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BIBLIOTHÈQUE DES ACTUALITÉS INDUSTRIELLES. No 22
GUIDE PRATIQUE .* DU
DISTILLATEUR
% *■ k -
PAR
Édcmard ROBINET
d'Épernay
PARIS
GUIDE PRATIQUE
DU
DISTILLATEUR
DISTILLATEUR
TRANCHAGE, GÉNÉRATEURS
PAR
Édouard ROBINET
d'Épernay
PARIS
i889
AVANT-PROPOS
L'art du distillateur liquoriste a déjà été traité par de nombreux auteurs qui, tous,
ont plus ou moins contribué aux progrès de cette industrie. Avoir la prétention de
faire un livre entièrement nouveau, n'est pas mon but, mais j'espère y avoir ajouté
une somme de documents basés sur mes nombreux travaux sur les liquides qui
donneront à cet ouvrage une portée et une étendue qui en feront un livre complet
autant qu'il est possible en présence des progrès constants de la science.
Muni de tous les documents existants, de tous les renseignements utiles, et aidé par
de nombreuses expériences personnelles, j'ai cherché à réunir dans ces courtes
pages le p]us#de documents possibles qui puissent diriger le fabricant dans son
travail.
Profitant de la connaissance du matériel existant chez le fabricant, j'ai cherché à en
tirer tout le profit possible, aussi ai-je intercalé dans ce manuel de nombreuses
recettes qui, tout en s'éloignant un peu de sa spécialité, sont à la portée de tous et
permettent d'utiliser en tous temps le laboratoire.
Un chapitre spécial traitant des liqueurs hygiéniques, des préparations des eaux et
parfums de toilette, a été l'objet de tous mes soins.
En industrie comme en commerce, il faut tirer parti de tout, c'est ce qui m'a conduit
à cette idée que j'ai développée avec soin, l'utilisation aussi étendue que pôssible
d'un matériel existant sans grande augmentation de dépense et avec des chances
nombreuses d'un bon- revenu.
Dans les nombreuses recettes qui me sont personnelles, j'ai fait des modifications
qui m'ont été indiquées par l'expérience, mais
c'est surtout dans les conserves de sucs, de jus de fruits que j'ai cru devoir apporter
de nombreuses innovations. J'ai indiqué comme un conservateur énergique et
inoffensif, l'acide salicylique et son dérivé l'acide œnosalicylique. Malgré une
circulaire ministérielle qui en défend l'emploi, je n'hésite pas à l'indiquer, car je suis
convaincu que l'administration, mieux conseillée, reviendra sur cette prohibition
qui n'est basée sur aucun fait scientifique, au contraire : elle a soulevé la
réprobation de tout le corps médical de France et des corps scientifiques.
Dans tous les ouvrages spéciaux sur l'industrie qui nous occupe, on avait négligé
nos ménagères : c'est cependant une classe intéressante de la société ; je me suis
efforcé de réparer cet oubli, et je leur consacre un chapitre spécial qui les mettra à
même de faire une foule de bonnes liqueurs et des conserves avec leur petit
matériel de cuisine.
Tous les autres sujets ayant trait à la liquoristerie ont reçu tous mes soins; je
présente
donc au public industriel et aux ménagères cet ouvrage, non comme une œuvre
personnelle, mais comme le résultat d'un long et patient labeur, espérant qu'il leur
sera utile, et que les services qu'il pourra leur rendre le leur feront accueillir avec la
même bienveillance que mes précédents ouvrages sur les vins.
E. ROBINET.
MANUEL PRATIQUE
DU
DISTILLATEUR
CHAPITRE PREMIER
Il est assez difficile, pour ne pas dire impossible, de raire un exposé complet de
l'histoire de la distillation ou extraction de l'alcool. L'origine de cette industrie se
perd dans la nuit des temps, et on en retrouve la mention dans les auteurs les plus
anciens. Il en est de même pour le vin, qui, dit-on, l'ut découvert par Noé. Ces
notions légendaires ne sont pas des preuves historiques, mais de simples
renseignements qui nous font savoir que dans les temps les plus reculés de
l'histoire, les anciens connaissaient l'alcool et la manière de le fabriquer. 11 est
donc probable que les liqueurs alcooliques datentr'des mêmes époques. Il est
évident que la découverte de l'alcool est corrélative avec la decou-.
verte du premier appareil distillatoire; mais quel est le premier inventeur? c'est ce
qu'il est assez difficile d'établir pour les temps anciens.
La même observation est applicable aux liqueurs : leurs variétés sont si diverses
qu'elles doivent être plus anciennes que la découverte de l'alcool, car elles peuvent
se fabriquer avec du vin, du vinaigre, du jus de fruit ou de plantes fermentées. Nous
ne chercherons donc pas à jeter de la lumière dans cette question si obscure :
nous.nous bornerons à donner quelques indications sur les premiers appareils
distillatoires, qui furent le point de départ, non-seulement de la fabrication des
alcools, mais encore de toutes les liqueurs.
On trouve la mention d'appareils distillatoires dans les auteurs les plus vieux de la
Grèce ancienne : mais ces appareils étaient des plus primitifs. IL consistaient en
chaudières chauffées à feu nu audessus desquelles on exposait une couche
d'éponge: qui recueillaient les vapeurs, les condensaient, puis on les pressait pour
en extraire le jus condensé. Ce procédé, tout barbare qu'il était, permettait
cependant de faire un alcool faible de degrés, mais assez pur.
Les Romains ne parlent pas dans Jeurs ouvrage d'appareils distillatoires; cependant
ils avaient une connaissance assez exacte des phénomènes de la fermentation ; ils
faisaient du vin, de l'hydromel, et les Germains leur avaient appris à faire une sorte
de bière. L'hydromel était la liqueur par excellence des peuples scandinaves et des
raceî du midi de l'Europe et de l'Asie.
Ce que nous savons de plus positif, c'est que l'alcool et la distillation furent mis en
pratique par les
Arabes; en effet les noms alcool et alambic sont d'origine de cette langue. Ce
peuple conquérant avait produit les plus célèbres astrologues et Alchimistes de ces
époques barbares, et ce sont ces derniers qui pratiquaient la distillation pour
fabriquer leurs drogues ; ils les vendaient ensuite parmi les classes ignorantes qu'ils
dominaient.
Au dixième siècle, un médecin arabe de Bokkara, Avicenne, donne dans ses écrits
la description d'appareils distillatoires déjà assez complets, mais encore bien
primitifs. Au treizième siècle, Raymond Lulle, qui fit de si curieuses observations
sur la fermentation et ses résultats, nous entretient dans ses écrits d'appareils
distillatoires et même de rectification de ce qu'il appelait l'esprit subtil sur un alcali
avide d'eau, et c'est Basile Valentin qui, cinquante-huit ans après, nous apprit la
rectification de l'alcool sur de la chaux vive.
mable. Il se servait, pour ses travaux, d'alambics en verre, sertes de grandes cornues
primitives jamais grâce à la patience de nos anciens maîtres, malgré l'imperfection
de leurs moyens de fabrication, ils arrivaient à obtenir des produits assez bons et
assez bien faits.
D'autres auteurs, Mathioles et Jérôme Rubée ont écrit différents traitée sur la
distillation.
Jean-Baptiste Porta, Napolitain, vers la fin du seizième siècle, a aussi écrit un traité
très-complet sur la distillation, puis au dix-septième siècle, Nicol as Lefèvre, le
docteur Arnaud, de Lyon, et le chimiste Glaubert ont successivement modifié et
complété les connaissances acquises sur la distillation, tant au point de vue de
l'obtention de l'eau-de-vie que pour la fabrication des remèdes et des liqueurs.,
En 1661, Jacques Sachs publie un fort curieux ouvragé sur la vigne, l'art de faire le
vin, et enfua sur les procédés les plus perfectionnée de 1 'époque pour faire l'eau-
de-vie de vin. Kircher, le savant jésuite, en 1663, traite également cette question,
mais à différents points de vue scientifiques.
Macquer, dans ses éléments de chimie, entre dans des considérations scientifiques
et pratiques assez étudiées sur la fermentation des matières sucrées et la formation
de l'alcool. Il commence par extraire l'eau-de-vie de ses produits fermentes, puis il
rectifie cette eau-de-vie par des distillations successives et obtient ce qu'il appelle
de l'esprit ardent, et enfin de l'esprit de vin alcoolisé. Il dCcrit même avec assez
d'exactitude des procédés pour priver cet esprit alcoolisé des huiles essentielles qui
lui donnent un goût spécial. Cet auteur paraît avoir poussé assez loin ce genre de
recherches. Cependant il n'indique aucun procédé nouveau de distillation :il se sert
simplement des appareils connus jusqu 'à ce jour.
Le grand Lavoisier, dans son traité élémentaire de chimie, explique avec sa lucidité
habituelle les phénomènes de la fermentation, la production de l 'alcool, son
isolement et enfin en détermine la composition. C'est un grand progrès pour la
science; mais au point de vue pratique et industriel, rien n'est encore fait ; on est
toujours dans la plus grande enfance; cependant à la même époque,
Quel bruit n'aurait pas fait sa découverte si elle était sortie du cerveau d'un des
grands chimistes de l'époque! mais elle venait de source obscure et l'industrie, tout
en adoptant avec enthousiasme son invention, ne pensa qu'à une cbose, en tirer le
plus de profit possible, tout en cherchant à dépouiller l'inventeur. Le brevet d'Adam
est du 2 juillet 1801.
Voici la description de son appareil si simple : Le vin est chauffé dans une
cucurbite et les vapeurs, en sortant, passent dans une série de vases en forme d'œufs
chargés de vin; elles s'y condensent jusqu'à ce que le vin arrive à la température de
l'ébullition; ce premier surchargé d'alcool distille à son tour des vapeurs qui
chauffant un second récipient, lequel lui-même en chauffe un troisième et ainsi de
suite jusqu'au dernier; celui-ci ne contient plus guère que de l'alcool à un degré déjà
très-élevé qui distille à son tour des vapeurs qui viennent se condenser dans un
serpentin plongé dans un réfrigérant. En multipliant les vases intermédiaires entre
la cucurbite et le serpentin, on arrive à avoir à la fin, un alcool d'un titre très-élevé,
d'autant
plus que dans les derniers vases on ne met qu'une faible quantité d'eau pure qui lave
l'alcool.
Pour alimenter la cucurbite on se servait du vin des vases déjà arrivés à une
température assez élevée ; il y avait donc économie de combustible, continuité dans
le travail et rapidité dans l'obtention des produits.
C'était une vraie découv-erte, une révolution dans la distillerie. Aussi, malgré son
brevet, Adam fut-il accablé de procès; de tous côtés on contrefit son invention et en
1807 il mourut dans la misère et accablé de dégoûts. Il dotait son pays d'une grande
idée, mais elle le tua comme il arrive souvent aux inventeurs. Ce n'est qu'en 1837
que le conseil municipal de Rouen, voulant rendre justice à ce martyr de
l'invention, décida qu'une plaque commémorative serait placée sur la maison où
était né Adam.
CHAPITRE II
Laboratoire.
en occupera un des côtés, et le tirant d'air dans la hotte-doit être assez fort pour
entraîner les vapeurs qui s'échappent des chaudières où se font les cuites. Les filtres
et autres instruments occupent une autre partie. De nombreux rayons reçoivent les
ingrédients les plus usités, sauf les alcools ou les liquides alcooliques, qui doivent
occuper un endroit spécial.
L'étuve est un cabinet noir, parfaitement clas, où l'on peut à volonté élever la
température jusqu'à 60 degrés. C'est là que se feront quelques opérations dont nous
aurons à parler dans le cours de ce travail.
La cave où seront logés les eaux-de-vie, les esprit et autres produits qui exigent une
basse température, demande certaines conditions. Elle doit être d'un abord assez
facile, pas trop, profonde, mais cependant assez pour que la température y change
le moins possible; une exposition au nord est ce qu'il y a de mieux. Le sol en sera
.bien uni et facile^ à entretenir propre. Elle ne doit être ni trop sèche' ni trop
humide, et leF fûts doivent être placés j-ur des chantiers, sortes de grosses traverses
en
bois élevées de 40 centimètres, pour qu'on puisse facilement passer les brocs sous
les fontaines.
Orne doit jamais y pénétrer avec une lumière libre ; la grosse lanterne marine à
globe de verre, garantie par une bonne armature en cuivre, est ce qu'il a de plus
commode. La plupart des accidents qu'on enregistre proviennent de ce manque de
précaution.
Une organisation conforme à cette description est suffisante pour une fabrication
courante; on y ajoutera une étuve pour quelques fabrications spéciales de conserves
et pour la dessication de plantes qu'on a besoin de conserver soi-même, pour être
sûr de leur bonne préparation.
Dans le laboratoire, qui est la principale pièce. on doit placer, soit sur des rayons,
soit suspendus aux murs. de manière à les éloigner des influences nuisibles
fourneaux, les instruments et appareils suivants :
Une série de bassines en cuivre rouge non étamé, de toutes grandeurs, soit à fond
plat, soit à fond de cul de poule. Celles à fond plat doivent être peu profondes et
toutes munies d'anses solides. Ces objets doivent être entretenus dans l'état de
propreté le plus absolu, du reste comme tons les instruments qui servent au travail
des liqueurs. Une collection de poëlons de toutes formes et de toutes grandeurs,
ronds avec becs prolongés ou courts, également en cuivre rouge non étamé, est le
complément de cette batterie de cuisine.
Les filtres viennent après ; pour plus de solidité, ils doivent être en cuivre rouge
non étamé, munis à la base d'un robinet qui permet d'en régler l'écoulement; un
couvercle hermétique en garantit la partie supérieure contre les imp u retés qui
pourraient s'y introduire.
La figure 1 donne l'idée d'une batterie filtre organisée sur une table d'opération.
Mais ce filtre un peu primitif m'a donné l'idée d'un plus parfait qui permette de
filtrer les liquides épais, sirops et autres, à une température voisine de l'ébullition.
Voici la description de cet appareil, fort simple du reste et peu coûteux, qui
fonctionne/soit au moyen de la vapeur, soit au moyen de l'eau chaude.
Le filtre -A plonge dans un récipient en cuivre B, qu'il traverse et auquel il est fixé
d'une manière hermétique par les joints de caoutchouc, D prise de vapeur, E robinet
d'écoulement des eaux de condensation- G ouverture pour marcher à l'eau chaude.
Quand on veut faire fonctionner l'appareil, on installe son filtre comme d'habitude;
puis, quand il est plein du liquide à filtrer, on ouvre la prise de vapeur D ; la
capacité B se remplit de vapeur qui, enveloppant le filtre, empêche la matière à
filtrer de se refroidir. On peut filtrer ainsi les sirops le* plus épais. Si l'on n'a pas de
générateur à sa disposition, on ouvre l'ouverture F et on remplit le récipient B d'eau
bouillante; on ferme et on entoure le tout d'une flanelle. L'eau se conserve chaude
pendant assez longtemps.
.]on ne les meilleurs résultats. Il est nécessaire d'avoir également une série
complète de tamis de crin et d'étamines, tout cela entretenu avec une propreté
rigoureuse. Puis vient la série des conges en bois et en cuivre, terrines en grès et
terre vernisée, cruc-~ fhes, brocs en cuivre et en bois, sébiles, seaux en bois,
•n cuivre, en fer blanc. Un cylindre à torréfier le
•afé, un moulin à café qui ne doit servir qu'à cet usage, un ou deux mortiers en
marbre ou en pierre de différentes grandeurs, destinés à piler les substances dont on
a besoin. Éviter d'y piler les fruits :.cides. Un mortier en fer muni de son sac en cuir
pour ' piler les racines sèches et faire les poudres.
Toute une série de siphons en cuivre et en verre, t-t des tubes de verre de différents
calibres. Des rompes à recouper en cuivre. Une pierre à broyer avec son broyeur
pour pulvériser différentes substances. Toute une série de récipients en verre de
toutes les grandeurs; l'industrie en fournit actuellement de très-solides et de très-
bien faits. Une série complète de puisards, pochons, écumoires de toutes grandeurs,
en cuivre ronge; des spatules en bois, en verre et en cuivre. Des râpes de différentes
grosseurs..
Une presse à fruits. Nous conseillons celle de MM. Mabille frères, d'Amboise ; elle
est d'un mécanisme fort simple et d'une grande énergie ; de plus elle est peu
coûteuse et peut se déplacer à volonté. Cette presse doit être munie de grilles de
différentes grandeurs.
La cuisine.
Il sera muni de tous ses accessoires: pelles, boutefeu, pincettes, pinces, etc.; en un
mot, rien ne doit manquer.
Sur un autre fourneau doit se trouver la série des appareils à distiller que nous
allons décrire; ils sont au nombre de quatre :
— à tête de maure;
— à colonne;
— en verre.
Voici leur description successive :
fig. G B. Ce double fond repose sur des cales qui le maintiennent à trois ou quatre
centimètres du fond: on verse les plantes à distiller, puis l'eau ou autre ; on pose
alors le chapiteau C dont on a enlevé le bain-marie B, on met le col de cygne en
communication avec le réfrigérant, et on chauffe. Si au contraire on veut distiller au
bain-marie, on enlève le double fond de la cucurbite, on la remplit d'eau jusqu'à la
hauteur voulue, on met le bainmarie B qui plonge dans l'eau et on place le
chapiteau.
Comme on le voit, la manœuvre de cet appareil est des plus simples et permet
d'opérer de deux manières différentes.
L'alambic à tête de maure, fig. 5, est un instrument qui ne diffère du précédent que
par la forme du chapiteau et par l'allonge qui est droite et grosse. Il y a une
cucurbite, mais pas de bain-marie; il est remplacé par une modification qui a son
emploi spécial; c'est l'appareil 0, représenté dans la figure 5 et formé d'une demi-
sphère percée de trous ; on y place les plantes, les feuilles ou les fleurs qu'on veut
distiller, on met de l'eau dans la cucurbite, on place dessus à une certaine distance
de l'eau l'appareil 0, puis le chapiteau. Quand l'eau se vaporise, elle est obligée de
traverser l'appareil et les plantes, et la distillation s'opère à la vapeur. Cette
disposition est très-bonne pour faire les eaux aromatiques, l'absinthe; car la vapeur
n'enlève" que les huiles essentielles et laisse les produits acres.
L'alambic en verre est une cornue ordinaire ou un ballon, dont l'allonge vient
plonger dans un ballon en verre muni d'un tube de sûreté et sur lequel on fait couler
de l'eau froide.
Cet appareil, petit de dimensions, n'est guère employé que pour des essais.
Autrefois il constituait le principal appareil des distillateurs; mais, depuis qu'on a
tant perfectionné l'outillage de cuisine, il w'a plus de raison d'être, si ce n'est pour
faire des essais sur des matières très-délicates, ou lorsqu 'on opère sur de petites
quantités.
Différents fabricants ont modifié et amélioré les appareils à colonne, M. Egrot entre
autres ; mais nous laissons aux distillateurs le soin de choisir ceux qu'ils croient les
plus appropriés à leur industrie.
Les fourneaux. Je ne m'étendrai pas sur la description des fourneaux. Cette partie
est du ressort . d'une autre industrie; à l'heure qu'il est, les fumistes ont acquis une
assez grande expérience ; -on peut s 'en rapporter à eux pour la construction de ces
appareils. Les seules conditions à bien déterminer, c'est qu'ils soient d'un
maniement facile et commode, munis de grilles solidement établies, de portes
s'ouvrant et se fermant facilement, et qui, combinées avec les registres de tirage,
permettent de régler avec facilité l'activité du feu. Du reste tout cela dépend d1)
combustible qu'on a à sa disposition. Il faut que le fourneau ne laisse échapper ni.
fumée ni cendres, car la plus grande propreté doit régner dans tout notre travail. La
hotte qui surplombe le fourneau doit, comme je l'ai déjà dit, avoir un fort tirage, de
manière à enlever rapidement toutes les vapeurs produites par les évaporations et
les cuissons.
Le dessus du fourneau doit être en faïence, pour en faciliter le lavage, et une prise
d'eau se trouvera à portée de la main, pour pouvoir combattre de suite un
commencement d'incendie, s'il s'en produisait.
— à 85 — 81,1 —
— à 59 — 85,8 —
De la rectification.
Dans la fabrication des liqueurs alcooliques, il arrive souvent que les fabricants ne
peuvent les faire par infusion ou par le mélange d'alcoolat.ures ou de teintures des
aromates à employer. 11 faut avoir recours à la rectification. Pour cela on pratique
la distillation de ces produits avec du 3/6, soit à feu nu, soit au bain-marie. Le bain-
marie est préférable à tous les points de vue, d'abord parce qu'il évite les accidents
du feu, puis parce qu'une distillation ou une rectification lente est préférable sous
tous les rapports.
Quand on a à traiter des produits renfermant des huiles aromatiques et des résines,
ce procédé de rectification avec des alcools est de tout point préférable. Les huiles
et les résines sont ramollies et la partie aromatique se dégage bien plus facilement.
De plus on obtient des produits infiniment plus fins et plus délicats, car les huiles
lourdes et les produits acres ne passent pas à la rectification, à moins qu'on ne
pratique l'opération delà cokobation. Cohober une liqueur, c'est verser sur le résidu
de la distillation le liquide déjà distillé pour continuer l'opération sans
s'interrompre. On obtient par ce moyen plus de produit aromatique, il est vrai, mais
on est exposé à entraîner des produits inférieurs ; de plus, le contact prolongé des
matières à rectifier avec la chaleur peut amener des modifications peu heureuses
dans le résultat. En thèse générale, une opération de distillation et de rectification
doit
La rectification se fait dans des appareils à colonne et à bain-marie que nous avons
déjà décrits fig. 4. Nous n'y reviendrons donc pas. Du reste nous aurons occasion de
traiter de nouveau cette question, quand nous nous occuperons des liqueurs à base
alcoolique. Pour le moment, nous nous contentons d'indiquer en gros les principes
généraux de la distillation et de la rectification.
Des filtres.
Ce filtre, conforme à celui des raffineries, remplit le même but ; ainsi l'on obtient
une bonne clarification des sirops, mais en même temps une déco, loration.
CHAPITRE III
L'eau est Je premier élément constitutif de la masse terrestre, et est en même temps
la base des matières qui entrent dans la fabrication des liqueurs et des alcools, quels
qu'ils soient ; une étude sérieuse et approfondie en est donc indispensable et mérite
à juste titre toute notre attention.
L'eau fut considérée longtemps comme un élément, mais à la fin du siècle dernier,
Cavendish en indiqua la composition ; Lavoisier, Monge, LefèvreGéneau, Meunier,
Fourcroy et Vauquelin, à la snite de longues et sérieuses études, en établirent la
synthèse, et elle rentra dans la loi commune des corps composés ; l'étude en fut
poursuivie par un grand nombre de chimistes.
Les propriétés chimiques et physiques de l'eau sont assez simples. Elle se présente
à nous sous trois aspects différents : liquide, gazeux, solide.
Le premier état, l'état liquide, est celui où elle existe à la surface de la terre pour
former les sources, les rivières, les fleuves, puis les mers. Elle occupe la plus
grande étendue de notre globe, mais elle s'y présente sous des aspects très
différents. L'état gazeux est celui où elle existe à l'état de nuages, de vapeurs, soit
dans l'atmosphère, soit dans les milieux chauffés. On sait que l'eau, sous l'influence
d'une température de + 100 degrés, et,
Au point de vue chimique, l'eau jouit d'un certain nombre de propriétés qu'il est bon
de connaître :
L'eau n'exerce aucune action sur les réactifs colorés, elle ne se décompose pas par
la chaleur ordinaire. Le platine seul, dans certaines conditions, peut la décomposer.
Quelques corps simples, eux, décomposent l'eau, le chlore par exemple. Le
charbon, le potassium, le fer, s'emparent de son oxygène et dégagent son
hydrogène.
-L'eau se mélange avec une foule de corps sans en modifier la composition ; elle ne
fait qu'en changer l'état.
L'eau à l'état liquide est inodore, insipide, incolore.-En masse elle prend une teinte
verdâtre. Sa densité maximum est à + 4 degrés, un litre pèse alors exactement 1
kilogramme.
L'eau tient en dissolution non-seulement les sels et. les autres corps, mais encore les
gaz, qui ne se combinent pas avec elle le plus généralement : on peut les en chasser
par une élévation de température plus ou moins forte. Mais quand les gaz se sont
combinés avec l'eau, la chaleur est impuissante pour les séparer.
Plus la température de l'eau est basse, plus elle est. apte à dissoudre une grande
quantité de gaz. Pour les liquides et les solides le contraire se passe : plus la
température de l'eau est élevée, plus elle dissout de ces corps. Ainsi. quand on
refroidit une dissolution concentrée d'un sel dans l'eau, il se produit souvent une
séparation des deux éléments et le sel se cristallise; cette considération est à noter,
car elle nous servira plus tard pour le degré possible à donner aux sirops de sucre.
L'eau dissolvant une foule de corps, il n'est donc pas étonnant qu'on en retrouve un
grand nombre dans celles dont on est souvent obligé de se servir. Les eaux de puits,
d'étang et de rivière, ont des compositions entièrement variables et leur étude ne
manque pas d'une importance réelle dans l 'industrie qui nous occupe. En effet,
dans l 'art du liquoriste, il est de toute importance d'employer des eaux d'une pureté
aussi absolue que possible, car les éléments qui s'y trouvent dissous peuvent
exercer une influence nuisible sur les éléments qui entrent dans la composition des
liqueurs, des teintures ou des extraits. Je crois donc que quelques
notions d'analyse chimique des eaux, ne seront pas déplacées dans ce livre tout
pratique.
Le premier point à examiner dans une eau qu'on veut employer, c'est de s'assurer si
elle est bien blanche, inodore et sans saveur. Ces différents points n'offrent aucune
difficulté à établir. Puis on s'occupe de sa limpidité, ce qui est un point qu'il ne faut
pas négliger, car nul n'ignore que certaines eaux sont infiltrables.
Dans la plupart des cas, un simple filtre en pierre suffit pour donner à l'eau une
limpidité parfaite, mais ce mode est peu pratique pour une grande exploitation ; il
en est de même poùr le filtrage au papier ou à la chausse. De plus, ces modes de
filtres ne tendent pas à priver l'eau des goûts ou des odeurs qu'elle pourrait avoir, ni
même de sa couleur. Le procédé le plus parfait et le plus rationnel, pour priver l'eau
de tous les corps étrangers et des gaz qui peuvent en altérer la pureté, est l'emploi
du filtre suivant.
privée des gaz nuisibles qu'elle peut contenir. Ce filtrage est rapide, et un filtre bien
préparé n'a besoin d'être renouvelé que tous les mois. Les éléments n'en sont pas
perdus ; on peut laver le gravier et revivifier le charbon par une élévation de
température modérée.
Dans le cas où l'on aurait affaire à des eaux trèsimpures, on pourrait dans le nombre
des couches de charbon, composer les deux inférieures avec du noir animal. La
dépense serait légère, et on arriverait ainsi à un résultat parfait.
Maintenant, il est bon de s'assurer si l'eau ne contient pas des matières organiques;
pour cela il suffit d'en verser dans un verre à expérience bien propre et d'y laisser
tomber quelques gouttes d'une dissolution concentrée de chlorure d'or; si l'eau
prend une teinte violette, c'est qu'elle contient des matières organiques qui ont
réduit le chlorure d'or. Il faut alors les rejeter pour la fabrication des liqueurs
colorées, car elles en détruiraient la couleur dans un grand nombre de cas.
Somme composés chimiques à rechercher dans l'eau, un seul a une grande
importance, c'est la chaux, soit à l'état de carbonate, soit à l'état de sulfate. Pour
cette recherche on emploie une solution d'oxalate d'ammoniaque ; s'il y a des sels
de chaux, il se produit immédiatement un abondant. précipité blanc. Mais cela ne
nous fixe pas sur la nature du composé. Pour savoir si l'on a affaire à un carbonate
ou à un sulfate, on procède comme suit : on fait une première épreuve en versant
dans l'eau une certaine quantité d'oxalate d'ammoniaque, on examine le dépôt, puis
dans un autre verre on met la même quantité d'eau, on l'acidifie par quelques
gouttes d'acide azotique AzOs pur, puis on ajoute un peu de solution de chlorure de
baryum. Il se forme alors un précipité de sulfate de baryte, et la différence de
précipité qui existe dans les deux eaux vous indique en gros la proportion de
carbonate et celle de sulfate. Cette expérience simple est suffisante pour l'industrie.
Il y a bien des essais hydrotimétriques, mais je ne les décrirai pas; seulement, si le
fabricant a assez de connaissances pour se servir de ce procédé, cela vaudra mieux,
car il pourra faire de suite un dosage très-régulier de son eau et en tirer un profit
réel.
L'eau distillée.
Tout le monde connaît la manière de faire l'eau distillée : rien n'est plus simple;
aussi je n'insisterai
L'eau distillée est propre au coupage des alcools et liqueurs déjà faites qu'on veut
allonger, car de l'eau ordinaire y produirait inévitablement un trouble, et il faudrait
de nouveau les filtrer, ce qui serait une perte de temps et de marchandise. Pour la
confection des sirops, il est inutile d'employer l'eau distillée, puisque de toute
manière ils doivent être filtrés. Pour les eaux-de-vie et rhums, c'est autre chose; en
les coupant avec de l'eau distillée, on évite de les troubler. Il y a donc tout avantage
poui le distillateur à avoir toujours une provision d'eau distillée pour certains
usages.
L'eau distillée n'ayant aucun goût, a donc un emploi tout indiqué dans la fabrication
de certaines liqueurs délicates.
Nous en avons terminé avec ces quelques indications des soins à prendre dans le
choix des eaux leur filtrage et leur conservation ; nous ne saurions trop
recommander aux liquoristes de ne pas perdre de vue ces indications, sommaires,
mais indispensables pour un travail bien fait.
CHAPITRE IV
Le sucre.
Le sucre est, après l'eau, le produit le plus employé par le fabricant de liqueurs ; il
est donc bon de l'étudier à différents points de vue.
Le sucre cristallisable a pour formule C12 HU 011 tandis que la formule du sucre
incristallisable est C12 H12 O12. Ce dernier lui-même se divise également en
plusieurs classes qu'il sera utile d'étudier.
Ainsi il y a les sucres de fruits et les glucoses qui ont bien la même formule
chimique, mais qui diffèrent sous certains rapports.
Le sucre dit de canne ou de betterave est le seul et véritable sucre qui, dans
l'industrie, porte ce nom.
Je ne décrirai pas sa fabrication, cela sort du cadre de ce travail ; seulement je
rappellerai son origine. L'un est extrait de la canne à sucre (saccharum officinarum,
de la famille des Graminées) qui croît dans les colonies et les pays chauds. L'autre,
de la betterave (Betta, famille des Chénopodées, tribu des Cyclolôbées) qui se
récolte dans les pays tempérés d'Europe.
Ces deux sucres sont identiques comme formules chimiques ; mais ils diffèrent
sensiblement comme ,goût; cependant, par le raffinage, on parvient faci1ement à
faire disparaître ces deux nuances, et on obtient un sucre blanc parfaitement neutre
de goût.
Le sucre le plus généralement employé par les liquoristes est celui qu'en terme de
raffinerie, on appelle la bonne quatrième : ce n'est pas le sucre absolument blanc, il
a une légère nuance, mais il est assez franc de goût pour leur usage.
Les sucres bruts sont de différentes natures; ceux de canne, quand ils sont de la
qualité dite terrée, comme les sucres de la Havane, pourraient être employés par les
liquoristes, mais ceux de betterave ont conservé un goût d'origine trop fort pour que
leur emploi soit possible.
Les sucres raffinés se divisent en plusieurs qualités : la première, les quatre cussons
en pains de 3 à 4 kilogrammes, les caboches dont le sommet du pain n'est pas
pointu ; les lumps en pains de 8 à 15 kilogrammes, sucres d'une siccité imparfaite;
les bâtardes, sucres d'une nuance jaune sentant la mélasse, et enfin les vergeoises,
la dernière sorte de raffinés.
Ces trois dernières qualités sont peu propres à la fabrication des liqueurs fines ;
cependant pour les liqueurs communes et bon marché, on peut encore employer les
lumps, mais en traitant le sirop d'une manière spéciale.
Le sucre raffiné de bonne qualité doit être blanc, cristallin, dur et brillant; il doit
être assez sec pour qu'un choc le rende phosphorescent dans l'obscurité. Sa saveur
doit être douce, sans goût trop prononcé. Sa solubilité dans l'eau dépend un peu de
la manière dont il a été fait ; mais à l'air il
ne doit pas être hygroscopique, car sans cela il contiendrait des mélasses ou des sels
étrangers.
Quand on le pulvérise ou qu'on le pile, son goût, est modifié; il sent le cuit, la pierre
à fusil, goût assez désagréable ; c'est ce qui explique ce fait, qu'un verre d'eau
sucrée fait avec du sucre pilé ou rapé est répugnant à boire.
A la température ordinaire, l'eau dissout trois fois son poids de sucre, et toutes
proportions à l'ébullition.
Il est soluble dans l'alcool faible, mais peu dans l'alcool anhydre, insoluble dans
l'éther. Sa densité est de 1,6.
Le sucre attaque le fer sous l'influence de la chaleur, mais il n'a aucune action sur le
cuivre, le plomb, le zinc, l 'étain et le mercure. Ces connaissances pourront nous
servir pour le choix du métal propre à la fabrication des ustensiles que nous aurons
à employer.
Le sucre se combine également avec les bases et forme des sucrates avec la potasse,
la chaux, la baryte et la soude ; il faut donc éviter la présence de
ces corps dans les dissolutions sucrées, car elles entraînent une perte.
Les quelques détails que nous venons de donner et les tableaux qui les suivent sont
suffisants comme connaissances pour la pratique du liquoriste. Nous entrerons dans
d'autres détails quand nous traiterons de la fabrication des sirops.
Il y a un grand nombre de sucres incristallisables, qui tous sont plus ou moins aptes
à être employés par notre industrie ; j'éliminerai de 'sui\e ceux qui ne pourront avoir
d'emploi pour le but
que nous nous proposons d'atteindre ; d'abord,,tous les sucres de fruit en général,
car ils ont un goút trop prononcé pour que leur emploi soit possible.
Le seul sucre incristallisable qui puisse avoir un intérêt pour nous, c'est le sucre
interverti appelé glucose.
Le glucose a pour composition C'2 H12 012 + 2 HO ; il est le résultat de l'action
des acides sur les fécules et les amidons. Il se sépare de l'eau en petits cristaux
mamelonnés. Il se dépose desa dissolution alcoolique én tables carrées ou en
couches ; sa saveur est légèrement sucrée. Il faut 2 parties et demie de glucose pour
sucrer autant que 1 partie de sucre de canne. L'alcool dissout plus facilement le
glucose que le sucre de canne: mais le glucose est moins soluble dans l'eau que le
sucre de canne; il exige, pour se dissoudre, une fois et un tiers son poids d'eau
froide. Il est soluble dans l'alcool absolu, bien qu'en faible proportion, -et peut y
cristalliser.
Comme le sucre cristallisable, il est transformé par les acides et se combine avec
les bases pour former des glucosates. Comme pour les autres sucres, il faudra éviter
de mettre le glucose en présence de ces bases pour empêcher les combinaisons et
par conséquent une perte de la matière première.
jours au contraire un goût sui generis qui le rend ', impropre à un grand nombre
d'emplois. Cependant il peut encore être employé dans beaucoup de produits des
liquoristes et des confiseurs, pour les sirops rafraîchissants, les gelées et les
produits qu'on est obligé de vendre à bas prix. On arrive, par des filtrages sur du
noir animal bien préparé, à lui enlever une partie de son goût et à le neutraliser
assez pour que son goût ne domine pas celui des aromates qu'on y ajoute.
Mais nous reviendrons sur ce sujet quand nous traiterons du sirop en général.
Nous connaissons maintenant les sucres, assez du moins pour passer à leur emploi.
Des sirops.
