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BUREAU DE RECHERCHES COMPAGNIE GÉNÉRALE DE CHAUFFE

GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES
DIRECTION DE LA RECHERCHE
SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL ET DE LA TECHNOLOGIE
Département géothermie 37, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny
B.P. 6009 - 46018 Orléans Cedex 59350 Saint-André

M. LOPOUKHINE (B.R.G.M.)
DIRECTION DE LA RECHERCHE ET DE LA TECHNOLOGIE (C.G.C.)

ÉTUDE DES PROBLÈMES DE PRODUCTION ET DE CORROSION


POSÉS PAR L'EXPLOITATION GÉOTHERMIQUE DE MELUN

Compte-rendu de fin de contrat


d'une étude financée
par la
Délégation générale
à la recherche scientifique et technique

Comité : GÉOTHERMIE

Décisions d'aide n° 75.07.1003 et 75.07.1004

77 SGN 656 GTH Novembre 1977


FICHE DE CONCLUSIONS

Action Concertée (comité scientifique) : GEOTHERMIE

Organismes bénéficiaires : B.R.G.M. Décisions d'aide n° : 75.7.1003


B.P. 6009
Bt /b
45018 ORLEANS CEDEX '/-1uu«

C.G.C.
37, av.du Maréchal de
Lattre de Tassigny
59350 St ANDRE

Laboratoires :

- Département Géothermie du B.R.G.M.


- Direction de la Recherche et de la Technologie [C.G.C.)

Date d'entrée en vigueur : Septembre 1975


Durée : 21 mois
,, .i..*- MDntant : 115 000 F et 99 500 F.
Responsable scientifique :

M. LOPOUKHINE
B.R.G.M.

Tél. (38) 63.80.01

Nombre de chercheurs ayant participé : 6

Objet de la décision :
Etude des problèmes de production et de corrosion posés par
l'exploitation géothermique de Melun.
Objectifs visés à l'origine :

- Réunir le maximum d'informations concernant le fonctionnement de la


centrale de Melun, et le chimisme de l'eau thermale exploitée.

Caractériser et expliquer les variations de débit de l'eau thermale


dont il était fait état.

Déterminer les processus de corrosion interne qui sont à l'origine


de l'attaque des canalisations.

Ces objectifs ont-ils été atteints ? sinon, pourquoi ?


Certains de ces objectifs ont été atteints : un faisceau assez complet
d'informations concernant le chimisme de l'eau thermale exploitée et
des gaz associés est maintenant disponible.
Les variations de débit et de température affectant la production ont
été caractérisées et expliquées.

• • • / • • •
Par contre, en ce qui concerne la corrosion, l'objectif fixé n'a été
atteint que partiellement. Il a été en effet montré que les installa-
tions en aval des échangeurs étaient affectées par deux processus de
corrosion internes différents : l'un d'eux est clairement établi
(corrosion ponctuelle] ; pour le second (corrosion généralisée], une
explication a été avancée, sans pouvoir être prouvée. Enfin, le taux
de corrosion dans le puits de réinjection n'a pu être déterminé avec
précision, faute de documents de référence (diagraphies) ; néanmoins,
il semble, selon l'hypothèse la plus probable, que ce taux n'excède
pas, après sept années de fonctionnement, 15 % de l'épaisseur nominale
du tubage (8,05 mm].

Voyez-vous une objection à la diffusion du rapport de fin d'étude ?

NON.
Si oui, pourquoi et pendant combien de temps ?

Des publications scientifiques ont-elles déjà rendu compte de vos travaux ?

NON.

Des brevets ont-ils été pris à l'occasion de la recherche ?

NON.

L'action peut-elle et doit-elle avoir une suite ?

Une poursuite de la recherche semble souhaitable. Cette étude porterait


notamment sur deux points qui n'ont pu être établis, à savoir :

- influence sur le rendement des échangeurs, de la coexistence d'une


phase gazeuse avec l'eau thermale exploitée ;

- évaluation précise du taux de corrosion du puits de réinjection au


moyen de diagraphies ETT, qui seraient comparées à celles qui ont
été réalisées en 1977 j

- recalcul de la durée de vie du doublet, en tenant compte des variations


de température, de pH et de débit de l'eau de réinjection.

Souhaiteriez-vous recevoir éventuellement une aide de la D.G.R.S.T. pour assurer


l'exploitation des résultats obtenus ?

Une telle aide est souhaitable, notamment pour la poursuite des


recherches dans les deux voies qui viennent d'être indiquées.
RÉSUMÉ

L'étude des enregistrements de débit, pression et température de


l'eau thermale exploitée dans la centrale géothermique de Melun a permis de
montrer que les seules variations spontanées notables affectant ces paramètres
étaient localisées en régime d'été, quand l'installation, n'ayant à fournir
que l'eau chaude sanitaire, fonctionne à débit réduit (en thermosiphon, pompes
ä l'arrêt). Il se produit alors une autorégulation naturelle du débit, dont le
mécanisme est expliqué.

Le chimisme de l'eau thermale et des gaz associés a également été


étudié afin de déterminer les causes de la corrosion qui a été constatée au
niveau des installations de surface, et en particulier en aval des échangeurs.

Deux modes de corrosion ont été mis en évidence : une corrosion


généralisée qui peut être due à l'existence d'une pression partielle de CO2
particulièrement importante au puits de réinjection, ce qui conférait à l'eau
thermale un caractère nettement acide. Le second processus d'attaque qui a
été mis en évidence est lié à la présence dans le circuit primaire de bacté-
ries sulfato-réductrices et se traduit par une attaque ponctuelle des cana-
lisations. De ces deux processus, le second est certainement le plus actif.

Les diagraphies qui ont été réalisées sur les deux puits de l'ins-
tallation ont permis d'évaluer la diminution moyenne de l'épaisseur du métal,
due à la corrosion généralisée : les résultats montrent que le puits de pro-
duction peut être considéré comme intact ; au puits de réinjection, il a été
trouvé une diminution moyenne n'excédant pas 15 % de l'épaisseur initiale du
tubage. Par contre, les effets éventuels de la corrosion ponctuelle n'ont pu
être décelés sur ces diagraphies.

Les remèdes éventuels (prévention et traitement) à ces deux modes


de corrosion sont passés en revue.
TABLE DES MATIÈRES

Paqes

I - INTRODUCTION x

II - CONDUITE DE LA RECHERCHE 3

III - ANALYSE DES RESULTATS 5

III. 1. Description générale du réseau primaire 5

111.2. Etude des enregistrements de débit, pression, 5


température
111.3. Analyses générales de l'eau thermale „
111.4. Résultats de la campagne d'analyses systématiques o

III. S. Influence du dégazage de l'eau thermale sur le 5


rendement des échangeurs
III.6. Etude du dépôt tapissant les canalisations de
surface IQ

III. 7. Caractérisation des processus de corrosion


affectant l'installation
III.8. Evaluation du taux de corrosion des tubages

IV - ENSEIGNEMENTS POUR L'AVENIR 25

IV.1. Pression, débit et température de l'eau thermale.. 2

IV. 2. Dégazage et utilisation des gaz produits 2_

IV. 3. Corrosion des installations 27

IV. 4. Contrôle et prévention de la corrosion 2g

V - CONCLUSIONS 30

A N N E X E S

I - Evaluation de la quantité d'hydrocarbures gazeux


produits et de la quantité de chaleur récupérable... 32
II - Calcul de la pression de saturation dans le puits de
production et tau pH théorique dans le circuit
primaire ........ ............. 33
I - INTRODUCTION

La centrale géothermique de Melun-1'Almont, qui a été mise en service


en 1970, assure la fourniture en eau chaude sanitaire et partiellement le chauf-
fage de 3 000 logements de la ZUP.

L'étude qui fait l'objet de ce rapport avait pour but d'analyser


le fonctionnement de cette installation et d'acquérir le maximum de données
tant physiques que chimiques concernant l'eau thermale exploitée, afin de
tenter d'expliquer l'origine et le mécanisme de la corrosion qui affecté les
installations de surface, et des variations de débit d'eau thermale qui avaient
été signalées.

L'installation de Melun a été réalisée suivant un schéma devenu


maintenant classique dans le Bassin Parisien : un doublet de puits (produc-
tion et réinjection) forés au Dogger et connectés à une batterie d'échangeurs
de chaleur ; l'eau thermale passant dans les échangeurs réchauffe l'eau du
circuit secondaire (eau de ville) et après refroidissement, est réinjectée
dans le Dogger.

Le débit théorique du puits de production (100 m 3 /h) n'a jamais


été atteint ; de plus, il avait été observé qu'à l'ouverture de vanne cons-
tante, il n'était pas possible d'obtenir une stabilisation du débit de l'eau
thermale : les variations observées étaient de l'ordre de 10 à 15 %.

En ce qui concerne la corrosion, moins d'un an après sa mise en


service, l'installation a dû être arrêtée en raison d'incidents liés à une
attaque des installations de surface, notamment au niveau des échangeurs.

Ces échangeurs, qui, à l'origine, étaient des échangeurs tubulaires


en acier, durent être remplacés par des échangeurs à plaque, en titane ; une
série d'essais rapides avait montré que ce métal présentait les meilleures
garanties de sécurité. Depuis lors, aucun incident n'a plus jamais été signalé
concernant ces échangeurs.

