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REVUE DE LITTÉRATURE SUR LES INDICATEURS D'ATTRACTIVITÉ ET DE

DÉVELOPPEMENT DURABLE : VERS UN INDICATEUR D'ATTRACTIVITÉ


DURABLE

Anne Musson

Lavoisier | « Géographie, économie, société »

2010/2 Vol. 12 | pages 181 à 223


ISSN 1295-926x
ISBN 9782743013257
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-geographie-economie-societe-2010-2-page-181.htm
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géographie
économie
Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223
société

Revue de littérature sur les indicateurs d’attractivité


et de développement durable :
Vers un indicateur d’attractivité durable
Survey of attractiveness and sustainable
development indicators
Towards an indicator of sustainable attractiveness
Anne Musson
Centre d’Analyse Théorique et de Traitement des Données économiques,
Université de Pau et des Pays de l’Adour
Aménagement, Développement, Environnement et Société, Université Bordeaux III
Laboratoire d’Analyse et de Recherche en économie et Finance Internationale,
Université Bordeaux IV
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Résumé
Dans un contexte de crise économique mondiale, doublée d’une crise écologique, l’attractivité des
territoires est plus que jamais d’actualité : les pays développés cherchent à soutenir au maximum
les entreprises et éviter les délocalisations. Dans le même temps, les gouvernements doivent com-
poser avec les pressions citoyenne et scientifique qui invitent à prendre en compte, de plus en plus,
au cœur d’un système capitaliste, le bien-être des individus et l’environnement. Pour ces raisons,
il paraît intéressant de rapprocher les mesures d’attractivité des territoires et de développement
durable. Cependant, ces mesures sont imparfaites, et avant tout, il convient de faire un bilan de
celles-ci, de leurs atouts et de leurs limites. Au préalable nous discuterons du rapprochement des

*
Adresse email : anne.musson@etud.univ-pau.fr
doi:10.3166/ges.12.181-223 © 2010 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.
182 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223

notions d’attractivité et de développement durable, puis les indicateurs d’attractivité et de dévelop-


pement durable seront décrits et il sera expliqué de quelle façon ils peuvent être évalués (partie 1).
Les méthodologies de construction seront alors analysées (partie 2). Enfin, il sera étudié comment
l’on pourrait construire, idéalement, un indicateur d’attractivité durable (partie 3).
© 2010 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

Summary
In this context of global economic crisis, coupled with an ecological one, attractiveness of the
region is more topical than ever, but at the same time, governments must deal with citizen and
scientist pressures about well-being of individuals and the environment. Because of this, it seems
interesting to compare measures of attractiveness of territories and sustainable development and
build a new one, an indicator of sustainable attractiveness. In introduction, we connect both con-
cepts of sustainable development and attractiveness. Then, indicators of attractiveness and indica-
tors of sustainable development are described and we discuss how they can be assessed (Part 1).
Next, methods of construction are analyzed (Part 2) and we finally examine how we could build,
ideally, an indicator of sustainable attractiveness (Part 3).
© 2010 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

Mots Clés : Indicateurs, Attractivité, Développement Durable, Indices synthétiques, Tableaux


de bord, Territoires.
Keywords: Indicators, Attractiveness, Sustainable Development, Composite Index, Dashboard
Territories.

Chaque année, les territoires (pays, régions) sont évalués à plusieurs titres par divers
bureaux de consulting ou organisations internationales. Parmi d’autres thèmes, les exper-
tises peuvent concerner l’attractivité ou le développement durable. Ainsi, des organisa-
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tions telles que le Forum économique mondial, AT Kearney, l’ONU (Organisation des
Nations Unies) ou encore l’IMD (International Institute for Management Development),
entre autres, s’attachent à classer les pays selon leur niveau d’attractivité vis-à-vis des
entreprises, c’est-à-dire leur « capacité à fournir, grâce à leurs ressources, des conditions
d’implantations plus intéressantes que celles des territoires concurrents pour les projets
mobiles » (Hatem, 2004a). Ces mêmes organismes, par exemple l’OCDE (Organisation de
Coopération et de Développement Economique), ou d’autres, différents, tels que le WWF
(World Wildlife Fund), ainsi que des chercheurs indépendants, comparent les territoires
sous un autre angle : celui du développement durable. Ils évaluent alors leur capacité à
faire face aux besoins des générations présentes sans compromettre ceux des générations
futures (Brundtland, 1987). Si les deux concepts, attractivité et développement durable
paraissent très différents à première vue, ils constituent pourtant deux notions inhérentes
à la vie et au dynamisme d’un territoire. En effet, la compétition que se livrent les terri-
toires pour attirer le plus d’investissements possible s’est traduit ces dernières décennies
par une course au «  moins-disant  »  : le moins-disant fiscal, le moins-disant social ou
encore le moins-disant environnemental. Ce jeu non-coopératif est par essence-même
et à travers ses conséquences en totale opposition avec une politique de développement
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 183

durable. Celle-ci se traduirait, au contraire, non pas par une concurrence exacerbée des
territoires mais par la prise en compte par chaque territoire des conséquences de ses actes
sur le reste du monde : cela est particulièrement vrai en matière de pollution atmosphé-
rique. Dans un contexte classique de théorie des jeux, la coopération permettrait alors de
stopper la course à la déréglementation, et, dès lors, de ne plus opposer les soutenabilités
sociale et environnementale à une attractivité élevée. Au-delà de cette notion de soutena-
bilité, l’association du développement durable à l’attractivité permettrait la construction
d’une attractivité durable, au sens premier et littéral du terme. En effet, si une attractivité
classique basée sur une compétitivité-prix semble être efficace à court-terme, une attrac-
tivité long-terme, ou durable, se baserait plus sur des critères de performances hors-prix,
tels que la qualité de la main d’œuvre, l’environnement des affaires, les infrastructures
modernes ou encore la culture de l’innovation. L’attractivité durable permettrait alors
au territoire de non seulement préserver les investissements acquis mais également de
s’assurer d’une attractivité pérenne grâce aux activités innovantes déjà installées et au
dynamisme qu’elles créent, aidées par l’environnement des affaires adapté. On se situe
alors bien dans le prolongement du rapport Bruntland (1987) qui définissait le dévelop-
pement durable comme « un processus de transformation dans lequel l’exploitation des
ressources, la direction des investissements, l’orientation des techniques et les change-
ments institutionnels se font de manière harmonieuse et renforcent le potentiel présent et
à venir permettant de mieux répondre aux besoins et aspirations de l’humanité ». Notre
démarche s’inscrit également parfaitement dans les réflexions menées par la Commission
Stiglitz1 (2009). En effet, cette dernière estime que le système statistique « doit davantage
mettre l’accent sur la mesure du bien-être de la population que sur celle de la production
économique, et qu’il convient de surcroît que ces mesures du bien-être soient resituées
dans un contexte de soutenabilité ». De la même manière, la mesure de l’attractivité doit
prendre en compte la qualité de vie de la population locale, son bien-être, et évaluer le
bon état de l’environnement. Il ne s’agit donc pas ici de traiter les problèmes environne-
mentaux et sociaux comme des effets externes à l’économie et à l’attractivité, mais bien
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comme parties d’un tout que constituerait l’attractivité durable.
Conformément à notre premier constat, et cela sera exposé plus longuement dans le corps
de l’article afin de démontrer l’intérêt de l’émergence de la notion d’attractivité durable, ce
qui constitue la première interrogation essentielle de cet article, les classements issus des
indicateurs en termes de développement durable et en termes d’attractivité indiquent des
résultats opposés : un bon score en matière d’attractivité correspond de manière générale à
un mauvais classement en termes de développement durable, et inversement. Or, si l’on doit
aujourd’hui réfléchir en termes d’attractivité durable, c’est maintenant la performance des
territoires en cette matière qu’il faut mesurer : il est nécessaire de construire un indicateur
d’attractivité durable. Le décideur public ne doit plus dissocier les performances sociales
et environnementales et l’efficacité économique, mais il doit au contraire bien comprendre
qu’il faut concilier les trois pour construire une performance globale. Ainsi, comme il le fai-
sait auparavant en matière d’attractivité et de développement durable, à travers de multiples
indicateurs existants (partie 1), le décideur public a besoin de mesurer les progrès de son ter-

1
Commission sur la Mesure de la Performance Economique et du Progrès Social – mise en place en France
en 2007 et présidée par J.Stiglitz et A. Sen, dans la suite désignée par : Commission Stiglitz, 2009.
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ritoire et de comprendre comment améliorer son attractivité durable à travers un indicateur.


La deuxième question essentielle que pose cet article est alors de savoir comment construire
cet indicateur. En effet, il n’existe pas de méthodologie idéale et incontestée pour ce faire.
Chaque méthode de construction impose des contraintes, présente des intérêts et des limites
et s’adapte précisément à un type de sujet. Il convient donc, dans un premier temps, d’ana-
lyser les différentes méthodologies, ceci pouvant être fait à travers leurs aspects techniques
et leur capacité à être utilisés politiquement (Gadrey et Jany-Catrice, 2005) ou à travers
la grille de lecture proposée par l’IFEN (2008) (partie 2). Dans un deuxième temps, il est
nécessaire de mettre en relief ces méthodologies et leurs caractéristiques préalablement
expliquées avec notre sujet afin de définir la méthode de construction idéale pour l’indica-
teur d’attractivité durable. Il s’agira alors de déterminer ce que l’on veut mesurer par notre
indicateur et quelles finalités lui seront attribuées (partie 3).

1. État des lieux des indicateurs existants et des méthodes d’évaluation

Au préalable d’une proposition de construction d’un indicateur d’attractivité durable,


il appartient tout d’abord d’évoquer l’existant en matière d’indicateurs d’attractivité (par-
tie 1.1) et d’indicateurs de développement durable (partie 1.2). Les indicateurs seront
décrits par type de construction et leurs principales caractéristiques sont exposées dans
les tableaux de l’annexe 1.

1.1. Les indicateurs d’attractivité

1.1.1. Indicateurs simples


Afin de décrire l’attractivité d’un territoire, certaines organisations choisissent un indi-
cateur, un seul, celui qu’ils jugent le plus caractéristique du concept. Ainsi, la Conférence
des Nations Unies pour le Commerce et de Développement (CNUCED) publie l’Indice de
Performance des IDE qui classe les pays selon les IDE reçus relativement à leur taille, et nous
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informe donc sur l’attractivité du pays vis-à-vis des investisseurs étrangers, mais non sur la
raison de celle-ci. Si cette raison est fiscale, alors peut-être que l’Indice de Misère Fiscale2,
calculé par Forbes3 (ou de bonheur fiscal, pour les pays à très faible taxation) le révélera.
À l’opposé de ce type de mesure de l’attractivité, consistant en un indicateur unique,
certaines organisations, les mêmes parfois, construisent des indicateurs qui, en fait, sont la
combinaison de nombreux autres, imbriqués de telle façon à ce qu’ils ne fassent plus qu’un.

