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Ibrahim HASNAOUI
Ecosystèmes Méditerranéens
Terrestres
Master MODECO 1
01/06/2010
Chapitre 1- Notions d’écologie générale
La corrélation entre ces trois types de rapports est très étroite et il est difficile de les
séparer.
Du point de vue historique, la connaissance empirique des exigences écologiques des
êtres vivants existait déjà chez l’Homme préhistorique qui l’avait acquise au cours de ses
recherches de gibier et de plantes comestibles. On trouve des éléments de caractère
écologique chez de nombreux savants de l’Antiquité et du Moyen Age. A partir de 1850, les
travaux d’inspiration écologiques se multiplièrent et ce, surtout, après les grandes explorations
dans le monde entier et notamment les campagnes océaniques. L’écologie moderne s’est
développée à partir de 1930 aux pays anglo-saxons (désertification de grandes superficies,
abus d’utilisation des insecticides qui ont détruit l’équilibre naturel, etc.). Il y avait aussi un
abus d’élevage : surpâturage, d’où une menace pour certains végétaux et animaux sauvages.
Il est important de distinguer, actuellement, entre l’écologie qu’on vient de définir et
l’écologisme, qui regroupe toute une série d’activités, de prises de positions voire de
conceptions philosophiques qui peuvent être considérées comme des retombées lointaines de
l’écologie proprement dite. Par exemple, il convient de distinguer entre l’environnement au
sens très large de milieu ou habitat des plantes et des animaux (y compris l’Homme), et
l’environnement humain exerçant une influence sur l’Homme (on peut définir ainsi une
écologie humaine qui s’occupe des interactions entre l’Homme et son environnement).
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1-1-2- Organisation générale des êtres vivants
Le milieu dans son sens écologique le plus large, est constitué au niveau planétaire par
la Biosphère qui est définie comme étant la région de la planète qui renferme l’ensemble des
êtres vivants et dans laquelle la vie est possible en permanence. En effet toute la surface du
globe terrestre n’est pas également favorable aux organismes. On y rencontre des territoires,
comme les calottes polaires et les hautes montagnes où la vie y est presque impossible.
* La biosphère peut être subdivisée en trois compartiments de natures physiques différentes :
* La lithosphère : limitée aux couches les plus superficielles de l’écorce terrestre. C’est le
milieu solide constitué par l’ensemble des continents émergés.
* L’hydrosphère : ou océan mondial, milieu liquide qui recouvre les 7/10 de la surface
planétaire..
* L’atmosphère : couche gazeuse homogène qui constitue la zone la plus périphérique de
notre planète et enveloppe les deux précédents milieux.
1-1-3 - Facteurs écologiques
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On appelle facteur écologique tout élément du milieu susceptible d’agir directement ou
indirectement sur les êtres vivants au moins durant une phase de leur cycle de développement
(agents climatiques, édaphiques, chimiques ou biotiques). Les facteurs écologiques agissent
sur les êtres vivants de diverses façons :
* En éliminant certaines espèces des territoires dont les caractéristiques climatiques ou
physico-chimiques ne leur conviennent pas et par conséquent en intervenant dans leur
répartition géographique.
* En modifiant les taux de fécondité et de mortalité des diverses espèces en agissant sur leur
cycle de développement et en provoquant des migrations, donc en agissant sur la densité des
populations.
* En provoquant l’apparition de modifications adaptatives : modifications quantitatives du
métabolisme et aussi modifications qualitatives telles que hibernation, estivation, réactions
photopériodiques, etc.
Ainsi, la cible fondamentale est l’individu et les premiers effets sont soit d’ordre
physiologique (écophysiologie) soit comportemental (éco-éthologie). Dans un second temps
les effets peuvent être d’ordre démographique par suite d’une répercussion sur les processus
démographiques (natalité, mortalité, émigration, immigration). Un dernier type d’effet peut
affecter la composition et la structure génétique de la population.
On distingue en écologie, des facteurs abiotiques et des facteurs biotiques. Les facteurs
abiotiques comprennent les facteurs climatiques, édaphiques, la composition chimique de
l’eau, etc. les facteurs biotiques comprennent essentiellement les facteurs de prédation, de
compétition, de parasitisme.
a –Le biotope
Le biotope est caractérisé par un certain nombre de facteurs qui sont essentiellement des
facteurs abiotiques (qui ne dépendent pas des êtres vivants), parmi lesquels on distingue des
facteurs physiques et d’autres chimiques :
– Facteurs physiques
* Facteurs climatiques :
Précipitations,
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Température,
Luminosité,
Vents,
Humidité relative,
Etc.
*Facteurs géographiques,
* Facteurs édaphiques.
– Facteurs chimiques
*Teneur en oxygène,
*Teneur en sels minéraux,
*PH, …
Certains de ces facteurs sont périodiques : (comme la luminosité, la température, la
pluviosité), d’autres ne le sont pas (comme les orages, les cyclones, les incendies, etc.).
