Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Art 3 Revue de Littérature Sur Les Indicateurs D'attractivité
Art 3 Revue de Littérature Sur Les Indicateurs D'attractivité
Anne Musson
La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les
limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la
licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie,
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)
*
Adresse email : anne.musson@etud.univ-pau.fr
doi:10.3166/ges.12.181-223 © 2010 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.
182 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223
Summary
In this context of global economic crisis, coupled with an ecological one, attractiveness of the
region is more topical than ever, but at the same time, governments must deal with citizen and
scientist pressures about well-being of individuals and the environment. Because of this, it seems
interesting to compare measures of attractiveness of territories and sustainable development and
build a new one, an indicator of sustainable attractiveness. In introduction, we connect both con-
cepts of sustainable development and attractiveness. Then, indicators of attractiveness and indica-
tors of sustainable development are described and we discuss how they can be assessed (Part 1).
Next, methods of construction are analyzed (Part 2) and we finally examine how we could build,
ideally, an indicator of sustainable attractiveness (Part 3).
© 2010 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.
Chaque année, les territoires (pays, régions) sont évalués à plusieurs titres par divers
bureaux de consulting ou organisations internationales. Parmi d’autres thèmes, les exper-
tises peuvent concerner l’attractivité ou le développement durable. Ainsi, des organisa-
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)
durable. Celle-ci se traduirait, au contraire, non pas par une concurrence exacerbée des
territoires mais par la prise en compte par chaque territoire des conséquences de ses actes
sur le reste du monde : cela est particulièrement vrai en matière de pollution atmosphé-
rique. Dans un contexte classique de théorie des jeux, la coopération permettrait alors de
stopper la course à la déréglementation, et, dès lors, de ne plus opposer les soutenabilités
sociale et environnementale à une attractivité élevée. Au-delà de cette notion de soutena-
bilité, l’association du développement durable à l’attractivité permettrait la construction
d’une attractivité durable, au sens premier et littéral du terme. En effet, si une attractivité
classique basée sur une compétitivité-prix semble être efficace à court-terme, une attrac-
tivité long-terme, ou durable, se baserait plus sur des critères de performances hors-prix,
tels que la qualité de la main d’œuvre, l’environnement des affaires, les infrastructures
modernes ou encore la culture de l’innovation. L’attractivité durable permettrait alors
au territoire de non seulement préserver les investissements acquis mais également de
s’assurer d’une attractivité pérenne grâce aux activités innovantes déjà installées et au
dynamisme qu’elles créent, aidées par l’environnement des affaires adapté. On se situe
alors bien dans le prolongement du rapport Bruntland (1987) qui définissait le dévelop-
pement durable comme « un processus de transformation dans lequel l’exploitation des
ressources, la direction des investissements, l’orientation des techniques et les change-
ments institutionnels se font de manière harmonieuse et renforcent le potentiel présent et
à venir permettant de mieux répondre aux besoins et aspirations de l’humanité ». Notre
démarche s’inscrit également parfaitement dans les réflexions menées par la Commission
Stiglitz1 (2009). En effet, cette dernière estime que le système statistique « doit davantage
mettre l’accent sur la mesure du bien-être de la population que sur celle de la production
économique, et qu’il convient de surcroît que ces mesures du bien-être soient resituées
dans un contexte de soutenabilité ». De la même manière, la mesure de l’attractivité doit
prendre en compte la qualité de vie de la population locale, son bien-être, et évaluer le
bon état de l’environnement. Il ne s’agit donc pas ici de traiter les problèmes environne-
mentaux et sociaux comme des effets externes à l’économie et à l’attractivité, mais bien
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)
1
Commission sur la Mesure de la Performance Economique et du Progrès Social – mise en place en France
en 2007 et présidée par J.Stiglitz et A. Sen, dans la suite désignée par : Commission Stiglitz, 2009.
184 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223
2
L’auteur a choisi de conserver la traduction « Indice de misère fiscale » pour la tournure anglophone ori-
ginale « Tax Misery Index » exprimée par Forbes. Celle-ci est en effet couramment réalisée, notamment par le
journal « Les Echos », et elle exprime bien l’idée selon laquelle Forbes considère la taxation comme un handi-
cap sans nuance pour l’attractivité d’un territoire.
3
www.forbes.com
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 185
4
www.imd.ch/wcy09
5
www.atkearney.com, www.foreignpolicy.com
186 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223
Monitor ». Le classement général est obtenu en croisant celui des critères d’attracti-
vité et celui des villes pour chaque critère. Ces classements sont donc obtenus par des
enquêtes, réalisées par la SOFRES, celle-ci interviewant un échantillon représentatif de
500 entreprises parmi les 15000 plus importantes d’Europe, provenant de 9 pays diffé-
rents (Cushman&Wakefield, 2007).