1.1.2. Indices c omposites


Le premier des indices composites d’attractivité (également le plus médiatique) est sans
conteste l’Indice de Compétitivité Mondiale, calculé chaque année par l’IMD Lausanne.
Celui-ci fait l’objet d’un rapport annuel, le « World Competitiveness Yearbook », dans

2
L’auteur a choisi de conserver la traduction « Indice de misère fiscale » pour la tournure anglophone ori-
ginale « Tax Misery Index » exprimée par Forbes. Celle-ci est en effet couramment réalisée, notamment par le
journal « Les Echos », et elle exprime bien l’idée selon laquelle Forbes considère la taxation comme un handi-
cap sans nuance pour l’attractivité d’un territoire.
3
www.forbes.com
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 185

lequel sont évaluées les performances de 57 pays en matière d’attractivité à travers 4


thèmes principaux : la performance économique, l’efficacité du gouvernement, l’effica-
cité des affaires et les infrastructures. De cette manière, l’IMD « classe et analyse la capa-
cité des pays à créer et à maintenir un environnement dans lequel les entreprises peuvent
être compétitives »4
L’autre indice de «  référence  » est celui du World Economic Forum (WEF), et est
connu sous le nom de l’Indice de Compétitivité Global/Mondial (GCI). Cette organisa-
tion internationale indépendante définit la compétitivité comme « l’ensemble des insti-
tutions, des politiques et des facteurs déterminant le niveau de productivité d’un pays »
(World Economic Forum, 2009), cela même définissant son attractivité.
AT Kearney, cabinet privé de conseil en stratégie et management, selon le même principe
d’agrégation des données, propose un calcul différent pour mesurer l’attractivité. En effet,
pour calculer l’Indice de Globalisation, trois grands piliers sont dessinés : intégration écono-
mique, connectivité technologique et engagement politique (AT Kearney, 20065).
AT Kearney construit également un autre indice, issu d’enquêtes, appelé l’Indice de
Confiance. Les enquêtes sont réalisées auprès des responsables des 1000 sociétés les plus
importantes du monde, représentants 47 pays et 24 industries différentes (AT Kearney,
2005). Les questions portent sur l’intérêt des dirigeants à investir sur tel ou tel territoire.
La Banque Mondiale publie chaque année le médiatique Doing Business, qui s’at-
tache à mesurer, à travers pas moins de 8967 indicateurs, la réglementation des affaires
dans 183 pays. Cette série de rapports annuels est censée informer les entrepreneurs sur
les réglementations nationales qui facilitent ou compliquent la vie d’une entreprise. Dix
thèmes sont ainsi abordés, et à travers ceux-ci et les indicateurs qu’ils contiennent, la
Banque Mondiale a pour objectif d’analyser les résultats économiques, de déterminer
quelles réformes ont été ou seront efficaces, où et pourquoi, le tout en comparant les pays.
Les données utilisées pour construire les indicateurs sont issues d’enquêtes, le question-
naire reposant sur l’étude de cas (World Bank, 2009).
La CNUCED, à côté de l’Indice de Performance des IDE, construit également son
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indicateur composite d’attractivité, dans le cadre de la publication annuelle du World
Investment Report (WIR). Cependant, l’indicateur, appelé Indice d’IDE potentiels,
n’est pas réactualisé tous les ans. Ainsi, 12 variables sont prises en compte pour mesu-
rer l’attractivité potentielle d’un territoire vis-à-vis des investisseurs étrangers  : entre
autres, le PIB par habitant, l’énergie commerciale utilisée, les dépenses de Recherche et
Développement dans le PIB, la proportion d’étudiants de 3e cycle, etc. (UNCTAD, 2002).
Dans un tout autre genre, l’Heritage Foundation (« think tank » américain conserva-
teur) rend chaque année public l’Indice de Liberté Economique. Selon cette institution,
l’indice permet la mesure d’une croissance économique durable et donc d’une attractivité
du territoire pour les entreprises, d’autant que cet indice est non seulement corrélé avec la
performance économique pure, mais également avec le développement social et humain
et le respect de l’environnement (Heritage Foundation, 2009).
Autre cabinet privé, Cushman&Wakefield, note chaque année les principales villes
européennes (une trentaine), économiquement parlant, dans l’  «  European Cities

4
www.imd.ch/wcy09
5
www.atkearney.com, www.foreignpolicy.com
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Monitor  ». Le classement général est obtenu en croisant celui des critères d’attracti-
vité et celui des villes pour chaque critère. Ces classements sont donc obtenus par des
enquêtes, réalisées par la SOFRES, celle-ci interviewant un échantillon représentatif de
500 entreprises parmi les 15000 plus importantes d’Europe, provenant de 9 pays diffé-
rents (Cushman&Wakefield, 2007).
De manière très similaire, Ernst&Young, l’un des principaux cabinets privés d’audit
mondiaux, analyse chaque année l’ « attractivité perçue » des pays européens et de ses
principaux concurrents. Les enquêtes sont réalisées par l’institut CSA, desquelles res-
sortent à la fois le classement des critères d’attractivité, et des pays pour chaque critère
(Ernst & Young, 2008).
Beaucoup plus ciblé, l’Indice de Corruption de Transparency International, évalue
chaque année la corruption affectant les administrations publiques et la classe politique de
180 pays, telle que la perçoivent les responsables d’entreprise et les experts (Transparency
International, 2008).
Tous ces indicateurs, simples et composites, sont construits majoritairement grâce à
des données statistiques, tandis que d’autres, et cela a été souligné lorsque tel était le
cas, tirent leurs informations d’enquêtes. En utilisant différentes méthodes de recueil
de données, tous les indicateurs ou indices décrits jusqu’à maintenant ont fait en sorte
de n’obtenir qu’un seul chiffre final, permettant de classer globalement les pays. Deux
exceptions à cette tendance générale peuvent être relevées, où les résultats n’apparaissent
que sous forme de tableaux, sans indicateur synthétique : ils vont être brièvement décrits.
La construction sous forme de tableaux de bord, ou ensemble d’indicateurs, implique
de compiler ou de classer une série d’indicateurs ayant un lien direct ou indirect avec le
concept considéré (Commission Stiglitz, 2009).

1.1.3. Tableaux d’indicateurs


Depuis le lancement de la Stratégie de Lisbonne en 2000, la Commission Européenne
délivre chaque année le « Benchmarking Policy Enterprise » qui présente, à travers 41 indi-
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cateurs, l’attractivité pour les entreprises des pays membres de l’UE. Ces indicateurs sont
regroupés en 9 thèmes et les sources sont essentiellement des statistiques quantitatives (effec-
tuées par Eurostat) : en effet, seule la variable « esprit d’entreprise » est issue d’une enquête
(Commission Européenne, 2004). En fait, ce benchmarking est le regroupement de trois autres
études plus spécifiques : le tableau de bord des entreprises, le tableau de bord de l’innovation
et les indicateurs structurels6. La Commission Européenne se garde donc de livrer un score
global d’attractivité, mais préconise plutôt la comparaison sur des critères précis.
C’est également le cas de l’AFII (Agence Française pour les Investissements Internationaux),
qui, avec son homologue allemande, propose un tableau de l’attractivité dans le but de compa-
rer la performance en termes d’attractivité des 27 pays de l’UE avec leurs principaux concur-
rents (États-Unis, Japon, Brésil, Russie, Inde et Chine). Ce tableau donne une vue d’ensemble
de l’attractivité autour de 60 indicateurs, dont les données sont issues d’organismes statis-
tiques reconnus, regroupés en 7 thèmes principaux (AFII et Invest in Germany, 2008).
L’objet de cet article étant le rapprochement entre les indicateurs d’attractivité et les
indicateurs de développement durable, on pourrait justement se demander si les classe-

6
http://europa.eu/legislation_summaries/regional_policy/management/g24225_fr.htm
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 187

ments en termes d’attractivité coïncident avec ceux effectués en termes de développement


durable. Afin d’argumenter une réponse, à l’image de ce que venons de faire concernant
les indicateurs d’attractivité, vont maintenant être étudiés les principaux indicateurs de
développement durable existants.

1.2. Les indicateurs de développement durable

1.2.1. Indices composites


À l’image des indicateurs d’attractivité, pour des raisons de simplification qui ouvrent
la porte à un plus fort écho, de nombreux indicateurs de développement durable sont
synthétiques, construits en agrégeant d’autres indicateurs de base : ce sont des indices
composites.
• Indices composites intégrant le principe de bien-être
Le premier d’entre eux est sans nul doute l’IDH, Indice de Développement Humain,
publié par le Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD), et dont le
succès est notamment imputable à l’un de ses créateurs, Amartya Sen, Prix Nobel d’Éco-
nomie en 1998. Cet indice, dont le résultat se situe entre 0 (exécrable) et 1 (excellent) s’ar-
ticule autour de trois autres indices reflétant la santé/longévité, le niveau d’éducation et le
niveau de vie, le tout étant une moyenne de seulement quatre indicateurs (UNDP, 2009).
Prescott-Allen (2001), lui, évalue le bien-être en se basant sur un ensemble large d’in-
dicateurs (près d’une centaine), qu’il regroupe tout d’abord en deux indices : l’indice de
bien-être humain (IBH) et l’indice de bien-être de l’écosystème (IBE). En regroupant
ces derniers dans un « baromètre de durabilité », on obtient alors l’indice de bien-être
(IB). Cette méthode a été reprise par la région Ile-de-France qui a ainsi construit pour
elle-même des indicateurs de développement durable, en croisant et pondérant une qua-
rantaine d’indicateurs relatifs à la dimension humaine (pour former un indice de bien-être
humain) et une cinquantaine d’indicateurs relatifs à l’environnement (pour former un
indice du bien-être de l’écosystème). L’association de ces deux indices forme un indice
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de bien-être qui caractérise le niveau des menaces et les conséquences du développement
sur la qualité de l’environnement (IAURIF, 2007).
Des approches plus ciblées existent également, mettant complètement de côté la notion
de soutenabilité. Ainsi sont les indices de Qualité de Vie, construits notamment par le
CCHC (Indice Colorado, Colorado Center for Healthy Communities). L’évaluation est
basée sur des tendances et des conditions de vie associées à des indicateurs tels que le taux
de criminalité, la participation aux activités culturelles, le chômage, la qualité de l’eau,
de l’air, les espaces verts, etc. (Graymore, Sipe et Rickson, 2008). Dans une approche
similaire, l’OCDE a présenté, dans son rapport sur l’Etat de l’Environnement, en 1993,
une méthode pour mesurer la Santé de l’Ecosystème : l’état et l’évolution des indicateurs
environnementaux sont utilisés (OECD, 1993).
Enfin, il existe quelques indicateurs de développement durable qui s’inspirent des
plus connus (et reconnus) des indicateurs (économiques ou de développement) en les
utilisant comme base, et qui consistent principalement à ajuster le PIB. Ce dernier
est à l’origine de débats passionnés, tant il est l’indicateur de référence et pourtant
inapproprié, à l’avis quasi-unanime des spécialistes (Commission Stiglitz, 2009).
Différentes adaptations ont donc été construites, pour y intégrer les autres piliers
188 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223

du développement durable, en plus de la seule variable économique. Ainsi, certains