Néanmoins, il subsiste une attaque généralisée des installations


de surface, en particulier dans la partie du circuit comprise entre les
échangeurs et le puits de rëinjecticn.
L'étude faisant l'objet de ce rapport a donc été menée pendant
21 mois, parallèlement aux travaux de maintenance de la centrale ; en
particulier, dans le courant du mois d'avril 1977, des travaux de remise
en état des puits (changement des vannes de tête de puits) ont été mis à
profit pour réaliser une inspection de l'état des tubages des puits de
production et de rêinjection. Les diagraphies nécessaires ont été réalisées
avec l'aide du Comité Géothermie du Ministère de l'Industrie, du Commerce
et de l'Artisanat.

Les résultats exposés dans cette étude sont donc la synthèse


de données acquises, parfois par des voies différentes, durant une
période allant de septembre 1975 à juin 1977.
II - CONDUITE DE LA RECHERCHE

Dans un premier temps, des enregistreurs de température, de pression


et de débit ont été posés en différents points du circuit (cf. figure 1) ;
les appareillages suivants ont été retenus :

Température : MECI Speedomax G, type F, à 6 canaux et 6


thermo-couples (Cu-Constantan).

Pression : 2 enregistreurs MATHIEU type EG 4 et 8 capteurs


de pression.

Débit : Débitmètre enregistreur SCHLUMBERGER.

Les paramètres physiques de l'exploitation (T, P et Q) ont donc


été enregistrés en continu pendant plusieurs saisons de chauffe. Les
enregistrements ont été dépouillés et comparés entre eux.

D'autre part, des analyses préliminaires aussi complètes que


possible ont été réalisées sur l'eau thermale afin, d'une part, d'acquérir
le maximum de données sur le chimisme de cette eau, et d'autre part de
caractériser les paramètres chimiques qui devaient être suivis lors de
la campagne de mesures systématiques, eu égard en particulier aux problèmes
de corrosion constatés.

Une campagne d'analyses systématiques portant sur l'eau thermale


et les gaz associés a ensuite été menée sur plusieurs saisons de chauffe.
Ces analyses ont comporté une détermination des éléments majeurs^du fer,
du fluor et de la teneur totale en composés soufrés réducteurs de l'eau
thermale.

Des analyses bactériologiques ont également été réalisées systé-


matiquement sur l'eau des puits de production et de réinjection. La nature
et les proportions des gaz produits ont également été déterminées.

Enfin, en mettant à profit un arrêt de la production destiné à


permettre le changement des vannes en tête de puits, des échantillons de
canalisation ont été prélevés et étudiés. De plus, une diagraphie E.T.T.
(contrôle électromagnétique de l'état des tubages) a été réalisée sur
les puits de production et de réinjection par la société SCHLUMBERGER.
FIG.1: MELUN L'ALMONT: SCHEMA DU CIRCUIT PRIMAIRE.

/
P T.P.

Echangeurs T,P.
Pompe de P o m p e de
gavage réinjection

T.PQ.
ir-T.P

Puits de Puits de
production réinjection
Ill - ANALYSE DES RESULTATS

III.l. Description générale du réseau primaire (eau thermale)

Ce réseau schématisé figure 1 comprend de l'amont vers l'aval :


le puits de production, une pompe de gavage destinée à relever la pression de
l'eau thermale avant son passage dans les ëchangeurs, trois échangeurs de
chaleur montés en parallèle, une pompe de rêinjection et le puits de réinjection.

Les points de mesure de la température du débit et de la pression


sont également représentés sur ce schéma. Outre ces points, ont également été
enregistrées en continu la température extérieure et la pression atmosphérique.

III.2. Etude des enregistrements de débit, pression et température

Deux régimes de fonctionnement différents ont été adoptés


par la société exploitante.

III.2.7.
La pompe de gavage et la pompe de réinjection sont en
marche. Les paramètres physiques de la production sont les suivants :

. Puits de production Puits de réinjection

T = 70 à 71e C T = 35° C (en moyenne)


P s 3,2 à3,6 bars P = 13 bars

Q - 90 à 96.m3/h.

III.2.2. Régine d'oM


Dans ce cas, la centrale géothermique ne fournit que
l'eau chaude sanitaire : les besoins étant réduits, les deux pompes (gavage
et réinjection) sont arrêtées, le puits fonctionne en thermosiphon. Les
caractéristiques de la production sont les suivantes :

Puits de production Puits de réinjection

T = 66 à 68° C T = 35° C
P = 8 bars P comprise entre 7 et 8 bars

Q = 25 m3/h.
III.2.3. \n£Qjvph$JjxJtißn d&& 2.YVi2.QU>ftimzn£i> dz
Q.t dibit

Des enregistrements de ces trois paramètres ont été


réalisés en continu pendant quatre saisons de chauffe afin d'essayer de
caractériser et de corrëler leurs variations éventuelles. Plusieurs types
de variations ont été mis en évidence.

a) Perturbations aléatoires des enregistrements de


température.

La sensibilité de l'appareillage utilisé n'a


pas présenté que des avantages ; les tracés de
température ont souvent été perturbés par des
décrochements d'une amplitude pouvant atteindre
3°C, affectant simultanément tous les canaux, y
compris celui correspondant à la température ex-
térieure. Ce type de perturbation n'a jamais pu
être relié à aucune variation des autres para-
mètres (P et Q ) , ni à aucune intervention humaine
sur le circuit.

Ces variations sont probablement dues à un défaut


technique dans l'installation des enregistreurs ;
il a d'ailleurs été observé qu'après étalonnage des
capteurs et vérification du circuit (en particulier
de la compensation de soudure froide des thermo-
couples) ces perturbations ont été fortement atténuées
sans toutefois disparaître complètement.

b) Perturbations dues à des interventions humaines sur le


circuit.

L'entretien courant des installations de surface


comprend une manoeuvre quotidienne (fermeture -
ouverture) des vannes de tête de puits, afin d'é-
viter leur grippage. Ces manoeuvres ont une réper-
cussion particulièrement importante sur les profils
de température.

Bien que quasi instantanées, elles provoquent une


baisse de 1 à 2°C de la température de l'eau ther-
male à la production. Cette diminution ne s'atténue
qu'au bout d'un laps de temps de l'ordre de la demi-
heure ; sur les enregistrements de débit et de
pression, le retour aux valeurs maximales s'effectue
par contre quasi instantanément.

Les arrêts périodiques de l'installation pour détar-


trage du circuit secondaire ont une incidence encore
plus importante sur les températures ; dans ce cas,
le délai de stabilisation de la température de pro-
duction peut atteindre plusieurs heures.
c) Variations de débit et de température en régime d'été.

Des variations de débit relativement importantes ont


été mises en évidence en régime d'été. Dans ce cas,
rappelons-le, le circuit primaire fonctionne en
thermosiphon, toutes pompes arrêtées. Le débit nor-
mal qui est alors de 25 m 3 /h environ, baisse pro-
gressivement toutes les nuits jusqu'à environ
15 m 3 /h avant de remonter progressivement jusqu'à
sa valeur normale.

Ces variations qui s'étalent sur plusieurs heures


sont étroitement corrélées (figure 2) avec une
augmentation de la température de réinjection qui
passe de 35°C en moyenne à 63°C environ. Rappelons
qu'en été, l'installation n'ayant à fournir que de
l'eau chaude sanitaire, deux des trois échangeurs
sont à l'arrêt.

L'eau chaude sanitaire est stockée dans 2 cuves de


225 m 3 installées sur le circuit secondaire, et
qui permettent de faire face aux pointes quotidiennes
de la consommation. La disposition des vannes sur le
circuit secondaire est telle (figure 3) que lorsque
les cuves de stockage sont pleines, l'arrivée d'eau
de ville à l'échangeur produisant l'eau chaude sa-
nitaire est coupée (schéma 3b) ; cet échangeur
E.C.S. étant mis hors service, l'eau thermale est
réinjectée à une température voisine de sa tempé-
rature de production (63°C en moyenne). L'instal-
lation fonctionnant en thermosiphon, on observe
alors une autorégulation du débit : quand les
cuves de stockage sont pleines, la température de
l'eau réinjectée augmente ; sa masse spécifique
diminue entraînant une diminution du poids de la
colonne d'eau réinjectée. "L'aspiration" que cette
colonne d'eau exerce sur le puits de production
diminue également et en conséquence le débit baisse
progressivement. Ce processus s'inverse dès que
l'échangeur est remis en fonction (schéma 3c) : pour
réchauffer l'eau chaude sanitaire stockée dans les
cuves, l'eau secondaire, au retour de la ZUP, est
passée par l'échangeur avant de revenir à la cuve :
l'échangeur étant remis en fonction, la température
de réinjection baisse, et le débit revient progres-
sivement à sa valeur moyenne de 25 m 3 /h.

III.S. Analyses générales de 1'eau thermale

Ces analyses ont été réalisées dans le but d'acquérir une


connaissance aussi complète que possible du chimisme de l'eau qui est ex-
ploitée et également afin de déterminer les paramètres chimiques qui méri-
taient d'être suivis par une campagne d'analyses systématiques.
FIG 2CORRELATION TEMPERATURE-DEBIT, (REGIME D'ETE).