De manière très similaire, Ernst&Young, l’un des principaux cabinets privés d’audit
mondiaux, analyse chaque année l’ « attractivité perçue » des pays européens et de ses
principaux concurrents. Les enquêtes sont réalisées par l’institut CSA, desquelles res-
sortent à la fois le classement des critères d’attractivité, et des pays pour chaque critère
(Ernst & Young, 2008).
Beaucoup plus ciblé, l’Indice de Corruption de Transparency International, évalue
chaque année la corruption affectant les administrations publiques et la classe politique de
180 pays, telle que la perçoivent les responsables d’entreprise et les experts (Transparency
International, 2008).
Tous ces indicateurs, simples et composites, sont construits majoritairement grâce à
des données statistiques, tandis que d’autres, et cela a été souligné lorsque tel était le
cas, tirent leurs informations d’enquêtes. En utilisant différentes méthodes de recueil
de données, tous les indicateurs ou indices décrits jusqu’à maintenant ont fait en sorte
de n’obtenir qu’un seul chiffre final, permettant de classer globalement les pays. Deux
exceptions à cette tendance générale peuvent être relevées, où les résultats n’apparaissent
que sous forme de tableaux, sans indicateur synthétique : ils vont être brièvement décrits.
La construction sous forme de tableaux de bord, ou ensemble d’indicateurs, implique
de compiler ou de classer une série d’indicateurs ayant un lien direct ou indirect avec le
concept considéré (Commission Stiglitz, 2009).
6
http://europa.eu/legislation_summaries/regional_policy/management/g24225_fr.htm
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 187
7
www.nature.com
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 189
pour la production des ressources utilisées et l’assimilation des déchets produits par
une population définie à un niveau de vie spécifié, là où cette terre se trouve sur la pla-
nète » (Wackernagel et Rees, 1996). Initialement, les deux chercheurs proposent d’ad-
ditionner le sol consommé par l’environnement construit, le « sol énergétique », les
écosystèmes utilisés pour produire l’alimentation, le sol consommé pour la production
de produits forestiers ou agroforestiers, le résultat étant l’empreinte écologique, tra-
duite en équivalent-hectares bioproductifs consommés (Wackernagel et Rees, 1996).
Par exemple, selon les derniers calculs rendus publics par le Global Footprint Network
(GFN) le 25 novembre 2009, les habitants des Émirats Arabes Unis nécessitent chaque
année 11 hectares globaux (ce sont les champions du monde de l’empreinte écolo-
gique), pendant que les français en ont chacun besoin de 5, les chinois de 2 et les
Indiens moins de 1 (parmi les empreintes écologiques les moins élevées). Les récents
calculs amènent à la conclusion finale suivante : il faudrait maintenant environ 1,4 fois
la Terre pour régénérer toutes les ressources que l’humanité consomme et absorber les
émissions de CO28. M.Wackernagel et le GFN reconnaissent bien qu’il est réducteur
de résumer l’impact de l’humanité sur la nature à une offre nécessaire de biomasse,
mais ils expliquent que le postulat selon lequel la demande humaine ne doit excéder la
capacité biologique de la planète est une condition nécessaire, mais non suffisante, à
la soutenabilité globale (Wackernagel et al., 2002).
À la même période, Newman et ses co-auteurs ont eu une idée similaire en calculant
les Ressources Naturelles Disponibles (Natural Resource Availability). Cette approche
regroupe des indicateurs simples mesurant les ressources disponibles d’un territoire, et en
comparant celles-ci au niveau de consommation de ce territoire, on obtient une idée de la
soutenabilité territoriale. Plus précisément, on mesure la capacité de charge de la région,
c’est-à-dire combien de personnes les ressources naturelles peuvent supporter durable-
ment (Newman et al. 1994).
Enfin, il existe une catégorie spécifique d’indicateurs composites de développement
durable s’intéressant à la durabilité : ce sont les indicateurs de stocks. C’est par exemple
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)
8
http://www.footprintnetwork.org/index.php/GFN/blog/
9
http://web.worldbank.org
190 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223
générations présentes et prise en compte du long terme et des générations futures), déclinés
en 10 modules, puis en sous-modules et complétés par des indicateurs de cadrage.
Le développement durable étant un concept très large englobant de nombreuses
notions, il est très rare que des organismes ou chercheurs se risquent à le mesurer avec
un indice simple, mais l’opération est parfois réalisée, et il est intéressant de l’évoquer.
Pour évaluer un indicateur, il faut au préalable bien définir ce qu’il doit mesurer (partie
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)
relative, sa mesure dépendant des territoires concurrents qui permettent une comparaison,
mais également du secteur d’activité ou du projet d’investissement auquel on s’intéresse
(Hatem, 2004b). Il parait donc important de définir, a priori, ce que l’on veut mesurer
avec l’indicateur que l’on construit, et, également l’utilisation que l’on veut en faire.