chercheurs ont établi un PIB vert. Citons notamment Hartwick (1990), qui propose de
soustraire au PIB la dépréciation de toute sorte de capital naturel et les émissions pol-
luantes. Dans le même esprit, les chercheurs de l’organisation « Redefining Progress »
ont développé l’Indicateur de Progrès Véritable (ou Genuine Progress Indicator), en
soustrayant au PIB différents facteurs tels que la criminalité ou la pollution, mais en
y additionnant également l’activité productive non marchande (par exemple le travail
domestique) (Talberth J., Clifford C., Slattery N., 2007). Daly et Cobb (1989), ont
eux été à l’origine de la création de l’ISEW (Index of Sustainable Economic Welfare
ou Indice de Bien-être Économique Durable). Cet indicateur est calculé un peu diffé-
remment du précédent, en soustrayant du PIB ses coûts sociaux et environnementaux
et on y ajoutant la valeur des activités n’ayant pas une valeur marchande, par exemple
l’éducation des enfants. Mais le PIB n’est pas le seul indicateur de base que l’on a
tenté de corriger afin d’en faire un indicateur de développement durable. Ainsi, des
chercheurs ont construit des extensions de l’IDH. Pour obtenir un IDH « vert », ils ont
intégré à l’indicateur de base des variables écologiques, en plus des variables écono-
miques et sociales déjà présentes. Ainsi, Lasso de la Vega et Urrutia (2001) intègrent
dans la variable PIB/hab. les rejets de CO2, pendant que Constantini et Monni (2004)
incluent une quatrième variable, de poids équivalent aux trois autres, représentant la
qualité environnementale (au regard de l’air, de l’eau et du sol). La région française
du Nord-Pas-de-Calais a également repris l’IDH pour l’appliquer au niveau régional,
mais en le complétant de deux autres indicateurs du PNUD, l’IPH (Indice de Pauvreté
Humaine) et l’IPF (Indice de Participation des Femmes), dans le but de «  juger le
progrès » durable (Gadrey, Ruyters et Laffut, 2006).
• Indices composites intégrant la notion de durabilité
D’autres indices composites s’intéressent seulement à la durabilité du développement
économique, mettant de côté ses impacts sur la qualité de vie. Dans cette optique, des
chercheurs de Yale et de Columbia, en collaboration avec le Forum Économique Mondial
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et le Centre Commun de Recherche de la Commission Européenne, ont établi un Indice
de Soutenabilité Environnementale (ESI), publié dans la revue Nature 7.Cet indice évalue
et classe les pays en fonction de leur aptitude à préserver durablement l’environnement,
dans une démarche « benchmarking » : c’est-à-dire que toutes les mesures sont relatives
(Yale Center for environmental law and policy, 2005).
De la même manière, l’empreinte écologique est pleinement une mesure de dura-
bilité de l’activité, puisqu’elle quantifie la surface bioproductive nécessaire pour pro-
duire les principales ressources consommées par une population et pour absorber ses
déchets. On la compare alors à la surface productive écologiquement disponible, et on
peut alors en déduire si le développement est soutenable dans le temps. Si cet indi-
cateur de développement durable a été popularisé et est calculé, pour de nombreuses
entités (on peut mesurer l’empreinte écologique d’une collectivité, d’un individu, d’un
pays ou encore d’une entreprise) par le WWF, il a été à la base créé par William Rees
et Mathias Wackernagel. W. Rees définit ainsi l’empreinte écologique comme «  la
surface correspondante de terre productive et d’écosystèmes aquatiques nécessaires

7
www.nature.com
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 189

pour la production des ressources utilisées et l’assimilation des déchets produits par
une population définie à un niveau de vie spécifié, là où cette terre se trouve sur la pla-
nète » (Wackernagel et Rees, 1996). Initialement, les deux chercheurs proposent d’ad-
ditionner le sol consommé par l’environnement construit, le « sol énergétique », les
écosystèmes utilisés pour produire l’alimentation, le sol consommé pour la production
de produits forestiers ou agroforestiers, le résultat étant l’empreinte écologique, tra-
duite en équivalent-hectares bioproductifs consommés (Wackernagel et Rees, 1996).
Par exemple, selon les derniers calculs rendus publics par le Global Footprint Network
(GFN) le 25 novembre 2009, les habitants des Émirats Arabes Unis nécessitent chaque
année 11 hectares globaux (ce sont les champions du monde de l’empreinte écolo-
gique), pendant que les français en ont chacun besoin de 5, les chinois de 2 et les
Indiens moins de 1 (parmi les empreintes écologiques les moins élevées). Les récents
calculs amènent à la conclusion finale suivante : il faudrait maintenant environ 1,4 fois
la Terre pour régénérer toutes les ressources que l’humanité consomme et absorber les
émissions de CO28. M.Wackernagel et le GFN reconnaissent bien qu’il est réducteur
de résumer l’impact de l’humanité sur la nature à une offre nécessaire de biomasse,
mais ils expliquent que le postulat selon lequel la demande humaine ne doit excéder la
capacité biologique de la planète est une condition nécessaire, mais non suffisante, à
la soutenabilité globale (Wackernagel et al., 2002).
À la même période, Newman et ses co-auteurs ont eu une idée similaire en calculant
les Ressources Naturelles Disponibles (Natural Resource Availability). Cette approche
regroupe des indicateurs simples mesurant les ressources disponibles d’un territoire, et en
comparant celles-ci au niveau de consommation de ce territoire, on obtient une idée de la
soutenabilité territoriale. Plus précisément, on mesure la capacité de charge de la région,
c’est-à-dire combien de personnes les ressources naturelles peuvent supporter durable-
ment (Newman et al. 1994).
Enfin, il existe une catégorie spécifique d’indicateurs composites de développement
durable s’intéressant à la durabilité : ce sont les indicateurs de stocks. C’est par exemple
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le cas de l’indicateur d’Épargne Véritable (Genuine Savings, ou encore Adjusted Net
Savings), qui s’attache à mesurer les variations de stocks. Ainsi, il calcule, en pourcentage
du PIB, la réelle appréciation, ou dépréciation de l’épargne d’un pays (Hamilton, 2000).
Alors que dans le système traditionnel de comptabilité nationale, seul le capital physique
est pris en compte, l’Épargne Véritable considère également le capital naturel, environne-
mental et humain. La Banque Mondiale fait donc le calcul suivant chaque année, pour la
plupart des pays du monde : Épargne Nationale Brute – Consommation de Capital Fixe
+ Dépenses en éducation – Valeur de la réduction des ressources naturelles – Valeur des
dommages causés par les polluants9. Cette approche a les faveurs de beaucoup d’écono-
mistes, car elle est fondée sur un cadre théorique explicite et reconnu, mais elle a égale-
ment de nombreuses limites : par exemple, elle ne prend pas en compte toutes les pol-
lutions et l’évaluation par les prix est fortement discutable (Commission Stiglitz, 2009).
À l’opposé de tous ces indices qui se résument à un chiffre, de la même manière que
lorsqu’il s’agissait d’attractivité, existent des tableaux de bord qui offrent une présenta-

8
http://www.footprintnetwork.org/index.php/GFN/blog/
9
http://web.worldbank.org
190 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223

tion globale, détaillée, mais cependant moins synthétique, du développement durable.

1.2.2. Tableaux de bord du développement durable


Dans le cadre de la stratégie de l’Union Européenne en faveur du développement
durable, des indicateurs de développement durable ont été bâtis au sein de la Commission
Européenne, et un rapport de suivi de ces indicateurs doit être réalisé tous les deux ans par
Eurostat (Eurostat, 2007). Ils sont basés sur 10 thèmes (développement socio-économique,
consommation et production durable, inclusion sociale, changements démographiques,
santé publique, changement climatique et énergie, transport durable, ressources naturelles,
partenariat global et bonne gouvernance) divisés en sous-thèmes pour organiser la liste
de manière à refléter les objectifs opérationnels et les actions contenus dans la Stratégie
de Développement Durable. Parmi tous les indicateurs proposés par la Commission
Européenne, les États Membres choisissent les indicateurs phares. Pour la France, une liste
a été établie, fruit d’une collaboration entre la Commission Européenne, l’Insee et l’IFEN
(Premier Ministre, 2006). Ainsi, les douze indicateurs phares choisis, issus des 10 thèmes,
sont les suivants : taux de croissance du PIB par habitant, émissions totales de gaz à effet
de serre, part des énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie primaire,
consommation d’énergie totale des transports, quantité de déchets municipaux collectés,
indice d’abondance des populations d’oiseaux communs, prises de poissons au-dessus des
seuils de précaution, espérance de vie en bonne santé, part des ménages sous le seuil de
pauvreté, taux de dépendance vieillesse, aide publique au développement et disponibilité
de l’administration en ligne. La région Aquitaine s’est inspirée de ces indicateurs de la
Commission Européenne et les a adaptés à l’échelle régionale  : elle dispose ainsi d’une
batterie d’indicateurs sur le thème du développement durable autour de huit axes se décli-
nant en thèmes (Région Aquitaine, 2008). Auparavant, en 2003, l’IFEN avait d’ores-et-
déjà apporté sa contribution en la matière en proposant 45 indicateurs de développement
durable. Le but était alors de répondre à la question posée par la Commission Nationale du
Développement Durable : « dans quelle mesure la France progresse t-elle, ou non, vers un
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développement considéré comme durable ? » (IFEN, 2003). Dans une priorité donnée à la
question du « legs aux générations futures », la construction des indicateurs est faite sous
formes de modules, au nombre de 10, permettant d’apprécier dans quelle mesure une cer-
taine dynamique de développement (module 1 et 2) est susceptible de satisfaire les besoins
des générations présentes et futures (modules 7 et 8), grâce à un renouvellement appro-
prié des différentes formes de capitaux et de patrimoines (modules 3 et 4). Sont également
prises en compte les dimensions géographiques à travers la double articulation national-
global (module 6) et national-local (module 5). Enfin, la préférence donnée au futur dans les
comportements présents est évaluée (module 9), et le dernier module s’attache à évaluer la
capacité individuelle ou collective à réagir à des évènements imprévisibles. Les 10 modules
regroupent ainsi 45 indicateurs. S’inspirant de ce travail, la Région française Midi-Pyrénées,
en partenariat avec l’Insee régional, a construit une batterie de 46 indicateurs permettant,
à l’échelon régional, de dresser un état des lieux en matière de développement durable et
d’en suivre les évolutions (Région Midi-Pyrénées et Insee, 2007). Ainsi, le tableau de bord
a été organisé en 5 axes (capacité de l’économie à engendrer une croissance soutenable,
capacité à préserver et valoriser les patrimoines économique, naturel, humain et culturel,
bonne organisation entre préoccupations locales et globales, satisfaction des besoins des
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 191

générations présentes et prise en compte du long terme et des générations futures), déclinés
en 10 modules, puis en sous-modules et complétés par des indicateurs de cadrage.
Le développement durable étant un concept très large englobant de nombreuses
notions, il est très rare que des organismes ou chercheurs se risquent à le mesurer avec
un indice simple, mais l’opération est parfois réalisée, et il est intéressant de l’évoquer.

1.2.3. Indice simple


L’opération consistant à ne retenir qu’un seul indice peut sembler dénouée de perti-
nence, mais il semble important d’expliquer le cas d’un indice simple, celui du Greendex.
En effet, cet indice, publié par National Geographic, en collaboration avec l’institut de
sondage Globescan, est intéressant, notamment à travers son approche et son mode de
« calcul ». Le Greendex mesure, par le fait, les progrès réalisés par les consommateurs en
matière de comportement et de consommation durable et responsable, et ce dans 17 pays.
Il ne parait donc pas dénoué de sens de considérer le comportement de tout un chacun
comme base du développement durable. La méthode utilisée est également originale par
rapport à ce qui a été étudié jusqu’à alors, puisque le mode de requête des données utilisé
est celui du sondage (National Geographic et Globescan, 2009).
La construction d’indicateurs en matière de développement durable est récente, mais
depuis une quinzaine d’années ont été proposées de multiples mesures, par divers acteurs.
Chaque construction est différente, même si les différents types d’indicateurs ont pu être
regroupés suivant leurs similitudes méthodologiques, et chacune présente des atouts et
des limites. C’est également le cas pour les indicateurs d’attractivité, puisqu’ils ont pu
être classés de la même manière. Il s’agit donc maintenant, au préalable de l’analyse,
d’expliquer comment nous pouvons évaluer la qualité des différents indicateurs.

1.3. Évaluer les indicateurs

Pour évaluer un indicateur, il faut au préalable bien définir ce qu’il doit mesurer (partie
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1.3.1). Il s’agit ensuite de connaître les critères d’appréciation d’un indicateur (partie
1.3.2), et nous verrons qu’il est possible de se baser sur les références de qualité expri-
mées par l’IFEN (2008) (partie 1.3.3).