2 9 Juin 3 0 Juin 1 9 7 6
i 1 i i I I

20h 24h 4h 8h 1¿h ièh


-70

60
— - production

50 TEMPERATURE:
CO
réinjection

-40

30

20
DEBIT

10
cx>
FIGURE 3
FONCTIONNEMENT DU
CIRCUIT EAU CHAUDE SANITAIRE

a)
electro vanne ouverte (contrôlée
par le niveau d'eau dans la cuve)
» VV.. -*
m .A .A A A Cuve
A ' ECS
Arrivée eau de
ville circuit primaire
7 eau thermale
¿ Départ ECS
ZUP
7
¿ \.

Circuit secondaire (ECS)


Retour ZUP
1) Cuve en cours de remplissage automatique

b)
electro vanne fermée (cuve pleine)

2) Cuves pleines

c)

,electro vanne fermée


#

Réchauffage de l'eau chaude sanitaire


10

Les analyses ont été réalisées par le Service central de


protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI) en ce qui concerne
la radio-activité de l'eau, et pour le reste par le laboratoire d'analyses
physiques (LDP) et le Service de contrôle des eaux de la ville de Paris.

a) Analyses de l'eau thermale.


Les résultats obtenus figurent tableau 1.

On peut noter en particulier la présence à l'état de


traces des éléments suivants : Cd, Cr, Cu, Ni, Se, Zn, Co, Sr et Se.

b) Par ailleurs, en ce qui concerne la radio-activité


de l'eau du Dogger, les conclusions du SCPRI sont :

"Aucun radio-élément artificiel n'a été décelé...

En ce qui concerne la radio-activité naturelle :


- l'activité g totale est due en grande partie au potassium 40
isotope radio-actif présent dans le potassium naturel ;

- la teneur en uranium naturel est très faible (inférieur à 0,4


microgramme par litre).

Par contre, l'eau contient du radium 226 : 6,8 picocuries


par litre ; cette valeur est voisine de l'activité maximale admissible qui est
recommandée pour les eaux potables par la législation en vigueur... En con-
clusion, l'utilisation indirecte de cette eau pour l'alimentation d'installa-
tions de chauffage ne pose donc aucun problème sanitaire pour la population".

c) L'étude de ces analyses a permis de sélectionner les


éléments chimiques méritant une surveillance systématique eu égard aux problèmes
de corrosion posés par l'installation : hormis les éléments majeurs ont été
retenus le fer, le fluor, les espèces sulfurées. La campagne d'analyses sys-
tématiques a également comporté des analyses bactériologiques et des analyses
de gaz.
11
Tableau 1 : ANALYSES COMPLETES DE L'EAU THERMALE DE MELUN
(ppn, sauf mention contraire)

pH (laboratoire),,,,,,,,, 6,6
Résistivité (fi/cm à 20°c) 50
Résidu sec (g/1) (3]..,.. 17,266
TH (degré français) 211,0
TAC (degré français],,.., 26°5
Oxygène cédé par KMnO4 (mg/l.02) 14,5
Ca .,,., 580
Mg .,.,.,, , 141
Na 4 300
K 68
NHif., , 20
Fe,, , ,.. 3,45
Mn ,, 0,09
Al 0,1
Cl,,.,,, 7 160
SO^ 680
HCO3 323
PO^ 0,02
F 4,5
SiO2 + 22
Li +
B +
Se +
Ti +
V +
Cr 0,03
Cd 0,05
Co 0,2
Cu 0,05
Zn 0,12
As +
Se + 0,003
Br
Rb
Sr 30
Hg 0.0001
Ni 0,17
Pb 0,5
Ag 0,05
Sn 2
S
Y

1 •* Détermination semi quantitative (spectrométrie de masse à étincelle].


La présence des éléments notés + a été détectée (LDP).
2 - Analyse quantitative (service de contrôle des eaux). Les éléments
métalliques non dosés n'ont pas été détectés sur un spectre d'émission
d'arc.
3 - Les analyses portant sur les ions majeurs effectuées périodiquement
pendant cette étude ont fourni des valeurs de résidu sec différentes
de celle-ci et avoisinant 14,6 g/1.
12

III. 4. Résultats de la campagne d'analyses systématiques

III.4.1. - La teneur en fluor de l'eau thermale qui peut avoir


une incidence sur la durée de vie des échangeurs
(échangeurs à plaques en titane) est de l'ordre de
3,7 à 3,9 mg/1 ; elle est donc toujours comprise
dans la marge de tolérance préconisée par le
constructeur.

111.4.2. - Des variations des teneurs en fer de l'eau thermale


ont été mises en évidence lors de la campagne d'ana-
lyses systématiques ; ces variations sont probablement
dues à la présence occasionnelle de glomérules de fer
en suspension dans les échantillons prélevés et prove-
nant du décollement des dépôts sur les parois des
canalisations.

Il a donc été réalisé deux séries de dosages, l'une


en hiver, l'autre en été. Des couples d'échantillons
(production et réinjection) ont été prélevés heure par
heure pendant plusieurs jours ; ces échantillons ont
été acidifiés puis analysés en laboratoire par absorption
atomique. Les résultats obtenus sont présentés sous
forme d'histogramme exprimés en pourcentage de fré-
quence/teneur en fer en ppm (figure 4).

En régime d'hiver, les teneurs en fer s'établissent


comme suit : à la production, 70 % des échantillons
ont des teneurs comprises entre 0,4 et 0,7 ppm ; à
la réinjection, les teneurs moyennes sont comprises
entre 0,2 et 0,4 ppm (71 % ) .

On aurait donc statistiquement moins de fer au puits


de réinjection qu'au puits de production.

En régime d'été, les résultats contradictoires obtenus


au puits de réinjection sont apparus, après examen des
conditions de prélèvement, comme non représentatifs ;
le point d'échantillonnage utilisé dans ce cas était
situé, contrairement aux autres points de prélèvement,
sur la génératrice inférieure d'une canalisation ; les
résultats obtenus ont été faussés par la présence sys-
tématique de fer en suspension, provenant du décollement
du dépôt tapissant les canalisations.

111.4.3. - Différentes méthodes de dosage de la somme des espèces


du soufre (ES--) autres que les sulfates ont été
essayées, en particulier le dosage par iodomëtrie
inverse et au moyen des électrodes spécifiques (dosage
potentiométrique par Ag NO3). Les résultats trouvés
oscillaient autour d'une valeur moyenne de 12,5 mg/1.
PRODUCTION ¿¿fréquence REINJECTION
%fréauence
-40 \-40

FIG;4
-30 -30

-20 -20

-10 -10

ppm Fe ppm Fe
0.1 0.2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0.8 0,9 ' 0.1 0,2 0.3 0.4 0.5 0,6 0,7
R E G I M E D'HIV E R
REGIME D'ETE
¿»fréquence
V40 ^fréquence

-30 -30

-20 -20

-10 10

ppm Fe ppm Fe
0.1 0,2 0,3 0,4 0.5 0.6 O;7 0.8 0.1 0.7 0.3 0.4 0,5 0.6 0.7 0.8 0.9 1,0 1.1 1,2 1.3
14

Dans la même période, des dosages plus précis ont été


réalisés par un laboratoire universitaire (J. BOULEGUE
et al. 1976 (1)) qui constituent les données les plus
précises dont on dispose actuellement. Ces auteurs
font état de la répartition suivante :

Puits de production Puits de réinjection

S
2°3— (ion g/kg) 1,0 . 10-* 1,5 . 10-*
E(H 2 Sn) 2,6 . 10-* 3 10-*
£(H 2 S) . 10-* 2,65 . 10-*
3
Ï(S) 1,15 . 10- 1,43 . 10- 3

On peut donc noter une augmentation des espèces du


soufre au puits de réinjection qui serait liée,
d'après les auteurs, au refroidissement de l'eau.

III.4.4. - Les analyses bactériologiques ont porté sur la


détermination des thiobacilles (oxydation de H2S)
et les bactéries sulfato-réductrices. Seule la
présence de ces dernières a pu être mise en évidence,
non seulement dans les nodules de dépôt associés aux
cratères de corrosion, mais également dans l'eau ther-
male, au puits de réinjection. Il n'en a par contre
jamais été trouvé au puits de production.

Il y a donc probablement prolifération de ces bacté-


ries en aval des échangeurs, là où les conditions de
températures sont les plus favorables à leur
développement.

III.4.5. - Nature des gaz désorbës.

Les gaz produits par détente de l'eau thermale à la


pression atmosphérique et aux températures correspon-
dant aux puits de production et de rëinjection ont été
échantillonnés et analysés par Chromatographie en phase
gazeuse.

Les prélèvements ont été systématiquement réalisés par


paires (production et rëinjection).

Aucune différence significative de composition n'a


jamais été décelée entre la production et la réin-
jection. Par contre, il a été mis en évidence une
légère variation de la composition gazeuse entre
l'été et l'hiver.