Pour répondre à ces questions, des travaux scientifiques peuvent servir de bases solides
(Hatem, 2006), ceux-ci expliquant les forces de dispersion ou d’agglomération des acti-
vités (Fujita, Krugman, Venables, 1999) et les déterminants des localisations (Crozet,
Mayer, Muchielli, 2003).
• Que veut-on mesurer en matière de développement durable ?
Les mêmes pré-requis sont nécessaires au préalable de la construction d’un indi-
cateur de développement durable. La Commission Mondiale sur l’Environnement et le
Développement Durable en proposait, dans le rapport Bruntdland de 1987, la définition
suivante : « le développement durable est un développement qui répond aux besoins des
générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre
aux leurs ». Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et
plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis à qui il convient d’accorder
la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre
organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins
actuels et à venir (Brundtland, 1987). Dès lors, le développement durable s’articule autour
de trois pôles : l’économie, le social et l’environnement, auxquels on ajoute maintenant la
culture (UNCTAD, 2008), qui doivent permettre à eux quatre de combler les besoins des
générations présentes sans compromettre ceux des générations futures. Le développement
durable se décline alors en deux notions : celle de développement humain, mesurable en
termes de bien-être, et qui est actuelle, et la soutenabilité de ce développement, mesurable
en termes de condition de stock de capital (Commission Stiglitz, 2009 ; Nourry, 2008).
Selon M. Nourry (2008), ceci donne lieu à deux approches : la soutenabilité faible et la
soutenabilité forte. Ainsi, le critère d’une soutenabilité faible est le maintien d’un niveau
de stock de capital de manière global (il est possible de substituer un type de capital par
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)
10
Les deux approches s’intéressent à la soutenabilité du développement à travers le maintien d’un stock de
capital, mais les conditions de soutenabilité ne sont pas les mêmes. Lorsque l’on parle de soutenabilité faible,
l’exigence est le maintien ou l’augmentation du stock global de capital de manière global, et l’on peut substituer
les trois types de capitaux (capital humain, capital naturel, capital technique). En revanche, lorsque l’on parle de
soutenabilité forte, des limites sont posées à une telle substituabilité : on considère alors que son capital naturel,
le capital humain et le capital technique n’ont plus lieu d’être.
11
Le concept de résilience renvoie au fait qu’il faut maintenir un certain niveau de ressources naturelles pour que
l’écosystème soit en capacité à se régénérer et à retrouver son équilibre après des chocs (Commission Stiglitz., 2009).
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 193
distinction, il est d’ores-et-déjà possible de classer deux types d’indicateurs, parmi ceux
qui s’intéressent à la soutenabilité du développement : ceux qui mesurent la soutenabilité
faible et ceux s’intéressant à la soutenabilité forte. Dans le premier groupe, on trouvera
ainsi l’Epargne Véritable, le PIB vert, l’ISEW, l’Indicateur de Progrès Véritable, et même
l’Empreinte Écologique, les Ressources Naturelles Disponibles et l’ESI. Cela parait assez
surprenant pour ces derniers, qui paraissent naturellement se classer dans la deuxième
catégorie. Mais ils n’y ont pas leur place, car, bien que s’intéressant à la contrainte environ-
nementale du développement, la substitution est possible entre les divers types de capital
naturel (Nourry, 2008). Ne restent dans la catégorie « soutenabilité forte » que les différents
tableaux de bord. A côté de ces indicateurs mesurant la soutenabilité du développement,
de manière faible ou forte, se trouvent les indicateurs s’intéressant au bien-être de l’indi-
vidu : l’Indice de Bien-être de Prescott-Allen, les indices de Qualité de Vie et l’IDH (ainsi
que l’IDH vert). Mais les deux approches (mesure de la soutenabilité – qu’elle soit forte
ou faible – et mesure du bien-être) ne sont pas forcément dissociables : bien au contraire,
nombre d’indicateurs tentent de prendre en compte les deux dimensions (ISEW, ESI, IDH
vert, IB). La méthode qui semble le mieux les rapprocher, en prenant en compte autant le
développement dans sa soutenabilité et dans ce qu’il apporte aux hommes en termes de
bien-être, sans faire prévaloir une approche plus que l’autre, est celle des tableaux de bord.
De plus, c’est également elle qui permet d’obtenir une vue globale du développement
durable, selon sa déclinaison en trois volets : l’économique, le social et l’environnement.
