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Qu’est ce que la division du travail ?

La division du travail évolue avec l’histoire. Les communautés d’insectes apparaissent sans histoire. On est dans
une société qui ignore l’âge. Quand il est visible, on le cache. La vieillesse est ignorée et méprisée. On est dans
une société qui veut gommer les différences des sexes, à travers plein de symboles (non différenciation dans le
travail, mariage homosexuel, adoption). On peut mettre l’accent sur les constructions symboliques et religieuses
qui fondent la division du travail, les religions qui sont des formes importantes, la religion fait penser à la vie, la
construction … les religions aident à construire la division du travail par la façon où on représente la place des
hommes et des femmes dans la société. Ca nous donne des lectures du rôle social sur l’acceptation de sa
condition social, la statut social de chacun est considéré comme une volonté divine et il ne fallait pas remettre en
cause cette volonté. Auparavant, il ne fallait pas discuter sa position sociale. C’est la volonté divine, et chacun doit
vivre dans sa caste ou dans son ordre parce que c’est la volonté divine. On a une reproduction sociale et une
hiérarchie basée sur l’idée que l’ordre est fondé sur une volonté divine. Le poids des religions est très important
dans la construction de l’ordre social, et l’acceptation de cet ordre dans cet ordre social. Max Weber a écrit en
1919 « Ethique du protestantisme et esprit du capitalisme ». Dans cet ouvrage, Max Weber s’intéresse au
protestantisme et la façon dont la religion protestante évolue. Il s’intéresse à ces sectes protestantes et comment
l’éthique protestante va, non seulement favoriser la multiplicité des églises et les concurrences entre elles. Le
protestantisme va fonder les bases du capitalisme sur lequel vont s’appuyer les Etats Unis pour leur
développement. On a un sectarisme religieux qui se réfère au protestantisme. On est assez éloigné de la pratique,
en France, du protestantisme. On est dans des modèles plus marginaux. En Europe, on a des lectures un peu
radicales comme les témoins de Jéhovah (considéré en France comme une secte). La religion va justifier, légitimer
une hiérarchie sociale et une division sociale entre les sexes. Une religion peut évoluer en fonction des besoins
dans la société. Cette dimension symbolique et religieuse est aussi importante dans la division du travail. Derrière
la religion, on a aussi des valeurs, des mentalités, mœurs, produits de religions, qui traduira ce qui est juste et
injuste, ce qui est bien ou mal. La division du travail est d’abord le produit d’une histoire, une représentation des
hommes de ce qu’ils sont, du temps, à travers la mobilisation de ces symboles (idée de Dieu). La division du travail
qui va déboucher sur une certaine organisation éco est basée sur une spécialisation du temps, des connaissances,
des aptitudes et cela s’explique par une histoire. Ce n’est pas une caractéristique spécialement humaine de se
spécialiser pour la recherche d’une efficacité économique. Les sociétés humaines divergent des insectes sur 2
points : tout d’abord, il est possible de comparer des tâches qui seraient exécutées sur le principe de la division du
travail à des tâches qui seraient exécutées par des individus non qualifiés, non spécialisés. Nous sommes de plus
en plus contraints à l’échange, favorisé par la monnaie. Chacun ayant des compétences limitées, il faut se
spécialiser dans les domaines où nous sommes les plus compétitifs, et laisser les autres faire les tâches dont nous
avons moins de compétences. La division du travail est sans cesse en progrès. Elle n’est pas finie ni déterminée à
priori. Les formes de la division du travail se transforment, division qui change sans cesse de nature et qui s’étend
à d’autres domaines que la stricte production. On a une prolétarisation. Le secteur tertiaire est profondément
touché aujourd’hui par la spécialisation des tâches. La lecture de la division du travail ne peut plus être la même
que celle d’il y a 30 ans. La division du travail est rationnelle, c’est une division du temps et de l’espace. Société
fondamentalement basée sur des échanges économiques, commerciaux. Cette organisation rationnelle est
considérée comme une évolution qui est la meilleure possible. Distinction entre société d’insectes qui ont une
organisation figée, et société mobile. Selon Adam Smith (main invisible), il existe des lois naturelles. La division du
travail est une spécialisation et une coordination des tâches. On pourrait s’étendre sur cette rationalisation du
travail, organisation scientifique du travail (Taylor). A l’époque où écrit Durkheim, émerge le temps des
ingénieurs. Epoque de Fayol (organisation pyramidale dans les entreprises), Ford (il va combiner le travail de
Taylor et le travail à la chaine). Pour conclure cette section, la division du travail amène à la construction d’une
hiérarchie sociale qui tend à légitimer certains aspects (statut, diplôme, secteur d’activité, domaine de
compétence, hiérarchie des revenus, notoriété …). Selon les dotations que détiennent les individus (quel est son
diplôme ? ses compétences ? …), la place dans la hiérarchie sociale sera différente. Certaines dotations peuvent
en compenser d’autres. Ce qui va alors qualifier la division du travail, c’est la nature des rapports entre ceux qui
ont le pouvoir, le prestige et le revenu, ce qui définit les classes dominantes selon Weber, et ceux qui sont peu
dotés qui subissent les contraintes.