(1) Comptes rendus Acad. Se. Paris (tome 282, 12.01.77, série D, p. 145),
15

On a trouvé les valeurs moyennes suivantes


(pourcentages en volume à la pression atmosphérique)

Régime d'été Régime d'hiver


N2 25,5 25
02 0,5 0,7
C02 5,8 10
CHi» 59,5 56
C2H6 5 4
C3H8 2 2
Ci+H10 1 1
R2S 8,5 (vpm) 10 (vpm)

L'essentiel des écarts observés concerne les teneurs


respectives en C02et CH^ : ces variations ne peuvent
être dues à des différences de solubilité de ces 2
gaz en fonction de la pression, puisque tous les
prélèvements ont été réalisés à la pression atmos-
phérique ; par contre, ils peuvent être dus à une
différence dans la cinétique de dégazage de ces 2
gaz.

JJJ.5. Influence du dégazage de l'eau thermale sur le rendement des


êchangeurs

La quantité totale de gaz produits par détente de l'eau


thermale à la pression atmosphérique a été mesurée à plusieurs reprises.
Ces mesures, réalisées par déplacement d'eau à différents débits, ont
donné des résultats relativement imprécis, compris entre 4 et 15 % de
gaz en volume, la plupart des résultats se situant autour d'une valeur
moyenne de 7 à 9 %.

Si l'on prend une valeur moyenne de 8 %, ce chiffre ramené


au débit d'eau en régime d'hiver (95 m3/h) montre que l'installation pro-
duisant une quantité de gaz de 7,6 m 3 /h (à la pression atmosphérique et à
70°C).

Ce chiffre constitue une estimation par excès du débit gazeux


réel dans la mesure où la pression à la production est de 3,5 bars relatifs
en régime d'hiver.
16

L'existence de cette phase gazeuse dans le circuit primaire


pouvait néanmoins influer sur le rendement thermique des échangeurs ; il a
donc été installé, en tête du puits de production, un dispositif permettant
la séparation et l'évacuation de ces gaz.

Les essais de dégazage qui ont été réalisés n'ont eu


apparemment aucune incidence sur les températures enregistrées à la
sortie des échangeurs ; néanmoins, les essais de plus longue durée qui
auraient été nécessaires pour préciser ce point, n'ont pu être poursuivis.
En effet, l'évacuation des gaz (et notamment du CO2) entraînait un risque
sérieux de modification de l'équilibre calco-carbonique de l'eau, qui au-
rait pu conduire à un entartrage vraisemblablement important au niveau des
installations de surface, ce qui créerait des difficultés d'exploitation
plus aiguës que celles occasionnées par la corrosion (la durée de vie mo-
yenne des sections de canalisation de surface les plus fréquemment atteintes
est de l'ordre de 3 à 4 années).

III. 6. Etude du dépôt tapissant les oanaUsations de surface

Au mois d'avril 1977, il a été nécessaire d'arrêter l'ins-


tallation géothermique pour procéder à une modification des têtes de puits
(adjonction d'un équipement permettant l'injection éventuelle d'inhibiteur
de corrosion) et au remplacement des vannes dont elles sont équipées.

Cet arrêt a été mis à profit pour procéder ä une inspection


de l'état des tubages et pour prélever des échantillons de canalisation de
surface.

Pour arrêter la production, il a fallu injecter dans les


puits des bouchons de saumure pour contrebalancer la pression artésienne
des forages.

Le dépôt tapissant le métal a été étudié au microscope


(détermination sur section polie de la nature des espèces minérales
constituant le dépôt) puis au microscope électronique à balayage (dé-
termination de la répartition de ces espèces minérales).

III.6.1. M&uLtouU obte.nu& Í>UA le poetó de siílnj'zctLon

L'échantillon étudié a été prélevé sur une section


de canalisation découpée au chalumeau, et ensuite à la tronçonneuse ; il est
donc possible que sa composition minéralogique ait été un tant soit peu mo-
difiée par l'échauffement et l'oxydation que ces opérations ont entraîné.
17

Le dépôt, au laboratoire, était constitué de deux couches bien


différenciées (figure 5) :

- au contact avec le métal une couche de goethite (Fe2O3

- au-dessus, c'est-à-dire vers le centre de la canalisation et


au contact avec l'eau thermale, une couche de pyrite
très finement cristallisée.

Le cliché figure 5 montre un certain nombre de discontinuités du


dépôt apparaissant en noir figure 6. Elles sont dues à l'araldite, utilisée
pour consolider l'échantillon, qui s'est infiltrée le long des discontinui-
tés causées par le décollement des différentes couches du dépôt, au moment
du prélèvement de l'échantillon.

La limite entre ces deux couches est parfaitement nette (figure 6)


Par ailleurs, l'examen des clichés obtenus au microscope électronique à
balayage, montre que la couche de pyrite ne forme probablement pas un re-
vêtement protecteur continu, isolant le tubage de l'eau thermale. On a en
effet trouvé des traces de chlorure, provenant probablement de l'injection
de la saumure, dans la couche interne du dépôt (goethite).

L'épaisseur totale du dépôt était de l'ordre de 3 à 4 mm sur une


section de canalisation mise en place deux ans auparavant environ.

III.6.2. ObieAvcutLon* ¿un. le. paite dz production

II a été observé un dépôt très mince (inférieur


au millimètre) constitué de Fe, de S et de traces de Ca (figure 7). Cet
échantillon avait été prélevé dans les mêmes conditions que le précédent,
mais conservé dans une bouteille contenant de l'eau thermale.

JJJ. 7. Çaractérisation des processus de corrosion interne affectant


l'installation de Melun

La synthèse des observations réalisées lors d'incidents de


fonctionnement et des données analytiques recueillies dans le cadre de cette
étude permet d'établir que le circuit primaire en aval des ëchangeurs est
affecté par deux processus d'attaque différents :

. une corrosion généralisée,

. une corrosion ponctuelle qui semble de loin la


plus active.
18

1 métal

gœthite

^^^^-.Wai»-,

pyrite

Grx 50

FIGURE 5
Fe
CI
s-" s Co.

FIGURE 7
21

Ces deux processus affectent essentiellement la partie du


circuit située en aval des échangeurs (installation de surface et puits
de réinjection) ; ce point a été confirmé par les observations visuelles
et les résultats des diagraphies E.T.T. réalisées en avril 1977.

a) Corrosion généralisée.

Cette corrosion a été mise en évidence par les


diagraphies E.T.T. ; les interprétations qui ont été faites à partir de
ces données montrent (ce point sera examiné ultérieurement) que l'ampleur
de ce phénomène n'est pas très importante.

Une hypothèse permet de rendre compte du fait que


cette attaque s'est développée surtout en aval des ëchangeurs et dans le
puits de réinjection : la corrosion généralisée pourrait être liée à
l'existence dans le circuit primaire, en aval de la pompe de réinjection,
d'une pression de CO2 particulièrement élevée. Ce fait, joint au refroi-
dissement qu'elle subit au niveau des échangeurs, confère à l'eau thermale
un caractère acide nettement marqué. Des calculs, développés en annexe, ont
permis d'établir tout au long du circuit primaire les variations de pH de
l'eau thermale, en fonction de sa température et de la pression. Ces résul-
tats sont résumés figure 8.

Une analyse détaillée des variations des caractères


physico-chimiques de l'eau thermale dans le circuit primaire est en cours
dans le cadre d'une autre étude (contrat C.C.E. n° 092 076 EGF) et devrait
apporter des précisions sur ces points.

b) Corrosion ponctuelle.

La corrosion pontuelle se manifeste par la forma-


tion de cratères dans le métal, pouvant atteindre quelques centimètres de
diamètre, surmontés d'une "pustule" de dépôt.

Ce type de perforation est de loin le plus actif


et a déjà été observé à plusieurs reprises sur les installations de sur-
face. Les études bactériologiques qui ont été menées ont systématiquement
montré l'existence de colonies de bactéries sulfato-réductrices au sein
de ces pustules.

De plus, des analyses systématiques portant sur


des échantillons d'eau des puits de production et de réinjection ont mon-
tré l'existence de ces bactéries dans l'eau thermale, à la réinjection mais
pas à la production.
». bars rell

influence du
refroidissement.

point de tête dTe puits — échangeurs — pompe de


bulle de production réinjection

FIG.8 PH THEORIQUE DE L'EAU T H E R M A L E D A N S LE CIRCUIT PRIMAIRE


23

Ces bactéries anaérobies assimilent l'oxygène des


sulfates pour leur métabolisme en utilisant l'hydrogène comme source d'éner-
gie. De plus, elles sont thermophiles et leur température optimale de déve-
loppement est voisine de 40°C. Les réactions de corrosion en présence de ce
type de bactérie peuvent être résumées par la réaction :

4 Fe + SOit— + 4 H 2 0 — 3 Fe (0H) 2 + FeS + 2 0H-

Le milieu constitué par l'eau thermale en aval des


échangeurs serait donc, de par ses caractéristiques (anaérobie, présence de
sulfates, température voisine de 35°C), particulièrement favorables à la
prolifération de ces bactéries.

