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IL VICCOLO DI MADAMA
LUCREZIA
Écrit en 1846.
Publication posthume en 1873.
J’avais vingt-trois ans quand je partis pour Rome. Mon
père me donna une douzaine de lettres de
recommandation, dont une seule, qui n’avait pas moins de
quatre pages, était cachetée. Il y avait sur l’adresse : « A la
marquise Aldobrandi ».
– Eh bien, montrez-la-moi.
– Très volontiers.
– Personne au monde.
– Et pourquoi cela ?
Certain soir que j’étais allé fort tard rendre mes devoirs
à la marquise, elle me dit que son fils était indisposé et me
pria de monter dans sa chambre. Je le trouvai couché sur
son lit tout habillé, lisant un journal français que je lui avais
envoyé le matin soigneusement caché dans un volume des
Pères de l’Église. Depuis quelque temps, la collection des
saints Pères nous servait à ces communications qu’il fallait
cacher à l’abbé et à la marquise. Les jours de courrier de
France, on m’apportait un in-folio. J’en rendais un autre
dans lequel je glissais un journal, que me prêtait le
secrétaire de l’ambassade. Cela donnait une haute idée
de ma piété à la marquise et à son directeur, qui parfois
voulait me faire parler théologie.
– Non, monsieur…
Conclusion.
27 avril 1846.
À propos de cette édition
électronique :
Sources : Saisie du texte : S. Pestel pour la collection
électronique
de la Bibliothèque municipale de Lisieux (21/10/1998).
Texte relu par : A. Guézou.
Adresse : Bibliothèque municipale,
B. P. 7216,14107 Lisieux cedex.
Mél : bmlisieux@mail. cpod. fr,
[Olivier Bogros]
Web : www. bmlisieux. com
– Qualité :
Les textes sont livrés tels quels sans garantie de leur
intégrité parfaite par rapport à l’original. Nous
rappelons que c’est un travail d’amateurs non
rétribués et que nous essayons de promouvoir la
culture littéraire avec de maigres moyens.