Comme cela est mis en valeur par l’organisation des parties précédentes, les indica-
teurs comparatifs d’attractivité ou de développement durable peuvent être discriminés
selon la méthodologie. Ils seront donc analysés par type de construction : indices compo-
sites, indices simples, et tableaux d’indicateurs.
cela parait d’autant plus critiquable au regard de la méthodologie utilisée. Deux problèmes
majeurs apparaissent lorsque l’on veut calculer un indice composite : comment totaliser des
dizaines ou des centaines de données qui diffèrent dans leur sens, leur mode de recueil et
leur chiffrage ? Et quel poids accorder à chacune ? Ce sont ici que se trouvent les limites de
l’indice composite, que l’on pourrait résumer « aux défauts de ses qualités ».
• L’indice composite à l’épreuve des critères de l’IFEN
Les critères d’un bon indicateur de développement durable selon l’IFEN (2008) mettent
bien en évidence les intérêts et les limites de l’indice composite. En effet, si les indicateurs
composites s’avèrent pertinents vis-à-vis des acteurs, en répondant à l’attente d’une note
globale, simple et compréhensible par tous et en permettant un classement sans ambiguïté
des territoires, ils le sont beaucoup moins vis-à-vis du sujet. Ils ne s’intéressent, en effet, pas
souvent, au phénomène de développement durable dans sa globalité, certains se préoccu-
pant seulement d’un volet du développement durable (par exemple, l’empreinte écologique
n’étudie que l’aspect environnemental), d’autres de la mesure de la durabilité (ISEW, PIB
vert, Epargne Véritable, etc.) ou du bien-être (IDH, Indice de Bien-être ou de Qualité de
Vie), ou d’un simple aspect du développement durable (Greendex). En revanche, en matière
d’attractivité, le phénomène est mieux étudié dans sa globalité : avec plus de 300 critères,
on peut considérer que le WCY fait le tour de la question de l’attractivité. Mais surtout, les
indices composites perdent en pertinence du fait de la normalisation et du mélange des don-
nées, et également de leur pondération : il paraît évident qu’un seul chiffre ne peut résumer
la performance d’un territoire en matière de développement durable ou d’attractivité… Du
point de vue de la robustesse, les limites de l’indice composite sont nombreuses : si le choix
des variables ou des indicateurs de base est souvent clairement exprimé, il s’avère toujours
subjectif, voire politique, d’autant plus qu’il s’agit ensuite de les additionner, hiérarchiser et
pondérer. Cependant, du point de vue de la transparence, la plupart des indices composites
évite la critique en expliquant clairement leur méthodologie et leurs sources de données.
Ainsi, les résultats de ces indices sont communiqués avec une description détaillée de la
méthode et de ses limites. C’est par exemple le cas pour l’empreinte écologique12 : en effet,
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)
12
Notons à ce propos que l’empreinte écologique est sujet à débat : s’il parait un bon indicateur de soutena-
bilité environnementale (voir notamment Boutaud et Gondran, 2009, et Commission Stiglitz, 2009), il connait
également bon nombre de limites (IFEN, 2008), on lui reproche notamment de ne pas être exclusivement un
indicateur physique des pressions sur l’environnement (Commission Stiglitz, 2009)
196 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223
13
http://www.nationalgeographic.com/greendex/index.html
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 197
typique est celui du taux de fécondité : est-il mieux qu’il soit élevé ou faible ? Les pays
développés, confrontés au problème du vieillissement de leurs populations, répondront en
masse qu’ils voudraient que celui-ci augmente. Mais quel sera l’avis de pays confrontés
à une pression démographique problématique, tels que la Chine ou l’Inde ? Leurs poli-
tiques menés à cet égard prouvent à quel point ils veulent maîtriser le taux de fécondité.
Concernant le volet social du développement durable, peut-être vaut-il mieux un taux de
fécondité élevé, pour permettre une durabilité des systèmes de retraites, mais en matière
de durabilité environnementale, il serait préférable de maîtriser l’accroissement démogra-
phique… (Commission Stiglitz, 2009). On ne saurait donc dire, de manière globale, si le
taux de fécondité doit être élevé ou faible, et quand bien même, il faudrait a priori définir ce
qu’est un taux faible et un taux élevé. Il faut donc être très prudent quant à l’interprétation
des indices de manière générale et de manière particulière pour certains indicateurs précis,
et une véritable réflexion doit être menée par des gouvernements qui voudraient voir, dans
les indicateurs, des priorités d’action et des progrès à réaliser.
Il n’existe donc pas d’indicateur parfait, assez complet et exempt de critique métho-
dologique. Selon qu’il se présente sous forme d’indice composite, d’indice simple ou de
tableaux de bord, il présente des intérêts et des limites, différents selon l’approche. Il appar-
tient simplement au lecteur d’être prudent quant à l’interprétation des résultats, car chaque
méthode a des finalités qui lui sont propres, ce qui rend l’utilisation des résultats à chaque
fois différente. Finalement, les différentes formes d’indicateurs d’attractivité ou de dévelop-
pement durable sont complémentaires, et appropriées à diverses problématiques.