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1-2-2 – Quelques caractéristiques structurales
- Tailles d’écosystèmes
Si on considère le critère taille, on distingue trois catégories d’écosystèmes :
* Un micro-écosystème : une souche d’arbre par exemple ;
* Un méso-écosystème : une forêt ou une prairie par exemple ;
* Un macro-écosystème : océan, savane, désert, etc.
Si on considère les biocénoses :
- La synusie : correspond au micro-écosystème : biocénose temporaire et indépendante,
- La communauté : correspond au méso-écosystème : c’est une biocénose durable et
autonome,
- Le biome est la communauté d’êtres vivants spécifique à un macro-écosystème.
La productivité est la quantité de matière organique fabriquée par l’écosystème : ceci est lié
au flux d’énergie, eau, éléments minéraux, CO2, etc.
– Etendue
Dans la nature, les limites de l’écosystème sont difficile à obtenir, parce qu’il existe
un gradient entre deux écosystèmes voisins, d’où un effet de lisière ou écotone. Les écotones
sont particulièrement riches en faune dont les espèces ne se mélangent pas.
– Types d’écosystèmes actuels
Les écosystèmes actuels ne sont pas les écosystèmes originels parce qu’ils ont été
modifiés par l’Homme surtout en ce qui concerne la biocénose :
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- Les phanérogames : ce sont les plantes les plus résistantes : les arbres dont les
bourgeons résistent suffisamment au froid pour que les jeunes feuilles soient prêtes à
s’épanouir dès les premières chaleurs du printemps. Ces plantes sont dites phanérophytes par
analogie avec les phanérogames (plantes dont le système reproducteur se développe de
manière très apparente). La hauteur est supérieure à 2 m.
- Les chaméphytes : ce sont les plantes dont les bourgeons sont moins résistants au
froid ; elles restent près du sol, abritées sous la neige (chamé = près de la terre). Ce sont de
petits ligneux.
- Les cryptophytes : plantes dont les bourgeons sont enterrés, près d’une réserve de
substances nutritives (souvent concentrée dans des tubercules, des rhizomes, des bulbes, etc.),
qui leur donnera les forces suffisantes pour percer au printemps, la couche de terre où ils sont
ensevelis.
- Les thérophytes : plantes qui échappent aux rigueurs de l’hiver en se mettant sous
forme de graines (ou plus généralement, de diaspores).
- Les épiphytes : petits organismes qui vivent sur les arbres ou les roches (exemple :
les mousses).
* Pelouse : elle comprend essentiellement une végétation herbacée ; elle peut être obtenue
suite à un défrichement total d’un terrain boisé.
* Mattoral : c’est une étape de dégradation de la forêt. Il s’agit d’un maquis sur sol acide
* Fruticée : formation végétale de petits ligneux sur sol acide (exemple : formation de cistes).
Un écosystème se présente comme une unité intégrée (avec ses différentes composantes
abiotiques et biotiques) qui fonctionne et ce, malgré l’entrée en compétition d’un grand
nombre d’organismes pour les ressources. Tout être vivant, même les plus petits (bactérie,
champignons, etc.) constitue une source de nourriture pour un autre organisme vivant, ce qui
constitue ce qu’on appelle la chaîne trophique ou chaîne alimentaire et consiste en un transfert
de matière et d’énergie d’un niveau trophique à un autre.
L’énergie solaire constitue la source essentielle de la matière sur Terre. Elle est estimée à
13*1023 calories. Environ 30% de cette énergie solaire est immédiatement réfléchie vers
l’espace sous forme de lumière, 20% environ est absorbée par l’atmosphère terrestre. La plus
grande partie des 50% restants est absorbée par la terre elle-même et transformée en chaleur.
Une partie de l’énergie absorbée sert à l’évaporation des eaux des océans et à la formation des
nuages qui, à leur tour, donnent la pluie et la neige. L’énergie solaire, combinée à d’autres
facteurs est aussi responsable des mouvements de l’air et de l’eau qui participent à
l’établissement de différents types de climats sur toute la surface terrestre.
Ainsi, pour les êtres vivants, l’énergie est la capacité d’accomplir un travail. Ce travail peut
être produit au niveau de la cellule (synthèse de molécules, déplacement des organites et des
chromosomes d’un endroit à un autre, transport de substances, etc.), du tissu, de l’organe, de
l’individu, du peuplement, de la communauté, de l’écosystème et de la Biosphère.
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Tout être vivant doit, donc, recevoir de l’énergie parce qu’il en dépense pour différentes
fonctions :
* La maintenance : entretien de l’organisme ou métabolisme basal et activités courantes
(mouvements) ;
L’énergie captée par les plantes vertes est, ainsi, transférée d’une manière très organisée à
travers les différents niveaux de la chaîne trophique avant de se dissiper.
chaleur
N U.2 N.U.3 N U4
1 à 5%
LT LA PB PN PS1 PS2
Source
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N.U. 1 R1 R2 R3
Réflexion- transmission
Toute l’énergie non utilisée est reprise par décomposition ; l’énergie de respiration (R1, R2,
R3) sera perdue.
