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Dr.

Djabri Mohamed (Université de Tébessa) Chapitre 2 : Compactage des sols

Chapitre 2 :
COMPACTAGE DES SOLS
2-1-INTRODUCTION

Le sol en place est probablement très compressible, très perméable et de faible consistance.
Dans le cas ou le choix d’un autre site pour construire l’ouvrage est impossible, la solution
possible reste la stabilisation du sol, c’est à dire l’amélioration des propriétés du sol en question.
Ceci peut ce faire par plusieurs méthodes :

a) Ajout de matériaux chimiques (traitement chimique) ;

b) Chauffage du sol (traitement thermique) ;

c) Application d’un courant électrique (procédé électrique) ;

d) Rabattement de nappe pour réduire les pressions interstitielles ;

e) Augmenter la densité du sol (procédé mécanique), c’est le compactage.

2-2-DEFINITION DU COMPACTAGE

Le compactage est l’ensemble des opérations mécaniques (apport d’énergie mécanique) qui
conduisent à augmenter la densité du sol. Cette action resserre la texture du sol ce qui réduit les
déformations, les tassements et augmente la capacité portante et assure la stabilité des talus et
remblais. A souligné que le compactage consiste à faire diminuer le volume du sol par
l’élimination des vides remplis d’air qui existe dans le sol à son état initial. La teneur en eau w
du sol n’est donc pas modifiée. Le poids volumique du sol  h , par contre, sera augmenté, et avec
h
lui, le poids volumique sec  d , parce que  d  .
1 w

2-3-APPLICATION DU COMPACTAGE

Le compactage du sol est rencontré dans plusieurs constructions et structures géotechniques:

a) Les chaussées (travaux routiers) ;

b) Les barrages en terre ;

c) Remblais routier (talus au voisinage des routes).

2-4-THEORIE DU COMPACTAGE (Paramètres influençant le compactage)

Proctor, ingénieur Américain, a montré que le compactage est fonction de quatre (04)
paramètres : la teneur en eau, la masse (le poids) volumique du sol sec, l’énergie de compactage
et du type de sol (granulométrie, minéralogie, présence d’argile, etc..).

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Les résultats de compactage sont donnés sous forme d’une courbe (courbe de compactage).
Cette courbe est tracée à partir des teneurs en eau ( w ) et de poids volumique sec du sol (  d ) ou
la densité sèche (le rapport du poids volumique sec du sol par rapport au poids volumique de
d
l’eau) ( ). L’essai de compactage est un test de laboratoire appelé « essai Proctor ».
w

2-4-1-La teneur en eau

Pour un sol donné et une énergie de compactage donnée, le degré de compactage est apprécié
par le poids volumique sec du sol compacté. Quand on rajoute de l’eau au sol pendant le
compactage, elle agit comme lubrifiant entre les particules du sol. Ces derniers glissent les uns
sur les autres pour donner une masse plus dense et plus compacte. Suite au compactage, le poids
volumique du sol augmente à chaque fois qu’on rajoute plus de l’eau au sol.

Après une certaine teneur en eau, l’augmentation de la teneur en eau tend à diminuer le poids
volumique sec. Cette diminution de poids volumique sec survient parce que l’eau commence à
prendre les espaces qui devaient être occupés par les grains solides.

On appelle «Courbe Proctor » la courbe reliant la densité sèche d’un matériau à sa teneur en
eau pour une énergie de compactage donnée. La courbe Proctor met en évidence l’existence
d’une teneur en eau optimale ( wopt ), pour laquelle la densité sèche est maximale (  d max ), et
qui sépare la plage des teneurs en eau en deux domaines : le côté sec (versant sec) des teneurs
inferieures à l’optimum et le côté humide (versant humide) des teneurs en eau supérieures
(Figure 2.1).

Figure 2.1. Courbe de compactage (courbe Proctor)

2-4-2-La nature du sol

Les courbes de compactage sont très aplatis pour les sables qui leur compactage est peu
influencé par la teneur en eau (Figure 2.2). La teneur en eau optimale pour les sables est moins
que celle des argiles (Tableau 2.1). Donc, les sables sont des meilleurs matériaux de remblais.
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Figure 2.2. Influence du type de sol

Tableau 2.1. Marges approximatives de la teneur en eau optimale en fonction du type de sol

Pour la même énergie de compactage, les sols bien gradués auront un poids volumique
supérieur et optimum Proctor moins aux sols mal gradués.

2-4-3-L’énergie de compactage

L’augmentation de l’énergie de compactage augmente le poids volumique sec et diminue


l’optimum Proctor (Figure 2.3).

