
le plus vivement, le 19 janvier, lors de la première
confrontation de Viktor Orbán avec les élus
européens. Daniel Cohn-Bendit, chef de file des Verts
européens, a critiqué la politique intérieure menée par
le premier ministre hongrois, dans un discours
INTERNATIONAL Actualité
passionné : « M. Orbán vous êtes sur le chemin de
devenir un Chavez européen, un national-populiste
qui ne comprend pas l'essence et la structure de la
démocratie ». […] « L'information équilibrée n'existe
pas. La presse doit déranger la politique, et c'est pour
cela que votre loi n'est pas une loi qui correspond aux
valeurs de l'Union européenne »8.
Quatre jours plus tard, la Commission Européenne
lance un ultimatum à Viktor Orbán, le priant de
modifier sa loi dans les « deux semaines », sinon « la
Commission se réserve la possibilité d'envoyer une
lettre de mise en demeure aux autorités
hongroises »9.Le 7 février, sous la pression
européenne, il accepte d’amender –légèrement–
certains points de sa loi. Cette dernière ne
s’appliquera donc plus aux médias étrangers, la notion
« d’information équilibrée » ne s’appliquera plus aux
blogs tandis que l’ « outrage à
minorité/individu/majorité » est supprimée.
Encore insuffisant pour les journalistes
hongrois
Pour les journalistes hongrois, c’est encore
insuffisant. Et même si nombre de députés européens
sont du même avis, Viktor Orbán ne semble pas être
prêt à faire plus de concessions. « Il n’a pas manqué
de rappeler que personne en Europe ne proteste
contre le conflit d’intérêt de Silvio Berlusconi, à la
fois propriétaire des trois principales chaînes privées
et actionnaire principal de tout l’audiovisuel public
italien en tant que président du conseil » précise
Daniel Psenny, dans Le Monde Magasine10.
En France, les politiques se sont peu prononcés. Si
François Baroin, ministre du budget et porte-parole du
gouvernement, souhaite une modification de la loi, le
4 janvier, trouvant le texte « incompatible avec
l’application d’une certaine idée de la liberté de la
presse, validée par les traités européens »11.Laurent
Wauquiez, ministre-délégué aux affaires européennes,
juge que la France n’a pas de leçons à donner à la
Hongrie. Et c’est bien vrai.
" La France n’a pas de leçons à donner"
La France, patrie des Droits de l’Homme mais pas
celle de la liberté de la presse ? Si cette phrase,
quelque peu paradoxale, peut déplaire, elle ne traduit
pas moins une vérité consternante. En 2010, la France
Apparition | Mars 2011 5

