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Penser à contre-courant ?
Henri Lefebvre
Lefebvre Henri. Penser à contre-courant ?. In: Autogestions, NS N°14, 1983. Du muet au parlant. pp. 99-102;
doi : https://doi.org/10.3406/autog.1983.1564
https://www.persee.fr/doc/autog_0249-2563_1983_num_16_14_1564
Penser à contre-courant ?
Henri Lefebvre
par
1. Nous avons devant nous, autour de nous, derrière nous, une situation
imprévue, complexe, difficile, dont nous ne voyons pas comment
résoudre ses contradictions, ses « problèmes ». Il est facile de remar¬
quer que si elle n’était pas imprévue, complexe, difficile, ce ne serait
pas une situation. Cette mauvaise réplique oblige à aller plus loin, à
risquer des hypothèses, des analyses, des interrogations, contestables
mais inévitables. Celle-ci par exemple : « Quand une occasion histo¬
rique, une conjonction favorable, un certain rapport de forces a été
manqué, que faire ? » Mais cette constatation est vaine. Qu’est-il arrivé
au juste ? Que va-t-il arriver ? Catastrophe ou issue ?
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a occlusion de la connaissance comme de la révolution. Ne vont-elles
pas ensemble ?
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tis politiques ? Bien entendu ! Cependant, du côté de la « base »
ouvrière, le stalinisme a longtemps bouché la porte; quand celle-ci
s’est entrouverte, le réformisme s’y est engouffré ! Le décalage s’accroît
de la conscience et du savoir par rapport, non pas au « réel », mais au
possible. C’est un aspect, non le moindre, de la « crise. La connaissance
et la conscience critiques risquent de se voir marginalisées, écartées
des centres, des institutions, de l’action efficace, réduites au travail
aveugle du négatif.
tbjOURD’HUI
sous-informés,
5. rue
N°Cadet
62 Informer
- - juillet-août
75439 PARIS
sur-informés
: CEDEX
1983 09
102