Figure 2.3. Influence de l’énergie d compactage


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2-5-ESSAIS DE COMPACTAGE EN LABORATOIRE (Essai Proctor et essai CBR)

2-5-1-Le but de l’essai

Les essais normalisés, L’essai Proctor standard (ASTM D 1140) et l’essai Proctor modifié
noté CBR (ASTM D 1557) ont pour but de déterminer la teneur en eau optimale ( wopt ) pour un
sol de remblai donné et des conditions de compactage fixées, qui conduit au meilleur
compactage possible ou encore capacité portante maximale.

2-5-2-Principe de l’essai

L’essai consiste à compacter dans un moule normalisé, à l’aide d’une dame normalisée, selon
un processus bien défini, l’échantillon de sol à étudier et à mesurer sa teneur en eau et son poids
spécifique sec après compactage (Figure 2.4). Pour faire l’essai au laboratoire, on fait appel a un
dispositif normalisé (Figure 2.5).

Figure 2.4. Principe de l’essai de compactage

Figure 2.5. Dispositifs pour l’essai Proctor

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2-5-3-Types de moules

On utilise pour ces essais deux types de moules de dimensions différentes :

A) Moule Proctor Standard : C’est un moule cylindrique de volume d’environ 9.44*10-4


m3=948 cm3 (Diamètre du moule  moule =101.6 mm et sa hauteur Hmoule=116.4 mm) (Figure 2.6).
Le moule Proctor standard est utilisé lorsque le matériau est suffisamment fin (pas d’éléments
supérieurs à 5mm ; Φ ≤ 5 mm).

Dans l'essai Proctor standard, un échantillon de sol sec est mélangé avec de l'eau et compacté
dans le moule cylindrique par une dame (un marteau) de 2.490 Kg tombant librement d’une
hauteur de 305 mm. Le sol est compacté en trois couches, dont chacune est soumise à 25 coups
de la dame.

B) Moule Proctor Modifié (CBR) : c’est un moule cylindrique de volume d’environ 2755 cm3
(Diamètre du moule  moule =152 mm et sa hauteur Hmoule=152 mm). Le moule Proctor modifié
connu aussi sous le nom CBR « California Bearing Ratio » est utilisé pour des matériaux de
dimensions supérieures à 5 mm et inférieures à 20 mm (5 mm  Φ  20 mm).

L’essai CBR admet le même principe de l’essai Proctor standard. La dame de masse du 4.540
Kg tombant librement d’une hauteur de 457 mm. Le sol est compacté en cinq couches avec 25
coups par couche dans le moule.

Avec chacun de ces moules, on peut effectuer (énergie normalisée de compactage choisie)
respectueusement l’essai Proctor normal (standard) (pour la plupart des projets tels que les
travaux de compactage en bâtiment et/ou de barrage) et l’essai Proctor modifié (pour projets
impliquant des charges lourdes tels que les travaux de compactage routier et les pistes
d’atterrissage).

Figure 2.6. Dispositifs pour l’essai Proctor Standard (normal)


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2-5-4-Energie de compactage

L'énergie transmise par le marteau est calculée par la formule suivante:

hd
Ecomp  mh * g * * Nb * Nl
V

 Exemple pour l’essai Proctor normal dans un moule Proctor :

La masse de la dame (marteau) est mh = 2.490 kg, l’accélération de la pesanteur g =9.8, la


hauteur de chute hd= 30.5 cm, le volume du moule V = 9.48 m3, le nombre de coups Nb = 25
coups, le nombre de couches Nl= 3 couches.

0.305
Ecomp  2.49 * 9.8 * 4
* 25 * 3 *10 3  591kJ / m 3  0.59kJ / dm 3
9.44 *10

Le Tableau 2.2 précise les conditions de chaque essai de compactage au laboratoire. On


remarque que l’énergie de compactage pour l’essai Proctor modifiée est presque 5fois plus
importante que dan l’essai Proctor normal.

Tableau 2.2. Conditions des essais Proctor normal est modifié

2-5-5-Résultats de l’essai de compactage

L’essai de compactage est répété plusieurs fois de suite (5-6fois) sur des échantillons
humidifiés portés à différentes teneurs en eau (augmentation de w de 2%). On définit ainsi
plusieurs points d’une courbe (  d ; w ) ; on trace cette courbe « courbe de compactage »
hyperbolique qui représente un maximum dont l’abscisse est la teneur en eau optimale ( wopt ) et
 d max
l’ordonnée est le poids volumique sec maximal ou la densité sèche maximale ou (  d max , ).
w

En se référant à la Figure 2.7, sur le versant gauche de la courbe (versant sec a droite la teneur
en eau optimal), le volume du vide est occupé par l’eau et l’air ; sur le versant droit (versant
humide), l’eau occupe tous le vide.