a perdu 20 places dans le classement annuel sur la
liberté de la presse, établi par Reporters Sans
Frontières12, pour se retrouver à la 44e place mondiale,
alors que la Hongrie se situe à la 23e place. Cette
situation s’explique par des pressions croissantes
exercées sur le milieu de la presse en France, souvent
par des organes liés au pouvoir politique.
La récente affaire Woerth-Bettencourt, qui a animé la
sphère médiatico-politique l’été dernier, est un des
exemples les plus saisissants de cette tendance. « Il y
a ces révélations de Mediapart, suivies par celles du
Monde, par le Point, par d’autres journaux, explique
Augustin Scalbert. Et on a constaté le cambriolage du
domicile d’un journaliste du Monde, de même à la
rédaction de Mediapart et la rédaction du Point. Mais
le pire, c’est qu’un magistrat membre du cabinet du
Garde des Sceaux est interpellé est sanctionné : il est
muté à Cayenne car la DCRI (Direction Générale du
Renseignement Intérieur [ndlr]) a demandé aux
opérateurs télécom les listes d’appel d’un journaliste
du Monde et la DCRI constate que le numéro de ce
magistrat revient souvent. Elle considère que c’est lui
la source du journaliste. Il est donc sanctionné. Et
qu’est-ce qu’on voit ? Une fois de plus, la DCRI qui
est censée protéger les français des attaques
terroristes est utilisée afin de savoir qui a
éventuellement permis à un journaliste de mettre en
cause un membre du gouvernement. La DCRI est
utilisée à des fins partisanes : en France, les
pressions sur les journalistes, et en l’occurrence, sur
leurs sources, sont vraiment très forte ».13
Cependant, la liberté de la presse, et celle des médias
français en général, n’est pas menacée uniquement par
des pressions extérieures. « L’économie française se
caractérise par l’importance de son capitalisme
familial.[…] Sur les quinze premières fortunes
françaises, cinq ont des intérêts dans les médias :
MM. Bernard Arnault (La Tribune, Investir, Radio
Classique), François Pinault (Le Point, Historia, La
Recherche), Serge Dassault (Valeurs actuelles, 30 %
du Figaro, de L’Express, du Progrès de Lyon, de La
Voix du Nord...), Jean-Claude Decaux (JC Decaux,
Avenir) et Francis Bouygues (TF1, LCI, TPS...). »
détaillait Marie Bénilde en 200314. Comment peut-on
concevoir une presse totalement libre et indépendante,
si elle appartient à des groupes « dépendent pour une
partie de leur chiffre d’affaires sur les commandes de
l‘État »15. Et lorsque que ces liens ne sont pas
économiques, ils sont personnels. Il suffit d’examiner
INTERNATIONAL Actualité
la liste des invités au Fouquet’s le soir de l’élection de
Nicolas Sarkozy pour constater une collusion
flagrante entre pouvoir politique et politique
économique, et par extension, le pouvoir médiatique.
La situation en Hongrie demeure préoccupante. Il est
regrettable que la majorité au pouvoir profite de sa
puissance législative pour imposer des mesures auto-
ritaires des plus anachroniques, après 21 ans de dé-
mocratie. S’il ne faut pas s’attendre à grand-chose de
la saisine de la cour constitutionnelle par le quotidien
Nepszabadsag le 10 février, l’Union Européenne reste
le meilleur moyen de contraindre Viktor Orbán à
revoir, et abroger, sa loi sur les médias. Mais avant
cela, il serait peut-être utile de balayer le devant de
nos portes, puisque même en France subissent des
pressions, indignes d’une démocratie comme la nôtre.
Et ce constat reste valable pour nombre de nos voi-
sins.
Quentin Siennicka
1
Daniel Psenny, « La Hongrie refuse d’être bâillonnée »,
Le Monde Magasine, n°76 (26 février 2011), p34-37
2
http://www.rue89.com/2011/01/01/la-hongrie-en-
pleine-derive-autoritaire-a-la-tete-de-leurope-183208
3
http://www.rue89.com/2011/01/01/la-hongrie-en-
pleine-derive-autoritaire-a-la-tete-de-leurope-183208
4
Daniel Psenny, « La Hongrie refuse d’être bâillonnée »,
Le Monde Magasine, n°76 (26 février 2011), p34-37
5
http://www.facebook.com/sajtoszabadsagert
6
http://www.rue89.com/2010/12/30/presse-muselee-en-
hongrie-le-cri-dalarme-dun-journaliste-182807
7
http://www.cafebabel.fr/article/36649/loi-mediatique-
hongroise-la-france-.html
8
http://www.hu-lala.org/?p=12520
9
http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/01/24/ultimat
um-de-bruxelles-a-la-hongrie-sur-sa-loi-sur-les-
medias_1470019_3214.html
10
Daniel Psenny, « La Hongrie refuse d’être
bâillonnée », Le Monde Magasine, n°76 (26 février
2011), p34-37
11
http://www.hu-lala.org/?p=11872
12
http://fr.rsf.org/press-freedom-index-2010,1034.html
13
Extrait de l’interview d’Augustin Scalbert, réalisée par
Hélène Bienvenu, le 26/01/11
14
http://www.monde-
diplomatique.fr/2003/11/BENILDE/10494
15
Extrait de l’interview d’Augustin Scalbert, réalisée par
Hélène Bienvenu, le 26/01/11
Apparition | Mars 2011 6

La compétition à
l’école
La course aux études est lancée !
A
ujourd'hui, la diffusion du modèle américain
et du « Quand on veut, on peut » fait paraître
le système scolaire français comme dénué
d'un sens de la compétitivité pour prôner les 3 grands
adages de notre république. Or la situation actuelle
semble être le théâtre de l'émergence d'un certain
« élitisme à la française », qui continue à être un sujet
de polémique. Il suffit de lancer le sujet en classe pour
qu'apparaisse des mentalités totalement contrastées.
« Que pensez-vous de la compétition à l'école ? »
dans la classe de terminale L, une majorité répond
« elle n'est pas nécessaire ». Un avis qui n'est pas
partagé par tous « il faut écraser les autres pour
avancer » pense une minorité.
FRANCE Actualité
Selon Marion de Haynin psychologue, il existe deux
sortes de compétition, « l'une peut être un moteur, le
seul enjeu étant d'être meilleur que soi-même, l'autre
mortifère car elle n'engage que la volonté
d'écrasement du rival ». Elle ajoute « On retrouve
cette dernière principalement dans le système des
notes ». Elle explique alors qu'un parent qui demande
à son enfant quelle note il a eu, mesure principalement
son niveau en le comparant à celui des autres. Elle
note alors que « des études ont prouvé que les notes
n'étaient plus des références auxquelles se fier ».
Dans une classe d'une trentaine d'élèves, le nombre
d'élèves moyen, d'élèves en difficulté et d'élèves ayant
des facilités, resterait le même d'une classe à l’autre.
Apparition | Mars 2011 7