L’énergie emmagasinée par les producteurs se disperse donc d’un niveau trophique à un
autre. Pour donner un aperçu général de ce phénomène, prenons par exemple le niveau
consommateur primaire. Tout organisme qui se nourrit d’une espèce végétale doit
sélectionner sa nourriture : certains végétaux ou des parties de végétaux ne sont pas utilisés,
d’où la perte d’une partie des calories emmagasinées par les plantes. Cette perte varie avec les
espèces consommatrices, c’est ainsi, par exemple que les troupeaux d’Ongulés sauvages sont
susceptibles d’utiliser la majeure partie des herbes qui poussent, ce qui n’est pas le cas pour le
cheptel introduit par l’Homme.
D’autre part, les calories ingérées par l’herbivore ne sont pas toutes transformées en matière
animale, 80 à 90% d’entre elles sont utilisées pour les phénomènes de respiration,
d’évapotranspiration, d’excrétion, etc.
Exemple : dans une prairie : 1 m² fixe 1000kcal / jour, la production de cette superficie sera
mangée par un herbivore qui va obtenir 10 kcal ; le carnivore mange l’herbivore et aura une
masse de tissu correspondant à 1 kcal ; le carnivore II consomme le carnivore I et aura
seulement 0,1 kcal.
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1-3-2--circulation de matière :
Les relations, souvent compliquées, entre les différents organismes vivants, quelque soit leur
position dans la chaîne, et entre ceux-ci et leur milieu inerte, sont à l’origine d’un cycle bien
organisé d’éléments tels que l’azote, le carbone, le phosphore, etc. ces éléments suivent un
circuit parmi les organismes, reviennent au sol où ils sont décomposés par les bactéries et les
champignons et sont recyclés par les plantes vertes, en présence de lumière, pour reconstituer
la matière organique. Ce cycle est dit cycle de la matière qui concerne trois grands ensembles
d’êtres vivants, à savoir les Producteurs, les Consommateurs et les Décomposeurs.
C’est l’ensemble des végétaux chlorophylliens qui vont fixer l’énergie de la lumière solaire
(photosynthèse).
Il y a en moyenne 1 à 5% de l’énergie solaire qui est captée par les plantes.
1-3-2-2- Les Consommateurs
Tous les végétaux et les animaux consomment de la matière organique des producteurs
pour obtenir l’énergie nécessaire à leur métabolisme. Cette production d’énergie s’effectue
essentiellement à partir de la dégradation par voie oxydative (respiration) de la matière
organique (catabolisme). Ensuite, il y aura édification de la propre matière (organique) de ces
consommateurs (anabolisme). On distingue plusieurs catégories de consommateurs selon le
régime alimentaire :
- Les herbivores : ce sont les consommateurs des végétaux : par exemple : les Cétacées
consomment les phytoplanctons ; les algues sont mangées par les gastéropodes , les tortues
marines, etc. ; les lichens constituent la nourriture des gastéropodes terrestres, les myriapodes
terrestres, etc. ; en ce qui concerne les végétaux supérieurs, tous les organes peuvent être
consommés (herbes et feuilles de ligneux, par les Vertébrés et les Insectes, les fruits et les
graines, par les Oiseaux et autres Vertébrés ; etc.)
- Les saprophages : consomment des végétaux et des animaux morts, leur rôle est en quelque
sorte de recycler la matière organique avant d’être déminéralisée par les décomposeurs. Il
existe plusieurs types de saprophages :
- Les détritivores : consomment les débris végétaux et animaux.
- Les coprophages : se nourrissent des excréments de divers animaux : ce sont surtout des
insectes.
- Les nécrophages : se nourrissent de cadavres : ce sont des oiseaux et des insectes
(charognards).
- Les carnivores : se nourrissent d’autres animaux dont ils vont digérer la matière organique ;
on les appelle aussi les prédateurs : on en distingue trois catégories :
* Prédateurs de premier ordre : qui mangent les herbivores : (chacal, lion, etc.).
* Prédateurs de 2° ordre qui mangent les prédateurs de 1° ordre (serpents, etc.).
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* Prédateurs de 3° ordre : (les rapaces qui mangent les serpents, etc.).
On constate donc un transfert d’énergie d’un niveau trophique à un autre :
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Chapitre 2: Aperçu sur le Climat méditerranéen
La Méditerranée et ses alentours sont dotés d’un climat spécifique défini par un été sec et
chaud et une période pluvieuse et relativement froide correspondant à l’hiver. L’automne
et le printemps sont les deux saisons les plus favorables à l’écosystème naturel avec des
pluies quantitativement modérées et des températures clémentes. La sécheresse estivale
peut durer de deux à six mois voire plus, la pluviosité annuelle varie de 100mm environ
dans les zones désertiques à plus de 2000 mm dans certaines montagnes exposés aux vents
humides que ce soit au Nord ou au Sud de la Méditerranée. Ce climat constitue une
caractéristique première de tout écosystème méditerranéen.