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Sur le même graphique on peut représenter des courbes théoriques qui montrent la relation
entre le poids volumique sec et la teneur en eau pour différents degrés de saturation. Ces courbes
sont appelées courbes de saturations.

On peut évidemment tracer la courbe de saturation pour (Sr = 100%, A=100-Sr=0%) qui
enveloppe la courbe de compactage ou encore une courbe pour (Sr = 80%, A=20%)…etc, où A
représente la teneur en air. Le pourcentage d’air (A) dans le sol est exprimé par le rapport de
V
volume de l’air sur le volume total (A= a ) et non pas par rapport au volume des vides.
VT

 Remarque :

1- On peut noter que même a un teneur en eau importante est de compactage poussé, aucune
courbe de compactage n’atteint la courbe de saturation, c'est-à-dire que l’air sera toujours présent

2- On distingue deux courbes Proctor correspondant à deux énergies différentes comme l'illustre
la Figure 2.7.

Figure 2.7. Courbes Proctor normal et modifié

Remarque :
Pour tracer la courbe de compactage hyperbolique, on calcul pour chaque teneur en eau le
poids volumique sec. On peut utiliser souvent les formules suivantes :

Gs *  w
d  (À la saturation Sr=1=100%)
1  w * Gs

Gs *  w
Et d  (Pour les différentes valeurs de Sr)
1  w * Gs / Sr
Pour tracer la courbe de saturation, on utilise l’équation suivante :
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w * (1  A)
d  (A : Teneur en air en %)
1
w
Gs
Gs * w
Pour A=0% on utilise : d  (Gs poids spécifiques des grains solides).
1  wGs

2-6-MATERIEL ET PROCEDES SPECIAUX DE COMPACTAGE IN-SITU

2-6-1-Procédés courants de compactage

Dans les procédés courants de compactage sur chantier, on utilise des engins légers (Figure
2.8) et des engins lourds (Figure 2.9) et cela suivant la spécificité du sol a compacter et la nature
des travaux a réaliser :

A-Vibration : Pour les sols pulvérulents et granulaires, le compactage efficace se fait par
vibration en utilisant : plaque vibrante manuelle et rouleau vibrant autopropulsé.

B-Pilons à air comprimé : Pour le compactage des couches de faibles épaisseurs :

 Dames à explosion (grenouille) pour les terrains cohérents ou non de faible surface.
 Pilons de 2 à 3 tonnes montés sur grue roulante, est utilisé pour tous les terrains mais ne
sont intéressants que pour les faibles surfaces.

C-Rouleaux lisses : Sont utilisés pour les terrains cohérents non argileux, ils fournissent une
pression de contact de l’ordre de 300-400kN/m2. Ce type d’engin assure une couverture de
100%.

D-Rouleaux à pneus : Pour le compactage des terrains non cohérents, ils sont constitués d’un
chariot lourdement chargé avec plusieurs rangés des pneus situés l’un a cote de l’autre (4 à 6
pneus par rangé). La pression de contact sous les pneus variée entre 600-7000kN/m2, c'est-à-dire
qu’ils produisent un effort de 2000kN. Ce type d’engin produit une couverture jusqu'à 80% .

E-Rouleaux à pieds de mouton : Pour les terrains cohérents. En particulier il est indispensable
pour les terrains argileux. Ce type d’engin transmit une énergie de 1500-7500kN/m2.

F-Engins vibrant (rouleaux, sabots,…) : Pour les sols à gros grains (sables et graviers).

2-6-2-Procédés spéciaux de compactage

Dans le cas de couches à grandes épaisseurs, on utilise des procédés de compactage dynamique
tels que :

A-Compactage par explosifs :

 Explosifs ponctuels : pour les sols pulvérulents le compactage se fait par création d’une
onde de choc de compression.
 Explosifs linéaires : pour les sols cohérents le compactage se fait par mise en place de
pieux sableux.
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B-Compactage par vibroflottation : Le procédé consiste à la génération de contraintes et


déformations alternées d’ou réarrangement des grains.

 Tubes en vibration : se pratique pour les matériaux très perméables.


 Colonnes ballastées : les colonnes sont formées de matériaux pulvérulents compactés.
Elles sont pratiquées dans les sols cohérents (Figure 2.10).

C-Consolidation dynamique : Elle est valable pour tout type de sol. Il s’agit de transmettre
des chocs de forte énergie à la surface du sol à traiter (chute libre d’une masse de 10 à 30 tonnes
exceptionnellement 140 tonnes d’une hauteur de 15 à 30 m).