Quand on fait fondre dans de l'eau parfaitement pure, même de l'eau distillée, du
sucre blanc, la première qualité des raffinés, on n'a pas un liquide transparent ; loin
de là, il est trouble, et, si on le porte à l'ébullition pour faire ce qu'on nomme le
sirop, il est d'une limpidité imparfaite, impropre à l'emploi que lui destine le
liquoriste. Il faut donc le clarifier.
Pour cela on emploie l'albumine qu? se coagule à la chaleur et forme une masse
filtrante très-fine, laquelle produit une clarification parfaite.
prends une certaine consistance, ce qui permet de l'enlever avec une écumoire en
cuivre non étamé. Cela fait, on pousse de nouveau le feu, de manière à avoir une
ébullition régulière qu'on fait produire facilement sur un des côtés delà bassine par
un tour de main assez aisé à pratiquer. La nouvelle écume se rassemble à la partie
opposée de la bassine et on l'enlève alors au moyen d'une écumoire. Pendant le
cours de cette ébullition, on ajoute peu à peu environ 3 litres d'eau qu'on verse
toujours de trèshaut et en écumant, chaque fois.
A ce moment, le sirop ne forme plus qu'une petite écume blanchâtre et a acquis une
grande transparence ; on pousse l'ébullition jusqu'à ce qu'il pèse 31 degrés environ,
et à ce moment on le passe dans une chausse de laine fine bien propre ; il filtre
limpide et avec cet aspect cristallin qui caractérise le sirop de sucre bien clarifié.
Prenez une chausse de flanelle un peu forte, flanelle de santé double, disposez votre
chausse sur son trépied, puis dans la quantité de sirop nécessaire, pour la remplir
d'un seul coup, délayez huit ou dix. feuilles de papier à filtrer blanc, que vous avez
au préalable bien lavées dans de l'eau chaude et réduites en bouillie. Cette pâte est
mêlée au sirop que vous versez brusquement dans la chausse de
Il arrive cependant quelquefois qu'on a des sucres qui donnent des sirops gras très-
difficiles à filtrer. Ce sontles sucres qui, par suite d'humidité ou d'une cause
quelconque, ont pu commencer une fermentation visqueuse ; il est facile de parer à
cet accident en ajoutant à la cuite du sirop quelques grammes d'acide acétique ou de
l'eau de chaux bien claire. Cette eau se prépare en mettant à fondre de la chaux vive
dans de l'eau, en agitant vivement et en laissant reposer jusqu'à clarification, ce qui
arrive au bout de quelques heures.
L'emploi de l'acide acétique me parait préférable à celui de la chaux qui, elle, forme
des saccharates de chaux; ceux-ci, plus tard, peuvent nuire dans les sirops par leur
action sur certaines matières employées pour la teinture des divers produits qu'on
est appelé à fabriquer.
désagréable et répugnant. Il est donc plus prudent de s'en tenir aux blancs d'œufs.
Mais pendant tout le cours de ces opérations, il s'est produit des déchets, des
écumes, trèsriches en sucre, qu'il faut surtout ne pas perdre.
Les écumes mises de côté sont placées dans une bassine avec une certaine quantité
d'eau, et le tout est porté à l'ébullition pendant quelque temps, puis versé dans une
chausse de laine un peu forte, de manière à pouvoir lui faire subir une légère
pression quand tout le liquide paraît écoulé. Il ne reste plus alors dans la chausse
qu'une masse grise d'albumine coagulée qui ne conserve pour ainsi dire pas de
sucre. Le jus sucré obtenu par ce traitement peut être employé à faire de nouveaux
sirops ; il ne se conserve pas et doit, autant que possible, être employé de suite.
Comme il n'est pas toujours possible d'employer des sucres parfaitement blancs et
surtout des glucoses, il est bon d'avoir un moyen de les amener à un état de
blancheur aussi parfait que faire se peut, qualité indispensable pour les sirops.
bans ce but, on emploie le même procédé que celui usité dans les raffineries, c'est-
à-dire le noir animal qu'on additionne de charbon de bois lavé. Cette opération se
pratique en même temps que la clarification; nous n'en décrirons que
sommairement les détails, pour ne pas nous répéter.
on met 50 kilog. de sucre à employer, mais bien concassé, puis 30 litres d'eau et 6
litres)d'eau albumineuse préparée comme nous l'avons déjà indiqué; on place le tout
sur un feu doux, on agite, et quand le sucre est fondu on ajoute un mélange fait de 2
kilog. de noir animal en poudre bien lavé, et 1 kilog. de charbon de bois lavé et
pulvérise. On porte alors le mélange à l'ébullition, et quand l'écume se forme, on la
fait tomber en ajoutant en deux fois 2 litres d'eau albumineuse; puis on écume
comme précédemment et on fait cuire son sirop. Quand il est arrivé au point voulu,
on le jette sur une chausse où il se filtre d'abord trouble, mais s'éclaircit au bout
d'un instant. Les premières parties passées sont rejetées sur le filtre qu'on tient le
plus près possible du feu pour éviter l'abaissement de température des sirops.
Comme on le voit, l'opération est fort simple et peu coûteuse, car il n'y a que peu de
perte. Quand tout le sirop est passé, on lave la chausse à l'eau bouillante de façon à
enlever tout le sucre qu'ont pu garder le noir animal, le charbon et l'albumine, puis
on retourne la chausse pour enlever le résidu pâteux qui ne doit pas être perdu, mais
servir à de nouvelles opérations; pour cela il faut le revivifier, c'est-à-dire le
débarrasser de toutes les matières iqu'il a pu retenir.
Pour revivifier le noir animal, il y a plusieurs méthodes; celle des raffineurs, qui.
consiste à le porter au rouge sombre dans des vases en fonte parfaisaient clos ; mais
à cause de son mélange avec du charbon de bois, cette opération occasionjieraifc-
des-pertes. Un procédé plus simple, c'est le suivant
Amené-kl'état pâteux, avec ée l'eau, le noir est mis dans un vase de grès et on
l'additionne d'une certaine quantité d'acide chlorhydrique, 125 à 140 grammes par
kilog. de charbon sec ; on agite fortement et on laisse agir une bonne heure, puis en
ajoute une grande quantité d'eau bouMlante ; on brasse, on laisse reposer, on
décante et en recommence quatre fois cette opération; on décante eucore, on laisse
sécher et en pulvérise de nouveau la masse. Le charbon, ainsi préparé, peut encore
servir pour de nouvelles opérations de décoloration. Cette méthode simple donne de
fort bons résultats.
Les résultats donnés par ce filtre sont très-bons, mais ne dispensent, pas de traiter
les sirops par l'eau albumineuse, comme nous l'avons expliqué au commencement
de ce travail
Le noir employé pour les filtres Dumont se revivifie par le procédé des raffineurs
ou par le procédé à l'acide chlorhydrique ; nous préférons cependant le procédé des
raffineurs, par lequel le noir est plus actif.
Les filtres Dumont se font de toutes dimensions, selon les usages et l'importance
des exploitations; mais il est une modification que nous sommes heureux de
pouvoir indiquer : quand on a à filtrer des sirops légers, l'opération marche
facilement ; mais quand on traite des sirops de 35 à 36 degrés, il y a une grande
importance à ce que la chaleur de la masse ne diminue pas; sans cette précaution, le
sirop s'épaissit et ne passe plus que difficilement.
Pour obvier à cet inconvénient, j'ai eu l'idée d'entourer le filtre d'une double
enveloppe @<ù on. peut faire passer un courant de vapeur produit par un simple
alambic ; il n'est pas nécessaire qu'elle aitrune pression plus élevée que une
atmosphère. Gomme cela, la masse tenue dans un milieu, chaud ne se refreidit pas.
On pourrait encore l'entourer d'un corps isolant, comme de la mousse de verre,
Il y a un grand intérêt à filtrer les sirops le plus chauds possible ; le noir a plus
d'action et les gaz, plus dilatés, sont plus facilement absorbés.
L'emploi du filtre Dumont, bien organisé, a donc un grand avantage et, partageant
l'avis de nombreux spécialistes, nous n'hésitons pas à le recommander.
Quant aux autres méthodes de décoloration et de clarification des sirops qui sont
souvent prônées par des industriels peu délicats, nous conseillons aux distillateurs
de les éviter ou sinon de ne l'aire des essais qu'en petit, avant de changer leur mode
de faire.
Quoique le liquoriste n'en ait pas un besoin absolu, il est bon qu'il connaisse tous
les termes employés pour exprimer les différents degrés de cuite auxquels on
amène le sucre. Ces dénominations sont nombreuses ; en voici la graduation :
Le grand et le petit lissé ou à la nappe signifie que lorsqu'on plonge une écumoire
dans le sucre cuit, et que l'on passe dessus l'index, qu'on le met en contact avec le
pouce; on sépare ensuite les deux doigt?, et il se forme un petit filet qui s'étend sans
se rompre.
Sucre 00 caramel. La cuite au caramel &e reconnaît à la légère teinte jaune que
prend le sucre et à l'odëur de sucre brûlé que prend la cuite. Il y a de grandes
variétés de cuite au caramel selon l'usage qu'on veut en faire. Mais cette cuite est du
ressort de la confiserie et n'a aucun intérêt pour nous, à moins qu'on ne veuille faire
du caramel, cas où il faut pousser la cuite jusqu'à ce que le sucre prenne une teinte
brun foncé.
Toutes ces différentes cuites sont sans grande importance pour le liquoriste; le
pèse-sirops le dispense de cela et c'est avec-cet instrument qu 'il doit surtout
travailler.
Des Densimètres.
Le pèse-sirops est un aréomètre à volume variable, destiné à peser les liquides plus
lourds que l'eau. Celui construit par Beaumé est basé sur les principes suivants : le
0 marque le point d'affleurement de la tige dans l'eau distillée à la température de
plus de 12 degrés 5 centigrades. Le 15e degré est donné par une solution de 15
parties en poids de sel marin dans 85 parties d'eau à la même température; ces 15
degrés sont inscrits reportés do haut en bas peur former 30,45 degrés et ainsi de
suite.
Cet instrument est basé sur un point faux et sur une température irrégulière, il est
donc vicié dès son origine ; mais pour le genre d'emplois auquel nous le destinons
dans la pratique du liquoriste, il est d'une exactitude suffisante.
M. Beplais, lui, donne un pèse-sirops dont le point de départ 0 est l'eau distillée, et
le 50° degré le point maximum où il peut se mouvoir dans le mélange sucré. Ce
pèse-sirops a l'inconvénient d'exiger un calcul pour connaître la teneur en sucre du
mélange, tandis que celui de M. Brix n'en exige aucun, le degré étant le tant pour
cent de sucre contenu.
Nous croyons intéressant de donner ces différentes tables et leur relation avec le
densimètre que nous considérons comme le type-étalon auquel on doit rapporter
tous les pèse-sirops en général. Mais avant cela, il est bon d'examiner un peu les
précautions à prendre pour etl'ectuer convenablement une pesée. v
Le premier point, à observer est d'avoir une éprouvette bien propre, un peu large
pour que le pèse-sirops puisse se mouvoir avec facilité. Elle sera presque pleine. Le
pèse-sirops doit être d'une propreté parfaite; chaque fois qu'on s'en est servi, il faut
le laver avec soin et l'essuyer avec un linge bien propre et bien sec. Ne pas le
toucher quand on a aux mains de l'eau ou du sirop, pour ne pas isurpfoarger la tige
d'un poids qui en fausserait. les
Le liquide doit être amené aussi près que possible de la température de + 12,5 pour
le pèse-sirops de Beaumé, de + 15 pour celui de Duplais, et de + 17,5 pour celui de
Brix. Ces. précautions prises on. peut procéder au pesage comme nous l'avons
indiqué.
Conversion des taux de sucre pour 100 en degrés Brix, en degrés Jteaumé et en
densités à + 17.5 centigrades.
Tableau indiquant la quantité de sucre raffiné contenue dans -1 litre de sirop froid à
la température de + 15 (BASSET.)
1 27.34 14.5 396.43 27.5 751.85 2 54.68 15 410.10 . 28 765.52 2.5 68.35 15.5
423.77 28.5 779.19 3 82.02 16 437.44 29 792.86 3.5 95.69 16.5 451.11 29.5 806.53
4 109.36 17 464.78 30 820.20 4.5 123.03 17.5 478.45 30.5 833.87 5 ' 136.70 18
492.12 31 847.54 5.5 150.37 18.5 505.79 31.5 861.21 6 164.04 19 519.46 32
874.28 6.5 177.17 19.5 533 13 32.5 885.85 7 191.38 20 546.80 33 902.22 7.5
205.05 20.5 560.47 33.5 ,915.15 8 218.72 21 574.14 34 '929.56 8.5 232.39 21.5
587.81 34.5 943.23 9 246.06. 22 601.48 35 956.90 9.5 259.73 22.5 615.15 35.5
970.57 10 273.40 23 ' 628.82 36 984.24 10.5 287.07 23.5 642,49 36.5 997.91 11
300.74 24 656.16 37 1011.58 11.5 314.41 24.5 669.83 37.5 1025:25 12 328.08 . 25
683.50 " 38 1038.92 12.5 341.75 25.5 '697.17 38.5 1052.59 13 -355.42 26 "7 lO. 84
39 1066.26 13.5 369.09 26.5 724.51 39.5 1079.93 14 382.76 27 738.18 40 1093.60
Des Sirops.
Les sirops se divisent en deux classes : les sirops de sucre pur et les sirops de
glucose.
Sirop de Sucre.
Nous avons déjà décrit la fabrication du sirop de sucre ; nous n'y reviendrons donc
pas, car nous avons donné sa fabrication détaillée et sa clarification.
Sucre raffiné 50 kilog. Eau distillée triple de fleurs d'oranger... 5 litres. Eau filtrée
21 — Eau albumineuse ........................ 4 —
Faire fondre le sucre avec 14 litres d'eau et 4 litres d'eau albumineuse, clarifier
comme il a été dit précédemment, puis ajouter l'eau distillée de fleurs d'oranger
bien limpide, agiter vivement et
Eau distillée de fleurs d'oranger..... 500 gr. Sucre très-blanc .................... 950 —
Sirop d'Oranges.
Faites le sirop avec 25 litres d'eau, clarifiez et filtrez par les procédés connus, puis
ajoutez l 'esprit d'oranges et l'acide tartrique dissous dans un litre d'eau filtré, agitez
le mélange et mettez en bouteille dès qu'il est tiède; ne bouchez qu'après
refroidissement (DUPLAIS).
On peut remplacer l'acide tartrique par l'acide citrique; seulement au lieu de 800
grammes ne mettez que 400 grammes.
Autre formule.
Prenez des oranges de bonne qualité, exprimez le jus, filtrez. Prenez 100 grammes
de ce jus, 160 grammes de sucre, faites fondre sur un feu doux et passez. Mettre en
bouteille tiède et bouchez quand il est froid.
(Codex).
Eau 1,000 —
Mettez les écorces d'orange avec l'alcool pendant douze heures ; versez dessus l'eau
bouillante, laissez infuser en vase clos pendant six heures. Passez avec légère
compression, filtrez la liqueur; ajoutez le sucre dans la proportion de 190 de sucre
pour 100 du liquide. Faites fondre en vase clos au bainmarie, mettez en bouteille
après refroidissement.
Sirop de Limon.
Le sirop de limon se fait exactement par les mêmes procédés que le sirop d'oranges.
Pilez des fleurs de pêcher dans un mortier, exprimez le jus et passez au travers d'un
filtre de papier.
Puis, prenez :
Sue,de fleurs de pêcher ........ 1,000 gr. Sucre blanc ................... 1,900 —
Faites le sirop par solution au bain-marie, passez au travers d'une étamine, mettez
en bouteille tiède, bouchez à. froid.
Sirop Capillaire.
Faites infuser, dans 18 litres d'eau, 1 kilog. 600 gr. de feuilles de capillaire pendant
deux heures environ. Ajoutez le sucre, faites fondre à une demi-chaleur, passez au
tamis, clarifiez à l'eau albumineuse, et, quand le sirop cuit marquera 31 degrés,
versez le tout dans un vase et ajoutez le reste des feuilles, environ 900 grammes,
laissez infuser deux heures, puis filtrez à la chausse avec du
papier à filtrer divisé en pâte comme je l'ai indiqué pour le sirop de sucre.
(Codex).
Versez l'eau bouillante sur les pétales, laissez infuser six heures en vase clos ;
passez avec expression, filtrez. Ajoutez 190 gr. de sucre pour 100 gr. d'infusion et
faites le sirop au bain-marie.
Sirop de Thé.
Le sirop de thé se fait comme il est dit pour le sirop de capillaire, seulement on
diminue de moitié la dose de thé et on a soin de prendre du thé noir à pointes
blanches.
Gomme arabique .........*...... 1,000 gr. Eau 1,500 — Sirop de sucre..... ...*.........
10.000
Lavez la gomme à deux reprises dans l'eau froide, mettez-la ensuite dans 1,500 gr.
d'eau, agitez pour faire fondre, passez au blanchet.
D'autre part faites un sirop clarifié, cuisez-le jusqu'à ce que bouillant il pèse 1.30 au
densimètre ou 33 degrés Beaumé, ajoutez-y la solution de gomme et passez au
premier bouillon.
Formule Duplait.
Lavez la gomme avec soin, faites-la fondre dans 6 litres d'eau, passez au travers
d'un linge fin, et ajoutez dans le sirop que vous avez fait avec le reste de l'eau et le
sucre et que vous avez préalablement clarifié et filtré, faites cuire ce mélange, de
manière à ce qu'il pèse 32 degrés et passez bouillant à la chausse et au papier réduit
en pâte.
Mais-la question n'avait pas été posée de cette manière -d'une façon absolue. Ce qui
motiva l'arrêt de -la, Cour de Paris, c'est que bon nombre de fabricants de sirop de
gomme vendaient comme tel un sirop
dans_lequel il n entrait pas trace de gomme ; ces sirops étaient faits avec du sucre
de fécule 1ou glucose/de la dextrine et un peu de sucre de'bonne qualité. Il y avait
là une tromperie réelle sur la qualité de la marchandise vendue et c'est ce que la
Cour de Paris voulait atteindre, mai, elle dépassait son but. La Cour d'Orléans,
jugeant plus modérément, autorisa des variantes dans la formule du Codex, mais
condamna les sirops de glucose vendus comme sirops de gomme.
Pour s'assurer si un sirop de gomme est pur, il faut employer les procédés suivants
(SOUBEIRAN) :
Le sirop de gomme pur donne un précipité abondant par un volume égal d'alcool à
34 degrés ; ce précipité se redissout par l'agitation, mais il ne se redissout pas si on
ajoute encore un volume d'alcool. Il brunit par l'action dp, la potasse caustique,
mais il ne noircit pas. Il n'est pas coloré en rouge par l'iodure de potassium.
Si au contraire le sirop est mélangé de sirop de fécule, il noircit par la potasse après
ébullition, rougit par l'iodure de potassium.
Sirop de Guimauve.
Racines de guimauve sèche, blanche et-bien épurée
*-*»»«
Eau de fleurs d'oranger. - Quantité suffisante pour donner une légère odeur.
La racine de guimauve bien lavée est coupée en petits fragments et mise à bouillir
pendant 45 minutes avec l'eau. Filtrez bouillant, puis faites fondre votre sucre avec
cette eau ; ajoutez la fleur d 'oranger etifiltrez bouillant sur une chausse avec du
papier à filtrer en pâte
(Codex).
Racines de guimauve sèche incisée ' 50 gr. Eau 300 Sirop de sucre i - 1,500
Faites macérer la racine de guimauve dans l'eau froide pendant douze heures;
passez sans expression. Ajoutez la liqueur au sirop de sucre; faites cuire jusqu'à ce
qu'il marque 30 degrés Beaumé et passez.
Lavez la racine, divisez-la, faites bouillir pendant vingt-minutes avec 20 litres d'eau
; passez, ajoutez le sucre, faites fondre, clarifiez et réduisez jus.
Versez sur les pétales des violettes six fois leur poids d'eau distillée à 45 degrés,
agitez pendant quelques minutes et jetez le tout sur une toile lavée à l'eau distillée;
exprimez pour séparer l'eau de lavage. Mettez ensuite les violettes dans un
bainmarie d'étain fin et versez dessus une quantité assez grande d'eau bouillante
pour que l'ensemble des pétales et de l'eau pèse 3,000 grammes.
Après douze heures d'infusion, passez avec expression de manière à retirer 2,120
grammes de liquide ; laissez déposer celui-ci, décantez ; ajoutez-y le sucre cassé
par morceaux et faites un sirop par simple solution, au bain-marie.
Le sirop de violettes a été falsifié assez souvent; voici quelques procédés pour
découvrir les fraudes. La principale est celle qui consiste à faire un sirop auquel on
donne l'odeur de la violette au moyen de la racine d'iris, puis on le colore par la
teinture de tournesol. L'acide faisant virer la teinture de tour-
Sirop d'Orgeat.
— amères 450 Sucre blanc 3,000 Eau 4,625 Eau de fleurs d'oranger.. 250
Mondez les amandes de leur pellicule et formez une pâte très fine dans un mortier
de marbre ou sur une pierre à chocolat, avec 750 grammes de sucre et 125 grammes
d'eau. Délayez la pâte exactement dans les 1,500 grammes d'eau restants, et passez
avec expression au travers d'une toile serrée ; ajoutez à l'émulsion le reste du sucre
grossièrement concassé, et faites fondre au bain-marie; mêlez l'eau de fleurs
d'oranger et passez de nouveau au travers d'une toile. Laissez refroidir dans un vase
couvert; enfermez dans des bouteilles bien sèches que vous bouchez exactement et
que vous tiendrez couchées à la cave.
Autre formule.
Jetez les amandes dans l'eau bouillante pour ,enlever la peau; lavez-les à l'eau
froide, broyez-les !dans un mèrtier pour les réduire en pâte fine avec 7 Ittres (t'eau
et recommencez l'opération avec encore 7 litres d'eau; passez, exprimez et servez-
vous de cette eau pour faire fondre votre sucre; ajoutez l'eau de fleurs d'oranger et
la gomme adragante, passez au bain-marie et filtrez au tamis de soie. Ce sirop mis
en bouteilles se conserve difficilement; il faut le bien boucher et le mettre en cave.
Autre formule.
Opérer comme il est dit plus haut; mais quand on chauffe au bain-marie il ne faut
pas écumer le sirop, il faut le remuer et ne le mettre en bouteilles que lorsqu'il est
froid.
L'accident le plus commun dans le sirop d'or-: geat'est sa séparation en deux parties
: l'une, 'celle! supérieure trouble; l'autre inférieure, claire. Cela
tient aux huiles de l'amande qui tendent à monter et forment la partie blanche et
épaisse. La gomme adragante a pour but d 'empêcher cette séparation.
Écrasez ces fruits à la main sur un tamis de crin placé sur une terrine destinée à
recevoir le suc ; soumettez le marc à la presse, réunissez les sucs des
deux^pérations, et portez le produit à la cave.
Pour faire le sirop, faites chauffer le suc de groseilles et le sucre dans une bassine
en cuivre non étamé et passez.
Faites fondre le sucre dans les jus mêlés, cuisez vingt minutes et mettez en bouteille
tiède ; bouchez froid.
Égrappez les groseilles, enlevez les noyaux des cerises, écrasez et passez, laissez
reposer le jus vingt-quatre heures, passez, puis ajoutez 1 kilog. de sucre par 500 gr.
de jus, cuisez et terminez comme il est dit plus haut.
Voici une recette de sirop de groseilles framboisé toute de fantaisie, que nous
donnons telle que :
Sucre 50 kilog. Conserve de groseilles.... 4 3 litres.
Voici une recette nouvelle pour faire un excellent sirop de groseilles à froid et qui
se conserve parfaitement :
Mettez le sucre dans le jus de groseilles et brassez jusqu'à ce qu'il soit fondu, ce qui
est un peu long ; mais en employant du sucre pilé grossièrement, on y arrive assez
vite. Puis par chaque litre de mélange, additionnez 1 gramme d'acide
Sirop de Cerises.
Opérez comme pour les groseilles : faites un suc que vous cuisez en mettant une
partie en poids de suc pour une partie et demie de sucre, prendre les mêmes
précautions que pour le sirop de groseilles.
Sirop de Mûres.
Mélanger le tout, le faire bouillir; quand le tout a été bien remué et bouilli, passer
au blanchet ; ne pas filtrer et mettre froid en bouteille.
Sirop de Framboises.
Mômes proportions et même procédé que pour le sirop de mûres.
Sirop de Grenade.
Faire un sirop cuit eL clarifié pesant 32 degrés au moins bouillant, le filtrer, puis y
ajouter Fesprit de citron et l'acide dissous dans un peu d'eau. Agiter vivement le
mélange pendant qu'il est chaud, et verser vivement dans un vase se fermant
parfaitement pour éviter l'évaporation; laisser refroidir, mélanger de nouveau et
mettre en bouteille. Ce sirop fait une agréable boisson avec de l'eau.
Sirop de Fraises.
Faire fondre le sucre dans l'eau à chaud, ajouter les fraises, écraser, faire jeter un
bouillon, et passer.
Lait de vache écrémé, un kilog. ; faire réduire de moitié au bain-marie, ajouter 750
gr. de sucre. Lorsque le sucre est dissous, on laisse refroidir à + 20 degrés et on
aromatise avec 15 gr. d'hydraulate de laurier cerise.
Sirop de Café.
M. Guibourt donne la formule suivante pour préparer un sirop fie café propre à la
fabrication des liqueurs au café, ou qui peut servir à préparer le café ordinaire :
Sirop de Coings.
Sirop de Vanille.
Laissez macérer pendant deux jours à une temérature de 25 degrés. Versez cette
teinture de va. nille sur 700 grammes de sucre et faites évaporer l'alcool dans une
étuve, puis dissolvez le sucre dans 375 grammes d'eau. Chauffez et filtrez.
Sirop de Raisin.
Prenez du moût de raisin bien frais, saturez l'acide par du marbre pilé ou de la craie
lavée, filtrez et concentrez à feu nu jusqu'à 31 degrés Beaumé.
Sirop de Punch au Kirsch.
Sucre blanc 5 kilog. Kirsch nouveau et fort * *'* 3 litres. Esprit à 85 degrés 3 litres
1/2.
Id. de noyaux ................ 1 Id. de citron 1 centilitre Acide citrique ................... 6 gr.
Sucre (bonne quatrième) ......... 5 kilog. Rhum ordinaire 2 litres. Esprit à 85 degrés..
1—
Faire infuser fortement le thé dans un peu d'eau et l'ajouter au sirop qu'on aura tenu
un peu plus concentré. Pour le reste de l'opération opérer comme plus haut.
Autre formule.
Remplacer le sucre bonne quatrième par du sucre raffiné blanc, prendre du rhum fin
et employer du thé noir à pointe blanche avec un peu de thé vert extra fin. Pour le
reste, procéder comme il a été dit pour les autres sirops de punch.
Sirops glucosés.
L'appât du gain, les besoins de la concurrence, le désir de vendre bon marché, ont
poussé les industriels à frauder leurs sirops en les fabricant avec des produits moins
coûteux que le sucre. Le glucose se trouvait naturellement indiqué, aussi en a-t-on
fait plutôt un abus qu'un usage modéré. Le sirop de groseilles et le sirop d'orgeat
sont les deux sirops qui se prêtent le plus à ce genre de fraude, car je ne puis
considérer autrement ce sirop. Cependant, il faut être juste, quand le fabricant le
vend avec l'étiquette portant : Sirop glucosé,
c'est au consommateur à voir si cela lui convient ; mais là, il n'y a pas tromperie sur
la nature de la marchandise vendue. Le produit est offert pour ce qu'il est, c'est à
vous de le prendre ou de le laisser. Mais, dans les commencements de cette
fabrication, les négociants se gardaient bien d indiquer sur leurs étiquettes la nature
des sirops; aussi la justice ne tarda-t-elle pas à s'émouvoir de cet état de chose et les
rapports d'experts ayant' constaté la fraude, il fut nécessaire de prendre des mesures
pour réglementer ce commerce. Une lettre du Ministre de l'agriculture et du
commerce, du 30 octobre 1851, adressée aux Préfets, règle la marche à suivre. Le
Ministre, après avoir rappelé dans sa lettre une circulaire du 10 mai 1850 relative à
la falsification des marchandises, puis l'intervention de la loi du 27 mars 1851 qui
traite des sirops médicamenteux préparés autrement que ne le prescrit le Codex, il
en arrive à la question du glucose qui a été substitué au sucre dans les sirops pour
en diminuer le prix. Ces faits ayant paru graves, il a cru devoir consulter le Comité
consultatif d hygiène publique.
1" Qu'en aucun cas, les sirops médicamenteux, tels que ceux de gomme, guimauve,
capillaire, etc., ne doivent être préparés par d'autres moyens que ceux qui sont
formulés au Codex, ce qui exclut l'emploi de la glucose au lieu de sucre ;
20 Qu'il doit être permis aux fabricants de vendre comme sirop d'agrément tels
mélanges qu ils jugeront convenables, pourvu que les dénominations sous
lesquelles ils les vendent n'indiquent ni une
3° En ce qui touche particulièrement le glucose, que l'usage n'en doit pas être
interdit; mais que, pour éviter toute confusion, les sirops qui en contiendront
devront porter la dénomination commune de sirops de glucose, à laquelle on
ajoutera telle ou telle autre dénomination spécifique pour les distinguer entre eux.
Ainsi les étiquettes et les factures porteraient : Sirop de glucose à la merise, à la
groseille, au limon, à l'orgeat, etc., etc.; de cette manière les fabricants n'auraient
pas à redouter des poursuites pour fait de fraude ou de tromperie sur la nature de la
chose vendue.
Le Ministre déclare accepter cette manière de voir et invite les Préfets à la porter à
la connaissance des fabricants de sirops et de conserves.
Le commerce dû se conformer à cet avis, qui ne laissait du reste aucun doute sur la
manière dont la loi serait appliquée, et tous ceux qui ne s'y conformeraient pas
tomberaient sous l'application de la loi.
Cette jurisprudence des sirops glucosés établie, je crois qu'il est bon d'indiquer
quelques moyens propres à déterminer pratiquement ces fraudes, car malgré la
surveillance de la justice il se glisse toujours quelques abus contre lesquels il est
bon de pouvoir réagir.
Plusieurs moyens se présentent: un, fort simple, est de mélanger par parties égales
le sirop suspecté, avec une solution de potasse caustique composée de :
Le réactif de Felhing ou de Barreswil peut également servir; l'ai donné dans mon
Manuel général d'analyse des vins la manière d'opérer; je n'y reviendrai donc pas.
Pour la recherche du glucose dans les sirops de fruits acides, il faut opérer par
des&ication, traiter par l'alcool et examiner le sucre séparé ; quelques essais faits
avec soin peuvent permettre de découvrir la présence du glucose; cependant, je
m'empresse d'ajouter que pour ce genre d'analyse, les procédés sont très-délicats,
a'une application souvent difficile et exigent des connaissances assez étendues en
chimie.
Sucre raffiné blanc 35 kilog. Sirop de fécule à 36 degrés 25 litres. Suc de groseilles
10 — Vinaigre framboisé 2 — Acide tartrique .................. 160 gr.
Opérer comme pour le sirop de groseilles pur. On peut emptoyer le glucose dans
une foule d'autres sirops, mais il faut toujours tenir compte de ceci.ii'est que 1 de
sucre exige 2 1/2 de sirop de glucose"pour obtenir le même degré de douceur.
Vin de la Loire 9 —
Sucre raffiné beau blanc 40 kilog. Sirop de fécule très-blanc à 36 degrés. 15 litres.
Amandes amères 3 kilog.
Pour ces deux sirops, opérer comme pour les sirops naturels.
Ces sirops reviennent à un prix inférieur à ceux faits avec le sucre pur et des
produits de première qualité.
Sirops artificiels.
Il peut arriver qu'un fabricant manque de sirops dans le cours d'une année ; il faut
donc pouvoir remédier à cet accident ou à cette imprévoyance, et donner
satisfaction à la clientèle.
Voici une série'de recettes qui permettent de parpr à cela; mais nous croyons devoir
les classer dans nn chapitre spécial que nous appellerons SIROPS ARTIFICIELS.
Sirop de Groseilles.
Sucre 20 kilo g. Eau 8 litres. Vin du Midi coloré 10 à 12 litres. Vinaigre pur fort 1
litre. Essence de sirop de groseilles ou confiture de groseilles ........... 1 kilog.
On fait le sirop de sucre, on le clarifie; quand il est froid on ajoute le vinaigre bien
clair, le vin, puis la groseille ; on met ensuite en bouteilles.
On peut, dans quelques cas, remplacer le vin par une matière colorante quelconque
inoffensive.
Sirop de Framboises.
Punchs.
Sucre 3 kilog. Thé supérieur, noir et vert 25 gr. Acide citrique 10 — Essence de
citron 2 —
On fait infuser le thé dans un litre d'eau bouillante, on passe avec expression ; on
ajoute le rhum mélangé des essences, le cognac, l'acide citrique dissous dans un peu
d'eau, puis on fait un sirop avec le reste de l'eau et le sucre. On mélange bien le tout
et on filtre à la chausse avec du papier à filtrer en pâte, comme j'ai expliqué pour le
sirop de sucre. Cette recette est bonne quand on n'a ni oranges, ni citrons frais.
Autre formule.
Acide citrique 50 gr. Thé vert et noir 125 — Eau 42 litres. Sucre brut en bonne
quatrième. 19 kilog.
— d'orange ................. 50 —
Ceci est une recette de punch sans thé, punch fort commun, du reste, et bon marché.
Punch au Cognac.
Voici une bonne méthode pour l'aire le punch; il re\ient à un prix assez élevé, mais
cette (lillerencc est compensée par son excellente qualité et sa finesse :
Thé 15 gr.
Faire infuser fortement le thé dans l'eau bouillantp., causer le sucre en morceaux,
les frotter sur les citrons pour en enlever le zeste, puis le faire fondre dans le thé;
quand il est bien fun du, verser le rhum, agiter et filtrer à la chausse. Mettre froid en
bouteilles.
Je n'insiste pas sur les recettes du punch, il y en a de toutes sortes; mais ce produit
ne ressort que fort peu de la spécialité des liquoristes; ce sont surtout les glaciers
qui en ont le monopole.
Les sirops, en effet, sont faits avec des fruits et des produits qui, en général,
contiennent une quantité considérablede ferments à l'état globulaire, ferments qui
ne sont nullement détruits par la clarificathln et la filtration; la chaleur seule a de
l'action sur ces organismes primitifs. Il y a donc tout a craindre de leur part.
De plus, les sirops sont assez riches en matières azotées et albumineuses, toutes
matières d'une dé- composition facile et favorisant les fermentations. Le milieu
même dans lequel le travail du distillateur se fait est de lui-même chargé de germes
de ferments qu'il est excessivement difficile d'éloigner. Toutes ces causes réunies
font donc que les fernien tations diverses qui s'observent dans les milieux sucrés
ont une grande tendance à se développer dans les sirops, surtout les sirops de fruits
et les sirops acides.
Une précaution importante à prendre pour la conservation des sirops est de les
mettre froids dans des bouteilles parfaitement sèches; sans cela l'eau restant dans
l'intérieur se réunit au sommet de la bouteille, forme un liquide sucré moins dense
et par cela même plus apte à fermenter.
Une autre altération fréquente dans les sirops de fruits acides, c'est la formation
d'un dépôt de sucre mamelonné ou cristallisé. Cette altération a donné lieu à bien
des discussions, et je crois que M. Gui-
bourt a donne la vraie explication, dont voici les termes. — Les sirops sont faits
avec des lucres cristallisés, C12, H11, O11. Sous l'influence prolongée des acides
tartrique et citrique, les plus communs dans les sirops sujets à cette altération, c'est-
à-dire les sirops de groseilles, de cerises et de citron, le sucre se transforme peu à
peu et lentement en sucre interverti, c'est-à-dire en G12, H12, O12.