Section 2 : la thèse d’Emile DURKHEIM

I- L’évolution du lien social et les formes d’intégration


Pour Durkheim, la division du travail est nécessaire à l’existence des sociétés. Durkheim a écrit « de la division du
travail social ». De ces mœurs sociales, des valeurs de cette société découlent des formes de solidarité et ces
formes relèvent de la division du travail. Il oppose les sociétés « inférieures » et les sociétés plus « élevées ». La
logique des sociétés primitives est que l’individu n’a pas d’importance, pas de différenciation. Par exemple, dans
certaines sociétés dites primitives (en Océanie), les gens n’ont pas de nom. Le nom c’est la base même de la
différenciation. On a une importance des croyances, tout est très ritualisé. Importance du culte des ancêtres.
Toute religion repose sur des rites (messe, office religieux). Dans ces sociétés, le rite est permanent, peu de place
pour l’innovation, l’interprétation personnelle, ce qui est considéré comme immuable. Ce sont des sociétés qui
refusent tout écart par rapport aux normes. Dans ce contexte, le droit ne peut être que répressif : on sanctionne
celui qui déroge à la règle ; il s’agit de sauvegarder les valeurs, les traditions. Toute rupture de la solidarité du
groupe est considérée comme une agression vis-à-vis du groupe. Durkheim dit que dans ces sociétés, ce qui
importe c’est la conscience collective. L’individu se confond avec le groupe : ils pensent tous de la même façon.
Conscience collective = sentiments communs à la moyenne des membres d’une société et similitudes sociales.
Cette solidarité est qualifiée de mécanique. Société apparemment sans histoire. Pour lui, c’est une forme primaire
d’organisation qui a pu exister dans le passé, qui peut encore exister mais dans des sociétés en voie de
disparition, sociétés qui n’ont pas encore rencontré la modernité, la civilisation … Durkheim oppose à ces
sociétés, les sociétés plus élevées, complexes, modernes. Les sociétés les plus élevées naissent de la division du
travail. Dans ces sociétés, ce sont les rapports individuels qui fondent les rapports sociaux. L’individu a un nom,
une identité. L’individu a des droits spécifiques (droit de circuler, de se différencier, liberté de pensée). Comme
c’est une société qui repose sur les rapports d’individus entre eux, chaque individu cherchant à satisfaire ses
besoins, son intérêt, à mettre en œuvre ce qu’il croit juste ou utile pour lui, les rapports sociaux vont être
conflictuels, des rapports de stratégies, les rapports individuels peuvent être des rapports de concurrence. La
confrontation des intérêts opposés va faire que la société va être en mutation constante. On est dans l’instabilité
et la mobilité. Dès qu’il y a une reconnaissance de l’individu, il y a mobilité & instabilité. Si on ramène l’individu à
une rationalité de calcul coût/avantage, on agit dans son intérêt et on aboutit à ce que toute relation avec autrui
relève d’un calcul intéressant. Par exemple, c’est ce qu’on trouve chez Becker (théorie du mariage, ou théorie du
crime = dans le cas de la société américaine, le criminel est un individu parfaitement conscient de ce qu’il fait, il
fait un calcul coût/avantage ; il y a - d’intérêt à le tuer que de passer toute sa vie en prison pour payer ce crime
donc on a bien coût>avantage, ce qui va dissuader les hommes de commettre des crimes). On peut partir de la
notion de rationalité pour expliquer toute relation sociale y compris celles qui apparaissent pourtant les moins
calculées. Nous sommes dans une société basée sur l’individu. En même temps, la société est un « tout »
(holisme) et peut être considéré dans son ensemble, nous sommes aussi le produit de la société (nous n’existons
pas en dehors du cadre de la société). Nous sommes en relation avec autrui et nous sommes en tant qu’individu,
le produit de la société dans laquelle évolue la personne, de part l’éducation, les mœurs, valeurs sociales … Nous
sommes capables de vivre ensemble car nous partageons des croyances et pratiques communes. Au delà de nos
différences nous avons une culture commune, la société peut être considérée comme un « tout ». Durkheim part
de la société pour expliquer le comportement des individus (≠ individualisme). La division du travail est au cœur
de l’analyse de Durkheim qui a une approche holiste. Un fait social s’explique par des déterminants.

