Vous êtes sur la page 1sur 3

Soutenir son mémoire de licence

Vade-mecum à l’usage de l’étudiant


Olivier Maulini, mai 2010

Ce petit vade-mecum est destiné à l’étudiant-e1 qui va bientôt soutenir son mémoire de
licence. Ce n’est pas un document officiel, mais un texte personnel à usage limité. Les
principes et les étapes auxquels il fait référence peuvent évidemment varier en fonction des
circonstances.

Quelle est la fonction de la soutenance ?


La soutenance du mémoire est un moment important de la vie de l’étudiant et de celle de
l’institution. C’est un rituel qui est soumis à certaines règles, des règles qui sont à la fois une
contrainte et une ressource pour les acteurs impliqués. Le cérémonial est réduit au strict
minimum, et il est orienté vers ce qui compte d’abord dans la soutenance : le débat
intellectuel.
Les échanges sont toujours respectueux des personnes et de leur travail, mais c’est aussi
pour cela qu’ils peuvent être francs, voire vifs. Si l’étudiant veut « défendre » son texte, il
faut bien que les jurés le « bousculent » un peu. C’est la règle du jeu : les remarques et les
questions peuvent être critiques, charge au mémorant d’apporter des arguments et des
réponses convaincantes. Si un public « profane » (parents, amis, etc.) vient assister à la
soutenance, il peut être bon de lui préciser cela à l’avance. Si la discussion est « pointue », ce
n’est pas parce que le travail est de mauvaise qualité. Souvent, c’est même l’inverse.
En fin de soutenance, le directeur s’exprime à son tour. Il peut revenir sur certaines des
critiques et en nuancer la portée. Les choix théoriques et méthodologiques de l’étudiant ont
certes leurs limites, mais ils ont aussi une histoire, que seul le directeur connaît. Il peut
rappeler les deuils effectués en cours de route, évoquer des hésitations, assumer sa propre
responsabilité dans les orientations principales du mémoire, évoquer un processus très riche
dont le produit ne donne qu’une idée partielle. Cela permet de relativiser certains enjeux et de
soutenir l’étudiant dans ses choix.

Comment se déroulera la soutenance ?


Concrètement, la soutenance se déroule en six temps :
1. Ouverture par le directeur, qui préside en même temps le jury. Présentation du
candidat, du thème du mémoire, des jurés. Rappel des règles du jeu et des phases de la
soutenance. [10’]
2. Présentation du mémoire par son auteur. Il ne faut pas faire un résumé de la recherche,
mais aborder quelques points essentiels : les intentions initiales, les questions posées,
les résultats obtenus, les limites méthodologiques, les perspectives, le cheminement
personnel. Si un public est présent, il faut en tenir compte, et expliciter le propos en
partant du principe que les personnes n’ont pas lu le texte. S’il n’y a pas de public,
inutile de prendre cette précaution. Les jurés seraient même contrariés si on leur
répétait purement et simplement des choses qu’ils viennent de lire. Le plus apprécié est
la prise de distance réflexive : relire le mémoire en se mettant à la place d’un étudiant
parisien qui tomberait sur le texte dans 20 ans – il ne connaît ni le ou la ministre en
place, ni la FPSE, ni la 1e enfantine ou le cycle d’orientation… – permet de regarder la

1 Le terme générique d’étudiant, masculin singulier, inclut le féminin (étudiante) et le pluriel (duos, voire trios d’étudiant/e/s).
recherche et de l’évaluer hors contexte, avec un maximum de lucidité. Si on le juge
utile, on peut s’aider de documents, de diapositives numériques et/ou de transparents.
En cas de diaporama, venir à l’avance, tester l’installation la veille et/ou avoir des
transparents de réserve. [20’]
3. Réactions des jurés (deux personnes minimum : au moins un enseignant ou assistant de
la Section ; un autre ; voir le règlement de mémoire disponible dans le Guide-
Programme de la Section). Chaque juré prend la parole à tour de rôle, dans l’ordre
annoncé en (1). Il propose une lecture du mémoire, identifie des enjeux, signale des
points forts et des points faibles, avance des hypothèses ou des contre-hypothèses,
suggère des modifications, pose des questions. Il s’exprime pendant une quinzaine de
minutes, après quoi l’étudiant est invité à répondre, réagir, expliciter ses choix, etc. Si
le juré est satisfait de ces réponses, on passe au juré suivant. A chaque fois, l’étudiant
entend d’abord, et réagit ensuite. Au fur et à mesure, la discussion peut bien sûr
s’élargir. Un juré qui a « passé son tour » peut rebondir sur une question, et intervenir à
nouveau. En cas de besoin, le directeur assume la répartition des tours de parole.
[total : 60’ environ]
4. Conclusion. Le directeur, qui s’est peu exprimé jusqu’ici, conclut en revenant sur les
interventions précédentes. Il peut expliciter certains choix de l’étudiant, rappeler les
principales étapes du processus, signaler à son tour les points forts du travail et ses
insuffisances, mais en apportant des éléments d’explication. Il rappelle ainsi que le
mémoire est certes une recherche scientifique, mais que c’est surtout – pédagogie de
projet oblige – une façon pour l’étudiant d’apprendre à élaborer et conduire une
recherche. Les imperfections sont donc compréhensibles. Elles sont souvent le signe de
ce qui a été appris, et de ce qui reste encore à apprendre, perfectionner, etc. L’étudiant
peut réagir à ces derniers propos s’il le souhaite. [15’]
5. Délibération. Le jury doit délibérer en secret. Si le public est nombreux, le jury va se
retirer puis revenir dans la salle quelques minutes après. Dans le cas contraire, c’est
l’étudiant qui quitte la salle, pour y revenir à l’appel du jury. [10’]
6. Proclamation des résultats. Le directeur/président annonce le résultat. Il indique si le
mémoire est accepté ou non. Si la réponse est positive, et si l’étudiant a acquis tous les
autres crédits de formation, on peut le féliciter : il est désormais titulaire d’une licence
ou d’une maîtrise de l’Université de Genève. Le procès-verbal de soutenance indique
la note obtenue (A à F) et signale : 1. Les lieux où déposer le CD avec le fichier corrigé
au format pdf et le résumé du mémoire. 2. Des invitations à publication éventuelle. Il
est signé par les parties. NB : Le jury utilise l’échelle de notes. Le mémoire est
« suffisant » dès lors qu’il obtient au minimum la lettre E. Les autres résultats nuancent
l’appréciation et doivent être pris pour ce qu’ils sont : des façons de dire que le travail
est plus, voire beaucoup plus que suffisant : satisfaisant, bon, très bon ou excellent. [5’]
La durée totale ne devrait pas dépasser 2h.

