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La verrerie de laboratoire

Préambule
• Simple présentation de vulgarisation :
– résultant de l’expérience acquise par des biochimistes
(Danièle Belin et André Le Treut)
– applicable à de nombreux autres domaines disciplinaires
(chimie, autres laboratoires de biologie : hématologie,
microbiologie, pharmacologie, toxicologie, …)
– facilitée grâce à la consultation de diverses sources que
nous remercions :
• les contributeurs bénévoles de Wikipedia
• les bases de données d’images accessibles par les divers
moteurs de recherche sur internet.
• L’exposé ne peut être exhaustif
L’Histoire du verre
• Elle remonte à la préhistoire :
– le verre est considéré depuis l'antiquité comme une matière précieuse
– l’obsidienne (verre d’origine volcanique) était taillée par l'homme
pour former des pointes de flèches, des perles et autres bijoux
– étaient également connues les fulgurites : petits tubes issus de la
fusion du sable atteint par un éclair
• Les premiers verres fabriqués par l’Homme sont apparus au
Moyen-Orient (Mésopotamie, Syrie et Palestine), puis en
Asie du sud-est
– les premiers objets en verre à vocation utilitaire (petites bouteilles,
gobelets) sont apparus en Égypte
• Au Moyen Âge puis à la Renaissance :
– le verre soufflé (Vè - Xè siècles), le verre plat (vitrages plans)
– nombreuses déclinaisons : verre à vitre, verre cristal, verre coloré, …
Illustrations du degré de perfection atteint par l’industrie du verre
• à Chartres : • à Venise :
– la rosace du transept sud de la cathédrale • fabrication de splendides lustres
Notre-Dame (début du XIIIe siècle) par les verriers installés sur l’île
– monument classé au Patrimoine mondial de de Murano (fin du XIIIe siècle)
l’Unesco en 1979
Nature du verre
• Caractéristiques
– corps dur, homogène, inaltérable, élastique, fragile, non cristallin
– opaque, translucide ou transparent, malléable à chaud et susceptible d'un
poli parfait
• Composition
– un vitrifiant : silice (SiO2) trouvée dans le sable fin
– un fondant : soude (carbonate Na ou sulfate Na)
– un stabilisant : chaux (calcaire : carbonate de calcium, calcite, CaCO3)
– des additifs : oxydes minéraux (alumine, magnésie…) pour améliorer les
propriétés, pour donner une coloration…
– on peut aussi ajouter du verre recyclé
• Mode opératoire
– le mélange est chauffé vers 1550°C (four à fusion), donnant un liquide visqueux
– le verre liquide se refroidit et durcit progressivement dans le four puis à l’air libre
Les propriétés du verre
• c’est un élément important dans le choix du
matériel de laboratoire

• il doit s'adapter aux exigences de celui-ci :


– en terme de résistance à la chaleur et aux chocs
– il doit être
• inerte chimiquement
• perméable à la lumière ou coloré
• lavable
• stérilisable
Les différentes qualités de verre
Le verre est disponible en plusieurs qualités

• Le Verre standard
– environ 74 % de silice, 16 % de soude, 9 % de
chaux et de magnésie
– coefficient de dilatation élevé
– d’où une faible résistance aux chocs thermiques :
il ne sera donc pas utilisé pour des récipients
destinés à être chauffés
– il est particulièrement bien adapté à des usages
volumétriques, notamment pour les pipettes
• Le Verre borosilicaté standard
– composant principal : la silice SiO2(80 %), oxyde
de bore B2O3 (13 %) , soude (4 %).
– coefficient de dilatation modéré
– bonne résistance aux hautes températures
(400°C) et aux chocs thermiques. Stérilisable
– résistance chimique : bonne aux acides (sauf FH,
PO4H3), mais faible aux bases
– adapté à la plupart des usages de laboratoire.
• Le Verre de marque Pyrex® ou Duran®
– verre borosilicaté renforcé à parois plus épaisses

– plus coûteux à l’achat

– dispose d’une solidité et d’une résistance aux


chocs mécaniques et thermiques exceptionnelles :
• prévu pour un usage intensif
• c’est un « verre à feu »
Les utilisations de la verrerie de laboratoire
• Plusieurs classes de verrerie selon l’usage auquel celle-ci est
destinée
– La verrerie dite usuelle ou verrerie de base
ne servant à mesurer que des volumes approximatifs
• tubes à essai, cristallisoirs, béchers, ballons, erlenmeyers, éprouvettes,
flacons, capsules, verres de montre, tubes à centrifuger, entonnoirs …

– La verrerie de précision ou volumétrique


pour mesurer des volumes précis
• fiole jaugée (graduée), pipette graduée, burette graduée …