« Le niveau des élèves peut donc évoluer, le
professeur remettra automatiquement ce cadre ». La
meilleure façon d'opérer étant selon Madame de
Haynin « la coopération plutôt que la compétition »
car tout cela entraine « un affrontement entre les
jeunes d'une même classe »
Depuis quelques années, le niveau d'étude semble
augmenter. La psychologue nous confie que « cette
bousculade à l'entrée des écoles créer une certaine
tension et accentue encore le sentiment de
compétition ». En 2009, seulement 9% des personnes
âgées de 65 ans ou plus détenaient un diplôme dans
l'enseignement supérieur, contre plus de 30% pour les
25-49 ans. Beaucoup de personnes restent toutefois
sans véritable qualification : 27,4% des français n'en
possèdent en effet aucun (ou CEP). Madame de
Haynin complète : « un double message sur le bac
circule, pour de nombreux jeunes, il est impératif de
l'avoir, mais une banalisation de celui-ci s'est mise en
place, notamment car de plus en plus de personnes y
ont accès ». En 1970, 20% d'une classe obtenait le bac
contre 63,3% en 2006.
« Nous aboutissons à une société de jeunes qui
manquent de confiance en eux »
Dans un article de Jean-François Vincent, le président
central de la coopération à l’école. L'auteur juge que
« Pour apprendre, les élèves doivent prendre des
risques, oser décrire leurs représentations », d'après
FRANCE Actualité
lui la compétition n'est pas le moteur de
l'apprentissage, « elle génère de l’anxiété. Ce qu’elle
valorise c’est le fait d’être meilleur que les autres et
non le fait d’avoir appris ».
Cette pression continuelle sur les élèves est anormale
« les conséquences sont souvent une survalorisation
de l'échec et une mise en avant du sentiment de
culpabilité face à l'échec » explique Marion de
Haynin, dans un contexte d'éducation : « Ils ne
peuvent avoir une telle volonté de perfection à un âge
si prématuré. »
En repartant de ce débat en classe de Terminale L, il
est simple se rendre compte que cette notion de
vainqueur et de vaincu est encore présente, une
intervention dans la classe échauffe d'ailleurs les
esprits : « il doit exister des classes dominantes et
d'autres dominées. »
Un problème découle de cette catégorisation des
jeunes. « Dès la petite section de maternelle certains
enfants sont déjà considérés comme « en échec
scolaire » » affirme Jean-François Vincent. En
arriverons nous au point du film de d'Andrew Nicol,
« Bienvenue à Gataca », à créer notre propre élite
sociale au moment même de la procréation ?
Nolwenn Even
Image : Léo Nicolas
Apparition | Mars 2011 8
 FRANCE Actualité

Le procès Chirac
Jacques Chirac aurait dû être jugé du 7 mars au 14 avril dans
l’affaire des emplois présumés fictifs de Paris, dont il a été le maire
de 1977 à 1995. A la même époque il est également président du
RPR (Rassemblement pour la République). La Justice va examiner
deux affaires.

P
remièrement, le une plainte qui va
procès portant sur déclencher les
la période premières
d’octobre 1990 à investigations.
novembre 1994, retient le
cas de 7 employés qui ont Mais à partir de 1995,
été payés par la mairie de Jacques Chirac
Paris mais, qui auraient bénéficie d’une
travaillé pour le RPR. En immunité pénale de
1995, le juge Éric Halphen par sa fonction de
aurait découvert des Président de la
irrégularités liées à la République. À sa sortie
rémunération de salariés de l’Élysée, il est
du parti gaulliste. Une entendu par la Justice
instruction est ouverte et nie les faits mais est
l’année suivante. tout de même mis en
L’accusation s’appuie sur examens pour prise
2 courriers, signés par illégale d’intérêt ainsi
Jacques Chirac, dans que détournement de
lesquels il favorise la fonds publiques et
promotion d’employés abus de confiance.
municipaux. De plus, ces La mairie de Paris qui
employés ont reconnu réclamait le
qu’ils travaillaient pour le remboursement de
RPR. l’argent consacré aux
Deuxièmement, la justice se penche sur l’emploi de emplois fictifs, s’est récemment retiré de l’affaire. En
21 chargés de missions par Jacques Chirac dans son effet, l’UMP a accepté de payer avec Jacques Chirac,
cabinet de maire. Il s’agirait d’emplois de 2 200 000 € à la mairie de Paris.
complaisance*. Certaines de ces 21 personnes Le procès qui devait avoir lieu le 8 mars, a été reporté
auraient travaillé pour des structures n’ayant pas de au 20 juin. Ce procès historique à désormais un avenir
rapport avec la ville et d’autres n’auraient pas travaillé incertain.
du tout. Outre l’ancien Président, neuf autres prévenus
comparaissent en justice. C’est en 1998 qu’un Lisa de San Féliciano
fonctionnaire municipal va dénoncer l’existence de
Photo : Remibetin/wikipedia/cc
ces emplois fictifs. Un contribuable parisien dépose