Il est intéressant de constater que les critiques sur les indicateurs d’attractivité et de
développement durable peuvent être traitées ensemble, comme cela vient d’être fait. Dès
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)
ceci en évidence, un échantillon de 30 pays a été choisi, et ceux-ci ont été classés en
fonction de leur position selon divers indicateurs d’attractivité (tableau 3) et d’autres
indicateurs de développement durable (tableau 4). L’annexe 2 met alors en évidence les
différences entre les deux types de classement. On peut y voir que de manière générale,
les pays développés chutent en passant du classement en matière d’attractivité à celui
relatif au développement durable : par exemple, les Etats-Unis, classés premier au WCY,
perdent 15 places si l’on considère l’Épargne Véritable, 16 au classement ESI, et même 28
si l’on parle d’Empreinte Écologique ! En revanche, et toujours selon une tendance géné-
rale, les PMA ou PVD sont meilleurs en termes de développement durable que d’attracti-
vité. Ainsi, l’Afrique du Sud, pays peu attractif, a une faible empreinte écologique, ou la
Chine, classée 16e au WCY, se retrouve 1re en termes d’Épargne Véritable. Notons tout de
même, que pour certains pays, comme l’Allemagne, la France ou les Pays-Bas, on trouve
une certaine constance dans les classements. Nous pouvons ici utiliser le coefficient de
Spearman, qui indique le degré de liaison existant entre le classement des pays selon
l’attractivité et leur classement selon le développement durable (annexe 2, tableau 6).
Analysons par exemple les classements relevant du WCY et de l’Empreinte Écologique :
le coefficient de corrélation de -0,45 est significatif, ce qui révèle une relation négative
entre les performances en termes d’attractivité et celles en termes de développement
durable. Ceci va dans le sens de ce qui a été remarqué précédemment : de manière géné-
rale, plus les pays sont développés (donc, globalement, attractifs), plus leurs empreintes
écologiques ont de chance d’être mauvaises.
Toutes ces différences ne sont pas étonnantes dans le sens où, parfois, les indicateurs
mesurent des phénomènes très différents, voire même opposés. En effet, il n’est pas sur-
prenant qu’un pays sous-développé possède, de ce fait, une attractivité faible, et dans
le même temps, une faible empreinte écologique : l’activité dans ce pays va être très
restreinte, et donc le « besoin » en ressources naturelles moindre, tout comme les pollu-
tions, qu’elles soient domestiques ou industrielles. Le rapprochement entre attractivité et
développement durable semble donc pertinent, il permettrait ainsi d’englober totalement
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)
que pose la grande richesse des tableaux et de synthétiser les informations abondantes et
censément pertinentes en un chiffre unique (Commission Stiglitz, 2009). Mais il s’agirait
alors de trouver un agrégateur cohérent. Plusieurs pistes sont à explorer : la méthode
d’agrégation pourrait reposer sur un modèle d’équilibre général calculable (voir notam-
ment Kretschmer et Peterson, 2008 ; Le Cacheux et Touzé, 2002) ou sur une approche
multicritère (voir notamment Arrow et Raynaud, 1986 ; Fleurbaey et Gaulier, 2007 ;
Munda, 2007). L’indicateur devra également être clair dans ses buts et ses finalités. Il
doit permettre d’analyser les points forts et les points faibles d’un territoire en matière
d’attractivité durable, mais également aider les décideurs à faire progresser le territoire :
un véritable plus serait de mettre en lumière les priorités d’actions, ceci constituant une
des limites, à la fois des tableaux de bord et des indices composites. Pour faire face à ce
problème de multitude de variables, il semble nécessaire de construire un léger tableau de
bord, avec un petit nombre d’indicateurs. Dans un second temps, il s’avérerait judicieux
que le contenu du tableau de bord ait une déclinaison (par exemple : axes, thèmes et sous-
thèmes). Concernant les données, il parait pertinent de combiner des sources statistiques
et des données issues d’enquêtes, les deux approches ayant leur intérêt et se complétant.
Enfin, notons que l’indicateur doit être mesurable, et il serait intéressant qu’il le soit à
l’échelle régionale, qui parait être un échelon territorial intéressant en matière de déve-
loppement durable.
Au niveau conceptuel, comme cela a déjà été souligné, l’indicateur d’attractivité
durable doit englober les trois, voire quatre, pôles du développement durable. Ainsi, dans
ce tableau de bord, devront être évoqués le bien-être des hommes (pôle social, pôle éco-
nomie et pôle culture), l’attractivité du territoire (pôle économie principalement) et la
durabilité du développement (pôle environnement).