1.3.1. Qu’attend-on d’un indicateur ?


• Que veut-on mesurer en matière d’attractivité ?
Afin d’identifier les attentes d’un indicateur mesurant l’attractivité, rappelons tout
d’abord la définition de l’attractivité: elle consiste en « la capacité des territoires à four-
nir, grâce à leurs ressources, des conditions d’implantations plus intéressantes que celles
des territoires concurrents pour les projets mobiles » (Hatem, 2004a). Dès lors, un indi-
cateur peut avoir comme vocation de mesurer la capacité du territoire dans son ensemble,
ou simplement les conditions d’implantations qu’il offre, voire même une seule modalité
d’implantation, ou juste de calculer des variables conjoncturelles. De plus, il peut s’at-
tacher à mesurer la performance en matière d’attractivité a posteriori, en mesurant par
exemple les IDE entrants, ou à évaluer la capacité d’un territoire, à travers ses caracté-
ristiques, à accueillir une entreprise et à lui offrir des conditions favorables à son déve-
loppement. D’autre part, il est important de souligner que l’attractivité est une notion
192 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223

relative, sa mesure dépendant des territoires concurrents qui permettent une comparaison,
mais également du secteur d’activité ou du projet d’investissement auquel on s’intéresse
(Hatem, 2004b). Il parait donc important de définir, a priori, ce que l’on veut mesurer
avec l’indicateur que l’on construit, et, également l’utilisation que l’on veut en faire.
Pour répondre à ces questions, des travaux scientifiques peuvent servir de bases solides
(Hatem, 2006), ceux-ci expliquant les forces de dispersion ou d’agglomération des acti-
vités (Fujita, Krugman, Venables, 1999) et les déterminants des localisations (Crozet,
Mayer, Muchielli, 2003).
• Que veut-on mesurer en matière de développement durable ?
Les mêmes pré-requis sont nécessaires au préalable de la construction d’un indi-
cateur de développement durable. La Commission Mondiale sur l’Environnement et le
Développement Durable en proposait, dans le rapport Bruntdland de 1987, la définition
suivante : « le développement durable est un développement qui répond aux besoins des
générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre
aux leurs ». Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et
plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis à qui il convient d’accorder
la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre
organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins
actuels et à venir (Brundtland, 1987). Dès lors, le développement durable s’articule autour
de trois pôles : l’économie, le social et l’environnement, auxquels on ajoute maintenant la
culture (UNCTAD, 2008), qui doivent permettre à eux quatre de combler les besoins des
générations présentes sans compromettre ceux des générations futures. Le développement
durable se décline alors en deux notions : celle de développement humain, mesurable en
termes de bien-être, et qui est actuelle, et la soutenabilité de ce développement, mesurable
en termes de condition de stock de capital (Commission Stiglitz, 2009 ; Nourry, 2008).
Selon M. Nourry (2008), ceci donne lieu à deux approches : la soutenabilité faible et la
soutenabilité forte. Ainsi, le critère d’une soutenabilité faible est le maintien d’un niveau
de stock de capital de manière global (il est possible de substituer un type de capital par
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un autre), alors que le critère d’une soutenabilité forte donne une importance centrale au
capital naturel10 (Nourry, 2008). L’expression de soutenabilité faible est en fait apparue
à la fin des années 1970, afin de caractériser des modèles de croissance néo-classiques
intégrant les ressources naturelles, en plus du travail et du capital déjà présents. Le terme
de soutenabilité forte intervient alors, en intégrant le concept de résilience des ressources
naturelles à ces modèles11. Face à cette séparation, le rapport Stiglitz propose de rapprocher
les deux démarches en représentant des processus de production dans lesquelles les possi-
bilités de substitution sont limitées (Commission Stiglitz, 2009). Cependant, grâce à cette

10
Les deux approches s’intéressent à la soutenabilité du développement à travers le maintien d’un stock de
capital, mais les conditions de soutenabilité ne sont pas les mêmes. Lorsque l’on parle de soutenabilité faible,
l’exigence est le maintien ou l’augmentation du stock global de capital de manière global, et l’on peut substituer
les trois types de capitaux (capital humain, capital naturel, capital technique). En revanche, lorsque l’on parle de
soutenabilité forte, des limites sont posées à une telle substituabilité : on considère alors que son capital naturel,
le capital humain et le capital technique n’ont plus lieu d’être.
11
Le concept de résilience renvoie au fait qu’il faut maintenir un certain niveau de ressources naturelles pour que
l’écosystème soit en capacité à se régénérer et à retrouver son équilibre après des chocs (Commission Stiglitz., 2009).
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 193

distinction, il est d’ores-et-déjà possible de classer deux types d’indicateurs, parmi ceux
qui s’intéressent à la soutenabilité du développement : ceux qui mesurent la soutenabilité
faible et ceux s’intéressant à la soutenabilité forte. Dans le premier groupe, on trouvera
ainsi l’Epargne Véritable, le PIB vert, l’ISEW, l’Indicateur de Progrès Véritable, et même
l’Empreinte Écologique, les Ressources Naturelles Disponibles et l’ESI. Cela parait assez
surprenant pour ces derniers, qui paraissent naturellement se classer dans la deuxième
catégorie. Mais ils n’y ont pas leur place, car, bien que s’intéressant à la contrainte environ-
nementale du développement, la substitution est possible entre les divers types de capital
naturel (Nourry, 2008). Ne restent dans la catégorie « soutenabilité forte » que les différents
tableaux de bord. A côté de ces indicateurs mesurant la soutenabilité du développement,
de manière faible ou forte, se trouvent les indicateurs s’intéressant au bien-être de l’indi-
vidu : l’Indice de Bien-être de Prescott-Allen, les indices de Qualité de Vie et l’IDH (ainsi
que l’IDH vert). Mais les deux approches (mesure de la soutenabilité – qu’elle soit forte
ou faible – et mesure du bien-être) ne sont pas forcément dissociables : bien au contraire,
nombre d’indicateurs tentent de prendre en compte les deux dimensions (ISEW, ESI, IDH
vert, IB). La méthode qui semble le mieux les rapprocher, en prenant en compte autant le
développement dans sa soutenabilité et dans ce qu’il apporte aux hommes en termes de
bien-être, sans faire prévaloir une approche plus que l’autre, est celle des tableaux de bord.
De plus, c’est également elle qui permet d’obtenir une vue globale du développement
durable, selon sa déclinaison en trois volets : l’économique, le social et l’environnement.

1.3.2. Comment mesurer la qualité d’un indicateur ?


Comme le précisent Gadrey et Jany-Catrice (2005), « l’évaluation des indicateurs fait
intervenir une grande diversité des critères de jugement qui peuvent d’ailleurs se combi-
ner ». Gadrey et Jany-Catrice (2005) évaluent ainsi quatre indicateurs synthétiques selon
leurs aspects techniques (mode de construction, choix relatifs aux dimensions et aux
variables, potentialité au regard d’usages alternatifs) et la possibilité qu’ils offrent à être
utilisés politiquement. Ces travaux s’inspirent notamment de Sharp (1999) qui, lui, énon-
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çait sept exigences pour un indicateur de qualité de vie idéal. Ce dernier doit notamment
proposer clairement une politique publique permettant d’améliorer la qualité de vie, être
construit sur de solides bases théoriques et permettre l’annonce d’un chiffre final mais
tout en étant déclinable, fiable et cohérent dans son ensemble. Enfin, il doit également
pouvoir être calculé périodiquement, et couvrir entièrement le concept évalué, en l’oc-
currence la qualité de vie. Perret (2002) évoque sensiblement les mêmes exigences pour
la construction d’un indicateur social, pour lequel il requiert les qualités suivantes : l’uni-
vocité (la signification de l’indicateur est claire), la représentativité du concept et la com-
plétude, la clarté normative (pour chaque variable, il doit être expliqué si un bon score est
un score élevé ou faible), la fiabilité et la régularité des données sources, la comparabilité
dans le temps et/ou dans l’espace, l’équilibre entre les différents thèmes qui composent
l’indicateur final et enfin la sélectivité ou la hiérarchie. Les conclusions du rapport Stiglitz
(Commission Stiglitz, 2009) vont également dans le même sens et préconisent une rigu-
eur semblable pour la construction d’un indicateur, notamment pour les recommandations
concernant un indicateur de soutenabilité (points 193 à 204 du rapport). Ainsi, il préco-
nise la construction d’un tableau de bord bien défini et limité pour une bonne lecture du
phénomène dans son ensemble et sans ambigüité, avec, à l’intérieur même de ce tableau
194 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223

de bord, un indice monétaire de soutenabilité (cela se rapproche de l’exigence d’univo-


cité) et une batterie d’indicateurs physiques pour mesurer les aspects environnementaux.
Enfin, la Commission Stiglitz (2009) insiste sur la nécessité d’un suivi dans le temps de
l’indicateur et sur le fait que celui-ci doit permettre d’apprécier les changements.
L’IFEN, en 2008, a également énoncé des critères de qualité des indicateurs  : nous
allons les expliquer maintenant, et montrer qu’il est possible de regrouper dans ceux-ci
les exigences que nous venons d’évoquer.

1.3.3. Les critères de l’IFEN (2008) comme référence


Selon l’IFEN (2008), un indicateur doit être pertinent (vis-à-vis des acteurs et vis-à-
vis du sujet), robuste, transparent, mesurable et comparable. La pertinence vis-à-vis des
acteurs exige que l’indicateur soit facilement compréhensible, et ceci, pour Sharp (2002)
se traduit par l’annonce d’un chiffre final, ce que Perret (2002) appelle la représentativité.
L’IFEN évoque ensuite la pertinence vis-à-vis du sujet, c’est-à-dire que l’indicateur doit
être représentatif du phénomène observé. Sous cette transparence figurent les exigences
de Sharp (1999) en matière de déclinaison, de fiabilité, de cohérence, et de couverture
dans son ensemble du concept évalué, et celles de Perret (2002) en matière de complé-
tude, d’équilibre et d’univocité. Le troisième critère de l’IFEN est celui de la robustesse
ou des fondements scientifiques, ce qu’évoque Sharp (1999) en exigeant de «  solides
bases théoriques  ». L’IFEN considère ensuite que la méthode utilisée pour construire
l’indicateur doit être clairement décrite : c’est le critère de transparence, sous lequel sont
regroupées les exigences d’univocité, de hiérarchisation (Sharp, 1999) et de clarté norma-
tive (Perret, 2002). Le cinquième critère de l’IFEN est celui de la mesurabilité, exprimant
la nécessaire qualité des données, leur fiabilité et leur régularité de calcul (Perret, 2002).
Enfin, selon l’IFEN l’indicateur doit également être comparable dans l’espace et dans le
temps, ce qu’ont également évoqués Sharp (1999) et Perret (2002).
Il est maintenant possible d’analyser, globalement et de manière critique, chacune des
méthodologies, en essayant de faire ressortir leurs atouts et leurs défauts respectifs, ainsi
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que leurs intérêts, les unes par rapport aux autres, et ceci à la lumière des critères de
l’IFEN, auquel nous rajouterons le critère de la potentialité d’usage politique.

2. Analyse méthodologique critique

2.1. Analyse par type de construction

Comme cela est mis en valeur par l’organisation des parties précédentes, les indica-
teurs comparatifs d’attractivité ou de développement durable peuvent être discriminés
selon la méthodologie. Ils seront donc analysés par type de construction : indices compo-
sites, indices simples, et tableaux d’indicateurs.