III. 8. Evaluation du taux de corrosion des tubages des puits de Melun

Des diagraphies E.T.T. (Electromagnetic Thickness Tool) ont


été réalisées sur les puits de production et de réinjection. Cette opération
a été réalisée sur fonds du Comité Géothermie du Ministère,de l'industrie et
de la Recherche ; les résultats ont fait l'objet d'un rapport particulier
(77 SGN 286 GTH) dont nous reprendrons les conclusions principales.

a] Principe et limites de la mesure

Un courant alternatif circulant dans une bobine êmettrice


engendre un champ magnétique qui est couplé à une bobine réceptrice par le
tubage (figure 9 ) . Le déphasage entre le signal émis par la bobine êmettrice
et le signal reçu par la bobine réceptrice est proportionnel à l'épaisseur
moyenne du tubage. Le couplage entre les deux bobines étant réalisé par toute
la circonférence du tubage, cette méthode ne peut être utilisée pour caracté-
riser des points d'attaque du type de ceux mentionnées précédemment (cratères
de la taille d'une pièce de 5 F ) , car la réponse obtenue se traduira par un
pic d'intensité trop fin pour être interprétable.

Les renseignements tirés de ces diagraphes ne concernent


donc que le taux de corrosion généralisée.
24

Bobine émettrice
Tubage

tI

0,50m

Bobine réceptrice
I
7ÏJ.
— 4

Figure 9

Schéma de l'appareillage utilisé (E.T.T,)


25

b) Interpretation,

En l'absence de diagraphie de references réalisées au


moment de la mise en service des installations, deux hypothèses de calcul
ont été admises pour le puits de réinjection :

Hypothèse la plus pessimiste :

Les deux tubages (production et réinjection) sont considérés


comme absolument identiques, et le déphasage moyen du tubage
de production, dont on admet qu'il n'est pas corrodé, est
utilisé pour déterminer le déphasage de référence ; dans ce
cas le tubage de réinjection aurait actuellement une épaisseur
comprise entre 68 et 72 % de son épaisseur initiale (8,05 m m ) .

Hypothèse plus favorable et plus probable :

II a été admis que sur une même longueur de tubage la zone


présentant le déphasage le moins important n'a pas été
corrodée et constitue le point de mesure du déphasage de
référence. Cette seconde hypothèse qui est vraisemblablement
plus proche de la réalité fournit des valeurs de l'épaisseur
du tubage toujours supérieures à 85 % de son épaisseur
initiale.

IV - ENSEIGNEMENTS POUR L'AVENIR

L'étude qui a été réalisée concernant les conditions de fonctionne-


ment de la centrale géothermique de Melun (paramètres de production et com-
portement des canalisations et des tubages en présence d'eau thermale) a permis
de dégager un certain nombre de points importants, tant pour le fonctionnement
de cette centrale que pour les réalisations futures.

TV. 1. Pression^ débit et température de 1f eau thermale

a) Contrairement ä ce qui était admis, il n'existe pas à Melun


de variations du débit ou de la température de l'eau ther-
male dues à d'autres causes que des interventions humaines
sur le circuit de surface (manoeuvre quotidienne des vannes,
détartrage des échangeurs au niveau du secondaire, etc...).
Les variations apparentes dont il avait été fait état, et
qui avaient motivé pour partie cette étude, étaient dues
au fait que l'on ne disposait que de relevés instantanés
de ces paramètres, ce qui rendait impossible toute tenta-
tive d'explication.
26

Les seules variations notables et régulières qui ont


été remarquées concernent le débit, et sont le résul-
tat logique du schéma de fonctionnement adopté en été
(fonctionnement en thermosiphon avec cuves de stockage
de l'eau chaude sanitaire).

b) On peut noter également l'extrême sensibilité de la


température de l'eau thermale à la production, à
toutes les réductions de débit, même quasi instantanées.

Les manoeuvres quotidiennes des vannes du circuit de


surface entraînent des chutes de températures de 1 à 2°C
qui ne s'atténuent qu'après une demi-heure environ.

De plus, les écarts observés entre les températures


maximales enregistrées en été et en hiver sont à cet
égard significatifs : alors que la température mesurée
au fond du forage est de 72,4 ± 0,5°C, les températures
mesurées en surface sont de 71°C en hiver, pour un débit
maximal de 96 m 3 /h et 68°C en été pour un débit de 25 m 3 /h.

Ces écarts sont probablement liés à un accroissement des


pertes de chaleur par conduction dans le forage, en
raison de vitesses de transit plus faibles.

IV. 2. Dégazage et utilisation du gaz produit

La présence, dans la phase gazeuse, de quantités importantes


d'hydrocarbures avait conduit à envisager leur utilisation éventuelle comme
appoint thermique.

Le calcul effectué en annexe (annexe 1) montre qu'en


fonctionnement en régime d'hiver, la combustion de ce mélange de gaz per-
mettrait de récupérer théoriquement une quantité totale de chaleur d'environ
40 000 Kcal/heure.

Néanmoins, la séparation et la combustion de ces gaz


présente un risque pour l'installation : en effet, le mélange de gaz pro-
duit par détente de l'eau thermale ne contient pas que des hydrocarbures :
on y trouve également du C02 qui joue un rôle particulièrement important
dans la mesure où il contrôle l'équilibre calco-carbonique de l'eau ; une
séparation de la phase gazeuse entraînerait donc une modification de cet
équilibre, qui aurait pour conséquence un entartrage probablement important
des canalisations du circuit primaire (voir annexe 2 ) .
27

IV, 3. Corrosion des installations

L'étude de l'eau thermale et des gaz qui lui sont associés


a permis de mettre en évidence deux processus de corrosion interne dont
l'un au moins est connu de façon certaine.

Ces deux processus sont plus actifs dans la partie du circuit


située en aval des ëchangeurs que dans la partie amont.

a) Attaque généralisée.

-Les causes de cette attaque n'ont pu être déterminées avec


certitude, et sont d'ailleurs encore à l'étude. Néanmoins, un calcul théorique
développé en annexe montre que, compte tenu des différents facteurs pouvant
être pris en compte (température et pression de l'eau à la réinjection, propor-
tion de CO2 dans le mélange gazeux, salinité et composition chimique de l'eau),
l'eau thermale, à la réinjection en l'absence de contact avec l'atmosphère, a
un caractère acide nettement marqué (pH théorique « 5,9).

Ceci pourrait contribuer à expliquer le caractère agressif


de cette eau dans la partie refroidie du circuit primaire et notamment dans le
puits de réinjection.

Cet aspect de l'eau thermale du Dogger fait actuellement


l'objet d'une étude plus complète (contrat C.C.E. n° 092-076 EGF) dont les
conclusions devraient permettre de mieux comprendre ce processus d'attaque
généralisée.

Cependant, les diagraphies réalisées sur le tubage du


puits de rêinjection montrent que ce phénomène n'a probablement pas une
ampleur considérable : dans l'hypothèse la plus probable, le maximum de
diminution de l'épaisseur du tubage n'excède en aucun point 15 % de son
épaisseur initiale (8,05 mm probablement), après 7 années d'exploitation.

On peut d'ailleurs se demander dans quelle mesure le


dépôt qui tapisse actuellement l'intérieur des canalisations et du puits
de rêinjection ne joue pas, au moins partiellement, un rôle protecteur ;
en effet, ce dépôt est constitué, à l'analyse, de deux couches distinctes
(oxyde de fer au contact avec le métal et sulfure de fer dans la partie en
contact avec l'eau thermale). Si l'existence de la couche d'oxyde peut être
imputée à une attaque du métal, ce ne peut être le cas de la couche de sul-
fures : celle-ci est le résultat plus probablement d'une précipitation chi-
mique à partir des éléments dissous dans l'eau, en réponse aux modifications
d'équilibre introduites par le refroidissement de l'eau thermale.
28

On a constaté en effet statistiquement une diminution de


la teneur en fer dans l'eau de réinjection par rapport à la production ;
d'autre part, une étude réalisée sur la répartition des espèces du soufre
dans l'eau thermale de Melun montre que le refroidissement de cette eau doit
entraîner "une dismutation des ions polysulfurés en soufre Ss et sulfure HS.,
dont l'augmentation entraînerait une légère précipitation de sulfures
métalliques"(J, BOULEGUE et al,, déjà cité),

II est donc possible que le dépôt actuel de sulfure de


fer protège partiellement ou tout au moins ralentisse l'attaque chimique du
métal.

b) Attaque ponctuelle.

Ce mode de corrosion est beaucoup plus actif que le premier


et a été à l'origine de nombreux percements des canalisations de surface, no-
tamment dans les points du circuit où l'écoulement est perturbé (coudes, rac-
cords de soudure, etc...).

Cette attaque, qui se manifeste par la création de cratères


de corrosion dans le métal associés à des nodules d'hydroxydes et de sulfure de
fer, est liée à la présence dans le circuit primaire de bactéries sulfato-
réductrices qui trouvent en aval des échangeurs un milieu particulièrement
favorable à leur prolifération (milieu anaérobie, température - 35 à 40°C,
présence de sulfates dans l'eau thermale...). Les bactéries se fixent sur
les parois des canalisations où elles prolifèrent en colonies entraînant
ainsi une attaque accélérée du métal.

Les effets de ce mode de corrosion n'ont pu être détectés


sur les diagraphies qui ont été réalisées en raison notamment de la taille des
cratères éventuels (diamètre de l'ordre de 1 à 2 cm environ).