II- l’origine et la fonction de la division du travail dans les rapports sociaux

Adam Smith « recherche sur la nature les causes de la richesse des nations » s’intéresse aussi à la division du
travail. Chacun va exercer un métier basé sur des compétences qui sont limitées. Toute l’organisation de la
société va se faire autour de la division du travail. Pour cela, Durkheim utilise une méthode qui consiste à
s’appuyer sur l’histoire de la division du travail et expliquer en quoi cette division est un fait social, le produit
d’une histoire. Deux types de cause : les causes sociales qui sont primordiales (la division du travail résulte de
l’évolution historique des sociétés : urbanisation, industrialisation, développement de la société marchande) et
les causes secondaires (organico-psychiques). Il s’agit de comparer l’évolution de la nature humaine. Durkheim
incarne dans les sciences sociales en France un modèle. C’est le 1er dont la thèse se veut quantitative, s’appuyant
sur des raisonnements statistiques contrairement à la philosophie qui dominait jusque là. Toute production de
savoir n’est pas que l’accumulation de connaissances. Ces connaissances s’articulent entre elles. En tant
qu’individu, on peut agir sur la division du travail et sur l’évolution de la société. Phrase célèbre de Durkheim « il
n’y a rien dans la vie social qu’il ne soit dans les consciences individuelles seulement presque tout ce qui se trouve
dans ces dernières vient de la société ». le lien social ce sont les relations qui font que les individus forment une
société. Ce lien découle de la division du travail qui lui attribue un rôle et un statut en coordination avec les autres
et avec l’ensemble : complémentarité obligée ou solidarité raisonnée. Durkheim utilise le terme solidarité et non
le terme de lien social.
III- Les limites de la division du travail

Il arrive que la division du travail relève de formes de division particulière, anormales, même déviantes. Durkheim
énumère 3 formes anormales de la division du travail. Durkheim pense que l’excès de l’individualisation peut aller
à l’encontre de la cohésion sociale. C’est l’Etat qui va jouer le régulateur de l’espace des libertés. Le droit c’est
l’instrument de la cohésion sociale. Ce qui délimite les libertés c’est le droit. Il faut sanctionner les déviances. Il
aborde les formes anomiques de la division du travail. L’anomie se distingue de la normalité. Lorsqu’on est dans
un environnement social où il n’y a plus de normes, c’est une situation d’anomie (ex : les périodes de guerre,
crises économiques).
L’exemple de la crise économique : les normes en vigueur ne fonctionnent plus, période de chômage. Dans un
contexte anormal, on ne peut plus adopter des comportements normaux. Certains comportements seront
temporaires et considérés normaux à ce moment (ex : mendier). Le développement de la grande industrie
renforce les antagonismes entre le capital et le travail. Les intérêts des propriétaires sont divergents, dans la
grande industrie il y a des antagonismes d’intérêts entre le capital et le travail. De ce côté-là, ça rapproche la
pensée de Marx. Durkheim s’inquiète du fait que la division du travail renforce l’émiettement de l’univers
intellectuel en de nombreuses spécialités. Toutes ces spécialités étant importantes et souveraines. En fait si on
considère les savants, être savant, c’est dans la société moderne supérieure d’avoir des connaissances
extrêmement poussées dans un domaine très étroit : hyper compétence, hyperspécialisation. Cette spécialisation
des compétences est la ruine de toute science. Pour lui, le vrai savant est celui qui a des connaissances dans
toutes les matières. La fonction sociale repose plus sur l’hérédité. On est ce que l’on nait même sur la liberté des
choix, même si celle-ci est limitée.
CHAPITRE 3 : CRISE DU LIEN SOCIAL ET SOLIDARITE