Le climat méditerranéen est l’ensemble des écosystèmes méditerranéens définis sur la
base des grandes zonations climatiques de la biosphère, forment un des grands biomes
(Walter, 1979). La zone climatique méditerranéenne est probablement la zone la plus
limitée dans l’espace elle est aussi limitée dans le temps puisqu’elle est apparue au
Pléistocène (Axcelrod, 1973).
Cette extension limitée dans le temps et dans l’espace est sans commune mesure avec la
grande diversité des milieux, de la végétation et de la flore qui constituent les paysages et
les écosystèmes de la Méditerranée. Les formations végétales ont évolué dans des milieux
marqués par une hétérogénéité géologique et oro-topographique mais surtout par une
longue et profonde pression humaine (Aidoud).
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Carte1 : Distribution du Climat méditerranéen (couleur verte) à travers le Monde
(Source : Wikipedia).
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Le Houérou, 1985, propose des régions beaucoup plus étendues, géographiquement, à
travers le monde, occupées par des biomes du type méditerranéen
A lire
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2-3- Limites géographiques de la Région Méditerranéenne :
La côte méditerranéenne s’étend sur environ 46000 km avec un arrière pays montagneux à
relief plus ou moins puissant mais à fortes pentes. Les plaines côtières y sont complètements
réduites et parfois complètement absentes.
La délimitation de l’aire isoclimatique méditerranéenne est sujette à controverse entre les
auteurs. En effet, si Aschmann, 1973, la fait correspondre avec l’aire de répartition du
Chêne vert (Quercus ilex) ; Ramade,1991, Medail et Quezel, 1997, l’étendent à celle de
l’Olivier. Daget, 1977, quant à lui, l’étend beaucoup plus loin et notamment vers le Sud et
l’Est pour englober une bonne partie du Grand Sahara, et du Moyen Orient. ( cartes).
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Chapitre 3- Les écosystèmes méditerranéens terrestres
Les écosystèmes méditerranéens sont hétérogènes, complexes et diversifiés et ce pour
plusieurs causes majeures :
Que l’on soit sur la Rive Septentrionale ou sur la Rive Méridionale, autour du bassin
occidental ou oriental de la Méditerranée, on constate, même à l’échelle d’une petite région,
des variations considérables des facteurs climatiques et notamment la pluviosité et la
température. Ces variations sont dues à la latitude, à la topographie et essentiellement à
l’altitude, l’exposition et à la proximité par rapport à la masse aquatique que représente la
mer. Plusieurs auteurs ont travaillé sur le climat méditerranéen et ses relations avec le sol et la
végétation naturelle en tenant compte surtout du contraste entre périodes sèches et chaudes en
été et périodes humides et assez fraiches en hiver. Emberger, en 1957, a dégagé des
corrélations entre la pluie et la température en tenant compte de ces deux périodes de l’année ;
il a ainsi élaboré un quotient dit quotient d’Emberger, dont la formule est :
Q2 = 2000P/M2- m2
Où : P est la pluviométrie annuelle moyenne d’une station donnée exprimée en mm de pluie,
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M est la moyenne des maxima de température du mois le plus chaud de l’année,
– L’Humide : Q2 est compris entre 110 et 170, P est comprise entre 800et 1200
mm / an ;
– Le Semi-aride : Q2 varie entre 30 et 55, alors que P se situe entre 300 et 600
mm / an ;
• Chacun de ces climats admet des variantes en fonction de m (moyenne des minima du
mois le plus froid).
La figure ci-dessous situe les différents types de végétations potentielles dans le climagramme
d’Emberger (étages bioclimatiques en fonction des variantes climatiques et donc en fonction
de la moyenne des minima, m, (Quezel et Médail, 2003) :
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Les figures 3-2 et 3-3 montrent les répartitions dans le climagramme d’Emberger de certaines
essences feuillues et d’autres résineuses.
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Fig. 3-3- Aires de répartition de quelques conifères méditerranéens en fonction du quotient
pluviothermique d’Emberger et de la moyenne des minima du mois le plus froid.
(Quezel, 1976)
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3-2- Les différents types d’écosystèmes :
3-2-1- Les forêts :
Les forêts méditerranéennes se distinguent de celles d’autres régions par leurs richesses en
espèces arborescentes, par leur hétérogénéité paysagère et par leur complexité (Quezel et
Médail, 2003). Les trois caractéristiques en question sont tributaires des facteurs
géographiques, orographiques, édaphiques, climatiques et anthropiques.