Mais cette transformation ne se fait pas sans un emprunt à un des éléments du sirop.
L'équivalent d'eau absorbé pour la transformation du sucre est pris sur la masse
existante dans le sirop, masse qui se trouve modifiée d'autant.
L'équilibre sera donc détruit et le nouveau sucre formé qui exige une partie et
demie d'eau pour se dissoudre à froid, n'en trouvant plus une quantité suffisante, se
déposera en masse mamelonnée.. On pourra donc établir la règle suivante : Aussitôt
qu'il se sera formé, aux dépens du sucre cristallisable et de l'eau d'un sirop, sous
l'action des acides, assez de sucre de raisin pour que l'eau restante ne suffise plus à
tenir ce nouveau genre de sucre en dissolution, il se déposera des cristaux
mamelonnés à mesure de l'augmentation de ce produit.
Ce point éclair ci, passons à une autre observation : c'est le conseil donné par
beaucoup de praticiens de passer le sirop par le procédé Appert pour en assurer la
conservation. Mais cette opération est peu praticable dans une grande fabrication, et
présente trop d'inconvénients pour que j'insiste beaucoup sur son emploi qui, du
reste, ne présente pas les garanties suffisantes. Les points principaux à observer
sont d'employer de bons bouchons, de
coucher les bouteilles pendant vingt-quatre heures, de raser les bouchons et de cirer
les bouteilles avec une bonne cire pas trop cassante. On peut par ce procédé y éviter
l'introduction de l'air.
Des Couleurs.
Rouge fin.
Ce rouge sert à obtenir depuis le rouge foncé jusqu'au rose tendre. Si le colorant
semblait vouloir déposer, il faudrait y ajouter un peu d'acide tartrique qui ravive la
couleur.
On peut employer les pétales d'une foule de plantes et même les matières colorantes
extraites des bois de Brésil, de Fernambouc, de campêche et de santal, mais en
ayant soin de se tenir en garde contre la loi et éviter de tomber sous l'application de
la circulaire de 1875, relative aux matières colorantes, et si, pour les liqueurs,
l'inconvénient est moins grave, il y a une autre coasklératkMi Sort importante à
observer, c'est que beaucoup d-e ces teintures ne résistent pas à l'action prolongée
de-la
Rouge de laque.
Prendre 500 gr. environ de laque en bâtons, la réduire en poudre fine et l'épuiser par
l'eau bouillante, réduire cette eau à la valeur de 2 litres environ. Cette matière
colorante est très-propre ài la coloration des liqueurs.
Liqueurs jaunes.
La meilleure couleur jaune à employer est le safran, qu'on prépare de la manière
suivante :
On fait bouillir 125 gr. de safran dans un litre d'eau; on enferme dans un vase clos
et on laisse refroidir; on exprime et on reprend le marc de safran par un nouveau
litre d'eau bouillante; on enferme dans un vase clos et, après refroidissement, on
exprime fortement, on mélange les deux litres du liquide qu'on additionne d'un litre
d'alcool à 90 degrés, puis on épuise le marc de safran par 1 litre d'alcool à 90
degrés; après vingt-quatre heures de macération, on exprime fortement et on réunit
le trot ensemble. Ce procédé donne une teinture jaune très chargée, mais qui a l
inconvénient d avoir le goût profioncé du safran. M. Duplais, pour éviter ce goût,
donne le procédé que voici: Mettre la quantité de safran indiquée dans un tamis de
crin, [la bien étaler, puis mettre le tamis dans une bassme'a^ec une double quantité
d'eau, 4 litres Jpar exemple, portés à l'ébullition; l'eau, en s'évapo-
rant, retirera le goût âcre du safran ; ajouter ensuite la quantité d'alcool nécessaire
pour que la teinture se conserve.
Le Caramel.
Le caramel n'est autre chose que du sucre dont on a porté la température à 210
degrés environ et qui prend alors une teinte brun foncé. Les procédés pour le faire
sont nombreux, et chaque fabricant opère un peu à sa fantaisie : voici une manière
de procéder qui nous paraît assez rationnelle.
Mettre la mélasse dans une bassine à fond bombé, chauffer fortement sur un feu vif
en agitant pour empêcher la mélasse, qui est lourde, de s'attacher au fond de la
bassine, puis quand l'ébullition se produit et qu'on voit le liquide monter et sur le
point de déborder, projeter dans la masse environ 12 à 15 gr. de cire vierge divisée.
Cette addition suffit pour calmer ce gonflement. On pousse alors l'opération jusqu'à
ce que la caramélisation soit opérée, ce qui se reconnaît à l'odeur et au peu
d'adhérence du liquide à la spatule.
Enlever alors du feu et ajouter peu à peu l'eau portée à la température presque
bouillante, agiter sans interruption, puis, quand le mélange est bien
intime, filtree sur un tamis decrin. On obtient alors qui jouit d une assez puissante
propriété de coloration, et qui se conserve facilement dans des flacons bouchés à
large ouverture.
Qoand on fait le caramel, il faut éviter de prendre des substances de basse qualité
provenant des fabriques de sucre de betterave, car il aurait un goût désagréable.
On rencontre dans le commerce une foule de caramels qui sont vendus sous des
noms très-pompeux. Malgré les avantages qu'on leur attribue, nous croyons que le
fabricant fera mieux de faire lui-même son produit; il sera au moins sûr de ce qu'il
emploie.
Couleur bleue.
Ce.procédé n'est qu'assez imparfait, et un beaucoup plus simple est l'emploi du bleu
de Prusse en poudre, additionné d acide oxalique.
Le bleu de Prusse en poudre est mélangé avec l'acide oxalique; en y verse peu à peu
de l'eau et, quand la dissolution est complète, on ajoute une certaine quantité d
alcool et on filtre.
De l'Hématine,
campéche, est souvent employée en solution dans l'alcool, dans la coloralion des
liqueurs. On en modifie facilement la nuance du rouge au jaune d'ambre, au moyen
des acides. Nous n'insisterons pas sur ce fait, laissant à chacun la libre manière de
s'en servir. Quelques essais suffisent pour mettre l'industriel à même d'en tirer
toutes les ressources qu'il croira convenable d'en obtenir.
Couleurs vertes.
On obtient le vert par un mélange de couleur jaune avec une couleur bleue, safran
et indigo. Mais souvent on a essayé d'employer des verts minéraux qui sont
condamnés par la loi.
Depuis quelque temps, on cherche à appliquer la chlorophylle à la coloration verte
des liqueurs; mais ce travail n'est pas assez avancé pour que je me permette de le
donner.
Autre formule.
Quant aux. autres couleurs, elles s'obtiennent par des mélanges de blanc, de jaune,
de rouge, de vert, comme pour l'aquarelle.
CHAPITRE V.
Eaux aromatiques.
Ces principes établis, chaque fois que dans le cours de l'exposé d'une recette, il se
présentera un cas nouveau, nous le décrirons au chapitre spécial qui le concerne.
3° Si la plante est odorante, en mettre dans l'alambic une quantité suffisante pour
-la saturation de l'eau.
4° Avoir soin qu'il y ait dans l'alambic assez.d'-eau pour que les plantes soient
baignées jusqu'à la fin de la distillation; plus elles sont succulentes, moins il faut
d'eau.
6° Si l'on craint que par leur coction, les plantes se ramollissent au point de former
une pâte au fond de la cucurbite, les soutenir à l'aide d'un panier d'osier ou d'un
diaphragme métallique.
10° Filtrer les eaux aromatiques après leur distillation, passer, en séparer quelques
gouttes d'huile volatile, qui souvent peuvent y être en suspension et les rendraient
même dangereuses.
L'emploi du sel marin dans la fabrication des eaux aromatiques est une bonne
chose, car il i1 plusieurs avantages assez sérieux pour qu'il ne soit pas négligé. Il
aiguise l'eau et lui donne plus d'énergie pour diviser et pénétrer la matière végétale
et mettre les odeurs en liberté ; de plus, il ^'oppose aux fermentations qui se
déclarent rapidement daas les macérations, procédé qu'on est abligé. d'appli-
Comme on le voit par toutes ces restrictions, la fabrication des eaux aromatiques
exige une foule de connaissances et de principes dont il est prudent de ne pas
s'écarter, sous peine de dénaturer Entièrement le produit obtenu.
Les eaux faites, il faut s'inquiéter de leur conservation, ce qui n'est pas une petite
préoccupation pour le liquoriste. Les eaux aromatiques, en effet, par leur
composition chimique, sont d'une garde extrêmement difficile et propres à produire
les fermentations et les végétations les plus variées.
Il faut les conserver dans des vases opaques ou de couleur foncée, dans un lieu frais
et obscur.
Ce goût est le produit de l action des matières mucilagineuses contenues dans l'eau
sur le liége. Si on examine au microscope le bouchon d une bouteille ayant pris le
goût de moisi, on constate dans son tissu une foule d'organismes nouveaux qui sont
certainement la cause du goût qui se développe.
Les eaux aromatiques, quelque temps après leur préparation, se modifient le plus
souvent, et l'on voit apparaître dans la masse des mucilages plus ou moins
opaques : il faut les séparer de suite du reste de l'eau sous peine de voir cette
dernière, s altérer rapidement. Un simple filtrage suffit pour obvier à cet
inconvénient, et surtout je conseille d éviter l'emploi du borax et de l'alun indiqués
par quelques auteurs, car ils rendent ces eaux impropres à une foule d'emplois. Si
on le peut, le meilleur moyen d'assurer la bonne garde des eaux aromatiques est de
leur faire subir une seconde distillation. Il est rare qu'une eau traitée de la sorte,
bien logée et bouchée dans de bonnes conditions, ne se conserve pas longtemps et
sans donner des traces sérieuses d'altération.
Je 'terminerai cet exposé en recommandant aux fabricants la plus grande propreté
dans leurs appareils de distillation, vases et ustensiles dans lesquels (£eau d<Mtt
-séjourner: car il y a des eaux d une déli-
catesse extrême et qui sont altérées par le moindre contact d'un corps étranger.
Fleurs d'oranger ................. 5 kilog. Eau 40 litres. Sel marin ........................ 500 gr.
Porter l'eau salée à l'ébullition, puis verser les fleurs d'oranger dans le bain-marie
percé indiqué fig. 5, le mettre en place, poser le chapeau, bieul luter l'appareil et
commencer la detstillation. -Le, dosage ci-dessus indiqué donne 20 litres d'eau de
fleurs d'oranger ordinaire ou 10 litres d'eau double ou 5 litres d'eau triple.
Quand on ne peut se procurer des fleurs d'oranger fraîches, on peut employer les
fleurs d'oranger salées qui viennent d'Espagne ou de Portugal. Elles se conservent
facilement trois ou quatre mois.
Les fleurs d'oranger, amères donnent une eau plus fine que les fleurs d'oranger
ordinaires.
Beaucoup d'eaux de fleurs d'oranger sont faites avec les fleurs dont on n'a pas
enlevé les étamines, *
le pistil et autres organes ; c'est ce qui leur donne un goût amer : celles faites avec
les pétales pures sont les meilleures.
Les distillateurs de Provence livrent également à bas prix des eaux de fleurs
d'oranger pour la fabrication desquelles on a employé non-seulement des fleurs,
mais encore des feuilles et des fruits. Ces eaux sont communes et se reconnaissent
facilement à l'odeur, avec un peu d'habitude. Quelques fabricants même, pour leur
enlever leur âcreté, y ajoutent un peu d'acétate de plomb, ce qui est fort dangereux.
Quand on veut savoir si l'eau a été fabriquée avec des fleurs ou des feuilles, on
verse dans l'eau suspecte quelque peu d'une solution composée de 1 gr. de sulfate
de fer et 20 gr. d'eau. Si elle est pure elle ne se trouble pas ; si on a employé les
feuilles, il se forme un précipité jaunâtre.
L'eau de fleurs d'oranger donne une coloration 'rose, l'eau de feuilles une coloration
feuille morte.
Eau de Roses.
Pétales de roses fraîches 10 kilo g. Eau 15 litres. Sel marin ..........;............ 400 gr.
Opérer la distillation dans le bain-marie percé, jusqu'à ce qu'on ait obtenu environ 7
litres 1/2 à 8 litres d'eau de rose. Si on veut une. eau plus forte en odeur, n'en retirer
que 5 litres environ. On peut, sans inconvénient, laisser macérer les pétales de roses
dans l'eau et le sel pendant vingtquatre heures. Les pétales doivent être mondés
avec soin et ne contenir aucun des autres organes de la fleur.
(Codex).
Distillez à un feu modéré, jusqu'à ce que vous ayez obtenu 10 kilog. d'eau distillée.
-
Autre formule.
Distillez pour obtenir 20 litres d'eau de roses. Si1 vous voulez faire une eau double
ou triple, vous n'avez qu'à reverser le produit de votre première distillation sur une
nouvelle quantité de roses et distiller de nouveau.
Quand on est trop pressé par le temps, on peut appliquer aux pétales de roses le
même procédé que pour les pétales d'oranger, c'est-à-dire les conserver en les pilant
avec du sel marin dans la proportion de deux parties de roses pour une de sel. Le
résultat que ce mélange donne à la distillation est aussi bon que celui obtenu avec
des pétales frais.
Les eaux de roses, quelles qu'elles soient, ont besoin des mêmes précautions que les
eaux de fleurs d'oranger, c'est-à-dire d'être filtrées avec soin ; on précipite les
mucilages, quand il s'en présente, par un peu de tannin ou de la magnésie calcinée.
Eau d'Hysope.
Autre formule.
Menthe poivrée fraîche en fleurs. 10 kilog. Eau 40 litres. Sel marin ........................
^50 gr.
d«oau.
On prépare de même les eaux de mélisse citronnée, de menthe crépue, de romarin,
de sauge, de serpolet, de thym.
(Codex),
Distillez pour obtenir 10 kilog. de liquide. Cette eau est moins forte que celle des
distillateurs.
Eau <TAbsinthe.
Sommités d'absinthe fraîche... 10 kilog. Eau 20 litres. Sel ............................. 125 gr.
Eau d'Œillets,
40 litres.
Incisez les feuilles, contusez-les dans un mortier en marbre, et distillez avec l'eau, à
feu modéré, jusqu'à ce que vous ayez obtenu :
Produit distillé 1,500 gr.
Lorsque l'opération est terminée, agitez fortement l'eau distillée afin d'obtenir
complète la dissolution de l'huile volatile, et filtrez à travers un filtre de papier
mouillé, pour séparer complètement l'huile essentielle qui pourrait rester en
suspension.
Autre formule.
Divisez et broyez les feuilles, distillez pour retirer 979 gr. de liquide.
Cette eau est un poison violent dont il faut user avec modération.
Eau de Thé.
Mettre le thé dans la cucurbite, verser dessus l'eau bouillante, fermer et laisser
infuser pendant quatre à cinq heures, puis distiller pour obtenir 20 litres de produit.
Si on cherchait à obtenir une plus grande quantité de produit, on serait exposé à
avoir une eau d'un goût âcre.
Écrasez les fruits avec leurs noyaux et laissez macérer pendant dix à douze heures,
distillez à feu doux et retirez 10 litres de produit.
Eau de Café.
"
Torréfier légèrement le café à la nuance entre le brun et le blond, robe de capucin,
comme on dit; le moudre grossièrement, le mettre dans 'eau et le laisser macérer
vingt-quatre heures, distiller pour obtenir 18 litres de produit.
Eau de Cannelle.
(Codex).
Concassez l'écorce de cannelle, laissez-la macérer pendant douze heures dans l eau
et distillez pour obtenir :
Autre procédé :
Autre procédé :
40 litres :
On peut préparer par ce même procédé les eaux de cannelle de Chine, de cascarille,
de girofle, de macis de muscade, de sassafras, de bois de Rhodes,
de santal, de gaïac, d'agate, de calamus aromaticus, d'angélique, d'auncl, de
gingembre, en un mot, de toutes les écorces, racines et autres ayant à peu près les
propriétés de la cannelle. Seulement, selon la résistance à la pénétration des
produits par l'eau, on peut prolonger de deux ou trois jours la macération dans l'eau
salée.
Il faut choisir les noix au moment où l'amande est à peine formée, c'est-à-dire en
gelée claire ; on pile les noix et on les distille immédiatement pour retirer 20 litres
de produit.
Il faut éviter le contact des noix avec tous les objets de fer, car il se développe alors
un goût de tannate de fer désagréable.
. Autre formule.
Eau de Citron.
faire macérer pendant vingt-quatre heures dans l'eau salée et retirer 10 litres d'eau
par kilogramme de zeste employé.
L'huile fine des amandes amères étant retirée, on broie le tourteau dans l'eau
bouillante salée et on distille, pour obtenir 20 litres de produit.
Eau de Marasquin.
Autre formule.
Merises très-mûres 2 kilog. Framboises mûres mondées 400 gr. Feuilles de merisier
pilées 200 — Noyaux de pêches concassés .... 20 — Iris de Florence en poudre ......
150 — Eau • 4 litres.
Faire macérer le tout vingt-quatre heures dans l'eau, distiller pour obtenir comme
produit moitié de l'eau employée.
Cette eau, fort agréable, peut soutenir la concurrence avec celle dite de Dalmatie.
Eau d'Anis.
Faire macérer l'anis dans l'eau salée pendant vingt-quatre heures, et distiller pour
retirer 4 litres de produit. Il faut., comme pour les racines odorantes, tenir le
réfrigérant un peu tiède afin de ne pas perdre les huiles aromatiques.
Il arrive parfois qu'un négociant se trouve à court d'une eau aromatique ou qu'il n'en
a pas; pour obvier à cet accident, il emploie un stratagème que nous qualifierons de
fraude, et qui en est une en réalité, car il y a tromperie sur la qualité de la
marchandise vendue.
Les eaux aromatiques préparées par ces deux procédés ne sont pas d'une qualité
égale à celles obtenues par distillation, loin de là. Elles ne sont pas d'un goût aussi
franc et aussi agréable ; de plus, celles préparées avec le sucre fermentent
facilement, et surtout sont sujettes à la fermentation visqueuse. Le consommateur a
donc tout intérêt à vérifier ces falsifications et rien n'est plus simple, même pour
une personne peu familière avec les réactions chimiques.
Pour déceler la falsification par le sucre, il suffit de faire évaporer dans une petite
capsule en verre une certaine quantité de l'eau soupçonnée, et au lieu d'obtenir un
résidu mucilagineux et de matières entractives, on aura un résidu gluant, qui, sionle
chauffe, se boursoufle et brûle en répandant une odeur de caramel, indice de la
présence du sucre.
On peut encore faire bouillir l'eau douteuse avec. de l'hydrochlorate d'alumine; s'il
y a de la magnésie, il se formera un précipité de carbonate d'alumine gélatineuse.
Comme on le voit, il n'y a guère moyen de dissimuler ces fraudes ; aussi sont-elles
rarement employées, si ce n'est pour les produits communs chez lesquels on ne peut
exiger de grandes qualités.
CHAPITRE VI.
Les huiles et les essences sont des produits huileux et volatils q.ui se trouvent dans
les végétaux aromatiques. La plupart de ces produits existent tout formés dans les
plantes; cependant il y en a qui ne se développent que sous l'influence de l 'eau.
Elles diffèrent essentiellement des huiles fixes et grasses. Elles sont généralement
liquides à la température ordinaire, sauf quelques-unes qui sont solides ou en partie
cristallisées.
Elles n'ont pas le toucher onctueux des huiles fixes. Elles se volatilisent entre 140 et
200 degrés. Projetées sur du papier, elles s évaporent à la chaleur en ne laissant
pour ainsi dire pas de tache. Généralement elles sont vénéneuses, d'une saveur âcre,
irritante et caustique.
Elles sont solubles dans l'alcool, l 'éther, les huiles fixes, le sulfure de éarbone.
Au contact de l'air, elles se colorent en jaune, puis en brun ; la lumière exerce sur
elles la même action. Au contact prolongé de l'air, elles se résinifient par
oxygénation.
Les huiles et les essences se trouvent en général dans toutes les plantes, mais
principalement dans les feuilles et les fleurs.
Les connaissances actuelles des chimistes sur les huiles et les essences sont très-
limitées ; aussi ne peut-on rien affirmer encore d'une manière positive.
et faut-il se tenir toujours sur une grande réserve dans ces questions. i
2° Par expression ;
3° Par distillation.
M. Millon a trouvé un procédé nouveau à ajouter à ceux déjà indiqués: il extrait les
huiles ou essences par la dissolution et l 'évaporation. Il dissout le principe odorant
dans le sulfure de carbone ou dans l'éther, il sépare ensuite les deux produits ,ar
évaporation et obtient ainsi des produits d une jreté absolue et qui sont inaltérables
à l'air. Ce dernier point est à prendre en haute considération et mérite une étude
très-spéciale, mais qu une longue expérience peut seule nous permettre de mener à
bonne fin.
Suivant la classification indiquée plus haut, nous commencerons par les huiles
essentielles, par dissolution dans les huiles fixes. Ce procédé est applicable aux
huiles essentielles qui sont altérables par la chaleur, telles que celles des liliacées,
celles d'aubépine, de chèvrefeuille,
et ainsi de suite, de manière à former une pile qu'on comprime légèrement. Quatre
ou cinq jours après, on soumet la pile à une pression graduée et l'on obtient l'huile
qui s'est chargée des principes odorants des fleurs ; mais ce premier contact n'a pas
suffisamment chargé l'huile d'arome; cette huile est destinée de nouveau à
imprégner les étoffes et à être mise en contact avec de nouvelles fleurs.
En répétant plusseurs fois cetta opération, on arrive à charger l'huile d'une somme
suffisante de principes odorants.
L'huile ainsi obtenue peut être employée directement, mais nous verrons plus loin
le parti qu'on peut en tirer.
Dans le second procédé, on opère comme suit: Dans un grand vase en verre ou en
grès, on place les fleurs dont on veut extraire l'essence, puis on les couvre d'huile,
on laisse macérer pendant cinq ou six jours, on presse légèrement le produit, et
l'huile obtenue est mise avec une nouvelle charge de fleurs jusqu'à ce qu'elle soit
suffisamment chargée d'odeur.
On répète cette opération autant de fois qu'il est nécessaire; cela dépend beaucoup
de la puissance odorante des fleurs que l'on emploie.
Mais il arrive le plus souvent qu'on a intérêt à séparer les huiles essentielles de
l'huile fixe qui a servi à leur extraction. Plusieurs modes d'opérer se présentent.: on
peut faire digérer l'huile odorante dans de l'alcool à 90 degrés, puis on distille le
tout au bat'n-marie à basse température.
On obtient alors un produit alcoolique chargé d'essence qui est en réalité un extrait.
On peut encore opérer comme suit : on mélange l'huile aromatique avec trois fois
son volume d'alcool à 92 degrés et, après trois ou quatre jours de contact pendant
lesquels on brasse fortement le mélange, on l'agite avec une solution saturée de sel
marin ou de sucrate de chaux, et l'essence se sépare. Ce procédé, basé sur la
solubilité de l'alcool dans les solutions aqueuses et la saponification des huile., par
la chaux, donne des produits d'une grande pureté et permet de séparer les essences
les plus fugaces.
On pourrait encore traiter les huiles aromatisées par le sulfure de carbone, séparer
ce dernier par décantation et faire évaporer à basse température au moyen de la
machine pneumatique. Ce procédé rappelle celui de M. Millon.
L'extraction des Huiles essentielles par expression peut s'employer pour les plantes
très-riches en matière odorante. Les produits ainsi obtenus sont infiniment plus
suaves que ceux obtenus par distillation ; ils contiennent quelques huiles grasses,
des matières mucilagineuses, et sont généralement jaunes et d'une conservation
difficile, ce qui s'explique par la variété des produits qui y sont contenus.
On peut préparer ainsi les essences de bergamote, de citron, d'orange et tous les
fruits à zeste. On pourrait encore employer pour séparer les huiles essentielles des
plantes, un traitement par l'alcool.
On fait "macérer pendant sept à huit jours les écorces ou plantes dans de l alcool à
92 degrés, puis on sépare par décantation et expression; il est versé alors sur une
nouvelle quantité de plantes; quand il est suffisamment chargé, on le traite par un
excès d'eau et l'essence se sépare.
qu'à ce que l'eau passe limpide. Par le refroidissement, les huiles essentielles
lourdes se précipitent au fond du récipient, et l'eau qui reste est trèspropre à une
nouvelle opération.
On pourrait se servir pour ces huiles essentielles lourdes de l'extraction par l'alcool ;
on opérerait comme il a été dit pour les huiles légères, macération et distillation.
Les huiles essentielles cristallisables, telles que les huiles de badiane, d'anis, de
carvi, de fenouil, de menthe poivrée, de rose, peuvent s'extraire par distillation
simple; seulement il faut prendre la précaution de maintenir tiède l'eau du
réfrigérant.
Nous voici arrivés à la fin des principes généraux de l'extraction des huiles
essentielles ; nous allons en étudier les préparations spéciales et les dosages.
Pétales de roses fraîches..... 25 kilog. Eau 10 litres. Sel marin ......................... 500
gr.
On met l'eau dans la cucurbite, on ferme avec une grille, puis on verse les pétales,
on met le chapeau et on lute. On distille jusqu'à ce qu'il ne passe plus d'huile. L'eau
aromatique obtenue par la distillation sert à une nouvelle opération et ainsi de suite.
L'huile ainsi obtenue est cristalline, mais elle fond à la chaleur de la main.
L'essence de rose pure est d'un blanc verdâtre; elle est soluble dans l'eau, ainsi que
dans l'alcool bouillant. La solution d'huile de rose dans l'alcool bouillant se sépare
en deux parties en refroi, dissant, l'une liquide et soluble dans l'esprit de vin, l'autre
insoluble.
L'huile de rose doit se conserver dans des flacons bouchés avec le plus grand soin.
En Orient, on - ratique souvent la fraude sur les huiles essentielles de rose ; une des
principales est la suivante : un mélange de blanc de baleine dissous dans une huile
fixe et parfumée d'une certaine quantité d'huile véritable. Ce mélange a tout-à-fait
l'asDect de l'huile véritable, mais on le décèle faci-
feraient par l'alcool, ou bien en en versant sur du papier, car elle laisse une tache
même après l 'action de la chaleur.
Essenùe de Cannelle.
Essence de Lit.
Essence de Bergamote.
Nous avons déjà dit que pour les fruits à zeste, il faut râper l'épiderme des fruits,
puis comprimer cette pulpe entre des glaces pour en extraire l'huile et la clarifier
simplement par le repos. Ce mode d'opérer s'applique également à tous les fruits à
zeste, mais il n'a pas satisfait tout le monde; aussi quelques modifications ont-elles
été apportées. M. Geoffroy prend la pulpe de râpage du zeste des fruits et la fait
macérer dans l'alcool, il l'extrait par pression, puis il ajoute de nouvelles pulpes et
ainsi jusqu'à ce que cet alcool soit -sllffl-
On a conseillé l'éther ; mais tel n'est pas notre avis. On peut encore employer la
distillation, qui réussit très-bien surtout pour l'essence de citron qui est assez
délicate.
Elle se prépare comme l'essence de rose, mais en ayant soin de tenir le réfrigérant
un peu tiède, car cette essence se fige assez facilement.
Essence de Cassia.
Diviser l'écorce, la faire macérer et distiller; on obtient dans l'eau de distillation une
huile brune plus lourde que l'eau.
Essence de Girofle.
Girofle concassé..... 5,000 gr. Hydrochlorate de soude ............. 500 gr. Eau
pure ............................ 10 litres.
Laissez macérer pendant douze heures environ et distillez jusqu'à ce que le liquide
passe clair dans le récipient dont le col doit être très-long. Par le repos le liquide
laiteux abandonne son huile, qui, plus. lourde que l'eau, se dépose. L'eau excédante
peut être employée pour une nouvelle distillation.
Essence d'Anis.
Huile de Fenouil.
Huile de Menthe.
Les menthes sont très-variées, mais il n'y en a guère que deux qui soient employées
: ce sont les menthes crépues et les menthes poivrées.
Feuilles de romarin.
Feuilles de sauge.
Sommités d'absinthe.
Sommités de tanaisie.
Sommités de thym.
Fleurs de camomille.
Fleurs de lavande.
Fleurs de carvi.
Fleurs de cumin.
Fleurs de genévrier.
Broyer les amandes, en retirer l'huile par une forte pression ; délayer le tourteau fie
manière à former une bouillie claire, verser dans la cucurbite de l'alambic, le
monter et laisser macérer pendant vingt-quatre heures, puis distiller à la va' peur,
c'est-à-dire en faisant passer un courant de vapeur dans la masse. On pousse la
distillation tant que l'eau est odorante.
Essence de Mirbane.
C'est le nom donné à l'essence d'amandes amères artificielle, autrement dit la
nitrobenzine des chimistes. C'est le résultat de la réaction de l'acide nitrique fumant
sur la benzine. La benzine C12 H6 perd de l'hydrogène qui est remplacé par de
l'acide hypoazotique, et elle devient G12, H6, AzO\ C'est Mitscherlich qui a
découvert cette réaction. Pour obtenir ce produit on met dans un ballon 30 parties
de benzine, puis on ajoute peu à peu en agitant 20 parties d'acide nitrique à 40
degrés et 20 parties d'acide sulfurique à 66 degrés.
Cette essence artificielle est un poison et ne doit être employée que pour les usages
extérieurs, la parfumerie par exemple ; elle a une odeur très-nette
et très franche d'amande amère. Elle est soluble dans l'alcool et dans l'éther, mais
presque insoluble dans l'eau. C'est un insecticide puissant et un antiseptique.
L'essence de pommes :
On peut, par des mélanges de différents éthers, arriver à imiter parfaitement le goût
d'un grand nombre de fruits, et faire des produits à très bon marché.
Rectification.
Les huiles volatiles dont nous venons de détailler la fabrication sont très délicates et
s'altèrent facilement; il faut donc pouvoir parer à cela en cas d'accident. Le meilleur
moyen est évidemment la rectification, qui est opérée par une nouvelle distillation,
mais qui entraîne une certaine perte de produit.
Le meilleur moyen est de rectifier ses huiles sur les plantes mêmes ou les fruits, les
racines et les écorces quand on peut s'en procurer.
Il faut donner les plus grands soins à leur bonne conservation, car elles sont
généralement d'un prix très élevé.
Les essences ou huiles volatiles étant des produits d'un prix très-élevé, il est tout
naturel de penser que la fraude a eu beau jeu à s'exercer de ce côté. Mais si les
moyens de les frauder sont nombreux, les moyens de dévoiler la fraude le sont au
moins autant, sinon davantage. Neus n'entreprendrons pas de donner ici tous les
moyens employés pour révéler les falsifications de chaque espèce d'essences, nous
ne donnerons que les principes généraux, renvoyant aux ouvrages spéciaux pour les
cas particuliers.
Les essences peuvent être fraudées : 1° avec de l'eau dont la présence est décelée
par l'addition d'une assez forte quantité d'essence de pétrole qui trouble le liquide et
détermine la formation de gouttelettes ; 2° avec de l'alcool. Agitées dans l'eau, elles
diminuent de volume ; mêlée à de l'huile d'olive, l'essence est dissoute et l'alcool se
sépare ; traitée par le chlorure de calcium, l'alcool se dissout tandis que l'essence ne
bouge pas.
La fuschine, qui se dissout dans l'alcool et ne se dissout pas dans les essences,
permet de reconnaître la présence de 0,01 d'alcool.
Si l'on verse dans une assiette un peu de l'essence suspecte, qu'on pose dessus un
verre de montre dans lequel on a mis un peu de noir de platine et
On pourrait encore traiter, à chaud, l essence par l'acide nitrique concentré; s'il y a
de l'alcool, il y aura coloration verte et dégagement d éther ni treux reconnaissable
à son odeur de pomme de rainette
Hager conseille encore d'agiter de l'huile suspecte avec un morceau de tannin gros
comme un pois. Si l'huile est pure, il n'y aura aucune modification ; siau contraire il
y a de l'alcool, il y aura dissolution.
Les huiles grasses entrent aussi dans la falsification des huiles volatiles,
épaississent un peu les essences et facilitent la formation de bulles d'air. Les huiles
grasses, excepté l'huilp 'le Ricin, se dissolvent toutes dans l'acool à 950.
Si une essence est pure, une goutte versée sur du papier ne laisse pas de trace; si on
chauffe, au contraire, l'huile grasse laisse une tache qui ne s efface pas. ,,
En traitant l'essence fraudée par la soude caustique, l'huile grasse sera saponifiée.
Les huiles volatiles falsifiées par les huiles grasses sont généralement celles de
marjolaine, de lavande, d'aspic, de sauge, de menthe et d'absinthe.
Les résines ont été aussi employées pour augmenter la quantité des essences ; pour
s'en assurer, il suffit d'en faire évaporer une certaine quantité sur du papier ; il reste
un dépôt qui est soluble dans l'alcool s'il y a de la résine. Cette preuve n'est
cependant pas bien absolue, car il y a des essences qui se résiuifient au contact de
l'air,
Enfin nous signalerons une dernière falsification et la plus grave : c'est le mélange
d'essences communes avec des essences fines, dans le but d'en diminuer le prix de
revient tout en maintenant le prix de vente.
bilité dans l'alcool ; mais ce procédé demande une grande habitude des
manipulations.
Pour ce qui est du détail de l'analyse de chaque essence, c'est un travail très-long
qui ne peut entrer dans le cadre de cet ouvrage. Nous renvoyons simplement au
Nouveau Dictionnaire des Falsifications et Altérations des aliments et
médicaments, par LÉON SOUBEIRAN.
Absinthe petite.. Plante entière fraîche. Vert tendre.. Odeur plus faible. Même
observation.
vande).
tion .................
Id Zeste frais par expression Id Odeur suave du fruit. S'altère plus aisément. Citron
Zeste frais par distillation Presque incolore... Odeur du fruit. Se résinifie et se fonce
en Id Zeste frais par expres- vieillissant.
Curaçao Écorces sèches de bigarade Jaunâtre Odeur dou ce du fruit et saveur très-
amèr ,.
S'épaissit en vieillissant.
Fenouil Graines sèches Jaune clair Odeir de la graine. Cristallise vers + 6 degrés.
Lavande (aspic\. Sommités fleuries fraî- elles Jaune verdâtre (),Ieur forte de la
plante. Se fonce en couleur par le temps.
Oranger.,., Fleurs fraîches Jaune capucine..... Odeur suave de i a fleur. Pasae &,a
rouge ] Oranges Zeste frais par distilla- brun par le tempe.
Id. , Zeste frais par expression Jaune Essence de Portugal. Odeur prononcée de
l'écorce. S'altère fuc.lement.
Origan Plante fleurie f.aîche... Jaune brunâtre odeur de 1 plante. Fonce et épaissit
par II le temps.
Rhodes (Bois de\ Bois sec Jaune Odeur qui rappelle la rose, un peu plus II âcre.
Saveur amère. Rougit et se résinifie par le temps.
Roses.... Pétales frais Incolore ou paille... od. -ur de ro'e. suave. Cristallise au-
des- Il de + 10 dejjrCs.
Sauge.. Plante fraîche Jaune tirant sur le vert Odeur camphrée de la plante. Se fonce
en couleur par le temps.
Serpolet Plante fleurie fraîche... Jaune Odeur de la plante. Brunit par le temps.
Tanaisie Id Jaune verdâtre ...... Odeur et saveur .misées de fenou
il. Il Thym ......... .... Id............ Jaune. .............. Odeur prononcée de la plante.
Brunit par le temps.
M* ———————— W
Macis Arilles de muscade..... Jaune doré ........ Odeur du thym. Saveur poivrée. Se
résinifie.
GR. GR.
Anis vert 118 à 200 Badiane 112 à 430 Camomille romaine 8 40 à 40 Cannelle de
Ceylan 75 à n0 Cannelle de Chine 22 à 75 Cardamone petite 200
Ces chiffres ne sont que des données approximatives, car le rendement en huile
essentielle d'une plante varie beaucoup suivant le climat, le sol du pays, la saison, et
surtout l'époque à laquelle l'opération est faite.