2.1.1. Indices composites


Comme cela a été souligné, les plus connus, les plus médiatiques, sont les indicateurs
composites, ceux qui peuvent résumer une ou plusieurs dizaines de variables en un chiffre.
Pourtant, ce ne sont pas les moins exempts de critiques, au contraire. En effet, s‘il parait
difficile de réduire la notion d’attractivité ou de développement durable à un indice global,
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 195

cela parait d’autant plus critiquable au regard de la méthodologie utilisée. Deux problèmes
majeurs apparaissent lorsque l’on veut calculer un indice composite : comment totaliser des
dizaines ou des centaines de données qui diffèrent dans leur sens, leur mode de recueil et
leur chiffrage ? Et quel poids accorder à chacune ? Ce sont ici que se trouvent les limites de
l’indice composite, que l’on pourrait résumer « aux défauts de ses qualités ».
• L’indice composite à l’épreuve des critères de l’IFEN
Les critères d’un bon indicateur de développement durable selon l’IFEN (2008) mettent
bien en évidence les intérêts et les limites de l’indice composite. En effet, si les indicateurs
composites s’avèrent pertinents vis-à-vis des acteurs, en répondant à l’attente d’une note
globale, simple et compréhensible par tous et en permettant un classement sans ambiguïté
des territoires, ils le sont beaucoup moins vis-à-vis du sujet. Ils ne s’intéressent, en effet, pas
souvent, au phénomène de développement durable dans sa globalité, certains se préoccu-
pant seulement d’un volet du développement durable (par exemple, l’empreinte écologique
n’étudie que l’aspect environnemental), d’autres de la mesure de la durabilité (ISEW, PIB
vert, Epargne Véritable, etc.) ou du bien-être (IDH, Indice de Bien-être ou de Qualité de
Vie), ou d’un simple aspect du développement durable (Greendex). En revanche, en matière
d’attractivité, le phénomène est mieux étudié dans sa globalité : avec plus de 300 critères,
on peut considérer que le WCY fait le tour de la question de l’attractivité. Mais surtout, les
indices composites perdent en pertinence du fait de la normalisation et du mélange des don-
nées, et également de leur pondération : il paraît évident qu’un seul chiffre ne peut résumer
la performance d’un territoire en matière de développement durable ou d’attractivité… Du
point de vue de la robustesse, les limites de l’indice composite sont nombreuses : si le choix
des variables ou des indicateurs de base est souvent clairement exprimé, il s’avère toujours
subjectif, voire politique, d’autant plus qu’il s’agit ensuite de les additionner, hiérarchiser et
pondérer. Cependant, du point de vue de la transparence, la plupart des indices composites
évite la critique en expliquant clairement leur méthodologie et leurs sources de données.
Ainsi, les résultats de ces indices sont communiqués avec une description détaillée de la
méthode et de ses limites. C’est par exemple le cas pour l’empreinte écologique12 : en effet,
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le GFN publie un document expliquant la méthode de calcul au niveau du territoire national
(Ewing B et al., 2008, voir également Boutaud et Gondran, 2009). Concernant le critère
de mesurabilité, les indices composites ne sont à priori, ni meilleurs ni pires que les autres
types de construction, puisque, dans la mesure du possible, les données sont issues d’or-
ganismes statistiques reconnus. Mais il arrive parfois de se heurter à des absences, surtout
lorsqu’il s’agit d’évaluer certains PVD ou PMA (Pays en Voie de Développement ou Pays
Moins Avancés). Enfin, concernant le dernier critère, celui de la comparabilité, les indices
composites présentent clairement l’avantage de permettre la comparaison de notes globales,
les unes par rapport aux autres.

2.1.2. Indices simples


En revanche, et de manière logique, les indices simples échappent à la critique du mélange

12
Notons à ce propos que l’empreinte écologique est sujet à débat : s’il parait un bon indicateur de soutena-
bilité environnementale (voir notamment Boutaud et Gondran, 2009, et Commission Stiglitz, 2009), il connait
également bon nombre de limites (IFEN, 2008), on lui reproche notamment de ne pas être exclusivement un
indicateur physique des pressions sur l’environnement (Commission Stiglitz, 2009)
196 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223

des données. En effet, un indicateur IDE, de corruption ou de taxation, ou de comportement


des consommateurs en matière de développement durable (Greendex) est totalement ciblé
et évite ainsi, ou du moins réduit fortement, les biais en matière de calcul, de pondération et
surtout d’interprétation. On évite donc les confusions, mais l’inconvénient est de taille : on
ne traite à chaque fois que d’un seul et petit aspect de l’attractivité d’un territoire, ou de son
développement durable, dont il est difficile de savoir l’exacte importance.
• L’indice simple à l’épreuve des critères de l’IFEN
En les comparant aux critères de l’IFEN, les indices simples présentent à peu
près les atouts et les limites inverses à ceux des indices composites. En effet, ils évi-
tent toutes les critiques liées à l’imbrication, la hiérarchisation et la pondération des
variables, ce qui améliore leur niveau de robustesse, qui demeure cependant imparfait,
puisqu’un choix a été fait dès le départ, celui de ne considérer qu’un seul indicateur.
Leur pertinence vis-à-vis des acteurs demeure intéressante, puisqu’un chiffre final est
également proposé, ce qui permet, de la même manière que précédemment, une bonne
comparabilité. Et s’il n’informe pas sur la globalité du phénomène du développement
durable, l’information qu’il procure n’en est pas moins pertinente (par exemple, il
peut être très intéressant pour un gouvernement de connaître l’indice Greendex afin de
cerner l’attitude des citoyens). Mais la pertinence vis-à-vis du sujet est faible : en effet,
ce type d’indice ne couvre, délibérément, qu’un petit aspect du sujet. Enfin, concer-
nant la transparence et la mesurabilité, les commentaires sont les mêmes que pour les
indices composites. Concernant le dernier critère, notons l’exception du Greendex,
pour lequel National Geographic et Globescan récoltent leurs propres données à l’aide
d’une enquête : dans ce cas, la mesurabilité n’est guère critiquable, du moins en ce
qui concerne la fiabilité et la régularité du calcul (le sondage doit être conduit chaque
année). La plus ou moins bonne mesurabilité dépend ensuite de la qualité des don-
nées : si la taille de l’échantillon est correct (17 000 consommateurs interrogés13), nous
ne pouvons l’évaluer dans sa globalité.
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2.1.3. Tableaux de bord
La méthodologie des tableaux de bord paraît répondre aux critiques adressées
aux deux types d’indices. Il s’agit alors d’une présentation de l’attractivité ou du
développement durable sous forme de liste d’indicateurs, regroupés en thèmes. Cette
technique consistant à compiler ou à classer une série d’indicateurs constitue une
approche répandue pour aborder des questions générales telles que celles du déve-
loppement durable ou de l’attractivité. Méthodologiquement parlant, c’est la formule
la moins critiquable, car elle présente les différents aspects de l’attractivité sans leur
attribuer de poids respectifs, et ne les fusionne pas de manière à obtenir un seul indice.
L’information est globale sans être trop synthétique, l’interprétation s’en trouve donc
moins ambigüe qu’avec les autres méthodes. En revanche, elle n’est pas simplifiée,
car il faut s’intéresser à tous les thèmes pour comprendre l’attractivité d’un territoire,
et en tirer les conclusions finales soi-même : les tableaux de bord souffrent de leur
hétérogénéité (Commission Stiglitz, 2009). Ils ont ainsi une apparence absconse et
plus difficilement interprétable globalement, et sont de ce fait moins repris, connus

13
http://www.nationalgeographic.com/greendex/index.html
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 197

et médiatiques que les autres formes d’indicateurs d’attractivité. De plus, le nombre


de variables étant trop important, un suivi complet et pertinent du tableau de bord
dans son ensemble parait, de ce fait, impossible  : c’est comme si une centaine de
signaux donnaient simultanément une information différente et importante, et qu’il
fallait tout surveiller en même temps ! Et puisqu’il est impossible d’étudier tous les
critères du tableau de bord, chacun peut alors choisir de mettre en relief les variables
qui lui conviennent le mieux, jugées comme les plus pertinentes selon un point de vue
particulier. Autrement dit, le tableau de bord, du fait de l’abondance d’informations
qu’il procure et de sa difficulté d’interprétation, est non seulement un délicat guide
politique, mais il peut devenir un outil accommodant, dans le sens où le décideur peut
l’interpréter à sa façon.
• Les tableaux de bord à l’épreuve des critères de l’IFEN
Au niveau de la pertinence, vis-à-vis du sujet, comme cela vient d’être souligné, les
tableaux de bord semblent adaptés, du fait qu’ils représentent très bien le phénomène
du développement durable, ou de l’attractivité, dans leur ensemble, et l’évolution de
chacun des indicateurs est visible. A l’inverse des indices simples, ils s’efforcent de
traiter tous les aspects du sujet, et contrairement aux indices composites, ils ne per-
dent pas de leur pertinence en imbriquant les données. En revanche, pour ce qui est de
la pertinence vis-à-vis des acteurs, ils pèchent, car il est beaucoup moins accessible
de lire et comprendre un tableau de bord que regarder une note globale, simple et
compréhensible par tous, et d’autant plus difficile de comparer les territoires d’après
cette lecture. On peut cependant considérer la méthode des tableaux de bord comme
un peu plus transparente que les autres, du fait que, n’agglomérant pas les données et
ne les pondérant pas, il ne peut exister d’ambigüité dans l’interprétation des résultats.
Ainsi, au regard des critères de qualité établis par l’IFEN (2008), la méthodologie des
tableaux de bord apparait comme la plus pertinente.

2.1.4. Deux types de sources de données


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Quelles que soient leurs formes, les indicateurs utilisent deux types de source : les
statistiques issues de données administratives et les statistiques issues d’enquêtes.
Comme cela a été évoqué précédemment, les données statistiques administratives
sont issues d’organismes reconnus et sont donc assez robustes, le problème majeur
étant l’absence de données, à laquelle on est souvent confronté lorsqu’il s’agit de
PVD ou PMA. Il est parfois difficile de décrire des notions complexes telles que
l’attractivité et le développement durable avec pour seul outil des chiffres, et c’est
là toute l’utilité des enquêtes. Celles-ci constituent le moyen idéal de décrire un fait
perçu et des représentations mentales : les concepts et les phénomènes. Ceci étant,
les enquêtes ont de nombreuses limites  : elles introduisent inévitablement un biais
de subjectivité, et les réponses peuvent être différentes suivant la formulation des
questions (Berg et Cazes, 2007). Il est clair que les deux approches sont très intéres-
santes et s’enrichissent l’une l’autre, les enquêtes permettant souvent de recueillir
des données impossibles à obtenir de manière administratives. Le rapport Stiglitz
fait la même constatation et préconise ainsi que la qualité de la vie doit être mesurée
par des mesures chiffrées et administratives (concernant la santé, l’éducation, etc.)
mais complétée par des mesures de bien-être subjectif mesurés à l’aide d’enquêtes
198 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223

(Commission Stiglitz, 2009). La plupart des indicateurs composites et tableaux de


bord combinent ainsi les deux méthodes.