Selon la FAO, 2001, sont considérés comme forêts, les peuplements dont le recouvrement
arboré dépasse 10% d’une superficie supérieure à 0,5 ha et dont les arbres sont
potentiellement capables d’atteindre une hauteur minimale de 5m. Cette définition permet
d’inclure dans la strate arborescente certaine espèces de maquis (Erica arborea, Phillyrea
latifolia, Arbutus unedo, Pistacia lentiscus, etc.) évoluant dans des stations caractérisées par
des conditions écologiques (sol et climat) particulièrement favorables.
La forêt méditerranéenne ne couvre que 1,5 % de l’ensemble des superficies boisées ; elle
occupe environ 81 millions d’hectares, soit 9,4% de la surface totale de la région (FAO,
2001). Ce taux est très faible par rapport à celui de son ancienne extension. Les causes de
cette réduction sont essentiellement d’ordre anthropique comme il est détaillé au chapitre 4
de ce cours.
Les écosystèmes forestiers sont répartis en différents groupes de végétation (Quezel, 1976) :
b) Forêts de Conifères méditerranéens de Pin d’Alep, Pin brutia, Pin maritime, Pin
pignon, Thuya de Berbéris, Genévrier de Phoenicie, etc.
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Tableau 3-1-Types de forêts méditerranéennes (climat, sol, végétation), (M’hirit, in
FAO,)
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en Italie
- Forêts de chênes
sclérophylles: chêne
vert, chêne-liège,
chêne Kermès
Humide P>800 10-25% 3-5 - Sols bruns - Brunifaction - Forêts de sapins sur
(supraméditerranéen et fersiallitiques - Lessivage les montagnes du
montagnard méditerranéen) - Sols bruns pourtour
tempérés méditerranéen
- Sols bruns - Forêts de pin
lessivés maritime et de pin
noir
- Forêts de chêne-
liège
- Forêts de chênes
caducifoliés: zeen,
tauzin, afarès et
chêne pubescent dans
la partie occidentale;
chêne chevelu, chêne
des teinturiers, chêne
aegilops, charme
d'Orient dans la
partie orientale
- Forêts de cèdre:
cèdre de l'Atlas en
Afrique du Nord et
cèdre du Liban en
Turquie, en
République arabe
syrienne et au Liban
Haute montagne P>500 Lithosols et - Forêts de cèdres et
(oroméditerranéen) régosols de genévriers sèches
- Forêts de
genévriers: J.
excelsa, J. thurifera,
xerophytes épineux
Comme il a été signalé plus haut, le relief (altitude, pente et exposition) influence très
significativement les facteurs climatiques et particulièrement la température et les
précipitations. Cette influence est tellement importante qu’elle a un impact direct sur la
répartition de la végétation naturelle entrainant l’existence d’une succession d’étages
constitués, à chaque niveau altitudinal, d’espèces végétales différentes adaptées aux
conditions de température et d’humidité ambiantes. La pente, par le biais de l’importance
de l’épaisseur du sol et sa capacité à retenir l’eau par infiltration, peut jouer un rôle
considérable dans la répartition de la flore. Certains auteurs ont adopté une classification
des groupements végétaux selon le critère altitude tout en essayant de dégager des
corrélations entre l’altitude et la latitude et de constater une hétérogénéité de la
physionomie et du paysage.
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3-2-1-1- Etagement de la végétation naturelle méditerranéenne ou zonation altitudinale
La notion d’étage doit rester liée au facteur écologique qui la détermine, c’est à dire la
température, en tenant compte aussi de la latitude, en admettant qu’un degré de latitude est
alors considéré comme équivalent à 100 m d’altitude (Ozenda, 1975 ; Ozenda et al., 1975 ;
Quezel, 1976). La végétation a une physionomie différente selon l’étage qu’elle occupe :
Exemple : pour les forêts méditerranéennes :
- étage inférieur à 200 m
- étage collinéen : 200 à 800m,
- étage montagneux : 800 à 1500m
- étage alpin : 1500 à 2000m,
- étage subalpin : >2000 m.
Pour ces mêmes forêts, les écologues ont défini les étages suivants :
a- Etage méditerranéen
Il est caractérisé par deux types principaux types de végétations :
- Forêt sempervirentes :
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Brousse thermophile à Olea europea, Ceratonia siliqua, Pistacia lentiscus, etc. Elle
est généralement située sur sols calcaires et éruptifs. Elle occupe les étages
bioclimatiques subhumide et semi-aride à variantes chaude et tempérée.
La photo 3.1. représente une chênaie mixte vers le bas (Quercus suber et Quercus
coccifera), et du chêne-liège pur dans la partie plus haute. Ce peuplement évolue sur sol
gréseux (flysch numidien) à une altitude variant de 150 m à 250 m.
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Sur la photo 3.2. on constate la présente de Smilax aspera (plante grimpante) et de Nerium
oleander, deux espèces indicatrices de l’humidité du milieu.
• Pinus halepensis et Pinus brutia qui se développent sur sol marneux et calcaro-marneux.
Ils s’installent difficilement sur sol siliceux. Ils occupent les étages bioclimatiques
subhumide et semi- aride en Afrique du Nord.