4. Conclusion
Chaque année, les territoires, généralement les Etats, font l’objet de classements qui
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)
durable idéal se présenterait sous forme de tableau regroupant un petit nombre d’indica-
teurs, mettrait en évidence les points forts et les points faibles du territoire, permettrait
aux décideurs de choisir des actions à mettre en place et serait adaptable au niveau régio-
nal. Pour être encore plus pertinent, notamment au niveau de la comparabilité, il serait
judicieux de compléter ce tableau de bord par un indice composite, suivant une méthode
novatrice d’agrégation. Concernant les données, il semble intéressant de combiner don-
nées statistiques et données issues d’enquêtes. Enfin, et c’est fondamental, le tableau
de bord devra englober les quatre pôles du développement durable : économie, social,
environnement et culture.
Une dimension planétaire
Un débat plus large mériterait également d’être lancé concernant la dimension plané-
taire d’une telle problématique –indicateurs, développement durable et attractivité. En
effet, concernant notamment le volet environnement du développement durable, certaines
variables doivent être mesurées globalement, comme le réchauffement climatique, alors
que d’autres s’évaluent nationalement, voire plus localement (la qualité de vie, de l’air, de
l’eau, etc.). Parfois même, ce n’est pas le pollueur qui est pollué : par exemple, le réchauf-
fement climatique est un phénomène planétaire, provoqué notamment par les émissions
de CO2, produites inégalement par les différents pays, et pourtant, ce ne sont pas forcé-
ment les plus pollueurs qui subissent le plus les conséquences du changement climatique
(Commission Stiglitz 2009). L’attractivité doit également être réfléchie de manière glo-
bale. La question est la suivante : doit-on voir seulement dans le phénomène d’attracti-
vité la capacité à attirer les investissements sur son territoire plutôt que sur un autre, ou
également considérer que chacun peut augmenter son potentiel de croissance sans nuire
à celui des autres (Hatem et Mathieu, 2007) ? L’attractivité, notion relative comme cela a
été expliqué, peut également être vue comme un jeu coopératif. Le lien avec le développe-
ment durable est évident lorsque l’on considère que la coopération peut prendre la forme
d’une association entre attractivité et « bonnes pratiques » (Hatem et Mathieu, 2007).
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)
www.stiglitz-sen-fitoussi.fr
Costantini V., Monni S., 2004, Sustainable human development for European Countries, Paper for the 4th
international conference on the capability approach: enhancing human security, University of Pavia, Italy.
Crozet M, T. Mayer, J.-L. Mucchielli, 2003, «Comment les firmes s’agglomèrent-t-elles ?» in Les
Investissements Directs de la France dans la Globalisation : mesure et enjeux. Actes des Colloques
Banque de France, Mars 2003.
Cushman&Wakefield, 2007, European Cities Monitor 2007.
Daly H. et Cobb J. Jr, 1989, For the Common Good : Redirecting the Economy Toward Community, the Environment
and a Sustainable Future, Boston, Beacon Press.
Ernst and Young, 2008, Ernst’s et Young’s 2008 European Attractiveness Survey: An open world .
Eurostat, 2007, Measuring progress towards a more sustainable Europe, 2007 monitoring report of the EU
sustainable development strategy.
Ewing B., A. Reed, S.M. Rizk, A. Galli, M. Wackernagel, and J. Kitzes, 2008, Calculation Methodology for the
National Footprint Accounts, 2008 Edition, Oakland: Global Footprint Network.
Fleurbaey M., Gaulier G., 2007, International Comparisons of Living Standards by Equivalet Incomes, Working
Papers, 2007-03, CEPII research center.
Fujita M., Krugman P. et Venables A.J., 1999, The Spatial Economy: Cities, Regions and International Trade,
Cambridge, MA, MIT Press.
Gadrey J. et Jany-Catrice F., 2005, Les nouveaux indicateurs de richesse, Editions La Découverte, Collection
« Repères ».
Gadrey J., Ruyters C. et Laffut M., pour le CR NPDC et l’IWEPS, 2006, Des indicateurs régionaux de
développement humain dans le Nord-Pas-De-Calais et en Wallonie, Etudes Prospectives Régionales N°10.
Graymore M., Sipe G., Rickson R., 2008, Regional sustainability: how useful are current tools of sustainability
assessment at the regional scale?, Ecological Economics 67 (2008), 362-372.
Hamilton Kirk, 2000, Genuine Savings as a Sustainability Indicator, Environment Department Papers 22744,
paper n°77, Environmental Economics Series, The World Bank.
Hartwick J.M, 1990, Natural resources, national accounting and economic depreciation, Journal of Public
Economics 43, 291-304.
Hatem F. 2004a, Investissement international et politiques d’attractivité, Economica, Paris.