2.2. Le problème de l’interprétation et de l’usage politique

2.2.1. Quelles sont les possibilités et les priorités d’amélioration ?


Enfin, pour en finir quant à l’analyse des indicateurs, il convient d’évoquer leur per-
formance politique, c’est-à-dire si ceux-ci permettent d’identifier les priorités d’action à
mener pour améliorer l’efficacité d’un territoire en matière d’attractivité ou de dévelop-
pement durable. Les pays, les territoires, obtiennent une note et un classement de leur
attractivité et de leur niveau de développement durable, mais que peuvent-ils en faire ?
Quelles sont leurs possibilités d’amélioration ? Et surtout, quelles doivent être les prio-
rités d’action ? C’est là l’une des carences majeures de ces indicateurs : en effet, si l’on
améliore une variable (par exemple, développer l’énergie éolienne améliore une variable
type « énergie renouvelable »), on risque d’en détériorer une autre (dans le cas de notre
exemple, la variable « biodiversité », entre autres), et rien n’indique ce qu’il faut privilé-
gier. Améliorer tel ou tel indicateur provoque souvent la détérioration d’un autre : c’est
l’effet de vases communicants. Pour hiérarchiser l’importance des différentes variables, il
existe bien les pondérations, utilisées pour construire les indices composites, mais celles-
ci sont contestables, cela a été souligné tout à l’heure, et que faire si elles sont identiques ?
Beaucoup d’indices, et la plupart des tableaux de bord, incluent un thème gouvernance
dans leur approche, directement relié à la politique menée par le gouvernement, mais ceci
ne représente qu’une partie de ce qui fonde les indicateurs, et n’informe en rien sur les
actions à mener pour améliorer les autres volets, ni sur ce qu’il faut privilégier.

2.2.2. Qu’est-ce qu’un bon score ?


De plus, pour certains indicateurs, il est difficile de savoir s’il est préférable qu’il soit
élevé ou faible, et le décider révèle une croyance idéologique : c’est le critère de clarté nor-
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mative, évoqué par Perret (2002). Si l’on prend l’exemple du Doing Business de la Banque
Mondiale, l’indice «  Embauche des travailleurs  », qu’il utilise, a pour hypothèse sous-
jacente que, plus il y a de réglementation, plus cela va être rédhibitoire pour une entreprise,
et en aucun cas, il ne tient compte des externalités positives de la réglementation du travail,
c’est-à-dire, entre autres : la réduction des inégalités, de l’insécurité et des conflits sociaux,
ou encore l’encouragement des entreprises à déployer des stratégies de management per-
formantes (Berg et Cazes, 2007). Ainsi, le niveau de salaire minimum, ou son existence
même, est-ce positif ou négatif en matière d’attractivité ? En effet, fixer un salaire mini-
mum fausse le marché du travail, risque de créer du chômage, et à ce titre, on peut dire que
cela constitue un frein à l’implantation d’une entreprise. Cependant, cet effet négatif peut
être largement compensé par l’effet positif qu’engendre un salaire minimum sur la produc-
tivité du travail (Berg et Cazes, 2007). Existerait-il alors un salaire minimum optimal ? Et
si tel était le cas, il y aurait sûrement autant de salaires minimums optimaux que de pays
étudiés… Aucun indice d’attractivité ne pose de telles questions. La Banque Mondiale,
dans le Doing Business, considère ainsi que le salaire minimum est uniquement une charge
pour l’entreprise  : cette considération est parfaitement arbitraire. De telles controverses
apparaissent également concernant les indicateurs de développement durable. Un exemple
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 199

typique est celui du taux de fécondité : est-il mieux qu’il soit élevé ou faible ? Les pays
développés, confrontés au problème du vieillissement de leurs populations, répondront en
masse qu’ils voudraient que celui-ci augmente. Mais quel sera l’avis de pays confrontés
à une pression démographique problématique, tels que la Chine ou l’Inde ? Leurs poli-
tiques menés à cet égard prouvent à quel point ils veulent maîtriser le taux de fécondité.
Concernant le volet social du développement durable, peut-être vaut-il mieux un taux de
fécondité élevé, pour permettre une durabilité des systèmes de retraites, mais en matière
de durabilité environnementale, il serait préférable de maîtriser l’accroissement démogra-
phique… (Commission Stiglitz, 2009). On ne saurait donc dire, de manière globale, si le
taux de fécondité doit être élevé ou faible, et quand bien même, il faudrait a priori définir ce
qu’est un taux faible et un taux élevé. Il faut donc être très prudent quant à l’interprétation
des indices de manière générale et de manière particulière pour certains indicateurs précis,
et une véritable réflexion doit être menée par des gouvernements qui voudraient voir, dans
les indicateurs, des priorités d’action et des progrès à réaliser.
Il n’existe donc pas d’indicateur parfait, assez complet et exempt de critique métho-
dologique. Selon qu’il se présente sous forme d’indice composite, d’indice simple ou de
tableaux de bord, il présente des intérêts et des limites, différents selon l’approche. Il appar-
tient simplement au lecteur d’être prudent quant à l’interprétation des résultats, car chaque
méthode a des finalités qui lui sont propres, ce qui rend l’utilisation des résultats à chaque
fois différente. Finalement, les différentes formes d’indicateurs d’attractivité ou de dévelop-
pement durable sont complémentaires, et appropriées à diverses problématiques.

3. Vers un indicateur d’attractivité durable ?

3.1. De l’intérêt d’un indicateur d’attractivité durable

Il est intéressant de constater que les critiques sur les indicateurs d’attractivité et de
développement durable peuvent être traitées ensemble, comme cela vient d’être fait. Dès
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lors, il semble que rapprocher ces deux types d’approches de « notation » des territoires
les enrichirait l’une l’autre. En effet, tout comme le monde des économistes s’accorde
à dire que le PIB ne suffit pas à mesurer la véritable richesse d’un pays (Commission
Stiglitz, 2009), la mesure de l’attractivité ne peut plus se réduire à des seules variables
économiques, ou du moins à une forte dominance de celles-ci. Tout comme le dévelop-
pement économique se doit aujourd’hui d’être durable, et donc de prendre en compte la
qualité de la vie et l’environnement (Commission Stiglitz, 2009), on doit aujourd’hui
aller vers un indicateur d’attractivité durable. Cette démarche ne serait pas nécessaire si
le développement économique avait un lien automatique vers une meilleure qualité de vie
et le respect de l’environnement, mais ce n’est pas le cas. Cela peut être illustré par le fait
que les indicateurs d’attractivité et les indicateurs de développement durable ne classent
pas les mêmes pays comme « bons » ou comme « mauvais ».

3.2. Les classements des pays en matière d’attractivité et de développement durable


divergent
Ainsi, comme l’illustre l’annexe 2, il y a une forte différence entre les meilleurs pays
en termes de développement durable et les meilleurs en termes d’attractivité. Pour mettre
200 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223

ceci en évidence, un échantillon de 30 pays a été choisi, et ceux-ci ont été classés en
fonction de leur position selon divers indicateurs d’attractivité (tableau 3) et d’autres
indicateurs de développement durable (tableau 4). L’annexe 2 met alors en évidence les
différences entre les deux types de classement. On peut y voir que de manière générale,
les pays développés chutent en passant du classement en matière d’attractivité à celui
relatif au développement durable : par exemple, les Etats-Unis, classés premier au WCY,
perdent 15 places si l’on considère l’Épargne Véritable, 16 au classement ESI, et même 28
si l’on parle d’Empreinte Écologique ! En revanche, et toujours selon une tendance géné-
rale, les PMA ou PVD sont meilleurs en termes de développement durable que d’attracti-
vité. Ainsi, l’Afrique du Sud, pays peu attractif, a une faible empreinte écologique, ou la
Chine, classée 16e au WCY, se retrouve 1re en termes d’Épargne Véritable. Notons tout de
même, que pour certains pays, comme l’Allemagne, la France ou les Pays-Bas, on trouve
une certaine constance dans les classements. Nous pouvons ici utiliser le coefficient de
Spearman, qui indique le degré de liaison existant entre le classement des pays selon
l’attractivité et leur classement selon le développement durable (annexe 2, tableau 6).
Analysons par exemple les classements relevant du WCY et de l’Empreinte Écologique :
le coefficient de corrélation de -0,45 est significatif, ce qui révèle une relation négative
entre les performances en termes d’attractivité et celles en termes de développement
durable. Ceci va dans le sens de ce qui a été remarqué précédemment : de manière géné-
rale, plus les pays sont développés (donc, globalement, attractifs), plus leurs empreintes
écologiques ont de chance d’être mauvaises.
Toutes ces différences ne sont pas étonnantes dans le sens où, parfois, les indicateurs
mesurent des phénomènes très différents, voire même opposés. En effet, il n’est pas sur-
prenant qu’un pays sous-développé possède, de ce fait, une attractivité faible, et dans
le même temps, une faible empreinte écologique  : l’activité dans ce pays va être très
restreinte, et donc le « besoin » en ressources naturelles moindre, tout comme les pollu-
tions, qu’elles soient domestiques ou industrielles. Le rapprochement entre attractivité et
développement durable semble donc pertinent, il permettrait ainsi d’englober totalement
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les quatre pôles du développement durable (économie, social, environnement, culture),
qui ont tous leur importance dans l’attractivité.

3.3. La méthodologie optimale : un léger tableau de bord complété par un indice


composite

Techniquement parlant, si l’on se réfère à nos analyses critiques précédentes, l’in-


dicateur d’attractivité se présentera, de préférence, sous forme de tableau de bord. En
effet, selon les critères de l’IFEN (2008), cette approche présente le plus grand nombre
de qualités. Contrairement à l’indice simple, cette démarche est holistique et complète,
elle permet une vision globale du phénomène de développement durable. Elle présente
l’importante qualité scientifique de ne pas utiliser de conversion ni de pondération des
variables, ce qui est le cas des indices synthétiques. Elle permet de comparer des ter-
ritoires entre eux, mais sur des thèmes précis ou plus généraux, jamais dans la notion
globale. Pour ceci, il peut être intéressant de compléter le tableau de bord par un indica-
teur composite et cela permettrait à l’indicateur d’améliorer sa performance en matière
de lisibilité. Les indices composites sont en effet une manière de contourner le problème
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 201

que pose la grande richesse des tableaux et de synthétiser les informations abondantes et
censément pertinentes en un chiffre unique (Commission Stiglitz, 2009). Mais il s’agirait
alors de trouver un agrégateur cohérent. Plusieurs pistes sont à explorer  : la méthode
d’agrégation pourrait reposer sur un modèle d’équilibre général calculable (voir notam-
ment Kretschmer et Peterson, 2008 ; Le Cacheux et Touzé, 2002) ou sur une approche
multicritère (voir notamment Arrow et Raynaud, 1986  ; Fleurbaey et Gaulier, 2007  ;
Munda, 2007). L’indicateur devra également être clair dans ses buts et ses finalités. Il
doit permettre d’analyser les points forts et les points faibles d’un territoire en matière
d’attractivité durable, mais également aider les décideurs à faire progresser le territoire :
un véritable plus serait de mettre en lumière les priorités d’actions, ceci constituant une
des limites, à la fois des tableaux de bord et des indices composites. Pour faire face à ce
problème de multitude de variables, il semble nécessaire de construire un léger tableau de
bord, avec un petit nombre d’indicateurs. Dans un second temps, il s’avérerait judicieux
que le contenu du tableau de bord ait une déclinaison (par exemple : axes, thèmes et sous-
thèmes). Concernant les données, il parait pertinent de combiner des sources statistiques
et des données issues d’enquêtes, les deux approches ayant leur intérêt et se complétant.
Enfin, notons que l’indicateur doit être mesurable, et il serait intéressant qu’il le soit à
l’échelle régionale, qui parait être un échelon territorial intéressant en matière de déve-
loppement durable.
Au niveau conceptuel, comme cela a déjà été souligné, l’indicateur d’attractivité
durable doit englober les trois, voire quatre, pôles du développement durable. Ainsi, dans
ce tableau de bord, devront être évoqués le bien-être des hommes (pôle social, pôle éco-
nomie et pôle culture), l’attractivité du territoire (pôle économie principalement) et la
durabilité du développement (pôle environnement).