• Pinus pinaster : Il est généralement associé au chêne- liège. Il pousse sur substrat
siliceux et est calcifuge.
• Les cyprès : Cupressus sempervirens var. Makthar, est une espèce noble en voie de
disparition.
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• La Thuya de Berbérie (Callitris articulata ou Tetraclinis), ne résiste pas au froid,
préfère la variante chaude et tempérée.
• Le Genévrier : Juniperus : ce sont des formations de dégradation qui se trouvent en
Afrique du Nord et au Proche Orient.
b- Etage eu- méditerranéen
C’est l’étage le plus représentatif de la région méditerranéenne et le plus étudié. La
végétation caractéristique peut exister jusqu’à l’altitude 2000 m. on y rencontre
notamment les chênes sclérophylles :
- Quercus ilex : (chêne vert) : cette espèce ne forme pas un climax à cause de la
fréquentation anthropozoïque du milieu.
- Quercus coccifera : (chêne kermès) :joue le rôle de Quercus ilex au moyen orient.
En Tunisie, il existe sur le littoral : de Tabarka au Cap Bon ; il peut monter jusqu’à
200 m d’altitude en passant du sol alcalin (sur dunes) au sol à flysch numidien.
- Quercus suber ou chêne-liège : endémique du bassin méditerranéen occidental où
il joue un rôle économique et socio-économique important. Il est souvent
concurrencé par le Chêne vert en Europe et au Maroc.
Quercus pubescens (chêne pubescent) peut occuper cet étage à la rive septentrionale
de la Méditerranée, alors que Quercus canariensis , (chêne zeen) l’occupe à la rive
méridionale. On trouve aussi le Chêne afarès ,(Q. afares), espèce endémique entre le
Nord Ouest tunisien et le Nord Est algérien, qui est remplacé au moyen orient par
Quercus infectoria.
d- Etage montagnard
Cet étage est caractérisé par une forêt de cèdre (Cedrus), de sapin (Abies marocana)
et de Pin noir (Pinus nigra). En Afrique du Nord, il existe seulement en Algérie et au
Maroc.
- le Cèdre : Cedrus atlantica est remplacé au moyen orient par Cedrus libani, mais
les deux espèces se ressemblent beaucoup. Ils sont adaptés aux sols calcaires et
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siliceux et occupent les étages bioclimatiques humide et subhumide et peuvent
aller jusqu’au semi- aride.
- Le Sapin : très localisé en Afrique du Nord et remplace le Cèdre en Europe. Le
Cèdre n’existe pas, à l’état naturel en Europe, mais on trouve de belles cèdraies,
issues de reboisements, en France. La croissance est très lente, le bois est noble et
régulier.
- Pinus nigra (Pin noir) : occupe de vastes superficies en Europe ...
- Pinus sylvestris (le Pin sylvestre)
- Brousse à acacia,
D’une manière générale, et en milieu aride, la végétation naturelle est généralement courte
(strate herbacée ou arbustive basse) et éparpillée (clairsemée) à cause de l’insuffisance et
de l’irrégularité des pluies, de la faiblesse.de l’humidité relative et de l’intervention
humaine (pastoralisme, activité économique comme la récolte de l’alfa en vue de la
transformer en pâte à papier.
.le mot steppe peut désigner selon les régions, une prairie, une savane ou des broussailles
tempérées.
La photo 3.3. montre un paysage de steppe à alfa sur les plateaux de la Tunisie centrale.
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Chapitre 4 : Impacts anthropiques, Biodiversité et Conservation
des écosystèmes :
4-1- Impacts anthropiques
4-1-1- La déforestation
La déforestation s’effectue actuellement à un rythme très accéléré, de telle manière
qu’elle prend les dimensions d’une catastrophe écologique globale (mondiale).
La vitesse de disparition des forêts excède de loin, dans la plupart des régions du globe, le
taux de renouvellement de ces ressources naturelles (reboisement, régénération naturelle,
etc.).
Cette destruction des forêts provoque des perturbations très graves des écosystèmes naturels,
induisant ainsi l’augmentation incessante de la fréquence de certains désastres réputés naturels
comme les inondations, les avalanches, les glissements de terrains, les comblements accélérés
des lits des fleuves, des zones deltaïques et des retenues de barrages consécutifs de l’érosion
des bassins versants, etc.
D’après une carte faite en 1540, les limites Sud du Sahara étaient à 400 Km plus au nord que
ses frontières actuelles.
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En région méditerranéenne comme partout dans le monde, on constate l’existence de
plusieurs causes de déforestation qui peuvent agir simultanément ou chacune à part. Les
principales sont l’exploitation du bois en tant que matière première et comme combustible, la
défriche des forêts (afin d’obtenir de nouvelles terres pour l’agriculture, l’élevage, le
développement des infrastructures, le développement du tourisme de masse, etc.), le
surpâturage, les incendies et les pollutions.