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)
Annexes
ys/
Methode de calcul
Ratio de la part des IDE reçus dans les IDE mondiaux, rapporté à la part du PIB
national dans le PIB global
Les questions de l’enquête portent sur l’intérêt des dirigeants à investir sur tel
territoire (très intéressé, intéressé, peu intéressé, pas intéressé), exceptés ceux
situés sur le territoire concerné. On obtient donc des résultats situés sur une échelle
allant de 0 (= pas attractif) à 3 (= très attractif). La valeur finale de l’Indice de
Confiance est donc la moyenne des notes obtenues par chaque pays.
Rapport regroupant les variables à travers 10 thèmes. Les variables sont pondérées
à l’intérieur de chaque thème. L’indice correspond à la moyenne des classements
sur les 10 thèmes étudiés. Chaque thème est affecté d’un même coefficient.
208 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223
Tableaux d’Indicateurs
À chaque variable correspond une note située entre 0 et 1, sachant que 0 correspond à
la valeur la plus faible rencontrée, 1 la plus forte, les autres se situant de fait entre 0 et
1. L’Indice d’IDE potentiels est alors la moyenne, sans pondération, de ces 12 indices
Moyenne des notes (données sur une échelle allant de 0 à 100, selon une
méthode de calcul propre à chaque unité) attribuées à dix piliers (chacun ayant
le même poids)
Les enquêtes, réalisées par l’institut CSA auprès d’un panel représentatif de 834
hommes d’affaires, font ressortir à la fois le classement des critères d’attractivité,
et des pays pour chaque critère.
Methode de calcul
Une enquête est menée en ligne auprès de 17 000 consommateurs, lesquels sont
interrogés sur leurs comportements en matière de consommation d’énergie, leur
logement, leurs modes de transports, leur alimentation, leur utilisation de produits
« verts », leurs attitudes vis-à-vis de l’environnement et leurs connaissances en
matière de problèmes environnementaux.
210 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223
Indices composites
Indices de Bien-Être
IDH PNUD 4 170
Indices de Durabilité
Indice de Soutenabilité Universités de Yale 76 146
Environnementale et de Columbia
Forum Economique
Mondial
Centre Commun
de Recherche de
la Commission
Européenne
Revue Nature
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 211
L’évaluation est basée sur des tendances et des conditions de vie associées à des
indicateurs tels que le taux de criminalité, la participation aux activités culturelles,
la santé, l’éducation, les revenus, l’offre de logement, le chômage, la qualité de
l’eau, de l’air, et les espaces verts
GDP
– dépréciation du capital naturel
- émissions polluantes
IDH
+ Indice de Pauvreté Humaine
+ Indice de Participation des Femmes
Cet indice évalue et classe les pays en fonction de leur aptitude à préserver
durablement l’environnement, dans une démarche « benchmarking » : c’est-à-dire
que toutes les mesures sont relatives. L’indice est une moyenne de 21 indicateurs.
212 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223
Indicateurs de Stocks
Tableaux d’Indicateurs
Les indicateurs sont basés sur 10 thèmes divisés en sous thèmes pour organiser
la liste de manière à refléter les objectifs opérationnels et les actions contenus dans
la Stratégie de Développement Durable. Parmi tous les indicateurs proposés par
la Commission Européenne, les Etats Membres choisissent leurs indicateurs phares.
Afrique du Sud 27 23 12 25
Allemagne 12 7 7 15
Autriche 13 15 9
Australie 6 13 8 8
Belgique 18 16
Brésil 24 27 5 27
Canada 7 9 10 6
Chine 16 19 1 26
Danemark 4 5 5
Espagne 23 21 18
Etats-Unis 1 2 3 3
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)
France 19 14 9 16
GB 17 11 4 11
Grèce 30 30 21
Inde 21 26 2 28
Irlande 15 18 4
Italie 29 25 19
Japon 14 8 11 20
Luxembourg 11 17
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 215
25 26 23,0 5,5 25
15 16 12 12,0 3,7 12
21 17 15,0 4,5 15
23 13 10 11,6 5,7 10
13 28 9 19,0 9,7 24
10 5 7,8 2,1 8
14 27 2 15,0 10,4 16
5 8 5,4 1,5 5
16 19 19,4 2,7 19
20 1 1 4,4 6,9 2
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)
19 15 4 13,7 5,5 15
9 14 3 9,9 5,0 11
28 20 25,8 4,9 28
27 29 5 19,7 11,4 26
2 10 9,8 6,9 10
26 18 11 21,3 6,6 22
29 12 7 14,4 7,7 12
1 9 9,5 6,6 10
216 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223
Mexique 26 27 13 23
Norvège 10 12 13
Pays-Bas 9 10 7
Pologne 25 24 14 22
Portugal 22 22 17
République
Tchèque 20 20 15 14
Russie 28 29 6 24
Singapour 2 3 1
Suède 5 4 10
Suisse 3 1 2
*on utilisera ici l’étude d’Ernst et Young portant sur les capitales économiques concurrentes à Paris
Sources: IMD; World Economic Forum, AT Kearney, Banque Mondiale, Ernst et Young.