Apparition | Mars 2011 9

 FRANCE Actualité

Le débat sur la laïcité

ou le rappel du socle
républicain français
uoi de plus incertain qu’un début Près d’un an après le débat
Q sur la laïcité, dont l’évocation de
la place de l’Islam en France. Au
sur l’identité nationale,
mené par Eric Besson,
moment où la présidente du Front alors ministre de
National, Marine Le Pen, est estimée l’Immigration, et sollicitant
première au premier tour des prochaines l’opinion publique
élections présidentielles, dans un peu française au travers de
moins de quatorze mois, avec 24% réunions publiques, ou
d’intentions de votes, d’après un d’avis à ce sujet sur le site
sondage Harris-Interactive paru dans Le internet gouvernemental,
Parisien. Telle est pourtant la les conséquences semblent
proposition du président Nicolas incertaines, à l’heure où
Sarkozy, prévue pour le 5 avril. des militants musulmans de
l’UMP appellent la
Ce débat s’inscrit dans une sorte de communauté musulmane à
rappel, voire de consolidation, de l’une « ne pas renouveler leur
des composantes républicaines adhésion » au parti de la
françaises : la laïcité, imputable à la loi majorité, tant que ce débat
de 1905 qui mettant en œuvre la sur l’islam, prévu pour
séparation de l’Église et de l’État, en Aristide Briand, rapporteur d’une loi avril, n’aurait pas été
l’occurrence la cessation de qui fait toujours débat, près d’un siècle annulé.
financement de l’Église en France par après avoir été votée
l’État. Dès lors, celui-ci ne prend part à « Il faut aborder sans
aucune religion, laissant ainsi chaque citoyen libre de tabous tous les sujets. Il faut traiter la question de
choisir la religion en laquelle il souhaite croire, sans l’Islam, parce qu’il est appary en France après la loi
quelconque influence de l’État, ou d’être athée de 1905 » a ainsi insisté Nicolas Sarkozy le jeudi 10
(Personne qui pense qu'il n'existe aucun dieu). Par mars. À voir ce qui va en suivre et résulter.
ailleurs, Aristide Briand, le rapporteur de la loi,
déclarait à l’époque « je ne veux pas que cette loi soit Cynthia Le Bihan
un revolver contre l’Église » tout comme Jean-Louis Photo : wikipedia
Borloo qui a déclaré dimanche 13 mars que ce débat
ne doit pas apparaitre comme un « revolver braqué
sur l’islam ».

Apparition | Mars 2011 10

 FRANCE Actualité

Hadopi :
Une réelle
menace ?
Hadopi : Haute Autorité pour la
Diffusion des Œuvres et la
Protection des droits Intellectuel.

L
e 12 juin 2009 Hadopi est instituée par la loi.
Suivie par des oppositions marquées, la loi est
réajustée et renommée Hadopi II le 21
septembre 2009. Elle a pour but premièrement de
stopper les téléchargements illégaux, et également de
créer une peine moins importante que celle de la
contrefaçon (qui est de 3 ans de prison et 300 000€
d’amende).
Normalement » ces boîtes privées sont censées
surveiller le mouvement de 10 000 morceaux de
musique et 100 films au travers des réseaux Peer-to-
Peer. C'est ainsi que seul les moins « pirates » sont
stoppés par cette lois puisque les vrais accros du
téléchargement illégales ont très vite vu les failles du
système qui sont le direct-download et le streaming
pour ne citer qu'eux.

Pour ce faire, le gouvernement utilise la réponse
graduée, qui consiste à l'envoie d'un premier email
d'avertissement afin que les utilisateurs de l'ordinateur
sécurisent leur réseau, puis suivie en cas de récidive
d'un courrier recommandé et le dernier échelon de la
graduation est normalement une citation à comparaître
devant le juge.
Premier problème, peu sont ceux qui ont réellement
une boite mail associée à leur fournisseur internet et
encore moins importants sont ceux qui vont
quotidiennement vérifier leurs mails.
Pour orchestrer cette surveillance, l’Hadopi,
organisme créé par le gouvernement comme une «
Autorité Publique Indépendante », dotée de la
personnalité morale. Cet organisme fait appel à des
entreprises privées qui surveillent les réseaux de
téléchargement.
Second problème, nombreux sont ceux qui
n'apprécient pas de savoir que quelqu'un surveille le
moindre mouvement de leur part. Pas de panique ! «
De plus, cette loi est soutenue par des "majors" de
l'industrie musicale, telle qu’Universal Music Group
ou Sony BMG, qui voient bien entendu le
téléchargement illégal comme une perte importante de
revenus. Ainsi, la Hadopi permettrait de ramener la
population dans le droit chemin. Chose qui peut
sembler impossible selon Numerama, car pour les 18-
24 ans, également appelés les "natifs numériques" ils
n'ont connu comme manière de consommer rien de
plus que le P2P, le format mp3 et les DivX.
Cette loi vue comme liberticide par la plupart des
internautes, ne vas pas pour autant booster
énormément la vente de disques. Seul 13 % des
français pensent que cette loi est efficace, toujours
selon Numerama.
Il est vrai que cela est plutôt onéreux de remplir
légalement un lecteur mp3. Prenons un exemple, chez
Apple. Selon des sources incertaines, Apple aurait
vendu en tout et pour tout 800 00 IPhone et 1 million
d'iTouch en France (sûrement plus mais Apple cache
les vrais chiffres). Donc pour remplir légalement un