– Les coupes de forêts
Compte tenu de la croissance démographique qui entraîne l’augmentation des besoins en
infrastructure (autoroutes et routes, aéroports, chemins de fer, construction diverses), en
produits énergétiques (bois de chauffage et de cuisson), en terre de culture et de pâturage, en
matière première pour les industries du bois, etc. ; l’Homme se rabat sur la forêt en la
coupant, de manière anarchique, afin de subvenir à ces besoins.
Cette coupe des forêts constitue une des principales causes de déforestation et elle va
en s’accentuant vue l’augmentation des besoins mondiaux en bois pour les usages industriels
et énergétiques.
La consommation mondiale croît de façon ininterrompue depuis la fin de la 2ème guerre
mondiale. Entre 1950 et 1985, elle a augmenté de 100 %.
Dans les pays en voie de développement la coupe des forêts sert à l’obtention du bois de
chauffage ou de cuisson, soit directement soit après transformation de celui-ci en charbon ;
80% de la totalité des abattages sont destinés à cet usage.
Dans les pays de la Rive méridionale de la Méditerranée, la défriche des forêts, en vue, de les
convertir en terres de culture ou de pâturage, constitue une des causes majeures de la
déforestation ; par contre, dans certains pays de la Rive septentrionale, où l’agriculture est
modernisée, on assiste au phénomène inverse à savoir le retour des forêts sur les terres
marginales, autrefois cultivables.
En Tunisie, par exemple, durant l’époque coloniale, la colonisation des terres agricoles
s’est étendue aux formations forestières les plus faciles à défricher et dont les conditions du
milieu sont plus propices aux cultures ; de très grandes superficies furent déclassées du
domaine forestier entre 1920 et 1932 (environ 250.000ha). Cette extension des fermes de
colons, a encore repoussé les habitants autochtones dans les massifs forestiers où ils ont
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adopté un train de vie, qui subsiste encore de nos jours. Les défrichements sont encore
pratiqués à cause de la dépendance des populations de certains pays méditerranéens du bois
en tant que source d’énergie pour leur vie quotidienne.
– L’incendie en forêts
L’incendie constitue l’une des causes prépondérantes du déboisement du globe par
l’Homme. En effet, depuis sa découverte du feu, il y a de cela plus d’un million d’années,
l’Homme a disposé d’un moyen très efficace pour agir sur les autres être vivants (faune et
flore : usage du feu pour traquer ou faire fuir le gibier qui peut entraîner des bouleversements
très importants de la végétation environnante).
Au fil du temps, l’Homme augmente en effectifs, progresse en civilisation, il découvre
l’agriculture et il a eu toujours besoin davantage de superficies où domine la strate herbacée
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afin de pouvoir pratiquer l’élevage et le labour, il a eu le plus souvent recours au feu pour
détruire la végétation ligneuse.
Ainsi, ces incendies volontaires du couvert forestier, ont provoqué sa disparition et son
remplacement, sur des millions de Km², par des savanes dans les régions tropicales du globe.
Ces pratiques sont encore en vigueur dans plusieurs régions du monde.
Les écosystèmes forestiers méditerranéens ont très souffert de ce phénomène et ont été
dégradés depuis de longues dates par les usages anthropiques du feu en vue de convertir les
forêts en terre de culture et de pâturage. Actuellement, la fréquentation touristique exagérée,
constitue une cause importante d’incendie dans les forêts méditerranéennes (jets de cigarettes,
pique-niques, etc.).
Dans le bassin méditerranéen, caractérisé par son climat marqué par une coïncidence
de l’élévation de la température avec la saison sèche (en été), l’incendie est favorisé par cette
coïncidence et entraîne des modifications très importantes de facteurs physico-chimiques des
biotopes où il se propage. Il constitue pour les forêts méditerranéennes une véritable
catastrophe écologique car il appauvrit les sols et altère leur structure. Il se propage, à
l’époque estivale, de sorte que les températures atteintes dans les couches superficielles sont
très élevées.
Il en résulte une combustion totale non seulement de la litière mais de l’humus même en
profondeur. Les éléments minéraux nutritifs libérés par l’incendie sont le plus souvent
entraînés par les vents et lessivés par les premières pluies d’automne et ne contribuent, donc,
que très peu à l’enrichissement de ce sol.
Dans toutes les régions méditerranéennes les forêts primitives n’existent plus et ont été
remplacées au cours de l’histoire, sous l’effet des usages anthropiques du feu, par des
boisements constitués par des espèces arbustives résistantes à l’incendie et dont la repousse
et/ou la germination des graines est favorisée par le passage du feu.
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– Le pâturage en forêts :
Le pâturage constitue aussi une cause importante de déforestation. Cette pratique est
répandue dans la plupart des régions d’anciennes civilisations, elle a joué un rôle déterminant
au même titre que l’incendie, dans la régression des forêts climaciques méditerranéennes par
exemple.