– La verrerie spécialisée
• verrerie pour la microbiologie : lames de verre, tubes à culture, flacons
spéciaux pour cultures, boîtes de Pétri.
• tubes réfrigérants, colonnes de distillation, ampoules à décanter,
appareils et entonnoirs de filtration, fioles à vide, dessicateurs,
réacteurs
• flacons laveurs, fioles à filtration, trompes à eau
• verrerie rodée (flacons à cols rodés, ballons, réfrigérants, colonnes à
distiller, robinets, tubes connecteurs et adaptateurs ...)
La verrerie usuelle (de non précision)
• Tube à essais
– pour les réactions faisant
intervenir de petites
quantités de réactifs.
– peut recevoir un bouchon et
être chauffé à condition
portoir et pince en bois
d’être en Pyrex

Variantes
• tube sous vide pour
prélèvements sanguins
(Vacutainer®, Terumo®,
…)
• Les béchers
– large gamme de contenance (10-1000 ml) de
forme haute ou basse

– pour le stockage de solution, faire quelques


réactions chimiques, faire certains dosages
(pH- métriques)

– ne peut pas servir pour mesurer précisément un


volume de liquide

– peut être chauffé à condition d’être en Pyrex.


• Les entonnoirs
– permettent de verser un liquide
dans un flacon à col étroit en
évitant les pertes
– différentes tailles
– à tige courte ou longue
• variantes :
– l'entonnoir à solide qui permet
d'introduire une poudre dans une
fiole jaugée, par exemple lors
d'une dissolution
– l’entonnoir Büchner
• entonnoir à plaque filtrante et prise
de vide
• parfois en porcelaine
• utilisé dans les montages de filtration
• L’erlenmeyer (« erlen »)
– du nom du chimiste allemand qui
l’inventa en 1861 (Emil
Erlenmeyer)
– base conique et col cylindrique
à col étroit, large, simple ou rodé

– généralement gradué pour indiquer


approximativement le volume de
liquide qu'il contient

– ses fonctions sont similaires à celles


du bécher, mais sa forme évite les
projections
– il peut recevoir un bouchon (liège
ou rodé) et être chauffé à
condition d’être en Pyrex.
• une variante de
l’erlenmeyer :
– la fiole à filtrer sous vide qui possède une
ouverture latérale
– elle est destinée à être reliée par un tuyau
épais à une trompe à eau chargée d'y créer
un vide partiel

• exemple d’utilisation :
– la filtration sous vide sur Büchner
• Les ballons
– à fond rond (support « valet »), à fond
plat, à col rodé, piriforme, bi-col, tri-
col pour montages complexes
– Le ballon est utilisé lorsqu’il est
nécessaire de faire chauffer un milieu
réactionnel (le ballon est alors placé
dans un chauffe ballon électrique)
– le col peut être rodé ou non
• Ampoule à décanter
– utilisée dans les extractions par solvant
pour séparer deux liquides non miscibles
par décantation

- les liquides se séparent selon leur densité :


le moins dense constitue la phase supérieure
le plus dense forme la phase inférieure
- il y a deux phases :
l'une est en général aqueuse (d = 1,00)
l'autre organique. Exemples :
éther diéthylique d = 0,71
chloroforme d = 1,48

Exemple de montage
• Le cristallisoir
– récipient en verre épais pour stocker
une importante quantité de liquide

– il ne doit pas être chauffé

– utilisé pour les expériences nécessitant


une grande quantité d’eau, ou encore
pour les bains de glace
• Les verres à pied
– pas de fonction bien définie.
Il peut être utilisé pour
récupérer des liquides,
ou comme poubelle

– il peut être gradué, mais


graduations très indicatives
– il ne doit pas être chauffé.
• La bonbonne à eau
– forme tonnelet
– avec robinet et couvercle
en verre
– capacité : en général 10 l
– constitue une réserve en
• eau déminéralisée
• eau distillée
• La pipette Pasteur
– pour la microbiologie
– verre ordinaire, ouverte ou fermée
(cotonnée, stérilisée)
– mode de fabrication
La verrerie de précision ou volumétrique

à 1 trait ou 2 traits
Précisions :
Éprouvette graduée
1- Tolérance sur le volume indiqué :
classe A < 0,2 %. classe B : < 0,5 %

2- La verrerie jaugée (et graduée) ne doit pas être chauffée.