Apparition | Mars 2011 11


iTouch 64Go cela couterait approximativement le prix
d'une Porsche d'occasion. Soit un peu moins de 30
000€. Donc, sauf si l'argent de poche des étudiants
augmente, l'on suppose qu'ils préfèreront placer cet
argent ailleurs.
Au final, le dispositif Hadopi a plus pour but de
dissuader que de pénaliser, puisque les plus gros
poissons passeront au travers du filet. De plus, elle a
permis de perturber le système du Peer-to-Peer même
si celui-ci n'abandonne pas et au contraire va se
perfectionner pour pallier à la nouvelle menace. Ainsi
même la tentative d'esquiver la peine pour
contrefaçon qu'essaie de mettre en place l'État n'est
pas tellement sûre de réussir puisque c'est le juge qui
décidera de la peine. En conclusion, cette loi avait
plus un but symbolique que réprimandant. Les
professionnels du piratage savent que pour ne pas
FRANCE Actualité
recevoir d'avertissement, il ne fallait pas passer par les
Peer-to-Peer mais plutôt viser le streaming.
Vous m'aurez compris.
Stévenn Rieux
Photo : Omnysce / Flickr / cc
http://www.hadopi.fr/faq.html
http://fr.readwriteweb.com/2010/01/04/usages/comment-
contourner-hadopi-solutions-anti-hadopi/
http://www.pcinpact.com/actu/news/62334-commission-
acta-hadopi-michel-barnier.htm
http://dentifrice.canalblog.com/archives/2010/10/06/192
57807.html
http://www.numerama.com
http://pro.clubic.com/legislation-loi-
internet/hadopi/article-371320-1-loi-hadopi-guide.html
Apparition | Mars 2011 12
 QUOI DE NEUF DANS LE COIN ? Hennebont

Une jument de chez

nous au salon de
l'agriculture
La 48ème édition du général agricole, elle a
salon de l'agriculture finis deuxième de sa
a eu lieu du 19 au 27 catégorie à égalité avec
février 2011. la première.
Environ 678 732
entrées ont été Pour les exposants des
enregistrées, soit 4% halls équestre et canin,
de plus que l'an les journées
passé. On pouvait commençaient à 6h du
trouver au salon matin : autant dire qu’il
plusieurs halls très faut se lever tôt pour
différents : certains avoir le temps de
d’entre eux préparer les juments en
spécialisés dans les les nattant avec des
vaches, d'autres dans nattes portugaise avant
le domaine équestre, l'arrivée des visiteurs
entre autre. Les vers 9h. Les visiteurs
visiteurs avaient la quittaient le parc des
possibilité de déguster de tout : fromage, saucisson et expositions vers 19h et à ce moment-là, la fête
même certaines spécialités régionales et d'Outre-mer commençait pour les exposants : différents apéritifs
...Concernant la jument de notre région, elle se de chaque région tous les soirs, diners par région et
nomme Urbane, c'est une pouliche postière de 3 ans. après ça : quartier libre! Bien sur avant de faire la fête,
Au concours cantonal et départemental, Urbane avait il faut sortir les bêtes et les nourrir.
fini première, ce qui lui a permis d'aller à Paris afin de Andréa Quémener
représenter sa région. Au salon, lors du concours

Apparition | Mars 2011 13

 Culture

Concert. SOAJ et No
Man's Land en final du
Tremplin.
L
e vendredi 4 mars 2011, le Tremplin Jeunes
de Lanester comptait huit groupes en
compétition pour accéder à la finale du 29
avril: The Mad Dogs ont ouvert la soirée, suivi de
Stuff Addiction, Iris of Raven, Dj Tibs, Moon Diesel,
SOAJ, Diougan et No Man's Land. Chaque groupe
pouvait interpréter 3 à 4 de leurs compositions, tous
ayant leur style de musique bien à eux. Au final de
cette soirée du 4 mars, tous seront retenus pour la
finale du 29 avril, excepté Dj Tibs. À la clef, 300
euros pour le gagnant, ainsi qu'une prestation d'une
heure au Tremplin de l'année prochaine (pour le
gagnant et le second).

Parmi ces huit groupes, on retrouve SOAJ et No

Man's Land, dont certains membres sont des élèves du
Lycée Victor Hugo.

No Man's Land est un groupe hennebontais

d'appartenance rock qui mélange aussi les influences
de ses membres qui sont au nombre de 5, Axel au
chant, Rémy et Tito à la guitare (rythmique et lead),
Erwan à la basse et Emerick à la batterie. Le nom du
groupe, nous avouera Axel, a été choisi un peu au
hasard, dans un dictionnaire, pour l'affiche d'un
prochain concert au Manège à Lorient. Depuis ses
débuts, le groupe a subi quelques changements mais
la composition semble définitive depuis février 2010.
No Man's Land a déjà joué une dizaine de concerts (le
Tremplin était le second concert du batteur, Emerick,
qui a été champion de batterie de Bretagne et de
France).
groupes différents, tels que The Strokes, Jimi
Ce qui a poussé No Man's Land à se former, c'est le Hendrix, Noir Désir, ou encore les Bérurier Noir, ils
plaisir de la musique, de jouer entre potes, de faire jouent alors d'une certaine diversité qui se ressent
autre chose que les cours et de se libérer l'esprit. Pour dans leur musique.
ce qui est de leurs influences, chaque membre cite des