Section 1 : L’affaiblissement du lien social


I- Une société individualiste

II- L’éducation des institutions dans la régulation sociale


Il y a aujourd’hui une remise en cause du compromis fordiste. Les ouvriers vont devenir des OS, ils vont effectuer
des tâches (bureau des méthodes et ouvriers qui exécutent). L’ouvrier est dépossédé de son travail, n lui
confisque toute spécialisation. Selon Alain Touraine, le modèle fordiste dès que l’outil cesse d’être le
prolongement du bras, c’est la machine qui impose la cadence, les tâches, les gestes à effectuer, ce que fait
l’homme c’est ce que la machine ne sait pas faire ou pas encore faire. Le bras devient l’outil. La relation entre
l’homme et la machine s’est inversée. La machine et l’homme se sépare, ils font des tâches indépendantes les
unes des autres. Le fordisme = perte de l’autonomie et de la maitrise du travail. Le compromis c'est-à-dire
comment cela a-t-il été accepté ? Comment des millions de travailleurs ont accepté de se voir déposséder de
leurs compétences sans qu’il y ait de résistance ? Contre cette perte d’autonomie, les ouvriers ont eu la garantie
salariale, des droits, une protection sociale, un CDI, une revalorisation salariale et l’accès à la société de
consommation. Ford payait le « Five dollars a Day ». Son objectif était que ses ouvriers puissent, avec ce salaire,
acheter les voitures qu’il produisait. Le salaire versé revenait à l’entreprise sous forme de consommation. Les
salariés vont être achetés par des biens de consommation. Ce compromis fordiste a donné l’illusion qu’à travers
l’accès à la consommation, la société devenait plus cohérente et plus homogène. On a parlait beaucoup jusqu’en
70 de la moyennisation de la société française. Depuis la fin des années 70, on a plusieurs crises : la crise du
travail, des institutions d’intégration et de l’état providence ;
 La crise du travail : conséquence sociale sur l’emploi des ouvriers peu qualifiés de la grande industrie.
Chômage de masse qui va remettre en cause cette croyance dans le progrès social. Le chômage se
maintient à un niveau élevé. Paupérisation salariale : les salaires n’augmentent plus, modération des
salaires. Le chômage fait que les salaires n’augmentent pas. Les taux d’intérêt sont élevés. Une nouvelle
pauvreté apparait. Les salariés sont mis en concurrence entre eux, précarisation du contrat de travail.
Désyndicalisation, le taux n’a jamais été élevé non plus. Cette crise a remis en cause le compromis
salarial : remise en cause du système de retraite, remise en cause du système de protection sociale.

Les nouvelles pauvretés apparaissent : paupérisation salariale.


Sentiment de précarisation et de concurrence. Crise du travail.
Désyndicalisation : pas de circulation de l’information, conflits permanents. (Pas d’intégration sociale).
Remise en cause du droit à la retraite, remise en cause du système de protection sociale.
Aujourd’hui prés de 60 % partent en retraite alors qu’ils ne travaillent plus.
Paupérisation du salariat ainsi que des retraités.
Crise du travail (montée des suicides…) remise en cause du salaire et de sa progression.
La crise des institutions touche également la famille. L’école ne parvient plus à corriger les inégalités sociales.
L’origine sociale continue à être un facteur discriminant d’une manière stable depuis 50’s même si les
discriminations sociales ne se voient plus au même niveau.
Temps contraint (travail, transports…) de plus en plus important.
Crise des institutions religieuses (environnement communautaire, identité de vue).

Conséquences : exclusion. Terme qui apparait en 1964 (Pierre MASSET) : évoque les exclus (en marge du progrès
éco car ils ne sont pas dans le contexte) par rapport aux inclus.
Inadaptation sociale et phénomène en voie de propagation. (Difficulté d’accès au logement, pauvreté éco qui va
devenir visible dans les villes avec la crise éco notamment dans les 80’s).
Objectif du gouvernement : lutte contre le chômage et contre les nouvelles formes de pauvreté.
La Société industrielle de plus en plus riche ne s’est pas débarrassée de toute pauvreté malgré la protection
sociale et les nouveaux droits.(Michel ROCARD : création du RMI)
Depuis 2003, la pauvreté augmente en France. (Situation éco et sociale instable).
La notion d’exclusion va sortir de la marginalité pour devenir un phénomène de Société (capacités pour chacun).
Robert CASTEL (1995 : « de l’indigence à l’exclusion »).
« Métamorphose de la ? Sociale » : concept de la désaffiliation. Il définit 3 zones qui sont des espaces sociaux :
Zone d’intégration : évolution de la population, caractérise les individus ayant une situation stable et des relations
sociales variées.
Zone de vulnérabilité : les individus combinent précarité et faiblesse des rapports sociaux.
Zone de désaffiliation : les individus sont caractérisés par l’absence de travail et de liens sociaux.
Celui qui est exclu est celui qui n’a ni ressources, ni lien social.
Pour CASTEL, l’efficacité du système de protection sociale permettait de maintenir les individus pauvres autour de
la zone de vulnérabilité (rôle d’amortisseur).
Aujourd’hui, le système ne parvient plus à donner un travail à chacun.
Les individus sont touchés par la solitude dans un environnement urbain.