4. Conclusion

Chaque année, les territoires, généralement les Etats, font l’objet de classements qui
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ont plus ou moins d’écho, relayés par les médias, les citoyens ou les décideurs. Les indi-
cateurs d’attractivité se sont développés avec l’accélération de la mondialisation, à l’heure
où les pays se doivent d’attirer un maximum d’entreprises venant du monde entier. Ainsi,
ce type d’indicateur, devenu mesure de santé économique, répondant aux attentes (vis-
à-vis d’un sujet pertinent, et d’un public tel que les gouvernements ou les chefs d’en-
treprises), s’est multiplié et il en existe beaucoup, tous différents et intéressants, chacun
présentant des atouts divers. Parallèlement, mais plus récemment, se sont développés de
multiples indicateurs de développement durable, depuis la prise de conscience générale
lors de la Conférence de Rio en 1992. Aujourd’hui, il est impossible de dissocier le phé-
nomène de mondialisation et de développement durable : en témoignent, entre autres, le
changement climatique et les crises économiques et financières. C’est pour cette raison
qu’il parait très intéressant de rapprocher les deux types d’indicateurs, de les confronter
pour n’en faire qu’un seul : un indicateur d’attractivité durable. Qui ne serait d’ailleurs
pas unique, mais se présenterait plutôt sous la forme d’un tableau d’indicateurs, complété
par un indice composite, puisqu’il s’agit de tirer le meilleur des indicateurs existants.
En effet, en faisant le bilan des indicateurs existants, d’attractivité et de développement
durable, de leurs atouts et handicaps respectifs, il en ressort que l’indicateur d’attractivité
202 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223

durable idéal se présenterait sous forme de tableau regroupant un petit nombre d’indica-
teurs, mettrait en évidence les points forts et les points faibles du territoire, permettrait
aux décideurs de choisir des actions à mettre en place et serait adaptable au niveau régio-
nal. Pour être encore plus pertinent, notamment au niveau de la comparabilité, il serait
judicieux de compléter ce tableau de bord par un indice composite, suivant une méthode
novatrice d’agrégation. Concernant les données, il semble intéressant de combiner don-
nées statistiques et données issues d’enquêtes. Enfin, et c’est fondamental, le tableau
de bord devra englober les quatre pôles du développement durable : économie, social,
environnement et culture.
Une dimension planétaire
Un débat plus large mériterait également d’être lancé concernant la dimension plané-
taire d’une telle problématique –indicateurs, développement durable et attractivité. En
effet, concernant notamment le volet environnement du développement durable, certaines
variables doivent être mesurées globalement, comme le réchauffement climatique, alors
que d’autres s’évaluent nationalement, voire plus localement (la qualité de vie, de l’air, de
l’eau, etc.). Parfois même, ce n’est pas le pollueur qui est pollué : par exemple, le réchauf-
fement climatique est un phénomène planétaire, provoqué notamment par les émissions
de CO2, produites inégalement par les différents pays, et pourtant, ce ne sont pas forcé-
ment les plus pollueurs qui subissent le plus les conséquences du changement climatique
(Commission Stiglitz 2009). L’attractivité doit également être réfléchie de manière glo-
bale. La question est la suivante : doit-on voir seulement dans le phénomène d’attracti-
vité la capacité à attirer les investissements sur son territoire plutôt que sur un autre, ou
également considérer que chacun peut augmenter son potentiel de croissance sans nuire
à celui des autres (Hatem et Mathieu, 2007) ? L’attractivité, notion relative comme cela a
été expliqué, peut également être vue comme un jeu coopératif. Le lien avec le développe-
ment durable est évident lorsque l’on considère que la coopération peut prendre la forme
d’une association entre attractivité et « bonnes pratiques » (Hatem et Mathieu, 2007).
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Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 205

Liste des sigles

AFII : Agence Française pour les Investissements Internationaux


CCHC : Colorado Center for Healthy Communities
CNUCED/UNCTAD  : Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le
Développement / United Nations Conference on Trade and Development
ESI : Environmental Sustainability Index / Indice de Soutenabilité Environnementale
GFN : Global Footprint Network
IAURIF : Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Île-de-France
IB : Indice de Bien-être
IBE : Indice de Bien-être de l’Ecosystème
IBH : Indice de Bien-être Humain
IDE : Investissements Directs à l’Etranger
IDH: Indice de Développement Humain
IFEN : Institut Français de l’Environnement
IMD: International Institute for Management D evelopment
IPH: Indice de Pauvreté Humaine
IPF : Indice de Participation des Femmes
NC : Non communiqué
OCDE/OECD  : Organisation de Coopération et de Développement Economiques /
Organisation for Economic Co-operation and Development
ONU/UN : Organisation des Nations Unies / United Nations
PIB : Produit Intérieur Brut
PMA : Pays les Moins Avancés
PVD : Pays en Voie de Développement
PNUD/UNDP: Programme des Nations Unies pour le Développement / United Nations
Development Programme
UE : Union Européenne
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WCY: World Competitiveness Yearbook
WEF: World Economic Forum
WIR: World Investment Report
WWF: World Wildlife Fund
206 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223

Annexes

Annexe n°1 : Les indicateurs d’attractivité et de développement durable


Tableau 1 : Les indicateurs d’attractivité

Auteur(s)/ Nombre Nombre de pays/


organisme de variables prises territoires
calculateur en compte etudies
Indicateurs simples

Indice de Performance CNUCED 2 125


des IDE

Indice de Misère Fiscale FORBES 6 66


Indices Composites

Indice de Compétitivité IMD Lausanne 329 57


Mondiale

Indice de Compétitivité Forum Economique 113 131


Globale Mondial

Indice de Globalisation AT Kearney 14 72


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Indice de Confiance AT Kearney NC1 47

Doing Business Banque Mondiale 8967 183


Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 207

ys/
Methode de calcul

Ratio de la part des IDE reçus dans les IDE mondiaux, rapporté à la part du PIB
national dans le PIB global

Addition des différents taux d’imposition

Chaque sous-facteur (correspondant aux thèmes principaux) contribue uniformément


à 5% de la note finale.

Chaque rubrique ou pilier représente un pourcentage de la note finale, et à l’intérieur


de chacune d’elle, les caractéristiques ont un poids différent dans le note du pilier.
Au-delà du GCI obtenu et de son classement, chaque pays se voit donc attribuer
une note pour chaque rubrique.

Pour chaque variable (hors celles concernant la participation du pays aux


organisations internationales et les traités, qui sont calculées en valeur absolue), les
flux partant vers l’extérieur sont additionnés à ceux venant à l’intérieur, et rapportés
au PIB ou à la population selon les cas. Chaque variable est également adaptée à
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la capacité du pays. Le mode de calcul menant à l’indice final est ensuite assez
complexe. Tout d’abord, chaque donnée est « normalisée » selon un processus qui
assigne 1 à la plus haute valeur obtenue (par un pays), toutes les autres (pour le
reste des pays) allant de 0 à 1. Chaque variable est ensuite multipliée par un facteur
d’échelle obtenu grâce à une année de référence. Chaque variable est pondérée
et on obtient alors une note pour chaque pilier, lesquelles additionnées donnent
l’Indice de Globalisation

Les questions de l’enquête portent sur l’intérêt des dirigeants à investir sur tel
territoire (très intéressé, intéressé, peu intéressé, pas intéressé), exceptés ceux
situés sur le territoire concerné. On obtient donc des résultats situés sur une échelle
allant de 0 (= pas attractif) à 3 (= très attractif). La valeur finale de l’Indice de
Confiance est donc la moyenne des notes obtenues par chaque pays.

Rapport regroupant les variables à travers 10 thèmes. Les variables sont pondérées
à l’intérieur de chaque thème. L’indice correspond à la moyenne des classements
sur les 10 thèmes étudiés. Chaque thème est affecté d’un même coefficient.
208 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223

Indice d’IDE potentiels CNUCED 12 140

Indice de Liberté Heritage Foundation Plusieurs variables 61


Economique regroupées en dix
thèmes

European Cities Monitor Cushman& NC 9


Wakefield

Attractivité Perçue Ernst&Young NC 15

Indice de Corruption Transparency NC 180


International

Tableaux d’Indicateurs

Benchmarking Policy Commission 36 variables 41


Enterprise Européenne principales en 2004
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Tableau de bord de AFII et Invest 33 60
l’attractivité in Germany

Tableau 2 : Les indicateurs de développement durable


Auteur(s)/ Nombre Nombre
organisme de variables prises de pays/
calculateur en compte territoires
etudies
Indicateur Simple
Greendex National Geographic NC 17
Globescan
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 209

À chaque variable correspond une note située entre 0 et 1, sachant que 0 correspond à
la valeur la plus faible rencontrée, 1 la plus forte, les autres se situant de fait entre 0 et
1. L’Indice d’IDE potentiels est alors la moyenne, sans pondération, de ces 12 indices

Moyenne des notes (données sur une échelle allant de 0 à 100, selon une
méthode de calcul propre à chaque unité) attribuées à dix piliers (chacun ayant
le même poids)

Le classement général est obtenu en croisant celui des critères d’attractivité


(chaque facteur se voit attribuer une importance relative, en %, dans les décisions
d’implantations des responsables d’entreprises) et celui des villes pour chaque critère.

Les enquêtes, réalisées par l’institut CSA auprès d’un panel représentatif de 834
hommes d’affaires, font ressortir à la fois le classement des critères d’attractivité,
et des pays pour chaque critère.

La note finale, allant de 0 (= degré élevé de corruption) à 10 (= degré élevé


d’intégrité) se construit grâce à des sondages et des enquêtes réalisés par des
organismes indépendants (Transparency International, 2008).

Le benchmarking est le recoupement de trois autres études plus spécifiques  : le


tableau de bord des entreprises, le tableau de bord de l’innovation et les indicateurs
structurels. Ces derniers sont aujourd’hui au nombre de 14 (42 en 2003) selon une
liste restreinte, plus de 120 selon une liste complète, regroupés en six domaines.

Vue d’ensemble de l’attractivité autour de 60 indicateurs, dont les données sont


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issues d’organismes statistiques reconnus, regroupés en 7 thèmes principaux.

Methode de calcul

Une enquête est menée en ligne auprès de 17 000 consommateurs, lesquels sont
interrogés sur leurs comportements en matière de consommation d’énergie, leur
logement, leurs modes de transports, leur alimentation, leur utilisation de produits
« verts », leurs attitudes vis-à-vis de l’environnement et leurs connaissances en
matière de problèmes environnementaux.
210 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223

Indices composites
Indices de Bien-Être
IDH PNUD 4 170

Indice de Bien-Être Prescott-Allen Environ 100 180


(2001)

Indice de Qualité de Vie CCHC NC NC

Indicateur de Progrès Redefining Progress 26 Au moins 11


Véritable

PIB Vert Hartwick (1990) 3 NC

Indice de Bien-Être Daly and Cobb 7 NC


Economique Durable (1989)
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IDH Régional Région Nord Pas- 5 Région Nord
de-Calais Pas-de-Calais

Indices de Durabilité
Indice de Soutenabilité Universités de Yale 76 146
Environnementale et de Columbia
Forum Economique
Mondial
Centre Commun
de Recherche de
la Commission
Européenne
Revue Nature
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 211

Le résultat se situe entre 0 (exécrable) et 1 (excellent) s’articule autour de trois


autres indices reflétant la santé/longévité, le niveau d’éducation et le niveau de
vie, le tout étant une moyenne de seulement quatre indicateurs.
Du regroupement de l’indice de bien-être humain (IBH) et l’indice de bien-être de
l’écosystème (IBE) dans un « baromètre de durabilité », on obtient alors l’indice
de bien-être (IB).