3- Pour lire le volume sur une graduation ou un trait de jauge,


l’œil doit être aligné sur le bas du ménisque du liquide
La verrerie de précision ou volumétrique
• Éprouvette graduée
– récipient pour mesurer le volume d’un
liquide avec une précision moyenne
(environ 0,5 ml)
– capacités variées (10 à 1000 ml)
• Burette graduée (de Mohr)
– permet de verser un volume précis de
solution (capacité 5 à 50 ml, graduations
au 1/10 ml)
– avec entonnoir intégré et robinet à clef
démontable
– ou tube en caoutchouc et pinces de Mohr
ou de Hoffmann
– utilisée dans les dosages volumétriques et
pH-métriques (titrimétrie)
La verrerie de précision ou volumétrique

• La fiole jaugée
– récipient destiné à contenir un volume précis de
liquide (10 à 1000 – 3000 ml)
– bouchon en verre rodé ou en caoutchouc
– la capacité est définie par le volume d'eau, à
20°C, exprimé en ml, contenu dans la fiole
quand elle est remplie jusqu'au trait de
jauge
– pour la préparation de solutions de
concentrations données :
- par dissolution,
- par dilution
La verrerie de précision ou volumétrique
• Les pipettes
– le pipetage consiste à prélever une
quantité très précise d'un liquide
d'un tube et à le transférer dans un
autre tube.
– nombreux modèles en verre
• Pipette standard avec ou sans réservoir
• Pipette à traits de jauge
• Pipette de Thoma : pour dilution du sang
– précautions à prendre
• ne pas chauffer
(pipeter à température ambiante)
• utiliser un portoir
• assurer la maintenance
La verrerie de précision ou volumétrique
– Les pipettes : nombreux modèles mécaniques

à volume fixe. à volume variable. multicanaux.


• Le pipetage à la bouche
– strictement interdit dans les laboratoires,
quel que soit le liquide
– risque d'avaler un liquide infectieux, toxique
ou corrosif
– utiliser un pipeteur (« propipette ») qui se
place à l'extrémité de la pipette
La verrerie spécialisée
• Les dessicateurs
– cuve circulaire en verre épais surmontée
d'un couvercle et munie d’un disque
perforé en porcelaine
– liaison entre les deux parties par un rodage
en verre
– peuvent être équipés d'une prise de vide
avec robinet
– servent à éliminer l’humidité d’une
substance ou à la protéger contre
l’humidité
– la substance à protéger est placée
directement ou non sur le disque
perforé
– nature du dessicant : gel de silice
déshydraté, acide sulfurique H2SO4,
La verrerie spécialisée
anhydride phosphorique P2O5
• La verrerie pour la microbiologie
– lames de verre pour étalement et examen microscopique.

Portoir à lames

– tubes et flacons spéciaux pour cultures

– boîtes de Pétri
• Les réfrigérants
– Dispositif à double enveloppe qui coiffe
un ballon dans lequel un mélange est
porté à ébullition. Il comporte :
• une enveloppe externe dans laquelle
circule un flux d’eau froide
• une enveloppe interne où cheminent les
vapeurs qui, au contact du froid, se
condensent et retombent dans le ballon
– Plusieurs modèles :
• à parois droites (Liebig)
• à boules (Allihn)
• à serpentin (Graham)
• à pointes, sans double enveloppe
(Vigreux)
• Applications des réfrigérants
– La distillation à reflux (synthèse organique)

• permet de chauffer tout en évitant les pertes


par évaporation, et de maintenir le milieu
réactionnel à la température constante
d'ébullition du solvant

• les vapeurs sont condensées dans le réfrigérant


et retournent à l'état liquide dans le ballon

• les réactifs et les produits restent dans le milieu


réactionnel, permettant à la réaction de finir.
• Applications des réfrigérants
– La distillation fractionnée

• Le mélange à distiller est placé dans un ballon


surmonté d’une colonne à distiller (Vigreux)

• Le mélange est porté à ébullition. Les vapeurs


des différentes espèces chimiques montent
dans la colonne à distiller

• Différents paliers de distillation s’établissent le


long de la colonne

• Les vapeurs sont condensées dans le


réfrigérant droit. L’espèce chimique
extraite en premier est l’espèce la plus
volatile, celle dont la température
d’ébullition est la plus faible
Histoire du verre
• Evolution des laboratoires depuis 1970 -1990
– Avènement de l’usage unique
• Les plastiques tendent de plus en plus à remplacer le verre
ordinaire. Les plus couramment employés sont le polyéthylène ou
le polypropylène.
– Profonde évolution des technologies
• Automatisation des postes de travail
– Répercussion sur l’organisation et la logistique des
laboratoires
• Moins de vaisselle à faire, moins de personnel agents de service
• Moins d’équipements : lave-vaisselle, lave-pipettes,
étuves, armoires de stockage, réserves de verrerie
– Mais il est un domaine où le verre reste cependant
irremplaçable !

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