Il paraît cependant raisonnable d'admettre que les effets


en sont moins sensibles dans le puits de réinjection que dans les installations
de surface, en raison d'une part de l'uniformité des conditions d'écoulement
dans le tubage qui doivent donc limiter la possibilité de fixation de ces
bactéries sur le tubage, et d'autre part du caractère acide de l'eau thermale
dans le puits de réinjection.

TV. 4. Contrôle et prévention de la corrosion

Compte tenu de toutes ces observations, un certain


nombre de mesures peuvent être préconisées pour l'avenir.
29

a] Réalisation de diagraphies.

Il serait indispensable que de nouvelles diagraphies ETT


soient réalisées dans quelques années afin d'apprécier
d'une façon plus précise l'évolution du taux de corrosion
des tubages de réinjection et de production.

Cette évaluation précise aurait pu être réalisée actuellement


s'il avait existé des enregistrements exécutés sur le tubage
neuf au moment de sa mise en production.

Une telle précaution pourrait donc être d'une grande aide


pour la surveillance du comportement des futures installa-
tions du Bassin Parisien.

b) Contrôle de la corrosion généralisée.

Si les études en cours confirment l'hypothèse qui a été


avancée concernant le processus d'attaque généralisée
(présence d'une pression partielle élevée de CO2 à la
réinjection) des remèdes à ce phénomène relativement bien
connu devraient être trouvés sans trop de difficultés. On
peut penser notamment à un dégazage partiel de l'eau ther-
male qui devrait permettre de réduire l'agressivité de l'eau
sans pour autant entraîner un entartrage du circuit pri-
maire. Cependant, une telle mesure ne peut être adoptée
avant de connaître avec certitude les modifications d'é-
quilibre chimiques qu'elle entraînera au niveau du réservoir,
à la réinjection, modifications qui peuvent avoir une inci-
dence sur la qualité du réservoir.

c] Contrôle de la corrosion ponctuelle.

Aucune mesure n'a pu être adoptée à l'heure actuelle sur


les installations de Melun pour les protéger-contre ce type
d'attaqué ; l'injection d'inhibiteur de corrosion a été en-
visagée sans être retenue dans l'immédiat.

Il aurait en effet fallu procéder au préalable à un décapage


soit mécanique, soit par voie chimique du dépôt tapissant
les installations : le décapage mécanique a dû être écarté :
il risquait de n'être que partiel et dans ce cas on aurait
couru le risque d'accélérer encore le processus de corrosion
en créant des plages de métal décapé, jouxtant avec des zones
recouvertes de dépôt. De tels incidents ont déjà été observés
dans certains champs pétroliers.
30

Des essais de décapage chimique ont par ailleurs été


réalisés sur des tronçons de tuyauteries. Les résultats
ont montré qu'un décapage complet était très difficile
à obtenir ; de plus, l'attaque du dépôt par l'acide a
libéfé de l'hydrogène sulfuré en quantité telle que
cette opération à l'échelle de l'installation n'est
pas concevable à proximité d'immeubles habités comme
c'est le cas à l'Almont.

Par contre, en ce qui concerne les réalisations futures


il apparaît qu'un certain nombre de mesures préventives
pourraient être adoptées. Il est en effet très probable
que les bactéries sont introduites dans les installa-
tions, soit au moment du forage, soit lors du montage
des installations de surface.

Il pourrait donc être opportun de réaliser une "stéri-


lisation" des canalisations de surface au moment de
leur mise en service soit par passage d'un courant de
vapeur, soit par chloration.

Enfin, une autre solution pourrait consister en l'adop-


tion dès la mise en fonctionnement des installations
d'un traitement préventif consistant en l'injection
périodique de bactéricide ou d'inhibiteur de corrosion.

Cette solution a déjà été adoptée sur d'autres installa-


tions existantes.

V - CONCLUSIONS

Cette étude avait essentiellement pour objectifs de préciser,


d'une part les conditions de production d'eau thermale dans la centrale géo-
thermique de Melun-l'Almont, et d'autre part les causes de l'attaque des ca-
nalisations qui a été constatée depuis sa mise en service.

1. Conditions de production de l'eau thermale

La pose d'enregistreurs de débit, pression et température, et


le dépouillement des enregistrements obtenus ont permis de montrer que, con-
trairement à ce que l'on croyait, les seules variations du débit et de la
température observées sont dues, soit à des interventions humaines sur le
circuit primaire (manouevres des vannes en tête de puits), soit à la géomé-
trie même de ce circuit (autorëgulation du débit, en régime d'été, quant la
centrale géothermique fonctionne en thermosiphon).
31

2) Attaque des canál'ísat-ions

Cette attaque qui, statistiquement, est plus prononcée dans


la partie aval du circuit primaire (de la sortie des échangeurs au puits de
réinjection) est probablement due à deux processus différents : une corrosion
ponctuelle due à la fixation en certains points des canalisations de colonies
de bactéries sulfato-rëductrices et une corrosion généralisée due probablement
au fait que les conditions de pression et de température régnant à la réinjec-
tion confèrent à l'eau thermale un caractère agressif marqué.

La réalisation de diagraphies dans les puits de production et


de réinjection a permis de montrer que le tubage de production peut être con-
sidéré comme intact« Dans le puits de réinjection, la diminution d'épaisseur
du métal, après 7 années de fonctionnement, a été évaluée : il semble, selon
l'hypothèse la plus probable, que cette diminution n'excède nulle part 15 %
de l'épaisseur nominale du tubage, ne remettant donc pas en cause la durée de
vie du puits.

Les remèdes à ces deux modes d'attaque des canalisations sont


relativement bien connus, mais n'ont pu, jusqu'à présent, et pour des raisons
pratiques, être mis en oeuvre.
ANNEXE 1

EVALUATION DE IA QUANTITE D'HYDROCARBURES GAZEUX PRODUTTS

ET DE IA QUANTITE DE CHALEUR RECUPERABLE

Conditions de mesure du débit gazeux : P = 1 atm T = 70°C.

„ . T . -, „ RT 8.21.10-2(atm.l/deg)x343, 5
Volume molaire a 70nOC : tru
VMi 1 = •=— = . , '—^ 28.17 1
P 1 (atm)

Quantité de gaz produite dans les conditions de mesures : en moyenne 8 % en


volume, soit, pour un débit de 95 m 3 h :

C = 95 x 0,08 = 7,6 m3/h = 269,79 moles/h.

Quantité de chaleur récupérable (mélange gazeux ramené à 20° C)

M (2) H (3) Q (4)

0,56 151,08 210,8 31 847,7


C2H2. 0,04 10,79 368,4 3 975
C3H8. 0,02 5,39 526,3 2 836,7
0,01 2,70 683,4 1 843,7

TOTAL = 40 503 Kcal/heure

<f = fraction molaire = pourcentage en volume.


M = quantité de gaz produite en moles/h (M = C x*f )
H = chaleur de combustion ä 20°C (en Kcal/mole).
Q = quantité de chaleur produite en Kcal/h (Q = M x H)
33

ANNEXE 2

CALCUL DU pH DE L'EAU THERMALE EN TETE DE PUITS

ET DE LA PRESSION DE SATURATION DANS LE PUITS DE PRODUCTION

INTRODUCTION

La coexistence avec l'eau thermale d'une phase gazeuse contenant


une proportion notable de CO2 a comme conséquence que les mesures de pH qui
ont été effectuées, bien qu'ayant été réalisée in situ, sont faussées par
le dégagement de gaz qui se produit dès que l'on prélève un échantillon d'eau.

Il est cependant possible de calculer sa valeur théorique dans le


circuit primaire, moyennant un certain nombre d'hypothèses et de simplifica-
tions inévitables.

HYPOTHESES DE CALCUL

1) Les deux forages (production et réinjection) sont isothermes

Cette hypothèse a été vérifiée par des mesures sur le puits de


production : il n'a été observé qu'une variation de 2,5°C entre le réservoir
et la tête de puits (72,5°C et 70°C). Pour le puits de réinjection, cette hy-
pothèse a été vérifiée par le calcul. La température du puits de réinjection
a été fixée à 35°C.
2) II y a existence d'un équilibre chimique (entre l'eau thermale et
le réservoir calcaire qui la contient).

L'eau thermale est donc saturée vis-à-vis de la calcite dans


les conditions de température et pression régnant au fond du forage.

Lors de sa remontée, cette eau thermale est soumise à une détente,


mais l'équilibre chimique initial n'est pas perturbé tant que l'eau n'a pas
atteint une cote telle que la pression régnant à cette cote soit inférieure
ou égale à la pression de saturation de l'eau (point de bulle)>

3) Représentativité des proportions des différents composés gazeux

Dès que la pression devient inférieure à la pression de satu-


ration, il y a coexistence dans le puits d'une phase liquide et d'une phase
gazeuse. La proportion générale de gaz va croissant jusqu'en surface, où l'on
considère que la pression minimale est atteinte à la sortie des échangeurs.
34

On admet que les proportions relatives des différents consti-


tuants gazeux constituant le mélange (voir analyses) ne varient pas sensible-
ment dans le domaine de pression considéré (de la pression atmosphérique à
P = Psat qui peut, à priori, être fixée à quelques dizaines de bars, par
analogie avec d'autres cas étudiés). La proportion de CO2 dans le mélange
est donc constante.

n a pas
'v ^ e "Précipitation de Calcium dans le puits de production

Cette hypothèse a été vérifiée : il n'y a pratiquement pas de


dépôt notable dans le puits de production. Les analyses réalisées n'ont mon-
tré que des traces négligeables de Calcium.