 Remarque :

Quels que soient les engins utilisés le compactage sur chantier devra s’effectuer par couche de
faible épaisseur 20 à 30cm (Travaux de route) ou encore 10 à 15 cm (Travaux de bâtiment).

Figure 2.8. Quelques engins légers de compactage

Figure 2.9. Quelques engins lourds de compactage


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Figure 2.10. Procédé de compactage par colonnes ballastées

2-7-Facteurs affectant le compactage sur terrain et contrôle de compactage

En plus du type, la teneur en eau et l’énergie de compactage, il existe autres facteurs qui
ont un effet non négligeable la qualité de compactage et la valeur finale de recherché. Parmi ces
facteurs on dénombre l’épaisseur de la couche à compacter, la pression appliquée par le
compacteur et la surface sur laquelle cette pression est appliquée (Figure 2.11).

Figure 2.11. Domaine d’emploi des principaux engins de compactage (Travaux routier)

2-7-1-L’épaisseur de la couche à compacter

Comme la pression appliquée à la surface de la couche diminue avec la profondeur, le degré


de compactage diminue aussi avec la profondeur.

2-7-2-Le nombre de passes du rouleau

D’autre part, le degré de compactage exprimé par  d max (optimal) augmente avec le nombre de
passes du compacteur (rouleau).
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Pour un engin donné et des paramètres de qualité fixés, il existe un nombre de passes optimales
fonction de la vitesse de l’engin, de l’épaisseur de la couche et de la nature du matériau
permettant d’obtenir une compacité maximale. Plus les exigences de qualité sont sévères, plus le
nombre de passe optimale est élevé.

De façon générale il faut 3 à 8 passes pour compacter une couche de sol de 30 cm d’épaisseur,
mais ce nombre peut facilement atteindre 12 en fonction du type de sol, de la teneur en eau et de
la masse du compacteur. Si la compacité voulue n’est pas atteinte après 12 passes dans les
conditions optimales d’humidité, on conclut que les opérations de compactage n’ont pas atteint
leur but et que le compacteur utilisé n’est probablement pas adéquat.

2-7-3-Vitesse de l’engin

Pour un engin donné et des exigences de qualité fixées, il existe une vitesse optimale, fonction
de l’épaisseur de la couche et de la nature du matériau permettant d’obtenir une compacité
maximale. Plus les exigences de qualité sont sévères, plus la vitesse de translation optimale a une
valeur réduite.

Il est recommandé de limiter la vitesse de la plus part des compacteurs à 8km/h. Dans le cas
des compacteurs vibrants, la vitesse optimale se situe autour de 5km/h pour que les vibrations
puissent agir efficacement sur toute l’épaisseur de la couche.

2-7-4-Degré de compacité (contrôle de compactage)

En comparant le poids volumique du sol sec sur le chantier (in situ) (  dchantier ) avec le poids
volumique sec maximal au laboratoire (optimum Proctor  dopt ) on établit le degré de compacité
(Indice de compacité) IC ou pourcentage de compactage à l’aide de l’équation :

 dchantier
IC 
 dopt

Le degré de compacité est l’un des critères sur lesquels on s’appuie pour accepter ou refuser un
compactage. Ce degré qui s’exprime en pourcentage, tend vers 100% lorsque la valeur de
 dchantier tend vers celle de laboratoire.

Dans la plus part des spécifications pour les travaux de compactage l’entrepreneur est avisé
pour d’atteindre 90 à 95 % de la valeur maximale de  d opt déterminé au laboratoire par l’essai
Proctor ou l’essai Proctor modifié. En général le cahier des charges impose : 90%  Ic  100% .

On peut estimer le degré de compacité des sols suivant les résultats de poids volumique sec
déterminé par l’essai Proctor au laboratoire (Tableau 2.2).

 Remarque :

Plus I C est élevé, plus la compacité du sol est grande et plus le compactage a été efficace.

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Valeur de poids volumique (  d max )(kN / m 3 ) Degré de compacité, IC (%)


 d max  19 I C  90%
17   d max )  19 90%  I C  95%
16   d max  17 95%  I C  100%
 d max  16 I C  100%
Tableau 2.2. Degré de compacité pris en charge pour les chantiers suivant les résultats Proctor

2-7-5-Etat de compacité des sols pulvérulents

Le paramètre physique indiquant l’état dans lequel se trouve un sol pulvérulent vis-à-vis de la
proportion des vides y existant est l’indice de densité relative, noté ID (ou DR), qui est défini par:

emax  e
I D  DR 
emax  emin

Où e, emax et emin désignent respectivement l’indice des vides du sol à l’état naturel, à l’état le
plus relâche et à l’état de compacité maximale. Les valeurs de emax et emin des sols pulvérulents
sont présentées dans le Tableau 2.4.