CHAPITRE VII
ou alcools parfumés.
Les esprits aromatiques, ou alcoolats, ou alcools parfumés, ne sont autre chose que
Je produit de la distillation de l'alcool, pur de goût, avec les produits parfumés dont
on veut obtenir un mélange ayant l'odeur du produit employé.
La distillation n'est, pas le seul moyen d'obtenir par l'alcool le parfum d'une fleur,
d'une écorce,. d'un fruit ou d'une racine; il y a encore la simple macération, suivie
d'une clarification et d'une filtration convenables. Mais ce procédé de macération,
s'il a quelquefois des avantages, présente aussi des inconvénients, car l'alcool ne
dissout pas seulement la partie essentielle des produits employés, il dis- sout aussi
une foule de produits, souvent âcres et résineux, qui viennent altérer la finesse du
produit.
Le premier point à observer, est de n'employer que des ustensiles d'une extrême
propreté, car l'alcool est un dissolvant énergique, et qui s'empare avec une grande
facilité de toutes les odeurs
L'alcool à employer doit peser environ 85 degrés, être très-franc de goût; il faut
choisir principalement les alcools de vins du Midi ou les 3/G du Nord
La substance à distiller doit être choisie avec soin, bien saine, privée de toutes les
parties altérée-s ou ayant subi un commencement de fermentatation.
Elle doit être divisée avec soin, concassée ou pulvérisée, si elle est dure et
résistante, pour que la dissolution se fasse plus facilement.
La substance doit être mise à macérer dans l'alcool pur au moins vingt-quatre
heures avant la distillation; puis, au moment de procéder à l'opération , on l'addition
ne d'un e quantité d'eau de moitié de l'esprit employé. Cependant cette règle n est
pas absolue, il y a certaines plantes à arômes délicats qui exigent la distillation avec
de l'alcool pur.
La distillation se fait soit à feu nu, soit au bainmarie; nous conseillons le bain-marie
qui évite les accidents. Dans le cas où l'on voudrait en élever la température, on
peut ajouter à l'eau du bain-marie 30°/e de sel marin; on obtient ainsi une élévation
de température qui va jusqu'à 107 degrés.
Lè réfrigérant doit être maintenu à une température qui ne dépasse jamais 12 à 15
degrés, pour ne laisser perdre aucun des produits de la distillation.
Enfin, il ne faut dans aucun cas chercher à obtenir de la distillation plus de produits
que ceux indiqués dans les formules.
Les esprits parfumés, fraîchement préparés, n'ont pas encore acquis toutes les
qualités; ils paraissent souvent moins parfumés que les eaux aromatiques. Mais
qu'on ne b'y trompe pas : il faut seulement
Les esprits parfumés sont assez faciles à conserver; il suffit de les loger dans des
récipients en verre parfaitement bouchés et dans un endroit frais sans être froid. Le
magasin à liqueurs que nous avons décrit convient parfaitement à cet usage.
Quand on veut perfectionner les esprits aromatiques et les alcoolats, il faut les
rectifier. Cette opération se fait comme nous l'avons-expliqué chapitre 2, pag 20.
Seulement on opère dans les proportions suivantes : on prend 52 litres d'alcoolat
auxquels on ajoute 25 litres d'eau, on distille au bain-marie et on retire 50 litres
d'alcoolat rectifié. Cela fait, on retire encore 2 litres du produit qu'on mélange avec
les petites eaux de la première distillation. La séparation de ces deux litres à la fin
de l'opération suffit pour épurer le produit et lui enlever les goûts âcres qu'il
pourrait avoir.
La rectification serait très-bonne à appliquer pour les esprits parfumas obtenus par
macération. C'est
un moyen de les débarrasser des corps étrangers toujours dissous par l'alcool.
Fixés maintenant sur les principes généraux des Esprits parfumés, passons à l'étude
détaillée de leur fabrication et des denrées à employer.
Autre dosage.
Esprit daloès. *
Aloès sucrotin 600 gr. Alcool à 85 degrés 10 litres 50. Eau ............................. 5
litres.
Esprit d'Ambrelte.
Produit, 10 litres.
Esprit d'Aneth.
Esprit fVAngélique.
Produit, 8 litres.
Esprit d'Anis.
Produit, 50 litres.
Esprit de Badiane. -
Semence d'anis étoilé. Même procédé, même dosage que pour l'anis.
Esprit de Basilic. -
Produit, 3 litres.
Esprit de Benjoin
Benjoin en larme pulvérisé ......... 600 gr. Alcool à 85 degrés .................. 10 litres
50. Eau ................................. 5 litres.
Produit, 10 litres.
Esprit de Bergamote.
Produit, 10 litres.
Esprit de Cachou.
Produit, 20 litres.
Esprit de Calamus.
Produit, 10 litres.
Cannelle de Ceylan ................ 1 kilog. 500. Alcool à85 degrés .................. 52 litres.
vingt-quatre heures, ajouter 25 litres d'eau, distiller à feu nu, mélanger l'alcoolat et
les petites eaux, et rectifier en ajoutant 25 litres d'eau pour obtenir
50 litres de produit.
Semence de grande cardamine ...... 600 gr. Alcool à 85 degrés .................... 10 litres
50. Eau ................................. 25 -
Produit, 10 litres, par la méthode ordinaire.
Esprit de Carvi.
Produit, 50 litres.
Esprit de Cascarille.
Sirop de Cédrat.
Zeste de 60 cfcdrats.
Faire macérer pendant vingt-quatre heures, ajouter 5 litres d'eau, distiller pour
obtenir Il litres de produit et rectifier avec 5 litres d'eau. Produit obtenu, 10 litres.
Esprit de Céleri.
Produit, 10 litres.
Esprit de Chervi.
Esprit de Citron.
Zeste de 80 citrons.
Esprit de Coriandre
Produit, 10 litres.
Esprit de Cumin
Produit, 50 litres.
Esprit de Curaçao.
Faire macérer trente-six heures, distiller pour obtenir 10 litres de produit. Les
petites eaux servent à une opération suivante :
Écorces de curaçao dites carton Î kilog. 50J. Écorces d'oranges sèches 2 — 750
Alcool à 85 degrés .................. G0 litres.
Faire tremper les écorces sèches dans 1 'eau, puis les zester, infuser vingt-quatre
heures, puis distiller et rectifier comme pour l'esprit de cédrat et obtenir 50 litres de
produit.
Esprit de Daucus.
Produit, 20 litres.
Esprit de Fenouil.
Esprit de Fraises.
Produit, 20 litres.
Esprit de Framboises.
Esprit de Galanga.
Produit, 10 litres.
Esprit de Genépi.
Feuilles et sommités fleuries de génépi des Alpes. Même dosage, même produit.
Esprit de Genièvre.
Esprit de Girofle.
Esprit d'Hysope.
Sommités fleuries d'hysope sèche 2 kilog. 500 gr. Alcool à 85 degrés ............... 10
litres 50 Eau ............................. 5 —
Esprit de Lavande.
Sommités fleuries de lavande sèche 1 kilog. 250. Alcool à 85 degrés 10 litres 50.
Eau ................................. 5 —
Esprit de Macis.
Esprit de Mélisse.
Eau .............................. 25 -
Esprit de Menthe.
Sommités fleuries de menthe poivrée sèche. Même dosage, même procédé, même
produit que plus haut.
Esprit de Moka.
Torréfier le café comme pour l'eau de café, faire macérer vingt-quatre heures
dansl'alcool, puis distiller en ajoutant l'eau. Produit 50 litres. Il estbon de rectifier
cet alcoolat.
Esprit de Muscade.
Esprit de Myrrhe,
Eau ................................ 25 —
Esprit d'Œillets.
Pétales d'œillets mondés.... -2 kilog. 500 gr. Alcool à 85 degrés .......»......... 10 litres
50. Eau .............................. 5 —
Esprit d'Oranger.
Même dosage, même procédé, même produit que ci-dessus.
Faites macérer pendant deux jours; distillez au bain-marie de manière à retirer toute
la partie spir'tueusc.
Même dosage d'alcool et d'eau que ci-dessus et même mode d'opérer pour obtenir
10 litres de produit.
Racines de bois de Rhodes ........... 600 gr. Alcool à 85 degrès ................... 10 litres
50. Eau .................................. 5 -
Esprit de Roses.
- Esprit de Safran.
Safran du Gâtinais premier choix. 300 gram. Alcool à 85 degrés 10 litres 50.
Eau ................................ 5 litres.
Esprit de Sassafras.
Esprit de Thé.
Faites infuser le thé dans 12 litres d'eau bouillante, pendant deux heures, ajoutez
l'alcool et distillez pour obtenir 50 litres de produit.
Esprit de Tolu.
13
Faites macérer le tout pendant une quinzaine de jours, puis distillez pour obtenir 3
litres de produit, Recohobez en distillant très-lentement et retirez, 2 litres 75 de
produit seulement.
Anis vert 1500 gram Badiane 500 — Coriandre 500 — Fenouil 500 — Alcool à 85
degrés.. 25 à 26 lit
Broyer les substances ensemble et les faire macérer pendant vingt-quatre ou trente-
six heures. Il est bon avant cette opération, de bien laver toutes ces substances dans
de l'eau chaude afin d'enlever le goût de poussière qu'elles ont quelquefois. La
macération terminée, ajouter 12 litres d'eau et distiller au bain-marie pour retirer 26
litres de produit.
Anis vert lavé 400 gram. Badiane 100 — Fenouil 100 — Coriandre 100 —
Sassafras 100 — Ambrettes 25 — Thé Impérial 25 — Alcool à 85 degrés. 10 litres
50 Eau ................................. 5 —
Faites macérer dans l'alcool pendant quatre jours, toutes les substances concassées.
Filtrez le produit de la macération, ajoutez un litre d'eau et distillez au bain-marie
toute la partie spiritueuse.
Pilez les graines, faites macérer vingt-quatre ou trente heures dans l'alcool, ajoutez
un litre d'eau et distillez au bain-marie pour retirer 4 litres 500 de produit. Rectifiez
par la méthode ordinaire pour obtenir 4 litres de produit.
Nous pourrions pousser plus loin cette longue liste de formules, mais le lecteur a
déjà assez l'habitude des proportions employées pour les appliquer à de nouvelles
plantes, racines, écorces (lU fruits dont il veut faire des Esprits. Nous nous en
tiendrons donc là.
CHAPITRE VIII
Teintures et Infusions.
Les teintures aromatiques sont des alcools saturés par des principes aromatiques de
plantes, fleurs, ou racines sur lesquelles on les fait agir. On peut les diviser en deux
branches : les Teintures proprement dites ou alcoolés, résultat de l'action de l'alcool
sur des matières sèches ; et les Infusions ou alcoolatures, résultat de l'action de
l'alcool sur les matières fraîches ou aqueuses.
Pour préparer les teintures et les infusions, il faut un certain nombre de conditions
indispensables dont il est bon de tenir compte. Le? matières à employer doivent être
parfaitement sèches ; ou si elles sont fraîches ou aqueuses, on doit employer des
alcools très-élevés de degré. La matière doit être divisée le plus possible ou même
pilée pour les produits aqueux ou frais. Dans un grand nombre de cas, pour les
matières sèches principalement, il serabon d'élever la température de 30 à 33 degrés
; pour les infusions, au contraire, on évitera l'action de la chaleur. Les teintures se
feront par macération, par diffusinnoup?.r déplacement, selon les cas.
Cette même opération peut se faire dans une grande allonge au fond de laquelie on
met un tam^ pon de coton et un bouchon. Quand la macération est terminée, on
enlève le bouchon et on retire l'alcool, on opère comme avec l'entonnoir à robi-!
net. Ce dernier cependant est plus pratique.
Quelques auteurs ont déploré la multiplicité des formules pour préparer les
teintures; nous partageons entièrement leur opinion: un formulaire unique eût été
infiniment plus commode pour le fabricant de liqueurs qui aurait toujours connu lai
teneur en matières utiles des teintures, mais cela est assez difficile. En outre, la
probité la plusabsolue ne règne pas toujours dans les transactions commerciales, et
les teintures aromatiques d'un prix élevé sont souvent falsifiées. Nous aurons à y re:
venir du reste.
Les teintures sont simples ou composées; l'aU cool employé est généralement à 3
degrés diffé; rents : à 60, à 80 et à 90 degrés centésimaux.
Elles doivent être aussi concentrées que possible, et leur titre alcoolique être en
rapport direct avec la matière premi re qui a servi à les préparer; en tous cas, elles
ne peuvent pas avoir un titre alcoolique inférieur à 60 degrés centésimaux, si l'on
tient à en assurer la bonne garde.
Il est nécessaire de les conserver dans un endroit frais, comme tous les liquides
alcooliques.
Faire infuser pendant deux mois en agitant souvent, et filtrer avant de s'en servir.
Teinture d'Ambre.
Codex.
Même préparation.
Infusion d* Angélique.
Faire macérer pendant cinq jours à une température de 25 degrés environ, décanter
le produit, le filtrer. Puis ajouter sur le marc 50 centilitres d'alcool à 85 degrés,
laisser macérer pendant cinq jours, décanter, filtrer et réunir les deux solutions.
Teinture d'Anis.
Laver l'anis sur un tamis avec de l'eau chaude pendant quelques instants, le laisser
égoutter, puis
le concasser et le verser dans l'alcool, faire macérer pendant huit jours, décanter
saris exprimer et filtrer.
Teinture d'Année.
Diviser la racine et la faire macérer pendant dix à douze jours, décanter, exprimer la
masse l t filtrer.
Quelques gouttes de cette teinture versée dans de l'eau constituent l'eau virginale.
Teinture de Cachou.
Même dosage pour les deux formules que plus haut, Cette teinture se prend
quelquefois en gelée.
Opérez par déplacement comme il a été expliqué plus haut, de manière à avoir 500
gr. de liquide..
Faire macérer pendant dix jours à une température de 25 degrés au moins, décanter,
exprimer le marc et filtrer.
Teinture de Curaçao.
Piler les écorces avec le zeste, les faire macérer pendant dix jours en agitant,
décanter et filtrer.
Teinture d'Hysope. -
Teinture de Laurier.
Teinture de Mélisse.
Autre formule.
Faites macérer pendant cinq jours 1 kilog. de sommités sèches de mélisse dans 3
litres d'alcool à 80 degrés, passez, exprimez légèrement et versez de nouveau 3
litres d'alcool à 70 degrés, laissez macérer cinq, jours, décantez, exprimez et filtrez.
Réunissez les deux solutions.
On peut préparer par cette dernière formule les teintures d'une foule d'herbes
aromatiques. Seulement il faut augmenter la dose de plantes si elles sont pauvres en
arôme et dans le cas où l'on pratiquerait l'opération sur des plantes fraîches, il ne
faut employer que de l'alcool à 85 degrés.
Teinture de Musc.
leinture de Starax.
Teinture de Tolu.
Même dosage, même mode d'opérer que pour le benjoin.
Teinture de Vanille.
Laisser infuser quinze jours avant de s'en servir, laisser la canelle dans l'alcool et ne
filtrer chaque fois que la quantité dont on a besoin.
Autre méthode.
Piler la vanille divisée avec le sucre dans un mortier, mettre dans 1 litre d'alcool à
85 degrés, chauffer au bain-marie à 60 degrés pendant cinq heures, laisser refroidir
et filtrer.
Ce mode d'opérer est asspz délicat, mais donne rapidement un bon résultat.
Teinture de Girofle.
Faire macérer pendant huit jours, décanter, exprimer légèrement, pui* repasser sur
le marc 1 litre 1/2 d'alcool à 85 degrés, faire macérer pendant cinq jours, décanter,
exprimer, filtrer et mélanger les deux produits.
Toutes ces teintures simples se préparent donc par des procédés analogues. Il n'y a
que les dosages qui diffèrent, encore sont-ils facultatifs pour le fabricant qui désire
des teintures plus ou moins concentrées Nous donnerons donc simplement la
nomenclature des teintures possibles et connues, quoique leur nombre puisse
s'étendre à l'infini, tant la variété de plantes est nombreuse.
Oran ge.
Origan.
Poivre.
Rose.
Safran.
Santal. Sarriette. Sassafras. Sauge. Serpolet. Storax. Tanaisie. Thé. Baume de Tolu.
Vanille. Zédoaire.
Teinture de Cassis.
Premier procédé.
Sur 100 kilogrammes de cassis, vous versez 120 litres de bon alcool à 85 degrés au
moins et vous laissez macérer pendant quinze jours. Ce délai passé, vous soutirez
40 litres d'infusion que vous classez à part après l'avoir filtrée avec soin ; vous
recevrez sur le marc 40 nouveaux litres d'alcool à 85 degrés, et au bout de quinze
jours vous enlevez encore 40 litres d'infusion que vous filtrez et conservez encore à
part. Vous remplacez les 40 litres enlevés, vous laissez macérer quinze jours et
enfin vous décantez et pressez, fortement le marc qui vous donne environ 115 à 118
litres de teinture d'un beau rouge.
Les trois teintures obtenues ont trois qualités différentes : c'est au liquoriste à en
diriger l'emploi suivant ses besoins.
Second procédé.
Dans 20 litres d'alcool à 85 degrés, faites macérer pendant quinze jours vingt
kilogrammes de cassis égrenés ; décantez 71itres du liquide etfiltrez ; ajoutez 7
litres de 'nouvel alcool, laissez macérer encore quinze jours, retirez encore. 7.1itres
de liquide, filtrez et ajoutez 7 litres d'alcool nou veau; laissez macérer quinze jours,
puis soutirez tout le liquide et filtrez. Il reste encore du jus qu'on extrait par
pression, il est fortement chargé en couleur et mis à part. Ces quatre produits
forment quatre infusions, différentes de qualité, qu'on peut employer selon les
besoins on les mêler tous les quatre ensemble selon qu'on a à faire les liqueurs fines
ou communes.
Voici encore un autre procédé : On écrase les cassis égrénés avec un pilon en bois,
dans un cuvier, puis on les verse dans un fût qu'on remplit ainsi aux trois quarts ;on
abandonne le tout pendant trois ou quatre jours, puis on remplit le fût avec de
l'alcool à 85 ou 90 degrés selon qu'on peut se le procurer. On abandonne le tout
ensemble pendant huit à dix jours, en ayant soin de le brasser une o i; deux fois par
jour. Puis on soutire le liquide qu'on reverse surle marc eton répète de huit en huit
jours cette opération pendant cinq à six semaines. Ce temps passé, on soutire tout le
liquide qu'on filtre ; le marc sera alors pressé et ce liquide mis de côté; il est d'un
noir foncé, mais a un goût commun.
Le cassis préparé par ce procédé est meinsfin que celui préparé par le
fractionnement, comme nous l'avons indiqué dans le deuxième procédé.
Cependant, pour une grande fabrication, il peut présenter des avantages, car il
donne une teinture très-riche en couleur et ayant fortement le goût de fruit.
Le marc résultant de cette fabrication peut être distillé, mais il donne un alcool
ayant un goût très-prononcé de cassis, qui peut ne pas convenir à une foule
d'emplois.
Pour la fabrication des liqueurs de cassis, nous renverrons à la fin du chapitre, où
l'on traite des infusions composées
Infusion de Framboises.
Infusion de Merises.
Les noix morveuses, c'est-à-dire quant on peut les traverser de part en part avec une
épingle, sont pilées avec soin, puis la pâte est abandonnée à l'air pendant trois jours,
temps à peu près nécessaire pour qu'elle devienne bien noire; on la couvre alors
avec l'alcool et on abandonne le tout fI mnccrer
dans un vase bien fermé pèndant environ trois mois^On décante et on filtre. Il est
bon de laisser bouillir l'infusion, car elle gagne en qualité, et surtout elle ne dépose
plus; ce qui est un des inconvénients de cette infusion, c'est sa facilité à - déposer.
Infusion de Fraises.
Infusion de Citron.
Zestes frais de citron ................. 500 gr. Alcool à 85 degrés ................... 1 litre.
Infusion d'Orange.
Même dosage et même procédé que pour l'infusion de citron. Tous les fruits de la
même famillle se préparent par le même procédé.
Les recettes données plus haut nous permettent maintenant de préparer toutes les
teintures et infusions connues : il suffit d'appliquer les procédés indiqués, et un peu
de pratique suffira à l'industriel pour savoir dans quelles limites il devra rester.
Nous allons étudier maintenant la seconde partie des infusions et teintures, dite
composées.
Lesjramboises et le vinaigre sont. mis à macérer pendant environ deux mois, puis
on décànte et on filtre. Cette infusion doit se conserver dans des bouteilles bien
bouchées et à la cave.
Diviser le plus possible les plantes, piler le girofle et laisser macérer pendant huit à
dix jours, passer avec expression et filtrer.
(Codex).
Diviser et contuser les plantes et faire macérer pendant huit à dix jours. Exprimer le
liquide et filtrer.
Diviser et contuser les matières, les faire macérer pendant huit jours, exprimer et
filtrer.
Les formules suivantes, empruntées à M. Duplais, sont pour 100 litres de liqueur.
Infusion de cassis décrite plus haut. 18 litres. Vin de Roussillon ou de la Loire ..... 7
— Alcool à 85 degrés ................... 14 —
Autre formule.
Infusion de cassis .décrite plus haut.. 23 litres. Vin de la Loire ou du Roussillon ......
8 — Infusion de merises 3 —
CHAPITRE IX
Extraita.
Les extraits sont les produits obtenus en consis tance molle, pâteuse ou sèche, du
suc d'une plante, d'une fleur ou d'un fruit. On les obtient en traitant ces différents
éléments par l'eau, l'alcool ou l'éther.
Dans l'art du liquoriste, l'extrait ne joue donc pas un bien grand rôle; il y est
presque nul, car les principes utiles cherchés y sont extraits à l'état d'eau, d'alcoolat
ou de teinture. Cependant, nous croyons utile d'entrer dans quelques détails
élémentaires à ce sujet.
Quand on veut obtenir un extrait d'un produit quelconque, selon sa nature, on le fait
macérer dans l'eau, l'alcool ou l'éther, ou, s'il est juteux par lui-même, on en extrait
le jus par la pression, puis on fait évaporer ce liquide dans un appareil spécial et à la
plus basse température possible, sans qu'elle atteigne jamais le point d'ébullition de
l'eau.
ques ; il faut donc les conserver dans des flacons bouchés avec le plus grand soin,
car la moindre humidité les altère et il se déclare rapidement des moisissures qui les
détruisent.
Extrait de Laitue.
Pilez des tiges de laitue, pressez fortement pour extraire le jus ; chauffez ce dernier
pour que l'allumine se coagule ; filtrez sur un linge fin et faites évaporer au bain-
marie jusqu'à consistance d'extrait ferme.
Extrait de Genièvre (Codex).
Baies de genièvre récemment sèches. 1000 gram. Eau distillée à 30 degrés .............
6000 —
Faites bouillir le gayac. pendant une heure dans la moitié de l'eau, et passez à
travers une toile. Soumettez le résidu à une seconde décoction avec l'autre moitié
de l'eau; laissez déposer pendant douze heures, et faites évaporer au bain-marie les
liquides décantés. Lorsque la liqueur extractive aura acquis une consistance molle,
ajoutez-y environ 1 huitième de son poids d'alcool à 80 degrés ; mélangez
exactement et poussez l'évaporation jusqu'à consistance d'extrait.
Coupez le suc de réglisse par morceaux ; mettez-le sur un diaphragme dans un vase
d'étain, et ajoutez de l'eau froide pour qu'il en soit couvert. Quand le suc sera tout-
à-fait divisé, soutirez la liqueur, passez à travers une étoffe de laine, et faites
évaporer au bain-marie jusqu'à consistance d'extrait.
Sucs.
Les sucs végétaux sont les parties liquides des végétaux ou de leurs organes ; ils
servent à la préparation des sirops composés et d'un grand nombre de liqueurs. On
les tire des feuilles, des fruits, des
tiges et des racines des plantes. Pour arriver à ce but, il y a une foule de procédés ;
mais le plus simple est d'écraser et d'exprimer le suc au moyen d'une petite presse
de laboratoire. MM. Mabille frères, d'Amboise, en ont fait qui remplissent pa-
rfaitement ce but, car elles sont, ou très-douces, ou donnent une pression des plus
énergiques, à volonté.
Les sucs des végétaux se divisent en plusieurs branches : les sucs laiteux, les sucs
acides, les sucs sucrés, les sucs gommeux, les sucs mucilagineux, les sucs
aromatiques et les sucs inodores.
Nous ne nous occuperons que des sucs acides, le> seuls dont la liquoristeriè ait
trouvé à tirer parti.
~ Les sucs, comme les extraits, sont de garde assez difficile, la fermentation s'y
déclare rapidement, accident favorable à quelques-uns, fatal pour d'autres. Il faut
donc employer tous les moyens praticables pour arriver à les conserver le mieux
possible et dans les meilleures conditions.
La première opération à leur faire subir quand ils viennent d'être exprimés; c'est la
clarification, opération simple pour ceux qui doivent subir la fermentation, délicate
pour les autres.
Ainsi, pour les sucs acides qui contiennent du sucre et qui doivent fermenter, on les
met dans des locaux chauds de 20 à 30 degrés de température; la fermentation se
déclare de suite et au bout de quarante-huit heures, elle est terminée ; on filtre
simplement le suc et on le loge immédiatement dans les bouteilles où il doit être
conservé.
Quand on veut que l'opération soit bien complète, c'est-à-dire avoir un suc d'une
garde sûre et,d'une grande limpidité, on le colle après fermentation. Ce collage
s'opèreavec l'eau albumineuse comme il
a été dit aux sirops. Mais ce procédé est encore imparfait, il reste dans le suc un
excès de matières albumineuses qui poussent à la décomposition. Pour, les éloigner,
on peut employer la chaleur : on porte. la masse à une température voisine de 80 à
90 degrés et on l'additionne par fraction d'eau albumineuse de blancs d'œufs ;
l'albumine se coagule, on] filtre le suc et on a un jus clair et débarrassé des matières
albumineuses qui nuiraient à sa conservation.
Les sucs une fois filtrés et purgés, on doit proi céder à leur logement et à leur
conservation. On les loge dans des bouteilles dans lesquelles on a brûlé un peu de
mèche, la même que l'on emploie pour les futailles à vin; on remplit la bouteî^e
au-) tant que possible et on bouche ce qu'on appelle à l'aiguille. Le bouchon doit
être recouvert d'une,
Il est enfin un autre procédé nouveau que nous avons expérimenté avec soir et sur
lequel déjà nous avons publié un long travail, la Conservation des moûts par l'acide
salicylique ou l'acide œnosalicylique, qui donne les meilleurs résultats obtenus
jusqu'à ce jour, résultats d'une infaillibilité absolue.
Le suc une fois exttait, tannisé et collé comme on a l'habitude de faire pour les vins
blancs, on le verse dans des bouteilles, puis on ajoute dans chacune d'elles cinq
centimètres cubes d'une solution alcoolique d'acide salicylique ou œnosalicylique,
contenant un gramme d'un de ces acides par cinq centimètres cubes. On agite
fortement pour mé-
langer, puis on bouche comme pour les vins ordinaires ; on couche les bouteilles et
on peut-être assuré que le suc ne subira ni altération, ni fermentation.
Ce procédé est d'une réussite absolue et de longues expériences m'ont démontré son
action certaine.
Ces préliminaires établis, passons à la question de fabrication des différents sucs les
plus usités.
Suc d'Airelles.
On écrase les fruits à la main sur un tamis de soie, puis on serre le marc dans la
presse de laboratoire. On met à la cave et après vingt-quatre heures de
fermentation, on filtre au papier. Loger et conserver par une des méthodes
indiquées.
On prépare par ce procédé les sucs de berberis et de cerises. Pour cette dernière.
conserve, il est bon d'y ajouter une certaine quantité de merises pour lui donner une
plus belle coloration rouge.
Suc ds Merises.
Procéder comme plus haut, seulement conserver par la méthode Appert. Les
merises ne craignent pas l'action du feu ; on pourrait même les faire crever à chaud
avant de les écraser et.de les presser.
Suc de Citron.
Enlevez le zeste et la peau blanche des citrons, divisez-les, puis mettez-les par
couches entre des linges avec de la paille de seigle lavée et hachée; soumettez à la
presse, mais avant, ayez bien soin d'enlever tous les pépins, qui donnent au suc un
goût amer. Passez le suc au travers d'un linge ; laissez-le reposer et fermenter
environ cinq jours dans un endroit frais- Décantez et filtrez à la chausse et au papier
comme pour les sirops.
Suc cf 'Orange.
Essuyez avec soin les coings, râpez-les en éloignant les pépins, mélangez la pulpe
avec 'de la paille de seigle lavée et hachée, pressez, laissez fermenter le suc, puis
filtrez et clarifiez comme d'habitude ; conservez par un des procédés indiqués,
Suc de Framboises.
Écrasez les fruits, pressez, laissez fermenter deux ou trois jours, filtrez et clarifiez
par les méthodes indiquées.
Suc de Grenades.
Enlevez l'écorce avec soin, ne laissez aucune partie jaune, écrasez et pressez en
évitant d'écraser les pépins. Traitez comme les sucs précédents
Suc de Groseilles.
Écrasez les groseilles sur un tamis de crin, pressez la pulpe et laissez fermenter le
suc à la cave pendant vingt-quatre heures, filtrez et clarifiez par les méthodes
ordinaires.
Les sucs de groseilles sont d'un emploi fréquent dans l'art du liquoriste ; nous
croyons donc qu'il est bon d'en faire la plus ample provision possible, et pour cela
d'avoir recours aux procédés les plus simples et les plus économiques.
Voici un procédé que nous recommandons pour son extrême simplicité et sa grande
facilité d'application.
Les groseilles étant écrasées et pressées, le suc est mis dans de grands vases en bois
ou en grès ; il faut éviter l'emploi des terrines vernissées, car l'acide de la groseille
attaque ce vernis qui est aux sels de plomb ; on laisse le suc fermenter pendant
vingt-quatre heures environ dans un endroit frais, puis on le filtre à la chausse. Le
jus clair est additionné de un gramme de tannin, dissous dans cinq à six centimètres
cubes d'alcool, par 10 litres. On laisse agir vingt-quatre heures, puis on colle à la
gélatine, on chauffe à 50 ou 60 degrés et on filtre à la chausse et au papier comme
pour les sirops.
Ce-suc, ainsi préparé, -est mis en bouteilles et conservé par le procédé Appert ou
encore mieux par l'acide salicylique à la dose de 80 centigrammes par bouteille.
J'ai des sucs de groseilles, faits à froid, conservés par l'acide salicylique dans des
flacons débouchés, et depuis plusieurs années ils n'ont pas changé de goût.
Suc de nerprun.
Suc de pêches.
CHAPITRE X
LES LIQUEURS
Des Liqueurs.
Les liqueurs ne sont autre chose que des mélanges d'eau, d'alcool, de sucre et d'un
principe aromatique quelconque extrait, soit des plantes, des racines, des écorces,
des graines ou des fruits. La proportion seule des mélanges et la nature des produits
employés en fait la qualité Le mode de préparation exerce cependant une influence
assez sensible sur ce produit qui est souvent fort délicat, mais qui, préparé
convenablement, est d'une bonne garde..
Étudier les propriétés des liqueurs serait nous lancer dans une série de
commentaires qui sont plus du ressort d'un travail médical que d'un simple traité de
fabrication. Cependant nous pouvons, en termes généraux, donner quelques
appréciations sur ce sujet.
médicale; les premiers qui s'occupèrent de leur confection le firent dans un but de
remédier à certainà*accidents hygiéniques assez fréquentechez l'homme; aussi les
recettes anciennes que nous possédons montrent-elles toutes qu'elles n'ont pas
d'autre but. Puis, peu à peu, on s'aperçut qu'elles étaient agréable^ comme boisson
et on en étendit les formules à l'infini. La variété immense des produits que la
nature mettait à la disposition de l'homme lui permit d'en fabriquer de toutes sortes,
et de médicales qu'elles étaient, elles devinrent boissons de luxe et réconfortantes.
Il est incontestable, qu'à part l'action de plantes, c'est l'alcool qui influe le plus sur
notre organisme. Son absorbtion immodérée amène chez nous les troubles
physiologiques les plus graves, et l'ivresse causée par certaines liqueurs devient
dangereuse et souvent fatale pour l'homme. Ainsi l'absinthe est un véritable poison
pour l'homme, lorsqu'elle est absorbée en trop grande quantité, car là, outre les
propriétés physiologiques de l'absinthe, il y a l'action corrosive de l'alcool, cette
liqueur étant d'un titre très-élevé.
D'un autre côté, s'il y a des liqueurs qui sont stomachiques et digestives, comme la
Chartreuse, la Mélisse, etc., c'est donc une question d'appréciation des personnes,
de ne prendre que ce qui leur
est salubre et d'éviter l'excès. A cela plus qu'à qu'à toute chose on peut appliquèr le
proverbe :
Cela dit, passons à l'étude de eette fabrication qui, est infiniment compliquée et plus
difficile qu'en ne semblerait se l'imaginer. Il ne suffit pas d'avoir de bonnes
formules, il faut encore savoir bien choisir ses produits, conduire son opération
avec intelligence, car quelque bien fait que soit un manuel, il ne peut renfermer la
description et la nomeDcla-' ture de tous les cas différents qui peuvent se présenter
dans le cours d'une préparation.
De la composition.
La composition des liqueurs est une des opérations qui exige le plus de
discernement de la part du fabricant; c'est le moment pour lui de prouver son
habileté et son savoir faire. Non-seulement il faut qu'il ait une parfaite connaissance
des substances qu'il emploie, mais encore qu'il ait le palais fin pour déguster
intelligemment ses produits. A cela il faut ajouter un tact parfait de ce qui doit
plaire au public, car ce n'est pas pour lui qu'il travaille, c'est pour plaire aux
consommateurs.
et de parfums qui doivent concourir au résultat qu'il cherche. Dans ce choix des
parfums, il faudra qu'il utilise les connaissances qu'il a dû acquérir par la pratique,
c'est-à-dire, que tel autre fait plus ou moins ressortir celui-ci ou celui-là ; qu'il en
adoucit la saveur ou l'arôme, ou qu'il produit tel ou tel résultat. Cette connaissance
est d'une importance énorme, car de sa plus ou moins juste application dépend la
plus ou moins bonne réussite de son opération.
Le sucre lui-même sera l'objet d'une étude spéciale, car le produit est loin d'être
indifférent, vu le nombre infini d'états dans lequel il se présente. C'est de tous ces
soins miticuleux et détaillés que dépendra une bonne fabrication, et il ne faut pas
craindre de trop s'y appesantir, car ils ont une importance capitale.
Il s'en trouve qui sont peu odorants et qui, additionnés d'autres beaucoup plus
énergiques, sembleraient disparaître, quand tout le contraire se produit et de faibles
qu'ils étaient deviennent dominants. Toutes ces connaissances sont donc
indispensables.
Nous ne décrirons pas ce que c'est que les parfums, nous avons déjà étudié avec
soin leur préparation dans les chapitres spéciaux qui leur sont consacrés; nous nous
sommes même longuement étendu sur leur préparation et leur conservation, car leur
rôle est de première importance, et c'est de leur plus ou moins grande pureté que
dépend tout le succès de notre travail.
Il faudra donc, avant d'employer aucun parfum, bien s'assurer s'il est en bon état de
conservation, si sa valeur aromatique n'est pas diminuée, si sa saveur n'est pas
modifiée, enfin s'il représente bien ce qu'on cherche. Cette étude ne saurait trop
attirer notre attention.
Mélange.
La manière dont doivent être mélangés les différents produits qui entreront dans la
confection d'une liqueur, n'est pas indifférente, loin de là. Il y a une foule de
considérations dont il faut tenir compte, et nous pensons que quelques détails à ce
sujet ne sont pas inutiles.