III- De nouvelles formes de solidarité

1. la conscience collective dans la Société contemporaine :


Société n’a pas disparu mais a simplement changer de forme. Quand il y a lien sociale, il y a conscience collective
(liens communautaires).
On va s’intéresser aux interactions entre les individus (comportements collectifs de groupes sociaux ayant des
caractéristiques spécifiques).
Les 1ers travaux portent sur la ville (socio de l’urbanisation génératrice d’individualisation, espace de division). Il y
a éclatement social dans la ville.
L’éclatement social produit de la marginalisation de certains individus.
Par les espaces, les individus se regroupent dans certains quartiers.
Dans un environnement propre à produire de l’individualisation, il y a une demande de communauté et de
solidarité. (Lieu de réorganisation entre les communautés).
Travaux de GOFFMAN et BECKER (« Outsiders »).
Exclusion qui renvoie à des comportements individuels ou communautaires, responsabilité à ceux qui sont exclus.
« Théorie des groupes latents » : Marie DOUGLAS. Par définition la latence n’est pas explicite (certains individus
peuvent se mobiliser pour défendre une opinion).
Il y a des déterminants qui relèvent de la culture de l’individu, de ses propriétés qui permettent de comprendre
que tel individu puisse rejoindre tel communauté.
Pour partager des ambitions communes, le monde doit se constituer.
A un moment donné, ces individus vont se retrouver en capacité de se reconnaitre et de se constituer en groupe
pour agir.
« Le temps des tribus » de MAFFESOLI : déclin de l’individualisme dans les Sociétés de masse. Choix de mettre
l’accent sur la reconnaissance communautaire à travers la symbolique dans les Sociétés modernes. Retour en
force du tribalisme. Pour résister au « vide social », des groupes se forment favorisant une solidarité mécanique
mais un esprit communautaire. Ces tribus favorisent le temps présent. (Comportement qui va créer un rythme
corporel et émotionnel). Ritualisation respectée. Permet la constitution de l’être ensemble. Accent sur
l’importance du religieux. Le groupe l’emporte sur l’individu. Il existe des rites « sans Dieu » ou de divan social.