La teneur en Calcium de l'eau en surface est donc identique


à celle que l'on observe au fond du forage.

S) Tout le Calcium dosé est sous forme ionique simple.

De plus, on admet que le calcium ne se combine qu'avec les


espèces carbonatées et vice versa. Enfin le pH de l'eau n'est fonction que de
la distribution des espèces carbonatées de l'eau thermale (un calcul simplifié
a permis de montrer, par exemple, que la prise en compte des espèces du soufre
présentes dans l'eau, n'influait pratiquement pas sur les résultats obtenus).

I - ANALYSE UTILISEE (J. BOULEGUE, et al., 1977).

Ca Mg Na K Cl SOi* HCO3 ;
2 3 1 3 1 3 3
1,45 10- 5,82 10- 178 10- 1,95 10- 2.021 10- 5,53 10- 6,5 10- mole/1

II - DONNEES DE BASE

Force ionique I = 1/2 Em.Z? Y [(0,178+0,00195+0,202+0,0065)+(0,00582+0,0145

+0,00553)4]

0,245
35

Coefficients d'activité à 70°C (70° = valeur moyenne à la production).

- 7 C O 2 (solution 0,5 m NaCl) = 1,11 (Helgeson, 1969)

A Z2 V T
- 7 HCO3 : - log 7 = -: a^ sjy (les valeurs de A, B et a 0 sont
extraites de R. GARRELS et
C. CHRIST, 1967).
0,5540 x 1 x ,70,245 = 0,1648.
1 + 4 x 0,3353 N/0245

7 HCO3 = 10-°- 1 6 U 8

-- . 0,5540 x 1 x V0,245 . ,._.


- 7CO3 : - log 7 = —- —2 = 0,6279
1 + 4,5 x 0,3353 \/0,245

YCO3" = 10-° ,6279

-7Ca++ : - log 7 = 0,5495 TCa++ = 10-° -51*95

Coefficients d'activité à 35°C (35°C = valeur moyenne à la réinjection).

De la même manière, on trouve :

7 C 0 2 (0,5m) = 1,15

7HCO3 = 10- 0 ' 1575


YCOT^ = 10-°-59
YCa++ = 1O -0,5176

Notations = - les notations du type 111HCO3, 111CO3 ... désignent les concentrations.

- les notations [CO3 J jHCOjj désignent les activités.

- les notations Y H C 0 3 , YCO3 désignent les coefficients d'activité.


36

III - CALCUL DE IA PRESSION DE SATURATION AU PÜTTS DE PRODUCTION (point de bulle)


ET DU pH A CE NIVEAU

D'après les hypothèses adoptées pour ces calculs, le point de bulle


(niveau auquel l'eau thermale commence a se dégazer) doit correspondre à une
pression totale, et donc à une pression partielle de CO2 telles qu'il y a
équilibre chimique entre les espèces carbonatées et le calcium de l'eau ther-
male. Comme il n'y a pas eu précipitation de calcium :

m Ca mesuré = mCa équilibre = 1,45 10 2 m/1, soit 10 ' m/1.


On doit donc avoir :
K s _ 10- 8 ' 9
m
3 5881+
mCa++. 7 C a + + .

-_ M . 10-5>88" 10-0,6279
K 2 7HCO3 IO_1O,13 ,0-0,1648

mHCOj = 10 3 ' 7 8 2 9 [H + _] m/1.


I" +1 -0,1648
J .7 HCO3-
K
10 x 103;7829 [H+]
l 10-
9,98 I" +-|2
mH 2 C0 3 10 LHJ m/1.

D'autre part, la relation de neutralité électrique de la solution


peut s'écrire :
2 (mCa+++mMg++-mSOi+ ) + mNa + + m R + - mCl" = 2 m C 0 ~ + [On J - [H+J

C'est à dire en remplaçant les termes du premier membre de l'équation


par leurs valeurs (voir analyse) :

7,43 .10" = mHCOâ + 2 mC0 + [OH J- Up


_12,72
|_OHJ étant égal à 70°C à —r= ce terme peut être négligé : on obtient
HJ
ainsi •
. -3 3,7829 _5, 884
2 > 10 >

5 91
r +"i 10 - '
On en tire : |_H J
37

Le pH de l'eau thermale au point de bulle est donc 5,91.

On peut alors recalculer la répartition des espèces carbonatées de


l'eau thermale, et partant la pression partielle de C0 2 ainsi que la pression
totale correspondante :
On obtient ainsi :
3,7829 _5,91 _2,129 _3
mHC0 2 =10 - 10 =10 soit 7,43 10 mole/1.

„ „ -5,91 „ _1,843 _3
mH2C03 = 109,98 . (10 ) 2 = 10 ' soit 14,35 10 mole/1.

La somme des espèces carbonatées (désignée par CO2 total] est donc
égale à 21,78 10- 3 mole/1.

L'activité de C 0 2 , ÎC02~I = 5Ë22°J. = J0_^_ 8 _^_ = 1 0 o ) 0 066 = , ,0153


1- -i l\i nn I o -1/
1 . 885
5

C ]
Cette activité correspond à pC0 2 = ^ ^ = ' , , = 0,9147 atm.

Comme il y a 9 % en volume de CC^dans le mélange gazeux,

^W- ->0.16«-.

soit 10,3 bars.

IV - CALCUL DU pH 1HEORIQUE EN TETE DE PUITS DE PRODUCTION

P production = 3,5 bars (relatifs) T = 70°C.

Il y a en moyenne 9 % en volume de C 0 2 dans le mélange gazeux.

P totale abs : 1 + (3,5 x 0,986923) = 4,45 atm.

. p C 0 2 = 4,45 x 0,09 = 0 , 4 atm.

.
r C~
0
| = 0,4 x 1,11 =
2
-0,352
0,444 - 10

H^COjL = 1 0 -l,85 d o n c nffliCo3 = 10_l 85X 1 0 _0,352 _ lo_2,20


38

Y - H+ . mHCO¡ .-yHCOa _ - 6 í36 _ lQ-6,3625 . IQ.2,20


K a v i
l = - 10 donc
mHCO3 = =—-= ,n_u ibUü—
1U ;
m H 2 CO 3 [n J •

L.H J

K2 =
H+ . mCOla—ycoâ" a
— 13 .
i n 1 9iaiá „— 1O 1 9 1 3 .
— == 10—
1 0 d o doncn c 111111C
CO
O33 == p^= x - -
tnHCO¡ . ^ H C O ¡ [Hj . 10- 0 - 6 2 7 9 [H J

10_18,067
mC0 3 = p -t 2— m / 1
fa J
_12 72

M • í
La neutralité électrique de la solution peut s'écrire :

+ + + + + +
M ++S-mSO")
2(mCa+++mMg O " ) + mNa
N + + mK
K+ - mCl~
Cl~= m HCO3
HCO + 2 mCO" + [OHJ - [_H+J

c'est-à-dire, en remplaçant ces termes par leur valeur (voir analyse) :


. -8,4 _18,067 .12 72
7 43 10 -3 = 10 + 2.10 10
' T T [[H+ ]+¿] ¿
IITT [H+J
Le dernier terme H I peut en première approximation être considéré comme
négligeable. ~*
-9 _18
J
On a donc 1 /•> 10
: 7,43 ,n = 3,9811- j 10 +. —1,713 10
y — >-. 2
LHJ LH J
r+~i2
Soit, en multipliant par [H J et en réarrageant
- 3 r +n 2 -9 r +i -18
7,43 10 [_H J - 3,981 10 |_H J - 1,713 10 = 0
39

Cette équation admet une racine positive :

F +1 -7 -6,27
[H J = 5,36 10 = 10 '
On doit donc avoir :

in" 8 ' 4 -2,129 _3


mHC0 33 = — ^ =10 = 7,42 10 mole/1.
10-6,27

-18.067 c ro
in ' _5.52 _6
mCOo = —— = 10 = 2,98 10 mole/1.
(10-6>27)2

La somme des espèces carbonatées,(C02 total) est donc :

_2,20 _2 129 _5,52


CO2 total = mH 2 CO 3 + 111HCO3 + mC03 =10 +10 +10

Co 2 total = 13,74 10- 3 moles/1.

Par ailleurs, on devrait avoir à l'équilibre :

mca + +
mC0¡~ if C0¡~ .-£ Ca++
++
10- 5 , 5 2 . 1 0 - 0 , 6 2 7 9 . 10-°/ 51+95

soit : mCa eq = 6.35 10- 3 moles/1.

La concentration mesurée dans l'eau thermale étant 1,45 10- 2 , l'eau


thermale en tête de puits de production serait sursaturée vis-à-vis de la cal-
cite par un facteur de l'ordre de 2 et devrait donc précipiter de la calcite.

Dans la pratique, aucun dépôt n'ayant été observé à ce niveau, il


faut en conclure que l'état d'équilibre théorique qui a été calculé n'est pas
atteint en tête de puits en raison probablement de la vitesse de circulation
du fluide dans le circuit primaire.
40

La valeur de pH calculée (6,27) correspond donc à la valeur limite


qu'atteindrait ce paramètre si un état d'équilibre chimique entre la phase
gazeuse et la phase liquide pouvait s'établir en tête de puits.