En principe général, les mélanges doivent se faire à froid, car la plupart des
parfums et des aromes sont très volatiles. Les sirops doivent être faits à part avec
toute l'eau à employer et selon qu'ils ont été faits avec des sucres plus ou moins
fins; il est bon de leur faire subir une première clarification à l'eau albumineuse.
Nous conseillerons même de faire tous les sirops à chaud et de les clarifier par les
procédés déjà indiqués au chapitre Sirops.
L'alcool, les alcoolatures, les extraits, les sucs et les parfums seront versés dans une
vaste conge pouvant se fermer ; ils seront mélangés le plus intimement possible,
puis, cela fait, on ajoutera le sirop en aj outant fortement au moyen d'un spatule soit
en bois soit en une aurte matière,mais en évi-
tant le cuivre. La conge à mélanges, pour bien faire, devra être argentée à
l'intérieur, c'est une faible dépense, mais qui se retrouve largement en ce sens que la
liqueur ne prend pas le goût de métal que lui communique souvent le cuivre, même
à froid. L'étammage à l'ctain a un inconvénient, c'est de donner quelquefois de la
coloration au liquide. On le voit, une argenture bien faite est d'un usage excellent et
comme je le disais, une légère dépense, Le mélange opéré des différents ingrédients
qui doivent être employés, il faudra abandonner la liqueur au repos pendant
plusieurs jours avant de procéder à aucune opération nouvelle, car il faut laisser aux
produits le temps de se combiner entre eux.
Revenant sur la question du sirop, je dirai que je préfère le sirop fait à chaud au
sirop fait à froid, il a plus de rendeur, plus de moelleux que ce dernier et a plus de
tendance à prendre le goût de vieux, qualité très-recherchée dans les liqueurs.
Il faut donc, quand on fait un mélange, se bien bien rendre compte de la solubilité
des produits employés dans les liquides où on les verse et éviter de faire des
précipités, ou de les drnaturer.
Tous ces petits détails ne doivent pas être ignorés des fabricants qui, comme on le
voit, doivent avoir des connaissances plus étendues qu'on ne pourrait le penser ;
mais la pratique, il est vrai,
leur en apprend rapidement la plupart sans grands efforts autres qu'une attention
intelligente et réfléchie.
Le tranchage
Les liqueurs une fois tranchées sont soumises à la coloration, pas d'une manière
absolue, mais le plus
souvent. En effet les liqueurs faites par distillation et avec du sucre blanc sont
absolument décolorées. Le public étant habitué à consommer telle ou telle liqueur
de telle couleur, il faut que le fabricant se mette dans les mêmes conditions; il y
arrive facilement au moyen de la coloration qui se pratique comme celle des sirops.
Je ne reviendrai donc pas sur ce point déjà étudié et je conseillerai de s'en tenir aux
formules données, en ayant bien soin d'éviter l'emploi de produits prohibés et par
conséquent nuisibles pour la santé publique.
Le Collage et le Filtrage.
Une qualité indispensable pour une liqueur, c'est une limpidité parfaite, qualité sans
laquelle le pub1ic ne l'accepte pas. En effet, il est peu agréable de boire un liquide
trouble, sans savoir à quoi attribuer ce phénomène. Le fabricant devra donc
employer tous les moyens dont il dispose pour obtenir une liqueur d'une
clarification absolue et agréable à l'œil ce qui joue un grand rôle dans ce genre de
produit.
Le collage est d'autant plus nécessaire, que rien que par l'action des mélanges, du
tranchage et de la coloration, il est presque impossible que le liquide reste limpide.
En effet, si vous mélangez de l'eau, de l'alcool, du sucre et des aromes ou des sucs,
comment empêcher qu'il ne seproduise dans la masse des actions diverses qui
viennent la troubler quoique les produits employés soient au préalable d'une
parfaite limpidité?
Le collage au blanc d'œuf, soit de 3 à 5 blancs d'œuf5 par hectolitre de liqueur, bien
battus avec un balai d'osier, dans 1 litre d'eau, et versés dans le liquide qu'on bat
fortement et qu'on abandonne au repos au moins vingt-quatre heures et en moyenne
quarante-huit heures. Ce collage est bon, mais il attaque un peu les couleurs, ce
dont il faut tenir compte quand on pratique la coloration des mélanges.
Tous ces collages pratiqués, une fois que la liqueur est reposée, il suffit, pour
terminer l'opération, de procéder au filtrage; nous ne reviendrons
pas sur ce point, il a été traité au complet au chapitre des sirops: il n'y aura qu'à se
conformer aux indications très-détaillées qui y sont données.
En principe, il vaut mieux le laisser un peu vieillir pour qu'il prenne des qualités
que le temps seul peut lui donner. Il faut donc le loger le mieux possible, et le plus
dans son intérêt.
Quand on a produit des quantités, il faut autant que possible les loger dans des fûts ;
si au contraire les quantités sont faibles, employer des récipients en grès ou en
verre, mais pour ces derniers, il faut éviter de les exposer à la lumière, qui modifie
les couleurs. Le bouchage doit en être opéré avec le plus grand soin pour éviter
toute évaporation et le renouvellement de l'air.
Le local dans lequel doivent être conservées les liqueurs ne doit pas varier de
température, il ne doit faire ni trop chaud ni trop froid pour ne pas déranger
l'équilibre de solubilité des éléments qui les composent. Le terme moyen le
meilleur est un loca dont la température oscille, hiver comme été, entre 15 et 20
degrés centigrades.
au commencement de cet ouvrage, nous parait defe plus propres pour ce, genre
d'opération. Nous ne nous étendrons donc pas plus sur ce chapitre.
Différents. auteurs ont indiqué des proportions générales pour ces différents
classements, mais ils sont un peu facultatifs et il est plus logique de le faire selon la
plus ou moins grande finesse des ingrédients qui entrent dans leur composition et,
leur force alcoolique. La proportion de sucre joue également un rôle assez
important dans ce cas, et même la nature du sucre employé.
Puis, vient un chapitre spécial dit liqueurs des lies liqueurs étrangères. Enfin on se
sert encore des expressions Élixirs, Ratafias, Eaux, Huiles, crèmes qui n ont pas un
sens bien déterminé, mais qui servent à désigner certaines préparations spéciales
qui sont des propriétés privées de quelques fabricants.
Puis le mélange se fait mieux, le sirop, cuit à l'avance, donne plus de rondeur à la
liqueur, en • un mot, il est préférable. Quant à la proportion elle est bien facile à
calculer au moyen de la table donnant la richesse en sucre, suivant le degré au pèse-
sirop ou au densimètre. Ainsi un sirop pesant 35 degrés contient 0 kilog. 875 gr. de
sucre par litre ; pour en mettre 12 kilog. 500 dans une préparation, on aura doac
l'opération suivante à faire : 12.500 : 0,875 = 14 lit. 28. L'alcool et les alcoolatures
sont ajoutés au sirop ; on complètera le volume avec de l'eau.
L'emploi des sirops cuits d'avance présente de sérieux avantages, aussi faut-il
autant que possible se conformer à ce mode de préparation, employé du reste dans
la grande fabrication.
Liqueurs doubles.
Dans la fabrication des liqueurs doubles, la proportion d'alcool change: ainsi au lieu
de 25 litres d'alcool à 85 degrés, on en emploie 50 litres et 25 kilog. de sucre au lieu
de 12 kilog. 500. Le reste de la fabrication est le même.
Liqueurs demi-fines.
Les proportions de sucre et d'alcool tiennent environ le milieu entre les liqueurs
ordinaires et les liqueurs doubles. La proportion de sucre cependant reste élevée,
car il faut que la liqueur pèse 10 degrés au pèse-sirop; on emploie 28 litres d'alcool.
Liqueurs tierces-fines.
Liqueurs fines.
Les liqueurs fines contiennent 32 litres d'alcool à 85 degrés, 43 kil. 750 gr. de sucre
et doivent peser de 15 à 17 degrés au pèse-sirop de Beaumé.
Ce qui fait aussi leur qualité, c'est la nature des produits employés.
Liqueurs surfines.
Alcool à 85, environ 40 litres, sucre 50 kil. Toutes ces proporlions ne sontpas
absolument rigoureuses, cependant autant que possible il faut s'y conformer.
Absinthe ordinaire.
Absinthe demi-fine.
Diviser et piler les matières, faire macérer pendant vingt-quatre heures avec2 litres
50 d'alcool "à 85 degrés, ajouter 2 litres d'eau et distiller pour retirer 2 litres 30 de
produit, ajouter 3 litres 50 d'alcool et 4 litres 20 d'eau pour arriver à avoir 10 litres
de liqueur à 49 degrés, co'orer comme - d'habitude, laisser reposer et décanter.
. Autre formule.
Contuser les matières, faire macérer vingtquatre heures, ajouter 25 litres deau,
distiller pour avoir 26 litres deproduit, puis ajouter alcool
à 85 degrés 38 litres, eau 37 litres environ, pour obtenir 100 litres de liqueur.
Absinthe fine.
Contuser les matières, les faire macérer pendant vingt-quatre heures, distiller au
bain-marie avec 25 litres d'eau, retirer 50 litres de liqueur et y ajouter alcool à 85
degrés 30 litres, eau 20 litres. Cette absinthe doit peser 65 degrés. La colorer avec
le bleu et le caramel.
Absinthe suisse.
Faire macérer pendant huit jours avec 6 litres d'alcool à 85 degrés et distiller pour
avoir 5 litres de produit, aromatiser avec 14 gr. d'essence d'anis vert. Colorer en
vert-olive.
Absinthe allemande. -
Anis vert 375 — Badiane 150 Fenouil 375 — Coriandre ............................. 110 —
Faire macérer pendant deux jours avec 10 litres, d'alcool à 60 degrés, distiller
lentement pour retirer 7 litres 1/2 de produit et compléter le volume à 10 i litres
avec de l'eau pour l'amener à 75 degrés. Cette absinthe doit peser 75 degrés; dans le
cas où elle ne les pèserait pas, on ajoute de l'alcool à 90 degrés et on colore en vert.
Crème cf A bsinthe.
Contuser les matières, faire macérer deux jours, ajouter 6 litres d'eau, distiller pour
avoir 7 litres 50 d'alcoolat, rectifier avec 6 litres d'eau, retirer 7 litres
Ambroisie.
Crème d'Angélique.
Anis 800 gram. Bois de Rhodes 200 — Bois de cascarille 200 — Alcool à 85
degrés ..................... 16 litres. Sucre raffine 22 kilog. Eau .................................... 10
litres.
Contuser les matières et les faire macérer dans l'alcool ^pendant vingt-quatre
heures, distiller ajoutant 5 litres d'eau pour retirer 16 litres de produit, faire un sirop
avec les 22 kilog. de sucre et ïO litres d'eau. Mélanger le tout pour avoir 40 litres de
liqueur blanche. Si on veut la colorer, on emploie la cochenille pour lui donner une
teinte rose rouge.
Anisette ordinaire.
Amis étoilé 125 gram. Amandes amères 125 — Iris de Florence en poudre 65 —
Coriandre .............................. 125 —
Contuser et faire macérer les matières dans 4 litres 25 d'alcool à 85 degrés pendant
huit jours. Ajouter 2 litres d'eau distillée pour retirer 4 litres de produit. Ajouter un
sirop fait à froid composé de 3 kilog. de sucre et 2 litres d'eau. Mélanger le tout et
ajouter de l'eau pour former un volume de 10 litres.
Anis vert 812 gram. Thé hyswin 62 Anis étoilé : 125 Coriandre si _ Fenouil 31
Alcool à 70 degrés ..................... 16 -
Badiane 1750 gram. Anis vert 500 Fenouil de Florence ................... 437 Coriandre
437
Mélanger le tout, ajouter de l'eau pour former 1 hectolitre, trancher, coller et filtrer.
Cette anisette est d'une extrême finesse et jouit à juste titre d'une grande réputation.
Anisette allemande.
Badiane 150 gram. Iris de Florence pulvérisé 50 — Amandes amères pilées ....... 75
— Coriandre .............................. 75 —
Contuser et faire macérer pendant cinq jours dans 5 litres d'alcool à 85'degrés.
Distiller avec 2 litres
,l'eau pour avoir 5 litres de produit; ajouter un sirop composé de 3 kilog. sucre
blanc et 1 litre 50 d'eau, compléter le volume de 10 litres, laisser reposer et filtrer.
Huile de Badiane.
Badiane ou anis étoilé 1 kilog. Bois de Rhodes 250 gram. Bois de cascarille 250 —
Alcool à 85 degrés ...................... 21 litres.
Faire macérer, distiller, rectifier comme il est dit plus haut pour avoir 20 litres de
bon produit. Ajouter un sirop composé de : sucre 28 kilog., eau 11 kilog. Mélanger
le tout, compléter le volume de 50 litres avec de l'eau, laisser reposer et filtrer.
Baume divin.
Baume du Pérou..... 65 Baume de Tollu 70 Aloès sucotrin 15 _ Ambre tte 65 _ Bois
de Rhodes 120 Alcool à 85 degrés ..................... 21 litres.
Faire macérer vingt-quatre heures, distiller, rectifier pour avoir 20 litres de bon
produit, puis ajouter les substances suivantes :
Eau de roses..... 1 litre 50. Eau de cannelle de Chine ............. 1 — Sucre raffiné 28
kilog. Eau commune - - .. - - 9 litres.
Baume, humain.
Diviser et faire macérer pendant cinq jours dans 3 litres d'alcool à 85 degrés,
ajouter 2 litres d'eau distillée pour avoir 3 litres de bon produit, y ajouter un sirop
composé de : sucre 1 kilog. 400 gr. et 750 gr. d'eau, mélanger, colorer en violet et
filtrer.
Autre formule.
Faire macérer, distiller, rectifier pour avoir 20 litres de bon produit et ajouter :
Eau de fleurs d'oranger..... 500 gram. Eau de roses ........................... 500 — Sucre
raffiné ........................... 28 kilog. Eau ..................,.........'... 10 litres
Bénédictine.
imitation eût une valeur, il fallait qu'elle sortît d'un couvent quelconque ; un simple
particulier n'avait pas assez de prestige pour se livrer à cette contrefaçon. Un ordre
religieux s'est chargé de ce soin et a créé la Bénédictine, dont la formule nous est
inconnue et qui, malgré tous les soins apportés à sa fabrication, est loin d'approcher
de la Chartreuse. Nous ignorons les secrets des Bénédictins de Fécamp ; mais on
peut arriver facilement à faire leur liqueur avec la formule sui vante :
Diviser les plantes et les faire macérer dans l'alcool pendant deux jours, distiller en
ajoutant 10 litres d'eau, rectifier avec 5 litres d'eau pour obtenir 10 litres de bon
produit, ajouter le sirop, compléter avec de l'eau le volume de 25 litres, trancher,
colorer avec le safran, laisser reposer, filtrer et mettre en bouteilles. Conserver à
l'abri de la lumière ou dans des bouteilles d'unecoloration spéciale.
Bitter.
Contuser les matières, les mettre avec l'eau et l'alcool dans un bain-marie chauffé
légèrement pendant vingt-quatre heures, laisser refroidir, ajouter 8 grammes
environ d'alun de Rome et filtrer sans coller.
Bitter allemand.
Anis vert 100 gram. Baies de genièvre 100 — Écorces d'oranges amères sèches 100
— Sauge.' 100 — Grande absinthe 100 Calamus aromaticus 100 — Girofle 50 —
Menthe poivrée 50 — Lavande fleurie ....................... 50 —
Angélique ............................ 50 —
Toutes ces plantes désirent être employées sèches. On les divise et on les met à
macérer pendant deux jours avec 14 litres d'alcool à 85 degrés, on_distille en
ajoutant 10 litres d'eau et on retire 13 litres de bon produit ; puis on ajoute un sirop
froid composé de 3 kilog. 500 gr. de sucre'et de 7litres 1/2 d'eau, et on complète
avec de l'eau
Êcorces de curaçao de Hollande 300 gram. Zestes frais de 10 citrons. Zestes frais
de 10 oranges. Alcool à 85 degrés .................... 50 litres.
Huile de Calamus.
Diviser et piler les matières et les faire macérer pendant huit jours avec 5 litres
d'alcool
à 85 degrés, ajouter 2 litres d'eau distillée pour avoir 5 litres de bon produit,
l'additionner d'un sirop froid composé de 3 kilog. 500 de sucre et 2 litres d'eau,
compléter un volume de 10 litres, colorer par le caramel et filtrer.
Huile de Cannelle.
Diviser la matière, la faire macérer dans l'alcool pendant environ quarante heures,
distiller, rectifier selon les formules habituelles, ajouter le sucre et l'eau Dour
former 20 litres, colorer par le caramel et filtrer.
Huile de Cédrat.
Zeste de 16 citrons frais à faire macérer pendant vingt-quatre heures dans 5 litres
d'alcool à 85 degrés. Distiller et rectifier comme d'habitude pour avoir 4 litres de
bon produit et ajouter un sirop froid composé de : sucre, 5 kilog. 500 et eau 2 litres,
compléter 10 litres, colorer par le caramel et filtrer.
avec 4 litres d'eau pour obtenir 7 litres 600 de bon produit et ajouter à froid un sirop
de 11 kilog. de sucre et 4 litres d'eau, former 20 litres de liqueur et filtrer.
Chartreuse.
La liqueur de la Grande Chartreuse est, de toutes les liqueurs, celle qui a donné lieu
au plus grand nombre de contrefaçons. La perfection de cette liqueur, son
excellence comme goût et comme finesse l'ont fait adopter par le public et son
succès n'a fait que grandir de jour en jour ; aussi a-t-on essayé tous les moyens
possibles pour l'imiter, mais jusqu'à ce jour, personne n'a pu y arriver.
Voici parmi les recettes données, celles qui ont paru arriver aux meilleurs résultats :
Chartreuse verte.
Contuser les matières, les faire macérer pendant trois jours dans l'alcool, distiller et
rectifier comme
d'habitude et ajouter à froid un sirop composé de sucre 2 kilog. 500 et eau 2 litres,
compléter le volume de 10 litres et filtrer.
Chartreuse j aune.
Chartreuse blanche.
Huile de Créole.
Contuser, faire macérer, distiller sans rectifier. Colorer en rouge, ajouter le sirop,
compléter 10 litres et filtrer.
Élixir de Cagliostro.
Eau a Argent.
Eau de la Chine.
Contuser les matières, faire macérer, distiller, rectifier comme d'habitude pour avoir
36 litres de bon produit et ajouter un sirop fait avec 50 kilog. de sucre blanc,
compléter un volume de 100 litres, filtrer et mettre en bouteilles à froid.
Cannelle de Ceylan 120 gram. Zeste de cédrats 2 — Dattes 120 Figues 120 —
Amandes amères 65 — Muscade 15 — Alcool à 85 degrés .................... 6 litres.
Faire macérer pendant dix à douze jours, distiller au bain-marie pour avoir 5 litres
de produit, ajouter un sirop composé de : 5 kilog. 500 de sucre et de 3 litres d'eau
distillée, compléter le volume de 20 litres, filtrer et mettra en bouteilles à froid.
Cette eau, essentiellement allemande est, une imitation de l'eau d'or des Italiens.
Faire macérer quatre jours, distiller sans rectifier, compléter le volume de 10 litres,
colorer par le caramel et filtrer.
Macération, distillation sans rectification, volume 10 litres ; ajouter des feuilles d'or
fin divisées en mettant en bouteilles. Il y a diverses formules pour fabriquer cette
eau, cette formule parait la plus convenable.
Coriandre 30U gram. Badiane 150 — Semences d'angélique 300 — Girofle 150 —
Safran , 40 — Baume du Pérou 75 — Macis 40 — Cannelle de Ceylan 160 —
Semences de carotte 80 — Noix d'acajou concassées.. 60 Sommités de romarin 80
— Zeste de 20 oranges, - de 20 citron::.
Contuser les matières, les faire macérer pendant quinze jours au moins, ajouter 20
grammes d'essence de bergamote, distiller au bain-marie sans rectifier et ajouter un
sirop composé de 55 kilog. de sucre et eau suffisante pour que le tout fasse un
volume de 100 litres, colorer en vert et filtrer.
Eau-de-vie d'Andaye.
Anis étoilé..... 6i gram. Coriandre 85 — Poudre d'iris de Florence..... 425 — Zeste
frais de 6 oranges Alcool à 85 degrés ................. 3 lit 80. Sucre blanc. 3 kilog.
Macération pendant huit jours, distillation sans rectifier, eau suffisante pour avoir
10 litres de liquide, colorer au caramel et filtrer.
Autre formule.
Macération huit jours, distiller, rectifier, eau nécessaire pour avoir 10 litres de
produit, colorer au caramel, parfumer avec 2 centilitres d'alcoolature d'iris (par
infusion) et filtrer.
Macération, distillation sans rectification, eau pour former 10 litres de produit, plus
quelques feuilles d'or fin broyées qu'on ajoute en mettant en bouteilles.
Autre formule.
Elixir de Garus.
Safran gâtinais 60 gram Aloès sucotrin 125 — Myrrhe 125 — Cannelle de Chine
125 — Girofle 60 — Muscade GO Alcool à 85 degrés .................... 36 litres.
Diviser les matières, faire infuser vingt-quatre heures, distiller sans rectifier pour
avoir 36 litres de produit, ajouter 56 kilog. de sucre blanc fondu dans la quantité
d'eau nécessaire ; jeter le sirop bouillant sur 1 kilog. de capillaire du Canada, filtrer
à froid sur un tamis, mélanger, former un volume de 100 litres, colorer en jaune par
le safran et le caramel et filtrer.
Génépi en fleurs 200 gram. Meothe poivrée fleurie » 100 — Balsamite 100 —
Racines d'angélique 50 — Galanga 12 gram. 50 Alcool à 85 degrés 4 litres 25
Sucre blanc ........................... 3750 gram.
Liqueur de Genièvre.
Huile de Gingembre.
Faire macérer dans l'alcool, distiller pour avoir 10 litres de produit, ajouter le sirop,
compléter 20 litres par l'eau, colorer en jaune par le caramel et dltrer.
Huile de Girofle.
Méthode ordinaire, sans rectification; faire un volume de 10 litres par l'eau, colorer
en jaune foncé par le caramel et filtrer.
Liqueur de Kummel.
Les formules pour faire la liqueur de Kummel sont nombreuses ; nous croyons bien
faire en en donnant quelques-unes des principales.
Formule allemande.
Semence de cumin 450 gram. Alcool à 80 degrés 5 lit. 650. Sucre blanc 2 kil. 250.
Eau .................................. 3 lit. 25.
Macération pendant deux ou trois jours, distillation sans rectifier, produit 10 litres.
Autre formule.
Semence de cumin 450 gram. Racines d'Iris pulvérisées ............. 20 — Eco rces
sèches de citrons 15 — Alcool à 80 degrés 5 lit. 65. Sucre .......................... i ...... 2
kil. 25.
Kummel de Dantzig.
Kummel de Breslau.
Kummel de Magdebourg.
Alcool à 80 degrés .................... 5 lit. 25. Sucre 2 kil. 250 Eau .................................
3 lit. 25.
Grande absinthe 500 gram. Petite absinthe 500 — Sommités d'angéliqu(, :100 —
Hysope en fleur 500 — Menthe poivrée 500 Génépi des Alpes 500 — Anis vert
500 — Semences de fenouil 250 — Zestes frais de 10 citrons Alcool à 85 degrés :
39 litres. Sucre blanc .......................... 5 fliloe.
Liqueur du Mézenc.
Larmes de Malte.
Macération pendant trente-six à quarante heures des zestes dans l'alcool, distillation
et rectification, addition du sirop, coloration par le caramel et filtrage.
Marasquin.
Autre formule.
Faire macérer quelques jours, distiller pour avoir 11 litres 30 de bon produit, puis
ajouter :
Essence de vanille 10 gram. Eau de roses .......................... 1 litre 30. Sucre... 4 kil.
50. !
Liqueur de Majorque.
Macérer pendant deux jours, distiller et rectifier pour avoir 36 litres de bon produit,
ajouter un sirop fait à chaud composé de 56 kilog. de sucre
Autre formule.
».
Crème de Moka.
Café moka 500 gram. Amandes amères concassées 100 — Alcool à 85 degrés 4
litres 25 Sucre blanc ........................... 5 kil. 600.
Torréfier le café au brun clair, le moudre gros, faire macérer pendant vingt-quatre
heures dans l'alcool, distiller, rectifier pour obtenir 4 litres de produit; faire le sirop,
compléter un volume de 10 litres et filtrer s'il est besoin.
Faire macérer le café dans l'alcool pendant quinze jours, passer à la chausse, ajouter
le sirop et l'eau pour former 20 litres de produit.
Liqueur du Mont-Dore.
Menthe 100 gram Mélisse 100 — Génépi 100 Hysope 50 — Plante d'angélique 50
— Fleurs d'arnica 50 — Calamius aromaticu* 25 — Coriandre..... 25
Cannelle ............................. 15 —
Amandes d'abricots 300 g r.. Amandes de pêches 125 Amandes de prunes 125 —
Zestes frais de 6 orange Alcool à 60 degrés .................... 7 litresSucre
blanc .......................... 1 kil. 8&
Écorces fraîches d'oranges ............ 1 kilog. Écorces de citron 150 gram. Cannelle
de Chine .................... 100 — Piment 60 — Alcool à 85 degrés 10 lit. 500. Sucre
blanc ......................... 4 kU. 50i)
Macération, distillation sans rectification, addition du sirop, coloration en jaune par
le caramel, et filtrage s'il est nécessaire. 1
Persicot fin.
Méthode générale : macération èinq jours, colorer en jaune foncé par le caramel.
Produit 20 litres.
Persicot ~ndinaire.
Parfait Amour. -
Cette liqueur est un type de curiosité pour faire voir la valeur des noms qu'on
emploie.
Liqueur de Richelieu.
Amandes amères broyées 100 gram. Fenouil de Florence 100 — Coriandre 100 —
Balsamite 100 — Anis étoilé 60 — Semences d'angélique 50 Hysope fleurie 50 —
Marjolaine 50 Sommités de mélisse 25 Cannelle 10 — ^açis 8 — Zestes frais de 4
citrons . Alcool à 85 degrés ................... 8 litres. Sucre ................................ 7 kilos.
Macération dans l'alcool pendant quinze jours, passer à la chausse, ajouter le sucre,
coller et filtrer. Produit 16 litres.
Faire macérer pendant plusieurs jours au soleil dans une bouteille bien fermée,
passer au linge fin. On peut, pour donner de l'agrément àla liqueur, y ajouter 500 gr.
de sucre blanc.
Trappistine (imitation).
Grande absinthe 100 gram. Cardamome 100 — Angélique 100 — Menthe 200 —
Myrrhe 50 — Mélisse 75 — Calamus 50 — Cannelle 10 — Girofle 10 — Macis 5
— Alcool bonne qualité à 85 degrés 10 litres. Sucre raffiné 9 kilog.
Eau .................................. 5 litres.
Faire macérer les plantes dans l'alcool pendant quarante-huit heures, ajouter 10
litres d'eau, distiller, ajouter 5 litres d'eau au produit et rectifier, mélanger le sirop à
froid et compléter le volume de 25 litres avec de l'eau. Colorer en vert ou en jaune,
laisser reposer et filtrer.
Souvenir de Béranger.
Scubac.
Safran 120 gram. Baies de genièvre..... 60 — Dates sans noyaux .250 — Raisins
secs 250 Jujubes écrasés 50 — Anis vert 16 — Coriandre 16 — Cannelle de Ceylan
20 — Macis 16 — Girofle 16 — Alcool à 60 degrés .................... 10 litres.
Sucre ................................. 5 kilog.
Faire macérer les substances pendant quinze jours dans l'alcool, faire fondre le
sucre dans 24 litres d'eau, mélanger le tout pour avoir 40 litres de liqueur et filtrer.
Huile de Vénus.
Vermuth.
— de carvi 16 —
— de eoriandre 16 —
— de fenouil 16 —
laire macérer huit jours, distiller au bain-marie, ajouter ensuite un sirop composé de
2 kilog. 750 de. sucre et 1 litre 1/2 d'eau distillée et du zeste .d'orange, colorer en
rouge ou en jaune, former 10 litres de liqueur et filtrer. -
Nous avons passé en revue à peu près toutes les liqueurs dites par distillation; nous
allons nous occuper maintenant des liqueurs dites par mélanges; c'est-à-dire de
celles faites en mélangeant entre eux les éléments premiers, préparés d'avance. La
distinction entre ces deux genres de liqueur est assez subtile, car, en réalité, la
plupart de ces éléments premiers ont déjà été obtenus par la distillation ou la
macération ; mais nous avons cru adopter ce mode de classement qui fait bien
ressortir la différence de manutention qui existe entre ces deux modes d'opérer.
Lequel des deux procédés est le meilleur ? c'est - un point assez délicat à établir, car
il est des liqueurs qui ne peuvent se faire par les deux procédés et d'autres qui ne
sont susceptibles d'être fabriquées que par l'une ou l'autre de ces indications. C'est
donc au fabricant à juger par lui-même le mode qu'il doit préférer et en cela, son
jugement doit se baser sur les éléments et les moyens dont il dispose. En thèse
générale, toutes les foib qu'il est question d'une fabrication présentant plusieurs
moyens pratiques d'obtenir un produit, il ne faut pas qu'un auteur se laisse aller à
trop diriger le praticien qui, lui, a souvent des raisons sérieuses et même
impérieuses, d'agir de telle ou telle manière. Imitons donc ce modeste exemple et
bornons-nous à conseiller aux fabricants d'étudier ces différents
Les liqueurs par les sucs sont généralement de deux sortes, ordinaires ou demi-
fines. Leurs proportions varient peu, aussi ne nous étendrons-nous pas longuement
sur la description des recettes, ce qui donnerait trop d'étendue à ce travail, et nous
bornerons-nous à donner les proportions générales qu'on devra employer, sauf
modifications laissées à l'appréciation du fabricant selon qu'il veut plus ou moins
aromatiser sa liqueur.
Suc épuré simple ou composé 1 litre. Alcool à 85 degrés 2 litres 50 Sucre blanc.....
1 kilo 250. Eau — 5 litres GO
On prépare d'avance le sirop à chaud ; quand il est froid, on y ajoute le suc, on agite
et on addi. tionne l'alcool et la couleur, s'il en est besoin, puis on tranche à basse
température, 60 degrés environ, et on termine en filtrant.
Pour 10 litres :
Suc épuré simple ou composé 1 litre 33. Alcool à 85 degrés 2 litres 80 Sucre
blanc ........................... 2 kil. 500. Eau ................................... 4 litres 25
Pour 10 litres :
Il arrive souvent dans la fabrication des liqueurs qu'on se trouve à court de tel ou tel
produit, soit comme alcoolat, soit comme teinture et même comme plantes ; il faut
pouvoir parer à cet inconvénient et on y arrive par l'emploi des sirops. Il se présente
même quelquefois des cas où des sirops sont compromis dans leur conservation; il
faut y remédier le plus vite possible : on y arrive en les convertissant en liqueurs.
Nous n'insisterons pas sur les proportions de sucre et d'alcool que doivent contenir
ces liqueurs, nous venons de les donner aux liqueurs par les sucs, on devra donc s'y
conformer. Pour cela, il suffira de peser la liqueur au pèse-sirop et de consulter la
table donnant la proportion de sucre contenue dans un litre d sirop selon son degré;
nous avons donné cette table au chapitre des sirops. Inutile d'insister plus
longtemps sur ce point peu important du reste.
Ce genre de liqueurs est peu usité, nous le notons simplement en passant, comme
mémoire. C'est au fabricant à voir s'il peut en tirer parti ; mais dans tous les cas,
nous lui conseillons d'être très-prudent à ce sujet.
Nous avons déjà vu dans cc qui précède, qu'on fait une très-grande variété d'eaux
aromatiques, il était donc tout naturel qu'on dût chercher à les employer dans la
fabrication des liqueurs. C'est ce qui est arrivé et on emploie pour ce genre de
fabrication les méthodes les plus simples.
On commence par faire le sirop à chaud; lorsqu'il est froid, on y ajoute l'eau
aromatique à laquelle on a additionné l'alcool, on complète le volume demandé, on
colore, on tranche, on clarifie et on filtre ; ou encore on filtre sans clarifier : cela
dépend de la nature des produits.
Ne voulant pas décrire tous les produits qui se font par ce procédé, nous ne
donnerons que les plus importants, et pour les autres nous donnerons
Liq. ord. Doubla. Alcool à 85 degrés iô centil. 50 centil. Sucre 125 gr. 250 gr.
Les proportions d'eaux aromatiques à employer sont assez difficiles à prescrire, car
elles dépendent beaucoup de la force de ces eaux et de l'intensité de parfum qu'on
veut donner à ces liqueurs.
Faire dissoudre le sucre dans les eaux au bainmarie, ajouter l'alcool, mélanger,
mettre le chapiteau de l'appareil à trancher et pousser le tranchage jusqu'à 75
degrés, laisser refroidir et filtrer. Cette formule est pour 20 litres de liqueur.
Huile de Menthe.
Ordln. Double.
Eau distillée de menthe. 1 litre 60. 2 litres 40 Alcool à 85 degrés ...... 5 litres. 10
litres. Sucre 2 kil. 500. 5 JIilog. Eau ordinaire, Il litres 60 4 litres 20
Employer la méthode générale indiquée plus haut pour obtenir 20 litres de liqueur.
Ordin. Double. Eau de fleurs d'oranger 1 litre 20. 2 litres. Alcool à 85 degrés 5 —
10 — Sucre 2 kil. 500. 5 kilog. Eau ........................... 6 litres. 4 litres 60
Eau de fleurs d'orangei, 1 litre 80. Alcool à 85 degrés .................... 5 litres 60 Sucre
................................. i5 kilog. Eau .................................. 9 litres 20
Huile de Roses,
Ordin. Double. Demi-fine. Eau de rose 1 litre 20. 2 litres 40 2 litres. Alcool à 85
degrés 5 — 10 — 5 — 60 Sucre ............ 2 kil. 500. 5 kilog. 5 kilog.Eau .. 12 litres.
4 litres 20 9 litres.
La fabrication des liqueurs par les essences est des plus simples ; elle n'exige
qu'une seule précaution, c'est la pesée bien exacte des quantités d'essences à
employer ; cette pesée doit se faire dans un flacon bien sec et lavé avec le plus
grand soin. Les proportions d'alcool, d'eau et de sucre varient selon la qualité des
liqueurs; pour les proportions d'essences, elles sont si faibles qu'il n'en faut pas tenir
compte dans le volume de liquide à obtenir. Ces proportions sont du reste
invariables et pour éviter les longueurs, nous les donnerons ici pour ne pas les
répéter à chaque formule.
— d'anis 6 —
— de citron 6 —
— de fenouil .................. 1 — 60
Méthode générale, sucre, alcool et eau suivant les indications données pour les
liqueurs ordinaires.
— de menthe 1 - 50
— d'anis étoilé 15 —
— d'anis vert 10 —
— de fenouil 10 —
— de coriandre ................ 10 —
— d'angélique 5 —
Préparer le sirop avec le sucre et moitié son poids d'eau, faire refroidir, dissoudre
les essences dans l'alcool, mélanger, compléter 20 litres, colorer en vert et filtrer.
— d'anis 1 —
— de citron 6
Crème d'Angélique.
— de coriandro. 2 —
— de fenouil • 4 ~~
Pour chacune de ces formules employer les quantités de sucre, d'alcool et d'eau
indiquées à la méthode générale selon leur qualités et opérer comme 1 a été dit,
Produit 20 litres.
Anis.
Méthode générale, proportion d'eau, de sucre et d'alcool comme pour les liqueurs
fines, produit 20 litres.
A nisette ordinaire.
— de badiane 6 — 40.
— de coriandre ................. 10 -
Méthode générale pour les liqueurs demi-fines, produit 20 litres.
Proportion de sucre, d'alcool et d'eau comme pour les liqueurs surfines. Méthode
générale, produit 20 litres.
— d'angélique 4 —
Méthode générale, proportion d'eau, d'alcool et de sucre comme pour les liqueurs
fines, produit 20 litres.