L’évaluation est basée sur des tendances et des conditions de vie associées à des
indicateurs tels que le taux de criminalité, la participation aux activités culturelles,
la santé, l’éducation, les revenus, l’offre de logement, le chômage, la qualité de
l’eau, de l’air, et les espaces verts

Soustraction au PIB de différents facteurs tels que la criminalité ou la pollution


et addition de l’activité productive non marchande (par exemple le travail
domestique)

GDP
– dépréciation du capital naturel
- émissions polluantes

Dépenses de consommation des ménages


- Perte de bien-être due aux inégalités
+ Valeur du travail ménager
- Dépenses privées défensives-
+ Dépenses non défensives de l’Etat
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+ Ajustements de capital - Coûts directs des dégradations environnementales
- Coût des dégradations environnementales à long terme
- Dépréciation du capital naturel

IDH
+ Indice de Pauvreté Humaine
+ Indice de Participation des Femmes

Cet indice évalue et classe les pays en fonction de leur aptitude à préserver
durablement l’environnement, dans une démarche « benchmarking » : c’est-à-dire
que toutes les mesures sont relatives. L’indice est une moyenne de 21 indicateurs.
212 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223

Empreinte Ecologique Global Footprint Au moins 4 124


Network

Ressources Naturelles Newman et al. Au moins 2


Disponibles (1994)

Indicateurs de Stocks

Epargne Véritable Banque Mondiale 9 variables Plus de 200


principales

Tableaux d’Indicateurs

Indicateurs de Commission 12 indicateurs 27


Développement Durable Européenne pour la France, par
exemple.

Indicateurs de IFEN 45 France


Développement Durable

Indicateurs de Région Aquitaine Environ 50 Région


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Développement Durable Aquitaine

Indicateurs de Région Midi- 46 Région Midi-


Développement Durable Pyrénées Pyrénées
INSEE
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 213

Il s’agit d’une quantification la surface bioproductive nécessaire pour produire


les principales ressources consommées par une population et pour absorber ses
déchets. On la compare alors à la surface productive écologiquement disponible, et
on peut alors en déduire si le développement est soutenable dans le temps, ou non.
Le résultat est traduit en équivalent-hectares bioproductifs consommés.

Regroupement des indicateurs simples mesurant les ressources disponibles d’un


territoire, et comparaison celles-ci au niveau de consommation de ce territoire : on
obtient alors une idée de la soutenabilité territoriale

Epargne Nationale Brute


– Consommation de Capital Fixe
+ Dépenses en éducation
– Valeur de la réduction des ressources naturelles
– Valeur des dommages causés par les polluants

Les indicateurs sont basés sur 10 thèmes divisés en sous thèmes pour organiser
la liste de manière à refléter les objectifs opérationnels et les actions contenus dans
la Stratégie de Développement Durable. Parmi tous les indicateurs proposés par
la Commission Européenne, les Etats Membres choisissent leurs indicateurs phares.

Dans une priorité donnée à la question du « legs aux générations futures »,


la construction des indicateurs est faite sous formes de module, au nombre de 10.

La batterie d’indicateurs regroupe huit thèmes majeurs declinés en sous-thèmes.


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Le tableau de bord est organisé en 5 axes, déclinés en 10 modules, puis en
sous-modules et complétés par des indicateurs de cadrage
214 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223

Annexe n°2 : Les divergences dans les classements attractivité/développement durable

Tableau 3: Classement d’un échantillon de pays selon divers indicateurs d’attractivité

Indicateurs / WCY GCI Indice_ Indice


Pays (2009) (2009-2010) Confiance_ Globalisation
Inv(2006) (2006)

Afrique du Sud 27 23 12 25

Allemagne 12 7 7 15

Autriche 13 15 9

Australie 6 13 8 8

Belgique 18 16

Brésil 24 27 5 27

Canada 7 9 10 6

Chine 16 19 1 26

Danemark 4 5 5

Espagne 23 21 18

Etats-Unis 1 2 3 3
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Finlande 8 6 12

France 19 14 9 16

GB 17 11 4 11

Grèce 30 30 21

Inde 21 26 2 28

Irlande 15 18 4

Italie 29 25 19

Japon 14 8 11 20

Luxembourg 11 17
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 215

Indice Indice Attractivité MOYENNE Ecart-type Médiane


Performance Potentialité perçue*
IDE IDE (2008)
(2000) (2000)

25 26   23,0 5,5 25

15 16 12 12,0 3,7 12

21 17   15,0 4,5 15

23 13 10 11,6 5,7 10

1 9   11,0 7,7 12,5

13 28 9 19,0 9,7 24

10 5   7,8 2,1 8

14 27 2 15,0 10,4 16

5 8   5,4 1,5 5

16 19   19,4 2,7 19

20 1 1 4,4 6,9 2
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8 6   8,0 2,4 8

19 15 4 13,7 5,5 15

9 14 3 9,9 5,0 11

28 20   25,8 4,9 28

27 29 5 19,7 11,4 26

2 10   9,8 6,9 10

26 18 11 21,3 6,6 22

29 12 7 14,4 7,7 12

1 9   9,5 6,6 10
216 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223

Mexique 26 27 13 23

Norvège 10 12 13

Pays-Bas 9 10 7
Pologne 25 24 14 22
Portugal 22 22 17
République
Tchèque 20 20 15 14
Russie 28 29 6 24
Singapour 2 3 1
Suède 5 4 10
Suisse 3 1 2
*on utilisera ici l’étude d’Ernst et Young portant sur les capitales économiques concurrentes à Paris

Sources: IMD; World Economic Forum, AT Kearney, Banque Mondiale, Ernst et Young.

Tableau 4 : Classement d’un échantillon de pays selon divers indicateurs de développement durable
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Epargne Empreinte
Indicateurs / I.D.H ESI
véritable écologique
Pays (2007-2008) (2005)
(1997) (20 05)

Afrique du Sud 29 23 20 2

Allemagne 19 12 12 10

Autriche 14 6 6 15

Australie 2 8 18 27

Belgique 16 27 5 18

Brésil 27 7 11 4

Canada 3 4 13 26

Chine 28 28 1 3
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 217

22 25 13 21,3 5,9 23

17 4   11,2 4,8 12

4 11   8,2 2,8 9

11 23   19,8 5,8 22,5

18 21   20,0 2,3 21

6 22   16,2 5,9 17,5

24 24 6 20,1 9,9 24

7 3 8 4,0 2,8 3

3 2   4,8 3,1 4

12 7   5,0 4,5 3
tes à Paris
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Greendex (2009) MOYENNE ECART-TYPE MEDIANE

  18,5 11,6 21,5

7 12,0 4,4 12

  10,3 4,9 10

9 12,8 9,8 9

  16,5 9,0 17

2 10,2 10,0 7

13 11,8 9,3 13

3 12,6 14,1 3
218 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223

Danemark 13 10 28

Espagne 12 21 8 22

Etats-Unis 11 17 16 29

Finlande 10 1 7 18

France 9 14 15 19

GB 15 18 17 20

Grèce 20 19 23

Inde 30 25 19 1

Irlande 4 9 3 24

Italie 18 20 11 12

Japon 7 11 4 13

Luxembourg 17

Mexique 25 24 10 5

Norvège 1 2 25

Pays-Bas 8 16 4 8

Pologne 24 26 14 7
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Portugal 22 15 11

République Tchèque 23 22 7 21

Russie 26 13 21 6

Singapour 21 2 9

Suède 5 3 9 17

Suisse 6 5 16

Sources : UNDP, Yale, Banque Mondiale, WWF, National Geographic


Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 219

  17,0 9,6 13

6 13,8 7,4 12

14 17,4 6,9 16

  9,0 7,1 8,5

10 13,4 4,0 14

11 16,2 3,4 17

  20,7 2,1 20

1 15,2 13,5 19

  10,0 9,7 6,5

  15,3 4,4 15

12 9,4 3,8 11

  17,0 17

4 13,6 10,2 10

  9,3 13,6 2

  9,0 5,0 8

  17,8 8,9 19
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  16,0 5,6 15

  18,3 7,5 21,5

5 14,2 9,2 13

  10,7 9,6 9

8 8,4 5,4 8

  9,0 6,1 6
220 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223

Tableau 5 : Comparaison, sur un échantillon de pays, de leur performance selon les indicateurs
d’attractivité et les indicateurs de D.D.
Les pays surlignés en gris clair et en en gris foncé présentent un écart conséquent entre leur
classement en termes d’attractivité et développement durable, les premiers étant nettement mieux
classés en matière d’attractivité, les seconds en matière de développement durable. En gras les
pays pour lesquels la différence est minime, en italique ceux pour lesquels les classements sont les
mêmes ou presque, à plus ou moins un rang près

Indicateurs / MOYENNE MOYENNE Ecart


Pays Classement Classement moyen
Attractivité Développement
Durable

Afrique du Sud 23 19 4,5

Allemagne 12 12 0,0

Autriche 15 10 4,8

Australie 12 13 -1,2

Belgique 11 17 -5,5

Brésil 19 10 8,8

Canada 8 12 -4,0

Chine 15 13 2,4
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Danemark 5 17 -11,6

Espagne 19 14 5,6

Etats-Unis 4 17 -13,0

Finlande 8 9 -1,0

France 14 13 0,3

GB 10 16 -6,3

Grèce 26 21 5,1

Inde 20 15 4,5

Irlande 10 10 -0,2

Italie 21 15 6,1
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 221

Japon 14 9 5,0

Luxembourg 10 17 -7,5

Mexique 21 14 7,7

Norvège 11 9 1,9

Pays-Bas 8 9 -0,8

Pologne 20 18 2,1

Portugal 20 16 4,0

République_Tchèque 16 18 -2,1

Russie 20 14 5,9

Singapour 4 11 -6,7

Suède 5 8 -3,6

Suisse 5 9 -4,0

Matrice de corrélation (Spearman) :

Variables WCY (2009) Empreinte écologique (2005)

1 -0,449
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WCY(2009)

Empreinte écologique (2005) -0,449 1


Les valeurs en gras sont significativement différentes de 0 à un niveau de signification alpha=0,05

Tableau 6  : Comparaison, sur un échantillon de pays, de leur performance selon l’indicateur


d’attractivité « WCY » et l’indicateur de D.D. « Empreinte Ecologique »

Indicateurs / WCY Empreinte écologique Ecart


Pays (2009) (2005)

Afrique du Sud 27 2 25

Allemagne 12 10 2

Autriche 13 15 -2

Australie 6 27 -21
222 Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223

Belgique 18 18 0

Brésil 24 4 20

Canada 7 26 -19

Chine 16 3 13

Danemark 4 28 -24

Espagne 23 22 1

Etats-Unis 1 29 -28

Finlande 8 18 -10

France 19 19 0

GB 17 20 -3

Grèce 30 23 7

Inde 21 1 20

Irlande 15 24 -9

Italie 29 12 17

Japon 14 13 1

Mexique 26 5 21
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Norvègef 10 25 -15

Pays-Bas 9 8 1

Pologne 25 7 18

Portugal 22 11 11

République Tchèque 20 21 -1

Russie 28 6 22

Singapour 2 9 -7

Suède 5 17 -12

Suisse 3 16 -13
Anne Musson / Géographie, économie, Société 12 (2010) 181-223 223

p-values :

Variables WCY (2009) Empreinte écologique (2005)

WCY (2009) 0 0,015

Empreinte écologique 2005) 0,015 0


Les valeurs en gras sont significativement différentes de 0 à un niveau de signification alpha=0,05

Sources: IMD, World Economic Forum, AT Kearney, Banque Mondiale, ErnstetYoung, UNDP, Yale, Banque
Mondiale, WWF, National Geographic.
Les calculs sont réalisés par l’auteur.
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