2 .L’échange non marchand


L’esprit communautaire se retrouve aussi dans le développement de l’économie non marchande, échange non
marchand. Ce développement de l’échange non marchand fait le contrepoids d’une économie consumériste. En
contre poids de l’individualisme, il y a une pratique de type bénévole qui dans de nombreux domaines se
développe.
Les caractéristiques du don sont donner recevoir et rendre. Le don est comme un investissement, il est intéressé.
Logique de la dette : celui qui reçoit est redevable et celui qui reçoit et qui a une créance attend en retour une
contrepartie à cet investissement. Les SEL (services d’échanges locaux) sont nés au Canada en 1976. Ce système
s’est étendu à l’Europe et aux Etats Unis dans les années 80. On est dans un contexte post crise industrielle
(chômage élevé). Le principe est l’échange de service contre un autre service sans contrepartie. En France, la
solidarité relève fondamentalement de l’Etat. C’est d’abord par le mécanisme de dépenses publiques que doit
s’exercer cette solidarité en fonction des moyens et des besoins de chacun.
CHAPITRE 4 : La famille comme production de lien social : la famille en crise ?
L’école produit du lien social également. Chacun d’entre nous nait dans une famille. Ceux qui perdent leurs
parents tôt peuvent devenir orphelins : la famille est la cellule de base de la société. Les parents nous
transmettent des normes et des valeurs pour que les enfants soient bien élevés. Pour autant on ne parle pas
d’élevage d’enfant. La famille a un rôle de socialisation.
La notion de famille a fortement évolué au cours des derniers siècles. Cependant, la notion de famille n’a pas
forcément le même sens dans toutes les sociétés. Dans un ouvrage de 2005, le sociologue Michel Fize rappelle les
différentes formes à travers les actes. Assez classiquement, au travers du paradigme Durkheimien, plus le travail
s’intensifie, plus la famille se nucléarise. A partir du début du 19ème siècle, par l’héritage des valeurs bourgeoises
issues de la révolution française, la famille se construit sur le mariage. Dans l’ancien régime, le mariage n’est pas
une condition pour avoir des enfants. Le mariage devient important par la suite pour fondre une famille. Dans
l’ancien régime, dans une Europe qui est largement paysanne, le mariage est une condition morale pour avoir des
enfants c'est-à-dire qu’il faut que l’enfant ait un père et une mère. Le mariage cède une alliance entre deux
familles, la révolution française fera du mariage un contrat civil comme le divorce. C’est donc un contrat que l’on
peut faire et défaire. Avant on ne se mariait pas par amour mais par opportunité. Avant l’épouse devait être une
bonne mère avant tout, il y avait sacralisation du mariage. La sacralisation interdit l’adultère, il n’y a aucun doute
sur la paternité des enfants. L’homme n’a pas ces obligations. La mentalité bourgeoise va tolérer l’adultère.
Auparavant, les femmes ne travaillaient pas et elles étaient donc dépendantes de leurs maris. En cas de divorce,
c’était toujours de la faute de la femme et elle se trouvait sans emploi, sans qualification, avec les enfants à
charge. Tendanciellement, on se marie de moins en moins. Aujourd’hui sur 10 mariages, 9 sont conclus après
avoir vécu un certain temps en concubinage. C’est de moins en moins le mariage qui fait la famille. C’est plutôt la
durée de la relation qui va fonder le mariage. Aujourd’hui c’est plutôt l’enfant qui fait la famille. La moitié des
enfants naissent hors mariages. L’une des fonctions de la famille est la reproduction.

CHAPITRE 5 : Le travail comme fondement du lien social ?

Se poser cette question est important, d’autant plus que certains sont privés d’emplois. Le 1er argument mis en
avant est que perdre son emploi est synonyme de perte d’identité, fragilisation économique du ménage. La
question de la perte d’identité, d’utilité sociale, regard des autres revient de manière récurrente.
Il s’agira de nuancer l’affirmation.

Introduction : Dominique Méda, philosophe et sociologue, a publié en 1995 un ouvrage qui parlait du travail, une
valeur en voie de disparition. Cet ouvrage va être un point de départ. Nous sommes dans une société où nous
nous considérons comme producteur. Karl Marx (milieu 19ème siècle) parle de la valeur travail et considère que le
mode de production capitaliste est un mode d’organisation social dans lequel les individus sont mis au travail.
L’exploitation du travail, aliénation au travail pour la production est au cœur même de la situation économique.
La prolétarisation est devenue la salarisation : la salarié est aliéné. La salarisation est un contrat par lequel le
salarié renonce à la liberté de l’usage de son temps, met à disposition contre un salaire, son temps, sa santé … Il
renonce à tout autre aspiration pour mettre au service d’un projet économique qui sera profitable à un autre. Le
salarié est payé pour renoncer à sa liberté. Le fruit de l’exploitation ne lui appartient pas.
Les biens matériels vont enrichir ceux qui ont les moyens de production. Les salariés recevront une part, qui
revient dans le système productif (pour consommer ce qui assure un débouché, pour mettre en service toutes ses
capacités). Le travail est au cœur du système économique. Tout ce que nous faisons est considéré comme un
travail, et toute vie est production. Il semblerait que nous ayons intégré que le travail est dans la nature humaine.
Après tout ce que nous appelons la nature n’est il pas le produit du travail des hommes ? Nous sommes des
ennemis de la nature. Le mot « environnement » n’est pas juste car ce qui nous environne c’est ce que l’on a
construit. Il n’est pas extérieur à nous-mêmes. Nous en sommes une des composantes.
Le travail est au cœur de la vision contemporaine de la société et serait au cœur du lien social.

Le travail est il au cœur de notre société et donc fondement du lien social ?