Tableau 4 : Classement d’un échantillon de pays selon divers indicateurs de développement durable
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)
Afrique du Sud 29 23 20 2
Allemagne 19 12 12 10
Autriche 14 6 6 15
Australie 2 8 18 27
Belgique 16 27 5 18
Brésil 27 7 11 4
Canada 3 4 13 26
Chine 28 28 1 3
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 217
22 25 13 21,3 5,9 23
17 4 11,2 4,8 12
4 11 8,2 2,8 9
18 21 20,0 2,3 21
24 24 6 20,1 9,9 24
7 3 8 4,0 2,8 3
3 2 4,8 3,1 4
12 7 5,0 4,5 3
tes à Paris
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)
7 12,0 4,4 12
10,3 4,9 10
9 12,8 9,8 9
16,5 9,0 17
2 10,2 10,0 7
13 11,8 9,3 13
3 12,6 14,1 3
218 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223
Danemark 13 10 28
Espagne 12 21 8 22
Etats-Unis 11 17 16 29
Finlande 10 1 7 18
France 9 14 15 19
GB 15 18 17 20
Grèce 20 19 23
Inde 30 25 19 1
Irlande 4 9 3 24
Italie 18 20 11 12
Japon 7 11 4 13
Luxembourg 17
Mexique 25 24 10 5
Norvège 1 2 25
Pays-Bas 8 16 4 8
Pologne 24 26 14 7
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)
République Tchèque 23 22 7 21
Russie 26 13 21 6
Singapour 21 2 9
Suède 5 3 9 17
Suisse 6 5 16
17,0 9,6 13
6 13,8 7,4 12
14 17,4 6,9 16
10 13,4 4,0 14
11 16,2 3,4 17
20,7 2,1 20
1 15,2 13,5 19
15,3 4,4 15
12 9,4 3,8 11
17,0 17
4 13,6 10,2 10
9,3 13,6 2
9,0 5,0 8
17,8 8,9 19
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)
5 14,2 9,2 13
10,7 9,6 9
8 8,4 5,4 8
9,0 6,1 6
220 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223
Tableau 5 : Comparaison, sur un échantillon de pays, de leur performance selon les indicateurs
d’attractivité et les indicateurs de D.D.
Les pays surlignés en gris clair et en en gris foncé présentent un écart conséquent entre leur
classement en termes d’attractivité et développement durable, les premiers étant nettement mieux
classés en matière d’attractivité, les seconds en matière de développement durable. En gras les
pays pour lesquels la différence est minime, en italique ceux pour lesquels les classements sont les
mêmes ou presque, à plus ou moins un rang près
Allemagne 12 12 0,0
Autriche 15 10 4,8
Australie 12 13 -1,2
Belgique 11 17 -5,5
Brésil 19 10 8,8
Canada 8 12 -4,0
Chine 15 13 2,4
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)
Espagne 19 14 5,6
Etats-Unis 4 17 -13,0
Finlande 8 9 -1,0
France 14 13 0,3
GB 10 16 -6,3
Grèce 26 21 5,1
Inde 20 15 4,5
Irlande 10 10 -0,2
Italie 21 15 6,1
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 221
Japon 14 9 5,0
Luxembourg 10 17 -7,5
Mexique 21 14 7,7
Norvège 11 9 1,9
Pays-Bas 8 9 -0,8
Pologne 20 18 2,1
Portugal 20 16 4,0
République_Tchèque 16 18 -2,1
Russie 20 14 5,9
Singapour 4 11 -6,7
Suède 5 8 -3,6
Suisse 5 9 -4,0
1 -0,449
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)
Afrique du Sud 27 2 25
Allemagne 12 10 2
Autriche 13 15 -2
Australie 6 27 -21
222 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223
Belgique 18 18 0
Brésil 24 4 20
Canada 7 26 -19
Chine 16 3 13
Danemark 4 28 -24
Espagne 23 22 1
Etats-Unis 1 29 -28
Finlande 8 18 -10
France 19 19 0
GB 17 20 -3
Grèce 30 23 7
Inde 21 1 20
Irlande 15 24 -9
Italie 29 12 17
Japon 14 13 1
Mexique 26 5 21
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)
Pays-Bas 9 8 1
Pologne 25 7 18
Portugal 22 11 11
République Tchèque 20 21 -1
Russie 28 6 22
Singapour 2 9 -7
Suède 5 17 -12
Suisse 3 16 -13
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 223
p-values :
Sources: IMD, World Economic Forum, AT Kearney, Banque Mondiale, ErnstetYoung, UNDP, Yale, Banque
Mondiale, WWF, National Geographic.
Les calculs sont réalisés par l’auteur.
© Lavoisier | Téléchargé le 25/10/2020 sur www.cairn.info (IP: 41.248.34.64)