Crème de Cannelle.
Eau, alcool et sucre comme pour les liqueurs fines, colorer par le cachou. Méthode
générale, produit 20 litres.
Crème de Céleri.
Méthode générale, observer les proportions de sucre, alcool et eau pour chaque
classe, produit 20 litres.
— de cannelle de Chine 40 —
— de muscade .................. 40 —
— de girofle .................... 40 —
Crème de Citron.
Eau, sucre et alcool, proportion de chaque classe, colorer en jaune d'or. Méthode
générale, produit 20 litres.
Curaçao.
— de Portugal.... 3 — 2 — 5 —
— de mélisse 2 —
— de menthe .................. 2 —
— d'ambre 2 -
— de vanille ................... 1 -
Eau de Mannheim.
— d'anis vert 2 —
— de fenouil 2 -
— de fenouil 1 — 80 centigr.
Sucre, eau et alcool dans la proportion de leur classe déjà indiquée, méthode
ordinaire, coloration en jaune clair par le safran, filtrage, produit 20 litres.
Eau-de-vie de Dantzig.
— de Portugal ............. 1 60 2
— de citron ............... 5 — 6 ---
Eau, sucre et alcool en proportion de leur classe. Méthode générale, sans coloration,
filtrage, produit 20 litres.
Fleurs d'Oranger.
Eau, sucre et alcool suivant la classe, méthode générale, pas de coloration, filtrage,
produit 20 litres.
— de cannelle 2 —
— de macis 1 — Alcool à 90 degrés 8 litres. Sucre...... 3 kil. 600. Eau, 2 litres pour
préparer le sirop.
Huile de Kirschenwasser.
Kummel ordinaire.
Essence de cumin..... 15 gram. Alcool à 90 degrés 9 litres. Sucre 4 kil. 500. Eau
pour faire le sirop ............... 3 litres.
Liqueur de Cent-Sept-Ans.
Méthode générale, eau, sucre et alcool selon la classe, produit 20 litres, colorer en
rouge par l'orseille ou le cudbellrd, filtrer.
Crème de Mélisse.
— de coriandre 3
— de cannelle de Ceylan l —
— de citron .................... g _
Sucre, eau et alcool comme pour les liqueurs surfines. Méthode générale, pas de
coloration, filtrer, produit 20 litres.
Crème de Menthe.
Sucre, eau et alcool selon la classse. Méthode générale, pas de coloration, filtrer,
produit 20 litres.
Crème de Menthepoivrâe (formule allemande).
Crème de Mille-Fleurs.
— de tubéreuse ................. 4 —
— d'héliotrope 4 —
— de jasmin 1 —
— de jonquille 1 —
— de néroli I —
— de rose 50 centigr.
Eau de Noyaux.
Eau, alcool et sucre selon la classe, produit 20 litres, par la méthode générale.
— de Portugal 2 — »
— de citron, 1 — 60
— de girofle » — 4?
— de néroli » — 40
— de muscade .............. » — 20
Eau, alcool et sucre pour les liqueurs surfines. Méthode générale, pas de coloration,
filtrage, produit 20 litres.
Crème d'Orange.
Parfait Amour.
— de cédrat 3 — . 4 — » 5 — »
— de coriandre... » — 20 Il — 20 4 — »
Eau, alcool et sucre suivant la classe. Méthode générale, produit 20 litres, colorer
par la cochenille, le cudbéard ou l'érythrose.
Les essences employées pour la confecl ion de cette liqueur doivent provenir de
distillation et non d'expression.
Crème de Portugal.
Crème de Romarin.
— de lavande 1
Huile de Rose.
Eau, sucre et alcool suivant la classe, méthode générale, produit 20 litres, colorer en
rouge, filtrer.
Eau, sucre et alcool comme pour les liqueurs surfines. Méthode générale, produit
20 litres, sans coloration.
Vespetro.
— de carvi 3 — » 4 — »
— de citron 1 — 60 2 - ».
— de fenouil 1 - 20 1— »
— de carvi 5 — » 6. — »
— de citron 3 — Il 4 — »
— de fenouil 1 — 20 1—60
— de coriandre ......... 1) — 60 » — 80
Eau, sucre et alcool suivant la classe. Méthode générale, produit 20 litres, colorer
en jaune par le safran, filtrer.
Nous avons déjà vu dans un chapitre précédent, la manière de préparer les esprits
ou alcools aromatiques, dits alcoolats; nous ne reviendrons donc plus sur ce travail.
Dans ce chapitre, nous nous occuperons simplement de leur application à la
confection des liqueurs.
Les liqueurs préparées au moyen des alcools aromatiques sont loin d'être aussi fines
que celles préparées par distillation directe, précédée de ma-
cération. Cependant elles sont d'une bonne qualité et d'un emploi fréquent, car rien
n'est plus^commode pour le liquoriste que d'avoir en magasin des alcoolats dont la
conservation est facile et au moyen desquels il peut II n'importe quel moment de
l'année, faire des liqueurs d'une très-grande variété, et parer aux demandes de sa
clientèle.
Leur modo de fabrication est, comme pour le procédé par les essences, d'une
grande simplicité. Les esprits à employer sont versés dans l'alcool qui doit entrer
dans la confection de la liqueur, pui on ajoute du sirop froid, mais fait à chaud avec
une partie de l'eau de composition; le reste de l'eau est ajouté après ce mélange pour
parfaire le volume demandé; on tranche, on colore et on clarifie ou on filtre.
Les proportions générales de sucre, d'alcool et d'eau sont les mêmes que pour le
procédé par les essences ; seulement on doit tenir compte de la quantité d'alcoolat
employé dans la somme totale d'alcool.
Du reste, quand ces proportions doivent varier, nous les indiquons chaque fois.
Quand elles sont dans la moyenne générale, nous nous bornons à indiquer :
méthode générale.
Eau cT Angélique.
Simple.
Doubla.
Crème d'Angélique.
Demi-fine. Fine.
Crime de Céleri.
Demi-fine. Fine.
Curaçao.
Méthode générale, produit 20 litres. Colorer en très-foncé par le caramel, il est bon
d'y ajouter un peu de couleur de curaçao de Fernambouc.
Eau-de-vie de Dantzig.
Fine. Surfine.
— de coriandre 1 — „ [ _ 20
— de cannelle de Chine... 1 — » 1 80
— d'ambrette » — 10 » — 10
— de grande cardamome . 9 — 10 » — 16
Méthode générale, produit 20 litres. Pas de coloration, mais mettre dans chaque
flacon une feuille d'or divisée.
Eau, sucre et alcool suivant la classe indiquée au tableau page 226. Méthode
générale, produit 20 litres, colorer légèrement en jaune par le safran.
Elixir de Garus.
— de myrrhe ~
\=:: 8 kil. Mo
Méthode générale, produit 20 litres, colorer en jaune un peu par le safran, finir par
le caramel.
Liqueur de Framboises.
Ordinaire. Double.
Huile de Framboises.
Méthode générale, produit 20 litres, colorer comme il est dit plus haut.
Crème de Framboises.
Fine. Surfine.
Esprit de framboises 4 litres » 5 litres 20 Alcool à 85 degrés 2 — 40 2 — » Sucre 8
kil. 750 11 kil. 200 Eau, quantité suffisante ....... 5 litres 20
Méthode générale, produit 20 litres, colorer comme il est dit plus haut.
Marasquin.
Mettre le sucré et l'eau dans le bain-marie, faire dissoudre à une douce chaleur et
ajouter ensuite les esprits, agiter et fermer l'appareil qu'on laisse refroidir. Produit
20 litres.
— de fleurs d'oranger 1 — 60
— de sassâffâs. » — 50
Esprit de moka 6 litres » Alcool à 85 degrés 1 — 20 Sucre 11 kil. 200 Eau, quantité
sufli.sante.
— de roses 2 — »
Eau de Noyaux.
Huile d'Œillet.
Parfait Amour.
Ordinaire. Double.
— d'orange » - 60 a — 80
— d'anisvert » — 40 » — 60
Fine. Crème surfine. Vieux rhum à 50 degrés 6 litres » 6 litres » Alcool à 85 degrés
2 — 80 3 - 60 Sucre ........................ 8 kil. 750 10 kil. » Eau ............................ 6
litres 80 3 litres 60
Huile de Rose.
Crème de Thé.
Vespétro.
— de daucus. Il — 20 » 20 Il — 30
Fin. Surfin.
Esprit d'anis vert litres 80 » litres 80
— de carvi " 80 1 - 2C
— d'aneth " - 40 » - 60
— de daucus » — 40 » — CO
La fabrication des liqueurs par les teintures ne présente guère de différence avec
celle par les esprits ; nous avons cru devoir en faire un chapitre spécial pour nous
conformer à une classification très-judicieuse adoptée par M. Basset et à laquelle
nous nous sommes rallié en partie, l'ayant reconnue bonne et commode pour les
recherches. Nous ne nous étendrons donc pas plus longtemps sur des considérations
générales et nous passerons de suite à la nomenclature d'un certain nombre de
recettes.
— de ............................. 4 oranges.
Contuser et diviser les matières, les faire macérer au moins quinze jours dans 7
litres 20 d'alcool à 85 degrés. Soutirer la teinture et y ajouter à froid un sirop fait à
chaud avec 8 kilog. 750 de sucre et 5 litres d'eau, compléter 20 litres et filtrer.
Diviser et contuser les matières, faire macérer quarante-huit heures avec l'eau et
l'alcool dans un bain-marie à 45 ou 50 degrés, laisser refroidir, ajouter 3 gr. d'alun
et filtrer. Produit 20 litres.
— de 4 oranges.
Faire macérer un mois, soutirer et filtrer. Ce bitter est infiniment plus sain que le
précédent.
Cannelle de Ceylan 125 gram. Bois de cassie 20 — Zestes frais d'oranges douées -
140 —
Faire macérer huit jours, filtrer avec expression, ajouter le sirop, compléter 20
litres, colorer en jaune et filtrer.
Faire macérer huit jours, passer avec expression et ajouter à froid un sirop fait à
chaud avec
Élixir de Cagliostro.
Faire macérer pendant quinze jours, filtrer et ajouter 3 kilog. de sirop de fleurs
d'oranger.
Cette formule passe pour être la véritable employée par le célèbre charlatan.
Faire macérer huit jours le gingembre divisé, passer avec expression, ajouter à froid
le sirop fait avec le sucre et l'eau, compléter 20 litres et filtrer.
Liqueur flamande.
— d'angélique 20 — Coriandre 32
Girofle 10 — Cannelle t 10 — Zeste de 1 orange. Alcool à 85 degrés 8 litres 70
Sucre ................................. 6 kil. 600
Diviser la matière, faire macérer pendant huit jours ; faire un sirop avec le sucre et
3 litres 30 d'eau, le verser sur la macération, laisser refroidir, compléter 20 lit res,
colorer en jaune et filtrer.
Faire macérer dix jours dans 1 alcool, passer, ajouter à froid le sirop fait avec le
sucre et 2 litres d'eau, compléter 20 litres et filtrer. On peut forcer
Huile de Vanille.
Piler la vanille avec 1 kilog. de sucre, faire un sirop avec le reste et 1 eau, puis y
verser à chaud l'alcool et le sucre vanillé, mélanger le tout et couvrir ; maintenir à la
température de 50 degrés pendant cinq heures, laisser refroidir, colorer par la
cochenille ou l'érythrose, compléter 20 litres et filtrer.
Cette classe comprend toutes les liqueurs faites par les infusions alcooliques des
fruits frais ; eHe est assez nombreuse, aussi n'avons-nous pas la prétention de la
donner complète : nous nous bornerons à indiquer les principales. Généralement,
elles ne donnent que des produits qu'on peut classer parmi les liqueurs ordinaires et
demi-flhes.
Nous \ne nous étendrons pas mm plus sur la méthode générale; non s donnerons
avec chaque liqueur sa préparation.
Macis 1 Alcool à 85 degrés 5 litres 85 Sucre 2 kilo 500 Eau ..... 1 litre 66
On commence par bien écraser les noix, on les laisse noircir à l'air pendant vingt-
quatre heures, puis on les met à macérer dans l'alcool pendant trente jours, on
passe, on exprime et on ajoute à froid le sirop ; on filtre. Produit 10 litres.
Ratafia de Cassis.
Cassis bien mûrs 3 kilog. Feuilles de cassis 150 gram. Cannelle 3 — Girofle 2 —
Eau-de-vie blanche à 56 degrés 6 litres. Sucre 1 kil. 25u Eau ...................................
1 litre.
On écrase les fruits, on contuse les feuilles et on fait macérer dans l'eau-de-vie
pendant quinze jours, on passe en exprimant, on ajoute le sirop et on filtre.
Grains entiers de cassis mondes ...... 3 kilog. Feuilles de cassis .................... 100
gram. Cannelle ............................. 3 —
Mettre les grains, les feuilles et la cannelle dans un vase sans tasser, recouvrir avec
une partie de l'eau-de-vie et faire macérer de huit à dix jours; enlever le liquide et
ajouter le reste de l'alcool, laisser macérer huit jours, soutirer, réunir les deux
liquides. Verser sur le marc 3 litres d'eau, laisser macérer quatre ou cinq jours,
réunir le tout, ajouter le sirop et filtrer.
Autre formule.
11 y a encore une foule de formules pour faire ce ratafia, mais nous ne pouvons
nous étendre trop longuement sur une liqueur d'une fabrication aussi simple.
Ratafia de Cerises.
— de merises 50 centilit.
Esprit de noyaux d'abricots 50 — Alcool à 85 degrés 40 — Sacre 2 kil. 500 Eau .....
3 litres 90
Ratafia de Dijon.
— de framboises 50 —
Ratafia de Grenoble.
Suc de cerises noires ................. 7 litres Feuilles de cerisier 250 gram. Merises
noires pilèes 1 kil. 250 Girofle 2 gram.. Macis 2 — Cannelle de Ceylan 6 — Alcool
à 85 degrés 2 litres 50 Sucre ................................. 2 kil. 500
Faire macérer quinze jours au moins dans l'alcool, passer avec expression, faire
dissoudre le sucre dans le liquide, compléter 10 litres et filtrer.
Il y a encore pour ce ratafia une grande variété de formules que nous passerons
sous silence.
Ratafia de Neuilly.
cerises aigres mûres 4 kil. 750 Cerises noires 2 — Pétales d'oeillets rouges, dits à
ratafia. 250 gram. Alcool à 85 degrés .................... 3 litres 50
Sucre ................................ 5 kil. 250
Faire macérer trente jours, passer, ajouter le sirop froid et compléter 10 litres en
filtrant.
Ratafia de Coings.
Suc exprimé de coings bien mûrs 1 litre 20 Esprit de girofle 8 centilit. Alcool à 85
degrés ..... 3 litres. Sucre ................................ 3 kil. 750 Eau .................................. 3
litres.
Macérer pendant six semaines, passer, exprimer, outer à froid le sirop, compléter 10
litres et trer.
Ratafia de Framboises.
Même procédé que pour les ratafias simples par mélange; ajouter le sirop froid,
compléter 10 litres et filtrer.
Guignolet d'Angers.
— de framboises..... 80 centilit.
— de merises ............... 80
de iramboises ............ 1 —
Alcool à S5 degrés .................... 40 centilit Sucre 3 kil. 75C Eau ...... 2 litres.
Tous ces produits se préparent par mélange;,on colore par l'orseille pour l'ordinaire,
par la cochenille ou l'érythrose pour les produits fins, on complète 10 litres et on
filtre. Pour l'huile ordinaire, on ajoute 2 centilitres de teinture de storax.
Les liqueurs mixtes sont. celles où il entre un nombre plus ou moins grand de
produits divers; leur fabrication n'offre rien de spécial : elles rentrent dans la
formule générale des liqueurs par mélanges. Seulement, chaque fois qu'il se
présentera un cas spécial de manipulation, nous l'indiquerons pour éviter les
confusions.
Ratafia d'Absinthe.
Faire macérer quinze jours, distiller, rectifier pour avoir 4 litres de produit à 85
degrés, ajouter 100 grammes d'eau de fleurs d'oranger double, 1 kilog. 500 de sucre
dissout dans 2 litres25 d'eau, compléter 10 litres et filtrer.
A lkermis de Florence.
Faire macérer deux jours, distiller au bainmarie, retirer 4 litres de produit, ajouter
au produit :
Crème d'Ananas.
Écraser le fruit, faire macérer huit jours dans l'alcool, passer, exprimer, ajouter le
sirop avec 5 centilitres d'alcoolature de vanille, colorer en jaune d'or au caramel,
compléter 10 litres etfiltrer.
Anisette demi-fine.
Opérer comme pour les liqueurs par les essences. Produit 10 litres.
Anisette fine.
Alcoolat d'anisette 2 litres 50 Infusion d'iris 2 centil. Eau de fleurs d'oranger ...........
10 — Alcool à 85 degrés 70
— de „ 2 citrons.
de girofle 1 —
— de muscade 1 —
Enfin un sirop composé de sucre.... 5 kil. 600 Eau , ....... '" .. , ........... 2 litres 40
Badiane 75 gram. Anis vert 80 Coriandre 25 Fenouil 125 Feuilles de laurier sauce
125 — Amandes amères 100 — Thé impérial 20 Ambrette 6 — Muscade 1 — 1/2
Baume de tolu 8
— d'anis vert v 2 —
— de coriandre lOcentig.
— de sassafras 60 —
Opérer comme pour les liqueurs par les essences. Produit 10 litres.
— de 5 oranges.
— de girofle 2 — 1/2
Huile de Badiane.
Badiane ou anis distillé 200 gram. Bois de Rhodes 50 — Rois de cascarila ...... «.
- .. 50 —
Baume divin.
Eau de roses 30 centilit. Eau de cannelle de Chine 20 — Sucre raffiné. 5 kil. 600
Eau .................................. 1 litre 75
Baume humain.
Eau de fleurs d'oranger 10 centilit. Eau de roses 10 — Sucre blanc 5 kil. 60C
Eau ............................... — 2 litres.
Brou de Noix.
Eau de fleurs d'oranger ............... 20 centilit Sucre raffiné blanc .................... 5 kilo
600 Eau. 2 litres.
Cassis.
— de cerises ........................ 30 —
Crème de Cassis.
— de cerises 50 centilit.
— de framboises 50 —
— de cerises 60 cenlilit.
— de framboises 60 —
— de merises 60 —
— de feuilles de cassis 50 —
Cédrat de Palerme.
Ratafia de Cerises.
Fi:i. Surfin.
Sucre 4 kil. 375 5 kilog Eau 2 litres. 1 litre 60 Infusion de merises 1 litre 50
Alcoolat de framboises ...................... 40 centilit.
Faire macérer pendant quinze jours, distiller au bain-marie. Produit 2 litres 50.
Ajouter :
Compléter 10 litres par l'eau, colorer par le caramel et filtrer. Produit 10 litres.
Ratafia de Coings.
Cumin 1KA
Anis vert 150 150 gram. Racine d' angélique — Alcool à 85 degrés ..... 50
4 litres 20
Curaçao demi-fin.
Zester après ramolissement les écorces de curaçao, faire macérer dans l'alcool
pendant vingtquatre heures, distiller, rectifier. Produit 4 litres. Ajouter à froid un
sirop fait de :
Délices de Rachel.
— de cannelle de Chine 2o —
— de coriandre 20
— de roses 10
Eau d'Argent.
Alcoolat ou esprit de citron 1 litre. Esprit d'orange 8 centilit
— de coriandre 4 —
— de daucus 2 -
Méthode générale. Produit 10 litres. Mettre une feuille d'argent divisée dans chaque
flacon.
Eau d'Or.
Même formule, seulement remplacer la feuille d'argent par une feuille d'or.
— d'amandes amères 20 —
— d'anis vert 20 —
— de coriandre 20
Alcool à 85 degrés J litre 50 Sucre blanc 4 kil. 375 Eau .............................. 3 litres
90
Eau divine. 1
— d'oranges. 60 —
— de coriandre 30 —
— de muscade 30 —
— de myrrhe 10 —
— de safran. 10 —
— d'aloès 10 —
— de girofle 5 —
Faire macérer quarante-huit heures, distiller. Produit 3 litres 60. Faire un sirop
avec :
Le jeter bouillant sur 100 grammes de capillaire, laisser refroidir, passer, réunir à
l'esprit parfume, compléter 10 litres, colorer en jaune, filtrer.
Que l'on fait macérer pendant un jour avec 4 grammes de safran, mêler, filtrer.
Produit 10 litres.
Fenouillette.
Eau nécessaire pour faire fondre le sucre et compléter 10 litres de produit, filtrer.
Esprit de fleurs d'oranger ............ 1 litre. Eau de fleurs d'oranger 50 centilit. Alcool
à 85 degrés , . , , . , ..... , ....... 2 litres 25 Sucre , ,.., ..... '...., .......... 4 kil. 375.
Eau ................................... 3 litres 40
Huile de Kirsch.
Kirsch vieux.... 9 litres. » 2 litres » 2 litres 50 Eau de fleurs d'oranger 375 gram. »
10 centil. » 10 centil » Espritde noyaux d'abricots..... 40 — » 50 __ Sucre". 2 kil.
500 4 kil. - 375 5 kil. » Eau 75 centil. Il 3 litres » L litre 90 Alcool .......... 1 - 60 1 -
60
Ordin. Double.
Compléter 10 litres par l'eau, colorer en rouge par le cudbear ou l'orseille et filtrer.
Marasquin surfin.
— de vanille 1 —
Crème de Menthe.
Mézenc.
Camomille romaine ..... 200 gram. Daucus de Crète 50 Muscade 12 — Ambrette 6
— Macis 6 — Myrobolans 6 — Alcool à 85 degrés 4 litres. Sucre blanc 5 kil. 600
Eau ordinaire .. -................ 2 litres 25
Faire macérer les aromates dans l'alcool pendant quarante-huit heures, distiller,
rectifier, retirer 3 litres 60 de bon produit et ajouter :
— de vanille ...................... 40 —
Fine. Sa fine.
— de citron 10 —
— d'oranges 10 —
— de girofles 2 — 1/2
— d'aneth 20 centil.
— de cannelle de Chine 20 —
— de coriandre 20 —
Faire macérer trois jours, distiller au bain-mariu pour avoir 3 litres 60 de produit.
Ajouter :
— de girofle 2 —
— de fleurs d'oranger 111 — Sucre blanc 5 kilog. Eau """'" "...,...,.,........ 2 litres 60
Rosolio.
Noyaux d'abricots 225 gram. Amandes amères 150 — Anis vert 50 — Badiane 8
— Coriandre 12 — Fenouil — 12 — Alcool à 85 degrés .................. 3 litres 50
Sapotille.
— de girofle 40 -
— de muscade 25 —
— de girofle 40 —
— de muscade 30 —
— d'oranges 40
— d'aneth 40 —
Alcool à 85 degrés 1 litre 50 Sucre ............................... 5 kil. 000 Eau ..... 2 litres 25
Méthode ordinaire, colorer en jaune d'or par le safran. Produit 10 litres; filtrer.
Liqueurs étrangères.
Qui vient de loin a beau à mentir, dit un proverbe, proverbe trop'vrai, hélas! pour
bien des choses. En effet, en France plus que dans tout autre pays, il suffit qu'une
chose nous vienne de l'étranger, pour qu'immédiatement on se passionne et on la
déclare infiniment supérieure à ce qui se fait dans nos fabriques. Rien n'est
cependant plus faux et ces réputations sont purement usurpées. Il ne faut pas
cependant tomber dans l'excès contraire et rejeter une chose uniquement parce
qu'elle vient du dehors ; non, il faut savoir conserver une juste moyenne et rendre
impartialement ce qui revient à chacun.
Nos-'fabricants, nos fabricants sérieux je veux dire, font des liqueurs qui ne
craignent aucune
concurrence; mais il y a dans cette industrie, comme dans beaucoup d'autres, des
fabricants de pacotille qui, pour produire bon marché, sacrifient tout à l'œil et
s'inquiètent peu de la qualité du produit. Pourvu que la bouteille soit d'une limpidité
parfaite, d'une jolie nuance, peu importe le goût du contenu : l'étiquette remplace la
qualité.
C'est cette fureur d'exportation à bon marché qui a tué notre commerce de liqueurs
sur la plupart des marchés de l'Europe et de l'Amérique. Nos produits sont mal
classés et, conséquence naturelle, se cotent à des prix moins élevés que ceux de nos
voisins. Rien n'eût été plus aisé à notre commerce que de maintenir le niveau de sa
marque; ' mais une concurrence souvent peu loyale a tout changé et ce sont nos
voisins qui ont su en profiter. Il existe en Hollande deux marques qui jouissent
d'une grande faveur ; pourquoi ? c'est que leur fabrication est d'une régularité
parfaite : ils ne font pas de petites liqueurs, ils vendent cher, mais on est toujours
sûr d'avoir une bonne liqueur.
Cette raison, ou notre amour pour les objets étrangers, nous a fait rechercher les
liqueurs étrangères ; je croirais donc manquer à mon devoir d'auteur, si je ne
donnais ici tout ce que j'ai recueilli de formules étrangères. Déjà dans les liqueurs
françaises,on a dû voir intercallées un certain nombre de recettes ; mais un chapitre
spécial me paraît nécessaire et je le commence, bien convaincu qu'il sera agréable à
mes lecteurs. Je diviserai ce chapitre par pays : cela me paraît plus rationnel.
Liqueurs Hollandaises.
Crème de Genièvre.
Genièvre vieux à 50 degrés 6 litres. Sucre raffiné blanc ................... 2 kil. 500
Eau ............................... 2 litres ro
Liqueur Flamande.
Genièvre.
Écraser les baies, piler le houblon et faire macérer vingt-quatre heures dans l'alcool,
distiller au bain-marie pour avoir 3 litres de produit;, y ajouter : 1,
Faire dissoudre l'essence dans Palcool, ajouter l'eau, filtrer. Produit 10 litres.
Bilter de Hollande.
Faire macérer les substances pendant vingtquatre heures à chaud dans un bain-
marie avec l'eau et l'alcool ; après refroidissement, ajouter 1 gramme 1/2 d'alun de
Rome, décanter et filtrer. Produit 10 litres.
Amer de Hollande.
Antakick-Elixir.
Faire infuser pendant huit jours les aromates, tirer au clair, ajouter le sucre fondu,à
chaud dans l'eau, compléter 10 litres, coller et filtrer.
Armour in proof.
— d'ambrette 2 —
— de muse 1 décigr.
— d'ambre 2 —
Mettre les essences dans l'alcool, agiter, puis ijouter les extraits et les infusions ;
faire fondre le ;ucre à chaud avec l'eau, mêler le tout, laisser reposer, compléter 10
litres, coller et filtrer.
Bitter d'Angleterre par infusion.
— de citron 2 1/2.
Distiller le tout après mélange avec l'alcool et l'eau pour avoir 9 litres de bon
produit, puis ajouter :
Chicago honey-dew.
— à la tubéreuse j _
— à la rose j 30
— de Portugal 4 - 1/2
— de rose __
— do geranium 19 __
— de citronnelle ■ 2 _
Alpool à 85 degrés ..... 3 litres 60 Sucre raffiné ......................... 5 kil.
600 au .................................. 2 litres 60
Mettre les essences dans l'alcool agiter, ajouter les extraits et un peu de teinture de
caramel, faire le sirop à chaud qu'on ajoute chaud à J'alcool aromatisé, soumettre le
tout à une douce chaleur pendant quarante-huit heures, compléter 10 litres, coller et
filtrer. \ j
Florid Meadow. j
— de pois de senteur 4 50
— d'ambroisie 3 -
Garden Valérian.
— d'ambre 50 —
— de muse 10 ^ —
Alcool à 85 degrés 3 litres 60 Sucre raffiné..... 5 kil. 600 Eau ..... 2 litres 60
Honey Flowers.
Extrait de j asmin J gram
Essence de roses 10 ~~
— de girofle 6 ~~
— de bergamote 12 —
Kiss me quick.
— de rose 3 —
Lave perfect.
— de jasmin 4 —
— de tubéreuse 2 —
— de bergamote 1 ~
— de tolu 1 —
-- de tubéreuse..... 4 -
Mexico- Balm.
Teinture de vanille 50 centilit. Eau de roses 50 gram. Teinture de baume de tolu ...
*'*"**, 5 —
— d'ambre 2 —
Alcool à 85 degrés 3 litres 10 Sucre raffiné 5 kil. 600 Eau ..... 2 litres 50
Peach-Flowers.
Mettre les essences dans l'alcool, mélanger, ajouter les teintures et les extraits, puis
le sirop chaud, faire digérer le tout à une douce chaleur pendant quarante-huit
heures, coller et filtrer.
Reed-Grass.
de fleurs d'oranger 1 —
— à la rose 4 —
— au jasmin 4 —
— de vanille 80 " —
— de girofle 20 —
— de néroli 10
— de roses 5 —
Seven-Seed- Watér.
Extrait de jonquille. 8 gram.
— d'oranger..... 4 —
— de réséda 4
Teinture d'ambre 10 centigr. Alcool à 85 degrés 3 litres 60 Sucre raffiné .... - 5 kil.
G00 Eau ................................ 2 litres 60
— essence de bouquet 1 — 20
— d'ambroisie a — 60
— de Chypre 1 — 20
— de vanille » — 90
— de poivre » — y
Tazetta.
— de fleurs d'oranger 2 —
de jasmin 2 —.
Infusion d'héliotrope 1 —
— d'iris 1 —
— de girofle 1 —
— de tolu .... 1
Opper-ten.
à la rose 2
— il la jonquille 2 —
— ii. la violette 2 —
— à la tubéreuse 2 —
— au réséda 2 —
— de fleurs d'oranger 2 —
— à la cacs]e 2 —
— de girofle •. 4 centigr.
(Iscfuebauck (fEcússe.
Faire infuser pendant un mois dans l'alcool en agitant, passer au tamis, ajouter 20
centilitres d'eau de fleurs d'oranger, le sirop chaud, colorepar la cochenille, laisser
refroidir et filtrer. Produit 10 litres.
Virginia's liquor.
Extrait de réséda .10 gram.
— de tolu 10 centigr.
Alcool à 85 degrés ................... 3 litres 60 Sucre raffiné 5 kil. 600 Eau - 2 litres 60
Liqueurs Allemandes.
Ayant déjà donné, dans la longue série de recettes qui précède, un certain nombre
de formules allemandes, en les indiquant bien entendu, ce chapitre ne sera qu'un
complément de la liste.
— de citron 3 -
— d'anis 1/2 — Alcool à90 degrés 4 litres. Sucre 1 kil. 800 Eau, quantité suffisante.
Crème d'Amandes.
Essences d'amandes amères .......... 3 gram. Alcool à 90 degrés 4 litres. Sucre 4 kilo
500 Eau, quantité nécessaire.
Bitter cf Angleterre.
uantité suffisante pour amener le tout à 40 rés, colorer avec du jus de cerises noires
et du amel, compléter 10 litres et filtrer.
Bit ter fin.
Faire macérer huit jours, presser et filtrer et ajouter un sirop fait avec 1 kilog. 250
de sucre et la quantité d'eau nécessaire pour obtenir 10 litres .. e produit, colorer
comme plus haut et filtrer.
Bitler d'Angélique.
Zeste frais de citrons 150 gram. Racines d'angélique 100 — Laurier sauce 20
Cannelle de Ceylan 20
Faire macérer, distiller pour avoir 4 litres 65 de roduit, faire le sirop avec 4 kilog.
800 de sucre et eau, ramener à 36 degrés, ajouter 1 litre 33 d'eau e rose, filtrer.
Produit 10 litres.
— de grande absinthe —
de cannelle 0 -
— de girolle 6 —
— de citron (; —
Amener par l'eau à 40 degrés, colorer avec le jus de cerises noires et le caramel,
compléter 10 litres et filtrer.
Citronnelle.
Zeste frais de citrons • 180 gram.
Faire digérer dans 6 litres d'alcool à 70 degrés pendant huit jours, exprimer; ajouter
2 kilog. 300 de sucre blanc, colorer en jaune, ramener à 40 degrés, compléter 10
litres, filtrer. Produit 10 litres.
Eau de Feuchtmaier.
— de camomille 50 centigr,
— de roseau aromatique 50
de cardamome 50 —
— de cumin 6
1 kil. 200 Sucre Suc de cerises noires ..... centil. Aicool à 90 degrés .................... 4
litres.
Rau de Mannheim.
— de fenouil..... 1
— d'anis, 1 —
__
Macis, " —
' 5 Coriandre 5
Anis 2
Faire macérer les substances dans l'alcool pendant quelques jours, distiller pour
retirer 4 litres 80 de produit, ajouter le sirop, ramener à 36 de^ré^ colorer par le
caramel, filtrer. Produit 10 litres.
..... 3 litres fi
Faire macérer pendant quelques jours, distiller doucement pour avoir 5 litres 30 de
produit, ajouter 1 kilog. 800 de sucre blanc, colorer en vert clair, ramener à 40
degrés pour compléter 10 litres et filtrer.
Gingembre concassé 225 gram. Alcool à 90 degrés ..... 5 litres. Sucre ..... 4 kil. 500
Faire macérer huit jours dans l'alcool, presser, filtrer, ajouter le sirop, et ramener à
45 degrés pour avoir 10 litres de produit.
Krambambuli de Dantzig.
— de cardamome 1
de girofle 5 —
de piment 1 gout. Ij2 — de roses 3 —
Faire le sirop, rajouter froid, colorer par le jus de cerises ou de la teinture, ramener
à 45 degrés pour compléter 10 litres et filtrer.
Krambambuli de Magdebourg.
- decubèbe 50 —
- de cardamome ............... 50 —
— de citron 150 —
Crème de Macaron.
de girofle 18 —
36 degrés.
Liqueurs Italiennes.
Les liqueurs italiennes sont généralement assez estimées : elles sont très-parfumées,
mais un peu riches en sucre; cependant nous croyons bon de donner un certain
nombre de leurs formules pour qu'on en saisisse bien le genre.
La Fioretto de Florence.
Distiller au bain-marié avec soin sans rectifier. Produit 3 litres 80. Ajouter :
Infusion d'iris 20 centiL Eau de fleurs d'oranger ..... 20 — Sucre raffiné 5 kU. 600
Eau .................................. 2 litres.
La Giavane de Turin.
— mineure..... 50
Menthe poivrée mondée gram. Hy'ope fleurie 50 — Génépi des Alpes 50 — Anis
vert " Fenouil (semence) ................... — Zestes de 5 citrons. Alcool à 8a
degrés .............. 3 litres 80 Sucre .................................. 5 kilog.
Méthode ordinaire des liqueurs par distillation. Rectifier, ajouter le sirop, compléter
10 litres et filtrer.
Miroholano ou Myrobolanti.
Myrebolans 50 gram. Storax ealamite — 1/2 Laurier sauce Santal citrin Alcool à 85
degrés ..... 4 litres 20
Olio de Cremona.
Zestes frais de.. ^ limons. Zestes frais de 4 oraiages. Storax calamité ... 25
Eau de rosés 20 centil. Sucre blanc 5 kil. 600 Eau ..... 2 litres.
Rosolio di l'orino.
' Amandes amères 150 gram. Noyaux d'abricots .................... 200 — Anis vert 50
— Coriandre 12 — 1/2 Fenouil 12 — 1/2 Alcool à 85 degrés """""""'" 3 litres 20
Faire macérer vingt-quatre heures, distiller, rec. tifier. Produit 3 litres. Ajouter :
Esprit de roses 1 litre. Eau de cannelle de Chine 5 centil.
— de girofle 2 — 1/2
— de muscade 2 — 112.
Amandes amères 100 gram. Badiane 100 — Fenouil 12 - 1/2 Storax calamité L2 —
1/2 Racines d'an gélirlu 12 — 1/2 Alcool à 85 degrés ................... 4 litres 20
— de girofle 2 —
CHAPITRE XI
Ce chapitre est spécialement consacré aux formules pour préparer une variété
infinie de liqueurs, alcools, eaux et vinaigres qui ont la prétention d'être apéritifs,
toniques, stomachiques, vulnéraires, odontalgiques, en un mot, d'avoir une foule de
vertus plus ou moins' sérieuses. Nous y joindrons les alcools composés ou eaux de
senteur, les vinaigres de toilette et les teintures.