En fonction de l’état du sol l’indice de densité relative se situe dans les marges indiquées dans
le Tableau 2.5.

Tableau 2.4. Valeurs extrêmes de l’indice des vides de sols

Tableau 2.5. Valeurs de l’indice de densité relative en fonction de l’état du sol

 Remarque :

Le paramètre qui illustre l’état de compacité d’un dépôt de sol (ID) peut être aussi exprimé par
les poids volumiques de sol suivant la formule suivante :

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 d   d min 
I D  DR  ( ) * ( d max )
 d max   d min d

 d max : Le poids volumique sec a l’état la plus dense correspond à emin ;

 d min : Le poids volumique sec à l’état la plus lâche correspond à emax ;

 d : Le poids volumique sec à l’état naturel (sans compactage) correspond à e.

Il existe une relation empirique entre I D et I R donnée par Singh et Lee (1971) :

I C  80
DR  ( ) (%)
0.2

2-8-METHODE DE DETERMINATION DE POIDS VOLUMIQUE SEC

Les procédures standard pour la détermination de poids volumique sec (  dopt ) sur le terrain
sont multiples (Figure 2.12) :

1- Méthode du cône de sable (la norme ASTM standard D-1556)

2- Densitomètre à membrane (la norme NF P94-061-2)

3- Méthode nucléaire (la norme AASHTO T 310)

4- Méthode du ballon de caoutchouc

Figure 2.12. Quelques méthodes de détermination de poids volumique sec sur chantier
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2-8-1-Méthode du cône de sable (ASTM D-1556)

Il s’agit d’une jarre en verre ou plastic avec un cône métallique attaché a son orifice. On rempli
la jarre avec un sable sec puis on pèse l’ensemble (poids1). Sur le terrain, on creuse un trou dans
le sol compacté puis on pèse le matériel récupéré (poids 2), sa une teneur en eau connue apriori.
Le poids sec (poids 3) est ensuite déterminé par la relation :

poids 2
poids 3 
w(%)
1
100

Ensuite, on met le cône sur le trou et on laisse le sable s’écoule librement jusqu'à ou le trou
sera rempli. On détermine ensuite le volume du sable qui a rempli le trou.

Le volume sol excavé du trou égale le volume du sable qui a rempli le même trou.

Le poids C et  d du sable sont connus.

2-8-2-Densitomètre à membrane (la norme NF P94-061-2)

Le but est de Mesurer les masses ou poids volumiques apparents des sols en place avant
foisonnement (humide  h , ou sec  d ), ou encore après tassement ou compactage.

L’essai consiste à creuser une cavité, à recueillir et peser la totalité du matériau extrait, puis à
mesurer le volume de la cavité à l’aide d’un densitomètre à membrane.

L’appareil est doté d’un piston qui, sous l’action de l’opérateur, refoule un volume d’eau dans
une membrane souple étanche qui épouse la forme de la cavité. Une tige graduée permet de lire
directement le volume (Figure 2.10).

2-8-3-Méthode nucléaire (la norme AASHTO T 310)

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Dans cette méthode on utilise une sonde nucléaire qui émit des radiations et les réflexions
servent à déterminer le poids volumique sec des sols compacté.

2-9-CONCLUSION

Le compactage est l’ensemble des mesures prises pour augmente le poids volumique apparent
sec du sol traité. Ce qui conduit à réduire son volume apparent (par diminution de l’indice de
vides). Cette densification n’est pas un but pour le sol. Elle est recherché parce qu’elle entraine
d’autres conséquences (limitation des tassements, diminution de la perméabilité ainsi
l’amélioration des caractéristiques mécaniques des sols).

En 1933, l’ingénieur Américain Proctor a mis en évidence l’influence de la teneur en eau et de


l’énergie de compactage sur le poids volumique sec de sol grâce a l’essai au laboratoire qui porte
son nom, l’essai Proctor, modifié par la suite pour être pratique pour différents types de sol.

Malgré la diversité des engins de compactage de sol sur chantier, il est possible de dégage un
certain nombre de facteurs intervenant principalement su l’efficacité d’un engin sur un sol donné
(nature de terrain, nombre de passe, vitesse de l’engin, etc..). Toutefois, le compactage de sol in-
situ doit être contrôlé et les résultats ainsi obtenus en chantier doivent être comparés a celles
définit au laboratoire, on parle de l’indice de degré de compacité de sol.

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