Photo 4-2- En premier plan nous sommes en présence d’un maquis arboré. Il est à souligner
ici la coupe, par l’Homme, des branches des arbres (il s’agit d’arbres de Quercus canariensis)
et ce dans deux objectifs : nourrir les animaux par les feuilles et obtenir le bois pour le
chauffage ou pour la carbonisation.
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Photo 4-3- Quoique la chèvre est dite la vache du pauvre, les caprins constituent, lorsque leurs
effectifs dépassent de loin l’offre nutritive du Milieu, un facteur de destruction par excellence
de l’écosystème.
Les chèvres montent aux arbres pour en dévorer le feuillage, ce qui entraîne
l’affaiblissement de ces derniers, la diminution de leur croissance et l’augmentation de leurs
sensibilités aux attaques des maladies cryptogamiques et des insectes xylophages.
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Photo 4-4 – Dégradation de la végétation naturelle par défrichement et surpâturage : le
résultat est un ravinement intense qui commence à s’installer.
En Tunisie, par exemple, à l’époque romaine, environ 3 millions d’ha étaient couverts de
forêts, il n’en restait, au cours des années cinquante que 300.000 ha donc le 1/10.
Actuellement, la superficie boisée, toujours en Tunisie, est de 600.000 ha, soit 4% du
territoire (suite surtout aux efforts de reboisement des années soixante).Mais la végétation
autochtone composée d’essences comme les chênes, le Pin d’Alep, etc. ; continue à régresser
d’environ 1 à 2 % par an (en effet, la chênaie-liège, par exemple, est passée de 127.000 ha au
début des années cinquante à environ 70000 ha actuellement.
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Photo 4-5- stade très avancé de dégradation d’une suberaie (foêt à Chêne-liège) : la pression
humaine par le cheptel et la coupe des arbres et du maquis a abouti à une sorte de brousse
arborée à chêne-liège.
Photo 4-6- outre les actions précédentes on assiste ici à l’installation de l’habitat sur les
vestiges de la forêt à chêne-liège. La disparition de la couverture végétale a entrainé le départ
d’une érosion dynamique du sol se traduisant par l’apparition de ravinement qui va plus tard,
nature du sol aidant, menacer l’existence même des maisons.
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Photo 4-7- L’existence des clairières forestières s’explique par l’histoire des populations
humaines et leurs besoins à avoir une économie de survie.
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D’après Hasnaoui, 2001.schéma montrant l’impact des conditions du milieu et de l’Homme
sur la régénération du Chêne-liège ou du Chêne-zeen dans un écosystème forestier de la Rive
Sud de la Méditerranée ;
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4-1-1-3- Conséquences écologiques de la déforestation :
Parmi les conséquences néfastes de la déforestation on peut citer : les inondations, les
glissements de terrain, les avalanches, l’altération pédologique du sol, l’érosion hydrique, etc.
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D’après Hasnaoui, 1995 : Impact de l’anthropisation sur l’équilibre de l’écosystème.
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4-1-2-La désertification
Une période de sécheresse est définie par un déficit de précipitations exprimé en % par
rapport à la moyenne du lieu considéré.
Il est admis qu’une baisse de 25 à 30 % des précipitations entraîne une diminution des
rendements agricoles dans les pays tempérés et se traduit par une récolte catastrophique dans
les zones tropicales à saison sèche prolongée. Ce déficit a des conséquences d’autant plus
désastreuses qu’il coïncide avec des périodes très importantes pour la végétation (levée,
maturation, etc.).
Le stade ultime de cette régression est l’invasion de ces superficies par des dunes de sable.
La désertification a deux types de causes : des causes naturelles et des causes anthropiques.
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Photo 4-8- Exemple de désertification venant du littoral du Nord de la Tunisie suite à la
défriche de la végétation naturelle (pour des raisons économiques) assurant la fixation de la
dune.
L’action de l’Homme joue un rôle de premier plan dans la désertification. Dans les
zones fragiles (limite entre désert et steppe), il y avait un équilibre écologique de l’écosystème
qui permettait la vie de l’Homme et de la faune domestique et sauvage sans qu’il y ait
apparition de famine. La pression humaine sur le couvert végétal des zones menacées
constitue un facteur essentiel de désertification.
La croissance démographique entraîne une augmentation numérique des troupeaux qui
aura, pour conséquence, un surpâturage qui exercera une action catastrophique sur la
végétation herbacée et ligneuse. En outre, la demande de bois de chauffage et de cuisson
s’élève proportionnellement à l’effectif de la population, ce qui constitue un autre facteur de
déforestation.
La mise en culture des terres semi-arides constitue un autre facteur de désertification
aussi important que le surpâturage voire supérieur à celui – ci. L’augmentation des
superficies cultivées est en rapport direct avec la croissance démographique.
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L’extension des déserts est tout autant provoquée par l’Homme que par les déficits
pluviométriques transitoires.
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4-2- Perspectives de la Biodiversité végétale des écosystèmes méditerranéens :
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