Faire dissoudre le camphre dans l'alcool, ajouter l'eau peu à peu et filtrer.
— de girofle 3 — 75
— de lavande 3 -- 75
— de succin 3 — 75
— de mac:s 3 — 75
— de marjolaine 3 — 75
Mêler et filtrer.
Absinthe 1 kil., 250 Grande consoude (feuilles, fleurs et racines) ..... 250 gram.
Armoise 250 — Buglose 250 — Sauge 250 — Bétoine 250 — OEil de boeuf 250
— Saucèle 250 — Grande scrofulaire 250 — Pâquerette 250 Plantain 250 Verveine
250 — Fenouil 125 — Véronique ■ 125 — Mille-pertuis 125 — Aristoloche
longue 125 — Petite centaurée 125 — Mille feuilles 125 — Menthe 125 —
Nicotiane 125 — Piloselle 125 — Hysope 125 — Romarin 125 — Marjolaine 125
— Thym 125 — Camomille 125 — Basilic '• 125 — Angélique 125 — Baume 65
— Queue de chat ........................ 65 —
oérer pendant trois jours clans 12 litres d'alcool et litres d'eau rie rivière. Distiller
enfin pour avoir 121itres de produit.
Eau carminative.
— — d'orange 40
Contuser les matières, faire macérer cinq jours dans l'alcool. Ajouter : 3 lit.res 50
d'eau, distiller pour avoir 4 litres 50 de produit. Ajouter un sirop fait avec 1 kilag.
800 de sucre, compléter 10 litres et filtrer.
Bon digestif.
Bois d'aloèq î grain. 1/9 Girofle 7 — 1/2 Macis 7 - — 1/2 Cochenille 12 — Alcool
à 8;) degrés ..................... 5 litres.
Contuser les matières et. les faire macérer pendant, un mois dans l'alcool, filtrer et
loger dans un ilacon carré en verre vert.
— — de sauge 125 —
— — d'hysope 125 —
— — d'angélique 125
— — de thym 125 —
Contuser les matières, faire macérer huit jours, distiller au bain-marie pour avoir 8
litres de produit.
Autre formule.
Mélisse fraîche en Peur 3 kil. 500 Sommités d'hysope fleurie 125 gram.
— de marjolaine 125
de rc narin - - - 125 —
Sommités sauge..... 125 gram. de thym 125 — Racines d'angélique..... 125 —
Coriandre..... 125 — Cannelle de Ceylàn 60 — Girofle 60 — Macis 15 — Muscade
45 — Zestes frais de 10 citrons. Alcool à 85 degrés .................... 11 litres.
— de romarin ................... 9 —
— de sauge 6 — 50
— de menthe 900 —
Mêler le tout. Cette eau remplace facilement l'eau de Mélisse des Carmes.
Lavande.
Marjolaine.
Thym-
Faire infuser pendant quarante-huit heures ajouter 3 litres d'eau, distiller à feu nu,
rectifier pour avoir 6 litres 20 de produit. Ajouter 3 litres 80 d'eau et conserver en
flacons bien bouchés,
Elixir aromatique.
Acore 30 gram. Cannelle 30 — Galanga 30 — Menthe 45 — Cardamome petit 7
— Gingembre 7 — Alcool à 85 degrés . 800 -
Elixir Balsamique.
— — de chardon bénit.. 30 —
— — de petite centaurée. 30 —
Elixir doré.
Faire macérer quatre jours dans 5 litres de vieille eau^de-vie et 2 litres vin de
Malaga. Passer, jouter 1 kilog. 250 de sucre, faire fondre et filtrer.
Cette liqueur est bonne à la dose d'un petit verre après le repas.
Faire infuser les plantes et produits dans 1 litre 1/2 d'alcool pendant dix jours, tirer
et ajouter le reste de l'alcool, faire macérer dix jours et réunir les deux produits avec
l'eau.
Cet élixir est purgatif et se prend par 10 gouttes dans du bouillon ou du vin rouge.
Cette formule vient, dit-on, du docteur suédois Yernest, mort à 104 ans.
Contuser les matières et les faire macérer pendant huit-jours avec l'alcool et l'éther,
passer avec expression, filtrer. Bon stomachique pour faciliter les digestions.
Exprimer et filtrer. D'un autre côté faire dissoudre dans 1 litre d'alcool à 90 degrés :
Mêler les deux liqueurs. Ajouter 1 kilog de sucre et ramener par l'eau à 70 degrés.
Faire macérer huit jours et filtrer. Bon cordial par cuillerées à café.
13 grammes de chaque.
— de romarin ..... 2 —
- de fenouil .................... 2 —
— de sauge | _
— de sassafras 1
— de lavande 1 -
Girofle
Faire macérer pendant six jours., distiller pour retirer 5 litres de produit, ajouter 5
fcilog. de encre dissout dans l'eau nécessaire pour faire un volume total de 10 litres.
Colorer en jaune par le safran coller, laisser reposer et filtrer.
Liqueur de Raspail.
Racines d'angélique g, Calamus aromaticus 2 Myrrhe 2 — Cannelle ; 2 Aioès 1 _
Clous de girofle ' 1 .Vanille .....
Faire digérer les aromates dans l'alcool au soleil pendant plusieurs jours dans une
bouteille bien bouchée, passer dans un linge et ajouter 500 grammes de sucre fondu
et caramélisé dans un demi-litre d'eau; filtrer de nouveau.
Teinture d'Arnica.
Faire.maccrer dix jours à une douce chaleur, passer avec expression et filtrer. Bun
pour les contusions et, par cuillerée dans un demi-verre d'eau 1
Faire macérer quinze jours, filtrer. Cordial à respirer pour les maux de tête.
S'emploie en application sur les contusions.
Vermuth (d'Ollivero).
Faire macérer huit jours en agitant souvent, passer, coller, filtrer après repos.
Vermuth de Turin.
Grande absinthe 12 gram.50 Aunée 12 50 Calamus aromaticus..... 12 — 50 Petite
centaurée 12 — 50 Chardon bénit..... 12 — 50 Germandrée 12 — 50 Cannelle de
Chine 10 — Racine d'angélique 6 — Gentiane 6 — Muscade 1 — 50 Une orange
fraîche coupée en tranches.
Macération cinq jours, coller, laisser reposer, ou lire r, coller une seconde fois et
filtrer.
Faire macérer vingt-quatre heures. Ajouter un litre de vin blanc, laisser macérer
pendant dix jours en agitant chaque jour, passer avec expression, filtrer. Tonique
stomachique.
Absinthe fraîche ' 40 gram Zeste d'un citron pilé avec grammes de sucre.
Faire macérer vingt-quatre heures dans 1 litre de bon vin blanc, passer avec
expression. Ajouter 40 centilitres d'alcool à 85 degrés, filtrer.
Faire macérer dans 1 litre de vin de Madère pendant huit jours, passer, filtrer.
Stomachique.
Vin de Gentiane. -
Faire macérer vingt-quatre heures. Ajouter un litre de bon vin rouge, faire macérer
dix jours et filtrer.
Vin de Quinquina.
Quinquina calisaya contusé ..... 100 gram. Écorces d'oranges amères. 10 — Fleurs
de camomille ................ 10 — Alcool à 80 degrÉs .................... 10 centilit. Bon vin
rouge, 90 —
Vin de Récamier.
Faire macérer huit jours dans une bouteille de vin blanc de Grave, passer avec
expression et filtrer. Apéritif, à la dose d'un verre à liqueur avant chaque repas.
Vin stomachiQue.
Même procédé que plus haut. On peut rendre ce vin plus agréable en y ajoutant 120
à 140 grammes de sucre avant de filtrer.
Eaux parfumées, de toilette, Vinaigres aromatiques et Spiritueux parfumés!
Sans empiéter dans le domaine delà parfumerie, le liquoriste peut, selon les
circonstances et les nécessités commerciales, se livrer à la fabrication d'un certain
nombre de produits que son matériel, déjà si bien organisé, lui permet de faire,
même avec un grand avantage. Habitué comme il l'est à manier des produits
délicats, et possesseur de tcutes les matières premières, rien ne l'empêche de livrer à
la consommation des produits d'une qualité supérieure et d'une vente facile. Il y
trouvera un emploi rémunérateur pour sa morte-saison et donnera de la publicité à
son nom.
Nous avons consigné dans les pages suivantes un nombre assez considérable de
formules gui sont toutes consacrées par le temps et que, sans crainte, nous pouvons
donner comme bonnes.
Faire macérer pendant huit jours en agitant, passer avec expression et ajouter :
Faire macérer dix jours, filtrer. Cordial et vulnéraire; remède populaire contre les
coupures.
— de bergamote 6 —
— de lavâùde 3 —
— de romarin. 3 —
— de girofle ,8 décigr.
Teimure d'ambre musqué 8 —
Faire dissoudre dans l'alcool en agitant. Ajouter l'eau, puis vingt-quatre heures
après, filtrer.
— de cédrat 5
— de citron 5 —
— de lavande 2 —
— de néroli 2 —
— de romarin 2 —
Faire dissoudre les essen ces dan s l'alcool. Ajouter l'eau de mélisse, laisser macérer
dix jours, distille:
— de cédrat 62 —
— de néroli -
— de Portugal 62
— de girofle..... —
— de romarin 8
Teinture de benjoin. 125 — Chardon bénit 31 — Feuilles de mélisse 31 —
— de menthe 31 —
— de citronnelle, 62 —
Faire macérer huit jours, distiller pour avoir 3f litres d'eau de Cologne.
— de citron ™ -
— de bergamote... ^
— de lavande - ~~
agitant. Ajouter les eaux aromatiques, soumettre le tout pendant deux jours à une
chaleur modérée en vase clos et filtrer.
— de bergamote 2ï5 —
— de cédrat 275
— de Portugal 185 -
— de néroli 34 .
— de romarin 57 __
— de lavande 23 —
— de girofle 8 — Eau distillée de mélisse ............... 12 —
— de citron 62 —
— de limette 62 —
— d'orange 62 —
— de petit grain 62 —
de cédrat 31 _
— de romarin 31
— de lavande 15
Alcool à 83 degrés 2 litres 50 Éther acétique 125 gràm. Baume de Judée 250
Racine de gayac ' 250 — Fèves grecques , ................. 125 — Badiane ..... 15 —
— de cédrat 42 —
— de romarin 12
— de lavande 15 —
— de thym 15 —
— de citron 39 —
— de bergamote 39
Eau Sam-Pareille. -
— d'acore aromatique 15 —
— de lavande 15 -
— de souchet long — 15
— d'iris de Florence... 31 —
Eau d'Héliotrope.
Miel de Narbonne 250 gram. Coriandre 250 — Zeste frais de citron.. 31 — Girofle
23 • Muscade 8
Eau de fleurs d'oranger ... 153 Alcool à 85 degrés ................... 1 kil. 500
— de lavande 375 -
Couper les plantes, les faire macérer trois on quatre jours, distiller au bain-marie.
Ajouter du l'eau pour développer l'odeur.
— de bergamote 19 —
de girofle .................... 2
Mélanger le tout avec l'alcool, laisser dissoudre pendant deux ou trois jours et
filtrer.
Huile de cédrat
Mettre le tout dans un vase qu'on expose au soleil pendant trois jours.
Se laver tous les soirs les taches de rousseur avec une petite éponge trempée dans
cette eau, laisser sécher, et le matin se laver à l'eau fraîche ; répéter jusqu'à
disparition des taches.
— de bergamote 31 —
— de Portugal..... 31 gram.
— de néroli 7 — 7/2
On distille au bain-marie pour avoir 1 litre 1/2 de liqueur qu'on mêle à 45 litres
d'alcool ; on verse sur le résidu 7 litres 1/2 d'eau de fleurs d'oranger, on distille pour
avoir 5 litres de produit qu'on réuni à la première liqueur alcoolique.
— de céleri 2 —
— d'angélique 2 —
— de souchet t 46
Pulvériser les substances, faire macérer six jour dans l'alcool, distiller et ajouter :
Crème de tartre - 15
Eau de Luce.
Huile de succin rectiflée 15 gram. Baume de la Mecque '2 Savon blanc _2 Alcool à
85 degrés. 375 gram
Ammoniaque . 16 gram.
Filtrer.
Êlixir d'Ancelot.
É lixir anti-odontalgique.
Opium incisé. 50 centigr. Camphre 8 gram. Essence de girofle ""'.,. "".'. 40 gouttes.
Alcool à 85 degrés '" .............. 16 gram.
Girofle [. 2
Essence de romarin 10 gouttes.
bssrnce d'Ambre.
Faire macérer quinze jours, filtrer. Cette eau a une odeur très - forte qui ne plaît pas
à tout le monde.
tissence royale.
— de roses ..... 93 _
— de girofle 2 —
— de muscade 1
— de néroli 4* —
Faire dissoudre les essences et les teintures dans l'alcool. Ajouter les autres
produits, agiter et filtrer. Produit 10 litres.
— de zeste de citron 30 —
— de Portugal 12 —
— de romarin 25 —
— de lavande 4
de nôroli -1
— de tolu 60 —
Agiter et ajouter :
Faire macérer pendant vingt-quatre heures les substances dans le vinaigre, filtrer.
Ajouter le camphre, l'acide acétique et filtrer. Bonne préparation.
— de romarin
— de rue 28
— de sauge..... 26
— de menthe 26
Concasser les matières, les faire macérer pendant huit jours, passer avec expression,
flltror et conserver en flacons bien bouchés.
— romarin 26 — menthe 26
— de rite 2a
— de lavande ...................... 26
— de 26
— de girofle 2H
Vinaigre el la Rose.
Distiller le vinaigre avec les roses dans une cornue de verre au bain de sable,
obtenir les trois quarts du produit. Ajouter au produit l'alcool à la rose. Conserver
en flacons bouchés à l'émeri. On peut colorer par la cochenille.
Fleurs d'oranger récentes entières... 750 gram ' Vinaigre distillé 4 kn Alcool à la
fleur d'oranger ........... 500 gram.
Vinaigre à l'œiIlpt,
Vinaigre au citron.
Vinaigre à la bergamote.
Vinaigre au 81drat.
Vinaigre à l'Orange.
Mélanger et filtrer.
Vinaigre au Girofle.
Girofle 135 gram. Alcool à36 degrés..... 1 kilog. Bon vinaigre de bois ................ 4
—
Faire macérer huit jours les girofles concassées dans l'alcool. Ajouter le vinaigre et
distiller au bbn de sable.
Vinaigre de Cannelle.
Crème de Vinaigre.
— de citron 30 —
— de néroli 15 —
— de roses 2 gr. 6 d.
Faire macérer toutes les substances dans l'alcool, distiller au bain-marie. Ajoùter
l'acide acétique.
CHAPITRE XII
Hippocras.
Faire macérer huit jours en agitant souvent, puis ajouter après avoir passé :
Autre Formule.
Vin de Madère 665 gram. Sucre 1 kil, 320 Hydrolat de cannelle ..... 40 gram.
Autre Formula.
Autre Formule.
Triturer la vanille avec 100 grammes de sucre, faire- macérer le tout dans 10 litres
de bon vin blanc de Bourgogne, tirer au clair. Ajoute^-lkilog 800 grammes de sucre
blanc dissous dans un peu d'eau et 1 litre d'alcool à 85 degrés ; coller et filtrer aprés
repos.
Hippocras d1 Angélique. 1
Faire macérer quarante-huit heures. Ajouter 100 grammes de sucre blanc, laisser
reposer, passer avec expression et filtrer.
Hippocras de Cascarille.
Cascarille pilé 120 gram. Vin de Malaga doux ................. 2 litres.
Faire macérer huit jours, passer avec expression et filtrer après repos.
Hippocras de Cédrat.
Hipllocras de Framboises. -
Framboises très-mûres entières ...... 500 gram. Bon vin rouge .... -- 1
Hippocras de Genièvre,
Hippocras de Gingembre.
Hippocras d'Orange.
Hippocras de Vanille.
Vanille du Mexique 60 centigr.
Triturer avec 100 grammes de sucre, faire macérer pendant deux jours dans 12
centilitres d'alcool à 85 degrés et 1 litre 50 de vin blanc, agiter et filtrer.
Hippocrcs à la - Violette.
Faire macérer deux jours passer, puis ajouter sucreîJquantité nécessaire selon le
goût^et une goutte de teinture d'ambre et de musc, laisser reposer et filtrer.
Vins de Liqueur.
Les vins, dits de liqueur, peuvent se diviser en deux catégories bien distinctes quant
à leur goût : les vins sucrés et les vins secs, mais différent trèspeu dans l'ensemble
de leur composition.
Les vins de liqueur naturelg ont, à peu de chose près;" la même composition que les
vins ordinaires et ils ne doivent leurs qualités spéciales qu'à des tours de main de
fabrication qui, en s'opposant à 1
Au point de vue chimique, leur composition varie peu : un excès de sucre est
souvent leur caractère distinctif. Aussi, comme on doit le penser, rien n'est plus
simple que d'imiter ces produits où la finesse du bouquet n'est pas la qualité
dominante. Leur fabrication se fait du reste au grand jour et le producteur ne s'en
cache pas. Nous pourrions citer des villes où l'on voit d'immenses enseignes portant
ces mots qui ne laissent aucun doute : Fabrique de vins de liqueur de tous les pays.
Du reste, il faut être juste, cette fabrication, qui se fait au grand jour, n'a aucun
inconvénient pour la santé publique, comme on pourra le voir par les recettes qui
suivent. Les produits employés sont tous naturels et d'un usage tout-à-fait inoffensif
; il n'y a donc qu'une question légale qui pourrait être soulevée, c'est celle de
tromperie sur la qualité de la marchandise vendue, dans le cas où l 'on livrerait du
vin fabriqué pour du vin naturel; mais le cas est rare.
Vin de Lunel.
Vin de Malvoisie.
Vin d'Alicante,
Vin de Bagnole vieux 9 litres. Sirop'de raisin ....................... 50 centilit.
Vin de Lacryma-Christi.
Même méthode.
Vin de Chypre.
— d'iris de Florence 10
Même méthode.
Sherry.
picardan sec vieux 8 litres 25 Sirop de raisin 80 centhit Infusion de brou de noix
vertes 10 —
— d'iris de Florence 10
M Une méthode.
Vin de Grenache.
Vin da Qollioure vieux 8 litres 50 Sirop de raisin 60 centilit. infusion de brou de
noix vertes 10 —
Même-méthode.
vin de Madère.
Yinae picard a a sec 9 litres. Sirop, de raisin 20 centilit. Infusion de brou de noix
vertes ..... 22 —
Môme méthode.
Vin de Xérès.
Vin de Picardan sec vieux 8 litres 40 Siçop de raisin 20 centilit. Infusion de brou de
noix vertes 20
Même méthode.
Vin de Malaga.
Vin de Bagnols vieux... 9 litres. Sirop do raisin 50 centilit. Infusion de brou de noix
20 — Esprit de goudron 3 gram. Alcool à 85 degrés .................... 30 centilit.
Môme méthode.
Vin de Constance.
Même méthode.
Vin de Rota.
Vin de Collioure vieux ~8 litres 0 Sirop de raisin 50 centilit Infusion de brou de
noix • 25
Même méthode.
Vin de i okai.
Même méthode.
Vin de Porto.
Même méthode.
Miel et Hydromels.
Le miel est un produit trop répandu dans la nature pour que nous ne lui donnions
pas une petite place. Du reste, pendant bien des siècles, il a été le seul produit
employé et la base de la confection d'un grand nombre de boissons de luxe
consommées par les anciens. La découverte du sucre est récente : les Égyptiens et
les Romains ne consommaient que du miel et en le faisant fermenter avec différents
aromates, ils composaient des breuvages délicieux à les en croire. De nos jours, la
consommation du miel s'est fortement restreinte, mais elle est encore assez
importante pour que nous indiquions les procédés employés pour en l'aire
différentes liqueurs.
Sirop de Miel.
miel blanc 3 kilog. Eau 750 gram. Charbon animal lavé 185 — Eau battue avec
trois blancs d'œufs . 870
Mettre le miel avec l'eau sur un feu doux ; dès qu'il est fondu, on sature l'acide avec
la craie, on fait jeter deux bouillons, puis on ajoute le noir
animal, on fait encore bouillir, on retire du feu, on" ajoute l'eau avec les blancs
d'œufs, on met sur le feu; au premier bouillon, on retire, on laisse refroidir un peu et
on passe à la chausse. On l'amène ensuite par une vive ébullition à 31 degrés
Beaumé et on laisse refroidir.
Mellite de Romarin.
Piler et verser dans 750 grammes de miel épuré bouillant ; après vingt-quatre
heures d'infusion dans un vase clos, passer avec expression.
Fleurs de violettes fraîches ..... 1 kilog. Eau bouillante ..... 1 kil. 500
Oxymel.
Hydromels
Les hydromels ne sont autre chose que des boissons préparées en faisant fermenter
du miel avec de l'eau. Leur variété est assez considérable, car on peut les parfumer
de toutes manières. Nous ne nous étendrons pas sur ce chapitre ; nous donnerons
seulement le procédé simple et pratique pour faire fermenter du miel et obtenir un
hydromel simple.
Miel blanc p kilog. Eau à 30 degrés ..... 25 litres. Levure de bière ...................... 155
gram.
CHAPITRE XIII
Dès 1695, Lémirg, dans son cours de chimie, donne la composition du soda-water,
ou eau de seltz préparée au moyen de poudres qui, au contact de l'eau, devenaient
effervescentes. Il employait un sel végétal composé de carbonate de sodde ou de
potasse et le grilla vitrioli ou sulfate de fer. Comme on le pense, ce breuvage était
purgatif, aussi recommande-t-il de n'en prendre que peu à la fois. Plus tard
Hoffmann conseilla l'emploi d'un alcali et de l'acide vitriolique (acide sulfurique)
dans une bouteille bien bouchée. Hales et Black, en 1740 et 1750, préconisaient la
même méthode, et Venel, professeur à Montpellier, s'imaginait de séparer les
matières dai la bouteille, de manière qu'elles ne fussent mises en contact qu'après le
bouchage. Ce procédé était déjà un perfectionnement.
Mais en 1767, Bewley fit, le premier, le vrai progrès, c'est-à-dire qu'il prépara
séparément le gaz et qu'ensuite il en satura l'eau. L'eau ne se trouvait plus être
purgative. Lanne et Priestlez simplifièrent et perfectionnèrent les procédés de Hales
et Black et arrivèrent à faire un appareil qui est presque industriel.
Le docteur Nooth inventa vers cette époque des appareils portatifs qui permettaient
de faire de l'eau gazeuse dans les ménages sans absorber les sels qui avaient servi à
la production de l'acide « carbonique.
Associé avec Gosse, ils empruntèrent les principaux organes des appareils de leurs
devanciers et arrivèrent à constituer l'appareil qui a reçu le nom de son origine :
Appareil de Genève.
Paul, séparé de son associé, fonda en 1799, rue Montmartre, dans l'hôtel d'Uzès,
une première fabrique qui prit une grande extension.
Nous nous bornerons simplement à indiquer à grands traits les principes sur
lesquels repose cette fabrication.
1° Un producteur de gaz (
2° Un épurateur ;
3° Un gazomètre ;
4° Un saturateur ;
5° Un tirage en bouteilles.
Mais avant d'étudier ces cinq organes différents qui doivent composer un appareil,
il est bon, ce nous semble, de laisser un peu de côté la question historique des eaux
gazeuses et d'étudier en quoi elles consistent.
L'eau et les boissons gazeuses sont des liquides surchargés d'acide carbonique C 02,
qui, s'y trouvant dissous en excès, se dégage brusquement lorsqu'on vient à ouvrir
le vase qui les renferme.
En effet, supposez une bouteille bien bouchée contenant un litre d'eau dans lequel
sont dissous six litres de gaz acide carbonique, il y aura à l'intérieur une forte
pression qui sera environ de cinq atmosphères. Si vous enlevez rapidement les
attaches qui retiennent le bouchon, celui-ci sera violemment expulsé du goulot et le
gaz, en se dégageant brusquement, entraînera une partie de l'eau à l'état d'écume ou
de mousse, car elle est divisée à l'infini par le gaz. Ceci est le phénomène qui
seproduit quand on ouvre un siphon d'eau de seltz^ou une bouteille de vin de
Champagne, qui n'est autre chose que du vin surchargé d'acide carbonique.
Ce mélange d'eau et de gaz est fort agréable ; il donne7 au liquide un piquant qui
flatte le palais, surtout si cette eau est mélangée de liqueur^aromatiques
quelconques. On a des limonades gazeuses qui sont plus délicates à boire qu'un
simple verre de sirop, et même cette addition d'eau gazeuse dans le vin lui donne un
grippant qui. suivant certains praticiens, rend le mélange plus propre à la digestion
et excite l'appétit.
Depuis des temps reculés, on consommait des eaux gazeuses naturelles, auxquelles
on attribuait des vertues hygiéniques surnaturelles, et cela souvent avec de justes
raisons; il était donc tout naturel que les apothicaires du moyen-âge cherchassent à
imiter ces eaux, et c'est ce qui a amené la production industrielle des eaux gazeuses
artificielles.
Nous examinerons plus loin si les résultats obtenus répondirent aux espérances des
inventeurs.
C'est un réservoir absolument clos, dans lequel on fait agir un acide quelconque sur
un carbonate. La question d'économie a fait chercher les éléments les plus propres à
ce genre de production et on s'est arrêté au carbonate de chaux, si répandu dans. la
nature et dont la valeur n'est représentée que par les frais de transport, puis à l'acide
sulfurique monohydraté du commerce qui est d'une valeur assez minime,
relativement.
Expliquons la réaction qui produit l'acide carbo-
L'acide carbonipue produit par cette réaction se dégage de l'appareil et est recueilli
dans un deuxième appareil que nous allons décrire.
A défaut d'acide sulfurique, on peut employer l'acide chlorhydrique, mais cela a des
inconvénients ; nous nous réservons de traiter cette question plus loin.
C'est pour cela que les inventeurs ont produit une foule d'appareils qui tous ont le
môme but : laver le gaz à plusieurs eaux pour lui enlever tous les produits
étrangers.
Enfin du saturateur l'eau surchargée de gaz est envoyée dans le dernier instrument,
destiné celui qui est à la mise en siphon ou en bouteilles, selon la destination qu'on
lui donne.
Cette série de cinq appareils constitue une batterie à eau gazeuse ; il y en a de bien
des modèles : nous laissons au fabricant le soin de choisir celui qui sera le plus
propre à son genre d'industrie.
Je ne terminerai pas cependant sans parler d'une série d'appareils de ménage qui ne
manque pas d'intérêt ; c'est cette série d'appareils qui permet de faire chez soi de
l'eau de seltz ou eau gazeuse quelconque sans que les sels employés viennent
donner à l'eau des propriétés purgatives ou nuisibles.
Pendant longtemps dans les ménages on faisait de l'eau gazeuse en projetant dans
une bouteille les deux produits suivants :
Nous en resterons là pour ce qui est de la question des eaux gazeuses et nous allons
terminer en donnant une série de formules propres à la fabrication de boissons
gazeuses industrielles.
Eau de Seltz.
Introduire dans une bouteille ordinaire, remplir avec de l'eau gazeuse, boucher et
ficeler.
— de magnésie .................. 15 —
— de fer ........................ 6 —
Opérer comme plus haut.
Soda- Water,
Eau de Sedlitz.
ulfate de magnésie..... 8 gram. ou 15, 20, 25, 30, 40, 50, 60 grammes, selon la
valeur purgative qu'on veut lui donner.
Pour la préparation des boisssons gazeuses aromatisées il faut que les aromates
soient préparés d'une manière spéciale, sans cela elles ne se conserveraient pas
limpides. Voici les principales recettes pour préparer les sirops qui entrent dans leur
composition.
Sirop de Sucre.
Préparer le sirop comme il l'a été dit à la préparation du sirop ordinaire ; seulement
il faut y ajouter une certaine quantité de couleur rouge ordinaire au cudbéarpour
avoir un sirop plus coloré.
.Sucre blanc raffiné 5 kilog. Acide tartrique cristallisé 60 gram. Esprit de citron
concentré ........... 6 céntilitEau , ...... , ..... , . , ..... ,......... 2 litres 90
Faire fondre le sucre à chaud avec l eau, I ecu- mer et le passer sur une chausse ou
un blanchet ; après refroidissement, ajouter l'acide tartrique fondu dans un décilitre
d'eau et filtrer. On mélange le tout et on filtre.
— tartrique... 50 —
Sirop d'Orangeade.
— citrique 20
Même préparation.
Sirop de Grenadine.
Même préparation.
.boissons gazeuses.
Limonade ordinaire.
Limonade fine.
Pour une bouteille, 10 centilitres de sirop de limonade fine. Opérer comme ci-
dessus.
Grenadine.
Pour une bouteille, 6 centilitres de sirop de grenadine. Opérer comme plus haut.
Limonade il la vanille.
groseille. Même procédé que plus haut. Opérer de même pour les limonades à la
cerise, à la framboise et à la merise.
Grog au Cognac.
Grog au Rhum.
Il a été fait de nombreuses tentatives pour faire des vins mousseux artificiels
pouvant lutter avec les vins naturels de la Champagne; tous ces essais ont échoué et
cela pour une raison bien simple, c'est que leurs auteurs, le plus souvent, ignoraient
les principes les plus élémentaires de ce genre de fabrication.
Je n'ai pas la prétention de donner un procédé qui permette d'arriver au résultat
cherché, car une longue pratique des vins mousseux m'en a démontré l'impossibilité
; mais je crois pouvoir donner un mode d'opérer qui permettra d'arriver à un résultat
aussi satisfaisant que possible.
Le vin blanc destiné à être champagnisé doit être absolument clair et avoir au moins
une année de barrique ou de bouteille ; il doit être neutre de goût, c'est-à-dire avoir
le moins de goût de terroir possible. Il doit être viné à 12 pour cent au moins.
Il est pastorisé, c'est-à-dire qu'il est mis dans de grandes bouteilles et soumis
pendant une heure à une température de 75 degrés centigrades.
grimpant du vrai Champagne, mais il l'imitera dans une mesure assez rapprochée.
Nous sommes loin de conseiller ce genre de fabrication, car il pourrait donner lieu à
de graves mécomptes, et le vin ne se garde pas longtemps limpide : cette brusque
introduction de gaz acide carbonique exerce sur lui une action qui se manifeste au
bout de quelque temps par an trouble léger et surtout un accident qu'on appelle le
bleu dans la fabrication des vins mousseux. J'ai donné à ce sujet dans mon Manuel
général des Vins de longues explications qu'il sera bon de consulter.
La fabrication des vins mousseux artificiels ne peut donc être, à notre avis, qu'une
fabrication tout-a-fait de fantaisie et ne présentant aucun côté sérieux à l'industrie.
CHAPITRE XIV
Fruits à l'Eau-de-vie.
Le négociant liquoriste n'a pas à s'occuper uniquement de préparer des liqueurs, des
sirops et des préparations diverses : il entre dans son intérêt de s'occuper d'une
foule d'autres petits détails d'industrie dont il peut tirer le plus grand profit. Les
fruits à l'eau-de-vie figurent pour une bonne part dans cette branche de son
industrie ; mais leur préparation exige toute .une étude à laquelle nous allons nous
livrer avec soin. Les conserves, quoique ressortant peut-être un peu plus du travail
du confiseur, trouvent cependant leur place dans ce travail, car le fabricant de
liqueurs a un matériel assez complet pour pouvoir exploiter cette autre branche
d'industrie sans trop de frais et dans des conditions très-avantageuses au point de
vue de l'économie ; nous joindrons donc tous les détails de leur fabrication à celui
des fruits à l'eau-de-vie.
Le choix des fruits destinés à la fabrication des fruits à l'eau-de-vie n'est pas
indifférent, il exige
Il faut cueillir les fruits un peu avant leur maturité, ils doivent être sains et charnus.
Les espèces d'une nature molle comme les abricots, les pêches, demandent un
grand soin dans le moment de la cueillette, car s'ils sont cueillis trop mûrs, leur
chair trop pulpeuse ne supporte pas la cuisson, puis leur peu de consistance fait que
l'eau-de-vie les pénètre trop facilement et qu'ils ne conservent pas leur goût
spécial ; ils n'ont plus leur cachet d'origine.
Les fruits doivent être employés le plus frais possible, il faut éviter de les laisser
faner, car ils se ramollissent et souvent une fermentation intérieure se déclare et en
modifie le goût. Ils doivent être essuyés avec un linge doux et très-propre ou
brossés s'ils sont couverts de duvet, car les plus grands soins doivent présider à ce
travail préparatoire. 11 sont ensuite piqués profondément en plusieurs endroits au
moyen d'une aiguille, pour éviter les déchirements de la peau dans les opérations
qui suivront, et enfin placés dans un baquet d'eau froide. Si on peut se procurer de
la glace, cela est de beaucoup préférable. Ce séjour des fruits dans l'eau froide a
pour but de leur donner plus de fermeté; il ne faut cependant pas le. trop prolonger,
car on arriverait à un résultat exagéré. La durée du séjour des fruits dans l'eau
froide, selon leurespèce, varie entre quatre et cinq heures
Blanchiment.
Les fruits, au sortir de l'eau froide, subissent alors une nouvelle opération dite du
blanchiment, qui a pour but de les priver d'une partie de leur eau de végétation, de
leurs principes âcres et de l'acide malique qui est nuisible à leur conservation.
Cette opération se pratique dans une grande bassine en cuivre rouge dans laquelle
on met de l'eau filtrée très-propre. On la porte à 95 degrés environ ; au moment où
on retire les fruits de l'eau froide, on les plonge brusquement dans cette eau
chaude ; ils vont tous au fond, on modère le feu pendant quelques instants, puis on
le ravive de nouveau jusqu'à ce qu'ils remontent à la surface ; si ce travail ne s'opère
pas de lui-même, on l'excite en les agitant légèrement avec une grande écumoire en
cuivre, mais avec beaucoup de précautions pour ne pas les briser, car à ce moment
leur enveloppe est très-délicate. Au fur et à mesure qu'ils surnagent on les enlève au
moyen de l'écumoire et on les plonge dans un grand baquet d'eau froide, eau qu'on
renouvelle jusqu'à complet refroidissement.
Plusieurs phases sont à observer dans ce travail. Lorsqu'ils sortent de l'eau froide et
qu'on les plonge dans l'eau chaude, ils se décolorent presque entièrement ; puis au
fur et à mesure qu'on élève la température de l'eau, on les voit reprendre leur
couleur ; mais c'est surtout lorsqu'on les plonge
dans l'eau froide que la couleur se ravive et que leur pulpe se raffermit et prend une
consistance voulue.
Quand on a à traiter certaines espèces de fruits très-délicats, tels que les pêches et
les abricots, Il est bon d'ajouter de 40 à 50 grammes d'alun par hectolitre d'eau
froide destinée au refroidissement des fruits après le blanchiment. L'alun fixe la
couleur et donne de la consistance à la partie fibreuse des fruits et surtout à leur
enveloppe en en assurant la conservation.
Confection.
Dans les grandes fabriques, cette opération du sucrage des fruits ne se pratique
généralement qu'au fur et à mesure des besoins de la consommation.
Mais il est un autre mode de confection infiniment préférable, qui donne des
produits plus fins, plus délicats, mais qui est beaucoup plus dispendieux : c'est le
procédé au sucre. Il consiste à donner aux fruits plusieurs façons au sucre à leur
sortie de l'eau froide, toujours après l'égouttage.