Apparition | Mars 2011 14

 Culture

Le groupe nous avoue c'est « l'amitié, le talent,

vouloir continuer plus tard l'envie de produire quelque
dans la musique, un souhait chose ensemble » qui les a
qui leur tient à cœur. poussé à former le groupe, «
Pendant leur concert, on a ça mènera où ça mènera »
pu découvrir trois de leurs répond Elodie. SOAJ a
compositions: « Elastic auparavant déjà joué deux
Jump » suivi de « Utopia » concerts, dont un au lycée
pour finir avec « Miséreux Victor Hugo. Le nom du
». Impossible de ne pas groupe, Spirit of a Junkie, a
remarquer que le groupe été choisi car il les
s'est déjà attiré quelques détermine, et est en accord
adeptes, qui ont d'ailleurs avec l'esprit du groupe.
été invités à monter sur Leurs influences sont le
scène. Quelques mots à grunge, le neo metal, le
retenir de leur concert: stoner, ainsi que des
générosité et forte présence groupes comme Filter, Alice
sur scène. in Chains, Korn, Slipknot
ou Skunk Anansie.
No Man's Land sera le 19
mars à la Stuff Party, aux Pour ce qui est du Tremplin,
côtés de Moon Diesel et SOAJ joue « pour se faire
Stuff Addiction, à Lanester, plaisir surtout et n'ont rien à
zone de Kerpont, et au perdre », ils y ont interprété
Manège à Lorient le 1er 4 de leurs compositions:
juillet. Step to death, Storm, To
Stoner et enfin Money as no
SOAJ est un groupe smell, qui représentent bien
lorientais de métal alternatif, l'esprit général du groupe, et
qui comme No Man's Land renforcés par leur
mélange différents styles. Il est composé également de interprétation charismatique de la chanteuse. En ce
5 membres: Elodie (chant), Julien (guitare), Alex qui concerne l'avenir du groupe : « Ça va dépendre
(guitare rythmique) Romain (bassiste/choriste) et des études, tant qu'on pourra jouer on jouera et le
Emerick (batterie). Formé depuis un an (avril 2010) plaisir sera toujours là, de toute façon y'a pas de fin,
Spirit Of A Junkie était à la base un projet de duo juste un début ».
entre Emerick et Julien, pour finalement devenir un
quintuor.

Les membres se sont rencontrés via des liens Mylène Sancandi

familiaux, des amitiés d'enfance ou encore au lycée,

Pratique
Prochaine date le 29 avril pour la final du Tremplin, salle Jean Vilar, Lanester.

Facebook http://www.facebook.com/nomansland.music
http://www.facebook.com/pages/Spirit-Of-A-Junkie/
Myspace http://myspace.com/NoMansLand56
http://www.myspace.com/spiritofajunkie

Apparition | Mars 2011 15


Un tour du
côté des
Césars
L
e vendredi 25 février, la cérémonie des Césars
a eu lieu, récompensant ainsi, des acteurs,
actrices, réalisateurs, compositeurs,
producteurs, et autres. Jodie Foster (actrice,
réalisatrice et productrice américaine), était la
présidente de la cérémonie et le maitre de cérémonie
n'était autre que le drôle Antoine De Caunes. De
nombreuses célébrités françaises étaient présentes,
dont Elie Semoun, Catherine Deneuve, Mélanie
Laurent, Kristin Scott Thomas, Audrey Lamy... Mais
des hommes politiques sont aussi venus assister à la
cérémonie: Lionel Jospin et Frédéric Mitterrand
(ministre de la culture et de la communication).
L'arrivée d’un phoque nommé Uma et d'une véritable
fanfare sur scène, a quelque peu étonné. Et tout ça
pour qui? Pour l'américain Quentin Tarantino, célèbre
réalisateur, acteur, scénariste et producteur aux USA,
qui reçoit le César d'honneur, remis par Diane Kruger!
Beaucoup de films ont été mis en avant: Des hommes
et des dieux (11 nominations, 3 Césars), The Ghost
Writter (4 Césars), La princesse de Montpensier (5
nominations, 1 César), Gainsbourg, vie héroïque (8
nominations, 3 Césars), L'Arnacoeur (5 nominations),
Potiche (4 nominations)... Le César du meilleur court-
métrage fut donné au film Logorama, mettant en
scène un monde construit entièrement avec des logos
existants tel que Macdonald, M&Ms ou encore BIC.
The social network reçut le César du meilleur film
étranger et Des hommes et des dieux pour le meilleur
film français. Les décors du film Les extraordinaires
aventures d'Adèle Blanc-sec, ont impressionné les
jurys et il repart donc avec le César des meilleurs
décors! Les costumes ne sont pas laissés dans un coin,
et le monde du 16ème siècle, mettant en scène La
princesse de Montpensier, gagne le César des
Culture
meilleurs costumes. Roman Polanski (réalisateur de
The Ghost Writter) a eu le droit de recevoir lui aussi
son César du meilleur réalisateur. Le Nom des gens
reçut le titre de meilleur scénario original.
Les acteurs quant à eux, gagnent aussi quelques
Césars... Dans la catégorie meilleure actrice, Sara
Forestier (Le nom des gens) décroche le gros lot sous
le nez de Catherine Deneuve, Kristin Scott Thomas...
Et non sans émotion! La jeune actrice était si émue,
qu'elle commençait à raconter des détails de sa vie
qu'elle n'aurait jamais avoué si elle n'avait pas obtenue
un César! Et Leïla Bekhti (Tout ce qui brille) était elle
aussi sous le choc, quand elle a reçu le César du
meilleur Espoir féminin, elle en perdait même sa
robe! Eric Elmosnino (Gainsbourg, vie héroïque)
remporte le César du meilleur acteur face au beau
Romain Duris (L'Arnacoeur) et au célèbre Gérard
Depardieu. Et l'acteur principal de Carlos, le Film
(Edgar Ramirez), est reparti en étant « césarisé »
comme le meilleur espoir masculin.
Et d'autres Césars ont été remis lors de cette soirée,
tous avec une certaine émotion. Mais quand certains «
césarisés » sortent un papier de leur poche et récitent
leur fameux discours de remerciement, ce sont
souvent eux qui disent qu'ils n'ont rien préparé, et on
n'arrive pas très bien à les croire! Nous avons bien
évidement toujours un avis, et nous ne sommes pas
forcément d'accord avec les choix des jurys, mais c'est
toujours intéressant de regarder la cérémonie. Et pour
finir, comme le dirait Quentin Tarantino :"Vive le
cinéma!", tous dans les salles obscures!
Aurore Vasselin
Photo : Georges Biard/Wikipédia/cc
Apparition | Mars 2011 16