Comment annoncer la soutenance ?


La soutenance est publique, ouverte à tous. Elle doit donc avoir lieu dans une salle de
cours. Pas dans un bureau.
On peut l’annoncer à l’aide d’une affichette précisant le nom de l’étudiant, le titre du
mémoire, le lieu, la date et l’heure de la soutenance. Ce document – comme la couverture du
texte, d’ailleurs – doit signaler clairement que le mémoire est un mémoire de licence en
sciences de l’éducation (sans préciser la mention) ou un mémoire de maîtrise, par exemple en
enseignement primaire. Il doit aussi indiquer les noms des membres du jury.

-2-
Si les étudiants réunissent leurs affichettes sur un panneau commun, on obtient une
ressource de formation intéressante : chacun peut assister à telle ou telle soutenance pour
préparer la sienne ou, tout simplement, pour prolonger sa formation dans le domaine en
question.

A quoi faut-il encore penser ?


- L’étudiant soutient son mémoire : il est donc souhaitable qu’il l’ait avec lui, annexes
comprises… Les données recueillies peuvent aussi servir : autant les avoir dans son
sac, pour répondre cas échéant – et sur pièces – à une interpellation.
- Sauf avis contraire, le mémoire doit être remis, deux semaines au plus tard avant la
soutenance, à tous les membres du jury. Si le mémorant souhaite que le directeur lise
tout le mémoire avant le reste de la commission, il doit compter deux semaines de plus
(soit un mois) : une semaine pour la lecture du directeur, une semaine pour les
dernières corrections éventuelles, et les deux semaines de lecture pour la commission.
Ce n’est pas une obligation. Si le mémoire n’est prêt « que » deux semaines avant la
soutenance, il sera soutenu, mais le directeur ne pourra pas le défendre aussi bien que
s’il l’a entièrement relu en proposant des corrections.
- La soutenance peut déboucher sur des demandes de correction, éventuellement de
réécriture de certains passages. Dans certains cas, c’est le titre lui-même qui est
modifié. Il est donc recommandé de ne pas planifier son départ en vacances au
lendemain de la soutenance. Deux ou trois jours d’intervalle peuvent servir à réaliser
les modifications.
- Un résumé d’une page doit être rédigé afin d’être diffusé avec le mémoire définitif. Un
formulaire ad hoc lui sert de support.
- Si l’étudiant a demandé une autorisation pour réaliser sa recherche dans les écoles, il
doit diffuser un rapport de recherche aux instances et personnes concernées. Ce
rapport peut reprendre le résumé.
- Du point de vue administratif, chaque étudiant doit passer dans les semaines qui
précèdent la soutenance au secrétariat des étudiants pour demander les
documents nécessaires et les déposer dans la boîte aux lettres du directeur.
- Après la soutenance : les mémorants doivent remettre les documents contresignés au
secrétariat des étudiants.
- Pour la mise en forme finale, du mémoire, on peut avoir envie de consulter des travaux
des années précédentes. Ils sont accessibles en ligne depuis http://archive-
ouverte.unige.ch. On trouve leur référence depuis
www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/maulini/memoires.html
- Pour se préparer à la soutenance, on peut avoir envie d’assister à celle d’autres
étudiants. Contacter le directeur au besoin.
- Si des questions restent en suspens, ne pas hésiter à contacter le directeur du mémoire
qui y répondra volontiers.

-3-

Vous aimerez peut-être aussi