4 arguments justifieraient la valeur travail comme fondement du lien social :
 La publication de l’ouvrage Pierre Naville avec Friedman, fondateur de la sociologie du travail en France :
« l’identité au travail ». Naville met le travail au cœur de la vie sociale. Quelles sont les 3 âges de la vie
dans notre modèle sociale ? Une 1ère phase de l’enfance-adolescence (apprentissage des normes sociales,
du monde dans lequel on vit, compréhension de l’insertion sociale et insertion professionnelle) puis vient
la période de la vie active où travailler devient légitime et nécessaire. Celui qui ne travaille pas est
déconsidéré (vit aux crochets de la société) ou alors il faut avoir de bonnes raisons de ne pas travailler.
Enfin on a la période de la retraite.
 Le travail est au cœur des richesses, le travail est la base de la répartition des richesses. Celui qui ne fait
rien n’a le droit à rien. Si on lui donne quelque chose c’est par charité et compassion. Il s’agit de venir en
aide à un assisté (terme péjoratif). On est rémunéré monétairement (salaire) et symboliquement.
 Chacun se doit à partir de ses gouts, aspirations … de valoriser ses capacités, compétences, savoir et
savoir faire pour les mettre au service de la société. Ce que nous faisons doit avoir une utilité sociale.
 Le travail est un lieu de rencontre et de coopération : des solidarités se forgent dans le travail (relations
professionnelles, amicales). Le lieu de travail est aussi un lieu de vie. Le travail constitue en soi un
environnement relationnel dans lequel chacun exerce un rôle définit par la place de chacun dans cette
organisation dans laquelle s’organise le travail. Le travail est aussi un lieu d’épanouissement. On est censé
être impliqué et motivé dans son travail.

Limites : ces arguments sous-estiment la réalité du fonctionnement économique et juridique du travail et du


marché du travail. Le lien social est complexe.
A l’époque, ceux qui travaillaient étaient des esclaves, ils étaient déshumanisés. Le travail c’est d’abord une
souffrance. Les bonnes sœurs qui ont renoncé à la maternité ont eu pendant longtemps le monopole de l’hôpital.
Le lieu d’accouchement est d’abord une « salle de travail ». Le travail n’apparait pas comme quelque chose de
contraint et douloureux. La souffrance au travail reste récurrente dans l’approche que l’on a du travail (ex :
développement des maladies cardiovasculaires, stress, suicide, victimes de l’amiante).

Dans quelles mesures le travail est un instrument de fondement du lien social ?


Qu’est ce que le lien social si le travail est sa raison ?

Dans une société où le travail occupe l’essentiel du temps, constitue la base de la rémunération et identité
sociale, ceux qui sont privés de travail se trouvent exclus. Etre privé du travail, c’est être plus ou moins exclu de la
normalité sociale. Vouloir un travail (c’est exercer un travail socialement utile même bénévolement), c’est
d’abord une revendication d’intégration sociale, revendication de reconnaissance et éventuellement l’accès à un
revenu, être comme les autres, ne pas être assisté, le travail est une norme au sens Durkheimien du terme. Il est
normal de travail.
Le travail est il le vecteur fondamental du lien social ?
On peut considérer d’autres espaces sociaux, qui forment du lien social. Le travail n’est pas le seul lieu de
fondement de lien social. Le lien social est il le but du travail ? Non, le travail c’est produire. Nous travaillons pour
vivre, car on ne peut pas faire autrement. Nous vendons notre force de travail. Nous sommes contraints de
l’obligation du travail. Le but du travail en soi n’est pas de générer du lien social. L’idée que le travail est le lien
social est une conception économique. Ceux qui ont intérêt à la reproduction du système sociale tel qu’il est, ceux
qui tirent profit de notre modèle économique ont intérêt de mettre d’abord le travail comme fondement du lien
social. Nous nous devons de travailler + vieux car nous vivons plus longtemps. Pour Marx, le travail est un besoin
vital. Le passage du capitalisme au communisme, c’est la société socialiste.
Pour Aristote, l’économie relève de la société domestique.

Le travail peut il exercer une fonction macro sociale ?


Notre idée selon laquelle le travail est la source du lien social est celle du travail intégrateur. Le travail est régi sur
une base individuelle : le contrat de travail. Celui qui travaille est redevable à son employeur. Une entreprise bien
gérée devrait pouvoir réduire ses effectifs de 3% par an. Comment prétendre que notre société repose sur le
travail ? Que nous avons une place grâce au travail ? On est loin de la communauté démocratique.

Comment rendre supportable la pauvreté ? Comment aborder la théorie de l’exclusion (voir dossier)
L’aide sociale s’apparente souvent à la charité.

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