Le phénomène Glee
débarque en France !
Glee… qui n’a pas encore entendu parler de cette série américaine
qui gagne toutes les éloges, un petit paquet de récompenses et un
tas de nominations ?
C
ette série américaine crée par Ryan Murphy
(créateur de la série Nip/Tuck), raconte
l’histoire d’une chorale mise en place par le
professeur d’espagnol du lycée McKinley, qui rêve de
renouer avec son passé au lycée où il avait gagné avec
sa chorale, le concours régional des chorales. Mais la
chorale doit affronter les manigances du coach sportif,
Sue Sylvester, prête à tous pour la détruire et garder la
vedette au sein du lycée avec
son équipe de pom-pom girls.
Les élèves de la chorale sont pris
pour les « losers » du lycée,
mais ils se battent pour enlever
les clichés et prouver qu’ils sont
loin d’être ces « losers ». Peu à
peu, les membres de l’équipe de
football et ceux des pom-pom
girls, rejoignent les rangs du
« Gleeclub ». Mais arrivera-t-
elle à gagner le concours
régional?
Entre la cheerleader présidente
du club des chastes, qui tombe
enceinte, le roi du lycée
complètement naïf, la diva
plantureuse, la diabolique coach
des cheerleaders (complétement hilarante) et la
conseillère d’orientation qui a la phobie extrême des
bactéries, on arrive à un joyeux mélange! Chaque
personnage nous livre ses différentes facettes, et on se
prend à les apprécier, même ceux qui nous paraissent
les moins sympathiques… et tout le monde y trouve
son compte ! Les grands comme les plus jeunes et les
garçons comme les filles!
Culture
La série arrive parfaitement à allier humour, drames et
musique. Quand on la regarde, on ne peut que vouloir
danser sur les rythmes endiablés et les chorégraphies
travaillées. Mais attention, elle n’est pas à prendre
pour une comédie musicale banale, ou comme une
série remplie de clichés sans intérêts particuliers. Glee
est un véritable remède à la mauvaise humeur et dès
qu’un épisode se finit, on ne demande qu’un autre!
Les chansons reprises avec brio,
nous donnent envie de
réécouter nos classiques! Parmi
elles, des titres de Beyoncé,
Lady Gaga, Madonna, Mickael
Jackson, Paramore ou encore
Bob Marley.
Les stars se bousculent pour
avoir le privilège de jouer ou
d’apparaître dans la série
comme : Anne Hathaway,
Britney Spears, Lady Gaga ou
encore Neil Patrick Harris
(How I Met Your Mother). Et
l’énorme succès aux USA en a
attiré plus d’un! Déjà deux
saisons à son effectif, il risque
d’y en avoir encore d’autres à
venir. En France, Glee débarque sur M6 et Orange
Ciné Happy. Et évidemment, on espère un grand taux
d’audience pour la série qui met en scène le
« GleeClub ». Il faut avouer qu’aux États-Unis, la
série a eu du mal à démarrer, mais elle est remontée
dès la moitié de la diffusion de la première saison! Et
depuis, elle atteint toujours une moyenne au-dessus de
10 millions de téléspectateurs.
Aurore Vasselin
Apparition | Mars 2011 17
 Culture

Le discours
d'un roi
Imaginez un homme ayant un bégaiement important
devenir roi, impossible me direz-vous? Pourtant cette
histoire est véridique. Il s'agit du roi d'Angleterre
Georges VI, père de l'actuelle reine Élisabeth. Cet
homme devra surmonter ses peurs pour appeler son
peuple à livrer bataille contre l'Allemagne nazie. Pour
cela, il bénéficiera du soutien sans faille de sa femme
(Helena Bonham) et d'un médecin peu ordinaire
(Georges Rush).

