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CHAPITRE 3 : COMPACTAGE

3.1 Introduction
3.2 Définitions
3.3 Théorie du compactage (théorie de Proctor)
3.4 Essais en laboratoire
3.5 Matériels de compactage
3.6 Procédé spéciaux de compactage
3.7 Spécification et contrôle du compactage sur le terrain
3.8 Loi du gradient

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Chapitre 3 L2 TPA- 2022/2023
Chapitre 3 : Compactage

1. Introduction_____________________________________________________________
Le sol en place est probablement très compressible, très perméable et de faible consistance.
Dans le cas où le choix d’un autre site pour l’ouvrage est impossible, la solution possible reste
la stabilisation du sol : c.à.d, l’amélioration des propriétés du sol en question. Ceci peut se
faire par plusieurs méthodes :
 Procédé chimique
Par malaxage ou injection de produits chimiques dans le sol tels que: ciment portland, Chaux,
Asphalte, Chlorure de Calcium ou de Sodium, …
 Traitement thermique
Par chauffage du sol.
 Procédé électrique
En appliquant un courant électrique au sol.
 Procédé mécanique
Se résume principalement au compactage et densification.
 Autres procédés
Par rabattement de nappe pour réduire les pressions interstitielles, ou pré charge et
chargement temporaire pour réduire les tassements. Etc…

2. Definitions_______________________________________________________________
Le compactage est l’ensemble des opérations mécaniques qui conduisent à accroître la densité
d’un sol. La texture du sol est resserrée ce qui réduit les déformations et tassements et
augmente la compacité du sol et améliore sa capacité portante.
Les ouvrages couramment concernés par le compactage sont les remblais routiers, les
barrages en terre et les aérodromes. La densification mécanique du sol peut entraîner:
- Modification de la granulométrie.
- Modification de la teneur en eau.
- Réduction ou élimination des risques de tassement.
- Augmentation de la résistance du sol et la stabilité du talus.
- Amélioration de la capacité portante.
- Limitation des variations de volume causées par gel, gonflement et retrait.

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3. Théorie du compactage (théorie de Proctor)________________________________
Proctor a montré que le compactage est fonction de quatre paramètres :
• la masse volumique du sol sec,
• la teneur en eau,
• énergie de compactage
• et type de sol (granulométrie, minéralogie,…).
Lorsque la teneur en eau est élevée, l’eau absorbe une importante partie de l’énergie de
compactage sans aucun profit, par contre lorsque la teneur en eau est faible, l’eau a un rôle
lubrifiant important, et la densité sèche augmente avec la teneur en eau (Fig.3.1).

Fig. 3.1:a Influence de la teneur en eau Fig. 3.2.a: Influence du type de sol

Les courbes de compactage varient avec la nature du sol (Fig. 3.2). Elles sont très aplaties pour
les sables qui leur compactage est donc peu influencé par la teneur en eau. Les matériaux de ce
genre constituent les meilleursremblais.
De nombreuses caractéristiques du sol influencent la teneur en eau optimum de compactage et
le poids volumique apparent maximum du sol. Les principales sont:
 La dimension moyenne des grains « d50»;

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 L'étendue granulométrique, car plus un sol a une granulomét
 rie uniforme,plus la porosité est élevée et moins elle est sensible à une variation de la
teneur en eau; il en résulte une courbe de compaction aplatie avec un maximum peu
accentué; au contraire, une granulométrie étalée correspond à un matériau dont les
grains ont des dimensions très différentes pouvant s'imbriquer les uns dans les autres et
donnant une courbe de compaction plus pointue;
• Les limites d'Atterberg interviennent également ; à titre indicatif, on a représenté aux
figures ci-jointes des abaques empiriques donnant approximativement la teneur en eau
optimum de compactage et le poids volumique apparent maximum de l'essai Proctor
Standard en fonction des caractéristiques physiques des sols; ces abaques correspondent
à une étude statistique effectuée par l'Office of Research and Development Bureau of
Public Roads sur plus de 500 échantillons.

Fig. 3.2.a : influence des limites d'Atterberg sur la teneur en eau optimum

Fig. 3.2.b: influence des limites d'Atterberg sur le poids volumique apparent maximum

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 Lorsque l’énergie de compactage augmente, le poids volumique optimal s’accroît et la
teneur en eau optimale diminue (Fig. 3.3))

Fig. 3.3. Influence de l’énergie de compactage (E1 > E2> E3)

Les courbes d'isosaturation sur le même graphique, sont des hyperboles. On remarque que
la partie "humide" des courbes de compactage est asymptote aux courbes iso-saturation. Nous
avons vu au chapitre précédent que :

Pour Sr= 1

4. Essais en laboratoire______________________________________________________

On utilise dans ces essais deux moules différents : Avec chaque moule on peut effectuer deux
essais différents
 Moule Proctor:
Pour les matériaux suffisamment fins pour lesquels ( Φ ≤ 5 mm). de 102 mm de diamètres
interne, de 117 mm de hauteur et de 0.96 m litres de volume.
 Moule CBR:
Pour les matériaux à éléments plus gros pour lesquels ( 5 ≤ Φ ≤ 20 mm). De 152 mm de
diamètre interne, et de 2.76 litres de volume.

