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PARIS
HONORÉ CHAMPION
5, QUAI MALAQUAIS, 5
1913
Bibliothèque historique de la « France Médicale »
HOMMAGE RESPECTUEUX
. Dr Louis REUTTER
Des médicaments d'origine humaine
et animale prescrits en Europe
au Moyen Age et au temps de la
II. —
DIFFÉRENTES DROGUES UTILISÉES
EN THÉRAPIE
Parcourons sommairement les diverses Pharmaco-
pÓes de cette époque et notons quelles étaient alors les
drogues en va leur :
Cette coutume de prescrire des excréments ou des par-
ties animales et humaines remontait au IMr siècle après
Jésus-Christ, voire aux temps des Eg-yptiens, quoique
(jalien désapprouvât les prescriptions ordonnant aux
patients, d'absorber des testicules d'homme ou d'ani-
maux, de boire de l'urine, et d'utiliser de l'axonge
humaine, etc..
Les Secrets rie Médecine et de la philosophie C//V-
Inique de Jean Liebaul prescrivaient (fol. :17) d'utili-
ser l'eau de fiente d'homme comme suit : Eau distillée
par l'alambic de fiente d'homme rouge ou rousseau est
souveraine pour les fistules, rougeurs et obscuritez
d'yeux, pour ôter la taie des yeux, estancher les lar-
mes ; si vous en mettez quelques gouttes dans l'œil elle
guérit l'escare et rend les cicatrices belles, etc..
Hp. C :
C :
calc :
IMiilos :
Coral : rubr ppt : :
— Paeon :
— Primul :
Sern Paeou : aa 9 ij
Dent : Ilippopot : ppt
Cran : lluman : aa zi
Occul: 09 ppt 9 i
Antimon : diaph z) B.
MD. Pro Dosi mane ac vesperi repetenda
—
Canis :
— Capon :
— Anserin : aa zi
01 : dest : Bacc Juniper
: :
etc.
Spir : Vini : Camphor : zi
M ad OLL
Rp. Os de sèche
Mâchoire de brochets
Ivoire brûlé ââ gr XII
Sel d'absinthe gr. V j
u un
liquide agréable n'excitant pas la toux, dissol-
vant le sang caillé et resserrant légèrement, formé d une
drogue telle que le carabe ou de la mumie ».
(1) De lapratique des histoires, ch. 11, liv. dernier, voir la pra-
tique de la Médecine avec la Théorie, par Lazare Hivière. Lyon,
i5SA, tome 1, fol /1 o 1.
(a) Charas. Pharmacopée [loya!e, 1O91, fol. 073.
JEAN DËBun (i) écrivait que l'eau distillée de fiente
d'homme rouge ou rousseau est souveraine pour les
fistules, rougeurs et obscuritez d'yeux.
Cette fiente était dénommée par les Esculapes d'a-
lors, carbon humanum, carhon oletiim,sulfure occiden-
tale, vu que selon les données du chimiste Glauber
elle contenait du soufre minera!.
Le doctei7u Salentin (2) dit avoir connu une dame
de grande qualité,qui, par l'usage de l'eau siercorale,
avait conservé jusque dans un âge fort avancé la plus
belle peau et le plus beau teint du monde. Pour ce
faire, elle avait un jeune domestique, bien sain, dont
le devoir était de satisfaire, aux besoins delà nature
dans un bassin de cuivre étamé, garni d'un couvercle
fermant hermétiquement; la chose faite, le bassin était
aussitôt recouvert de peur d'éoaporalion ; lorsque le
jeune homme jugeait le tout refroidi, il recueillait soi-
gneusement l'eau qui s'était attachée au couuef'cle, il
la mettait alors dans un flacon afin de la conserver.
e
L'huile sLercoral obtenue par distillation est bonne
en Uniment contre la teigne, les dartres, l'érisypèle ul-
céreux et le cancer, surtout contre celui des mamelles.
La semence humaine ou sperme sert à délier l'aiguil-
lette et les charmes amoureux, on en prépare une mu-
mie magnétique, utile pour donner de l'amour mu-
tuel le ment.
PiEnnE Andivê (3 dit aussi)en parlant de la fiente de
)
*8
rapplique avec succès sur les dartres, les déman-
geai grf* et les écorchures, et plusieurs personnes se
$ùvd ^tïtries des hémorroïdes, dont elles étaient incom-
:
rr-j 'r- depuis longtemps en les frottant avec du pa-
p . bibé de salive.
0^.11unenvuIJf, dans les Ephérnérides d'AUenla-
p àvac'trie II, année III, page 195, rapporte à ce sujet
.!» v^.ses frères se fit en disséquant avec son scal-
? !i
blessure à la cornée, d'où il sortit sur-le-champ
S ipr d'humeur aqueuse: le seul remède utilisé en
i- *fc&ntre l'accident fut que sa mère lui lécha le
lin; u jeun, pendant quelques jours, l'endroit de la
oe qui le guérit très promptement.
m'mes Ephémérides, décurie II[,années V et VI.
i.d! iwfc aussi une observation curieuse due au
use îl de Moschau concernant l'utilité dela salive
fébrifuge.
Ces mêmes Ephémérides, décurie I, années IX et X,
fol. 324,contiennent les observations du De Ledclius
quant à l'utilité de la salive et du sang hurnain. Car,
dit-il, on sait par expérience que des hommes sont
devenus phrénétiques et maniaques après avoir bu du
sang humain.
Le crâne humain est aussi fort vanté pour ses pro-
priétés médicinales contre l'épilepsie, l'apoplexie et les
autres maladies du cerveau. Il agit par le sel volatil
qu'il contient. On doit le choisir provenant d'un hom-
me vigoureux, sain, mort de façon violente et qui n'ait
pas été enrhumé.
Ces divers médicaments très en faveur furent égale-
ment utilisés au commencement du xviie siècle, ainsi
que nous l'avons énoncé dans notre travail « De la
Mumie, ou d'un Remède démodé ». Ils sont comme
Remèdes sympathétiques la base de la pratique du
magnétisme appliqué à la thérapeutique.
Il s'agissait dans ce cas d'opérer des cures à distance
et on utilisait à cet effet quelques gouttes de pus OL 'e
sang du malade que l'on recouvrait d'une poudre syrn-
pathique (i). Voir l'opuscule : « La pondre de sym-
pathie victorieuse. » Paris, 1668, folio 2/).
Le Chevalier Digsby enseignait d'après ce qu'u
avait vu, que la plaie d'une personne blessée guéris-
sait par l'emploi de ce nouveau remède.
Van flelfllonl racontait avoir guéri unepersonn)
dont le nez avait été coupé en recourant à J'aut,ol)Iastit
c'est-à-dire en empruntant un lambeau de chair f.
'
)