Avis: Contraint d'aller de force le voir en version

originale sous-titrée, je fus admirablement surpris de
ne pas être gêné par ce détail. Cela renforce l'esprit du
film, surtout le bégaiement de Colin Firth. Donc pour
une fois, allez le voir en version originale.
Le jeu des acteurs est formidable. Le duo d'acteurs
Colin Firth et Georges Rush fait presque le film à lui
seul. On pourrait y voir une sorte de Laurel et Hardy
dans la plupart des scènes. Firth a le rôle du prince
sérieux, tandis que Rush donne la pointe comique du
film. Quant à la prestation de Helena Bonham
Carter...que dire? D'une sobriété étonnante par rapport
à ses autres films comme «Alice au pays des
merveilles». Discrète mais ayant un rôle des plus
importants.
Ce film sort du lot par plusieurs éléments autres que le
jeu de ses grands acteurs. Plusieurs scènes resteront à
jamais marquées dans vos mémoires. De plus, les
décors sont incroyables. Surtout celui du bureau du
médecin qui, par ses couleurs, nous laisse en pleine
réflexion.
Donc, excellent film, une très bonne surprise. Si vous
ne l'avez pas vu, qu'attendez-vous? Courez au cinéma
le plus proche!
Romain Hénaff

Photo : © Wild Bunch Distribution/Allociné

Réalisateur: Tom Hooper

Durée: 1h58

Acteurs principaux: Colin Firth (Georges VI), Helena Bonham Carter, Georges Rush

Oscars: meilleur film, meilleur acteur (Colin Firth), meilleur réalisateur, meilleur scénario original

Apparition | Mars 2011 18

 LA VIE À VICTOR Le Lycée

Fête du lycée (17/12/10)

Un petit commentaire de la part d’un élève …

« J’aime cette photo car elle me rappelle un vrai bon moment passé au lycée : la fête de Noël. Moi qui suis en
seconde cette année, ce fut le premier grand évènement que j’ai vécu au sein du lycée. Je ne me souviens pas
d’avoir vécu une telle chose dans le petit collège d’où je viens.

Cet instant est vraiment unique où tout le lycée s’arrêter de travailler le temps d’un après-midi pour faire la
fête ensemble. Cette photo ne reflète toutefois pas les nombreuses et diverses activités organisées au cours de
cet après-midi, mais elle montre la fin de cette superbe journée où tout le lycée se réunit à l’intérieur du
gymnase pour que tous ensemble, élèves, professeurs et personnel, terminions l’année et nous quittions avec
un grand sourire.

J’ai déjà hâte à l’édition de l’année prochaine, mais je regrette qu’il n’y ait pas davantage de fête ou
d’animation plus ou moins similaires organisées au cours de l’année »

Chuck

Apparition | Mars 2011 19

 LA VIE À VICTOR Le Lycée

Éditorial de Jack Lang

Journal lycéen…
Élèves du Lycée Victor Hugo d’Hennebont vous vous lancez dans l’aventure. Le
mot est galvaudé ? Pas ici : vous verrez rapidement comme il sonne juste ! Pour vivre une
aventure il faut un lieu -je devrais dire un territoire-, une forme d’engagement, un
risque… Votre journal, par force, sera tout cela.
…un lieu d’expression, un territoire –chasse à la fois gardée et ouverte- où l’on se
cherche, où l’on se livre, voire où l’on se « déchire » (ho ! juste un instant, celui de la
controverse, du repenti peut-être, de la découverte de la nécessité du dialogue et du partage
sûrement), où l’on s’affirme, provoque, se jauge, insiste, se tait pour mieux convaincre.
…la découverte du pouvoir de l’écrit, de l’engagement comme nécessité, du
caractère indispensable d’affirmer son identité, de l’afficher, et tout cela au sein d’un
collectif, d’un nécessaire vivre-ensemble, véritable creuset des conflits à arbitrer, de la
parole qui s’estime seule authentique face à ce grand et vilain mot de censure.
…et pour finir un risque. Mais un beau risque. Celui du découragement devant
l’incapacité –parfois- à gérer les relations de pouvoir dans le groupe, à combattre la force
du nombre. Mais ce risque vous l’éviterez si vous vous pénétrez rapidement de la qualité
intrinsèque, impériale, de l’expérience que vous vivez, celle de l’affirmation du sens
critique et de la reconnaissance du pouvoir de l’écrit. L’un n’allant pas sans l’autre. Dans
ses Chroniques abyssiniennes Moses Isegawa attire notre attention : « Le journalisme
transforme les mots en armes ». Il n’a pas tort. Mais votre expérience sera, forte
heureusement, davantage du domaine de l’intime -comme affirmation de soi- que de celui
du grégaire –comme ralliement forcé à vos idées.
Il importera donc au final que vous n’ayez pas cédé à ce découragement que
j’évoquais à l’instant. Si vous me demandiez un conseil pour y parvenir je vous inviterais à
suivre Benjamin Constant pour qui, il pût le vérifier, « c’est un grand avantage dans les
affaires de la vie que de savoir prendre l’offensive ». Prenez donc l’offensive, mais laissez
tomber l’offense. Et bon vent !
Jack Lang

Apparition | Mars 2011 20