Des calculs analogues ont été réalisés pour les points correspondant
à l'entrée et à la sortie des échangeurs ; les résultats suivants ont été
obtenus :

Localisation T°C P bars pH théorique CC¿ total


relatifs (lO-3 moles/l)

Entrée échangeurs 70°C 2,6 6,37 12,46

Sortie échangeurs 35°C 0,5 6,43 11,64

Ce mode de calcul ne peut être poursuivi au-delà de la pompe de


réinjection. Il n'est en effet pas possible de calculer de pH théorique à
ce point en se basant sur la pression partielle de CO2 car à la pression de
réinjection (13 bars) il ne devrait plus y avoir de phase gazeuse individua-
lisée dans le circuit primaire, et ce d'autant plus que la pression de satu-
ration à 35°C doit être plus faible qu'à 70°C.

Si, dans la pratique, on observe encore la présence de gaz à la


sortie de la pompe de rëinjection, cela tient probablement au fait que la
compression au niveau de la pompe étant instantanée, il existe un certain
temps de latence entre la compression et la redissolution des gaz dans l'eau
thermale.

Néanmoins, les conditions théoriques de pH à la réinjection peuvent


être déterminées graphiquement au moyen des diagrammes de POIRIER (figure 1).

Ce diagramme a été construit d'après la méthode exposée par


L. LEGRAND et G. POIRIER (1972).

On a représenté sur ce diagramme les deux courbes CO2 total f(Ca++),


spécifiques de l'eau de Melun, correspondant à l'équilibre vis-à-vis de la
calcite à 70°C et 35°C (les calculs correspondants sont développés à la fin
de l'annexe).
41

C O 2 total
1O~3m/l.

• ¡eauthermale à70"c.
4 0
*:eau thermale à 35'c.

-30
/35

i ,
limite CO 2 total point de bulle. •/réinjection. / /

tête depuits de
•• production
^entrée
sortie Ides échangeurs

Calcium

10 SU 12 13 14 15 16 IQ"1* m / l .
42

Les différents points représentant l'évolution théorique de l'eau


thermale dans le circuit primaire ont également été représentés.

1) Au point T (point de bulle), l'eau thermale est à l'équilibre


vis-à-vis de la calcite à 70°. La valeur de CO2 total
(21,78 10- 3 mole/1) qui correspond à l'équilibre au point de
bulle, et donc dans les conditions de fond (voir hypothèse
n° 2 ) , constitue la valeur maximum que peut prendre la somme
(H2CO3 + HCO3 + CO3 ) des espèces carbonatées de l'eau de
Melun.

Le pH correspondant au point de bulle est 5,91.

2) En tête du puits de production, la baisse de pression a


entraîné un dégazage partiel, qui a pour conséquence une
diminution de CO2 total. Comme il n'y a nulle part préci-
pitation de calcium, le point représentatif a évolué le
long d'une droite verticale d'abcisse Ca = 14,5 10- 3 mole/1.
Ce point se trouvant en-dessous de la courbe d'équilibre à à 70°C,
l'eau a tendance à être entartrante - ;- son pH "théorique (si ¡.si
l'équilibre
îquilibre se réalisait") serait
se réalisait) serait- de
H Pfi6 , 297
7.

3) A l'entrée des échangeurs, la pression a encore baissé,


tandis que la température est toujours de 70°C.

La tendance entartrante de l'eau thermale s'accentue encore ;


le pH théorique est de 6,37.

Dans la pratique, les équilibres théoriques n'étant pas


atteints du fait de la vitesse de circulation de l'eau
thermale et probablement de la cinétique des phénomènes
de dégazage, l'eau est en réalité probablement beaucoup
moins entartrante qu'elle ne devrait l'être en théorie.
Cela explique pourquoi nulle part dans le circuit primaire
on ne trouve de traces de tartre.

4) A la sortie des échangeurs, la pression a encore baissé. La


température étant passée à 35°C, le point représentatif de
l'eau est très voisin de la courbe d'équilibre. Théoriquement,
l'eau devrait être encore légèrement incrustante, quoique
beaucoup moins qu'à l'entrée des échangeurs. Dans la pratique,
du fait que les équilibres ne sont pas atteints, il est pos-
sible que l'eau soit déjà à ce niveau légèrement agressive.

5) A la réinjection (a la sortie de la pompe) l'eau thermale


à 35°C subit une compression brutale, et les gaz désorbës
lors de la détente repassent en phase aqueuse. La teneur
en calcium restant constante, le point représentatif évolue
toujours sur la même verticale, mais cette fois-ci dans le
sens CO2 total croissant.
43

Cette évolution ne peut se poursuivre au-delà du point T


correspondant à CO2 total = 21,78. Le pH théorique à ce
point ne peut donc excéder 5,91.

Le point correspondant se trouvant largement au-dessus de


la courbe d'équilibre à 35°C, l'eau thermale à la rëinjec-
tion a donc un caractère agressif nettement marqué.
44

CALCUL DES DIAGRAMMES DE POIRIER

Compte tenu de la salinité de l'eau de Melun, les calculs ont été


effectués en prenant en compte les coefficients d'activité.

DONNEES DE BASE

1) à 70°C (voir première partie du calcul pour références).

10 _0,1648 = 10- 6 r 3 6

10 _0,6279 = 10- 1 0 ' 13

1O-°> 5 1 + 9 5 K
s
= 10- 8 / 9

2) à 35°C

3- = 10-° > 1 5 7 5 Ki = 10-6,347

C0 3 ~~ = 10-°i 59 K2 = 10-10,24

Ca jO-0 ,5176 JX. ~ lU I

CALCUL
N

meq/1 10-3.moles/1 meq/1 10-3.moles/P

Mg 11,64 5,82 Cl 202,1 202,1

Na 178 178 so 4 11,06 5,53

K 1,95~

Z P = 191,59 E N - 213,16

N P
X = ~ = 10,78.
I - CALCUL A 70° C

m Ca** (10-3.moles/1) 11 : 12 : 13 14 : 15 : 16 17

0,44 2,44 ; 4,44 ; 6,44 ; 8,44 10,44 ; 12,44


m HCO 3 = 2 (Ca** - A)
:
10-0,3565 ; 100,3874 | 10° ,61+7lt 1 Q 0 ^8088 ; 100,9263 l O l,O187 1 O l,O948

m C- O- 5~
m l U
J.J.
Xs-|_L. 10-2,76 ! 10-2,801 ! 10 2
,836 l0-2,8687 ' 1 0 - 2 , 8 9 8 7 . 10-2,9267 10-2.953
mCa . "fc Ca . ^f C O 3 •

+ -, K . m HCO~ . Y HCO 3 ~
r l0_7,263 ' 10-6,478 10-6,182 10-5,989 ; lo- 5 - 8 1 + 1 1 0 -5,721 10-5,619
L
•* m CCÇ". -j COj"

+
mHCO 3 . Y HCO 3 .[H J
2 3 Kj^
10-1, « 2 ' 10°. 1 0 7 1 0 0,663 101,017 ; îo 1 - 283 101,673

C O 2 total (10-3 . moles/1) 0,48 : 3,72 : 9,04 16,85 : 27,63 41,73 59,58
II r- CALCUL A 359 C


3
m Ça** (10- noles/1) : 11 : 12 13 : 14 : 15 : 16 17
»
1
• •
• 1

: : :
0,44 2,44 4,44 ; 6,44 8 8 8,44 : 10,44 ; 12,44
m HCO 3 ~ = 2 (Ca4^ - A) 10-0 ,3565: I Q 0 , 3 8 7 4 1OO,6474 100,9263 ; î o 1 , 0 1 8 7

mm 3 ^s • 10-2,t56 I 10-2, «»88 10-2,518 ; 10-2,546 : 10 2,573


„cÄ-ca^co"- • •

f „+1 K?. m HCO^~ ."ffHCC^" 10-6,704 ' 10 6,51 10-6,242


l 10 7 , 7 8 7 :
10-7,00 10 6
»36 10-6,14
[J J J
m C0 3 . Y CO3 •


m BOO," f HDO,".fc+] 10-1,954 . iQ-0,423 10 0,133 ' 10 o,"88 10 0,755 10 0/566 10 i, 1 4 4
1 •
m
t
<
»• *
t • *
• «
* •

3
CO2 Total (10- moles/1) : 0,45 : 2,82 5,80 : 9,52 14,13 : 19,69 : 26,37



47

REFERENCES

J. BOULEGUE et al. - 1977 - Comptes rendus Académie des Sciences.


Série D, t. 282, p. 145.

R. GARRELS ET C. CHRIST - 1967 - Equilibre des minéraux et de leurs solutions


aqueuses.
Monographies de Chimie Minérale. Ed . Gauthier Villars.

H.C. HELGESON - 1969 - Thermodynamics of hydrothermal systems at elevated


temperatures and pressures.
American journal of Science, vol. 267, p. 729.

L. LEGRÄND et G. POIRIER - 1972 - Théorie des eaux naturelles, agressivité


corrosivitê} problèmes divers.
Collection "Techniques et Sciences Municipales".
Eyrolles éditeur. Paris.

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