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Figure3.4 moule Proctor et moule CBR

 Essai Proctor normal:


Dans lequel, l’énergie de compactage est relativement faible et correspond à un compactage
modéré (utilisé pour l’étude des remblais en terre).
o Compacté par une dame de 2,490 kg, la hauteur de chutte est 30,5 cm.
o Le compactage est réalisé en trois couches ( de plus ou moins 4 cm d'épaisseur).
Essai Proctor modifié :
Dans ce cas, l’énergie de compactage est plus importante (étude des sols de fondation, routes, pistes
d’aérodromes,…).
o Compacté par une dame de 4,540 kg,
o La hauteur de 45,7 cm.
o Réalisé en cinq couches (de plus ou moins 2,5 cm d'épaisseur) Pour le moule proctor 25
coups par couche
Pour le moule proctor on applique 25 coups par couche
Pour le moule CBR , on applique 55 coups par couche.

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Figure 3.5 : Méthode de compactage

Tableau 1 : Caractéristiques des essais de compactage en laboratoire.


Essai Masse de Hauteur Nombre Type de Nombre
la dame moule Energie
de chute de coups /
(Kg) (KJ / m3)
(mm) couches couches
Proctor Normal Proct 25 584
2.5 305 3
(standard)
CBR 55 447
Proctor Normal Proct 25 974
2.5 305 5
à 5 couches
CBR 55 745
Proctor Modifié Proct 25 1576
4.5 457 3
à 3 couches CBR 55 1206
Proctor Modifié Proct 25 2627
4.5 457 5
à 5 couches CBR 55 2010

5. Matériel de compactage
Dans les procédés courants de compactage, on utilise
1.5.3Vibration:
Pour les sols pulvérulents et granulaires, le compactage efficace se fait par vibration en utilisant
: plaque vibrante manuelle, rouleau vibrant autopropulsé, rouleau à pneus et grosse masse en
chute libre

 Pilons à air comprimé: pour le compactage des couches de faibles épaisseurs.


 Dames à explosion (grenouille) pour les terrains cohérents ou non de faible surface.

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 Pilons de 2 à 3tonnes montés sur grue roulante, est utilisé pour tous les terrains mais ne
sont intéressants que pour les faibles surfaces.

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 Rouleaux lisses:
 sont utilisés pour les terrains cohérents non argileux.

 Rouleaux à pneus :
Pour le compactage des terrains non cohérents.

 Rouleaux à pieds de mouton :


pour les terrains cohérents. En particulier il est indispensable pour les terrains argileux.

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 Engins vibrant (rouleaux, sabots,…) :pour les sols à gros grains (sables et graviers).

6. Procédés spéciaux de compactage________________________________________


Dans le cas de couches à grandes épaisseurs, on utilise des procédés de compactage dynamique
tels que :
6.1Compactage par explosifs
C’est une autre méthode de compactage dynamique économiquement justifiable dans le cas
de sols saturés non cohérents et peu denses, elle consiste à générer des ondes longitudinales et
transversales à l'aide d'explosifs.
Pour ce faire on procède à des forages, éventuellement sous bentonite ou tubés sous P.V.C.,
jusqu'à la profondeur souhaitée dans la couche peu dense et presque saturée. On place les
explosifs dans les trous de forage et on remplit ces derniers. Ensuite on procède au tir dans un
ordre judicieusement choisi.
6.1.1Explosifs ponctuels:
pour les sols pulvérulents le compactage se fait par création d’une onde de choc de
compression.
6.1.2 Explosifs linéaires:
pour les sols cohérents le compactage se fait par mise en place de pieux sableux.

6.2Compactage par vibro flottation


Le procédé consiste à la génération de contraintes et déformations alternées d’ou
réarrangement des grains.
6.2.1 Tubes en vibration:
6.2.2 se pratique pour les matériaux très perméables.
6.2.3Colonnes ballastées:
Les colonnes sont formées de matériaux pulvérulents compactés. Elles sont pratiquées dans
les sols cohérents.
6.2.3 Consolidation dynamique
Elle est valable pour tout type de sol. Il s’agit de transmettre des chocs de forte énergie à la
surface du sol à traiter (chute libre d’une masse de 10 à 30 tonnes exceptionnellement 140
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tonnes d’une hauteur de 15 à 30 m).
7. Spécification et contrôle du compactage sur le terrain _____________
Les paramètres déterminant la qualité du compactage dépendent en général du type de
l’ouvrage à édifier. On peut trouver des conditions sur :
 La masse volumique du matériau sec
 Sa teneur en eau
 Propriétés géotechniques (mécaniques, perméabilité, retrait et gonflement).

Il y a deux catégories de spécifications pour les travaux de terrassement :


 spécifications du produit fini (cas de routes et bâtiments)
 et spécifications de la méthode de compactage employée.

8. Loi du gradient____________________________________________________________
La répartition de la masse volumique du matériau, à un état de compactage donné, montre que
la masse volumique du matériau varie avec la profondeur suivant la courbe de la figure
suivante :
ρ = f (z)

Remarque :
Les minimums de densification se situent : en surface à la partie inférieure de la couche
(appelée masse volumique de fond de couche)

Le compactage n’est pas toujours uniforme sur toute l’épaisseur de la couche compactée

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