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Nicolas MATANO
(étudiant étranger)
Université de Strasbourg
Faculté des Sciences Historiques
Introduction
Conclusion
Bibliographie
[1] : Jean-Louis FOURNEL, Jean-Claude ZACARINI, Les guerres d’Italie : des batailles
pour l’Europe (1494-1559), Paris, Gallimard, 2015 : p. 12-27.
[2] : Pierre MARI, Humanisme et Renaissance, Paris, Ellipses, 2000 : p. 8-9.
[3] : FOURNEL, ZACARINI, Les guerres d’Italie…,: p. 67-73.
Si les Français ont conquis militairement certains États de la péninsule, les
Italiens se sont emparés de leurs conquérants pour diffuser leur art et leur culture, et
ont planté les germes d’une Renaissance à la française. 4
Pour les Français, les guerres d’Italie sont l’occasion de côtoyer le berceau de
la Renaissance qui avait amorcé son entrée dans le royaume avant même ces conflits
et même si toutes ces années de combat ont épuisé les finances du royaume et ses
sujets, les capacités royales de mécénat n’ont pas été sensiblement réduites comme on
pouvait le supposer. François Ier avait des pourvoir fiscaux très importants et en plus
son royaume était le plus riche et peuplé en Europe, ce qui a permis à la monarchie de
financer le développement d’un réseau d’humanistes français et étrangers au service
de la France. Malgré ces guerres dévastatrices en Italie, la Renaissance reste très
active et commence à séduire le roi de France qui traverse la péninsule. L’intérêt du
pouvoir royal pour l’humanisme ne fait que commencer, mais pour comprendre la
suite, il faut s’intéresser aux lieux et aux supports utilisés pour le développement de
ce phénomène en France.
[6] : Sylvie LE CLECH, « 1519, La France renaît », Histoire et civilisations, 50, 2019, p. 33.
[7] : MARI, Humanisme…, p. 3-5.
[8] : BURKE, La Renaissance…, p. 109.
L’alliance entre le roi et Budé, qui s’impose comme grand humaniste
européen, a abouti à la création du Collège des lecteurs royaux, comme l’on peut voir
en deuxième partie de ce travail. Avec le Collège et aussi avec la multiplication des
centres d’impression depuis 1470, le lieu de travail de nombreux humanistes français
qui est Paris, devient un foyer important de ce mouvement.
L’hellénisme est au cœur des efforts des humanistes français qui cherchent à
revenir aux textes classiques originaux en se débarrassant des modifications
maladroites issues du Moyen Âge. On peut citer Budé qui a traduit des œuvres de
Plutarque ou encore Lefèvre d’Étaples qui a traduit Aristote. 9 Ces hellénistes français
sont réputés dans les réseaux humanistes et s’inscrivent dans une démarche
européenne de retour aux sources antiques originelles qui devient une science, la
philologie.
Parallèlement, les langues nationales s’imposent face au latin, et les
humanistes français s’engagent à leur tour pour mettre en valeur la langue vulgaire.
Depuis Claude de Seyssel, qui en 1510 appelle à « magnifier » la langue française,
Étienne Dolet publie un recueil de règles grammaticales et de traduction et Joachim
du Bellay, à son tour, nous laisse le chef d’œuvre de cet effort avec sa Défense et
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illustration de la langue française, de 1549. Dix ans avant la parution de cet
ouvrage, François Ier imposa l’usage du français à tous les actes légaux et notariés
avec l’ordonnance de Villers-Cotterêts, ce qui montre le volet politique de cette
démarche en faveur de la langue vulgaire qui dépasse l’humanisme. Effectivement, le
roi a tout intérêt à unifier l’administration du royaume autour de la langue française
pour renforcer la centralisation du pouvoir qui est en cours.
[17] : Robert J. KNECHT, Un prince de la Renaissance, François Ier et son royaume, Paris,
Fayard, 1998, p. 471.
[18] : Ibidem, p. 435-436.
[19] : KNECHT, Un prince…, p. 470.
B) Le Collège des lecteurs royaux et l’aboutissement de l’alliance entre
monarchie et humanisme
[24] : Pierre CHEVALIER, Henri III, roi shakespearien, Paris, Fayard, 1985, p. 56-57.
[25] : Ibidem, p. 489-490.
[26] : Michel SIMONIN, Charles IX, Paris, Fayard, 1995, p. 227-228.
[27] : Ibidem, p. 248.
III – La France après l’humanisme
Les efforts entrepris par François Ier pour l’humanisme ont également
transformé l’élite de son royaume. Effectivement, les capacités intellectuelles sont de
plus en plus valorisées à la cour, et une formation humaniste est souvent un moyen
d’ascension sociale prisé par la noblesse et même par la haute bourgeoisie. Le niveau
culturel est même un critère de discrimination et de sélection pour les postes
importants. Les qualités guerrières si valorisées autrefois avaient moins d’importance,
et le manque de culture souvent bloque carrément les progrès de certaines carrières.
Un exemple expressif est le cas des neuf ambassadeurs de François Ier à
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Venise. Tous parlaient le grec et entretenaient des réseaux de contacts humanistes,
et six se sont même lancés dans l’écriture et la traduction. Les capacités intellectuelles
ont été le critère de sélection décisif pour ce poste diplomatique important, seul
élément commun aux neuf ambassadeurs dont un seul est issu de la grande noblesse,
le reste étant des juristes ou des petits nobles de province qui ont misé sur une
formation humaniste.
Des personnes de différentes origines ont donc tout intérêt à s’éduquer pour
espérer accéder un jour à un statut plus confortable. Même la haute noblesse qui au
début du règne restait à l’écart des savoirs et attachée aux vertus guerrières qui ont fait
sa puissance s’est progressivement sensibilisée et adaptée aux nouvelles contraintes
d’un royaume dominé par l’humanisme.
Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages généraux
- BOURQUIN (Laurent), La France au XVIe siècle : 1483-1594, Paris : Belin, 1996.
- BRIOIST (Pascal), La Renaissance, Neuilly, Atlande, 2003.
- BURKE (Peter), La Renaissance européenne, Paris, Éditions du Seuil, 2000.
- MARI (Pierre), Humanisme et Renaissance, Paris, Ellipses, 2000.
Ouvrages spécialisés
- CHEVALIER (Pierre), Henri III, roi shakespearien, Paris : Fayard, 1985.
- CLOULAS (Ivan), Henri II, Paris : Fayard, 1992.
- FOURNEL (Jean-Louis), ZANCARINI (Jean-Claude), Les guerres d’Italie : des
batailles pour l’Europe (1494-1559), Paris, Gallimard, 2003.
- GADOFFRE (Gilbert), La révolution culturelle dans la France des humanistes,
Genève, Droz, 1997.
- KNECHT (Robert J.), Un prince de la Renaissance, François Ier et son royaume,
Paris, Fayard, 1998.
- LE FUR (Didier), Une autre histoire de la Renaissance, Paris, Perrin, 2018.
- LE FUR (Didier), François Ier, Paris, Perrin, 2015.
- SIMONIN (Michel), Charles IX, Paris : Fayard, 1995.
Articles
- BRÉGEON (Jean-Joël), « Léonard de Vinci au Clos Lucé », Histoire et civilisations,
50, 2019, p. 37-39.
- LE CLECH (Sylvie), « 1519 : La France renaît », Histoire et civilisations, 50, p. 30-
35.
En ligne
- Paris au XVIe siècle, La Renaissance [En ligne : 22 avril 2019 ; URL :
http://www.carnavalet.paris.fr/sites/default/files/editeur/paris_au_xvie_siecle_la_renai
ssance.pdf].