L'opération des façons consiste en ceci : les fruits, blanchis avec soin, un peu durs,
sont rangés dans une bassine plate, en mettre le moins d'épaisseur possible, puis les
recouvrir d'un sirop de sucre bouillant à 12 degrés au pèse-sirop ; recouvrir la
bassine et les laisser vingt-quatre heures dans ce sirop. On recommence après avec
un nouveau sirop à 16 degrés et enfin tous les jours en augmentant chaque fois le
sirop de 4 degrés, jusqu'à ce qu'on emploie du sirop à 36 degrés, ce qui arrive à la
septième et dernière façon.
On a alors des fruits confits au sucre. Il n'est pas nécessaire de pousser plus loin ce
travail. Arrivés à ce point de l'opération, les fruits ne seraient pas susceptibles de se
conserver, pousser plus loin le sucrage serait risquer de les durcir et de leur faire
perdre de la qualité. On les range donc immédiatement dans leurs bocaux et on les
couvre avec un sirop composé de 32 litres esprit à 85 degrés, 18 kilog 750 grammes
de sucre et eau suffisante pour former un hectolitre de jus. Les fruits absorbent
immédiatement une partie du jus, quelques jours après on complète la quantité de
jus nécessaire et on procède au bouchage. Ce procédé, plus dispendieux que les
précédents, est préférable, il donne des produits plus fins et permet d'aromatiser le
jus avec des essences fines, telles que de l'essence de vanille et autres, ce qui
donneune grande délicatesse de goût à certaines préparations On peut classer ce
mode de confection dans la série des liqueurs surfine=.
Ces premiers principes connus, nous allons procéder à l'étude détaillée des
différentes prépàraLions des nombreux fruits employés dans ce genre d'industrie.
Abricots.
Choisir des abricots de plein vent bien sains, les frotter avec un linge ou une brosse,
puis les piquer en plusieurs endroits jusqu'au noyau au moyen d'une épingle
d'argent et soulever légèrement par le trou de la queue les quartiers du noyau, de
manière à faciliter l'entrée du jus, les plonger dans de l'eau glacée ; cela fait, les
blanchir par le procédé que nous avons indiqué au chapitre Blanchiment ; une fois
cette opération faite les mettre dans des baquets d'eau froide jusqu'à refroidissement
complet. Les égoutter avec soin sur des tamis, les ranger dans des terrines, les
recouvrir d'eau-de-vie blanche à 56 degrés et les laisser macérer pendan t six
semaines ou deux mois. Cette opération terminée on les range dans des bocaux et
on les recouvre d'un jus composé de :
Cette préparation est la plus commune; pour les fruits fins, on procède comme suit :
Au sortir de l'égouttage, les abricots reçoivent plusieurs façons au sucre, puis on les
met à macérer six semaines dans de l'eau-de-vieblanche,
après quoi on les range dans les bocaux définitifs et on les recouvre de jus composé
de :
Esprit de noyaux 2 litres. Alcool à 85 degrés 28 — Sucre 25 kilog.
Eau ................................... 53 litres.
Quand on veut avoir des abricots d'une belle couleur jaune, on ajoute à la première
eau de refroidissement 25 grammes de sous-carbonate de potasse par hectolitre
d'eau et on continue à les rafraîchir avec de l'eau contenant 50 à 60 grammes d'alun
par hectolitre. Dans le cas où l'on voudrait simplement leur conserver leur couleur
blanche, il suffirait de les plonger dans de l'eau à la dose d'alun déjà indiquée.
Ananas.
Prendre des tranches d'ananas glacées, les mettre sur le feu avec une petite quantité
d'eau pour les faire tremper; dès que le sucre est fondu, les laisser refroidir, les
mettre dans les bocaux et les recouvrir de la liqueur suivante :
On peut employer pour fabriquer cette liqueur l'eau dans laquelle on a fait
détremper.,, les tranches d'ananas ; cela est préférable du reste parce qu'elle contient
une partie du parfum de ces fruits.
Angélique.
Prendre des branches d'angélique glacée bien choisies, les couper en morceaux de 8
à 10 centimètres et les traiter comme l'ananas.
Cédrats.
Prendre des quartiers de cédrats glacés et les traiter comme les fruits précédents.
Cerises.
Prendre de belles cerises bien mûres, fraîchement cueil!ies, couper les queues à
moitié, piquer les cerises au côté opposé, les jeter dans un baquet d'eau froide et les
bien laver, les égoutter, les placer dans une terrine et vërser dessus un sirop cuit et
bouillant, les y laisser pendant un jour, les retirer du sirop puis les placer dans des
tonneaux contenant de l'eau-de-vie blanche préparée comme suit :
Eau commune 38 —
Laisser infuser six semaines, puis les pl.icer dans eurs bocaux définitifs et les
recouvrir d'uu jus préparé comme suit :
Quand on veut obtenir un produit fin on emploie comme dernier jus la préparat;on
suivante :
Chinois.
Coings.
Prendre des coings bien mûrs, les laver et les brosser pour en enlever le duvet, en
enlever délicatement la peau qu 'on jette dans de l eau-de-vie . couper les coings en
quartiers, en enlever le cœur et les faire tremper dans de l'eau alunée. Les faire
cuire à petit feu dans un bon sirop ; dès qu'ils fié chissent, les retirer un à un avec
l'écumoire et les ranger dans une terrine ; le sirop est clarifié et recuit puis versé
bouillant sur les fruits. Après vingt-quatre heures de macération, ils sont rangés
dans les bocaux et on verse dessus le mélange suivant :
Deux parties d'eau-de-vie dans laquelle on a fait infuser les peaux et qu'on a filtrée.
Boucher soigneusement.
Côtes de melon.
Marrons.
Prenez de beaux marrons glacés bien fermes, mettez-les dans une bassine avec une
petite quantité d'eau pour les faire baigner, chauffez légèrement pour hâter la
dissolution du sucre, les retirer et les laisser refroidir, les ranger dans des bocaux
puis les recouvrir de la liqueur suivante :
Quand on veut donner à cette préparation une grande finesse, on ajoute un peu
d'esprit de vanille.
On peut préparer soi-même les marrons glacés pour faire cette préparation, mais
c'est un travail très-délicat et il est plus simple et plus expéditif de se servir de
marron» glacés par les spécialistes.
Mirabelles.
On prépare les prunes mirabelles comme les abricots, après avoir coupé la queue à
moitié. Emdloyer de l'eau-de-vie blanche à 56 degrés.
Noix.
Prendre des noix glacées et opérer comme pour les marrons. De même que pour ces
derniers il est plus simple d'employer des noix glacées que de laire la préparation
soi-même.
Oranges,
toute la peau jaune et blanche, les piquer et les jeter)dans l'eau fraîche, les blanchir
à feu doux et les plonger dans l'eau fraîche. Placer les oranges dans une bassine et
verser dessus un sirop cuit à la petite nappe et leur donner un bouillon couvert.
Recommencer deux fois de suite l'opération à vingt-quatre heures d'intervalle ; à la
troisième fois on les laisse égoutter et on les place dans les bocaux, on fait encore
bouillir le sirop quelques minutes, on le laisse refroidir, puis on y ajoute deux tiers
d'eau-de-vie à 66 degrés, on filtre à la chausse et on en couvre entièrement les
fruits. Les bocaux doivent être hermétiquement fermés pour en assurer la
conservation.
Pêches..
Poires.
Les poires de Rousselet, d'Angleterre et de Beurré sont les trois espèces qui se
prêtent le mieux à ce genre de préparation.
Les prendre un peu vertes, les piquer jusqu'au cœur et les jeter dans de l'eau
chauffée à 95 degrés pour les blanchir ; les retirer quand elles commencent à se
ramollir et les plonger dans de l'eau froide. Après refroidissement, les peler avec un
couteau à lame d'argent, les plonger dans l'eau froide légèrement acidulée par
l'acide acétique ou l'acide citrique. Leur donner plusieurs façons al)
On peut encore colorer cette préparation par de la cochenille, cela leur donne un
aspect plus agréable à l'œil.
Prunes de Reine-Claude.
Choisir des prunes de Reine-Claude bien fermes et bien veTtes, couper l'extrémité
de la queue, les piquer jusqu'au noyau, les jeter dans l'eau froide, puis porter cette
eau à 05 degrés dans une bassine en cuivre rouge, en ajoutant une poignée de sel .
marin par 30 litres d'eau, jeter les prunes dans cette eau pour les blanchir et les
reverdir ; retirer les fruits dès qu'ils remontent h la surface, les mettre à rafraîchir
dans de l'eau alunée. Une fois rafraîchis, on les égoutte et on leur donne plusieurs
façons au sucre, on les range dans les bocaux e on les couvre avec de l'eau-de-vie
blanche à 53 degrés La préparation de ce fruit exige quelques précautions et quand
on veut lui donner un peu plus de finesse, on y ajoute un peu d'alcoolature de
vanille.
Raisin».
Prendre de beaux raisins muscats dont on détache les grains un à un sans les
froisser, on les jette dans de l'eau fraîche pour les laver, on leur donne deux ou trois
coup3 d'épingle, on les
égoutte avec soin et on les essuie doucement, on les met dans les bocaux et on les
recouvre avec un mélange composé de:
— de vanille, - - -
Verjus.
Les grains bien gonflés se conservent ainsi parfaitement dans le jus et ont une force
alcoolique suffisante.
conserves.
Les conserves ne devraient pas figurer dans ce travail, car elles constituent à elles
seules une
Les conserves sont des fruits ou des aliments préparés dans des récipients
quelconques, absolument privés de l'air qu'ils contenaient et mis à l'abri d'un
nouveau contact de l'air. C'est à Appert que l'on doit le perfectionnement de cette
industrie qui, avant lui, n'existait pour ainsi dire pas, ' car on n'en connaissait pas les
lois.
Les conserves se font dans des bouteilles, soit noires, soit blanches, selon qu'on
veut plus ou moins flatter l'œil du client, mais le but est le même. Ces bouteilles,
après avoir été rincées avec soin et bien séchées, doivent être examinées
scrupuleusement de manière à s'assurer qu'elles ne. contiennent ni filures ni
bouilles.
Quand on les remplit, on doit éviter d'en faire le plein d'une manière absolue : il
faut laisser uu certain espace entre le jus et le bouchon, et cet espace varie selon
qu'on emploie des bouteilles de verre
blanc ou de verre noir ; dans ces dernières, il doit être plus grand que dans les
blanches.
Les bouchons méritent une grande attention dans leur choix ; ils doivent être d'un
liége très-fin et très-souple, et pour les employer on doit les faire baigner pendant
quelque temps dans de l'eau chaude, ce qui rend le bouchage plus facile. Du reste,
cette opération se pratique de différentes manière», soit. en frappant sur le bouchon
au moyen d'une palette, soit en pressant dessus au moyen d'un levier ou encore avec
une machine à boucher dans le genre de celles employées pour la fabrication des
vins mousseux en Champagne.
Du reste, quel que soit le procédé employé, il doit toujours tendre vers ce même
but1 : obtenir un bouchage aussi énergique que possible.
Le bouchon une fois posé, il faiv procéder à [on ficelage. opération simple qui se
pratique, soit aL moyen de ficelle, soit avec du fil de fer. Nous ne décrirons pas ces
opérations qui sont trop simples et connues de toutes les personnes qui s'occupent
de l'industrie des liquides.
Le bouchage au liége se terminera quand les conserves auront subi les différentes
préparations par lesquelles elles doivent passer par la mise en cire des bouchons
pour les mettre à l'abri des moisissures et des insectes.
Mais le bouchage au liége n'est pas le seul employé : il y en a une foule d'autres que
nous allons décrire.
sieurs causes, la première était un prix élevé, puis en second lieu sa difficulté dans
la pratique,ceâr il faut que chaque bouchon soit spécialement fait pour chaque
bouteille. , enfin il est quelquefois impossible de déboucher la bouteille quand elle
est ancienne de conservation. Cependant, à notre evis, c'est un des moyens les plus
sûrs pour bien opérer Le bouchage en verre capsulé, qui consiste en un bouchon à
rebord et à pas de vis extérieur qui vient se visser dans le goulot de la bouteille qjii
contient un pas de vis fait au moule, donpe de bons résultats, mais il est encore d'uu
prix élevé qui éloigne les praticiens de son emploi.
Le bouchage en verre soudé qui supprime tous le* bouchons, car il consiste à
fermer l'ouverture de la bouteille à la lampe d'émailleur, n'a pas eu de succès, car il
fallait briser la bouteille pour en avoir le contenu.
Nous arrêterons là cette trop longue nomenclature et nous concluerons il ceci, c'est
qu'un bouchage au liége bienfait esteucore celui le plus économique et le plus
pratique. Seulement, il est bon de préserver les bouchons de 1 humidité et des
insectes, soit par de la cire, du goudron ou une capsule métallique.
Procédé Appert.
j Appert observa que du jus de fruit ou des fruits conservés dans un sirop léger, mis
dans des bou- ï teilles bien bouchées et portées pendant deux heui res dans dq l'eau
h 100 degrés, se conservait par; faitement, il en chercha la raison : il bâtit de trèsL *
„ belles théories qui n'ont pas subsisté, mais sa découverts n'en est pas moins restée
acquise à la science industrielle, et des fruits elle fut appliquée aux légumes, à la
viande et à tous les aliments. Ce fat une Traie révolu tëou dans l'art culinaire de la
navigation, car en quelque point du globe qu'on , se trouvât, on pouvait toujours se
procurer des fruits ou des légumes conservés de n'importe quel pays. Q'était une
nouvelle branche de richesse ajoutée à notre industre.
C'est M. Pasteur seul, qui, à la suite de ses travaux sur les générations spontanées, a
trouvé la vraie solution du problème. Quelle était en effet la cause de l'altération
des conserves? les fermentations multiples qui se produisaient. Eh bien il est
prouvé maintenant qu'un milieu très-fermentiseible qui est soumis pendant une
heure à une température de 75 à 80 degrés en vase clos et qul ne reçoit plus le
contact de l'air, se conserve indéfiniment, par la seule raison que les germes de
ferment sont tués par cette température,
plication et son explication ;îil ne restait plus qu'à l'employer et voici comment on
procède.
Les bouteilles, une fois bien bouchées, sont placées debout dans un grand chaudron
en cuivre dont le fond est garni d'une forte clayette en osier pour que le verre ne
reçoive pas le contact du métal, les bouteilles sont rangées debout dans la chaudière
et séparées les unes des autres par du foin, on met de l'eau dans la chaudière jusqu'à
la hauteur de la bague- des bouteilles et on commence le feu qu'on pousse
lentement d'abord pour éviter de donner ce qu'on appelle un coup de feu aux
bouteilles, puis on pouss?jusqu'a. l'ébullition; arrivé à ce point, on arrête le feu ou
on le prolonge selon la nature des préparations que l'on fait, puis ce temps écoulé,
on laisse tomber le feu; quand les bouteilles sont tièdes on les retire et on les met à
refroidir sur des planches. Quand le refroidissement est complet, on goudronne ou
en cire les bouchons comme nous l'avons expliqué.
A bricots.
Choisissez des abricots bien-sains, faites-les blanchir comme il a été dit aux fruits à
l'eau-de-vie. égouttez-les avec soin, séchez-les le plus possible,
puis rangez-les dans les bouteilles le plus serrés possible, terminez en remplissant
avec un sirop blanc à 26 degrés, bouchez, ficelez, passez au bainmarie Appert,
faites bouillir trois minutes, laissez refroidir et goudronnez. Pour les abricots en
quartiers, blanchissez légèrement les fruits après les avoir coupés et retiré le noyau,
procédez comme plus haut, seulement ne faites bouillir que deux minutes.
A nanas.
Épluchez avec soin les ananas, coupez-les en tranches, rangez-les dans les
bouteilles, couvrez de sirop à 26 degrés, bouchez, passez au bain-marie et faites
bouillir cinq minutes.
• Les ananas entiers se conservent de la même façon dans des bottes en fer-blanc.
Après les avoir pelés avec soin, on remplit avec un sirop à 15 degrés, on soude les
boîtes et on les porte au bain -marie où elles sont tenues pendant une heure à
l'ébullition.
Cerises.
Choisir des cerises pas trop mûres, couper la queue à un centimètre, remplir les
bouteilles avec soin en les tassant et en frappant le fond sur une table, puis couvrir
avec un sirop à 24 degrés, boucher, ficeler, mettre au bain*marie, faire bouillir
quatre minutes.
Fraises.
Choisir des fraises des quatre saisons, les bien sécher après les avoir épluchées, en
remplir les bouteilles, couvrir avec un sirop à 28 degrés, bouu
Framboises.
Même procédé que pour les fraises, éviter de trop tasser les fruits pour ne pas les
écraser et employer un sirop à 26 degrés, faire jeter un seul bouillon.
Groseilles.
Prendre de belles groseilles, les égrapper avec soin, remplir les bouteilles, couvrir
avec un sirop à 28 degrés, boucher, passer au bain-marie, faire jeter un seul
bouillon.
Marrons.
Prendre de beaux marrons auxquels on a donné trois façons au sucre, remplir les
bouteilles, couvrir avec un sirop à 32 degrés, boucher, passer au bain-marie et faire
bouillir trois à quatre minutes.
Noix.
Prunes de Reine-Claude.
Même procédé que pour les abricots entiers, seulement faire bouillir cinq minutes.
Prunes Mirabelles.
Péches.
Poires de Roussele.t.
Faire blanchir les poires, leur donner quatre fa.çons au sucre, mettre en bon teilles,
couvrir d'un sirop à 28 degrés, bouclier, passerai! bain-maric, faire bouillir huit
minutes.
Les sucs de fruits sont des préparations de jus de fruits auxquelles on a fait subir
certaines prépa rations qui en assurent la conservation et permettent leur emploi
pour la fabrication des sirops.
C'est ici que, nous écartant entièrement des usages de la fabrique, nous allons
donner une receLtc qui s'applique à n'importe quels sucs et en assura la
conservation sans aucun travail préparatoire.
Je décrirai seul le suc de groseilles, les autres ; e préparant tous par la même
méthode.
Ecrasez des groseilles bien mûres, passez le j u dans un tamis, laissez reposer
quelques heures
On peut appliquer ce procédé aux sucs les plus compliqués, ils se conservent
admirablementet soot 'propres à la fabrication de tous les sirops possibles; on peut
donc composer ses sucs comme on le désire et les conserver comme je l'indique.
CHAPITRE XV
Le principe de la fabrication des liqueurs de ménage est basé sur l'infusion, car
nous supposons, à juste titre, qu'on n'a pas dans un ménage d'appareils distillatoires
propres à la fabrication telle qu'elle se fait dans les fabriques.
Nous avons déjà, dans un chapitre précédent, traité la question des liqueurs par
infusion, lait ressortir les avantages de ce mode de préparation, ainsi que les
quelques inconvénients qu'il présente.
Les produits à employer sont lavés à l'eau chaude si- ce sont des graines, comme
pour l'anis; si ce sont des feuilles ou des fleurs, on les monde avec le plus grand
soin , ou enlève toutes les parties défectueuses et les poussières, puis on les met à
macérer dans de l'alcool à 85 degrés. Cette macération doit être aussi rapide que
possible; on tiltre le produit sur un filtre de papier préalablement lavé à l'eau
chaude, puis on mélange par parties égales ce volume avec un sirop de sucre
composé d'une partie d'eau contre deux parties de : ucre. Le mélange fait, on agite
fortement et un abandonne au repos pendant une quinzaine de jours dans des
bouteilles parfaitement bouchées. Toutes les parties mucilagineuses, gommeuses ou
résineuses qui ne restent pas en dissolution dam de l'alcool dillué ont eu le temps de
se séparer ; on procède alors à un nouveau filtrage sur un filtre 1 tvé à l'eau
bouillante. Pour que la liqueur ne perde pas de son arôme, il est bon de recouvrir
'rnlnnnoir où est le filtre d'une plaque de verre
comme cela il n'y a pas de déperdition. Ce mode d'opérer donne des liqueurs d'une
parfaite limpidité, mais qu'il faut laisser vieillir avant de les consommer; -si
cependant on est pressé d'en faire usage, on peut les trancher par un procédé
trèssimple.
Anisette.
Prenez 50 grammes de semence d'anis vert, lavez-les à grande eau et faites sécher;
concassez légèrement, puis mettez à macérer dans un litre d'alcool pendant vingt-
quatre heures, filtrez le produit et mélangez-le avec un sirop composé d'un litre
d'eau et 1 kilog. 500 grammes de sucre blanr. Agitez fortement le mélange et après
quinze jours d2 repos, filtrez et tranchez comme il est dit dans l'indication générale
au commencement de ce chapitre. Cette anisette e:,t agréable, mais) elle n'imite pas
celle de Bordeaux. Quand on veut l'améliorer, il faut, en même temps qu'on fait le
— de cannelle, 2 ou 3 gouttes.
L'addition de ces essences donne une grande finesse au produit et constitue une
anisette tout-àfait fine.
On peut également faire une anisette excellente rien que par les essences ; nous
avons donné le procédé aux liqueurs par mélanges et essences, il n'y a qu'à réduire
les proportions.
Bit ter.
Divisez les produits, faites macérer pendant huit jours dans un litre de bon
genièvre, décantez. Ajoutez 50 grammes de sucre, faites dissou(Ire, laissez reposer
pendant quelques jours et filtrez.
Cassis.
quelques feuilles bien saines de cassis ; le tout est mis dans un grand bocal en verre
vert et soigneusement bouché, puis exposé à la grande lumière ou même au soleil
pendant un bon mois. Ce temps passé, on décante avec expression et on ajoute 750
grammes de sucre fondu dans très-peu d'eau. On filtre légèrement sur du papier à
filtre mince et on met en bouteilles.
Si on veut donner une gra nde finesse à ne cassis, on introduit dans la bouteille une
demi-goutte de vanille qu'on y laisse ; elle ne trouble pas le liquide, mais lui donne
un parfum des plus délicats.
Sucre....... 1000 gram. Tiges récentes d,angélique ............ 125 — Amandes amcres
125 — Eau filtrée 6 litres Eau-de-vie blanche. 5 —
Crème de Calé.
Café moka légèrement brûlé 500 gram. Sucre 700 — Eau-de-vie blanche 2 litres
Eau filtrée ......... 1/2 -
Faites macérer le café concassé :tans l'eau-de-vie pendant une dizaine de jours,
passez et ajoutez le
sucre fondu dans l'eau, mélangez, laissez reposer un jour ou deux et filtrez.
Cette crème est colorée en brun. Si vous voulez avoir de la crème de café blanche,
on emploie du café moka crû et concassé, on opère de même que pour le café brûlé.
Crème de Thé.
Thé fin 70 gram. Alcool à 85 degrés 1 litre Sucre blanc 1 kil. 500.
Eau .................................. 1 litre
Faire macérer le thé daus l'alcool pendant deux ours, décanter avec légère
expression, et ajouter le sirop fait avec l'eau et le sucre et filtrer. Cette liqueur est
d'une grande finesse, mais dépend surtout de la qualité du thé employé.
Crème de Kirsch.
A un litre de bon kirsch ajoutez un litre et demi (1 ; bon sirop de sucre, mettez en
bouteille- " •
Faites macérer pendant deux jours quatre grammes de vanille divises dans un demi-
litre d'alcool à 85 degrés, puis ajoutez un kilogramme de sirop de sucre blanc.
Mélangez et filtrez.
Curaçao de ménage.
Sucre blanc. 550 gram. Écorces sèches de curaçao ........... 50 — Girofle 80 ceritigr.
Cannelle de Ceylan .— 80 — Zeste frais de 1 orange Alcool à 85 degrés 1/2 litre
Eau filtrée.... ................ 1/2 —
Opérez comme pour le bitter, mais colorez par l'hématine, ajoutez une ou deux
gouttes d'acide acétique ; la liqueur virera au jaune et au rose quand on l'emploiera
dans l'eau.
Noyaux d'Abricots.
Dans un grand bocal se bouchant bien, on mr t deux litres d'alcool à 85 degrés dans
lequel ajoute les amandes de cent noyaux d'abricot cassés.
Les amandes sont mondées avec soin et la moitié des coquilles bien lavées sont
ajoutées au tout. On bouche ot laisse macérer pendant deux mois environ. Passé ce
temps, on décante le liquide auquel on ajoute une gousse de vanille, on laisse
macérer
pendant huit jours et on filtre. On termine en y ajoutant deux litres de sirop de sucre
blanc fait comme d'habitude, on mélange avec soin, on laisse reposer huit il quinze
jours ; on filtre avec soin avec un entonnoir se couvrant comme nous l'avons
indiqué et en ayant soin de laver le filtre à l'eau bouillante.
Noyaux de Pêches.
Procéder de la même manière que pour les noyaux d'abricots ; mais on peut mettre
un peu moins de noyaux; cette liqueur est d'une grande finesse et rivalise
facilement avec les liqueurs les plus fines.
Liqueur d'Orange.
Eau 1/2 litre Alcool à 85 degrés 1/2 — Sucre 750 gram. Oranges Deux Gousse de
vanille ..................... Une
Faire fondre le sucre dans l'eau à chaud, laisser refroidir, ajouter l'alcool, bien
mélanger, mettre dans un bocal à large ouverture. Placer les deux oranges et la
gousse de vanille divisée en plusieurs morceaux, verser le liquide, boucher et
laisser m& cérer deux mois. Décanter, filtrer, et on a une. liqueur d'une extrême
finesse.
Ratafia d'Abricots.
Sucre blanc 500 gram. Abricots 30 — Cannelle 1-0 — Vin blanc ' 2 litres Alcool à
85 degrés .................. 1/2 —
Faire bouMIir les abricots dans le vin, retirer du feu, ajouter les autres substances,
laisser macérer pendant huit jours et filtrer.
Autre formule.
Ratafia de Cacao.
Ratafia de Framboises.
Ratafia de Raisin.
Prenez de bon raisin noir très-mûr, égrenez-le, raites cuire à feu doux eu remuant ;
quand il commence à laisser échapper son jus, jete/ sur un tamis de crin ; quand il
est égoutté et le jus refroidi, on le mélange avec un cinquième de son volume d'eau-
de-vie blanche et on met dans des bouteilles à large ouverture dans lesquelles on a
mis un morceau de linge contenant de la cannelle, du girofle et de la coriandre
pilés. On laisse macérerfun mois, on décante, on ajoute à la liqueur de 100 à 200
grammes d- suc:e par litre, selon la douceur qu'on veut lui donner et on filtre.
Raspail.
Faire macérer toutes ces substances pendant. quelques jours et au soleil, agiter de
temps à autre. Ajouter au liquide un petit verre d'eau-de-vie, puis 500 grammes de
sucre caramélisé dissout dans un demi-litre d'eau et filtrer.
FIN
TABLE ANALYTIQUE
Pages.
CHAPITRE I.
CHAPITRE II.
CHAPITRE III.
CHAPITRE IV.
CHAPITRE V.
L'ages.
CHAPITRE VI.
CHAPITRE VII.
Esprits aromatiques, alcoolats ou alcools parfumés.
CHAPITRE VIII.
CHAPITRE IX.
Extraits et sucs de fruits pour liqueurs. Extrait de laitue, de genièvre, de gayac, de
réglisse ..... ICh Sucs ......... -................... «1«............ 67
CHAPITRE X.
Pages.
— Eau de la côte (eau des visitandines). — Eaude-vie de Dantzig. — Eau des sept
grains. — Eau verte dite de Marseille. — Elivir de garus. — Liqueur de framboises.
— Huile de framboises. — Crème de framboises. — Liqueur de cent sept ans fine.
— Marasquin. — Crème de menthe fine.
Pages. demi-fin. — Ratafia des quatre fruits fin. Ratafia de vanille. — Ratafia de
violettes 260 Liqueurs mixtes 271 Absinthe. — Alkermès de Florence. — Crème
d'ananas. — Crème d'ananas, imitation. — Anisette demi-fine. — Anisette fine. —
Anisette surime de Bordeaux. — Anisette de Paris. — Anisette de Lyon. —
Anisette de Hollande. — Anisette pltr les essences. — Crème des barbades surfine.
—
Eau d'or. - Eau-de-vie d'Andaye fine. — Eau divine. — Élixir de garus demi-fin. —
Élixir de garus surfin. — Élixir de garus du codex. — Fenouillette. — Ratafia de
fleurs d'oranger. — Huile fine de fleurs d'oranger. — Crème surfine de fleurs
d'oranger. — Huile de kirsch. — Liqueur de cent sept ans. — Marasquin surfin. —
Marasquin surfin, autre formule.— Crème de menthe.
Pages.
CHAPITRE XI
Eau des jacobins de Rouen. — Eau de mélisse des Carmes. — Eau de mélisse de
Dardel. — Eau vulnéraire suisse. — Élixir aromatique. — Élixir balsamique. —
Élixir doré. — Élixir de longue vie véritable. — Élixir de santé de Bonjean. —
Élixir stomachique (formule allemande). - Élixir de vie
— Eau d'Hébé de Willer, contre les taches de rousseur. — Eau de Paris de Laugier.
— Eau spiritueuse royale de Mayer et Naquet. — Eau des Rosières. — Eau de
Stahl de Manseau. — Eau sédative de Raspail. — Eau dentifrice de Botot.
Pages.
CHAPITRE XII
CHAPITRE XIII
Water. — Eau de Sedlitz 370 Sirop de sucre. — Sirop d'acide tartrique. — Sirop de
groseilles pour soda. — Sirop de limonade ordinaire. — Sirop de limonade fine. —
Sirop d'orangeade. — Sirop de grenadine 371 Limonade ordinaire. — Limonade
fine. — Orangeade ou Limonade à l'orange. — Grenadine. — Umonâde à la
vanille. — Soda ou Limonade de groseilie. — Limonade au gingembre. — Grog au
cognac.— Grog au rhum 373 Vins mousseux artificiels ......................... 374
pages.
CHAPITRE XIV
Fruits à l'eau-de-vie 377 Préparation des fruits 377 Blanchiment 379 Confection
380 Abricots. — Ananas. — Angélique. — Cédrats. — Cerises. — Chinois. —
Coings. — Côtes de melon.
— Raisins. — Verjus 383 Conserves 391 Procédé Appert 395 Abricots. — Ananas.
— Cerises. — Fraises. — Framboises. — Groseilles. — Marrons. — Noix. —
Prunes diverses. — Pêches. — Poires 396 Sucs de fruits ou conserves pour sirops
399 Sucs de groseilles pures 399
CHAPITRE XV
Liqueurs et autres de ménage 401 Anisette. - Bitter. — Cassis. — Crème
d'angélique.
Kl
El. l
Fig. 1.
Filtre simple
F, g 2
Filtre Robinet
Fig. 3. ..
Filtre à la Chausse
Tiff.5. Alambic a.jtete de Maurt.
PIC.
/ fig,8 Lj.ranchsr c
I ,5 1 Robli-tet
*-4nto JhnrcAat&'n ét Cf 1S0 Ii Ln Rlr18
mfmamrnmmm'mw Pl. II.
Fig 6.
Alambic à Colonne
Fig. 7.
Filtre Lumont
Fiq. 8 -
Fig. 9.
Apparu! Robinet.
PAR
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Un beau volume in-16 carré, imprimé sur beau papier teinté, fig.
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Chapitre Ier. Des piles. — Il. Des lampes à incandescence. — XII Ecl&irage
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magnéto-électrique.
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TERMINOLOGIE ÉLECTRIQUE
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PAR
et G. SZARVADY
Chapitre Ier. Tables et Formulas mathématiques. — Chap. II. Théorie des Uuités.
— Chap. 111. Mécanique. — Chap. IV. Chaleur. — Chap. V. Acoustique. —
Cbap. VI. Optique. — Chap. VII. Electricité et Magnétisme. — Chap. VIII.
Electro-Chimie.
1. Unités électriques.
10. Notes.
D'URBANITZKI
TRAITÉ
DE
LE Dl V. WIETLISBACH
EXTRAIT DE LA PRÉFACE
Découverte
des PILES
Unités électriques.
— VIII. Liitlvanoplastie.
— IX. Electrométallurgie.
ApPBNDICK. Galvanoplastie.
Electrométallurgie.
P. FABRE-DOMERGUE
Docteur ès-sciences.
GUIDE DU PHOTOGRAPHE
ET DE
L'AMATEUR PHOTOGRAPHE
SCIENCE ET GUERRE
A. LIÊBERT
LA PHOTOGRAPHIE AU CHARBON
DE
40 EDITION
Tirage épreuves ti,-n ,c
Le
TRAITÉ DE
FILATURE ET DE TISSAGE
GUIDE PRATIQUE
DU
SAVONNIER PAR
Il n'existait aucun traité récent simple et complet sur la fabrication des savons. Un
des collaborateurs de notre collection, M. Calmels, s'est, avec le concours de AI.
Eugène Sauluier, chargé de combler cette lacune.
C'est Al. Chevrrml qui a tracé nettement les principes chimiques qui ont rapport à
la fabrication des savons.
La partie technique comprend la réaction fondamentale de la saponification, les
matières employées, la préparation des lessives alcalines, la fabrication et la
saponification eu général.
Par ce rapide aperçu, on voit que l'ouvrage est de la plus grande utilité pour les
fabricants; mais il sera précieux pour 1rs personnes que préoccupent les soins de la
toilette et qui veulent être éclairées sur la composition des produits qu'elles
emploient. Elles pourront ainsi reconnaître les fraudes et s'assurer des qualités
hygiéniques des substances. Les parfumeurs, coiffeurs, qui débitent des savons,
sont intéressés à connaître la valeur de leurs denrées et à eux aussi le présent livre
sera d'un grand secours. _
GUIDE PRATIQUE
DU
W. ASKINSON
L'auteur a mis son œuvre à la hauteur de l état actuel de la science, il a décrit les
nouvelles métho les et éclairé ses applicatious par de nombreuses figures
intercalées dans le texte.
Le premier chapitre est consacré à l histoire de la parfumerie depuis les temps les
plus reculés, jusqu'à nos jours, bet aperçu général est des plu9 attrayants; il est suivi
d'un tableau ou « gamme des odeurs » analogue à celle que nous devons à M.
CHEVREUL pour les couleurs.
La partie technique comprend la division des matières odorantes d'origme végétale,
les matières végétales aromatiques, les matières animales employées : ambre, musc,
civette, etc., les produits chimique qui servent à l'extraction des malièresodorautes
et a la fabrication des parfums, la préparation des matières olorantes et leurs
propriétés, les essences pour la préparation des extraits.
On traite aussi la question des falsifications des huiles essentielles et des moyens de
les reconnaître. Ensuite on aborde la division des articles de parfumerie; on donne
les formules pratiques, qualitatives pour la préparation des parfums de mouchoirs,
des parfums secs, poudres de senteur, sachets, pastilles fmnigatoires orientales, de
sérail, etc.
Après l'hygiène de la peau, émulsions, pâtes, lait végétal, crème, vienuent l'nygièue
du cheveu, le mode de préparation des pommades et huiles capillaires et pour
l'hygiène de la bouche les pâtes, poudres et savons dentifrices.
Comme ou le voit, ce volume indique les matières usitées pour embellir l:t peau,
pour l'usage des cheveux et de la bouche, pour l'agrément de l'odorat; il donne aussi
les moyens de préparer ces substances et de constater leurs falsifications.
Il s'adresse donc non seulement aux spécialistes, aux parfumeurs, aux médecins,
aux hygiénistes, mais aussi et surtout à toutes les personnes qui sont soucieuses des
qualités hygiéniques des produits employés.
TlIURSTON, A. M. C. E.
ET LES LUBRIFIANTS
BUCHETTI
Ingénieur ci-,il, ancien élève de l'Ecole des Arts et Manufactures.
G. LELOUTRE
Ingénieur civil.
20 partie : Signaux. — 1 fort volume in-8, 212 pages avec figures dans le texte et
17 planches 15 fr. Les tomes III (Matériel dp Transport) elles suivants sont en
préparation
à l'Ecole polytechnique.
PAR
CH. BRISSE
Ancien élève de l'Ecole polytechnique, professeur au lycée Condorcet.
ET
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MICROBES ET MALADIES
GUIDE PRATIQUE
par
LE Dr E. KLEIN, F. R. S.
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ÉMILE LEJEUNE
TRAVAUX PUBLICS
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